AMP, IVG, Contraception.

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AMP, IVG, Contraception.
AMP, IVG, Contraception.
1/ L’AMP
L’assistance médicale à la procréation (AMP) concerne toutes les méthodes permettant la
fécondation et la procréation en dehors du processus naturel. La fusion de l’ovule et du
spermatozoïde n’est pas provoquée par les relations sexuelles mais par une intervention médicale.
Son apparition est due au fait que nous procréons de plus en plus tard (environ 30 ans pour
le premier enfant) et que la fertilité diminue avec l’âge. Environ 10% des couples consultent leurs
médecins pour stérilité (Ce concept est défini comme une période de 2 ans avec rapports sexuels ne
donnant aucun résultat.). La médecine essaye alors de remédier à ce problème tout en respectant la
loi et en souciant de l’avenir de l’enfant.
La loi interdit en France les mères porteuses ou l’AMP pour les femmes seules. Elle encadre
également les différentes techniques, l’âge des parents, le statut du couple, l’anonymat des
donneurs et les conditions du don. La loi encadre également les considérations de remboursement
par la Sécurité sociale.
Les différentes techniques dépendent de l’origine de la stérilité. Ces protocoles sont longs,
contraignants et peuvent générer des effets secondaires, surtout si le résultat attendu n’a pas lieu.
L’insémination artificielle, d’abord, est l’introduction dans l’utérus (ou dans le col de l’utérus)
du sperme du conjoint ou d’un donneur anonyme. Le médecin seul est autorisé à faire cela, à l’aide
d’un cathéter, en période ovulatoire. Il faut compter 10 à 15 % de réussite par cycle.
La fécondation in vitro est la mise en contact des spermatozoïdes et de l’ovocyte en
laboratoire, dans une éprouvette. Les ovocytes sont prélevés chez la mère en période ovulatoire sous
anesthésie générale. Après 2 à 3 jours, 2 ou 3 embryons sont transférés dans l’utérus par voie
naturelle. (les autres sont congelés au cas où l’opération devrait être renouvelée). La grossesse est
confirmée ou infirmée après 15 jours. Le taux de réussite est de 25 %.
L’ICSI est l’injection intra-cytoplasmique du spermatozoïde. C’est l’introduction d’un seul
spermatozoïde dans l’ovocyte.
Généralement, toutes ces démarches sont accompagnées d’un psychologue qui accompagne
le couple en cas d’échec ou le réoriente vers l’adoption. Les associations de parents ayant vécues les
mêmes expériences peuvent également soutenir le couple dans son projet.
2/ L’IVG
A l’inverse de l’AMP, l’IVG est l’utilisation de moyens techniques pour interrompre
volontairement une grossesse. La loi Veil du 17 janvier 1975 l’autorise sous certaines conditions, si la
femme le désire. Cette loi a été modifiée en juillet 2001 et porte le délai légal d’interruption de
grossesse à 12 semaines de gestation. On compte pour l’année 2006, 209 700 avortements en France
(dont environ 13 000 mineures).
Pour la procédure, il s’agit d’abord de consulter un médecin qui propose un délai de réflexion
d’une semaine, accompagné d’un dossier guide d’informations. Une consultation psychologique est
également proposée, mais est obligatoire pour les mineures. Pour ces mineures, l’autorisation
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parentale n’est plus nécessairement requise, mais elles doivent être accompagnées d’une personne
majeure. Enfin, un consentement écrit est nécessaire au médecin.
La technique de l’IVG est double. Elle se fait ou bien par aspiration (sous anesthésie locale ou
générale) ou bien par médicaments, par prise du « RU 486 ». (A peu près la moitié des avortements.)
L’avortement est pris en charge à 80% par la Sécurité sociale. La démarche peut être gratuite
et anonyme dans certains cas (pas de consentement parental, pas d’assurance sociale…). Dans
certains pays d’Europe, l’avortement reste illégal (Irlande par exemple)
L’Interruption médicale de grossesse (IMG) peut être demandée pour motif médical. Elle se
pratique s’il existe une forte probabilité pour que l’enfant à naître soit atteint d’une affection grave,
reconnue incurable au moment du diagnostic. Si la grossesse met en danger la santé de la mère, elle
peut également avoir lieu.
Cette intervention nécessite l’avis de 2 membres d’une équipe médicale pluridisciplinaire.
L’intervention peut se pratiquer sans limite de temps et a lieu en milieu hospitalier. Les parents
bénéficient d’une aide psychologique personnalisée pour les aider à faire leur deuil.
Pour résumer cela, nous pouvons conclure que l’IVG ne doit pas être considérée comme un
acte banal et que la contraception ou l’éducation à la sexualité restent les meilleurs moyens de
prévention contre ce type d’intervention. Aussi, la loi de 2001 prévoit-elle pour les mineurs trois
séances annuelles d’informations à chaque niveau scolaire (primaire, collège, lycée). Une telle
décision doit être prise sans précipitation et de manière éclairée.
3/ La contraception
Pour éviter d’avoir recours à l’IVG, il existe un ensemble de méthodes pouvant empêcher une
grossesse non désirée nommé « contraception ». Ces techniques donnent une maîtrise de la fertilité.
La contraception est légale en France depuis 1967 grâce à la loi Neuwirth. En 1974, la
Sécurité sociale autorisait la délivrance aux mineures de moyens contraceptifs et le remboursement
d’une partie des frais. En 2000, la pilule du lendemain est délivrée gratuitement et sans prescription
médicale pour les mineures.
Les différentes méthodes utilisées dépendent du choix de la personne, de son âge, de ses
besoins et de ses antécédents médicaux (selon les contre-indications).
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La pilule est un comprimé contenant des hormones. Elle bloque l’ovulation et peut être plus
ou moins dosée en hormones. L’efficacité est de 99,5 % si la prise régulière est respectée et
elle nécessite une prescription médicale.
Le stérilet est un petit objet en forme de T placé dans l’utérus par le médecin. Il peut être
imprégné ou non d’hormones et empêche l’implantation de l’embryon dans la muqueuse
utérine. Il n’est plus nécessaire d’avoir déjà eu un enfant pour le poser et son efficacité est
de 98 %.
Les préservatifs masculins et féminins sont des gaines de latex placées soit sur le pénis, soit
dans le vagin avant un rapport sexuel. Ils empêchent les spermatozoïdes de remonter dans
l’utérus. Ce moyen contraceptif en vente libre protège également des MST (dont le SIDA).
Les préservatifs masculins se procurent aisément et sont efficaces à 95 %. La distribution des
préservatifs féminins est moins courante.
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Le diaphragme est un moyen beaucoup plus rare. C’est un capuchon de caoutchouc qui
s’applique sur le fond du vagin pour empêcher l’avancée des spermatozoïdes.
Le spermicide est une crème appliquée au fond du vagin avant le rapport sexuel qui va
détruire les spermatozoïdes. Leur efficacité est moindre que le préservatif (75 %) et ils sont
davantage utilisés en complément d’un autre moyen.
Les implants sont des bâtonnets de 4 centimètres de long implantés sous la peau du bras. Ils
diffusent des hormones et bloquent l’ovulation. Mis en place par le médecin, ils le restent
pendant 5 ans.
L’anneau vaginal contraceptif est autorisé depuis 2004. C’est un anneau souple et
transparent de 54 mm de diamètre à laisser en place au fond du vagin pendant trois
semaines. Le fait qu’il soit imprégné d’hormones équivaut à l’effet de la pilule.
Le patch contraceptif est un timbre de 20 cm2 de surface diffusant également des hormones.
Il doit être changé tous les sept jours, avec une semaine d’interruption après trois semaines.
Il a les mêmes contre-indications que la pilule classique.
Il existe aussi ce que l’on appelle une contraception d’urgence. Elle est utilisée dans le cas de
rapports sexuels non protégés. Le plus connu est la pilule du lendemain. Elle doit être prise le
plus tôt possible après le rapport, car son efficacité dépend du temps écoulé (95 % de
réussite avent 24 h, 58% après 48 h ). Elle se trouve facilement en pharmacie et peut être
délivrée par l’infirmière scolaire en cas d’urgence.
Le stérilet, quant à lui, doit être posé au plus tard cinq jours après le rapport non protégé.
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Ensuite, des méthodes naturelles existent pour éviter la grossesse. Elles ne font appel à
aucun composant chimique ou mécanique. Cependant, elles demandent une bonne
connaissance de son corps, de son cycle, certaines périodes d’abstinence et possèdent une
fiabilité aléatoire.
Ces méthodes sont :
Le retrait (interruption avant l’éjaculation).
La méthode Ogino : abstinence durant les périodes à risque (ovulation).
La méthode Billings : observation de la glaire cervicale qui, si elle filante, est favorable aux
spermatozoïdes et, si elle est épaisse, est défavorable.
L’aménorrhée lactationnelle : lors d’un allaitement, avec des tétées espacées au plus de
quatre heures, il n’y a pas, en principe, d’ovulation.
Enfin, la stérilisation est une intervention chirurgicale qui consiste à ligaturer définitivement les
trompes de Fallope chez la femme et les canaux déférents chez l’homme. Seuls les couples ne
désirant plus d’enfants ou ne bénéficiant pas d’autres moyens contraceptifs sont concernés par
ce moyen. La loi donne un délai de 4 mois de réflexion entre la demande et l’intervention.
Au final, tous ces moyens de contraception n’empêchent pas un important nombre
d’avortements. En 2006, le Haut Conseil de la population et de la famille préconisait une
contraception anonyme et gratuite pour faire baisser le nombre d’IVG chez les mineures.
L’information concernant la contraception devrait donc être diffusée davantage.
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