Sans titre-1

Transcription

Sans titre-1
Ma collecte d’instants retranscrits en
images, en sons ou en écrits, s’organise autour de quelques identités
subjectives d’une femme. Des souvenirs
et des
témoignages, revenus en mémoire par
leur association à une image de
représentation, y sont extraits et
manipulés dans un travail photographique, vidéographique et sonore. Ils
deviennent alors les nouvelles caractéristiques du personnage M. prêt à
être exhibé dans
une performance.
« Il est assez détestable
de rencontrer des gens qui
vous disent que ça ne va
pas. » Nous sommes tenus
d’aller bien. Alors pour
agir et paraître encore,
on s’enveloppe d’une image
de représentation, allant
jusqu’à accepter son
histoire, pourvu qu’elle
nous protège.
“Quelle importance ? Sur
cette terre nous mentons
pour être heureux. Mais
personne ici ne confond
mensonge et duperie.”
Luis Sepùlveda
Mais à ce stade, ce langage, séduit
et exacerbé par les vérités et les
mensonges d’une dolosive image de soi,
semble trop hyper-réel pour ne pas
être spécifique. Une forme théâtrale
vient alors hybrider
son mode narratif à celui de cette
exhibition. Réincarnation d’un personnage mythique ainsi que de son histoire
fictionnelle, et représentation d’un
vécu se mêlent pour témoigner de
l’infime
distance qui existe entre une image
de
représentation et notre disparition.
Une installation visuelle et sonore
de cette narration hybride crée l’espace dans lequel pourraient évoluer
des corps. Cette transcription, autour
d’absents, révèle l’artificiel et l’irréel de nos impressions similaires et
de nos
souvenirs semblables, tous répertoriés
depuis longtemps dans notre histoire
collective et intime.
En s’insérant ponctuellement dans cet
espace, comédienne(s) et performeur(s)
mettent en scène leurs corps saturés
Du spectacle vivant
Du spectacle
vivant
espaces sonores
et visuels pour
pour des corps
contraints
(2004 - 2007)
1
Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours cherché à
l’intersection de différentes disciplines, collaborant avec
différents interlocuteurs. Et lorsqu’en 2003, je mettais
en place le labelm., c’était pour que ces collaborations
ponctuelles s’engagent, certes dans du long terme, mais aussi
dans une réflexion sur la création collective.
En débutant les errants de la chair, en 2004, je voulais
confronter mon travail sur l’autoportrait collectif avec
différents rapports au réel. Dans des espaces à la croisée des
arts plastiques, du théâtre et de la poésie sonore, j’invitais
des artistes issus de ses différents univers à travailler sur des
installations mouvantes où nos projections mentales, visuelles
et sonores agiraient sur les lieux autant qu’elles nous
contraindraient dans l’interprétation de nos jeux.
Dans ce contexte singulier de créations hybridées et
interactives, chacun d’entre nous se retrouve à engager son
univers et son mode de création, dans une réflexion engendrée
par le thème universel et nos convictions intimes, marquées
de vérités assourdissantes et de mensonges salvateurs.
Les errants de la chair
(collection)
ou, comment les histoires mythiques que l’on se raconte en secret, entre identifications et mensonges, nous représentent en être aimants.
L’autoportrait
collectif
propose, dans
la confrontation
d’une image
modèle à
un réseau
d’interprétat°
spécifiques,
d’articuler
nos fantasmes
identitaires
hérités de
la mémoire
collective.
2
pour
chaque volet
en résidence
recherches
- travaux
préparatoires
1er de la collection, ce triptyque articule, entre témoignages
et fictions, différentes représentations de Done Elvire.
Il ne faudra plus compter sur moi. (1er volet) met en scène,
dans un théâtre, une performeuse et une comédienne contraintes
en direct par le dispositif scénique et leurs interprétations de
la seconde visite de Done Elvire face au «Dom Juan» de Molière.
Elvire, la métamorphose du plongeon (2ème volet) superpose en
parallèle, dans les couloirs d’un théâtre, les corps et les
voix différés de comédiens et de performeurs, dans leurs
retranscriptions d’“Elvire, Jouvet 40” de Brigitte Jaques.
à produire paradoxalement un silence (3ème volet). actionne
dans un espace de vie, les corps sur-exposés et les voix
saturées d’une comédienne dans leurs transcriptions du dernier
face à face de Done Elvire et de Dom Juan. (projet en cours)
- laboratoires
ouverts
(captation son/vidéo)
présentation(s)
- mise en scène
- performance
- concert
(captation son/vidéo)
...
en atelier
interprétations
- films-vidéo
- pièces sonores
présentation(s)
(captation son/vidéo)
...
à la diffusion
représentations
hybridation des
1er
différentes formes
[coll. les errants de la chair
p.23 - (1er volet) - Le personnage de Done Elvire et son image de représentation
Elvire : prise par Elvire. (présentation) / il ne fallait pas compter sur moi (interprétation) /
Il ne faudra plus compter sur moi. (représentation).
p.24 - (2ème volet) - Elle, entre le témoignage d’Elvire, le personnage de Done
Elvire et la présence de Dom Juan : Même pas elvire. (présentation) / 3 narrations
pour 1 histoire (interprétation) / Elvire, la métamorphose du plongeon (représentation).
p.25 - (3ème volet) - Done Elvire, Elle et Elvire face à Don Juan - « tu n’as rien
fait, rien dit, rien compris qui compte. (présentation) / silence (interprétation)
élaborées.
(captation son/vidéo)
3
présentations
l’Actée (Lorraine)
prise par
Elvire.
performance
théâtre
« pincée d’argile
[insupportablement léger »
volontaire, mon sexe se dresse,
« car en un sens
[il] me parle
- écoute et tais-toi
je t’apprendrai la sagesse
de [l’amour].»
En moi sans attention,
je ferme les yeux. Trop,
m’indiffère. Des efforts
accompagnent les tensions de
cette disparition, m’enveloppent
pour ne plus se relâcher.
à moitié, je respire. Ma poitrine
présente glacée, réfléchit
une autre lumière. J’ouvre
les yeux : «vous me voyez bien
changée de ce que j’étais ce
matin», recroquevillée.
Je flotte et je l’attends.
Il ne faudra plus compter sur moi.
1 hangar
1 rideau de fer
1 ligne de fluos
1 bande mobile, lumière
1 fosse 200 x 90 x 150 cm.
23cm d’eau à 18°
1 caméra
1 vidéo projecteur
1 micro
10 enceintes
1 table mixe son
interprétation
ADDN-art numérique
(lyon)
il ne fallait
pas compter
sur moi vidéo
représentation
Friche RVI (Lyon)
Il ne faudra
plus compter sur
moi.
mise en scène
prise par Elvire.
1 hangar
1 rideau de fer
1 ligne de fluos
1 bande mobile, lumière
1 fosse 200 x 90 x 150 cm.
23cm d’eau à 18°
1 caméra
1 vidéo projecteur
2 projecteurs diapos
1 mixette vidéo
3 micros
10 enceintes
1 table mixe son
mireille batby
(plasticienne)
Lorsque, consécutivement à l’abandon de Dom Juan, une nouvelle douleur
anesthésie Done Elvire, elle cherche à se protéger pour agir encore et
fait appel à Elvire ; une émanation intérieure qui doit porter sa souffrance
physique et sublimer son amour trop humain en amour divin. La conscience
de soi à travers son corps et la représentation de soi au travers de ce
corps sont alors dissociées : Done Elvire se ment pour être encore visible et se donner la force de paraître devant Don Juan.
«scène 6, acte IV», Dom Juan de Molière
«Livre de Job» traduition Pierre Alféri - Jean-Pierre Prévost, la Bible/nouvelle traduction
Il ne faudra plus compter sur moi. (1er volet)
Chloé Catoire
(sonorisatrice)
Vincent Damon
(manipulat. sonore)
Matthieu Ferry
(éclair./scénographe)
Philippe Labaune
(metteur en scène)
Sébastien Lenoir
(régisseur générale)
Fabrice Perrier
(monteur vidéo)
David Marche
(vidéaste)
Elodie Nosjean
(comédienne)
Hélène Sabis
(costumière)
4
Dans prise par Elvire., nous avons tenté d’assembler les modes narratifs et les
conduites corporelles émanant de 2 formes de spectacle vivant ; celle du théâtre et
celle de la
performance. L’ensemble des recherches furent captées et ajustées
dans une interprétation vidéographique ; il ne fallait pas compter sur moi. Enfin, Il
ne faudra plus compter sur moi. hybrida la performance, la forme théâtrale et la
vidéo, mêlant leurs superpositions de réels et leurs transcriptions narratives, sur
des corps en jeu.
présentation
Tango de soie (Lyon)
même pas elvire
performance
Xm fibre lumineuse
1 projecteur
2 ampoules
1 table mixe lumière
1 basse
3 micros
8 enceintes
1 table mixe son
1 chevalet
1 planche montée sur
1 cylindre
même pas elvire
mireille batby
(plasticienne)
Yaël Epstein
(chanteuse)
Richard Fontaine
(éclairagiste)
David Marche
(captation vidéo)
représentations
comédie (St étienne)
Elvire,
la métamorphose
du plongeon
installation
Elvire, la métamorphose du plongeon
2 vidéoprojecteurs
3 lecteurs DVD
8 enceintes en série
2 x 2 enceintes auto
-amplifiées
1 découpe
2 fluos
1 miroir
Elle ne constate pas seulement de passer d’un état à un autre d’une Elvire à Done Elvire, elle assiste, involontaire, à la
transformation vertigineuse, au développement étourdissant de sa
métamorphose. Et si elle accepte cette modification c’est qu’elle
l’envole vers quelque chose qui lui semble être elle.
«Molière et la comédie classique» de Louis Jouvet
«Elvire, Jouvet 40» de Brigitte Jaques
«Depuis toujours déjà», La sorcière de rome d’André Frénaud
Elvire, la métamorphose du plongeon (2ème volet)
mireille batby
(plasticienne)
Alfredo Costa
Monteiro
(manipulateur sons)
Frédérique
Delhaye
Virginie Schell
(comédienne)
Philippe Vincent
(manipulateur sons)
20 mn.
(2005)
interprétation
casima (Marseille)
3 narrations
pour 1 histoire
pièce sonore
mireille batby
(plasticienne)
Alfredo Costa
Monteiro
(poète sonore)
Frédérique
Delhaye
28 mn.
(2006)
3 X 28 mn.
(2006)
(manipulateur vidéos)
due, dans l’espace étroit délimité au sol, elle se remémore les phrases de Claudia,
dans une conversation avec L.J. Et comme si c’était elle qui, jour après jour, avait
tenté de dire Done Elvire dans le sentiment du personnage, elle se souvient d’avoir
été Elvire roulant dans sa tête, presque naturellement des vers d’André Frénaud. - 3
sur elle et lui, rejouant
(comédienne)
David Marche
(auteur)
Elvire, la métamorphose du plongeon images et sons - Même pas elvire est seule, ten-
narrations pour 1
Elodie Nosjean
histoire - Ici, tournent 2 voix issues d’un documentaire
leur rupture. Là, s’entendent les extraits d’une
représentation, contextualisés par des didascali et 1 voix qui nous remonte l’histoire. Et entre les 2 boucles, vacille en rond, Elle, en équilibre, qui peu à peu
(auteur)
5
Done Elvire parle et se retire au couvent.
Don Juan répond et accepte le rendez-vous du Comendor.
Cette dernière collision marque leurs fins.
« Mais [le suicide] peut être différé, symbolisé, métabolisé
socialement, pour ainsi dire, durer même une vie ; en tant
que processus d’autodestruction ou de disparition visible ou
intelligible, il peut prendre un sens qui excède la sphère
personnelle. » Michel Thévoz, L’esthétique du suicide
à produire paradoxalement un silence (3ème volet)
Quand l’image finit par rendre invisible, qu’elle produit du bruit blanc, arrive une
déflagration dont l’echo se prolonge et invente paradoxalement un silence - un rien,
qui porte en lui un grand fracas.
projet pour
en cours
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