Académie de Nice : Débat-forum Décrochage scolaire

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Académie de Nice : Débat-forum Décrochage scolaire
Académie de Nice :
Débat-forum
Décrochage scolaire
13 septembre 2012
Ce forum-débat a réuni environ 80 personnes (élus, enseignants, parents, membres des
collectivités territoriales, personnels d’encadrement) au collège Jacques Prévert des Arcs (Var)
le 13 septembre entre 17h et 20h. Le Président du Conseil Régional était représenté et il s’est
exprimé.
Ce forum-débat s’est déroulé en deux temps : dans un premier temps par la présentation des
bonnes pratiques par des « grands témoins », puis dans un second temps par un débat avec la
salle permettant de faire émerger des propositions.
Dans son discours d’accueil et de présentation, Madame le Recteur, après avoir rappelé les
conditions de la concertation, a décliné les questions autour de cette problématique choisie par
l’académie : Quels projets et méthodes pédagogiques développer pour redonner aux élèves les
plus en difficulté le goût de l’école? Comment mieux former et associer les enseignants au
repérage des signes annonciateurs du décrochage? Comment créer les conditions pour que
chaque élève puisse construire son orientation à son rythme et que ses choix soient respectés?
Quelles mesures mettre en œuvre, en partenariat avec l’ensemble de la communauté
éducative, les collectivités locales et les représentants du monde professionnel pour qu’aucun
jeune en voie de sortie du système scolaire ne soit laissé sans solution? Les réponses à ces
questions s’inscriront notamment dans le cadre de l’objectif présidentiel de réduction de moitié
du nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme. Il s’agit d’un enjeu majeur
de cohésion sociale et d’équité pour notre système éducatif.
1- Des initiatives :
Au collège Pereisc de Toulon :
La manière dont les apprentissages sont conduits ne permet pas toujours de donner du sens à
ce que certains élèves apprennent à l’école. Donner le goût d’apprendre nécessite une
profonde remise en question. La réponse proposée consiste à enseigner autrement, dans
l’espace, dans le temps, à personnaliser l’accompagnement de chaque élève. La mesure de la
réussite n’est pas tant le résultat mais la progression qui valorise le travail accompli.
Au LP Blum de Draguignan :
On mise sur le temps de l’élève. On offre du temps à ces jeunes qui ne savent pas toujours
quelle filière leur permettra d’obtenir un diplôme qui leur convient. Ils sont autorisés à changer
d’avis. On évoque aussi la place importante de la famille aux cotés de l’élève. Pour organiser
ces actions on pilote une équipe qu’il faut aussi motiver, inciter à innover. La clé de la réussite
consiste à construire chaque parcours dans le cadre d’un dialogue permanent entre l’élève, sa
famille, l’équipe et les partenaires.
Au lycée polyvalent de Brignoles :
Une stratégie a été mise en place qui consiste à activer tous les leviers dont dispose
l’établissement, mais surtout de façon quasi-permanente en recherchant une solution
individuelle à chaque jeune, une réponse adaptée à chaque situation, pour éviter une nouvelle
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rupture qui pourrait rendre le raccrochage plus difficile encore. En deux ans, le nombre de
décrocheurs a été divisé par trois, de même que le taux d’absentéisme.
La plateforme partenariale de suivi et d’appui de Nice:
12 plateformes d’appui et de suivi des décrocheurs ont été créées dans l’académie dans le
cadre d’une convention régionale de coopération entre les académies d’Aix-Marseille et de
Nice, l’association régionale des missions locales et la région PACA. Les CIO, interfaces
naturelles entre le système scolaire, le monde professionnel et l’ensemble des partenaires en
porteurs de solutions tant de formation que d’insertion en ont assuré la coordination,
Les outils de repérage et d’accompagnement mis en place dans cette logique concertée ont
sensiblement amélioré la lutte contre le décrochage : 2500 jeunes de 16 à 18 ans sans solution
ont été pris en charge l’an dernier.
2- Des propositions :
I - Vers une autre professionnalité de l’enseignant
L’acte professionnel doit prendre en compte la manière selon laquelle on va donner du sens
aux apprentissages et dépasser la seule transmission des savoirs.
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Organiser l’espace et le temps différemment.
Reconsidérer le statut de la note : la réussite n’est pas tant le résultat mais la
progression qui valorise le travail accompli.
Repenser la problématique du temps de travail à la maison, facteur discriminant.
Au-delà de l’expertise disciplinaire, favoriser l’émergence de l’estime de soi, créer
l’émulation et non une compétition.
Créer des temps d’échanges entre enseignants afin de construire un langage commun
transversal aux disciplines dans le second degré.
Travailler le statut de l’erreur dans les apprentissages : apprendre c’est prendre le risque
de faire ce que l’on ne sait pas faire.
Prendre en compte chaque histoire personnelle, chaque parcours de progression.
Modifier le modèle « une classe, un enseignant, un programme, une année » : organiser
des passerelles, des barrettes, des groupes de besoin, de l’accompagnement
personnalisé.
II – Vers un renversement pédagogique :
De l’action d’un enseignant pour une classe à l’action d’une équipe éducative pour un élève : de
l’École d’hier à l’école de demain.
La préoccupation collective afin de créer du lien est la clé de la réussite pour renforcer l’estime
de soi. Elle consiste à construire chaque parcours dans le cadre d’un dialogue permanent entre
l’élève, sa famille, l’équipe éducative et les partenaires.
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Organiser le temps de vie à l’école des élèves en favorisant l’implication des
enseignants sur des actions hors temps d’enseignement.
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Intégrer les différences de rythmes des élèves dans les organisations scolaires : la
notion de temps est importante dans la personnalisation des parcours et
l’individualisation des apprentissages.
Offrir la possibilité d’adapter l’offre de formation à chaque situation d’élève à risque.
Multiplier les stratégies d’adhésion des familles d’élèves à risque aux solutions
proposées par l’école.
Travailler la pertinence entre signaux d’alertes, cellule de veille et mesures adaptées
à la situation de chaque élève qui consistent à activer tous les leviers de façon
permanente.
Renforcer la prise de conscience par les équipes de la marge d’autonomie des
établissements pour organiser la prise en charge de l’élève à risque, à l’interne, par
l’équipe éducative concernée sous l’impulsion du chef d’établissement.
Sans remettre en cause les organisations actuelles, renforcer leur pouvoir d’action.
Un des leviers pourrait être l’allègement des effectifs.
III – Une mission éducative plus que jamais partagée :
Passer d’un fonctionnement parallèle à un fonctionnement convergent avec différents
partenaires pour repérer et pour accompagner les jeunes décrocheurs est un facteur de
réussite. (Convention Académies – Région P.A.C.A. – Missions locales / janvier 2010).
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Élargir l’offre de formation en mobilisant toutes les voies de formations
professionnelles y compris hors du système éducatif.
Sortir de la hiérarchisation entre les différentes voies de formation.
Ouvrir le cercle des acteurs aux partenaires de centres sociaux.
Mutualiser les pratiques notamment entre plateformes.
Développer la communication sur les solutions de « raccrochage » pour tenter de
mieux atteindre ces jeunes.
Renforcer l’accompagnement pour améliorer l’accès à la qualification des élèves à
besoins particuliers (handicapés).
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