14-Organisationnelle
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14-Organisationnelle
THEME 4 : Evaluation et performance LA PERFORMANCE ORGANISATIONNELLE L’atteinte des objectifs commerciaux et financiers apparaît souvent comme le principal critère d’évaluation d’une performance à court terme. Celle-ci se mesure a posteriori en comparant les résultats obtenus aux objectifs préalablement définis. Cependant l’organisation doit aussi se doter de moyens organisationnels et sociaux pour assurer sa pérennité. La mesure de la performance des organisations nécessite alors une approche plus globale de la performance. Au sein même de l’organisation, la performance sera appréhendée de manière différente par les managers et les employés. I. Qu’est-ce que la performance pour un manager ? Pour l’organisation, la performance correspond à une création de valeur (cf. chapitre 11), à une richesse produite, qui lui permet de se développer. La performance est nécessaire mais difficile à évaluer car de nombreuses variables la constituent et chaque acteur de l’organisation y contribue. A. Les spécificités d’une organisation efficace « La performance organisationnelle concerne la manière dont l’entreprise (ou toute organisation) est organisée pour atteindre ses objectifs et la façon dont elle parvient à les atteindre » 1. D’une façon générale, on mesure la performance de l’organisation par son efficacité (capacité à atteindre des objectifs) et son efficience (capacité à atteindre des objectifs dans la limite de moyens mis en œuvre). La mesure de la performance apparaît donc comme un acte de gestion délicat qui consiste à définir des objectifs et les critères qui permettront d’évaluer les résultats de l’action. On peut distinguer (cf. chapitre 13) : - Les objectifs commerciaux : part de marché, position concurrentielle, taux d’introduction de nouveaux produits, part des dépenses en recherche et développement… - Les objectifs financiers : rentabilité, profitabilité, capacité d’autofinancement… On utilise les indicateurs de performance suivants : - En matière de satisfaction du client : taux de fidélisation, nombre de réclamations, taux de retour, chiffre d’affaires par client, indices de satisfaction… - En matière de flexibilité de l’organisation : taux de rotation des stocks, temps de réponse à une demande particulière, temps de traitement d’une demande client (de la prise de commande à la livraison), pourcentage de produits livrés à temps, temps de fabrication… - En matière de productivité : valeur ajoutée par employé, montant total des gaspillages, taux de rebuts, coût de la qualité, coût de production (cf. chapitre 15), taux d’absentéisme… On distingue les indicateurs quantitatifs et qualitatifs et les indicateurs statiques et dynamiques. B. Les modalités d’amélioration de la performance d’une organisation Ces indicateurs sont regroupés dans un tableau de bord qui fait apparaître pour une période donnée, les objectifs, les résultats et la mesure de l’écart. Le rôle du manager est alors d’expliquer ces écarts et d’envisager des mesures correctives. Le tableau de bord apparaît donc comme un outil de pilotage de l’organisation. La communication des résultats et l’exploitation des indicateurs de performance conditionnent la qualité des décisions prises et contribuent à assurer la pérennité de l’organisation. La gestion de la performance apparaît comme un processus qui nécessite une vision globale de l’organisation. La recherche d’efficience consiste à : - Améliorer la performance individuelle et collective (RH) - Réduire les coûts de la non-performance. 1 Encyclopédie de gestion Economica – Performance – Christian Marmuse. THEME 4 : Evaluation et performance II. Qu’est-ce que la performance pour les collaborateurs ? Si tous les acteurs de l’organisation ont un intérêt à sa survie, chacun d’eux aura des intérêts différents et donc des attentes différentes en matière de performance. A. L’impact des aspirations des collaborateurs sur la performance des organisations Les attentes des collaborateurs à l’égard de leur organisation sont multiples et souvent hiérarchisées. - La rémunération semble être la première des attentes. L’adéquation entre le niveau de revenu et le travail fourni est un élément clé de la motivation et de l’efficacité du salarié. Ce n’est cependant pas le seul. - La pérennité de l’emploi est dans un contexte de crise économique une attente forte. Les jeunes générations (génération C ou Z) attendent de leur entreprise qu’elle leur propose de vraies perspectives d’évolution de carrière. C’est à cette condition que les organisations peuvent limiter le turnover. - Les conditions et l’ambiance de travail : la pénibilité du travail est souvent mise en avant dans les enquêtes, de même qu’une dégradation du climat social. - L’intérêt du travail, du poste occupé procure un sentiment de valorisation professionnelle susceptible d’améliorer l’image de soi. B. Le bilan social, un outil de mesure de la performance sociale Bien des entreprises atteignent la performance économique et subissent ensuite les conséquences sociales d’un mauvais partage du profit, ou du peu d’attention qu’elles accordent au domaine social. Depuis la loi du 12 juillet 1977, le bilan social est obligatoire dans les entreprises de plus de 300 salariés. Il est introduit dans la fonction publique hospitalière depuis 1988. Depuis 1997, le rapport biennal obligatoire sur l’état des collectivités permet d’établir un bilan social. Outil contributif au dialogue social interne, le bilan social est un état des lieux de la situation du personnel dans une organisation. Il apporte une vue d’ensemble des caractéristiques du personnel et de leurs conditions de travail. Il permet de repérer les dysfonctionnements et d’y remédier. Le bilan social est présenté comme un outil : - de management : il permet d’observer, d’étudier le personnel, de suivre les évolutions et fixer les objectifs, - d’information : il regroupe en un document unique les principales données chiffrées et fournit des éléments contributifs au dialogue social, - de planification à travers les projections et prévisions qu’il permet d’élaborer, - de concertation : sur la base de données claires et objectives, le bilan social stimule le dialogue social avec les représentants du personnel. L’exploitation du bilan social passe par la communication et l’explication du bilan à tous les services. Cependant, jugé aride et peu lisible, le bilan social est encore aujourd’hui trop peu exploité. Or la réalité sociale a des conséquences sur la performance globale. Elle doit donc être analysée de manière approfondie. Pour contribuer au système d’aide à la décision, le bilan social doit s’enrichir d’outils de gestion tels que les tableaux de bord. THEME 4 : Evaluation et performance Nous pouvons citer les principaux indicateurs 2 de GRH suivants : Entrées + sorties Indicateurs de mobilité 𝐓𝐮𝐫𝐧 𝐨𝐯𝐞𝐫 = Indicateurs liés à l’emploi Indicateurs liés au risque Effectif Nombre d’entrées 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐞𝐧𝐭𝐫é𝐞 = Effectif 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐝é𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐯𝐨𝐥𝐨𝐧𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 Nombre de démissions, mutations, détachements sur l’année = Nombre de départs 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐭é 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 Nombre de salariés ayant moins de x années dans l’entreprise = Effectif moyen Lorsque x = 5 ans, un ratio normal doit être compris entre 0,1 et 0,2. En dessous de 0,1, il s’agit d’un manque de renouvellement de personnel. Au-delà de 0,2, c’est l’expérience collective qui risque de manquer. 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐟𝐫é𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 Nombre d’accidents du travail avec arrêts = × 1 000 000 Nombre d’heures travaillées Ce taux s’exprime pour un million d’heures travaillées. 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐭é𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐦𝐚𝐥𝐚𝐝𝐢𝐞 Nombre de jours d’absence en jours ouvrés = 251 jours × nombre de salariés de l’effectif 251 = 365 jours – (week-end + jours fériés) Indicateurs de la formation professionnelle 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 à 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 Montant des dépenses consacrées à la formation = Masse salariale Somme des âges Â𝐠𝐞 𝐦𝐨𝐲𝐞𝐧 = Effectif total Âge : Salariés de plus de 55 ans Effectif total Agents de 45 ans et plus Effectif total Agents de 25 à 49 ans Effectif total Agents de moins de 35 ans Effectif total Agents de moins de 25 ans Effectif total Indicateurs démographiques Indicateurs liés aux rémunérations 2 Masse salariale = cumul des rémunérations brutes des salariés de l’organisation (hors cotisations patronales) Part des primes dans la rémunération Part des heures supplémentaires dans la rémunération Bilan social et tableaux de bord – collection « les diagnostics de l’emploi territorial » - hors série n°9