Commentaire Résumé - Les Fiches du Cinéma

Transcription

Commentaire Résumé - Les Fiches du Cinéma
99 F
Satire sociale
de Jan Kounen
Avec
Jean Dujardin (Octave),
Jocelyn Quivrin (Charlie),
Patrick Mille (Jeff), Vahina
Giocante (Sophie), Elisa Tovati
(Tamara), Nicolas Marié
(Duler), Dominique Bettenfeld
(Jean-Christian Gagnant),
Antoine Basler (Marc
Maronnier), Fosco Perinti
(Giovanni), Aleksandra Ansidei
(Christèle), Rachel berger
(la stagiaire), Dan Herzberg
Adultes / Adolescents
Équipe technique
Scénario : Nicolas et Bruno,
adapté par Jan Kounen
et Frédéric Beigbeder d’après
son roman (2000)
Images : David Ungaro
Montage : Anny Danche
1er assistant réal. :
Mathias Honoré
Scripte : Virginie Le Pionnier
Musique : Jean-Jacques Hertz
et François Roy
Son : Laurent Lafran,
(Steve), David Clark (le premier
assistant), Mathis Jamet
(l’enfant Kinder), Titouan
Laporte, François Levantal,
Julien Lecat, Frédéric Beigbeder,
Jan Kounen.
Jean-Paul Hurier
et Marc Doisne
Décors : Michel Barthelemy
Costumes : Chattoune et Fab
Effets spéciaux : Frédéric Lainé
Effets visuels :
Rodolphe Chabrier
Production : Film 99 Francs
et Pathé Cinéma
Producteur : Ilan Goldman
Distributeur :
Pathé Distribution.
100 minutes. France, 2007. Sortie France : 26 septembre 2007.
Visa d’exploitation : 101080. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 400 copies.
Descente aux enfers d’un pubeux en pleine crise
de conscience. Un faux missile contestataire,
et une vraie comédie branchée, parfois efficace,
parfois assez ennuyeuse. Un bien petit coup pour
une si belle association de malfaiteurs !
Commentaire
© Pathé Distribution
Résumé
Octave se réveille d’une nouvelle nuit d’orgie dans son luxueux
appartement. Puis il rejoint les bureaux de “La Ross”, une grande
agence de pub, au sein de laquelle il est concepteur-rédacteur.
Là, il retrouve son binome, Charlie, avec lequel il passe de longues
journées désœuvrées. Octave a de plus en plus conscience d’être
le valet gâté et consentant d’un système immonde. Un matin,
il soumet un projet de spot à la grande marque de yaourts Madone.
Son idée est vivement rejetée par le commanditaire qui, en
substance, la trouve trop intelligente. Octave veut tout quitter.
Puis il se dégonfle et conçoit le spot idiot que l’on attend de lui.
C’est alors qu’il entame une relation intense avec Sophie,
une sublime stagiaire.
Dénouement
Mais lorsque Sophie lui annonce qu’elle est enceinte, Octave se
défile à nouveau. Elle le quitte, et lui sombre dans une profonde
dépression. Après avoir agressé un de ses collègues au cours d’une
fête, Octave est envoyé en maison de repos. À sa sortie, il semble
assagi. Employé docile de la Ross, on lui propose une promotion.
Il profite alors du tournage du spot Madone pour en tourner une
version alternative, dénonçant le système de la pub. Puis la vie
d’Octave devient un cauchemar qui le conduit au suicide. À moins
que ce ne soit qu’un “bad trip“ et que tout se soit passé comme
prévu : le message a été diffusé à un heure de grande écoute,
Octave a quitté la société pour une île déserte et a retrouvé Sophie.
© les Fiches du Cinéma 2007 - N°187-78
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99 F, ce pourrait être le total d’une belle addition,
ou d’une belle liste de courses dans le supermarché
du show-biz : Beigbeder en point d’origine + Kounen
derrière la caméra + Dujardin devant + Nicolas et Bruno
(créateurs du génial «Message à caractère informatif»)
au scénario. Une liste qui avait surtout le mérite d’être
parfaitement cohérente. En effet, il y avait dans le bouquin
de Beigbeder : un personnage de Brice de Nice brun (et
donc sombre), une description de vie du bureau en prise
directe avec l’univers de N&B, et le possible testament
d’une génération - celle de Kounen - nourrie au sein de
la créativité ultra “efficace” des pubs des années 80. Ces
points de rencontres existent d’ailleurs à l’écran, mais ils
ne s’imposent pas. Ici et là, une vanne, une trouvaille, un
ping-pong du duo Dujardin / Quivrin amusent ou surprennent.
Déstructuré comme le cerveau de son héros, le film, un
temps, déconcerte. Mais hélas, faute d’un vrai projet,
tout cela ne mène nulle part. Car, en dépit des brillantes
diatribes contre la société marchande qui ouvrent et
ferment le film, celui-ci se résume vite à un lavage à grandes
eaux de la mauvaise conscience d’Octave / Beigbeder,
sur l’air de “c’est la faute à la société“. Et c’est alors une
ennuyeuse évocation de ses amours malheureuses qui
éteindra, sous un mélange d’eau de rose, de cocaïne et de
larmes de crocodile, le peu de feu que le film avait mis
aux poudres. Ne reste alors qu’un strict équivalent du
livre : un pseudo objet de contre-culture façonné à son
image par la société de consommation.
N.M.

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