Témoignage Alexandra Témoignage Anne

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Témoignage Alexandra Témoignage Anne
Témoignage Alexandra
Elvire et moi nous sommes connues en maternelle, à 4 ans. Et des bancs de la maternelle aux
années lycée, on a grandi ensemble.
Ça en fait des souvenirs évidemment !
Des déjeuners chez sa maman Martine ou chez ma maman Dominique, des après-midis à
jouer rue du four, rue de Luynes, rue d'Assas, j'assistais en souriant aux taquineries entre le
frère et la sœur, "FC" et "EB". Je n'ai jamais réussi a rattraper le niveau d'Elvire en danse
classique ou au piano encore moins en Allemand, une vraie jeune fille modèle! Heureusement
nos parties de tennis au Luxembourg étaient plus équilibrées, elles se terminaient parfois par
un bon gouter chez Nanie, sa grand-mère couturière, si gentille, dont elle était très proche.
Elvire est partie assez souvent en vacances avec nous, des vacances mémorables, en hiver au
ski à Risoul, en été la plage à Saint-Quay. Dans la famille Lavault, déjà 4 enfants, une de plus ça
ne faisait pas beaucoup de différence sur le papier, et pourtant Elvire nous faisait toujours
rire: toujours surexcitée, toujours de bonne humeur, toujours positive, les gloussements le
soir avant de s'endormir, elle adorait ces moments de vie en famille nombreuse et la famille
l'avait adoptée!
Notre amitié s'est tissée jusqu'à n'être plus une question et nous ne nous sommes jamais
perdues de vue en 30 ans.
Elvire est mon amie de cœur, celle avec qui j'ai grandi, celle dont j'admire la joie de vivre, et la
générosité.
Maman l'aimait beaucoup aussi, elles ont vécu le même combat avec une telle force. Elles
veillent sur nous de là où elles sont.
Témoignage Anne-Marine fondation AVEC
Le service d’oncologie médicale de la Pitié-Salpêtrière prend en charge chaque année un
nombre important de patients atteints d’un cancer. Il est le théâtre d’un ballet
malheureusement incessant d’hommes et de femmes de toutes les origines culturelles et
sociales, de tous les âges, qui s’y retrouvent par hasard, à la suite d’un diagnostic qui
bouleverse le cours de leur vie.
Au-dessus des têtes courbées par la fatigue et la lassitude, un visage rieur aux yeux pétillants
de malice surnageait certains jours parmi les patients. « Ah, tiens ! Voilà Elvire ! », disait-on.
Du personnel d’accueil jusqu’aux médecins en passant par les infirmières, tout le monde la
connaissait. Bien sûr, il est normal qu’une sorte de familiarité finisse par survenir au bout de
plusieurs années de suivi : des liens se tissent nécessairement. Malgré tout, cette raison ne
saurait expliquer à elle seule une telle cordialité et, osons le dire, un tel attachement.
Pour comprendre la place particulière qu’avait prise Elvire dans ce service, il faut écouter
Félicia, art-thérapeute qui l’a accompagnée avec Clémence et Emmanuel, en parler : « Elvire,
c’est un soleil ». L’image est forte ; le mot est juste.
Lorsqu’Elvire surgissait dans les couloirs tristes de la Pitié-Salpêtrière, elle rayonnait. Toujours
souriante et dynamique, elle parvenait presque à faire oublier qu’elle était là parce qu’elle
était malade. Ses petits cheveux courts et son manchon rappelaient pourtant bien que le
combat était aussi rude pour elle que pour n’importe quel autre patient. Seulement, Elvire
voulait qu’on l’accompagne, qu’on la comprenne, qu’on la console, mais pas qu’on la plaigne.
L’humour et la légèreté lui servaient alors de rempart contre la réalité, parfois trop dure.
Outre cette jovialité, elle était aussi appréciée pour son caractère chaleureux et sa grande
sensibilité. Elle avait besoin d’être en confiance et s’était créée dans le service une sorte de
cocon avec des figures tutélaires qui la rassuraient. Parmi elles, le Docteur Rosa Conforti, son
oncologue, qu’elle aimait pour sa gentillesse et en qui elle avait une confiance totale.
Elvire n’a pas seulement charmé les équipes par sa personnalité attachante et drôle : elle a
également forcé l’admiration de tous en faisant preuve d’une combativité exemplaire. Dans le
domaine de la cancérologie, le vocabulaire employé est résolument guerrier : on « lutte »
contre le cancer, on « combat » la maladie et on s’engage dans un « parcours de soins »
comme on réaliserait un « parcours du combattant ». Pendant six années, Elvire a affronté
tous les obstacles avec un courage et une dignité exemplaires. Il faut dire que même dans les
moments difficiles, elle conservait une forme d’espièglerie désarmante. Ce ressort
psychologique témoignait de son appétit de vivre incroyable. Car Elvire aimait la vie,
profondément.
C’est d’ailleurs cette force vitale extraordinaire qui faisait d’elle une personnalité aussi
généreuse. Elle se nourrissait de l’amour des autres pour avancer mais tenait aussi à donner
dans le même temps. C’est pourquoi elle avait inscrit son combat personnel contre la maladie
dans la cause plus générale de la lutte contre le cancer. Elle voulait que son expérience serve à
d’autres et n’hésitait pas à se lancer dans de nombreux projets pour apporter sa pierre à
l’édifice. On la retrouvait un jour sur un plateau télé, le lendemain en photo dans Rose
Magazine dont elle assurait elle-même la distribution clandestine dans le service. Aussi, elle
tenait à soutenir la Fondation Avec qui l’a accompagnée pendant ses traitements. Pleinement
investie dans la vie de la structure, elle en était un peu la mascotte. Elvire voulait tout essayer,
participait volontiers à tout et n’hésitait pas à être force de proposition. En tandem avec
Martine, sa maman, elle avait également souhaité organiser des ventes d’objets en
cartonnage pour apporter un soutien financier à la fondation. Il s’agissait manifestement là de
quelque chose d’important pour elle, une façon de rendre ce qui lui était donné, avec
l’entrain, la bienveillance et la sincérité qui la caractérisaient.
C’est donc un hommage affectueux que le personnel du service d’oncologie médicale de la
Pitié-Salpêtrière et de la Fondation Avec tient aujourd’hui à rendre à Elvire. Son image et son
engagement resteront gravés dans les mémoires et les cœurs.
Pour en savoir plus sur la fondation AVEC : www.fondation-avec.org
Témoignage Benjamin
ELVIRE
J’ai rencontré Elvire et Emmanuel jeunes fiancés. Notre amitié n’a cessé de grandir et a été
décuplée avec l’arrivée de Clémence, dont j’ai la joie d’être le parrain.
Merci Elvire et Emmanuel pour la beauté de votre couple, sachez à quel point il est porteur
pour tous ceux qui vous aiment.
Elvire, c'est un sourire.... immense, intense et lumineux qui vous cueille et vous accueille dès
le pas de la porte, pour un bon moment rue du Moulin vert ou pour un délicieux séjour à l’Ile
de Ré. Ce sourire vient vous dire que la vie est belle, chaque jour, tous les jours, même au
cœur de la maladie.
Rendre grâce des beautés de ce monde, Elvire le faisait en souriant, mais aussi en chantant à
tue-tête du gospel ou le répertoire de l’Emmanuel. Evidemment, chez les More, on a tous les
CDs en double, un pour la maison, un pour la voiture.
Elvire, c’est aussi 1001 attentions pour les autres. Au lendemain d’une chimio, elle prend des
nouvelles; elle reste attentive à saisir au gré d’une conversation une bonne idée pour un
prochain cadeau: la joie d’offrir.
Elvire, c'est une battante à l’enthousiasme tourbillonnant et à la joie communicative, qui
entrainait ses amis et continue à le faire aujourd’hui.
C’est avec toute la force de sa foi qu’elle nous a demandé de ne pas être triste ; car elle savait
qu'après le chemin de croix, il y a la résurrection.