Tourisme - Petit train de Nismes 08 10 2014 _2_

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Tourisme - Petit train de Nismes 08 10 2014 _2_
Nismes, le 08 octobre 2014
EXPOSITION A L’OTV – « 50 ANS DU PETIT TRAIN TOURISTIQUE »
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
En premier lieu, je vous souhaite la bienvenue au nom de l’Office du Tourisme de Viroinval (OTV) et de la
Commune de Viroinval, ainsi qu’en mon nom personnel, pour l’inauguration de l’exposition consacrée
au « 50 ans du Petit Train touristique de Nismes – L’Espérance.
Depuis cinq décennies, les nismois ont pris l’habitude de croiser, au détour d’une rue, ce Petit Train
touristique qui sillonne le village et ses alentours à la découverte des nombreux trésors faisant partie de
notre patrimoine local.
« Bonjour à tous, la société philanthropique L’ESPERANCE vous souhaite la bienvenue sur son Petit
Train touristique et vous invite à visiter avec lui les principales curiosités de Nismes… » […] avec la
grande satisfaction de faire une action généreuse, car le bénéfice intégral de notre ASBL L'ESPERANCE
est réparti en totalité entre des œuvres philanthropiques diverses ».
Qui n’a pas déjà entendu ce message une fois monté à bord du Petit Train pour une visite guidée ? Un
message qui a bien entendu évolué depuis un demi-siècle !
Car oui, le « Petit Train de Nismes a fêté ses « Noces d’or » avec le public, ses 50 années
d’existence, l’année dernière.
Que de kilomètres au compteur depuis lors !
C’est ce que l’Office du Tourisme de Viroinval nous propose de découvrir à travers cette exposition
gratuite, qui a pris ses quartiers dans ses locaux tout le mois d’octobre.
Cet événement, c’est l’occasion de s’imprégner de l’histoire de ce petit train touristique, qui a démarré en
1964.
Au programme de cette exposition :
- D’une idée à la création du petit train
- Les différents circuits empruntés
- Les chauffeurs et la billetterie au fil du temps
- D’anciennes publicités, des brochures, des affiches
- Des photos, vidéos, des bandes sonores
- Les dons de l'Asbl « Espérance » à des œuvres philanthropiques
Avant d’aller plus loin, je tiens à remercier les personnes qui ont permis au Petit Train de voir le jour et
d’égayer nos rues depuis 50 ans, ainsi que toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin, au
montage de cette exposition.
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Remerciements :
-
Les fondateurs du Petit Train touristique, ainsi que les responsables qui se sont investis au fil du
temps et les administrateurs actuels.
-
L’ensemble des bénévoles et tous les chauffeurs qui se sont succédés derrière le volant.
Comme chacun sait, un train sans chauffeur, … ça ne roule pas.
-
L’ensemble du personnel de l’OTV – Karine, Steeve, Kunta, Jonathan, Brigitte, Jérémy et
Mélissa qui a coordonné en grosse partie l’exposition.
-
Toutes les personnes, qui ont fouillé leur grenier et leurs archives, pour fournir des photos,
vidéos, cartes postales, brochures et/ou qui ont participé à la rédaction des commentaires ; le tout
illustrant l’exposition :
Monsieur Emile LESEINE (le plus prolifique comme d’habitude !), Serge DEFORGE et son
épouse Michèle DEVOS, Madame Eudorine BORGIES, Monsieur Paul BLOCTEUR, Monsieur
et Madame Auguste MASSON, Monsieur et Madame Edmond KOENN, Monsieur Jean
GALOUX, Monsieur Jojo MALTER, la Base Aérienne de Florennes, l’« Espace Arthur
Masson » et le « Musée du Chemin de fer » à Treignes qui a prêté une machine pour
estampiller les billets.
Les « trente glorieuses du tourisme »
Maintenant, je vous propose un petit retour en arrière ; dans les années 60, pendant les « golden
sixties ». C’est à cette époque - qu’on appelle parfois, les « trente glorieuses du tourisme » - que le
tourisme a pris son essor pour véritablement exploser dans les années 1970.
Pouvoir d’achat en hausse, avènement des congés payés et donc plus de temps libre, motorisation des
ménages, démocratisation des loisirs, tous les facteurs étaient réunis pour un développement en masse
du tourisme.
C’est ainsi qu’on a vu se multiplier des initiatives pour attirer ces nouveaux touristes : centres de
vacances avec une grande capacité d’accueil (tourisme social), villages de vacances, campings et
caravaning, attractions touristiques, animations et loisirs…
Un homme, une idée originale et solidaire
L’idée d’un petit train touristique a germé au début des années 60 dans l’esprit de José
BOURTEMBOURG, relieur, imprimeur et philanthrope nismois, qui eu une idée originale : faire visiter les
trésors de notre patrimoine naturel et architectural aux villégiateurs avec en toile de fond de
splendides paysages.
A cette époque-là, pas mal de villes et communes d’Europe possèdent leur propre petit train touristique,
permettant aux visiteurs de découvrir les curiosités touristiques locales.
Pourquoi, dès lors, ne pas imaginer transposer ce concept qui marche à Nismes et mettre ainsi en valeur
le patrimoine exceptionnel de la vallée de l’Eau Noire ?
Cette exposition sur les 50 ans du « Petit Train de Nismes », c’est une belle manière de rendre
hommage à José BOURTEMBOURG, malheureusement décédé en 1982.
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Fondateur du syndicat d’initiative, José fait partie de l’histoire de Nismes. C’est une figure
emblématique ; un véritable pionnier et, sans conteste, un visionnaire, qui n’a jamais eu peur – bien au
contraire – d’entreprendre et d’aller jusqu’au bout de ses idées !
Dans les années 60 et 70, de nombreux projets furent ainsi initiés avec succès grâce à cet avantgardiste : ouverture d’un camping, aménagement de la piscine de plein air et d’une plaine de jeux,
organisation de foires « agricoles et artisanales », location de cuistax, organisation du moto-cross, ...
Sans oublier les « petits bateaux qui vont sur l’eau… » dans le Parc de Nismes … Une initiative
originale dans les années 60, émise bien avant la concrétisation du projet des barques électriques du
« Jardin d’O », aujourd’hui gérées par l’OTV.
Le projet le plus noble auquel José BOURTEMBOURG fut associé fut incontestablement le Centre
d’hébergement de vacances « Espoir et Fraternité » visant à accueillir des enfants issus de milieux
défavorisés pour leur permettre de goûter aux joies de la détente dans un cadre verdoyant et surtout,
dépaysant.
Parmi les « sept mercenaires » qui ont fondé le Petit Train touristique de Nismes, il y avait – outre José
BOURTEMBOURG et son épouse, Marie-Thérèse BRIHAYE, mieux connue sous le nom de Thérèse –,
Marie-Henriette ROUSSEAU, Maurice FOOZ, André LEPORCQ, Robert STAVELOT et Emile
LESEINE.
Emile LESEINE est le dernier rescapé dans le Conseil d’Administration actuel de l’ASBL. Je tiens à le
saluer pour tout le travail accompli tout au long de ces années, ainsi que Michel BOURTEMBOURG,
l’actuel Président, et Paul BLOCTEUR, trésorier, pour leur investissement respectif.
Une mention spéciale est décernée tout logiquement à Thérèse BOURTEMBOURG-BRIHAYE- qui a
pris le relais de feu son mari suite au décès de ce dernier en 1982 pour devenir la cheville ouvrière de
l’association jusqu’en 2006.
Rembobinons 50 ans en arrière
Aussi bizarre que cela paraisse, la locomotive du Petit Train de Nismes était au départ un camion qui a
été transformé pour ressembler à une vraie locomotive, tout en étant capable de rouler en rue et de
grimper et descendre les collines que sont les Abanets et le Mousty.
Pour ce faire, on est parti du châssis d’une ancienne dépanneuse (mis à la casse et récupéré chez un
démolisseur), auquel on a ajouté une cheminée et une cloche (remplacée par la suite par un sifflet).
Une fois fin prêt, le « Petit Train touristique de Nismes » fut inauguré le 1er juin 1963 avant d’effectuer
son premier voyage avec Jojo MALTER – bien connu en terre nismoise – derrière le volant pour une
promenade vraiment pas comme les autres.
Depuis, le Petit Train accueille nombre de passagers ; des touristes venus visiter la région, des familles
de sortie avec leurs enfants, des séniors amoureux de la nature, des écoliers en excursion, …
Le voyage dure près d’une heure, différents circuits ont été proposés au fil du temps, tellement la région
est riche en découvertes.
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Quelques étapes incontournables :
L'église Saint-Lambert, le pont de Nismes, le confluent des deux « Eau Noire », le château Licot et le
parc, le village et ses anciennes saboteries, l’ascension des « Abannets », la réserve Naturelle du Viroin,
le « Fondry des Chiens », l’ancien four à chaux, les gouffres naturels, les anciennes minières galloromaines, les ruines du château-fort médiéval, l’ancienne église, la Maison des Baillis, la résurgence de
l’Eau Noire, l’ancien moulin, …
Quel périple au final pour les passagers !
Quand le Tchouf Tchouf touristique devient « Espérance »
Au départ, en 1963, le Petit Train touristique appartenait au Centre d’hébergement de vacances « Espoir
et Fraternité ».
L’ASBL « Espoir et Fraternité » fut partagée en deux en 1978 : une partie sera cédée aux Frères des
Ecoles Chrétiennes et l’autre sera attribuée aux œuvres du Juge Bracq, Président national d’« Arc-enCiel » de Charleroi.
José BOURTEMBOURG décida par contre de conserver le Petit Train qui sera rebaptisé «L’Espérance».
Il sera inauguré une seconde fois l’année suivante, le 12 mai 1979.
L’attraction sera à partir de là géré par une ASBL qui porte le même nom, « L’Espérance », dont l’objet
social est le suivant « […] l’aide à toutes œuvres diverses par l’organisation de tous genres d’acticités
notamment folkloriques, touristiques, philanthropiques. »
Une attraction touristique à visée sociale
Le « Petit Train touristique » n’a pas seulement une visée touristique. Il poursuit aussi et surtout une
vocation caritative. On y monte dedans pour parcourir les plus beaux sites de Nismes et par la même
occasion, on contribue, de manière indirecte, à financer des associations au service de personnes moins
favorisées par la vie.
En effet, les bénéfices engrangés par l’activité sont distribués sous forme de soutien financier à des
projets sociaux (et aussi à l’époque, d’en faire profiter des familles vivant dans la précarité par des dons
de charbon par exemple).
En 50 ans, de nombreuses associations ont ainsi pu bénéficier d’une aide en espèces. Quelques
exemples parmi bien d’autres :
- « Espoir et Fraternité » à Nismes ;
- « La Boulaie » à Chimay ;
- « La Maison Heureuse » à Bressous ;
- « Le Pouly » à Jamagne ;
- « Les Goélands » de Couvin ;
- Le « Centre Louis Marie » de Thy-le-Château
- « Arc en Ciel du Pays Noir »
- La mission « Père Guéry » au Congo
- « Les enfants de Tchernobyl »
- « Les enfants du Rwanda »
- …
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Depuis, ce soutien n’a jamais cessé. Chaque année, l’association redistribue ses bénéfices à des ASBL
actives dans l’aide aux personnes. Malheureusement, ces montants se sont réduits au cours du temps en
raison de rentrées moindres depuis quelques années.
Sans compter que le Petit Train touristique participe depuis toujours à la vie locale et n’hésite jamais de
se mettre au service des associations de la région. Il peut aller partout pour tout le monde !
C’est ainsi qu’on a pu et qu’on peut le voir rouler de manière ponctuelle lors d’événements tels que :
-
La vente des calendriers de la fanfare de Nismes
La sortie annuelle des séniors de la Maison de repos des Vallées;
La fête de la « Toine » ou le week-end Halloween à Treignes ;
La fête annuelle de la Base Aérienne de Florennes ;
Les inaugurations communales et autres, comme le centenaire de la ligne vicinale OlloyOignies où il a fait forte impression auprès du public.
Aujourd’hui, l’ASBL « L’Espérance » n’étant plus en mesure d’assurer la vente des billets, c’est l’Office
du Tourisme de Viroinval qui se charge de la billetterie depuis une dizaine d’années.
Quel avenir pour le « Petit Train » ?
Après ce bail de 50 ans, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir quel sera l’avenir de ce train
touristique bien sympathique ? En tout cas, c’est la question que nous posent clairement les trois
administrateurs de l’ASBL « L’Espérance », « Comment pérenniser cette aventure débutée il y a un peu
plus de 50 ans ? ».
A ce stade, je n’ai pas de réponse définitive à vous apporter maintenant.
Bien sûr, personne ici ne souhaite voir disparaître ce petit train routier, qui représente un fleuron de
notre patrimoine, une attraction et une animation unique en son genre à Nismes.
Je prends toutefois un engagement : celui de mener une réflexion approfondie au sein des instances de
l’Office du Tourisme de Viroinval avec le trio d’administrateurs de « L’Espérance ».
Nous procéderons à un examen chiffré des perspectives à moyen et long termes, ainsi qu’à une analyse
plus large du projet de reprise, prenant en compte plusieurs éléments : la qualité du produit touristique,
le réinvestissement nécessaire, les ressources humaines disponibles, l’impact promotionnel, …
Nostalgie, oui ; même si l’enjeu, c’est demain !
Pour conclure, je dirais que cette exposition nous fait osciller entre nostalgie et questionnement sur
l’avenir.
On doit en être bien conscients, en 50 ans, la société a évolué et le secteur du tourisme aussi.
Pour rester concurrentiel et ne pas se faire voler la vedette par les city trips « low cost » en avion, nous
devons moderniser notre manière de concevoir le tourisme et nous renouveler en tenant compte des
nouvelles demandes de la population, par exemple, en termes d’hébergement.
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Aujourd’hui, les gites ruraux et le tourisme « socialement responsable » remplacent petit à petit les
campings et le tourisme « de masse ». De même, la population est friande de courts et moyens séjours,
et cela, tout au long de l’année, voire en dehors de la haute saison.
Au plan local, malgré la forte nostalgie, on ne rouvrira plus la piscine de plein air à Nismes ; le parc de
Nismes – ancienne zone résidentielle et poumon de l’activité touristique du village – s’est transformé en
un espace vert de grande qualité : les « Jardins d’O » ; les arbres du Matricolo ont été coupés et
l’espace ainsi dégagé offre un tout autre paysage qu’avant, …
Nous devons nous adapter au contexte actuel et nous conformer aux législations nouvelles qui
n’existaient pas hier (urbanisme, normes d’agrément des plaines de jeux et des piscines,…).
C’est la mission de l’OTV de participer avec la Commune à cette adaptation. Nous devons continuer à
travailler sur de nouveaux produits, comme cela se fait depuis quelques années :
-
Les sentiers balisés, qui représentent notre premier produit d’appel touristique toute
l’année ;
La nouvelle carte d’orientation lancée cette année par l’OTV ;
Les vélos électriques qui seront pleinement opérationnels pour la prochaine saison touristique ;
L’e-tourisme avec la borne Wi-fi ;
Le secteur de l’hébergement que nous devons soutenir et promouvoir, avec, par exemple, le
projet ambitieux et espéré des « Battérages » (pour une manière originale de se loger) ;
Sans oublier les autres musées et attractions touristiques, ainsi que le concept « Treignes,
Village des Musées ».
Le Musée du Petit Format, véritable lien entre la culture et le tourisme (qui plus est gratuit !) ;
Aujourd’hui, c’est déjà demain… La Commune de Viroinval est réputée pour sa pro-activité en matière
touristique. A nous de donner un nouveau souffle au tourisme local en proposant de partir « autrement » à
la découverte de notre histoire locale !
Jean-Marc DELIZEE,
Bourgmestre f.f.
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