Entraînement au “congel”
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Entraînement au “congel”
Cahier Local 02 TEMPS FORT LE BIEN PUBLIC Jeudi 23 octobre 2014 BAZEYENPLAINE SAINTUSAGE MIREBEAUSURBÈZE Ressources vertes Vente de chrysanthèmes Banque alimentaire de Bourgogne Le service environnement de la communauté de communes Rives de Saône organise des stands d’informations sur les ressources vertes du jardin vendredi 31 octobre à la déchèterie de la commune, de 14 à 18 heures. L’association les Petits Eusébiens organise une vente de chrysanthèmes jeudi 30 octobre, de 8 heures à 17 h 30, devant la mairie. La plus grande partie de l’argent récolté est remise à l’école maternelle pour mener à bien ses projets pédagogiques. La collecte des denrées alimentaires au profit de la Banque alimentaire de Bourgogne aura lieu les vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 novembre. Les élus, le CCAS et les bénévoles des Restos du Cœur, tiendront des permanences dans le magasin Carrefour. FAUVERNEY. Christophe et Frédérique s’apprêtent à disputer un marathon dans l’Antarctique. Entraînement au “congel” Première. Il n’y a jamais eu de compétitrice française sur le Marathon des glaces avant cette année. Avion. Le duo décolle le 14 novembre pour le Chili, d’où ils repartiront, le 18, pour l’Antarctique. y a une autre différence, qui concerne le vent. Les vents catabatiques, qui se forment dans la vallée, peuvent aller jusqu’à 300 km/h ». Depuis plusieurs semaines, deux marathoniens s’en traînent dans un bâtiment frigorifique, à Fauverney. Avant de s’envoler pour l’Antarctique. « Dehors, nos rations gèleraient très vite » D ans un entrepôt de l’usine Stef, à Fauverney, un homme et une femme, soigneusement emmitouflés, trottinent à côté d’immenses étagères qui supportent de volumineux bacs de cassis congelé. Le thermomètre affiche -30 °C. Au bout de quelques minutes, l’un des joggeurs prend place sur un tapis de course. Christophe Lebrun, âgé de 52 ans et Frédérique Laurent, 45 ans, s’apprêtent à disputer le Marathon des glaces, qui se tiendra le 18 novembre prochain en Antarctique. Les deux sportifs, qui ont déjà disputé plusieurs marathons en pleine nature, sont actuellement en pleine préparation. « Il y a trois ans, j’ai participé à un marathon au pôle N o r d . Av a n t d e p a r t i r, j’avais demandé à l’entreprise Stef de m’entraîner dans un de leurs bâtiments. En mai dernier, on a effectué la même demande, et la direction, que l’on tient à remer- Cela fait un mois que les deux compétiteurs s’entraînent à courir par 30 °C. Photo N. R. cier, a accepté que l’on vienne à Fauverney. Depuis un mois, on y teste différentes configurations d’équipement dans une température proche de celle que l’on aura là-bas », explique Christophe. Lors de la course en Antarctique, il fera, au mieux, - 25 °C. Mais les températures peuvent descendre à - 35 °C et le vent peut don- Un défi sportif… et humanitaire Christophe et Frédérique courent pour une association qui s’occupe d’enfants malades, le collectif Monsieur nez rou ge. Frédérique raconte : « On peut faire un parallèle entre le parcours de l’enfant face à la maladie et notre course. Ils vivent dans des conditions extrêmes, le corps doit trouver des ressources pour aller sur le chemin de la guérison. Ils connaissent des hauts, des bas, des doutes. Leur but, c’est de guérir, le nôtre, c’est de rejoindre la ligne d’arrivée. Il y a une différence, et elle est de taille : eux n’ont rien choi si, ils subissent. C’est pour eux qu’on veut aller au bout. » “ D’habitude, en course, on dépense 600 calories à l’heure. Là, avec le froid, on sera proche des 1 200. ” Christophe Lebrun ner des températures ressenties encore plus basses. Pour se donner une idée plus précise, il faut savoir que dans un congélateur lambda, le mercure affiche - 18 °C… Des vents qui peuvent atteindre 300 km/h « Nous avons fait cinq marathons en dix mois, dont l ’ u n s u r l e s p e n t e s d’ u n volcan en activité, dans le Vanuatu. Le suivant était en Bolivie, on a traversé le plus haut désert de sel, à 3 800 m d’altitude. Notre but n’est pas de battre un temps chronométrique, mais de finir à chaque fois. On cherche des conditions de course différentes, on a envie d’aller explorer le froid, le chaud, l’humide, le très haut », souligne Frédérique. Cela fait cinq ans que le duo court le marathon. Christophe et Frédérique ont également disputé des raids en Chine, en Ouzbékistan. Même si Christophe a déjà couru au pôle Nord, les conditions météo du marathon des glaces promettent d’être dantesques. Le jeune quinquagénaire raconte : « En Antarctique, on évoluera en altitude entre 1 000 et 1 500 m. Rien à voir avec le pôle Nord, où j’ai couru sur la banquise. Il Frédérique poursuit : « On veut voir quelles sont les limites de notre corps, même si le but ce n’est pas de se faire mal. Ce qui est important, c’est la préparation, qui doit être spécifique et adaptée. On devrait mettre entre cinq heures et demie et six heures pour boucler le parcours. D’habitude, pour un marathon classique, on met autour de trois heures et demie ». Pas moins de cinquante participants disputeront le marathon des glaces. L’équipement des compétiteurs doit être soigneusement étudié. Christophe détaille : « On porte plusieurs couches de vêtements, qui sont élaborés avec des matières techniques très respirantes. Si la transpiration traverse notre tenue, on gèle. On n’a pas le droit à l’erreur. Nos chaussures sont développées par Salomon, elles doivent être manipulables avec deux paires de gants ». Frédérique conclut : « Une fois arrivés au camp de base, on partira assez rapidement car on va perdre de l’énergie rien que pour maintenir la température du corps. Pendant le marathon, les organisateurs ont prévu un checkpoint, devant lequel on passera à l’aller et au retour. C’est là que se trouveront nos boissons et notre nourriture. Car dehors, cela gèlerait en quelques secondes… » NICOLAS ROUILLARD