Angelin Preljocaj

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Angelin Preljocaj
Angelin Preljocaj, ph. J.-C. Carbonne
DANSE
AU THEATRE
DE LA VILLE
THEATRE DE LA VILLE • TARIF B
Angelin
Preljocaj
BALLET PRELJOCAJ
DU 27 SEPT. AU 8 OCT. 1er PROG.
Les 4 Saisons…
CRÉATION
“chaosgraphie*” Fabrice Hyber
musique Vivaldi, Les Quatre Saisons
12 danseurs
* Écriture du chaos.
DU 4 AU 15 AVR. 2e PROG.
Empty Moves
(part I) (2004)
création sonore John Cage, Empty words
4 danseurs
Noces
(1989)
musique Igor Stravinski, Noces
10 danseurs
20e anniversaire de la compagnie et
ouverture de son nouveau lieu de création
et de diffusion à Aix-en-Provence, le
Pavillon noir.
L’ÉPREUVE DU CORPS
Une question, obstinée, exigeante, rôde à
l’orée de toute nouvelle création d’Angelin
Preljocaj : « Que peut le corps ? ». Écrire, les
yeux grands ouverts sur le monde, dire ses
tourmentes, ses fracas, ses beautés furieuses, avec le stylet du geste, la puissance
expressive de la chair. Pour lui, la danse est
un art de combat, un défi aux limites du corps,
une plongée dans les failles du présent. Sans
doute cette ardeur farouche fut-elle aiguisée
par le destin de sa famille albanaise happée
dans les violences de la guerre, et par l’opposition de ses parents à sa vocation. Ce fils
d’émigrés a grandi en résistance, affûtant son
style, racé, incisif, au fil d’un parcours initiatique transfrontière. Il commence par le classique, découvre le contemporain avec Karin
Waehner, parfait son apprentissage aux ÉtatsUnis avec Merce Cunningham, puis, de retour
en France, avec Viola Farber et Dominique
Bagouet. Aujourd’hui, à la tête du Ballet
Preljocaj, compagnie qu’il fonde en 1984,
chorégraphiant pour les plus grands ballets
mondiaux, cet amoureux insatiable du mouvement n’aime rien tant que s’aventurer sur des
terres inconnues ou défier la tradition. Il ose se
confronter aux chefs-d’œuvre du répertoire,
qu’il expurge des dorures ternes de la
convention pour en retrouver l’éclat tranchant.
Artiste engagé, il n’hésite pas non plus à se
frotter aux épines, même les plus aiguës, qui
écorchent l’humain : le décervelage télévisuel
(Personne n’épouse les méduses*), l’état d’urgence (Helikopter *), l’animalité du désir (Le
Sacre du printemps*) la matrice de la vie
(Near Life Experience*), la haine (N), l’infanticide (Le Songe de Médée)… Ses visions
incandescentes déploient une danse vitale,
essentielle, où la voracité des pulsions s’exaspère dans le dessin complexe d’une écriture
rigoureusement ciselée.
Pour le vingtième anniversaire de sa compagnie, installée à Aix-en-Provence depuis
1996, Angelin Preljocaj revient au Théâtre de
la Ville qui accompagne ses créations depuis
1987. Le chorégraphe explore un des plus
célèbres concertos : Les Quatre Saisons de
Vivaldi. « Peut-on effacer ”l’entachement” qu’a
connu cette musique, au final, si sensuellement météorologique ? » Avec la complicité
du plasticien Fabrice Hyber, il creuse les
zones d’ombre et les secrets de cette partition
si souvent dévoyée en mélodie téléphonique.
Jaillissement, exaltation, suspension, vibration… Ses Saisons brouillent les interférences
et embrasent les forces tumultueuses qui
régissent le cycle du temps. C’est également
par la relecture d’un grand classique que
s’ouvre le second programme : Noces, sur les
notes enfiévrées de Stravinski. Créée en
1989, sa version, empreinte d’accents slaves,
exacerbe la sauvagerie et le tragique de ces
épousailles dominées par la brutalité machiste. Empty Moves (part I) (2004) joue en
revanche sur l’essence du mouvement et la
déstructuration du phrasé chorégraphique sur
la musique répétitive de John Cage. Sensuel,
pulsionnel ou abstrait, le corps reste au cœur
de la bataille…
Gwénola David
* 10 coproductions et 3 accueils au Théâtre de la Ville.

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