L`Agefi : 2015-02-06 ven - S06 - J037 - Edition n°025

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L`Agefi : 2015-02-06 ven - S06 - J037 - Edition n°025
Vendredi-dimanche 6-8 février 2015 | Numéro 25 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement
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Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR
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Rédacteur en chef: François Schaller
BANQUES GRECQUES
La BCE sort
de son rôle
PAGE 23
JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE
DOW JONES 17884.88
17900
17820
17740
17660
-0.74%
+1.20%
PLAINTE CONTRE MANUEL VALLS À GENÈVE
L’étrange activité
commerciale
PAGE 22
LA BANQUE MOURGUE D’ALGUE À GENÈVE
Attachée au statut historique
PAGE 3
STANDARD CHARTERED À GENÈVE
Heritage acquiert des clients
PAGE 3
CONFLITS À RALLONGE AUTOUR DE SIKA
Vers de grandes complications
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PRINCIPE D’UN FONDS SOUVERAIN EN SUISSE
Les arguments de Pascal Broulis
PAGE 10
CONVENTION COLLECTIVE DE TRAVAIL
Fin du conflit social à Swissport
PAGE 8
NOUVEAU SITE POUR SOPHIA GENETICS
Perspectives à très haut niveau
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CROISSANCE DES COMMANDES DE ABB
Augmentation des dividendes
PAGE 9
Défense résolue
du Swiss made
JEAN-FRANÇOIS DE SAUSSURE ET CAROLE
HUBSCHER. La maison Caran d’Ache à Genève assure
son développement global sur le mode très haut de
gamme dans un domaine industriel très isolé en Suisse.
A l’occasion du lancement des festivités liées
aux cent ans de la manufacture genevoise, Caran d’Ache a ouvert ses portes hier à une trentaine de journalistes pour une immersion au
coeur de son univers. Carole Hubscher,
présidente, et Jean-François de Saussure, CEO,
ont profité de cette occasion pour dévoiler
quelques-unes des surprises prévues cette année et réaffirmer les valeurs et la vision d’avenir
de l’entreprise genevoise. Une série
d’événements est prévue, parmi lesquels l’exposition «Les Caran d’Ache de Picasso», qui aura
lieu cet été au Kunsthaus d’Interlaken. Ainsi
qu’un concours national de dessin.
Ambassadrice du Swiss made dans un domaine
un peu isolé, Caran d’Ache est parvenu à assurer
un développement international, et à étendre sa
présence dans plus de 90 pays. L’entreprise
veille à maintenir un équilibre par zones
géographiques et sur ses trois segments de produits: couleurs, office et haute écriture. La production, réunissant 90 métiers, est entièrement
concentrée à Genève avec 280 employés prêts à
relever les défis qui s’annoncent après du franc
contre euro. Entretien avec la présidente, issue
de la quatrième génération à la tête de l’entreprise toujours indépendante. PAGE 8
Les bases plutôt fragiles
du pessimisme conjoncturel
Les scénarios de récession ne font de loin pas l’unanimité après l’abandon du plancher franc contre euro à 1,20.
GILLES MARTIN
La tentation est compréhensible,
après l’abandon par la Banque nationale du cours plancher du franc
le 15 janvier dernier, d’évoquer le
spectre de la récession. Cette
crainte est surtout relayée par les
organisations économiques et les
syndicats, qui réclament ces jours
diverses mesures de soutien à
l’économie. Elle s’appuie sur
quelques avis pessimistes de
conjoncturistes. A commencer par
le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique
fédérale de Zurich (KOF). Il fut le
premier à lâcher le terme «récession», la prévoyant pour l’été et
annonçant une croissance négative de 0,5%. Le même jour, la
banque J. Safra Sarasin envisageait
aussi un épisode récessif au premier semestre (tout en conservant
un objectif de croissance positif
de 0,4% sur l’année).
Ce pessimisme ne fait pourtant de
loin pas l’unanimité. Euler
ENTRETIEN AVEC NICK HAYEK
Hermes a annoncé hier une prévision de croissance de 1%. Dans
une note, Crédit Agricole estime
qu’il n’y a aucune raison de craindre une croissance négative en
Suisse ces prochains mois. La semaine dernière, Pascal Kiener,
CEO de la Banque cantonale vaudoise, avait le même point de vue
dans le quotidien 24 Heures. Relevant que l’abandon du cours
plancher était certes pénalisant,
mais qu’il intervenait alors que
l’économie suisse multipliait les
performances. Jean-Marie Salina,
responsable de la clientèle entreprises de Credit Suisse à Genève,
allait dans le même sens dans nos
colonnes. Globalement les différentes prévisions actualisées se situent dans une fourchette plutôt
positive de -0,5% à +1%.
Prudent, le groupe d’expert de la
Confédération mandaté par le Secrétariat d’Etat à l’économie, a annoncé hier avoir renoncé à revoir
ses prévisions de croissance pour
l’instant. PAGE 10
DÉVELOPPEMENT DE SWISSCOM
Le leadership Les forfaits
dévalorisé par et la télévision
la cotation
comme piliers
L’approche industrielle du
groupe Swatch (chiffres
record) ne répond pas
aux attentes du marché.
Est-ce si surprenant?
Le décalage avec le marché est
toujours plus évident. Alors que
le groupe Swatch présente un
exercice 2014 record, le titre est
malmené par les investisseurs.
Une réaction difficile à comprendre en dehors de l’influence toujours sensible des positions short.
Effet de manipulation technique
que la direction de Swatch ne
cherche d’ailleurs pas à corriger.
Dans un entretien avec L’Agefi,
Nick Hayek rappelle que la
préoccupation du groupe n’a jamais été l’aléa boursier, mais le
développement de l’industrie
horlogère. De ce point de vue,
force est de reconnaitre la performance: chiffre d’affaires brut record dépassant les 9 milliards de
francs, capitaux propres relevés
à 10,7 milliards.
Niveau record surtout du cashflow opérationnel à 1,8 milliard
de francs (contre 1,3 en 2013),
qui donne toute la mesure de
cette performance.
Le marché s’obstine pourtant à se
focaliser sur le résultat opérationnel, en recul sur 2014, la marge
passant de 27,4% à 20,1%. Cet
écart s’explique néanmoins, en
particulier par un effet exceptionnel de 400 millions en 2013, et un
niveau d’investissement très élevé
dans le marketing et la vente l’an
dernier. PAGE 6
Les deux contributeurs principaux au développement des affaires du principal opérateur de
télécommunications de ces dernières années ont poursuivi leur
croissance en 2014. Les offres forfaitaires pour la téléphonie mobile réunissent 2,1 millions de
clients, contre seulement 0,4 million un an auparavant. Des clients
qui continuent de générer des revenus moyens par unité toujours
plus élevés. Alors même que la
part de marché de Swisscom en
termes de raccordements reste relativement stable à 59%. La prise
de contrôle de Xavier Niel chez
Orange semble d’ailleurs beaucoup
moins inquiéter le président exécutif de Swisscom Urs Schaeppi
que bon nombre d’analystes. Du
côté de l’offre de télévision numé-
URS SCHAEPPI. Premier exercice
complet. Avec croissance remarquée.
rique, les 165.000 nouveaux abonnements ont permis d’agrandir la
part de marché de 23% à 26%, avec
1,2 million de clients. Son concurrent principal upc cablecom enregistre une certaine stagnation à 1,4
million. Le groupe reste néanmoins
prudent en ce qui concerne l’évolution des affaires en 2015, notamment à cause du franc. PAGE 5
ÉDITORIAL FRANÇOIS SCHALLER
Du fonds de soutien au fonds souverain
Fonds souverain au sens strict: créé
par un Etat avec ses excédents en devises étrangères dans un certain but
d’investissement. Ce n’est donc pas
un hasard si l’idée déjà ancienne
d’un fonds souverain en Suisse, inspirée du modèle norvégien (excédents
des ventes de brut en dollars), ressurgit aujourd’hui, portée en particulier
par le conseiller d’Etat vaudois Pascal
Broulis (lire page 10). L’excédent monétaire se trouve à la Banque nationale (BNS), en euros principalement,
suite à la création massive de francs.
Pourquoi ne pas l’utiliser pour aider
certaines entreprises victimes d’une
crise monétaire passagère?
D’abord parce qu’il ne s’agirait pas
d’investissement, mais de soutien
temporaire. Investir à bon escient aurait d’ailleurs pour conséquence
d’aggraver le problème actuel (fonction refuge de la Suisse). Ensuite
parce que la BNS aura peut-être besoin plus tard de cette masse d’euros
pour rappeler les francs dont elle
inonde actuellement le marché des
changes.
Un fonds de soutien aux entreprises
peut avoir un sens comme alternative ou complément des RHT (chômage partiel), mais financé par la
Confédération et/ou les cantons.
Avec, s’ils le veulent, les fonds sans
affectation qu’ils reçoivent de la BNS.
Et/ou par l’emprunt, ce qui aurait
peut-être l’avantage de peser un peu
sur le franc.
La vraie difficulté commencerait
après: selon quels critères octroyer
des fonds sans soutenir des entreprises économiquement dépassées?
Tout dépendra du temps qu’il faudra
à l’euro pour remonter face au franc.
Genève
Le fonds de soutien pourrait venir
plus tard, pour prendre le relais des
RHT. Ou les financer. Le stade suivant
serait certainement la crise de
confiance sur l’économie suisse, qui
contribuerait enfin à faire baisser le
franc. Beaucoup d’autres choses se
produiront d’ici-là...n
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