Rapport d`activité Ciclic 2015 PDF

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Rapport d`activité Ciclic 2015 PDF
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Agence régionale du Centre-Val de Loire
pour le livre, l’image et la culture numérique
Rapport
d’activité
2015
1
CICLIC 2015
2
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Directeur de la publication : Philippe Germain. Coordination générale : Jocelyn Termeau. Cartographie et
maquette : Frédérique Breuil, Dominique Bastien. Propriété : Ciclic, agence régionale du Centre-Val de
Loire pour le livre, l’image et la culture numérique / 24 rue Renan / CS 70031 / 37110 Château-Renault /
tél. 02 47 56 08 08 / www.ciclic.fr / Publication : avril 2016.
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
2
Édito
Consolider et développer notre mission de service
public de la culture
5
Les faits marquants 2015
1. Ciclic Animation : un rayonnement culturel et
artistique structurant pour le territoire
2. Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui, un
dispositif unique en France
3. La formation professionnelle : un outil au service de
l’économie créative régionale
12
Chiffres-clés
15
Accompagner la création indépendante
et la fillière professionnelle régionale
35
Favoriser la rencontre entre les œuvres
et les citoyens
55
Éveiller les regards
67
Sauvegarder le patrimoine
cinématographique régional
77
L’agence
83
Annexes
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Consolider et développer
notre mission de service
public de la culture
Conçu comme point d’étape indispensable destiné à rendre compte du fonctionnement et
de l’organisation de la structure sur l’année écoulée, le rapport d’activité 2015 se veut aussi
espace de partage destiné à permettre à l’ensemble des acteurs concernés, élus régionaux,
représentants de l’État, administrateurs, d’affirmer, plus que jamais, les principes et valeurs qui
gouvernent leurs choix dans le cadre de la mission de service public de la culture dévolue à Ciclic.
Plus que jamais, en effet, parce que l’année 2015 a été le théâtre dans notre pays d’attaques
meurtrières visant à détruire les valeurs d’une république démocratique, universelle et plurielle,
et notre vivre ensemble.
Plus que jamais, en effet, parce que les conséquences de la crise économique continuant
d’affecter les conditions de vie de beaucoup de nos concitoyens, le risque d’une exclusion
grandissante menace d’autant plus l’espace culturel.
Parce que l’accès à la culture est aussi ce qui permet de construire et d’entretenir le sentiment
d’appartenance à une histoire commune, l’agence Ciclic, au travers des missions qui lui ont été
confiées, se doit d’œuvrer pour permettre que se retisse entre toutes les composantes de la
société un lien social profondément distendu aujourd’hui. Fort du soutien de l’État, de la Région,
des partenaires et de l’implication des équipes, c’est dans cette direction que je souhaite
engager l’agence Ciclic.
Travaillant au plus près des ter-
ritoires, l’agence Ciclic a pour vocation de favoriser la rencontre des
œuvres et d’un public. Séances et
débats du Cinémobile, lectures-rencontres des mille lectures d’hiver,
projections-restitutions
d’images
d’archives : autant d’actions de
proximité contribuant à renforcer le
maillage des zones rurales et des
secteurs urbains, ainsi que le développement des relais locaux. Au
cœur de ces dispositifs, la présence
du professionnel est prépondérante.
Écrivains, réalisateurs, chercheurs
– tous permettent, au travers de la
présentation des œuvres et des débats proposés, un travail d’échange,
de questionnement critique, d’enrichissement des points de vue.
4
Le succès des opérations citées
(51 000 spectateurs pour les séances
du Cinémobile, 11 OOO auditeurs
pour Mille lectures d’hiver) atteste
du bien-fondé d’une démarche qui,
dans les années à venir, se devra
d’investir de nouveaux territoires,
au sens figuré, et réel du terme.
Aujourd’hui, certains de nos concitoyens peuvent avoir le sentiment
d’être moins pris en compte par
les pouvoirs publics. Habitants des
« zones blanches de la République »,
ainsi que les qualifient certains médias, ils doivent pouvoir bénéficier
du service public de la culture mis
en œuvre par Ciclic, et peut-être
en priorité. Aussi convient-il, dans
un contexte de crise des finances
publiques et de réorganisation des
compétences (loi NOTRe), de chercher à mieux penser et mieux articuler les différents dispositifs de coopération entre le Conseil régional
du Centre-Val de Loire, l’État et les
collectivités locales.
Dans le domaine du cinéma et de
la littérature, la Région Centre-Val
de Loire a fait du soutien à la création indépendante un des marqueurs
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
forts de sa politique culturelle. Dans
ce moment de fragilité du « premier
pas », les artistes souvent situés à
la marge du modèle économique
dominant, trouvent dans notre région les moyens d’exprimer la singularité d’une démarche, d’un regard. Grâce aux prix en festival, à
la reconnaissance critique, parfois
au succès public, les œuvres aidées sont devenues, pour certaines,
les ambassadrices au plan national
et international du savoir-faire de
la région Centre-Val de Loire. En
2015, plus de 500 sélections et 75
prix dans des festivals nationaux ou
internationaux (Sundance, Tokyo,
Clermont-Ferrand) ont ainsi récompensé les œuvres soutenues par la
Région. Avec l’implantation d’un
studio d’animation à Vendôme, en
développant par ailleurs le dispositif Auteurs associés, c’est bien la
dimension «incubateur des talents
de demain» qui est réaffirmée par la
Région.
À côté de choix artistiques revendiqués, l’accompagnement au développement de secteurs générateurs
d’emplois participe également de
l’attractivité d’un territoire, d’autant
plus quand ce mouvement favorise
le maintien de la diversité culturelle
dans la région. Aides aux entreprises audiovisuelles et aux maisons
d’éditions régionales, soutien aux
librairies indépendantes, aux points
presse, autant de relais de croissance aujourd’hui activement accompagnés par l’agence et ses partenaires. Il est cependant important
de noter que le paysage des acteurs
économiques de la culture, acteurs
« traditionnels », est aujourd’hui en
pleine mutation, du fait notamment
de l’impact sur nos secteurs des
nouvelles technologies, de nouvelles
formes d’associations profession-
nelles, de nouvelles manières de
concevoir la démarche d’entreprise.
Ces évolutions supposent de la part
des entreprises du secteur et des
services culturels de la région de
pouvoir s’interroger de concert à
propos des dispositifs actuels, afin
de les adapter. Plus largement, ces
changements conduisent à reconsidérer la dimension de développement économique impulsée par
l’agence Ciclic au niveau régional
dans le cadre de son travail d’accompagnement des entreprises du
secteur.
Le projet de Ciclic porte haut
l’exigence de la rencontre, de la
transmission et de l’éducation. Plus
que jamais, là aussi, dans le monde
« hyper » connecté d’aujourd’hui, le
déferlement d’images violentes et
les risques sans cesse présents de
manipulation des esprits obligent
à réfléchir de nouvelles formes
d’accompagnement du regard,
notamment chez les plus jeunes,
toujours plus exposés. L’école ne se
limite pas aux enseignements que
l’on y reçoit. Comme le précise Gilles
Kepel1 : « Elle constitue aussi un
lieu de socialisation majeur avec le
groupe des pairs et d’apprentissage
par les élèves de leurs futures
citoyennetés, des règles communes,
des droits et devoirs au sein de la
cité au sens politique. »
Ciclic, en partenariat avec les acteurs éducatifs et sociaux du territoire régional, est depuis des années
un acteur engagé dans les politiques
publiques de transmission et de
lutte contre toutes les formes d’exclusion culturelle. Véritable laboratoire de recherche et développement en la matière, l’agence a initié
en 2015 deux nouvelles propositions.
Lycéens, apprentis, livres et auteurs
d’aujourd’hui, un dispositif d’édu-
cation artistique et culturelle à la
littérature contemporaine proposé
à la rentrée scolaire 2015 et Des Regards, des images, un programme
d’actions culturelles et artistiques
(séances-rencontres et ateliers) en
direction des enfants et des adolescents qui a été lancé à l’automne
2015.
Espace original d’accompagnement à la création littéraire et cinématographique dans le cadre
d’une politique publique concertée,
l’agence Ciclic aborde une nouvelle
phase de son développement. Si le
modèle porté par l’établissement
culturel affiche sa pleine réussite,
permettant ainsi d’en revendiquer la
pertinence comme le constatait son
précédent directeur (Olivier Meneux)
« Le projet de Ciclic est mature, reconnu, encouragé et nos partenaires
nous soutiennent pleinement », le
paysage professionnel et institutionnel dans lequel l’agence continue d’évoluer demeure, quant à
lui, en perpétuel mouvement. Cette
dimension ne va pas sans générer
de l’incertitude, cet environnement
peu prévisible permet aussi d’ouvrir
de nouvelles voies et d’expérimenter celles qui, jusque-là, ne l’étaient
pas.
C’est bien ce pari d’une nouvelle
forme institutionnelle, de formes innovantes de coopérations qui a été
fait en 2012, et conduit avec succès,
que je souhaite poursuivre, affirmer
et revendiquer.
Philippe Germain
1. Banlieue de la République, Gilles Kepel, Institut Montaigne, Octobre 2011
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RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
LES FAITS MARQUANTS 2015
1.
Ciclic Animation : un rayonnement
culturel et artistique structurant
pour le territoire
Ciclic Animation, la résidence
d’animation de l’agence, a emménagé dans des nouveaux
locaux situés dans l’ancienne
écurie nord du quartier Rochambeau de Vendôme. Le
nouveau dimensionnement du
studio d’animation a été souhaité par l’Etat et la Région
Centre-Val de Loire dans le
cadre du CPER et en coopération étroite avec la Ville de
Vendôme qui a très vite exprimé sa volonté d’implantation
de ce nouvel équipement.
C
e nouveau lieu dédié à la production cinématographique, associé
à une aventure culturelle locale, affirme une volonté de rayonnement
artistique et culturel structurant
pour le territoire. Il offre un véritable
studio professionnel en adéquation
avec les évolutions d’un secteur en
pleine croissance. Il assoit le travail impulsé depuis quinze ans par
les différents partenaires. La politique régionale s’est affirmée ainsi
comme région pilote d’un soutien
fondamental et pérenne à la création. Le réseau de professionnels
(auteurs, producteurs, diffuseurs,
festivals, distributeurs ou écoles)
constitué par Ciclic renforcera progressivement un tissu local et régional, de plus en plus intéressé par
l’animation, en accroissant synergies et partenariats.
Ce lieu ouvert permet également
au public de venir à la rencontre des
professionnels en résidence avec
des projections, des expositions et
en des moments de découverte, de
partage et de convivialité.
Les premiers projets accueillis en
résidence à Vendôme en 2015 sont le
reflet de l’éclectisme et de la mixité
des techniques utilisées dans l’animation contemporaine. Ils prouvent
aussi la volonté de Ciclic de soutenir
l’émergence de jeunes talents ou
de suivre la construction de l’œuvre
d’artistes accomplis. Grâce à sa politique volontariste d’aide à l’animation et à l’émergence artistique soutenue par l’Etat et la Région, Ciclic
a pu devenir une véritable référence,
dont les choix sont récompensés au
niveau national et international.
Professionnels,
partenaires et grand
public présents au
rendez-vous pour
l’inauguration
Pour célébrer l’inauguration de
ce nouveau lieu en septembre et le
faire connaître à tous, Ciclic a proposé un week-end festif, divisé en
deux temps principaux : une journée
réservée aux professionnels et deux
journées pour le tout public à l’occasion des Journées européennes du
Patrimoine.
La présentation de Ciclic Animation aux professionnels a été un
véritable succès puisque plus d’une
centaine d’entre eux se sont déplacés à Vendôme.
L’inauguration officielle de Ciclic
Animation s’est tenue en présence
notamment des élus de la Région-Centre Val de Loire, du Département de Loir-et-Cher, de la Ville
de Vendôme et des représentants de
l’Etat.
Le public s’est rendu en nombre
à cette inauguration et les visites
du bâtiment se sont enchaînées
jusqu’au dimanche soir. Au-delà de
la curiosité suscitée par ce nouveau
lieu, les Journées européennes du
patrimoine ont contribué à mobiliser
le public. Le temps, particulièrement clément, a également encouragé le déplacement des visiteurs.
Ciclic Animation a ainsi accueilli
plus de 800 personnes au cours de
ce week-end d’inauguration !
Une implantation réussie :
neuf équipes de tournage
déjà accueillies
L’activité est restée stable en 2015,
avec l’accueil de neuf tournages
(trois à Château-Renault et six à
Vendôme depuis juillet) et 880 jours
de tournage.
La qualité de l’infrastructure mise
à disposition des équipes en résidence est plébiscitée et les résidents sont unanimes sur les conditions optimales d’accueil, que ce soit
pour les logements, les espaces de
travail ou les équipements. En effet,
les équipes bénéficient de deux plateaux de tournage et de deux ateliers
de décoration pour les films en volume, et pour les films en animation
directe sous caméra de deux salles
banc-titre. Quant aux films en 2D,
un open space de 60 m² avec huit
postes. Beaucoup d’entre eux sollicitent l’allongement de leur durée
de résidence.
1 952 jours de résidence sont prévus en 2016, soit plus du double des
années précédentes. Cet important
accroissement s’explique par la
possibilité de recevoir plus d’équipes
simultanément, par l’attractivité des
nouveaux dispositifs mis en place, de
même que les reports de résidence
de 2015 vers 2016 dûs à des retards
dans le financement des projets. Le
7
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
LES FAITS MARQUANTS 2015
Coût des travaux : 2 031 275 €
Investissement
Financeurs
État 2,5% Loir-et-Cher 1%
Région Centre-Val de Loire (CPER 2007-2013)
FEDER 4,8%
Région CentreVal de Loire
64,4%
Ville de Vendôme
27,3%
taux d’occupation des infrastructures mises à disposition devrait
avoisiner les 82 %, ce qui constitue
une utilisation optimale du lieu en
considérant les nécessaires remises
en ordre des studios et logements et
la maintenance.
Les sélections et prix
dans les festivals : une
année record pour les
films soutenus
8
2015 a été, plus encore que toutes
les autres, une année exceptionnelle : ce sont donc 497 sélections et
73 prix en festivals qui s’ajoutent à
la longue liste des participations des
films soutenus par Ciclic et la Région
Centre–Val de Loire. Les films tournés en résidence depuis ses débuts
ont totalisé plus de 2 000 sélections
et plus de 250 prix dans les manifestations du monde entier.
Cette année encore, les films
Montants HT
1 308 224 €
Ville de Vendôme
554 137 €
FEDER
100 000 €
État (monuments historiques)
50 000 €
Conseil départemental du Loir-et-Cher
18 914 €
La réhabilitation du bâtiment a été financée par la Région
Centre-Val de Loire, la Ville de Vendôme, l’Europe via le fonds
FEDER, le Conseil départemental de Loir-et-Cher et la Drac
Centre-Val de Loire, et la maîtrise d’œuvre confiée à l’agence
Chevalier & Guillemot Architectes de Tours.
s’illustrent dans des manifestations
majeures, comme le Festival de
Sundance aux Etats-Unis où Tempête sur anorak de Paul Cabon remporte le Short Film Jury Award dans
la catégorie animation, le Festival
Animatou à Genève, où Chulyen, histoire de corbeau d’Agnès Patron et
Cerise Lopez remporte le grand prix,
ou encore le Tokyo Anime Awards
Festival au Japon, où Beach Flag de
Sarah Saïdan remporte le Best Film
Award.
Faire connaître le cinéma
d’animation à tous les
publics
L’action culturelle de Ciclic Animation s’envisage en lien avec les
acteurs culturels vendômois et à
destination des publics locaux. Pour
cela, la résidence bénéficie d’une
salle de projection de 49 places et
d’une salle d’exposition de 70 m2. En
tant que lieu de pratique culturelle,
elle entend inscrire son activité et
ses propositions en complémentarité avec l’offre existant à Vendôme
(théâtre, cinéma, arts plastiques,
spectacle vivant…).
La programmation culturelle se
décline en trimestres thématiques.
Éclectique dans ses propositions artistiques autour du cinéma en général et de l’animation en particulier,
Ciclic Animation s’adresse au plus
grand nombre. Dans une démarche
de découverte et d’action culturelles, le lieu s’attache à offrir, au
jeune public comme aux cinéphiles,
l’opportunité d’échanges autour des
œuvres présentées.
Ce premier trimestre a eu pour
thème Changer le monde, en lien
avec le programme du même nom
constitué par Ciclic pour Lycéens et
apprentis au cinéma.
• Les projections
Les projections organisées à Ciclic
Animation ont remporté un succès
très encourageant. On note une
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
LES FAITS MARQUANTS 2015
fréquentation particulièrement importante des rendez-vous visant un
public familial, comme le Ciné-p’tit
déj. Le lieu et sa programmation
sont déjà bien identifiés par le public.
Huit séances se sont tenues au
dernier trimestre 2015 à Ciclic Animation et chez ses partenaires, le
Ciné Vendôme, la médiathèque, le
centre culturel des Rottes, et le
Théâtre de l’Echalier à Saint-Agil.
Dans la plupart de ces lieux partenaires, les spectateurs sont également au rendez-vous, avec un
total de 388 spectateurs, soit une
moyenne de 48,5 spectateurs par
séance.
La rencontre avec Lucrèce
Andreae a permis au public d’échanger avec un professionnel du secteur et de mieux connaître l’envers
du cinéma d’animation. La présentation de son travail et de l’origine
de son film Pépé le Morse a été très
vivante et concrète. La résidente a
appuyé son discours sur des extraits
du film et des aspects originaux de
la fabrication du projet, comme par
exemple le casting des voix des personnages. Le public semble avoir
été conquis, tant par le contenu présenté que par la prestation de la réalisatrice.
• Les rencontres
Les rencontres avec les artistes
accueillis sont l’occasion pour le
public d’approcher et comprendre
l’acte de création et la démarche artistique.
L’Ecole du regard est une séance
à la forme particulière, sur le modèle d’un atelier de discussion pour
les spectateurs sur les courts métrages d’animation présentés, afin
d’élire conjointement leur film préféré, qui intègrera la programmation
à venir.
Chiffres clés
9
films tournés
880
jours de
tournage
388
spectateurs
lors des
projections
437 000
euros dédiés
aux aides à la
création
9
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
LES FAITS MARQUANTS 2015
2.
Lycéens, apprentis, livres
et auteurs d’aujourd’hui, un
dispositif unique en France
À la rentrée 2015, Ciclic a initié
un dispositif de sensibilisation
à la littérature contemporaine.
L’écrit au sens large, la richesse des liens qu’entretient
la littérature avec l’image et
l’oralité, sont mis à l’honneur
à travers les domaines du roman, de la bande dessinée
et de la poésie. Celui-ci réaffirme l’ambition de l’agence
de travailler sans discrimination et s’adresse à un public
large et varié : apprentis et
élèves de seconde, première,
terminale et BTS des lycées
privés et publics, d’enseignement général, professionnel,
agricole. La construction et la
mise en œuvre de cette action s’appuie fortement sur
l’expérience capitalisée dans
l’organisation du dispositif national Lycéens et apprentis au
cinéma, dont Ciclic assure la
coordination régionale depuis
20 ans.
veler sur la littérature le regard des
élèves, plongés avec l’auteur dans
une même temporalité, liés par une
commune présence au monde. S’ouvrir à la littérature contemporaine,
c’est être en prise directe avec les
questions esthétiques, politiques,
citoyennes et sociétales actuelles,
se confronter au présent.
Ce dispositif s’inscrit dans l’ac-
Fruit d’une réflexion associant
deux missions de l’agence, la médiation de la littérature contemporaine et l’éducation artistique et
culturelle, et découlant du constat
que le public adolescent délaisse de
plus en plus la lecture, cette action
a été construite en transversalité
au sein de Ciclic, afin de bénéficier
de l’expérience de tous, en concertation avec les professionnels de
l’éducation. Après une analyse des
pratiques mises en place dans certaines régions, Ciclic a pu proposer
ce dispositif original, accompagné
dans sa définition par un groupe de
cord-cadre pour le développement
du livre et de la lecture en région
Centre-Val de Loire signé par la
Drac-Centre Val de Loire, le Centre
national du livre, la Région CentreVal de Loire et Ciclic en 2014, première convention de ce type en
France. Il est déployé grâce à la participation du Rectorat et de la Draaf.
10
L’objectif est de former des lecteurs, curieux et critiques en faisant
découvrir aux élèves des œuvres
marquantes. Le contemporain est
une entrée privilégiée pour renou-
Ce dispositif d’éducation artistique et culturelle valorise le rôle
des émotions dans la compréhension sensible et intellectuelle de la
littérature afin de développer l’appétence pour la lecture et transmettre
le plaisir du langage et du partage.
Lire est un acte intensément individuel et solitaire, dans lequel le lecteur armé de son intellect et de sa
sensibilité appréhende le langage,
les pensées, d’une autre individualité. Pour incarner cette altérité, et
approfondir la compréhension de
l’œuvre, la lecture est accompagnée de moments privilégiés de rencontres.
Une approche originale
et une (re)découverte de
la lecture
travail composé d’enseignants et de
professionnels de l’Education nationale.
Il s’articule autour d’un volet général proposé à l’ensemble des
classes inscrites et d’un volet laboratoire proposé à trois classes
pilotes, et repose sur l’engagement
volontaire d’enseignants et de documentalistes (Annexes, p. 92).
• Dans le volet général, Ciclic propose aux enseignants et aux élèves
de découvrir la littérature française
contemporaine et de pénétrer au
cœur des processus de création
grâce à la rencontre avec des auteurs et des professionnels du livre.
L’agence présente une sélection de
cinq ouvrages relevant des domaines
du roman, de la bande dessinée et
de la poésie. Chaque classe lit trois
œuvres, une par domaine, et rencontre un auteur et un professionnel du livre (bibliothécaire, libraire,
éditeur, médiateur culturel…). La
rencontre a lieu en classe et est
centrée sur une approche sensible
de l’œuvre facilitée par la présence
de l’auteur (Annexes, p. 93).
• Dans le volet laboratoire, trois
classes pilotes découvrent trois romans, rencontrent leurs auteurs
lors de trois séances et bénéficient
également de temps d’approfondissement supplémentaire avec
l’auteur de leur choix. Ils élisent
parmi les trois romans l’ouvrage
qui figurera dans la sélection proposée l’année suivante aux classes
participantes. Cette expérimentation permet d’observer et de mieux
comprendre la réception d’œuvres
contemporaines par des lycéens et
de s’appuyer sur leurs remarques,
leurs analyses, leurs ressentis, pour
proposer par la suite un ouvrage qui
puisse être appréhendé par cette
classe d’âge (Annexes, p. 93).
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
LES FAITS MARQUANTS 2015
Typologie des établissements inscrits
1 maison familiale rurale
1 lycée agricole
1 établissement régional
d'enseignement adapté
4 lycées
professionnels
21 lycées
généralistes
Pour ces deux volets, Ciclic met
en place la tournée des auteurs
dans l’ensemble de la région et met
en relation les enseignants et les
professionnels du livre pour l’organisation des rencontres avec leurs
élèves. Cette rencontre en direct
avec les auteurs offre aux élèves
une approche différente des livres,
moins solitaire et plus dynamique,
et éveille une curiosité particulière à
échanger avec le créateur.
Des ressources
pédagogiques au service
d’une programmation
ambitieuse et accessible
Un comité de sélection a été mis
en place au sein de l’agence pour
définir la programmation proposée
aux enseignants et documentalistes.
Il s’est agi de trouver un équilibre
entre la volonté de soumettre des
œuvres adaptées aux publics visés
et la détermination à montrer des
ouvrages et des auteurs originaux.
Un livret est édité par Ciclic servant de support pédagogique aux
enseignants et documentalistes,
qui feront découvrir ces ouvrages
aux élèves. Il comprend des analyses, des pistes pédagogiques, des
bibliographies et des panoramas
littéraires ayant trait au roman, à la
bande dessinée et à la poésie.
Des contenus complémentaires
(entretiens, critiques…) sont mis à
disposition sur le site de Ciclic.
La formation des
enseignants
Une journée de formation s’est
déroulée le 15 décembre, au lycée
Saint-Paul Bourdon Blanc d’Or-
léans, avec le soutien du Rectorat
puisque les enseignants ont pu bénéficier d’un ordre de mission. Elle
a été l’occasion de présenter la
programmation à 41 enseignants et
de leur rappeler l’esprit du dispositif, ses objectifs et les modalités
pratiques inhérentes à sa mise en
œuvre.
Il s’agissait aussi d’apporter des
outils et des conseils aux enseignants et de renforcer leur capacité
à accueillir ce dispositif. La question
de l’accueil d’artistes en milieu scolaire, pratique trop peu développée,
a été longuement abordée. Une intervention sur la poésie contemporaine, animée par Jean-Michel Espitallier, auteur et poète, a permis
aux enseignants d’approfondir leurs
connaissances à ce sujet.
Une première année couronnée de succès
Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui est calibré
pour un seuil maximal de quarante
classes. Ciclic espérait atteindre au
moins la moitié de cet effectif pour
cette toute première édition mais
ses espérances ont été largement
dépassées. Les enseignants ont répondu positivement à cette nouvelle
proposition culturelle : 36 classes
sont inscrites (33 dans le cadre du
volet général et 3 pour le volet laboratoire). Le dispositif est ancré dans
tous les départements à l’exception
de celui de l’Indre, département
dans lequel il est parfois compliqué
d’identifier les relais. Si les lycées
des chefs-lieux participent largement au dispositif, l’objectif de travailler à destination de l’ensemble
des territoires est rempli, puisque
des établissements situés en zones
rurales se sont aussi inscrits. De
façon générale, il est constaté une
certaine diversité dans la nature et
la situation géographique des établissements. Une évaluation globale
du dispositif sera effectuée à la fin de
cette première édition pour apporter
les améliorations nécessaires lors
de l’élaboration de la deuxième édition.
Des objectifs ont d’ores et déjà
été identifiés : accroître le nombre
d’inscrits et diversifier plus encore
la nature des établissements ; un
travail particulier sera mené à destination des lycées professionnels et
des établissements de l’Indre.
Chiffres clés
28
établissements
36
classes
974
élèves inscrits
11
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
LES FAITS MARQUANTS 2015
3.
La formation professionnelle : un
outil au service de l’économie
créative régionale
Depuis plus de 20 ans, Ciclic,
en coopération avec la Région Centre-Val de Loire et
l’Etat, contribue au développement des secteurs du livre
et de l’image en soutenant
la création, la production et
la diffusion d’œuvres écrites,
cinématographiques
et/ou
audiovisuelles et en accompagnant le développement et
l’activité des structures régionales qui les fabriquent.
L
ongtemps appréhendées par
leurs dimensions exclusivement artistiques, les filières livre et image
sont aujourd’hui identifiées comme
étant au carrefour d’enjeux de développement économique, d’intégration sociale, d’emploi local, d’aménagement territorial. Au cœur de ses
problématiques se trouvent l’emploi
culturel et les ressources humaines
liées à ces secteurs d’activité.
Pour faire face aux profondes
mutations qui touchent l’économie
culturelle et créative et afin de répondre aux besoins de structuration, Ciclic met en place depuis déjà
plusieurs années différentes sessions de formation.
12
Forte d’un nouvel accord triennal
relatif à ces enjeux de formation
professionnelle signé en 2015 avec
la direction de la formation professionnelle de la Région Centre-Val
de Loire, Ciclic poursuit sa mission
d’accompagnement de ces filières
et propose un programme d’actions
destiné aux professionnels des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et
du livre. Pensé comme un véritable
outil de structuration de ces secteurs, ce sont plusieurs parcours de
formation qui sont proposés entre
2015 et 2017 aux auteurs, producteurs, éditeurs, libraires, techniciens et aux comédiens en région.
Ce programme est financé dans
le cadre de la mesure « Pacte de
continuité professionnelle » (PCP)
mise en œuvre par la Région CentreVal de Loire : 25 500 euros ont été
alloués à ces formations en 2015,
première année de l’accord. L’ambition du PCP est d’intervenir en faveur des actifs et de leur assurer un
continuum professionnel, en évitant
les ruptures de parcours professionnels. Il entend lutter contre le
chômage en proposant un accompagnement personnalisé qui permet
– grâce à la formation – de trouver
un emploi, de s’y maintenir ou d’en
changer ; une nécessité à l’heure où
les mutations économiques bouleversent les parcours professionnels,
particulièrement dans les champs
professionnels relevant de l’intermittence du spectacle. Aujourd’hui,
rares sont les actifs qui effectuent
toute leur carrière au sein d’une
même entreprise. Pour beaucoup,
les périodes d’emploi stable sont
ponctuées de contrats précaires et/
ou de périodes de chômage.
Structurer son projet,
convaincre les financeurs,
se professionnaliser,
les enjeux pour les
professionnels de l’image
Les techniciens régionaux gagnent
en compétence d’année en année
grâce à leurs multiples expériences
sur des tournages et aux formations entreprises. Ils deviennent des
professionnels recherchés par les
sociétés de production qui les emploient sur la durée totale de leurs
passages en région Centre-Val de
Loire, favorisant l’implantation de
nouveaux tournages. Les auteurs
réalisateurs doivent quant à eux se
structurer davantage, notamment
sur les secteurs émergents, tel le
cinéma d’animation.
• Atelier d’écriture documentaire
(5 jours, 6 stagiaires)
Pour solliciter des financements
publics ou privés ou convaincre
un producteur ou un diffuseur, le
réalisateur de film documentaire
est aujourd’hui systématiquement
contraint de passer par la rédaction
d’un dossier de présentation de son
projet de film. Ciclic a offert à six auteurs et réalisateurs de la région un
accompagnement leur permettant
de développer leurs projets et de
mieux connaître leur environnement
professionnel dès les premières
étapes de l’écriture d’un projet avant
de pouvoir en envisager le développement et sa future mise en production.
• Les financements de l’animation (3 jours, 10 stagiaires)
Grâce à des initiatives individuelles et au succès de l’animation
française ces derniers temps, en
salle ou dans les festivals, la filière
régionale entrevoit maintenant les
potentiels économiques réels du
cinéma d’animation. Le développement des dispositifs concernant
l’animation et l’ouverture de Ciclic
Animation à Vendôme ont eux aussi
favorisé l’intérêt des professionnels
régionaux et leur envie de découvrir
ce mode d’expression. Cette session, conçue en partenariat avec
l’Ecole de la Poudrière, l’école du
film d’animation installée à Bourglès-Valence a permis à dix producteurs ou assistants de production
d’étudier la production de différents
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
LES FAITS MARQUANTS 2015
formats d’animation : court métrage
(pour enfants ou pour adultes), pour
la télévision (série ou unitaire) ou
pour le long métrage.
• Régie et repérages : préparer
un tournage (2 jours, 8 stagiaires)
Les huit techniciens ont acquis
les connaissances et compétences
permettant d’assurer les fonctions
d’un auxiliaire régie et de prendre
en charge le cadre de tournage d’un
point de vue logistique, technique
ou artistique. Il s’agit d’effectuer les
premiers repérages, de connaître
les étapes de préparation d’un tournage, de savoir gérer un décor, et
contribuer au suivi et à l’organisation du tournage.
Accompagner les éditeurs
face aux mutations et
évolutions juridiques
Si les professionnels du livre sont
bien identifiés et suivent de longues
dates les formations structurantes
proposées par Ciclic, de nouveaux
venus apparaîssent chaque année
en région dans le secteur de l’édition. Pour tous, il s’agit d’appréhender au mieux l’évolution des législations, l’émergence contractuelle
de nouveaux enjeux pour encadrer
les litiges et mieux protéger tous les
acteurs.
• Les bases de la gestion d’une
maison d’édition (2 jours, 10 stagiaires)
Dix jeunes éditeurs ont appris à
identifier les principaux équilibres
économiques et financiers d’une
maison d’édition, à analyser les
chiffres pour pouvoir prendre les
décisions de gestion économique et
financière d’entreprise, à acquérir
les bases d’une méthode de gestion
d’entreprise.
• Actualité juridique de l’édition
(1 jour, 9 stagiaires)
Les neuf stagiaires auront mis à
jour leurs connaissances juridiques
relatives au droit de l’édition et identifié leurs nouveaux enjeux (adaptation du contrat d’édition au numérique, directives européennes, droit
des images).
se construire et se développer. La
mission de service public régional
de la culture de Ciclic passe par sa
détermination à accompagner ces
acteurs locaux et développer leur
capacité à mener conjointement une
activité artistique, culturelle et économique.
• Cession et acquisition de droits
(1 jour, 10 stagiaires)
Afin de mieux répondre aux sollicitations croissantes, les dix éditeurs
ont abordé le contexte juridique,
l’état du marché, les évolutions,
les spécificités éditoriales des pays
acheteurs de droits. Ils ont pu acquérir les techniques de prospection et de négociation, notamment la
présentation des catalogues à l’oral
et en rendez-vous.
Poursuivre la formation
et l’accompagnement des
filières culturelles
Toutes ces formations sont encadrées par des formateurs euxmêmes professionnels reconnus
dans les domaines du cinéma, de
l’audiovisuel et de l’économie du
livre et font l’objet d’évaluations
systématiques. Ce diagnostic nécessaire, l’expertise de Ciclic et
sa connaissance des acteurs permettent une définition au plus juste
des besoins des professionnels régionaux et de proposer des formations pertinentes et adaptées.
Dans une société en perpétuelle
évolution, où il est sans cesse nécessaire de se renouveler, de repenser
son métier et d’envisager sa pratique
autrement, la formation professionnelle, si elle ne peut être la réponse
unique, est une étape indispensable
de tout professionnel pour s’initier,
Chiffres clés
6
sessions de
formation
53
professionnels
formés
805
heuresstagiaires
13
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Chiffres-clés
2015
15 libraires
bénéficiaires de l’aide à la librairie
16 maisons d’édition
soutenues pour leur programme éditorial
26 auteurs
au plus près des habitants
506 lectures d’hiver
pour découvrir la littérature contemporaine
89
318
œuvres jours de tournage
cinéma/audiovisuel
soutenues
3,8
14
sur le territoire régional
3,8
millions d’euros
de retombées économiques
découlant de ces tournages
9 films
d’animation
tournés en résidence
880 jours
de tournage
à la résidence Ciclic Animation
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
51 483
spectateurs
dans le Cinémobile
268
685
sessions
sur les sites web de l’univers Ciclic
79
séances
de promotion et d’accompagnement
des œuvres soutenues
56
712
sessions
pour le cours en ligne d’introduction
au vocabulaire d’analyse filmique
1 037 films
de patrimoine numérisés
6 722 spectateurs
lors des projections d’archives amateurs
14 800 élèves
1 076 élèves
participants à la première année de Lycéens et
apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui
participants à la 20e session de
Lycéens et apprentis au cinéma
15
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Accompagner la création
indépendante et la fillière
professionnelle régionale
La Région Centre-Val de Loire mène une politique active de soutien au secteur du cinéma
et du livre. Ciclic met en œuvre cette politique culturelle et artistique de soutien à la
création.
L’intervention publique de Ciclic se donne pour
objectif de maintenir, renforcer et développer
les secteurs de l’image (cinéma, audiovisuel) et
du livre (création littéraire, économie du livre)
dans leurs dimensions régionales, nationales
voire européennes. L’objectif est également
de favoriser l’émergence des nouvelles générations de professionnels et des nouvelles
formes d’écritures propres à chacun de ces
domaines d’activité.
C
ette politique culturelle régionale soutient :
• les auteurs (scénaristes, réalisateurs,
écrivains, illustrateurs, traducteurs…) dans le
processus d’écriture de leurs projets,
• les œuvres à leurs différents stades de développement,
• les structures (sociétés ou associations
de production, d’édition, librairies) qui sont en
charge de la production ou de la diffusion de
ces œuvres.
Ces axes d’intervention, par ailleurs fortement sélectifs, s’inscrivent dans le cadre d’une
politique dont l’une des ambitions majeures
est de pouvoir soutenir l’activité des professionnels régionaux impliqués dans chacun de
ces domaines et de porter une forte attention
au développement et à la structuration de l’ensemble de cette filière culturelle régionale.
Afin de compléter ces soutiens, une politique d’aide à la création « en résidence » est
également proposée dans différents sites de
la région Centre-Val de Loire. Dédiés spécifiquement à l’accueil de réalisateurs de films
d’animation, comme Ciclic Animation, ou accueillant des auteurs de l’écrit, ces espaces de
création, en tant que lieu d’expérimentation,
de recherche et de création, reflète parfaitement les enjeux de cette ambitieuse politique
culturelle : soutien aux auteurs et aux œuvres
et la volonté de favoriser leur rencontre avec
tous les publics et en tous lieux du territoire
régional.
Inauguration de Ciclic Animation, Vendôme, 19 septembre 2015
17
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
I. CINÉMA ET
AUDIOVISUEL
1. Un soutien
sélectif au service
d’une ligne
éditoriale
Si les années 2013 et 2014 furent des années tumultueuses pour le secteur français
du cinéma et de l’audiovisuel, l’année 2015
aura connu encore quelques secousses. Si
le volume de production de longs métrages
tournés est plus élevé que celui de 2014, les
importants changements intervenus dans les
équipes de Canal +, « le poumon du cinéma
français » (entre 40 et 50 % des films français
sont soutenus chaque année par cette chaîne
de télévision) ont été de nature à fortement inquiéter les professionnels de ce secteur.
Également, l’audiovisuel, et particulièrement la production documentaire, a été fortement touchée par la réforme du fonds de
soutien du CNC (ex.COSIP) notamment avec
la requalification de certains mécanismes de
production en apports publics occasionnant
des constructions budgétaires nouvelles. Une
vaste campagne de vérification par le CNC des
comptes de production des documentaires
produits avec les télévisions locales françaises
s’est ajoutée à cette réforme, occasionnant
une méfiance passagère de certains télédiffuseurs qui ont reporté leurs engagements dans
de nouvelles productions.
18
Au plan régional, sachant que la majorité
des producteurs du Centre-Val de Loire sont
des producteurs de documentaires audiovisuels, 2015 aura été une année particulièrement difficile : nombreux refus de leurs projets
par le COSIP sélectif, montants d’intervention
du CNC bien inférieurs à ceux espérés, et partenariats avec des télévisions locales remis en
cause, fragilisant notamment la structuration
de certaines « jeunes » structures de production et/ou de réalisation. Dans ce contexte,
l’enthousiasme affiché par les deux télévisions
locales régionales, TV Tours et Bip TV, pour
soutenir et accompagner la production de documentaires de création semble être de bon
augure.
Pour les techniciens, comédiens, figurants
régionaux et prestataires de la fiction, les résultats sont très satisfaisants. Les chiffres enregistrés par le bureau d’accueil de tournages
ont été exceptionnels : vingt-trois films ont été
accueillis en 2015 dans la région représentant
318 jours de tournage répartis sur l’ensemble
du territoire, ayant généré 6 395 jours de travail au bénéfice des techniciens, des comédiens et/ou des figurants de la région. Ces
chiffres, ainsi que ceux des retombées économiques comptent parmi les plus élevés depuis
la création du bureau d’accueil de tournage.
Trois tâches particulières auront marqué
l’activité du pôle en 2015 : la mise en conformité de l’ensemble de ses règlements de soutien
avec les règles européennes, suite au placement du fonds d’aide sous le régime général
d’exception par catégorie (RGEC) ; la mise à
jour des fonctions et moteurs de recherche
proposés en ligne pour le Panorama des interventions territoriales cinéma et audiovisuel
et le développement d’une web application
pour smartphones et tablettes ; ainsi que la
construction d’un programme de formations
en direction des professionnels régionaux de
l’image.
A. Un fonds d’aide éditorialisé
Ciclic assure l’expertise artistique, technique et administrative des projets déposés et
attribue les aides. Celles-ci sont sélectives :
une convention de coopération cinématographique et audiovisuelle signée entre l’État, le
CNC, la Région Centre-Val de Loire et Ciclic,
encadre le règlement et le versement de ces
aides. Trois axes majeurs ont été définis, encadrant ces interventions :
a. Le soutien au cinéma d’animation : un
marqueur fort pour la Région Centre-Val de
Loire
Avec l’ouverture à Vendôme en 2015 de Ciclic
Animation (voir Faits marquants n°1, page 5),
la politique régionale se trouve placée sur ce
secteur au cœur d’une dynamique professionnelle d’envergure nationale et européenne. Il
s’agit ici d’une véritable spécialisation pour
la politique régionale s’articulant autour de
quatre aides spécifiques :
• développement des projets de longs métrages d’animation ;
• développement des projets de séries télévisées d’animation ;
• bourse d’accompagnement de projets
d’animation post-étude ;
• production de courts métrages d’animation.
Fonds d’aide
2,21
millions
d’euros
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
b. Développement de la filière professionnelle régionale : des soutiens d’importance à
l’audiovisuel local
Le lancement, il y a huit ans, d’aides dédiées
à la filière régionale a permis à des professionnels de se qualifier et à d’autres d’émerger. L’enjeu est d’accompagner l’ensemble de
ces personnels, compétences et structures du
cinéma et de l’audiovisuel. Pour ce faire, trois
soutiens complémentaires sont proposés aux
porteurs de projets :
• production audiovisuelle : documentaire,
animation et fiction TV (unitaires ou séries)
• coproduction de programmes télédiffusés
(en partenariat avec les télédiffuseurs régionaux)
• programme d’entreprise des structures
régionales de production
c. Soutenir l’émergence de nouvelles
écritures et le renouvellement des talents
Il s’agit ici de renforcer le laboratoire d’accompagnement des écritures cinématographiques et audiovisuelles établi depuis 20 ans
par la politique régionale afin de favoriser
l’émergence et le renouvellement des professionnels et des formes de contenus.
Pour favoriser cette émergence, quatre soutiens dédiés sont proposés :
• écriture de documentaire
• production de court métrage,
• écriture/réécriture de long métrage
• production de long métrage
B. Les moyens en faveur de la
création
Depuis 2007, le budget global n’évolue que
très peu. Seuls les apports du CNC montrent
quelques fluctuations en fonction de la
convention de coopération, dont l’application
financière est renégociée chaque année.
1%
d’entreprise) : 335 000 euros
• une par la Sacem (aide à la création de
musique originale) : 10 000 euros
• les huit autres étant cofinancées par l’Etat,
via le CNC et la Région Centre-Val de Loire
dans le cadre de la convention de coopération
cinématographique Etat/Région soit au titre du
« 1 euro du CNC pour 2 euros de la collectivité »
pour les aides à la production (court métrage,
court métrage animation, long métrage, documentaire audiovisuel, fiction télévisée) ou de
manière forfaitaire pour les aides à l’écriture/
réécriture/développement : 1 865 000 euros.
Avec cinq aides dédiées à l’écriture et au
développement des projets (documentaire,
long métrage, long métrage animation, séries
TV animation, bourses post-étude animation),
six proposées pour soutenir des projets à la
production (court métrage, court métrage animation, long métrage, documentaire audiovisuel, fiction TV, coproduction télédiffusée) et
un soutien au développement des entreprises
de production régionales et un autre pour la
création de musique originale, Ciclic couvre un
très large périmètre d’intervention.
Au niveau national, ce fonds de soutien est
actuellement le septième fonds parmi les 45
collectivités qui mènent ces politiques. Même
si les problématiques artistiques, budgétaires ou logistiques se révèlent différentes
d’un territoire à l’autre, la concurrence entre
les collectivités est bien réelle. Le poids des
fonds, associé à des identités géographiques
fortes et à des conditions de tournage particulièrement favorables (accès, bassin d’emplois spécialisés, prestataires techniques…),
rendent naturellement très attractifs certains
territoires, parmi lesquels figurent au premier rang Paris et l’Île-de-France (15 millions
d’euros), la région Provence Alpes Côte d’Azur
(4 millions d’euros), le territoire rhône-alpin
(5 millions d’euros), la Bretagne, l’Aquitaine ou
le Nord Pas-de-Calais (3 millions d’euros).
a. Répartition des crédits entre le cinéma
et l’audiovisuel
26%
Région
73%
CNC
Sacem
41%
59%
En 2015, treize formes de soutiens au cinéma et à l’audiovisuel auront été proposées :
• quatre sont abondées uniquement par la
Région Centre-Val de Loire (aide à l’écriture
documentaire, bourses post-étude, aide à la
coproduction télédiffusée, aide au programme
Crédits
cinéma
1 302 000 €
Crédits
audiovisuels
908 000 €
Cette répartition entre cinéma et audiovisuel
est identique à 2014. Notons que depuis deux
19
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Nombre d’aides allouées 2015
Aides
%
TOTAL
89
100%
CINÉMA
34
39%
Dont aides à l’écriture-développement
16
18%
Dont aides à la production
18
21%
AUDIOVISUEL
55
61%
Dont aides à l’écriture-développement
23
26%
Dont aides à la production
32
35%
cette baisse dans la mesure où les dépôts pour
les autres dispositifs sont tout à fait réguliers.
c. Nombre de projets soutenus
89 projets ont été soutenus en 2015 : 34 en
cinéma et 55 en audiovisuel, soit 3 de plus
qu’en 2014 (33 en cinéma et 53 en audiovisuel)
et 6 de plus qu’en 2013 (33 en cinéma et 50 en
audiovisuel). Par ailleurs, la sélectivité globale
est depuis plusieurs années située entre 24 et
27 %, restant plus importante en cinéma (autour de 15%) qu’en audiovisuel.
En 2015, 18 journées de commissions professionnelles sélectives ont été organisées :
trois pour le court métrage, cinq pour le long
métrage, cinq pour le documentaire, deux
demi-journées pour la fiction télévisée, deux
pour le programme d’entreprise, et une pour
la création de musique originale, auxquelles
s’ajoute une journée d’expertise des projets
d’animation en développement. S’il permet un
échange apprécié tant des porteurs de projets
que des professionnels, ce modèle très chronophage pour les équipes est à réinterroger.
ans, le cinéma perd 3 points au bénéfice de
l’audiovisuel. Cela tient essentiellement à la
création de l’aide au développement de séries
télévisées d’animation, entièrement destinée
à des projets audiovisuels, et dotée de 50 000
euros.
b. Nombre de projets déposés
327 projets déposés en 2015, dont 214 en cinéma et 113 en audiovisuel. Le nombre de dossiers déposés a baissé par rapport à l’année
2014 (-8.5%) et 2013 (-5.5%). Si le nombre de
projets déposés en audiovisuel est relativement stable, la baisse des dépôts est surtout
constatée en cinéma. La suppression d’une
commission d’aide à la production court métrage en fin d’année expliquant à elle seule
Depuis 2014, trois nouvelles aides permettent de soutenir huit nouveaux projets
chaque année, tous à l’étape de l’écriture-développement. La part des crédits consacrés à
cette phase a augmenté de quatre points en
2014
Nombre
%
2015
Nombre
%
Production série télévisée d’animation
43 000 €
2
2%
20 000 €
1
1%
Développement série télévisée d’animation
50 000 €
2
2%
50 000 €
2
2%
0
0
0%
12 000
4
1%
Production court métrage d’animation
327 000 €
7
15%
355 000 €
8
16%
Production audiovisuelle documentaire
181 000 €
9
8%
235 000 €
11
10%
Coproduction télédiffusée
169 600 €
12
8%
189 000 €
15
9%
Fiction télévisée
268 000 €
3
12%
275 000 €
3
12,5%
Production magazine télévisé
55 000 €
2
2%
0€
0
0%
Industries audiovisuelles
99 400 €
8
5%
104 000 €
9
5%
Ecriture long métrage
160 000 €
12
7%
160 000 €
12
7%
Production long métrage
650 000 €
5
29%
640 000 €
4
29%
Ecriture documentaire
36 000 €
15
2%
30 000 €
12
1%
Production court métrage
156 000 €
5
7%
130 000 €
4
6%
Musique cinéma
10 000 €
4
0%
5 000 €
2
0,5%
0
0
0%
5 000 €
2
0,5%
Part cinéma
1 303 000 €
33
59%
1 302 000 €
34
59%
Part audiovisuel
902 000 €
53
41%
908 000 €
55
41%
Total
2 205 000 €
86
10%
2 210 000 €
89
100%
Bourse post-étude
Musique audiovisuel
20
d. Répartition par étape d’intervention
Soutien
au cinéma
d’animation
Développement
de la filière
professionnelle
régionale
Soutien à
l’émergence
des nouvelles
écritures au
renouvellement
des talents
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
quatre ans. Les six dispositifs dédiés formalisent l’engagement de la politique régionale
face à cette étape cruciale (39 aides accordées
et 16% des crédits). Par ailleurs, si le nombre
d’aides à la production est stable, leur part a
baissé de 6 points depuis 2011.
e. Détail de la répartition par axe
La fluctuation la plus notable cette année
concerne la production documentaire qui
augmente de 3 points (+73 400 euros). Cette
hausse des projets documentaires, aidés en
production audiovisuelle et en coproduction
télédiffusée, s’explique notamment par l’absence cette année de soutien accordé à des
magazines culturels (aucun projet déposé).
1
1. L’horizon de Bene de Jumi
Yoon et Eloic Gimenez, un
court métrage d’animation
accueilli en résidence entre
septembre 2015 et février
2016
2. Les premiers les derniers
de Bouli Lanners, un long
métrage tourné en mars
2015 et sorti en salle en
janvier 2016
3. Les Garçons sauvages de
Bertrand Mandico, un long
métrage tourné en décembre
2015
2
C. Les aides sélectives par axe
d’intervention
a. Le cinéma d’animation
Avec l’ouverture de la résidence Ciclic animation cette année à Vendôme (voir Faits marquants n°1, page 5), l’agence a choisi de mettre
l’accent sur les soutiens en faveur du cinéma
d’animation.
Vingt projets ont été soutenus en 2015 : seize
par l’une des quatre aides dédiées au cinéma
d’animation et quatre par l’aide à la production
de musique originale pour un montant total de
672 000 euros, soit 30% de l’enveloppe globale
de ces lignes budgétaires.
Pour mémoire, en 2014, 17 projets avaient
été aidés pour un montant global de 602 500
euros, soit 27% des crédits. En 2013, un seul
dispositif était dédié à l’animation (aide à la
production court métrage), dix projets avaient
alors été soutenus pour un montant total de
242 000 euros.
L’aide à la production de court métrage
d’animation
8 films soutenus / 33 projets déposés / 34,8%
de sélectivité (Annexes, p. 86)
2015 a encore prouvé l’intérêt grandissant
des professionnels pour les dispositifs d’aide à
l’animation mis en place par Ciclic. Le nombre
de projets déposés a atteint un record cette
année : 33 (30 en 2014, 26 en 2013).
Sur ces 33 projets, dix proviennent de réalisateurs étrangers : trois de Russie, deux du
Portugal et un de Suède, de Suisse, des EtatsUnis, du Canada et de Chine (soit 30,3 %). La
présence de Ciclic au générique des films sélectionnés et primés dans les festivals a été
fortement identifiée cette année par les professionnels du monde entier et a suscité une
curiosité grandissante.
3
Pour la première fois, quatre projets ont
été déposés par des sociétés de productions
régionales, pour deux aides finalement accor-
21
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
dées. La qualité des projets des acteurs de la
filière régionale est en nette progression, rivalisant pour certains avec les professionnels de
l’animation plus expérimentés.
L’aide de Ciclic pour le court métrage d’animation a été accordée à quatre premières
œuvres, quatre films portés par des réalisateurs plus confirmés. Par ailleurs, quatre projets étrangers ont été soutenus.
L’aide au développement de long métrage
d’animation
2 films soutenus / 5 projets étudiés / 40% de
sélectivité (Annexes, p. 86)
Après une première année prometteuse,
avec des projets bien identifiés dans le milieu
professionnel (L’Armée des lapins de PierreLuc Granjon a été sélectionné au Cartoon Movie après sa résidence de développement à
Ciclic où il a fabriqué l’intégralité des décors
et des marionnettes du pilote), 2015 a confirmé le positionnement de l’agence concernant
l’émergence des nouveaux talents de l’animation, via le repérage préalable de projets
de longs métrages dans des forums professionnels ou lors d’appels à projets existants.
Les sociétés de production n’hésitent plus non
plus à adresser directement leurs projets.
Ainsi, cette année, cinq projets de longs métrages ont été proposés au comité de sélection
qui en a retenu deux dont un long métrage documentaire.
L’aide au développement de séries et unitaires d’animation TV
2 films soutenus / 6 projets étudiés / 33 % de
sélectivité (Annexes, p. 86)
Fonctionnant sur le même principe que
l’aide au développement de long métrage,
cette première année a été particulièrement
enthousiasmante. Claire Sichez et Mai Nguyen
ont passé deux mois en résidence à Château-Renault pour travailler sur le pilote de
leur collection de sept spéciaux TV (animation,
recherches graphiques). De son côté, le projet
Vaudou Miaou d’Osman Cerfon et Benoît Audé
(Miyu Productions), accueilli en fin d’année
2014, a été sélectionné au Cartoon Forum de
Toulouse 2015. Sa présentation a été un succès
et ses auteurs sont en discussion avec Disney
Channel pour une coproduction de la série.
Cette année, deux projets ont été aidés au
développement :
- Vanille de Guillaume Lorin (Folimage Studio). Ce spécial TV de 26’ a également obtenu
une aide de la Région Martinique ;
22
- Weekend ! d’Eloïc Gimenez, pitché à Annecy en juin 2015, sera finalement produit par
Girelle Productions, une société de production
installée à Orléans.
Les bourses post-études d’animation
Lancées en 2015, ces bourses post-études
prennent la forme d’une aide directe aux
auteurs et sont adossées à un partenariat
fort entre Ciclic et La Poudrière, l’école du
film d’animation de Bourg-lès-Valence. Il
s’adresse aux étudiants fraîchement sortis de
l’école et ayant un projet de court métrage. Le
choix des projets se fait sur dossier, suivi d’un
entretien avec un jury composé de membres
de Ciclic et de La Poudrière.
Quatre étudiants ont bénéficié d’une première session de résidence d’une semaine en
octobre 2015 à La Poudrière, encadrés par des
scénaristes diplômés du Conservatoire européen de l’écriture audiovisuel (CEEA). Une résidence d’un mois sera organisée à Ciclic Animation avant l’été 2016 (Annexes, p. 86).
b. La filière professionnelle régionale
Le secteur cinéma-audiovisuel est très
concentré en Île-de-France, notamment pour
la production d’œuvres de fiction. Il apparaît
d’autant plus nécessaire de porter une attention particulière à la filière régionale afin de
connaître ses évolutions, son dynamisme et
la répartition des fonds qui lui sont consacrés.
Sous cette dénomination de filière régionale,
on trouve les projets portés par des auteurs
et/ou des sociétés de production installés en
région Centre-Val de Loire.
Les professionnels régionaux représentent
74 des 327 dépôts cette année, soit 23% en
tout. Depuis plusieurs années cette proportion
est stable, de même que celle des soutiens.
Les auteurs et producteurs régionaux se positionnent très majoritairement sur les dispositifs de soutiens à l’audiovisuel, plus particulièrement pour des documentaires
La conjoncture particulièrement difficile et
complexe en 2015 pour la production de documentaires (réforme du fonds de soutien audiovisuel du CNC, politique de transparence avec
les télévisions locales engagées par le CNC,
baisse des soutiens des télévisions locales….)
a entrainé la relative baisse d’activité constatée cette année.
Cinquante structures de productions cinéma
et/ou audiovisuel installées dans la région sont
recensées ; elles exercent dans les domaines
de la création mais aussi de la prestation ou
encore du reportage. Dix-sept d’entre elles
ont sollicité Ciclic en 2015 pour une aide sélective pour des œuvres de création. Parmi elles,
dix sociétés ont été soutenues au moins une
fois. Six sociétés ont déposé au moins quatre
fois. Cinq sociétés ont bénéficié d’au minimum
trois soutiens cette année : Girelle Production,
Sanosi Production, L’Image d’Après, Alter Ego
et Ikki films. Bien que reconnues pour leur
Bourses
post-études
animation
4
projets
d’étudiants
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
grand professionnalisme, il faut préciser que
parmi ces 17 sociétés, seules trois (TGA production, Tandem Images et Girelle productions) disposent d’un compte automatique de
soutien au CNC.
Quarante auteurs/réalisateurs différents
ont porté des projets déposés dans un de
nos dispositifs et particulièrement ceux qui
concernent l’audiovisuel. C’est un peu moins
que l’an dernier où 47 auteurs régionaux
avaient sollicité Ciclic pour un dépôt.
Trente-et-une aides et 447 300 euros ont été
engagés pour des projets d’auteurs et/ou de
producteurs établis en région Centre-Val de
Loire, représentant respectivement 35% des
aides accordées et 20% des crédits engagés
sur le fonds d’aide. Cette concentration des
crédits vers la filière régionale est moins nette
cette année du fait de l’absence de soutien
(faute de dépôt) à des formats longs (longs
métrages ou fictions TV). Les crédits accordés
ont concerné majoritairement des projets à
l’écriture et au développement.
Les aides de l’agence se concentrent vers
dix sociétés de production que l’on retrouve
au fil des années. Il faut y voir un signal très
encourageant de la maturation et de la structuration d’une filière qui, bien que fragile,
continue à produire et développer de nouveaux
programmes. S’il est important de continuer
à soutenir ces structures déjà identifiées, il
est nécessaire également d’accompagner le
développement de nouvelles forces vives de la
production cinéma et audiovisuelle.
L’aide à la production audiovisuelle documentaire
11 films soutenus / 20 projets déposés / 55 %
de sélectivité (Annexes, p. 87)
Ce soutien est destiné aux projets ayant reçu
un soutien financier de la part d’un télédiffuseur (coproduction ou pré-achat). Ce type de
dispositif existe dans presque toutes les régions françaises (34 collectivités) avec partout
une volonté des collectivités impliquées d’accompagner les producteurs de leur territoire.
La moitié des projets soutenus est portée par
un producteur et/ou un auteur régional. Les
projets sont soutenus par des télédiffuseurs
très variés avec, de fait, des enveloppes financières et des conditions de fabrication bien différentes : trois projets sont accompagnés par
des télédiffuseurs nationaux (Arte, France 5,
France 2), quatre par des télédiffuseurs régionaux (France 3 Centre), un par une chaîne de
la TNT (KTO) et trois avec des chaines locales
(Bip TV, TV 7 Bordeaux, Campagnes TV/Vosges
TV). Deux structures de production régionales
ayant été soutenues cette année, l’Image
d’Après et Alter Ego, ont monté leurs projets
en coproduction. Ce modèle semble vertueux
et pertinent pour engager des projets avec des
« nouveaux » auteurs et tisser des liens avec
de nouveaux partenaires financiers. Cette aide
bénéficie majoritairement à des auteurs et/
ou des producteurs établis en région puisque
64 % des aides leur ont été accordées (46 projets) depuis sa création en 2007.
L’aide à la production de fiction TV
3 films soutenus / 5 projets déposés / 60 %
de sélectivité (Annexes, p. 87)
La concurrence entre les différentes régions
françaises est forte dans la mesure où l’enjeu
en termes d’emplois et de retombées économiques est très important. Vingt-deux collectivités proposent cette aide dont seize Régions,
avec parfois des budgets très élevés (cinq collectivités investissent plus de 600 000 euros
par an) et de très forts montants d’intervention (jusqu’à 150 000 euros pour des unitaires
et plus 300 000 euros pour des séries). Les
séries, puisque potentiellement récurrentes,
sont les programmes les plus recherchés par
ces fonds de soutien.
Dans ce contexte, les régions avec un fort
potentiel d’image (Paris et l’Île-de-France,
Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine) et/
ou un large tissu de prestataires et de compétences locales (Rhône-Alpes, Nord-Pas de
calais, Poitou-Charentes) sont donc particulièrement sollicitées. Force est de constater
que ces deux dernières années auront été
marquées par l’annulation ou le report de plusieurs projets qui n’auront finalement pas pu
confirmer leurs mises en production et donc
leurs dépôts au sein de notre commission sélective.
Malgré tout, cette année qui n’a vu que trois
aides accordées aura été exceptionnelle en
termes de retombées économiques et d’emplois pour les techniciens et les comédiens
régionaux. Une partie importante de la filière
régionale est directement dépendante de ce
type de dispositif.
Parmi les trois projets unitaires soutenus
cette année, un est destiné à la plateforme
internet de France TV nouvelles écritures et
deux pour France 3.
En matière de sélection, les fictions télévisées soutenues et tournées sur notre territoire
ont récolté plusieurs prix au cours des mois ou
des années précédentes : Lazy Company, saison 3 (soutien à la production de Ciclic- Région
Centre-Val de Loire en 2014) a été récompensée par le prix de la meilleure série au dernier
festival de la fiction télévisée de La Rochelle et
Wei Or Die (soutien à la production 2015) se voit
décerner le prix de la meilleure œuvre transmédia au dernier Liège WebFest.
23
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
L’aide à la coproduction télédiffusée
16 programmes soutenus / 40 projets déposés / 40 % de sélectivité (Annexes, p. 87)
Ce soutien est destiné à accompagner les
chaînes de télévision établies sur le territoire
régional (BIP TV, France 3 Centre et TV Tours)
dans la fabrication de documentaires de création, de magazines culturels, de séries courtes
ou de recréations de spectacles vivants. Ce
dispositif, bien identifié, est largement sollicité
par des producteurs audiovisuels, notamment
les plus jeunes dans cette profession. Grâce à
ce soutien, ils réussissent à mettre en production, dans un schéma de fabrication professionnel, des œuvres originales, ambitieuses,
non formatées qui ne retiennent pas l’attention des télédiffuseurs nationaux. Par ailleurs,
neuf ans après son instauration, cette aide
constitue toujours un appel d’air pour l’audiovisuel régional puisque 6 projets parmi les 16
soutenus sont portés par des auteurs et/ou
des producteurs régionaux.
Malgré une conjoncture complexe pour le
secteur de la production audiovisuelle et notamment pour les producteurs et les diffuseurs
de documentaires de création, Bip TV (aidée 11
fois) ou TV Tours (aidée 7 fois) ont renouvelé
encore cette année l’intérêt qu’elles portent à
ce dispositif leur permettant de diversifier et
de renouveler leur offre de programmes avec
des documentaires de création et/ou des séries d’animation qu’elles n’auraient pas pu financer seules.
Entre 2007 et 2015, 161 projets ont été soutenus par le dispositif de soutien à la coproduction télédiffusée pour un montant global
de 2 178 100 euros. 49% des aides accordées
(79 projets) ont bénéficié à des auteurs et/ou
des producteurs établis dans la région, soit un
montant total de 1 407 800 euros représentant
65 % des crédits.
L’aide au programme d’entreprise
9 structures soutenues / 10 projets déposés /
80 % de sélectivité (Annexes, p. 88)
Après neuf années d’existence de cette aide,
les professionnels ont désormais bien compris
ce dispositif qui leur laisse la latitude et l’initiative de proposer leurs propres axes de développement et de stratégie. Dix dossiers ont
été déposés cette année par neuf sociétés et
une association de production. Ce nombre de
dépôts est identique à 2014 et correspond à la
réalité des sociétés régionales véritablement
actives.
c. L’émergence
Il s’agit ici de renforcer le laboratoire d’accompagnement des écritures cinématographiques et audiovisuelles instauré il y a 20
ans par la politique régionale afin de favoriser
l’émergence et le renouvellement de professionnels et de nouvelles formes de contenus.
L’aide à l’écriture premier et deuxième
long métrage
10 films soutenus / 87 projets déposés / 11%
de sélectivité (Annexes, p. 85)
L’APPEL À PROJETS NUMÉRIQUES CULTURELS INNOVANTS,
UNE EXPÉRIMENTATION EN 2015
La Région Centre-Val de Loire est engagée dans le soutien à la créativité et à l’innovation
numérique sur son territoire. Afin de stimuler et favoriser le développement de nouveaux usages
numériques culturels, en 2015 Ciclic s’est vu confier par la Région le lancement et l’expertise d’un
appel à projets intitulé Projets numériques culturels innovants.
Ses objectifs :
• promouvoir de nouvelles approches de consultation et de navigation,
• stimuler la réutilisation des ressources numériques culturelles pour tous les publics,
• intégrer des contenus et des technologies disponibles pour créer des services innovants,
• encourager de nouveaux partenariats entre opérateurs culturels, monde de la recherche et
entreprises,
• contribuer à l’aménagement numérique du territoire.
L’agence a reçu des projets ambitieux et innovants permettant de développer l’accès à la culture
numérique pour tous, l’invention de nouvelles formes de diffusion des connaissances et le
renouvellement de la création au moyen des nouvelles technologies, portés par des acteurs du
territoire. Cinq d’entre aux ont été retenus pour un soutien global de 68 000 euros.
Cet appel à projets prévoit des réalisations opérationnelles au plus tard en septembre 2016,
cependant deux projets, portés par le Temps machine et Labomédia, ont déjà vu le jour en 2015.
24
Programme
d’entreprise
2015
9
sociétés
soutenues
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Depuis 1997 ce dispositif de soutien, sélectif
et ambitieux, remplit pleinement ses objectifs : ainsi, 53% des films arrivent à voir le jour.
Les subventions attribuées bénéficient directement aux auteurs et les films terminés sont
de belles œuvres authentiques et singulières
s’inscrivant précisément dans une tradition de
cinéma d’auteurs indépendants. Cette aide est
très bien identifiée et souvent sollicitée et ce,
pour trois raisons majeures :
- les professionnels plébiscitent le fait que
cette aide ne soit pas conditionnée à un tournage sur le territoire régional ;
- la Région Centre-Val de Loire fait partie
des quatre collectivités ayant dégagé une enveloppe de plus 100 00 euros, permettant de
soutenir fortement les projets sélectionnés
(au-delà de 10 000 euros) ;
1
1. La Loi d’Alexandre de
Claude-Michel Rome, une
série télévisée de trois
épisodes tournée en avril,
septembre et octobre 2015
pour France 3
2. Chambord, le Château,
le Roi, l’Architecte de Marc
Jampolsky, un documentaire
tourné en mai 2015 pour Arte
3. Wei or Die de Simon
Bouisson, une fiction
interactive tournée en mai
2015 pour France Télévisions
Nouvelles écritures
2
- elle s’adresse à des « jeunes » auteurs
puisque réservée aux premiers et deuxièmes
longs métrages.
Malgré des critères d’accès au dépôt exigeants, les sollicitations restent très nombreuses. En tout, 87 projets ont été déposés en
2015, soit une moyenne de 29 projets déposés
par session.
Vingt-six projets ont été présélectionnés et
reçus en commission professionnelle et dix
ont été soutenus, huit fictions et deux documentaires.
L’aide à l’écriture documentaire
12 films soutenus (8 aides à l’écriture et 4
aides complémentaires) / 31 projets déposés /
32 % de sélectivité (Annexes, p. 87)
Le nombre de projets déposés pour cette
aide est en constante augmentation. Parmi
les 31 projets déposés en 2015 (26 en 2014), 8
projets ont été soutenus par la commission
professionnelle. Vingt-et-un projets déposés
sont portés par des auteurs régionaux. Sur
les huit projets aidés, trois sont issus de cette
filière régionale.
L’aide à la production de court métrage
4 films soutenus / 71 projets déposés / 5,6%
de sélectivité (Annexes, p. 85)
Bien que proposée par 34 autres collectivités, la demande des professionnels pour ce
type de soutien reste forte. Au vu du nombre
de projets que l’enveloppe budgétaire prévisionnelle peut aider (quatre ou cinq maximum), une seule commission a eu lieu en 2015.
3
Pour effectuer la présélection des projets, il
a fallu constituer pas moins de trois groupes
de lecture, soit neuf lecteurs, qui ont examiné chacun une vingtaine de dossiers. Ce type
d’organisation est évidemment très coûteux
en temps de travail pour les collaborateurs
en charge de l’instruction de ces dossiers et
25
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
amènera Ciclic à repenser l’organisation de ce
dispositif.
Malgré tout, la commission a souligné la
qualité des scénarios examinés et soutenus
en plénière et se félicite d’avoir pu soutenir
quatre jeunes réalisateurs, dont deux qui réaliseront leur première œuvre, répondant ainsi à l’un des objectifs majeurs de la politique
régionale : favoriser l’émergence de nouveaux
professionnels.
Un des projets soutenus est un « documenteur » d’archives tirées du pôle patrimoine
d’Issoudun, les trois autres proposant des
œuvres de fiction. Les soutiens accordés à
des projets portés par la filière régionale au
sein de ce dispositif sont rares et Ciclic n’en
compte aucun cette année.
lective porte aux jeunes cinéastes émergents,
à leurs propositions de mises en scène ou de
recherches formelles, sont autant de critères,
et affirme notre singularité. Quatre films ont
été soutenus cette année, dont trois sont des
premières œuvres et un long métrage d’animation, une première pour ce fonds d’aide.
2. Ressources et
accompagnement
professionnel
L’aide à la création de musique originale de
court métrage
A. Le bureau d’accueil des
tournages
4 projets soutenus / 6 projets déposés / 66%
de sélectivité (Annexes, p. 86)
Le bureau d’accueil des tournages a pour
vocation d’accompagner les professionnels du
cinéma et de l’audiovisuel (hors cinéma d’animation accueilli à Ciclic Animation) et de les
encourager à établir leurs tournages en région
Centre-Val de Loire. Pour favoriser cette localisation, une assistance gratuite est proposée
aux sociétés de production pour les repérages
et la recherche des lieux de tournages, ainsi
que pour la constitution des équipes techniques et artistiques avec des professionnels
régionaux.
Six projets ont été déposés cette année, soit
un de moins qu’en 2014. Conformément au
nouveau dispositif uniformisé de la Sacem,
deux courts métrages en cinéma d’animation
et deux documentaires de création se sont vus
attribuer la somme forfaitaire de 2 500 euros.
À noter que deux documentaires sont portés
par des structures de production régionales.
L’aide à la production de long métrage
4 films soutenus / 11 projets déposés / 36%
de sélectivité (Annexes, p. 85)
Trente-et-une collectivités sont impliquées
en faveur des aides à la production de longs
métrages et cinq fonds de soutien disposent
d’un budget de plus d’un million d’euros.
L’offre au niveau du territoire national est donc
importante pour les producteurs de cinéma,
mais le soutien de l’agence est identifié par
les professionnels comme étant exigeant et
ambitieux. L’attention que la commission sé-
23
18
11
2011
16
25
17
23
18
14
9
Nombre
de films
tournés
Dont films
soutenus
2012 2013 2014 2015
UNE FICTION POUR LE WEB : WEI OR DIE
26
Conçue comme un Cluedo des temps modernes, Wei Or Die, fiction de Simon Bouisson, place
l’internaute dans une position d’enquêteur qui décide du parcours qu’il va emprunter pour
tenter d’élucider la mort d’un étudiant pendant un week-end d’intégration (WEI). C’est sur ce
canevas que le jeune réalisateur issu de la Femis, construit sa première webfiction interactive,
tournée intégralement en région Centre-Val de Loire, avec le soutien de Ciclic. Dans le huis-clos
d’une grande villa et de son parc se noue un drame révélé à l’internaute durant une expérience
immersive : le spectateur choisit quels fragments de l’histoire il veut découvrir via différents
points de vue (caméras, smartphones...) et ce, dans la chronologie des évènements, jusqu’à
leur paroxysme… La diffusion entièrement pensée pour le web sur la plateforme « Nouvelles
écritures » de France télévisions : http://wei-or-die.nouvelles-ecritures.francetv.fr/ a touché plus
de 450 000 spectateurs. Cette expérience a aussi recueilli des critiques favorables et obtenu des
sélections dans plusieurs festivals.
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
a. Tournages accueillis
En 2015, vingt-trois films ou programmes
ont été tournés avec l’aide du bureau
d’accueil des tournages : six longs métrages, six courts métrages, six fictions télévisées, trois documentaires (dont deux
docu-fictions) et une émission de flux (divertissement). C’est une année faste pour cette activité, grâce à plusieurs reports de tournages
initialement programmés en 2014, notamment
la saison 3 de la série Lazy Company, le long
métrage Les premiers, les derniers du réalisateur belge Bouli Lanners et le long métrage
de Fejria Deliba D’une pierre, deux coups.
Parmi ces vingt-trois films, vingt sont des
productions françaises. Trois sociétés étrangères ont élu la région pour le tournage, en
prévision d’une diffusion dans leur pays : un
téléfilm historique pour les Etats-Unis (tournage presque intégral), une émission de divertissement pour la Chine (une journée de
tournage) et un épisode d’une série télévisée
à succès pour l’Allemagne (tournage intégral).
Pour chacun de ces trois projets, c’est la qualité des lieux de tournages et de l’accueil qu’ils
ont trouvé sur place qui les a incités à s’installer dans cette région.
L’activité du bureau d’accueil des tournages
est plus que jamais liée aux subventions à la
production accordées par Ciclic. Ainsi, sur les
vingt-trois films tournés, dix-huit ont bénéficié
de cette aide, soit près de 80% des films accueillis. Néanmoins, cinq films non soutenus
ont choisi le territoire régional :
• La Loi d’Alexandre (épisode 3) de
Claude-Michel Rome. Les deux premiers épisodes de cette collection pour France 3 ont
bénéficié du fonds de soutien régional. Le scénario étant étroitement lié au décor principal
de cette saison - le tribunal de Tours - c’est
naturellement que le troisième épisode a été
reconduit intégralement à Tours.
• L’étudiante et monsieur Henri d’Ivan Calbérac : plusieurs séquences de ce long métrage ont été tournées à la gare d’Orléans et
sur le campus universitaire.
• Allez les amoureux, une émission de jeux
pour la télévision qui propose aux candidats
plusieurs épreuves à travers le monde. Une
partie de l’épisode consacré à la France a été
tournée en région Centre-Val de Loire.
• Joan of Arc, une fiction pour une chaîne de
télévision américaine retraçant une partie de
la vie de Jeanne d’Arc. La production s’est installée ici en raison de décors qui correspondaient particulièrement au projet.
• La croisière du bonheur, un épisode d’une
série à succès pour la télévision allemande.
Existant depuis déjà plusieurs années, cette
série s’installe dans différents pays au gré des
épisodes. La région Centre-Val de Loire a été
choisie pour ce nouvel épisode en France.
b. Emploi
Les films tournés en 2015 représentent 318
jours de tournage répartis sur l’ensemble du
territoire et ont généré 6 395 jours de travail au
bénéfice des techniciens, des comédiens et/ou
des figurants de la région.
2014
2015
Nombre de films tournés
14
23
Nombre de jours de tournages
242
318
Nombre de jours de travail
Retombées économiques totales
2 689
6 395
1 594 872 €
3 792 805 €
Ces chiffres, ainsi que ceux des retombées
économiques (cf ci-dessus) sont exceptionnels, parmi les plus élevés depuis la création
du bureau d’accueil de tournages.
Quantitativement, le tournage de douze formats longs (longs métrages et fictions télévisées) explique à lui seul le nombre de journées
de travail comptabilisées cette année.
D’autre part, les techniciens régionaux
gagnent en compétence grâce à leurs multiples expériences sur des tournages et aux
formations entreprises et deviennent des professionnels recherchés pour les sociétés de
production qui les emploient sur la durée totale de leur passage en région. La possibilité
de trouver du personnel qualifié sur place a
certainement été décisive dans leur installation durable sur place durant la quasi-totalité des tournages, notamment pour les courts
métrages et les fictions télévisées. Seuls les
longs métrages envisagent plusieurs zones
géographiques pour leurs tournages.
Ce total de 6 395 jours de travail générés par
l’ensemble de ces tournages se répartit en :
• 4 014 journées de techniciens (1 405 en
2014, 3 425 en 2013) ;
• 285 journées de comédiens (285 en 2014,
256 en 2013) ;
• 2 096 journées de figuration.(1 181 en 2014,
1 007 jours en 2013).
Les 18 films subventionnés parmi les 23 accueillis représentent 78% des jours de tournage et 84% des jours de travail.
Les 5 tournages de films non soutenus représentent quant à eux :
• 56 jours de tournages, soit 17% des jours
accueillis en 2015 ;
• 995 jours de travail pour les techniciens,
les comédiens et les figurants, soit 15% du total, dont 440 jours de travail pour les techniciens, soit 11%.
27
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
c. Retombées économiques
Les retombées économiques sont, pour les
mêmes raisons, remarquables. Elles ont été
évaluées à près de 3,8 millions d’euros, soit
deux fois plus qu’en 2014. Ce total est calculé
à partir des dépenses de salaire du personnel local (technique et artistique), des frais de
restauration et d’hébergement et de la location des lieux de tournages. Certaines de ces
données chiffrées de base sont des évaluations, d’autres sont vérifiées et certifiées par
la société de production au moment du solde
de leurs subventions (pour les films soutenus).
Si les objectifs du fonds de soutien sont
avant tout d’accompagner des projets d’auteurs exigeants et ambitieux, sur des critères
artistiques et culturels, l’investissement de
la collectivité au titre des retombées économiques est profitable. Ainsi, pour 2,2 millions
d’euros investis en 2015 au titre du fonds de
soutien, dont 1,8 million d’euros dédiés spécifiquement à la production, les retombées
économiques génèrent un rapport de 1 euro
investi par la Région et ses partenaires pour 2
euros dépensés sur le territoire.
Ces cinq tournages accueillis, mais nonsoutenus au titre du fonds de soutien, représente 12% de l’ensemble des retombées économiques estimées.
Les tournages de films de fiction pour la
télévision (en unitaire ou en série) génèrent
des retombées économiques beaucoup plus
importantes que les tournages de longs ou de
courts métrages de cinéma. En effet, ils établissent généralement leur tournage en un
seul lieu, occasionnant de plus nombreuses
embauches parmi les équipes techniques et
artistiques locales. Une fiction pour la télévision induit des retombées économiques sur le
territoire de l’ordre de 3 à 4 euros dépensés
par la société de production pour 1 euro investi
par la Région et le CNC dans le fonds de soutien, les films soutenus en cinéma, longs ou
courts métrages générant généralement un
ratio de 1,5 pour 1.
d. Implantation des tournages
Chaque département de la région a eu
l’occasion d’accueillir au moins un tournage
(certains ayant pu se dérouler dans plusieurs
départements) : deux dans le Cher ; deux en
Eure-et-Loir ; deux dans l’Indre ; trois dans le
Loir-et-Cher ; quatorze en Indre-et-Loire et
neuf dans le Loiret.
28
Comme chaque année, on constate que les
grandes villes et agglomérations sont plus
attractives dans la mesure où elles offrent
une plus grande diversité de lieux de tournages et surtout des conditions d’accueil plus
favorables en termes pratique et logistique
(diversité de lieux d’hébergements, multiples loueurs de véhicules et de matériels,
propositions d’accès par route ou train plus
nombreuses). C’est pour ces raisons que les
deux grandes agglomérations de la région,
Orléans et Tours, concentrent la plupart des
tournages et notamment ceux qui s’installent
le plus longtemps, les longs métrages et les
fictions télévisées. S’agissant de répartition
sur le territoire - et ces proportions se vérifient à l’identique chaque année - ce sont plus
particulièrement Tours et le département de
l’Indre-et-Loire qui concentrent le plus de
tournages, régulièrement plus de la moitié de
ceux accueillis (61% cette année).
En effet, Tours et son agglomération sont
pratiques pour les équipes de tournage
concentrant facilités logistiques, patrimoine
tant naturel que bâti et ressources humaines.
Néanmoins, certaines équipes font le choix de
s’installer dans des territoires moins denses
en activité, essentiellement quand les lieux de
tournages le nécessitent par rapport au scénario. Ce fut le cas cette année pour le réalisateur Bouli Lanners, conquis par la Beauce
et le rail de l’aérotrain pour son long métrage
Les premiers, les derniers entre Patay (28) et
Artenay (45). Le réalisateur Jérôme Reybaud,
à la recherche de grands espaces vallonnés, a
choisi de s’installer à Bruère-Allichamps dans
le Cher pour le long métrage Jours de France.
Un autre long métrage, Les garçons sauvages
de Bertrand Mandico, a été tourné entièrement au Studio Stars Europe à Briare (45).
B. Formation professionnelle
En complément des soutiens à la création
accordés aux œuvres cinématographiques ou
audiovisuelles et au développement des entreprises régionales de production, l’agence
Ciclic propose des actions de formation professionnelle destinées aux auteurs, producteurs, techniciens ou comédiens de la région
Centre-Val de Loire (voir Faits marquants n°3,
page 10).
Pensés comme de véritables outils de structuration de ces secteurs, plusieurs parcours
de formation ont été proposés aux acteurs de
cette filière régionale et plus concrètement
pour 2015 :
• pour les auteurs-réalisateurs, un atelier
d’écriture documentaire (18, 19 et 20 novembre
et 28 et 29 janvier 2016). Six auteurs-stagiaires
ont suivi cet atelier proposé avec l’association Sauf imprévu et la réalisatrice-formatrice
Isabelle Marina, experte en accompagnement
de projets documentaires ;
• pour les producteurs : les financements de
l’animation (25, 26 et 27 novembre). Suivi par
dix participants, ce stage a été construit avec
Retombées
économiques
3,79
millions
d’euros
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
l’école de cinéma d’animation la Poudrière ;
• pour les techniciens : régie et repérages,
préparer un tournage (7 au 11 décembre). Huit
techniciens de la région ont bénéficié de cette
formation avec le régisseur général de longs
métrages Xavier Champagnac.
Une évaluation à l’issue de chacune de
ces formations a permis de recueillir des témoignages très enthousiastes vis-à-vis des
contenus et des méthodes pédagogiques. Une
évaluation plus précise des compétences acquises et leur mise en application par les stagiaires est en cours.
Un programme sera développé en 2016 avec
cinq actions majeures :
• pour les auteurs-réalisateurs : atelier
d’écriture de fiction courte (juillet) ;
• pour les producteurs : gestion et administration d’une société de production (prévue en
mai), droit d’auteur, droit voisin et nouveaux
supports (juillet) et lire un story-board (novembre) ;
• pour les techniciens : l’assistant mise en
scène (décembre).
C. Panorama des interventions
territoriales
1
1. Panorama
des interventions
territoriales
- production
audiovisuelle et
cinéma
2. Le programme
de formation
professionnelle
Formation professionnelle
Image / Livre 2015
Chaque année, Ciclic édite, en partenariat
avec le CNC, le Panorama des interventions
territoriales - production audiovisuelle et cinéma, dans lequel sont recensées les aides des
collectivités territoriales françaises en faveur
de la création cinématographique et audiovisuelle, leurs règlements ainsi que les contacts
des responsables ou gestionnaires de ces
fonds d’aides.
Ciclic y a progressivement ajouté la liste des
projets soutenus par ces mêmes collectivités.
Aujourd’hui, le guide est entièrement dématérialisé sur ciclic.fr où une interface dédiée
propose des fonctionnalités opérationnelles :
• une carte de France dynamique géolocalisant les différents fonds de soutien ;
• un moteur de recherche proposant l’adéquation collectivité/type de projet ;
• les règlements et contacts des différentes
collectivités impliquées ;
• les listes des films aidés par chaque collectivité depuis 2003 ;
• les tendances annuelles du secteur et leur
analyse.
En 2015, une application web s’est ajoutée
aux services déjà proposés, permettant une
meilleure consultation sur les smartphones
et tablettes, qui correspond davantage aux
usages en mobilité des utilisateurs de ces
données.
2
une action
En 2015, 25 299 visites par 21 889 utilisateurs
uniques en 2015 pour une durée moyenne de
29
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
2 minutes 29. À ces chiffres s’ajoute la fréquentation issue de la web app, qui a été téléchargée et utilisée par 7 211 appareils mobiles
différents en 2015. Les internautes accèdent
prioritairement à ce panorama par l’interface
géographique.
Les tendances peinent à trouver leurs lecteurs : ces analyses de fond semblent finalement destinées à un autre type de public. Leur
consultation serait sans doute améliorée par
une visibilité plus directe au sein du site.
D. Coopérations et réseaux
Ciclic est adhérente ou partie prenante de
plusieurs groupes et réseaux professionnels
nationaux ou européen.
a. Cine-Regio
Ciclic est adhérente du réseau Cine-Regio.
Cette association fondée en 2005 regroupe
aujourd’hui 43 fonds d’aides installés dans
12 pays de l’Union européenne (auxquels
s’ajoutent la Norvège et la Suisse). Cine-Regio associe les dimensions artistiques, culturelles et économiques du cinéma. Néanmoins
son activité principale demeure le lobbying
auprès des institutions européennes. Cette
association permet aux fonds d’aide d’obtenir
une écoute et une visibilité accrue auprès de
ces institutions. Grâce à l’envergure du réseau
qu’il représente et sa qualité d’expert, elle
réussit à peser sur les décisions adoptées par
Bruxelles. Elle a récemment créé un espace
de réflexion en faveur du cinéma d’animation,
Animarco.
b. Film France
Au titre du bureau d’accueil de tournages,
Ciclic est adhérente et membre de l’association Film France. L’agence a été réélue au
sein de son conseil d’administration pour un
troisième mandat. Film France réunit le réseau des 41 commissions du film françaises et
a pour mission de promouvoir les tournages
et la postproduction de films sur le territoire
national. Elle conseille les sociétés de production françaises et étrangères à la recherche
de lieux de tournages, de soutiens logistiques
locaux ou d’aides financières des collectivités
territoriales. En 2015, le réseau a constitué un
groupe de travail visant à moderniser la base
de décors des commissions du film qui devrait
être optimisée en 2016. Un groupe de travail
réfléchit également à la rédaction d’un livre
blanc des commissions du film afin de rendre
accessibles leurs missions et objectifs aux
élus territoriaux.
c. Réseau des fonds d’aides français
30
Plusieurs fois par an, les responsables des
fonds d’aides français se réunissent pour
mettre en commun leurs pratiques et ré-
flexions sur le contenu, le fonctionnement ou
l’organisation de ceux-ci. 2015 aura été marquée par l’adoption par la Commission européenne d’une nouvelle « communication cinéma ». Un changement de pratique a dû être
opéré : en effet, les échanges avec la Commission européenne, auparavant effectués en
direct par le CNC au nom de l’ensemble des
collectivités françaises, sont désormais entre
les mains de chaque collectivité. Ainsi, la demande de placement de ses règlements sous
le régime des RGEC (Régime d’exception par
catégorie) a dû être réalisée par chaque fonds
d’aide.
d. Festivals et rencontres professionnelles
L’agence Ciclic est présente sur les marchés et les festivals pour développer son réseau de contacts professionnels, assurer la
promotion de la politique régionale de soutien
au cinéma et à l’audiovisuel et accompagner
les films soutenus à l’affiche de différentes
sélections. Ces déplacements sont essentiels
pour rester en contact avec les professionnels
qui portent les projets, pour en découvrir de
nouveaux qui pourraient accéder à nos dispositifs de soutien.
Enfin, ces festivals sont aussi l’occasion de
participer à de nombreuses réunions, groupes
de travail ou rencontres professionnelles sur
les différentes thématiques qui animent l’actualité et les perspectives d’évolution de ce
secteur professionnel. En 2015, Ciclic a été active au Festival international du court métrage
de Clermont-Ferrand, au Festival international
du film de Cannes, aux Etats généraux du film
documentaire de Lussas, au Festival de la fiction TV de la Rochelle ainsi qu’aux Rencontres
Doc Ouest de Saint-Quay-Portrieux.
3. Perspectives
L’intervention publique de notre région
s’inscrit dans un mouvement national de décentralisation en faveur du cinéma et de l’audiovisuel. Renforcée par la loi NOTRe, les
Régions ont aujourd’hui un rôle de chef de
file incontestable, notamment sur le plan de
l’intervention cinéma et audiovisuelle. La généralisation de l’intervention des collectivités
depuis plus de 20 ans et la maturation de leur
engagement doit aujourd’hui se penser dans
une perspective de différenciation.
Si la Région Centre-Val de Loire est encore
bien identifiée dans le panorama national des
collectivités investies dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, elle fait encore aujourd’hui figure de pionnière. Elle apparait
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
bien souvent comme un modèle prescripteur
dans les paysages institutionnels et professionnels de la décentralisation cinématographique. Cependant, il semble nécessaire dans
un contexte de complète mutation de ce secteur d’activité d’interroger le fonds de soutien
à la création, tant sur son fonctionnement que
sur les enjeux qu’il porte en matière de politique publique de soutien à la création. L’objectif majeur de cette réflexion étant de redonner une identité forte à ce fonds d’aides et de
renforcer et préciser les marqueurs qui caractérisent son intervention.
Une importante séquence de réflexion sera
menée au cours des premiers mois de l’année
2016 au sein de Ciclic, en concertation avec des
experts et des professionnels nationaux et/ou
régionaux, pour évaluer, quantifier et qualifier
le fonds d’aides et ses différents dispositifs
de soutien. En fonction des enseignements et
préconisations apportés à l’issue de ce temps
de réflexion, d’éventuels ajustements ou aménagements devront être appliqués au fonctionnement et à l’organisation de notre fonds
d’aides à la création pour 2017 et après.
Ces perspectives d’aménagements du
fonds de soutien seront au cœur des discussions et des négociations qui seront menées
avec les différents partenaires concernées
par la convention triennale État, CNC, Région
Centre-Val de Loire, Ciclic. Cette convention
qui encadre et conditionne le fonctionnement
et l’organisation du fonds d’aides sélectives
arrivera à son terme fin 2016. Avant d’envisager la reconduction de cette convention et
d’en définir le cadre et les contenus pour les
années 2017 à 2019, il faudra engager les négociations nécessaires avec ces différents partenaires pour y apporter les modifications et
ajustements propres à garantir l’efficacité des
modalités d’intervention et la plasticité indispensable à l’expérimentation et aux spécificités du territoire.
31
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
II. LIVRE ET VIE
LITTÉRAIRE
Le monde du livre a été marqué en 2015 par
une mobilisation forte des auteurs pour la
sensibilisation à leur condition, de plus en plus
précaire. La première manifestation d’écrivains s’est tenue lors du salon du livre de Paris, sous la bannière « pas d’auteurs = pas de
livres ». Pour enrayer certaines pratiques, le
Centre national du livre (CNL) a pris des dispositions importantes en conditionnant les aides
aux manifestations littéraires à la rémunération des auteurs invités. Sorti en fin d’année,
le rapport de Frédéric Martel L’écrivain « social », la condition de l’écrivain à l’âge numérique alerte les pouvoirs publics sur la paupérisation des écrivains, pouvant aboutir à leur
lente disparition et propose un certain nombre
de recommandations. Plusieurs études et enquêtes diligentées par le Service du livre du
ministère de la Culture (SLL), le CNL, la Fédération interrégionale du livre et de la lecture
(Fill) et les États généraux de la Bande dessinée, toutes portant sur la condition sociale et
la rémunération des auteurs, sont autant d’indicateurs d’une prise de conscience forte de
l’urgence de la part des auteurs eux-mêmes,
des structures professionnelles et des pouvoirs publics.
L’agence récolte quant à elle, cette année,
les fruits de son engagement auprès des auteurs, suite à la première année d’exercice de
la convention signée entre la Région CentreVal de Loire, la Drac Centre-Val de Loire, le
Centre national du livre et Ciclic. Le soutien à
la filière du livre est désormais complet, avec
une aide à l’édition qui prend en compte la
structure dans la globalité de son projet d’entreprise, et la récente aide à la librairie et aux
points de vente du livre, couvrant l’investissement mais également le fonctionnement. In
situ, programme de soutien à la vie littéraire,
vise à valoriser la présence des auteurs sur le
territoire pour des projets personnels originaux et pour rencontrer le public, en lien avec
les différents dispositifs et projets permis par
cette convention.
32
1. Des soutiens
sélectifs : de
la création à la
diffusion
A. Des auteurs au plus près du
territoire
Ciclic accompagne les auteurs et la création littéraire en créant in situ, un programme
unique en France de soutien à la création, à la
médiation et à la diffusion de la littérature. Cet
ensemble se décline en deux volets, l’un financier, constitué de trois soutiens sélectifs à la
création littéraire, ci-après détaillés. L’autre
volet consiste en des temps de rencontres sur
le territoire, présentés dans la partie Diffusion
de ce rapport.
a. Aide aux résidences d’auteur
Ciclic accompagne les lieux proposant des
résidences d’auteur, favorisant ainsi la création littéraire contemporaine. Ces structures,
associations ou collectivités, co-élaborent
avec l’auteur un projet artistique et culturel en
relation avec son travail de création.
Certaines de ces structures accueillent régulièrement des auteurs en résidence depuis
de nombreuses années, comme la Maison des
écritures à Neuvy-le-Roi (37), le Domaine national de Chambord (41) ou Les mille univers
(18). D’autres ont initié plus récemment des
projets d’accueil, tel l’éditeur de bande dessinée La Boîte à Bulles à Saint-Avertin (37).
En 2015, sept projets ont été étudiés et une
aide a été accordée à six structures, pour un
montant global de 50 000 euros (Annexes,
p. 88). L’aide intègre désormais une rencontre
publique sous forme de carte blanche à l’auteur résident où Ciclic conforte son rôle d’opérateur et accentue sa coopération avec les porteurs de projets de résidences. Ces rencontres
prennent différentes formes : lectures, débats,
lectures dessinées ou musicales… et offrent
au public autant de possibilités de rencontres
avec des auteurs.
Les auteurs accueillis en résidence en 2015 :
• Ousmane Diarra à la Maison des écritures,
Neuvy-le-Roi
• Didier Kassaï aux éditions La Boîte à
Bulles, Saint-Avertin
• Guth Joly chez Les mille univers, Bourges
• Brigitte Luciani à BD Boum, Blois
• Céline Minard au Domaine national de
Chambord, Chambord
• Clémence Pollet chez Livre passerelle,
Tours
Soutien aux
éditeurs
16
éditeurs
108 500
euros
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
b. Aide aux auteurs associés
1
1. Mathieu Larnaudie en
séjour littéraire au Musée
Rabelais de Seuilly
2. Affiche pour Chantier(s)
poétique(s) à Bourges
3. François Bon présente
son projet Ronds-points
accompagné de Dominique
Pifarély au pOlau-pôle des
arts urbains à Saint-Pierredes-Corps
Ce dispositif lancé fin 2014 avec trois projets,
connaît en 2015 sa première année d’exercice.
Complémentaire du dispositif Résidences
d’auteur, il a pour objectif de soutenir la création par des bourses de résidences destinées
aux auteurs qui s’associent avec un lieu de la
région, sur une période de 4 à 10 mois. Il s’en
différencie principalement par les modalités
d’accueil des auteurs, permettant de diversifier les auteurs présents sur le territoire ainsi
que les lieux d’accueil, en contribuant à la diffusion et à la médiation de la littérature. Ainsi,
les auteurs sont présents au minimum 4 jours
par mois pour des actions culturelles autour
de leur œuvre, à répartir en fonction de la nature du projet. Ceux-ci perçoivent une bourse
mensuelle, qui leur permet de dégager du
temps pour leur travail de création.
La présence d’auteurs associés à des structures du territoire était en 2015 plus importante, du fait du lancement tardif des projets
2014, qui se sont tous prolongés en 2015. Ainsi,
aux auteurs listés ci-dessous, il faut ajouter
François Bon, associé au Pôle des arts urbains, Jonathan Wable, associé au Centre hospitalier d’Issoudun et Florent Perrier, associé
à la librairie Le Livre, à Tours (Annexes, p. 88).
Les auteurs associés en 2015 :
• Aurélien Ducoudray à BD Boum, Blois
• Marc Blanchet au Centre chorégraphique
national, Orléans
• Gilles Clément chez Les mille univers,
Bourges
• Éric Simard, à L’Echalier, Saint-Agil
B. Accompagner la filière régionale
du livre
a. Aide sélective à l’édition
2
Le dispositif de soutien aux maisons d’édition constitue une aide au projet d’entreprise.
Il a remplacé en 2014 le dispositif d’aide au
projet et apporte un soutien plus structurant :
il aide les maisons d’édition à se consolider, à
franchir des caps de développement et à investir dans des projets innovants. La stratégie
globale d’entreprise présentée se décline selon trois axes principaux : la diffusion, le programme éditorial et la prospective.
En 2015, 28 dossiers ont été déposés et 16
éditeurs ont été soutenus (dont 5 éditeurs de
bibliophilie) pour un montant global alloué de
108 500 euros. Il est à noter un fort renouvellement de l’attribution de l’aide puisque sept
éditeurs sont aidés pour la première fois par
cette aide globale (Annexes, p. 89).
3
En matière de chiffre d’affaire, les éditeurs
régionaux ont connu une année difficile, à
l’instar de ce qui se produit au plan national.
Néanmoins, quelques-uns ont dépassé leur
33
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
prévisionnel et ont souligné l’impact déterminant du soutien de Ciclic dans le développement de leur activité, notamment du secteur
numérique ou lors du passage difficile d’un
changement de diffuseur.
Pour les éditeurs de bibliophilie contemporaine, l’aide de Ciclic est essentielle pour leur
visibilité lors des salons spécialisés, moyen
incontournable de diffusion de ce secteur éditorial particulier.
b. Aide à la librairie
Il s’agit de la première année complète pour
ce dispositif de soutien à la librairie et aux
points de vente du livre créé en 2014 suite à la
signature de la convention avec le CNL. Cette
aide accompagne les projets liés au fonctionnement (animation, stock…) ou à l’investissement (reprise, travaux, informatisation ou renouvellement du matériel informatique…).
En 2015, deux commissions ont examiné 24
dossiers lors des deux sessions et 15 librairies
ont été soutenues cette année (dont 3 librairies-maisons de la presse) pour un montant
global alloué de 80 150 euros (Annexes, p. 89).
Les aides allouées se répartissent assez
équitablement entre l’investissement et le
fonctionnement avec, pour cette première
année, une prédominance de soutien en faveur du renouvellement informatique et du
programme d’animation. Le renforcement du
fonds et l’aménagement du local de vente font
également partie des axes sollicités.
Sept librairies labellisées, Librairie indépendante de référence, et six librairies spécialisées figurent parmi les quinze établissements
soutenus, avec seulement trois structures
présentant également une offre de presse.
2. Ciclic : un
lieu ressource
au service des
professionnels du
livre
A. Formation professionnelle
Ciclic est depuis 2010 un acteur régional de
la formation professionnelle dans le secteur
du livre (voir Faits marquants n°3, page 10).
34
En 2015, Ciclic a ainsi proposé trois sessions
de formations destinées aux maisons d’édition
implantées sur le territoire.
• Formation Les bases de la gestion d’une
maison d’édition (2 jours). Destinée aux jeunes
maisons d’édition installées en région CentreVal de Loire ou aux éditeurs confirmés souhaitant approfondir leurs connaissances en matière de gestion.
Objectifs de ces journées : définir les éléments de détermination du prix d’un livre, calculer et utiliser le point mort d’un livre et d’un
programme éditorial, bâtir et utiliser un budget de trésorerie lié à un programme éditorial
donné, établir et utiliser un tableau de bord.
Dix personnes ont suivi cette formation (représentant sept maisons d’édition). Les évaluations font apparaître un fort taux de satisfaction concernant les méthodes et supports
utilisés ainsi que les contenus de la formation,
qui répond aux attentes des stagiaires. Elle a
permis de mieux identifier les marges et coûts
et d’appréhender de façon plus efficace les notions de point mort pour un résultat équilibré.
• Formation Actualités juridiques de l’édition (1 jour). Destinée à tous les éditeurs, cette
formation avait pour objectifs de mettre à jour
leurs connaissances juridiques relatives au
droit de l’édition et d’identifier leurs nouveaux
enjeux (notamment avec le nouveau contrat
d’édition).
Neuf personnes ont suivi cette formation
(représentant neuf maisons d’édition). Les
contenus clairs, structurés et concrets de
cette formation ont satisfait les stagiaires
qui l‘ont estimée à l’unanimité, utile, voire
indispensable à leur activité. La durée d’une
seule journée a paru insuffisante à un certain
nombre d’éditeurs.
• Formation Cession et acquisition de droits
(1 jour). Depuis un an, Ciclic a constaté que de
nombreux d’éditeurs de la région étaient sollicités pour l’achat des droits de certains de
leurs ouvrages. Effectivement, les cessions de
droits (en particulier pour la Chine, devenu le
premier acheteur de droits de traduction de
livres français) ont augmenté de 6% en 2014
(Source : Syndicat national de l’édition, Rapport d’activité L’édition en perspective 20142015).
Afin de les accompagner dans ce développement, une journée dédiée à cette thématique a
été proposée au mois d’octobre.
Destinées aux éditeurs confirmés, confrontés (ou en passe de l’être) à des problématiques d’achat et de vente de droits de traduction, cette journée a permis d’aborder le
contexte juridique, les différentes zones et les
pays acheteurs de droits, les techniques de
prospection (pour la vente) et les techniques
de négociation (vente et achat) ainsi que les intermédiaires (agents, scouts...).
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
FRÉQUENTATION
livre.ciclic.fr
24 274
SESSIONS
72 794
PAGES VUES
Dix personnes ont suivi cette formation (représentant neuf maisons d’édition). Le taux
de satisfaction est excellent, tant pour les informations pertinentes et concrètes que par
l’écoute et le professionnalisme de l’intervenant. Certaines maisons d’édition ont mis en
application la formation, notamment en orientant une fiche de poste dans le cadre d’un recrutement ou en modifiant la méthodologie de
prospection.
B. Accompagner la
professionnalisation des maisons
d’éditions régionales
Le dispositif de soutien aux entreprises
d’édition de livres imprimés ou numériques a
permis à Ciclic d’identifier des problématiques
communes à un certain nombre d’éditeurs
et ainsi à proposer trois accompagnements
personnalisés à destination de neuf maisons
d’édition. L’objectif de l’agence est de prolonger le dialogue initié lors de la commission et
d’établir avec les éditeurs un plan d’actions
concret pour atteindre des objectifs fixés individuellement en concertation avec Ciclic.
L’agence a missionné à cet effet deux
consultants spécialisés : Mathilde Rimaud (réseau Axiales) et Pascal Arnaud (éditions D’un
noir si bleu) pour des modules spécifiques et
thématiques, allant de la formation-action ciblée à l’analyse des indicateurs comptables en
passant par des conseils précis.
Ciclic a par ailleurs proposé à quatre jeunes
maisons d’édition un soutien dans leur professionnalisation. En deux jours, suivant trois
phases, elles ont pu définir un schéma d’actions : une phase de préparation permettant
un premier constat de situation ; une phase
de formation lors d’une journée plénière
établie sur-mesure ; une phase d’approfondissement comprenant un entretien individuel de
2 heures avec le consultant.
La dernière commission de soutien aux entreprises d’édition a mis en lumière une problématique commune aux différents éditeurs
de bibliophilie : le développement commercial
et la communication sont en effet les points
faibles de ce secteur très spécifique. Ainsi,
cinq éditeurs de bibliophilie contemporaine ont
pu bénéficier d’un accompagnement personnalisé, suivi d’une journée de travail commune
dédiée aux pratiques commerciales et promotionnelles. En tenant compte des contraintes
artistiques et éditoriales de ce secteur, ils ont
pu élaborer un plan d’actions pour l’année à
venir, et envisager des actions mutualisées,
concernant notamment leur présence sur les
salons ou leur visibilité en ligne.
La commission a souhaité aider l’associa-
tion Le Patrimoine religieux, déjà soutenue
par ailleurs par les partenaires de Ciclic, à
structurer son activité d’édition. En effet, la
part du chiffre d’affaires réalisé par la vente
de livres ainsi que les moyens qui y sont dédiés semblent inférieurs au potentiel commercial réel du catalogue. Cet accompagnement,
destiné à bâtir un projet commercial cohérent
et efficace s’est étalé sur la période de septembre à décembre 2015, avec un suivi au premier semestre 2016.
C. Des ressources numériques :
livre.ciclic.fr
a. Les dossiers thématiques
Après une année d’existence, le site Livre,
destiné aux professionnels du livre et également au grand public passionné de littérature,
s’est concentré sur la production éditoriale, en
publiant neuf dossiers thématiques en 2015.
Composés d’un article de fonds sur des sujets
aussi variés que la découverte d’un métier du
livre, d’un genre littéraire, d’une problématique transversale ou d’une initiative culturelle, ces dossiers mensuels mettent en lumière de nombreuses ressources, comme des
entretiens vidéos ou des podcasts.
La lecture à haute voix, le livre d’artiste, la
littérature jeunesse sont quelques uns des sujets développés en 2015.
b. Le Labo de création littéraire
Le Labo de création occupe désormais
une place essentielle et singulière sur le site
Livre. Il permet à des écrivains d’amorcer ou
de poursuivre un projet d’écriture, d’explorer
une voie inattendue ou d’ouvrir une nouvelle
dimension de leur œuvre. Depuis 2012, Ciclic
affirme ainsi sa volonté d’initier des projets de
création, d’ouvrir des espaces d’expérimentation, de susciter des zones d’échanges, de
rencontres et de frictions, par la création d’un
espace d’éditorialisation numérique.
c. Les publications en région
Le site Livre permet de valoriser les ouvrages des acteurs du livre en région : les internautes peuvent y découvrir 4 120 fiches pour
les parutions d’auteurs et 4 220 pour celles
des éditeurs.
3. Perspectives
Les différents dispositifs d’aide mis en
œuvre par Ciclic concourent à la professionnalisation des acteurs économiques du livre
de la région grâce aux soutiens financiers
structurants qu’ils représentent et à l’accom-
35
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
pagnement en termes de conseil, de suivi et de
formation. Les aides à la création en direction
des auteurs visent à soutenir la diversité de la
création et l’émergence de talents en sélectionnant des projets pour leur singularité et
leur exigence.
L’efficience des dispositifs d’aide est un objectif permanent pour Ciclic. Leur suivi n’est
possible que grâce à une bonne connaissance
de l’activité des acteurs qui en bénéficient,
d’où l’importance du lien professionnel entre
l’agence, les éditeurs et librairies du territoire.
Ainsi des études sur l’économie régionale du
livre (éditeurs et libraires) ont été lancés fin
2015, début 2016 : quantitatifs et qualitatifs,
elles fourniront des chiffres-clés, des mises
en perspectives et des préconisations pour
l’édition, la librairie et les fêtes et salons en
région Centre-Val de Loire. Elles représenteront, en outre, un outil d’évaluation des dispositifs et pointeront éventuellement la nécessité de les adapter.
Ces analyses permettront également de repérer des acteurs susceptibles de déposer une
demande de soutien, notamment les maisons
de presse, pour lesquelles l’agence n’est pas
encore un partenaire identifié, dans le cadre
de l’aide à la librairie et aux points de vente
du livre.
En 2016, une montée en puissance du plan
de formation est prévue avec un programme
complet à destination des éditeurs (marketing
et techniques de commercialisation), libraires
(maîtriser les flux et les stocks) et auteurs
(statut social et fiscal de l’auteur ; le nouveau
contrat d’édition à l’ère du numérique).
Enfin, afin de favoriser l’interprofession,
l’organisation de journées thématiques offrira l’opportunité de réfléchir à des questions
communes aux différents métiers du livre,
telles que la diffusion, le transport de livres, le
numérique ou les marchés publics.
36
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Favoriser la rencontre entre
les œuvres et les citoyens
Afin de permettre la rencontre des artistes et
des œuvres avec les publics, Ciclic inscrit son
action dans l’aménagement culturel du territoire régional et porte une attention particulière au développement de l’expression singulière des individus et à leur appropriation des
changements sociétaux.
L
es actions menées par l’agence, par
exemple les séances et débats du Cinémobile, les lectures-rencontres des mille lectures d’hiver ou les projections-restitutions
d’images d’archives, privilégient les qualités
de lien social et de proximité avec les populations et contribuent au maillage des zones rurales et des secteurs urbains, ainsi qu’au développement des relais locaux. Permettre aux
habitants d’une région d’accéder, à proximité
de chez eux, aux formes artistiques, qu’elles
soient cinématographiques ou littéraires, leur
offrir des espaces d’échange et de discussion
marque fortement les interventions de Ciclic
dans le domaine de la diffusion et donc de la
médiation. Ainsi, L’École du regard initiée par
Ciclic Animation depuis son implantation à
Vendôme s’inscrit dans cette perspective. Elle
fonctionne comme lieu de débat et d’exercice
du sens critique et aussi comme lieu d’appropriation du processus de création en tentant
de répondre à cette question : comment ça
marche ?
En lien avec ces actions, la place et la présence des artistes sont prépondérantes. Ecrivains, réalisateurs mais aussi chercheurs et
spécialistes accompagnent régulièrement
les publics. Ils permettent d’appréhender
notre temps, de déplacer l’angle de perception d’une réalité commune nourrissant ainsi
une approche critique de notre monde. Ciclic
accompagne ces créateurs et favorise l’émergence de nouveaux talents. Dans le domaine
littéraire, les dispositifs réunis sous le label in
situ offrent aux écrivains l’opportunité de résidences sur mesure ou de collaborations avec
des établissements de tous ordres. En matière de patrimoine, les partenariats avec les
artistes apportent un regard nouveau sur les
pratiques, valorisent des contenus existants et
contribuent à leur (re)découverte. Cette aide
à la création spécifique inclut la médiation
avec les publics, notamment les personnes
éloignées des pratiques culturelles. En outre,
en prolongement du fonds d’aide au cinéma,
Ciclic accompagne les films soutenus, de la
création à la diffusion, et organise des séances
en présence des artistes dans les salles de cinéma.
Le web occupe désormais une place centrale comme outil permettant de soutenir la
diffusion. Il est devenu un vecteur de diffusion
37
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
de premier ordre. Au-delà de l’annonce classique des rendez-vous via ciclic.fr, c’est une
véritable politique éditoriale qui se construit
sur les sites, Livre, Mémoire, CIEL. Des dossiers thématiques y sont publiés et avec CIEL
« cinéma indépendant en ligne », ce sont des
œuvres rares et ambitieuses qui sont réunies
et portées à la connaissance du plus grand
nombre.
La politique de diffusion de l’agence Ciclic
permet l’instauration de va-et-vient permanents entre la création de l’œuvre, son rayonnement et sa réception. Cette transversalité
constante offre l’opportunité de croiser les
parcours des uns et des autres, et de nourrir
la pratique et la réflexion tant des artistes que
des publics.
1. Mille lectures
d’hiver : faire
entendre la voix
des auteurs
contemporains
La lecture à voix haute d’œuvres littéraires
est une pratique très ancienne, un mode de
découverte et d’appropriation du texte très
couru. Son développement, ces dernières années, semble également s’accompagner d’un
besoin de partage et de sociabilité auquel la
lecture pour soi ne répond pas. Loin d’opposer
le mode de lecture solitaire à l’écoute collective de l’écrit, il s’agit de souligner l’importance de l’expérience commune de l’écoute
d’un texte, de l’opportunité, rare, d’échanger
autour d’un même écrit entendu ensemble. La
lecture à voix haute de la littérature permet
l’accès au texte par un large public constitué
de personnes de tout horizon. Cette diversité
des auditeurs génère des diversités de ressentis dont le partage va enrichir chaque individu
et, souhaitons-le, l’ouvrir sur le monde.
38
De nombreuses manifestations sont consacrées à la lecture à voix haute. Souvent thématiques, elles sont portées par des municipalités, des associations, des départements, des
établissements culturels et se déroulent dans
des espaces dédiés aux pratiques artistiques.
Si le désir de donner à entendre des œuvres
littéraires relie toutes ces initiatives en région Centre-Val de Loire, cet objectif s’est démultiplié. Mille lectures d’hiver s’est en effet
construit sur une volonté affirmée de donner
une véritable résonance à la création littéraire
d’aujourd’hui, de développer la confrontation des écrits, de favoriser le croisement des
idées et des émotions, de rendre « acteurs »
l’ensemble des citoyens d’un même projet à
partager.
Invitation à découvrir la littérature d’aujourd’hui, mille lectures d’hiver permet aux
habitants de la région de devenir les artisans
de rendez-vous littéraires placés sous le signe
de la curiosité, de l’écoute et du partage. Chacun d’eux peut demander à accueillir une lecture dans le lieu de son choix et y convier une
vingtaine de proches. Ensemble, ils écouteront
un(e) comédie(nne) professionnel(le) leur lire
à voix haute le texte d’un écrivain vivant, édité,
français ou étranger. Ils en discuteront ensuite
dans une ambiance conviviale.
Au fil des neuf éditions, mille lectures d’hiver, évènement artistique unique à l’échelle
d’une région, a permis de (re)placer le livre,
la lecture et l’échange d’idées au cœur des
pratiques de plusieurs milliers de personnes.
Pour la troisième édition consécutive, deux
écrivains ont été associés à l’évènement et
sont venus évoquer leurs influences littéraires
avec le public.
A. Les publics
a. Accompagner les désirs : les accueillants
et leurs invités
En 2015, la 9e édition des mille lectures d’hiver a réuni environ 11 000 personnes au cours
de 506 lectures, rassemblant un large éventail
de publics, autant de personnes éloignées du
livre et de la lecture que de lecteurs réguliers,
familiers des librairies et des bibliothèques.
Cette multiplicité de ces différents publics est
l’un des points forts des mille lectures d’hiver.
Suite aux redéploiements budgétaires opérés pour poursuivre la découverte littéraire
sur une période plus longue grâce à la venue d’auteurs associés à l’opération et après
la signature d’une convention en 2014 avec le
Centre national du livre, la Drac et la Région,
qui a notamment abouti à la mise en oeuvre
d’un dispositif de sensibilisation à la littérature contemporaine, le nombre de lectures
pour cette édition s’est limité à 506. Il n’a ainsi
pas été possible de répondre à l’ensemble des
demandes des accueillants et une centaine
d’inscrits n’ont pu bénéficier d’une lecture.
Ciclic porte une attention particulière au maintien d’une audience diversifiée, d’un équilibre
dans la répartition entre les départements et
d’une certaine équité entre zones rurales et
centres urbains. Les personnes n’ayant pu obtenir une lecture ont été invitées par courrier à
se rendre accompagnées de leurs invités aux
lectures ouvertes au public.
Mille
lectures
506
lectures
11 000
auditeurs
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Fidélisation des accueillants
Lors de la 9e édition, sur 506 lectures accueillies, 34 (7%) l’ont été par des « accueillants fidèles », 342 (67%) par des « accueillants
réguliers » et 130 (26%) par de « nouveaux accueillants ».
Typologie des accueillants
L’accueillant d’une lecture choisit son lieu.
Cela peut être son domicile, son lieu de travail,
de loisirs, celui de son engagement associatif
ou même de son mandat électoral.
1
1. Nicole Caligaris, auteure
associée de la 9e édition de
mille lectures d’hiver
2. L’affiche 2015 de mille
lectures d’hiver
3. Arno Bertina, auteur
associé de la 9e édition de
mille lectures d’hiver
Souhaitant connaître son public pour mieux
le diversifier, Ciclic a affiné au fil des ans sa
typologie des accueillants. Celle-ci est fondée
sur la nature des lieux choisis, sur les informations figurant sur la fiche d’inscription, sur les
éléments récoltés lors des échanges téléphoniques et dans les comptes rendus établis par
les lecteurs pour chacune de leurs lectures.
Ainsi, on constate que 45% sont des particuliers qui reçoivent la plupart du temps à
domicile. Viennent ensuite les lieux du livre et
les structures à caractère culturel (respectivement 23% et 10 %) (Annexes, p. 90).
Diversité des publics
Dans la typologie des publics, une notion importante est à étudier : il importe de distinguer
public captif (assister à la lecture est un acte
plus ou moins contraint) ou volatile (assister à
la lecture est un acte choisi).
2
Lors de la 9e édition, sur 506 lectures, 61 se
sont déroulées auprès de publics « captifs »,
en milieu hospitalier et foyers pour handicapés
(10), en lycées et centres de formation professionnelle (33), en maisons de retraite (11) et en
prisons (7). Paradoxalement, dans ce cadre,
l’investissement de l’accueillant peut être
moins important. Celui-ci ne prend pas toujours la mesure de son rôle de médiateur et
peut se laisser porter par une action culturelle
« gratuite ».
Dans le cas des publics dits volatiles (445
lectures), l’engagement de l’accueillant est
fondamental. Réunir vingt personnes suppose
de mener un vrai travail relationnel. L’accueillant envoie ses invitations, relance les personnes, fait face aux éventuels désistements.
Il s’assure de la présence des auditeurs à sa
lecture. Il est le garant de la fréquentation publique de son rendez-vous littéraire.
Dans tous les cas, les comptes rendus des
lecteurs et les témoignages des accueillants
font état d’une grande diversité en matière de
catégories socioprofessionnelles, qui varient
nettement en fonction des lieux d’accueil et du
contexte de l’invitation.
3
La diversité des publics des mille lectures
d’hiver – qu’ils soient éloignés ou non des
39
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
pratiques culturelles, qu’ils soient implantés en zone rurale ou en milieu urbain, qu’ils
disposent de revenus faibles ou élevés - est le
marqueur fort d’un évènement littéraire ambitieux qui s’est ancré durablement sur un vaste
territoire depuis bientôt dix ans.
Répartition des lectures en fonction de la population
24%
13%
b. Une présence affirmée sur le territoire
La répartition des lectures sur le territoire
se calque sur les densités de population. Sans
surprise, la vallée de la Loire concentre davantage de lectures que le Sancerrois. Cependant,
certaines zones rurales se couvrent, davan-
16%
16% 16%
10% 23%
12%
17%
9%
Cher
Cher
16%
Population
13% 26%
16%
Lectures
Loiret
Indre Eure & Loir &
& Loire Loire Cher
Anet Berchères/Vesgre
Vernouillet
Brezolles
La Ferté-Vidame
Laon
Senonches
Digny
Abondant
Dreux
Mittainvilliers
Maintenon
Nogent-le-Roi
Gallardon
Chartres
Auneau
Lucé
Mignières Dammarie
Nogent-le-RotrouThiron Gardais
Arnouville
Gommerville
Voves
Pithiviers
Brou
Dordives
Châteaudun
Patay
Mondoubleau
St Jean Froidmentel
Vendôme
Cinq Mars La Pile
Bourgueil
Gien
Briare
Châtillon/Loire
Mont-près-Chambord
Léré
Ivoy Le Pré
Le Noyer
Henrichemont
Sancerre
Genillé
St-Aignan
Vierzon
Varennes/Fouzon
Massay
Graçay
Loches
Bouges-le-Château
Richelieu
Jaulnay
Tigy
Romorantin-Lanthenay
Luzillé
Dolus Le Sec
Ste Maure de Touraine
Château Renard
Châtillon Coligny
Cheverny
Chaumont/Loire
Cormery
Lorris
La Ferté-St-Aubin
Vineuil
Blois
Courtenay
Montargis
Amilly
Lamotte-Beuvron
Tours Amboise
Montlouis/Loire
St Germain/Vienne
Chinon
Mer
Château Renault
Azay Le Rideau
Semoy
St Jean Le Blanc Orléans
Olivet
St Cyr En Val
Beaugency
Montoire/Loir
St Cyr/Loire
Chalette/Loing
Fleury-les-Aubrais
Rahart
Neuvy Le Roi
St Paterne Racan
Neuville aux Bois
Clion
Argy
Allogny Neuvy Deux Clochers
Foecy
Fussy
Preuilly St Doulchard
Vatan
Issoudun
Sevry
Bourges
Cuffy
Le Subdray
Barrou
Châteauroux
Martizay
Tournon St Martin
0
10
20 km
La Berthenoux
Montipouret
Le Blanc
Neuvy St Sépulchre La Châtre
Argenton-sur-Creuse
Le Magny
St Hilaire/Benaize
Sancoins
St-Amand-Montrond
Faverdines
Epineuil Le Fleuriel
Chazelet
St Benoît Du Sault
Tilly
Mille lectures d'hiver
2015
506 lectures
11 132 auditeurs
Densité de population
(hab./km²)
de 851 à 4 117
de 236 à 851
de 76 à 236
de 29 à 76
40
de 2 à 29
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
tage lors de chaque édition de points colorés
représentant les lectures réalisées, bénéficiant du bouche-à-oreilles. Dans ces lieux,
chacune des mille lectures d’hiver représente
un rendez-vous artistique de première importance, parfois le seul du trimestre. De la
même manière, la répartition des accueils de
lectures sur chacun des six départements est
sensiblement proportionnelle à leur population respective (tableau ci-contre).
B. Les lecteurs et les œuvres lues
a. Les lecteurs : des talents régionaux au
service du dispositif
Mille
lectures
45
lecteurs,
comédiens
professionnels
Quarante-cinq comédiens professionnels,
majoritairement originaires de la région
Centre-Val de Loire, ont participé à la 9e édition
des mille lectures d’hiver. Ils ont en commun
le goût de la littérature, le plaisir de la lecture
et le sens du partage.
Pendant trois mois, ils ont sillonné les six
départements de la région au gré de tournées
qui les ont amenés dans les villes, les villages
et les campagnes. Ils y ont rencontré les petites assemblées de personnes réunies par un
accueillant devenu leur hôte d’un soir. Chaque
comédien-lecteur a réalisé une moyenne de 11
lectures entre janvier et mars 2015.
À ces lectures se sont ajoutés deux temps
de répétition et la participation éventuelle aux
rencontres publiques avec les écrivains associés. L’ensemble de l’activité a généré 6 936
heures de travail, soit en moyenne 154 heures
par lecteur.
b. Le choix des œuvres lues
En septembre 2014, chaque comédien-lecteur a proposé deux œuvres qu’il souhaitait
faire découvrir. Une note d’intention précisant
les raisons artistiques de ces choix accompagnait cette double proposition. L’agence a ensuite validé l’une des deux.
Chaque comédien-lecteur forme un « couple
virtuel » avec l’écrivain dont il lit le texte pendant trois mois. Il donne à découvrir et à entendre cet auteur. Il est important qu’il soit à
l’origine de ces deux propositions. C’est à partir de la lecture de ce livre que naît la parole
des auditeurs autour de la littérature.
Chaque lecteur rédige un Carnet de route à
l’issue de ses tournées. Ce compte-rendu permet de connaître la réalité des lectures et de
vérifier le maintien du projet dans sa simplicité
et son intégrité.
C. Les écrivains et les traducteurs
a. Les écrivains associés
Comme pour les deux saisons précédentes,
deux écrivains, Arno Bertina et Nicole Caligaris, ont été associés à cette 9e édition. Chacun
à sa manière, Arno Bertina et Nicole Caligaris
parlent de notre monde, de notre temps. Leur
écriture est exigeante et bouscule les cadres
classiques du roman.
En septembre 2014, les deux auteurs ont
mené un travail avec les quarante-cinq comédiens professionnels. Avec eux, ils ont évoqué
leur panthéon littéraire, leur perception de
la lecture à voix haute, leur propre cheminement dans l’écriture et la construction de leur
œuvre.
Entre mai et juin 2015, Arno Bertina et Nicole
Caligaris ont participé à six rencontres publiques et abordé ce même sujet en l’illustrant
cette fois par la lecture d’extraits de leurs
propres textes et de leurs maîtres en écriture.
Ces rencontres se sont déroulées avec Arno
Bertina à Panzoult (37), St Piat (28) et Boiscommun (45) ; avec Nicole Caligaris à Bourges (18),
Déols (36) et Vineuil (41). Environ 40 personnes
ont participé à chacun de ces rendez-vous.
b. Les écrivains et traducteurs lus
Depuis presque dix ans, mille lectures d’hiver met un éclairage important sur des textes
d’auteurs vivants, étrangers et français, sur
l’écriture d’aujourd’hui. Certains écrits sont
reconnus, d’autres ne le sont pas encore. Certains écrivains semblent connus mais le sontils vraiment et de qui ?
Au cours des neuf éditions ce sont plus de
cinq-cents livres écrits par près de quatrecents auteurs qui ont été lus.
La 9e édition a permis la lecture des poèmes,
romans, récits de quarante-trois écrivains et
de quinze traducteurs auprès d’un très large
auditoire composé de personnes aux pratiques
culturelles, aux origines géographiques et aux
conditions sociales très diverses.
D. L’outil numérique et les mille
lectures d’hiver
Depuis deux ans, Ciclic a intégré de nouveaux
outils numériques afin de simplifier la gestion
des inscriptions aux mille lectures d’hiver.
Ceux-ci offrent également des possibilités de
communication dématérialisée concernant ce
projet et proposent au public des informations
factuelles mais aussi des récits singuliers des
moments privilégiés de cette manifestation.
a. Inscription en ligne et invitation par mail
Le candidat à l’accueil d’une lecture est invité à s’inscrire en ligne. L’usage de ce moyen
d’inscription s’est généralisé lors de la 9e édition même si 20% des accueillants ont encore
préféré la fiche d’inscription papier. C’est le
futur accueillant qui se charge de prévenir ses
invités. Pour cela, Ciclic met à sa disposition
des documents d’invitation, version numérique
41
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
ou papier. Lors de son inscription, le candidat
à l’accueil précise le mode d’invitation choisi :
version papier, numérique ou les deux. 11% ont
choisi la version numérique, 20% la version
papier et 69% un usage conjoint.
b. Annonce des lectures publiques en ligne
Pour la deuxième année consécutive, les
dates et lieux des lectures se déroulant dans
les lieux ouverts au public, essentiellement les
médiathèques et bibliothèques, ont fait l’objet
d’une publication sur ciclic.fr, à un rythme bimensuel. La consultation du site a ainsi permis aux personnes intéressées d’accéder aux
lectures se déroulant près de chez elles, après
avoir réservé auprès de l’accueillant du lieu.
Cette initiative a été bien reçue de la part des
établissements concernés même si l’impact
en terme d’apport d’un public nouveau reste
encore modeste.
c. Récits des mille lectures d’hiver en ligne
Une série d’articles a été réalisée à partir des comptes rendus que chaque comédien-lecteur rédige à l’issue de ses tournées
afin de faire état de la réalité des lectures qu’il
a faites. La mise en récits des comptes rendus
a été confiée à Aurélie Tronchet, rédactrice
et traductrice. La publication des articles sur
ciclic.fr a permis de découvrir la poésie des
rencontres, leur caractère parfois insolite, la
richesse des relations humaines autour de la
littérature.
2. In situ, des
auteurs à la
rencontres des
publics
In situ, programme unique de soutien à la
création, à la médiation et à la diffusion de la
littérature comporte, outre des soutiens sélectifs financiers détaillés dans la première
partie de ce rapport d’activité, un volet de diffusion de la littérature permettant la présence
de très nombreux auteurs sur le territoire. En
effet, ces soutiens sont corrélés à des temps
de rencontres organisés en direction des habitants de la région.
A. Rencontres d’auteurs en
partenariat avec les structures
organisatrices de résidences
42
Depuis 2014, Ciclic conforte son rôle d’opérateur et accentue sa coopération avec les
porteurs de projets en coorganisant avec
chaque lieu de résidence un temps de rencontre publique avec l’auteur résident et un
artiste conjointement invité. Ces moments
prennent différentes formes : lectures, débats,
lectures dessinées ou musicales… et offrent
au public autant de possibilités de rencontres
avec des auteurs.
Les événements organisés dans le cadre
des résidences :
- à la médiathèque de Bourges, lecture rencontre avec Jacques Jouet et Patrick Varetz
(en partenariat avec les mille univers et le réseau des bibliothèques de Bourges) ;
- à La Fabrique, dans le cadre du festival bd
BOUM (Blois), Brigitte Luciani a invité le dessinateur Merwan, pour une lecture dessinée ;
- à la librairie Bédélire (Tours), rencontre
autour de la Centrafrique avec Didier Kassaï,
Joël Alessandra et Vincent Henry (en partenariat avec La Boîte à Bulles) ;
- à la librairie C’est la faute à Voltaire (Amboise), l’illustratrice Clémence Pollet a échangé avec son éditeur, HongFei Cultures, à propos de son dernier livre La ballade de Mulan
(en partenariat avec Livre passerelle) ;
- à la médiathèque Aimé Césaire (Amboise)
Ousmane Diarra a reçu l’écrivain Sami Tchak
pour parler de littérature africaine et engagée.
Ces rencontres sont la plupart du temps filmées ou enregistrées et mises à disposition
sur le site ciclic.livre.fr
B. Les auteurs associés : projets en
direction des habitants du territoire
Dans ce dispositif, les auteurs sont présents
au minimum quatre jours par mois pour des
actions culturelles autour de leur œuvre, à répartir en fonction de la nature du projet.
Les évènements organisés en direction des
habitants du territoire :
• François Bon : journée Auteurs et territoires. Pour marquer d’un temps fort la fin
de son compagnonnage avec le pOlau et pour
prolonger les deux journées de formation, Organiser une résidence d’auteur proposées en
2014 par Ciclic, une journée professionnelle a
été organisée en novembre 2015, autour de la
thématique « Auteurs & territoires ». Réunissant une trentaine de professionnels du livre
et de la culture, dont des responsables de résidences d’auteurs ou de maisons d’écrivains,
elle a permis de questionner ensemble les
manières d’écrire à partir et pour un territoire
spécifique en immersion dans celui-ci. François Bon a présenté son projet d’auteur associé et son expérience géo-littéraire Le tour
de Tours en 80 ronds-points. Frédéric Terrier,
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
des mille univers, et l’auteur associé Gilles
Clément ont parlé du projet intitulé Le jardin
poétique.
• Jonathan Wable s’est rendu, chaque mercredi pendant neuf mois, de mars à novembre
2015, au centre hospitalier de la Tour Blanche
à Issoudun. Il y a tenu une permanence littéraire, proposant aux patients de l’hôpital, et
plus particulièrement à ceux du pôle rééducation, ateliers d’écritures, textes affichés et lus,
conversations et échanges littéraires ou tout
simplement humains, amicaux.
1
2
1. Icebergs de Tanguy Viel,
une série de six textes lus à
haute voix, puis édités sur
livre.ciclic.fr
2. Jonathan Wable
(autoportrait), auteur
en résidence au centre
hospitalier d’Issoudun
3. In situ, visuel pour le
programme public
4. Laura Vazquez, auteure,
lors d’une rencontre du
chantier poétique ...Nous
habitons vos ruines
3
une action
• Florent Perrier, chercheur en esthétique
et théorie des arts, a proposé entre avril et
septembre 2015 aux lecteurs de la librairie
Le Livre à Tours, un séminaire de recherches
intitulé Phalanstère W. La trentaine de participants ayant assisté aux quinze séances,
a pu partager les recherches du philosophe
concernant l’utopie chez Walter Benjamin et
Charles Fourier, question qui sera l’objet de
son prochain livre. Cinq invités ont également
été conviés à exposer leurs recherches.
• Aurélien Ducoudray, auteur associé à bd
BOUM (Blois) a rencontré les patients de la
Clinique de la Chesnaie. Les témoignages recueillis constitueront une approche des questions essentielles liées à la folie d’aujourd’hui
et seront édités sous forme de bande dessinée, aux éditions Futuropolis en 2016.
• Marc Blanchet, auteur associé au Centre
chorégraphique national d’Orléans d’octobre
2015 à juin 2016, pour un projet autour de
l’écriture de la danse a proposé, à l’occasion
du festival Traverses, deux ateliers d’écriture
s’inspirant des spectacles de Josef Nadj : Petit
psaume du matin et Pour Dolores.
• Gilles Clément, auteur et jardinier associé
aux mille univers à Bourges, a participé à la
journée « Auteurs et territoires » au pOlau –
Pôle des arts urbain de Saint Pierre-des-Corps
le 20 novembre. Il intervient dans le quartier
du Val d’Auron, où il contribue à transformer
une décharge en jardin.
• Éric Simard, auteur jeunesse associé à
L’Echalier à St-Agil pour une durée de six mois
à compter de novembre 2015, a rencontré de
nombreux élèves du Perche vendômois et les
usagers de la médiathèque de Mondoubleau.
Une première rencontre ouverte à tous s’est
déroulée le 13 novembre à la Grange de St-Agil.
Cette soirée d’accueil fut un beau moment de
partage littéraire, musical et gastronomique.
C. Le Labo de création
4
Des rencontres dans des lieux partenaires
ont été l’occasion de dévoiler au public les
créations amorcées en ligne dans le Labo de
création et de les prolonger en live.
43
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
• Valérie Mréjen / Hitch Hike
Faisant dialoguer écriture et cinéma et
questionnant liens entre littérature et supports numériques, Ciclic a invité en 2014 l’écrivain, cinéaste et plasticienne Valérie Mréjen
à proposer un projet d’écriture sur ciclic.fr
et dans des salles de cinéma de la région. Ce
projet se poursuivra en 2016.
En écho à cinq films traitant du voyage en
voiture, Valérie Mréjen a créé Hitch Hike (Auto
Stop), cinq nouvelles. Chacune est imprimée à
2 000 exemplaires (diffusion dans les salles de
cinéma partenaires, dans quelques librairies
et médiathèques), éditée numériquement sur
ciclic.fr, puis lue en première partie de la projection d’un film dans les salles de cinéma de
la région.
La seconde lecture projection du projet
Hitch-Hike s’est déroulée au cinéma de la Maison de la culture de Bourges. Valérie Mréjen y
a lu la seconde nouvelle de la série, Autofiction,
et a présenté un programme de courts métrages proposant des interprétations du road
movie à la française et à la sénégalaise. Une
cinquantaine de personnes, dont de nombreux
étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’art
de Bourges ont assisté à cette séance.
• Tanguy Viel / Icebergs
Second projet mêlant la littérature et les
média numériques, il résulte d’une commande
passée, destinée à fixer un travail de création
différent mené par l’écrivain depuis plusieurs
mois, hors du roman, explorant la pensée et la
création littéraire, à la lumière de l’œuvre des
grands auteurs. Une série de six textes, lus
en public à la librairie Les Temps Modernes
d’Orléans, et dont les enregistrements accompagnent l’édition des textes en ligne dans
l’espace Labo de création. Six rendez-vous
mensuels, entre janvier et juin 2015, ont permis aux 35 à 40 personnes qui, chaque mois,
sont venues assister aux lectures, de prendre
la mesure de la réflexion théorique de l’auteur,
concernant la littérature et les arts.
• Tanguy Viel / Vues sur la rade
Poursuivant l’aventure, Tanguy Viel entraîne
le public dans l’écriture de son prochain roman et lui permet de l’accompagner dans son
atelier de l’écrivain pour suivre en direct l’élaboration d’une œuvre romanesque.
Ces projets représentent pour l’auteur un
soutien financier, un accompagnement éditorial et un espace de publication. Pour Ciclic, il
s’agit là d’une occasion unique de soutenir l’un
des auteurs français les plus importants de sa
génération dans la production d’une phase radicalement nouvelle et inédite de son travail
littéraire, puis de son prochain roman.
• Frank Smith / La poésie n’est pas une solution
Frank Smith est écrivain, poète et vidéaste.
Il a publié une douzaine de livres ainsi que de
nombreux textes en revues et réalise des films
ou « cinétracts ». Il s’engage aujourd’hui dans
l’écriture d’un essai intitulé La table des opérations, questionnant la poésie, l’image et le
politique. Frank Smith publie régulièrement
des textes dans le Labo de création de Ciclic
et intervient comme auteur associé à la médiathèque Équinoxe de Châteauroux. L’auteur
y met en partage les matériaux de sa réflexion.
Ces « ateliers d’investigations poétiques » sont
enregistrés et proposés à l’écoute, en complément des textes publiés sur le site de Ciclic.
En novembre, Frank Smith a donné le coup
d’envoi de son projet La poésie n’est pas une
solution / 4 ateliers d’investigations poétiques
avec sa première rencontre à Châteauroux.
Ce programme invite le public à questionner
certaines des directions que prend la poésie
aujourd’hui.
Au cours de ces ateliers, Frank Smith puise
dans la littérature, le cinéma ou les arts plastiques pour mettre en lecture une expérience
personnelle de la poésie contemporaine. Lors
de cette première journée de rencontres,
VÉRONIQUE AUBOUY À LA FERTÉ-VIDAME
Véronique Aubouy, auteure et cinéaste a réalisé, à l’occasion de la Fête des livres de la FertéVidame le 6 septembre 2015 un film avec dix lecteurs amateurs, à partir de la lecture d’un extrait
des Mémoires du duc de Saint-Simon. Ce film, Voyage très singulier d’un maréchal de Salon
de Provence à la cour a été entièrement conçu et réalisé entre 10 heures et 16 heures, dans le
parc du château de la Ferté-Vidame par un collectif de dix participants (de 11 à 60 ans) qui ne
se connaissaient pas avant ce rendez-vous. Depuis la conception du scénario et la répartition
des rôles jusqu’à la projection en public à 16 heures, en passant par le tournage du film selon la
méthode « tourné-monté ». Le résultat facétieux de cette improvisation collective est un film brut
comme ont pu l’être les premiers films des frères Lumière, revendiquant le plaisir d’un savoirfaire amateur et une forme d’innocence collective.
44
In situ
26
auteurs
invités sur le
territoire
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Frank Smith a rencontré le matin les 40 bibliothécaires du réseau pour leur présenter le
projet, puis a lu deux de ses œuvres et projeté
Le Film du monde (9 cinétracts) en soirée.
ce cadre que Mathieu Larnaudie est accueilli
au Musée Rabelais, Maison de la Devinière et
Jean-Pascal Dubost à la Demeure de Ronsard,
au Prieuré Saint-Cosme.
• …Nous habitons vos ruines, mais [chantier(s) poétique(s)]
Ces séjours se déroulent en deux temps :
une première immersion de trois jours dans
les lieux, où les auteurs bénéficient d’un accueil privilégié et d’un accès aux documents
patrimoniaux.
« Comment se fabrique un texte poétique ?
De quel geste participe-t-il ? De quelle logique ? Nous parlons ici d’une poésie qui parle
au présent, d’une poésie qui nous sert à vivre
le présent. D’une poésie qui colle à la peau
des choses. Mais que signifie une poésie qui
sert ? Et qui sert à quoi ? Et à qui ? Comment ?
Pourquoi ? À qui ? Comment ces questions
participent-elles à la création d’un chantier
poétique ? » Sur une proposition de Laurent
Cauwet, des éditions Al Dante, Ciclic a posé
ces questions à cinq jeunes poètes : Amandine
André, Justin Delareux, A.C. Hello, Yannick
Torlini et Laura Vazquez.
Entre novembre 2015 et avril 2016, ils investissent le Labo de création, en y déployant leur
espace de création et de réflexion. Cet atelier
à ciel ouvert permet de suivre au plus près la
fabrique du poème, par le biais de matériaux
et documents, de textes en cours, de dialogues
avec des auteurs et artistes.
Ciclic accompagne ainsi cinq œuvres émergentes, parmi les plus passionnantes de la
scène poétique française et cinq jeunes artistes, en leur donnant les moyens de se
consacrer à leur travail de création. Des
moyens financiers, mais également un espace
éditorial et une communication nationale, via
des newsletters mensuelles, qui leur permettront d’acquérir visibilité, notoriété et reconnaissance des professionnels.
Des rendez-vous avec les publics, à la médiathèque et à l’Ensa de Bourges jalonnent ces
chantiers poétiques. Une façon pour les auteurs de faire découvrir leurs travaux en cours,
de les partager avec les Berruyers (et au-delà,
car ces soirées sont enregistrées) et d’inviter
un auteur « aîné ». Ces moments constituent
une autre façon d’appréhender ces chantiers
en cours, en découvrant « en live » les textes et
les auteurs. Les enregistrements de ces rencontres sont mis en ligne dans le Labo.
Le premier rendez-vous s’est déroulé à la
médiathèque de Bourges, en présence de Justin Delaureux, Laurent Cauwet et Jean-Marie
Gleize. Une cinquantaine de personnes ont assisté à cette soirée.
• Séjours littéraires
Souhaitant faire dialoguer les lieux dédiés à
la mémoire d’écrivains avec les auteurs d’aujourd’hui, Ciclic et le Conseil départemental
d’Indre-et-Loire ont imaginé des séjours d’auteurs dans les maisons d’écrivain. C’est dans
Cette matière et ces informations leur permettent de proposer un court texte inspiré d’un
détail de la vie de l’auteur ou de son œuvre, qui
symbolise le mieux leur relation à cet auteur.
Les auteurs reviendront tous deux, à la faveur d’un second temps de présence début
2016 qui donnera lieu à une lecture rencontre
avec les habitants et lycéens de la région.
D. Perspectives
Ciclic et ses partenaires ont fait un geste fort
en faveur de la création littéraire et du soutien
aux auteurs, avec la mise en place du dispositif auteurs associés et le développement du
Labo de création, dans un contexte de prise de
conscience des pouvoirs publics de la paupérisation des auteurs. Si 2015 a été une année
pleine s’agissant de la mise en œuvre des dispositifs portés par l’agence et de la communication réalisée auprès des auteurs pour les
faire connaître, 2016 sera l’occasion de clarifier les dispositifs vis-à-vis des bénéficiaires.
En réaffirmant leur complémentarité, il sera
question de développer des projets diversifiés
et ambitieux permis par leurs modalités spécifiques. Il s’agira de faire vivre le label in situ
à travers les différentes présences d’auteur
sur le territoire, notamment au sein d’autres
projets transversaux, comme les auteurs associés aux mille lectures d’hiver ou ceux intervenant durant l’opération Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui et le rendre
emblématique d’un geste politique affirmé de
soutien à la création.
3. Cinémobile : le
cinéma au plus près
des territoires
La fréquentation des salles de cinéma françaises en 2015 demeure à un niveau élevé avec
206,06 millions d’entrées soit un léger recul
par rapport à 2014 (-1,4%) et reste la plus élevée en Europe. La fin d’année a été marquée
par la sortie de nombreux blockbusters qui ont
considérablement boosté la fréquentation :
45
CICLIC 2015
46
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Hunger Games, 007 Spectre, sans oublier le
film événement Star Wars, le réveil de la force
qui enregistre une fréquentation record et permet de cumuler 24,94 millions d’entrées sur le
mois de décembre 2015, soit le deuxième mois
le plus fort depuis 35 ans.
En 2015, 16 films américains réalisent plus
de deux millions d’entrées. En comparaison,
six films français atteignent ce seuil.
La part de marché des films français est
de 35,2 % en 2015 alors qu’elle représentait
44,4% en 2014. La part de marché du cinéma
américain est estimée à 54,5 % en 2015, contre
45,4% en 2014 soit 19,1 % de plus par rapport à
2014 et le plus haut niveau depuis 1958.
L’implantation de multiplexes dans de nombreuses villes a renforcé la concentration du
secteur au profit des grandes enseignes. Ce
contexte concurrentiel fragilise encore davantage les cinémas indépendants dont l’équilibre
économique est déjà précaire et aboutit à une
surexposition des films jugés les plus porteurs
au détriment des films aux budgets plus serrés
qui ne parviennent plus à trouver une exposition satisfaisante. Ce phénomène s’amplifie à
l’image du film d’animation Phantom Boy qui
n’a rassemblé que 100 000 spectateurs. Son
producteur a lancé un appel auprès de tous
les exploitants pour exprimer son désarroi et
son incompréhension face à ce résultat qui «
résonne comme une insulte à la beauté et au
talent » et avance une explication : la prépotence de la 3D made in USA, sa force dogmatique et son impact massif qui ont profondément étroitisé le goût du public et notamment
celui des plus jeunes. Le formatage de la sensibilité artistique collective semble en marche
pendant que la diversité graphique s’appauvrit.
La diversité culturelle et l’éducation à
l’image reposent sur les salles de proximité
indépendantes qui diffusent une palette de
films la plus large et proposent un accompagnement des œuvres avec l’organisation
d’animations, de temps d’échanges et de rencontres avec le public. Cet accompagnement
est primordial pour lutter contre ce formatage
et développer la curiosité et la sensibilité du
jeune public. Ce maillage de salles exceptionnel doit être préservé sur notre territoire pour
permettre le maintien du pluralisme et la diversité et l’accès à la culture pour tous.
Dans notre région, l’acquisition d’un nouveau Cinémobile fin 2014 et la rénovation totale d’une autre unité à l’été 2015 confirment
30 ans d’une politique exceptionnelle en faveur
de l’aménagement culturel dans les territoires
éloignés d’une salle de cinéma fixe pour maintenir une offre cinématographique, une diversité culturelle et un service public proche des
habitants.
A. Le public du Cinémobile
La fréquentation du Cinémobile reste à un
niveau correct par rapport aux années précédentes mais enregistre une baisse de 10,46 %
pour atteindre 51 483 spectateurs répartis
comme suit :
• 38 163 spectateurs lors des séances tous
publics et séances scolaires hors dispositifs,
• 13 320 spectateurs lors des séances des
dispositifs scolaires : École et cinéma, Collège
au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma,
• 2 circuits classés art et essai et labellisés
jeune public,
• 83 films projetés dont 48 films pour le tout
public (hors dispositifs d’éducation à l’image),
• 1 874 séances,
• 46 communes desservies sur 5 départements.
Ces chiffres s’expliquent par un contexte
économique défavorable et par le manque de
sorties de films grand public. En effet, le Cinémobile programme peu de blockbusters américains pour diverses raisons : l’absence d’un
public friand de ce type de films dans les communes desservies, la volonté de proposer une
programmation de qualité, équilibrée en films
populaires et art et essai et la programmation
de 3 à 4 films seulement par mois.
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette
baisse de fréquentation :
• un seul film a dépassé les 2 000 entrées
(La famille Bélier) alors que six films avaient
dépassé ce seuil l’année précédente. Pourtant, certains films ont bénéficié d’une forte
médiatisation comme Les nouveaux héros,
Imitation Game ;
• la programmation proposée a été riche
et variée avec des films pour tous les publics.
Elle a été en majorité composée de films classés art et essai dont certains ont été boudés
par le public tels que Le journal d’une femme
de chambre ou Le tout nouveau testament ;
• la baisse des effectifs des trois dispositifs
d’éducation à l’image se confirme d’année en
année pour le Cinémobile et touche plus particulièrement les établissements situés en
zones rurales en raison du désengagement de
certains partenaires pour financer les entrées
ou les transports ;
• une participation plus faible pour les
séances hors dispositifs scolaires : Le chant de
la mer, Shaun le mouton, Petites casseroles,
Imitation Game n’ont pas eu le succès qu’avait
connu le documentaire de l’année précédente
Sur le chemin de l’école (4 348 spectateurs) ;
• la météo ensoleillée du printemps et de
l’été qui n’a pas encouragé le public à venir au
cinéma ;
Cinémobile
51 483
spectateurs
dont
38 163
lors des
séances tout
public
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
• les évènements qui ont endeuillé le pays
en janvier et en novembre ;
• des imprévus logistiques, problèmes techniques et arrêts maladie du personnel, qui ont
obligé à des reports ou des annulations de
séances.
B. La réorganisation de l’activité
1
1. Le Cinémobile Yves
Montand rénové
2. Un nouveau guide
pratique pour les
correspondants du
Cinémobile
3. La Famille Bélier,
meilleure fréquentation de
l’année
2
L’année 2015 a été marquée par la signature d’un nouveau conventionnement avec les
communes desservies par le Cinémobile, pour
la période 2015-17. Cette nouvelle convention
a été l’occasion de redéfinir les circuits pour
permettre une meilleure cohérence territoriale et une rationalisation de l’utilisation des
salles, et pour finaliser la mise en conformité
de l’activité avec les dispositions législatives
relatives au temps de travail.
a. Redéfinition des circuits
Un travail important a été mené en concertation avec les communes pour modifier les
circuits à compter du 1er janvier 2015. Les
contraintes de chacune d’entre elles ont été
prises en compte, et une attention particulière
a été portée au potentiel scolaire. Cette réorganisation des circuits a occasionné 26 changements de jour de passage sur 46 communes
(Annexes, p. 91). L’agence travaille actuellement à une analyse fine des chiffres de fréquentation pour estimer l’impact de ces changements, à mettre en perspective avec d’autres
critères (emplacement, public scolaire, relais
locaux, organisation d’animations, etc.). Suite
à l’étude de la candidature de la ville de Courtenay, le conseil d’administration de l’ARCC
(association rurale de culture cinématographique, regroupant les communes d’accueil)
a donné son accord pour qu’elle accueille le
Cinémobile au janvier 2015. Celle-ci possède
de nombreux atouts : population importante,
plusieurs établissements scolaires (écoles et
collège) et de nombreuses d’associations. En
revanche, le nombre de communes membres
étant fixe (46), le conseil d’administration a fait
le choix de ne pas renouveler la commune de
Oucques, dont la fréquentation baissait depuis plusieurs années et dont les relais locaux
manquaient d’implication.
L’investissement des élus et des correspondants locaux est en effet un élément décisif pour mobiliser le public et améliorer
la fréquentation. De nombreuses initiatives
existent : l’organisation d’un ramassage en
minibus ou l’accueil d’animations autour des
séances.
b. Conventions avec les communes
3
La nouvelle convention a introduit une innovation majeure : un bilan annuel à renseigner
par chaque commune.
47
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Ce bilan vise à améliorer l’implication de
chacun et à faciliter le dialogue, dans une
optique de qualité du service public. Il a pour
Ciclic plusieurs objectifs : connaître les problématiques des communes et apporter une
réponse adaptée, mesurer leur investissement et le respect de leurs engagements
conventionnels.
Ciclic a ainsi transmis un questionnaire, par
courrier, à l’ensemble des communes, qui
portait sur la fréquentation, l’emplacement,
la communication et l’animation. Le taux de
réponse a été de 74 %, un chiffre que Ciclic
souhaite voir augmenter en 2016. Pour inciter
les communes à répondre et faciliter la saisie, le questionnaire sera désormais proposé
en ligne.
Chaque commune a reçu une réponse personnalisée et un document synthétique a été
envoyé à l’ensemble des communes du circuit.
c. Guide du correspondant
La convention signée avec chaque commune
d’accueil désigne deux correspondants diffusant les informations et contribuant à l’animation du réseau. Le rôle de ces correspondants
est essentiel au développement du Cinémobile
dans la commune. Un guide à l’attention de
ces personnes-ressources a été réalisé pour
les aider à accomplir au mieux leur mission
grâce à des conseils de bonnes pratiques et
d’échanges de savoir-faire.
C. Les actions sur le territoire
a. Le tout public
Le Cinémobile participe à l’accompagnement des films soutenus par l’agence, à la
mise en place d’animations et d’ateliers d’éducation à l’image.
Ce fut le cas cette année avec Stéphane
Landowski, réalisateur du court métrage A
ses enfants la patrie reconnaissante, Raphaël
Pillosio, réalisateur du documentaire Histoires
du carnet anthropométrique, les films d’animation Phantom Boy, Petites casseroles et les
séances Libres-courts et Le court s’anime.
Le Cinémobile a renouvelé son partenariat avec plusieurs associations culturelles
comme le Cercil-Musée Mémorial des enfants
du Vel d’Hiv et organisé la venue de témoins
et responsables du Cercil venus échanger avec
les collégiens à l’issue des projections du film
Les Héritiers, et lors d’une séance spéciale
consacrée à l’internement des tsiganes.
48
Chaque année, une soirée est organisée en
collaboration avec le Cheptel Aleikoum, collectif de jeunes circassiens, en préambule au festival de cirque organisé dans un village proche.
Deux fanfares de rue ont animé le village de
Mondoubleau avant la projection du documen-
taire Une campagne d’avance, l’aventure du
festin en présence d’Olivier Dasagnat, producteur, et Romain Vayssettes, membre du
groupe Les lutins géants et organisateur du
festival Le festin.
Des projections du film La glace et le ciel
ont été proposées dans les 46 communes du
circuit. 16 séances-rencontres sur 4 départements ont été organisées en partenariat avec
Centre Sciences, CCSTI de la région Centre-Val
de Loire, le Centre national de la recherche
scientifique (CNRS) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
dans le cadre de la COP 21 et des évènements
Science et Société – une initiative du projet
« C’est dans l’Aire, Territoires de la Culture
scientifique ». Des scientifiques du CNRS d’Orléans, des médiateurs de Centre Sciences et
de l’ADEME et d’associations locales se sont
mobilisés pour partager avec le public leur
passion pour la recherche et s’interroger sur
l’impact de l’activité humaine sur notre planète.
Des soirées ayant pour thématique la première guerre mondiale ont été organisées
à Sancerre et Nogent-le-Roi autour du film
Sortez des rangs en présence du réalisateur
Jean-Denis Robert, et de la monteuse Marie
Robert, ainsi que trois comédiens du film.
Des avant-programmes de films d’archives
de Ciclic sont proposés chaque mois en début
de séance aux spectateurs des 46 communes
du circuit. Depuis novembre, le Cinémobile
propose le nouveau rendez-vous avec le court
métrage : Cour(t)s devant.
b. Le jeune public
Au-delà du grand public, le Cinémobile permet aux élèves d’assister à des séances avec
un accompagnement pédagogique dans le
cadre des dispositifs d’éducation à l’image :
École et cinéma (Cher, Eure-et-Loir, Loiret),
Collège au cinéma (Cher, Eure-et-Loir, Indre,
Loir-et-Cher, Loiret) et Lycéens et apprentis
au cinéma (Loiret). Développer la curiosité,
l’ouverture d’esprit et la sensibilité artistique
du jeune public reste la priorité hors et pendant le temps scolaire en dehors des dispositifs d’éducation à l’image.
Ainsi, en fonction de l’actualité cinématographique ou d’une thématique, des séances
spéciales ont été proposées en 2015 pour les
écoles maternelles, primaires, et pour les
collèges. Plusieurs établissements inscrits à
Collège au cinéma dans le Cher ont été sollicités pour des ateliers de bruitage. Des fiches
pédagogiques sont fournies aux enseignants
pour approfondir le travail fait en classe. Les
dossiers pédagogiques et les critiques presse
sont mis en ligne sur le site de Ciclic.
Cinémobile
46
communes
desservies
sur
5
départements
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
FRÉQUENTATION
cinemobile.
ciclic.fr
23 065
SESSIONS
74 868
PAGES VUES
Une tournée d’été a été organisée pour les
accueils de loisirs dans treize villages avec
une programmation éclectique pour chaque
tranche d’âge, de 3 ans jusqu’aux adolescents.
L’offre du Cinémobile à destination du public
n’est pas toujours connue des établissements
scolaires. Un document d’information a ainsi été édité détaillant les actions Cinémobile
pouvant être déployées dans le cadre scolaire.
D. Le renouvellement du parc
Cinémobile
La Région Centre-Val de Loire soutient depuis sa création le Cinémobile et a permis
l’acquisition d’une nouvelle unité de 80 places
acquise fin 2014 pour remplacer le plus ancien
Cinémobile Jacques-Tati. Cet investissement
important témoigne de l’attachement de la
collectivité à la culture pour tous, il affirme
aussi le choix de l’investissement public en
tant qu’outil indispensable d’une politique régionale attentive à l’accès à la culture dans les
territoires ruraux.
Le maintien d’un parc de véhicules performant se poursuit avec la rénovation à l’été 2015
du Cinémobile Yves-Montand avec un nouveau
décor et une salle refaite à neuf pour le plus
grand confort des spectateurs. La rénovation
de ce Cinémobile a été financée par le Centre
national du cinéma et de l’image animée
et l’agence Ciclic pour un montant total de
près de 221 000 euros.
E. Le site Cinémobile
Le site cinemobile.ciclic.fr a connu une
forte progression de sa fréquentation en 2015
(+ 13,5 %), même si son éditorialisation reste à
améliorer. Les internautes y retrouvent le programme ainsi que des informations concernant les films projetés ou les animations. Un
nouveau moteur de recherche plus performant
a été ajouté, permettant à l’utilisateur de trouver plus simplement la programmation autour
de chez lui. En 2015, sa page d’accueil a revêtu
un nouveau design pour s’accorder à la charte
graphique de tous les sites de l’univers Ciclic.
F. Perspectives
1. La politique
d’aide à la création
cinématographique de
Ciclic dont bénéficient
les œuvres est
abondée par la Région
Centre-Val de Loire,
le Centre national du
cinéma et de l’image
animée.
2015 aura été marquée par la rénovation
d’un Cinémobile, attendu depuis plusieurs années, afin de pérenniser cet outil d’aménagement culturel du territoire. La troisième unité
qui a dépassé les 20 ans montre aujourd’hui
des signes de vieillesse et les coûts de maintenance sont en constante augmentation. Son
renouvellement sera nécessaire pour continuer d’assurer un service de qualité auprès de
la population rurale.
D’un point de vue organisationnel, la fusion
de l’équipe gérant le Cinémobile avec celle de
la diffusion culturelle devra permettre de se
consacrer à la remobilisation du réseau d’élus
pour dynamiser l’activité et intensifier les partenariats (municipalités, associations locales,
médiathèques). Un réseau de correspondants
actifs et motivés est indispensable à la fidélisation du public. L’accompagnement sur le
terrain sera renforcé, grâce notamment à des
réunions sur le territoire régional, favorisant
échanges et partages d’expériences entre les
communes. Ce sera de plus l’occasion de développer de nouveaux axes de prospection, par
exemple l’offre en direction du public scolaire
et les projections durant l’été et les vacances.
L’action du Cinémobile sur le territoire régional devra également gagner en lisibilité
pour le grand public. Pour cela, des articles
consacrés à ses communes d’accueil et aux
actions mises en place par les correspondants
viendront enrichir le site cinemobile.ciclic.fr et
compléter sa communication habituelle.
4. Accompagner un
cinéma pluriel
2015 a été signe de renouveau pour le projet de diffusion, et son organisation au sein
de l’agence. Si le début d’année a été marqué
par l’annonce de l’arrêt du Festival du film de
Vendôme, organisé pendant 23 éditions, de
nouvelles initiatives ont jalonné 2015, en particulier avec les projets « CIEL, cinéma indépendant en ligne », et « Cour(t)s devant, formats
courts en avant-séance en région Centre-Val
de Loire ». Le déploiement de ces nouveaux
dispositifs a été particulièrement conséquent
pour l’équipe et les partenaires.
Ce sont également 101 séances qui ont été
organisées, en partenariat avec les acteurs
culturels de la région, et en particulier les
salles de cinéma, pour 5 222 spectateurs qui
ont ainsi pu découvrir 122 œuvres d’un cinéma
d’auteur éclectique, original et ambitieux.
A. Trait d’union entre les œuvres et
les publics
Ciclic a mis en place 79 séances de promotion et d’accompagnement des œuvres
soutenues1. Ces séances partenariales se
répartissent au sein de plusieurs dispositifs,
par exemple Le Mois du film documentaire ou
les Libres courts. Ces projections ont permis
la diffusion de 36 films (13 longs métrages, 13
courts métrages, 10 documentaires) soutenus
et ont réuni 3 505 spectateurs dans la région
en 2015.
49
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Parallèlement à ces séances sur le territoire régional, 41 films soutenus ont fait l’objet d’une diffusion en ligne sur le site CIEL :
30 courts métrages, 11 documentaires dont
deux collections (Le Musée de Poche et L’ABC
d’Albert Jacquard). Huit courts métrages soutenus ont également intégré le catalogue de
Cour(t)s devant.
a. Les longs métrages soutenus en salles
Dix longs métrages soutenus sont sortis
en salles en 2015, ainsi qu’un programme de
courts métrages intégrant un film soutenu
(La Petite Casserole d’Anatole dans Petites
Casseroles). Sur ces dix films, un seul a été
soutenu à la production par Ciclic, les autres à
l’écriture. Concernant les aides à l’écriture, on
compte une majorité de premiers longs (huit)
et deux seconds parmi les sorties 2015.
Ces films ont été exposés en salle avec de
petites combinaisons de copies (de 10 à 120
copies) par des distributeurs indépendants.
Trois films ont dépassé les 100 000 entrées
en France, notamment du fait de la notoriété
de leurs castings et/ou de leurs réalisateurs :
Loin des hommes de David Oelhoffen avec
Viggo Mortensen et Reda Kateb, Le Dernier
coup de marteau, nouveau film d’Alix Delaporte après le succès de Angèle et Tony avec
le même couple Clothilde Hesme et Grégory
Gadebois, et Phantom Boy, film d’animation de
Folimage et des réalisateurs Alain Gagnol et
Jean-Loup Felicioli après Une vie de chat qui
avait été nommé aux Oscars en 2012.
Plusieurs films ont réalisé des résultats
quelque peu décevants, au vu des sélections
en festival et des échos critiques obtenus.
C’est le cas pour Ni le ciel ni la terre, sélectionné à la Semaine de la critique au Festival
de Cannes 2015, qui, malgré la présence de
Jérémy Rénier et une presse unanime, n’a pas
remporté le succès public espéré. C’est aussi
le cas de Phantom Boy, très beau film d’animation, qui est loin derrière les 500 000 entrées du premier opus de ses auteurs Une vie
de chat. L’échec relatif des Révoltés, premier
long métrage du cinéaste orléanais Simon Leclère, sorti pendant l’été est à déplorer également. Petite consolation, ce film réalise, grâce
à l’accompagnement proposé par Ciclic et la
disponibilité du réalisateur, presqu’un tiers de
ses entrées en région Centre-Val de Loire.
50
Ciclic a également poursuivi la production
d’outils éditoriaux, avec des entretiens vidéo,
et en particulier ceux de Thomas Salvador pour
Vincent n’a pas d’écailles ou de Simon Leclère
pour Les Révoltés. A partir de petits modules
vidéo ludiques réalisés par Folimage sur les
coulisses du film Phantom Boy, Ciclic a proposé une version DCP pour les salles de cinéma.
Les longs métrages soutenus ont largement
bénéficié des soutiens de l’Association française des cinémas d’art et d’essai (Vincent n’a
pas d’écailles de Thomas Salvador, Le Dernier
Coup de marteau d’Alix Delaporte, Phantom
Boy d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, À
peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid, Petites
casseroles, programme de courts métrages)
ou du Groupement national des cinémas de
recherche (Gente de bien de Franco Lolli, Ni le
ciel ni la terre de Clément Cogitore) et de leurs
documents d’accompagnement. Aussi, Ciclic a
produit un document papier pour Les Révoltés,
en partenariat avec le distributeur Jour2fête et
la Région Pays de la Loire. La majorité de ces
films a été présentée lors des prévisionnements de l’Association des cinémas du Centre.
Au plan national, la fréquentation a été
plutôt médiocre cette année pour le cinéma
art et essai et les premiers films, en dehors
de quelques succès exceptionnels, tels que
Mustang de Deniz Gamze Ergüven. L’effet de
concentration se fait toujours sentir et se durcit, y compris dans des salles identifiées et
engagées.
b. Une expérience de diffusion sur le web :
WEI or die
Conçue comme un Cluedo des temps modernes, WEI or die, fiction de Simon Bouisson,
place l’internaute dans une position d’enquêteur qui décide du parcours qu’il va emprunter pour tenter d’élucider un meurtre commis
pendant un week-end d’intégration (WEI).
C’est sur ce canevas que le jeune réalisateur
issu de la Femis, construit sa première webfiction interactive, tournée intégralement en
région Centre-Val de Loire, avec le soutien
de Ciclic. Cette plongée individuelle dans une
fiction écrite, laisse l’internaute libre de son «
montage » grâce à différents points de vue (caméras, smartphones...). La diffusion entièrement pensée pour le web a touché plus de 450
000 spectateurs sur la plateforme « Nouvelles
écritures » de France télévisions. Cette expérience a aussi recueilli critiques favorables et
sélections dans plusieurs festivals.
B. Diffuser la diversité de la création
a. Le court métrage en région Centre-Val
de Loire
Le CNC a choisi de lancer une étude sur la
production et la diffusion du court métrage,
confiée à Anne Bennet. Ciclic a été auditionnée et a suivi de près la sortie de ce rapport
en fin d’année 2015 et a pu rejoindre le groupe
de travail initié par le CNC. L’agence est attentive aux enjeux posés sur la diffusion de ces
œuvres de moins d’une heure, à la fois dans
les constats et dans les perspectives et préconisations proposées. L’agence a déployé
Diffusion
culturelle
79
séances de
promotion
de films
soutenus
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
de façon nouvelle et innovante ses actions de
diffusion en faveur du format court, en diversifiant les propositions faites aux acteurs et
spectateurs régionaux et en particulier dans
les salles de cinéma.
Cour(t)s devants
1
1. Visuel de Cour(t)s devant
2. Phantom Boy, long
métrage d’animation
soutenu à l’écriture et au
développement
3. Jérémie Rénier, comédien
principal de Ni le ciel, ni la
terre, premier long métrage
de Clément Cogitore
2
3
À l’automne 2015, Ciclic a initié un nouveau
dispositif Cour(t)s devant et enrichit ainsi les
perspectives de diffusion du court métrage.
Il propose aux salles de cinéma de la région
Centre-Val de Loire un catalogue de contenus
diversifiés destiné à une projection en avantséance.
Par ce nouvel axe de programmation, Ciclic
entend compléter les propositions déjà existantes pour la diffusion du court métrage et
d’étendre le réseau des salles de cinéma partenaires. Complémentaire de Libres courts,
Cour(t)s devant permet aux salles d’établir un
rendez-vous régulier avec le court métrage en
avant-séance et de lui donner une autre visibilité. L’Agence du court métrage a été associée
aux réflexions et à la mise en place du projet,
tant sur des enjeux stratégiques que sur la
phase de sélection, en passant par des questions logistiques. L’expertise de ce partenaire
a permis à Ciclic de bénéficier de conseils
et d’orientations, mais également d’inscrire
cette initiative régionale en prolongement du
Réseau alternatif de diffusion (RADI) initié par
l’Agence du court métrage, dont sept salles
sont adhérentes dans la région.
Le catalogue Cour(t)s devant est dédié à
la diversité du format court et propose des
contenus variés : au-delà des courts métrages
(fictions, animations, documentaires, nouvelles images), le projet offre aux salles des
contenus d’éducation à l’image et des archives
amateurs de la région. Ce catalogue met en
valeur les initiatives régionales, notamment
des films soutenus. Chaque année, une carte
blanche est donnée à un acteur du territoire.
Les échanges avec les différents partenaires
ont fixé des critères de sélection tenant compte
des contraintes des salles quant à la programmation, notamment en matière de durée. Ainsi
le catalogue s’adresse-t-il à tous les publics, y
compris le jeune public, et présente des films
classés selon trois catégories :
• les courts métrages pour la saison 20152016 : 25 films dont 7 fictions, 6 documentaires,
9 animations, 3 films expérimentaux ; dont 11
courts métrages adaptés pour le jeune public
• les archives de cinéma amateur de la région pour un voyage temporel et cinématographique sur le territoire et sur ses habitants, 10
films issus du fonds d’archives amateurs de
Ciclic ont rejoint le catalogue pour la première
saison.
51
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
• Objectif, cinéma ! À travers douze vidéos
éducatives et ludiques, il s’agit de proposer
une manière d’appréhender les films différemment, de décrypter les images, mais également de faire son propre cinéma. Pour cette
première saison, Ciclic a souhaité engager une
démarche partenariale avec d’autres régions
portant des projets similaires.
Pour la mise en place du dispositif à l’échelle
régionale, un partenariat est développé avec
l’Association des cinémas du Centre. Concertée sur des aspects de programmation, de
production de contenu, l’association a relayé
cette proposition et facilite la transmission des
informations auprès du réseau de salles, notamment à l’occasion d’un prévisionnement.
Les aspects logistiques de Cour(t)s devant facilitent l’engagement des salles, leur
offrant une grande souplesse d’utilisation.
L’abonnement à Cour(t)s devant donne accès
à l’ensemble du catalogue sans limitation de
diffusion pour une saison. Un formulaire d’adhésion en ligne est accessible sur le site internet de Ciclic. Tous les films sont disponibles
sur support DCP pour les salles de cinéma via
un disque dur mis à disposition pendant un an.
Les droits des 25 courts métrages sont acquis pour un an pour une diffusion en avant
programme. L’Agence du court métrage coordonne les aspects administratifs et techniques
relatifs aux achats de droits et aux contrats
passés avec les ayants droits et perçoit pour
cela une commission.
On remarque une grande diversité parmi
les salles engagées : deux circuits itinérants,
cinq mono-écrans, trois salles Art et essai de
centre-ville, une association de spectateurs
et trois salles déjà adhérentes au RADI, soit
douze salles adhérentes pour la saison 20152016 (Annexes, p. 91).
Les premiers mois de programmation des
salles, suite au lancement le 1er octobre, permettent d’ores et déjà de formuler des premières tendances. Les différents contenus
sont appréciés et trouvent leurs places sur les
écrans. De même, les conseils en programmation sont des publications bien suivies et cet
outil aide les cinémas dans leurs sélections.
Libres Courts
52
Cette année offre un bilan assez variable
selon les salles concernant ces séances de
courts métrages en salles de cinéma, les rendez-vous Libres-courts. 28 séances ont été
organisées en 2015 et ont permis la diffusion
de 39 films courts, dont 7 films soutenus. Ces
séances ont réuni 866 spectateurs. Certaines
de ces séances affichent des difficultés à mobiliser le public dans les salles participantes.
Il est parfois difficile pour les salles d’intégrer
ces rendez-vous dans leur programmation et
de les rendre visibles pour leurs spectateurs.
À l’inverse, d’autres séances Libres courts bénéficient d’une bien meilleure fréquentation
et d’une implication plus grande et structurée
des partenaires. Ces Libres courts ont souvent
davantage un caractère original et évènementiel et impliquent parfois des acteurs culturels
locaux qui favorisent le croisement des publics, comme des associations de cinéphiles
ou des centres sociaux.
• Libres courts : aux frontières du réel
Le rendez-vous de printemps, regroupant
huit salles partenaires, s’est constitué de six
films (dont deux soutenus) autour des thèmes
de l’étrange et, du fantastique. Onze séances
ont eu lieu, avec l’ajout d’une commune supplémentaire pour le Cinémobile, et la participation exceptionnelle du Ciné-centre et
de l’association drouaise Fenêtre sur films.
Toutes les séances ont été accompagnées par
des réalisateurs ou animées par Ciclic.
• Le Court s’anime #12
Neuf salles ont participé cette année au
Court s’anime, deuxième rendez-vous Libres
courts en circulation sur le territoire régional,
donnant lieu à onze séances. Le programme
constitué lors d’un atelier de programmation
avec les salles a permis une sélection de huit
courts métrages, dont trois soutenus, pour
un panorama de l’animation internationale.
La fréquentation a sensiblement baissé pour
cette programmation avec 306 spectateurs par
rapport à 2014 (374 entrées).
• Les autres Libres courts
À Tours, d’autres séances se sont tenues
en partenariat avec Libres courts : regards
croisés s’est déroulé aux cinémas Studio lors
du ciné p’tit déj du festival Désir…désirs dont
Ciclic est partenaire depuis plusieurs années.
Six courts métrages français et européens ont
constitué ce programme, en présence du réalisateur Uriel Jaouen Zrehen. Quatre-vingthuit spectateurs ont pu y voter pour leur court
préféré : c’est le film de Yann Le Quellec Je
sens le beat qui monte en moi qui l’a remporté. Libres courts : de l’écrit à l’écran, en partenariat avec le collectif La Claque. La lecture
de quatre scénarios suivie de la projection des
films par leurs réalisateurs, tous résidant et
travaillant en Centre-Val de Loire, ont constitué cette séance. Celle-ci, première du genre,
a été un succès avec cent-vingt spectateurs.
Au cinéma Les Carmes d’Orléans, le Libres
courts les lycéens présentent : ce programme
de cinq courts métrages, présenté devant 53
spectateurs, est né d’un travail de programmation et de réflexion autour de l’archive au
cinéma avec les élèves du lycée Saint-Paul
Bourdon Blanc.
Diffusion
culturelle
12
salles
adhérentes
à Cour(t)s
devant
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
À Bourges, invitation au voyage entre littérature et cinéma, le Libres courts : Hitch Hike a
donné lieu à une séance avec l’artiste Valérie
Mréjen comprenant la lecture de la nouvelle
inédite Autofiction et la diffusion d’un programme de courts métrages sur le thème du
roadmovie, devant soixante-deux spectateurs
Enfin, à Blois les deux projections du Libres
courts : les Rendez-vous de l’Histoire ont réuni 51 spectateurs pour un programme de sept
courts métrages européens, élaboré à partir
du thème de la 18e édition Les Empires.
• Le court métrage en dehors des salles de
cinéma
1
1. La Petite Casserole
d’Anatole d’Éric Montchaud
réalisé à Ciclic Animation
2. Programme pour les
séances de Libres Courts :
aux frontières du réel
3. Valérie Mréjen, auteure
de la série Hitch Hike
Libres Courts : aux frontières du réel
Séance de courts métrages suivie d’une rencontre
LE BLANC, vendredi 29 mai, 21h, Studio République
un partenariat
2
Studio République
L’agence organise des séances de courts
métrages avec différentes structures partenaires. Un nouveau partenariat avec le festival
Mauvais genre de Tours a vu le jour avec un
programme de cinéma d’animation à destination de collégiens. Ciclic a participé également
à l’édition 2015 de Gare à la Rochette, organisée par Figures Libres, avec un programme de
courts métrages pour les tout-petits.
Ces onze séances (dont le festival Regards
d’ailleurs de Dreux) prennent place au sein
d’un évènement particulier (du type festival)
et affichent un beau succès public avec 1 615
spectateurs et une moyenne exceptionnelle de
146 spectateurs par séance.
b. Le Mois du film documentaire
Le Mois du film documentaire met chaque
année en avant le documentaire de création
tout au long du mois de novembre. En région
Centre Val-de Loire, 42 villes et 50 structures
ont participé à cette édition 2015 pour 98
séances (soit une légère baisse par rapport à
2014 avec 105 séances) avec 80 films diffusés et
31 rencontres avec des réalisateurs.
Tous les départements participent à l’opération mais de manière inégale. Les départements du Loiret (28 séances) et du Loir-etCher (24 séances) montrent une vitalité qui
s’explique par une implantation ancienne et
structurée du Mois du film documentaire, par
une mise en réseau des structures à l’échelle
locale (Orléans et Montargis) et par un engagement départemental (Loir-et-Cher) en partenariat avec Ciclic.
3
Ciclic est le référent de l’opération à l’échelon régional et est à ce titre l’interlocuteur
d’Images en bibliothèques. L’agence anime
le réseau des structures participantes en région lors de deux rendez-vous annuels. Ciclic
concocte des propositions de programmations
et organise des séances en partenariat avec
des bibliothèques, des salles de cinéma, soit
25 séances dans 23 communes qui ont réuni
580 spectateurs.
53
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
FRÉQUENTATION
ciel.ciclic.fr
c. Coopération territoriale et partenariats
Ciclic intervient sur l’ensemble du territoire régional, même si l’agence a créé des
liens privilégiés avec certains territoires ou
communes. C’est particulièrement le cas à
Dreux où un Contrat local d’initiative cinématographique (CLIC) existe depuis plus d’une
dizaine d’années. Dans ce cadre, les actions
partenariales sont basées sur deux axes principaux : la saison Ciné-Clic et le festival Regards d’ailleurs. En 2015, et pour la première
fois, la programmation Ciné-Clic a intégré un
rendez-vous Libres courts en participant à la
circulation du programme Libres courts : aux
frontières du réel qui a réuni 21 personnes, soit
une fréquentation modeste au vu des autres
séances du Ciné-Clic, certainement due à l’absence d’une communication spécifique.
Pour sa 13e édition, le festival Regards d’ailleurs avait pour thème Filmer l’Australie et la
Nouvelle-Zélande. La fréquentation est notablement en hausse avec 8 327 spectateurs
dont 2 623 scolaires (contre 5 570 spectateurs
dont 1 290 scolaires pour la Suisse en 2014). Le
fait de pouvoir appuyer la programmation sur
l’enseignement d’une langue étrangère étudiée participe à une plus grande appropriation
des propositions par les professeurs.
Ciclic a constitué, en concertation avec le
délégué général du festival, un programme
original de cinq courts métrages d’animation
australiens, intitulé Petits Australiens, et destiné aux élèves des écoles élémentaires de
Dreux et son agglomération. Sept séances ont
été organisées pour 965 écoliers.
Depuis 2010, Ciclic est aussi engagé auprès de l’association Fenêtre sur films sur
les enjeux de communication avec une part
opérationnelle importante. Au fil des années,
l’intérêt de concevoir les supports de communication du festival s’est affaibli, en raison de l’autonomie de Fenêtre sur films pour
l’organisation et la programmation de la manifestation, et de la lourdeur de cette charge
de travail pour Ciclic. 2015 a été l’occasion de
réflexions et d’échanges à ce sujet entre Ciclic
et l’association pour imaginer une nouvelle
organisation qui s’avèrera plus pertinente.
Ces deux actions portées par l’association
Fenêtre sur films ont un bilan globalement positif, notamment en termes de fréquentation et
de qualité du projet artistique. Au-delà de ces
importants dispositifs locaux, il demeure difficile de réunir les partenaires pour réfléchir à
d’autres axes ou projets au sein du CLIC.
C. Cinéma en ligne : le numérique
au service de la diffusion culturelle
Alors que la durée d’exposition des films se
réduit, en salles ou à la télévision, Ciclic souhaite utiliser les différents moyens à sa disposition aujourd’hui pour permettre aux spectateurs de découvrir des œuvres singulières,
innovantes et trop rares. Ciclic complète et
renforce ainsi son travail en faveur de la diffusion cinématographique sur son territoire, en
profitant de la fenêtre de diffusion d’internet et
de l’écran numérique.
CIEL est un projet éditorial sur le web dont
l’objectif est de développer la diffusion cinématographique sur tous les écrans, à travers
une sélection thématique et augmentée de
courts métrages et de documentaires, quelquefois soutenus. Le choix s’est porté vers une
diffusion événementielle, afin de bénéficier
d’un effet de rareté auprès des internautes, se
distinguant ainsi des plateformes de VoD, qui
offrent un catalogue de films plus importants
avec un accès payant la plupart du temps.
Les publics visés sont diversifiés : prioritairement le public et les habitants régionaux ; mais aussi plus largement, au vu des
caractéristiques des pratiques liées au web,
le public cinéphile et curieux ; enfin un public professionnel régional (programmateurs,
responsables de salles, de lieux de diffusion,
animateurs…) afin de les inciter à connaître,
relayer, voire programmer des formes courtes et
documentaires…
En 2015, Ciclic améliore son exposition en
concevant un site dédié au sein de son écosystème web : ciel.ciclic.fr offrant une meilleure
visibilité au projet et lui permettant des développements futurs. En fonction de la théma-
LE MOIS DU FILM DOCUMENTAIRE EN SALLE DE CINÉMA
Lors de cette édition 2015, Ciclic a renforcé son action en direction des salles de cinéma, en
proposant l’accompagnement pour deux documentaires sortis en salles : Howard Zinn, une
histoire populaire américaine d’Olivier Azam et Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel
Périot. Ce dernier, présenté en prévisionnement et sorti courant octobre, a retenu l’attention
des programmateurs. Il a fait l’objet de quatre séances rencontres avec le critique Arnaud
Hée, également programmateur pour le festival du Cinéma du réel. Ces séances révèlent une
fréquentation plutôt intéressante et ont bénéficié d’un retour favorable des salles.
54
10 207
SESSIONS
21 053
PAGES VUES
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
tique trimestrielle, Ciclic s’emploie à établir
une programmation diversifiée et cohérente,
laquelle a permis la diffusion de 41 films soutenus sur les 55 programmés (75% de la programmation). Ciclic a établi une grille tarifaire
et rémunère les droits de diffusion des films
auprès de leurs ayants-droit, sur des périmètres bien définis (durée, périmètre de diffusion...).
Pour la promotion de CIEL#3 spécial cinéma
d’animation, une carte blanche à Paul Cabon
C’est quoi l’animation ? a été un vrai succès,
car le film a bénéficié d’une grande visibilité
avec 7 173 vues et d’une sélection au Festival
de Bruz. Une campagne Facebook d’une semaine a également porté ses fruits apportant
une visibilité à cette thématique.
1
1. Entretien avec Thomas
Salvador pour le premier
numéro de CIEL.
2. Affiche du 13e festival
Regards d’ailleurs de Dreux
3. C’est quoi l’animation ?
de Paul Cabon pour le
deuxième numéro de CIEL
Plusieurs pistes pour améliorer l’identification du projet et son référencement sont
mises en place avec une meilleure animation
éditoriale, l’ajout régulier de contenus nouveaux, une rédaction qui favorise le référencement, ou avec la création d’une communication papier qui permettra une imprégnation
sur le territoire. Il est également nécessaire
de développer les partenariats et le relais via
des sites, blogs, groupes Facebook... C’est un
axe de travail à développer ainsi que la mise
en place d’objectifs chiffrés en se référant à
d’autres sites aux contenus comparables.
D. Perspectives
2
3
À l’heure de l’omniprésence des écrans, de
la logique de concentration des offres et, par
conséquent des évolutions dans les pratiques
des spectateurs – qui sont depuis plusieurs
années au cœur de ses réflexions professionnelles et sociétales – il est plus que jamais nécessaire pour Ciclic de réaffirmer une politique
publique en faveur de l’accompagnement des
publics, tant dans la diversité de l’offre qui leur
est proposée que dans l’accessibilité de celleci. Les principes d’une politique régionale
en faveur de la diffusion cinématographique
doivent être : accessibilité, démocratisation
et diversité culturelles, et élargissement des
publics. Il s’agit pour Ciclic de garantir des
espaces pour la diversité culturelle et cinématographique, à travers la promotion d’un
cinéma art et essai, ou cinéma d’auteur (défendu au titre de la politique régionale de soutien à la création, en partenariat avec le CNC) ;
de préserver et développer un aménagement
culturel du territoire régional dans le champ
du cinéma et ainsi participer à la recherche de
nouveaux publics ; de concevoir une formation
des regards des spectateurs, en particulier
des plus jeunes, en favorisant la rencontre artistique.
Aujourd’hui,
Ciclic
souhaite
poursuivre
55
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
ces engagements et assurer un plus grand
rayonnement aux actions portées auprès des
publics et des territoires, en unissant les
moyens des pôles exploitation et diffusion.
Il s’agit ainsi pour Ciclic d’accroître la cohérence dans l’organisation de ses missions et
de leur assurer davantage de visibilité auprès
des professionnels et des publics. Un des enjeux de l’agence est de cultiver et développer
la relation aux territoires et à leurs acteurs.
Certaines actions permettent déjà à Ciclic de
constituer et d’animer plusieurs réseaux d’acteurs de la diffusion et de l’action culturelle
(salles, bibliothèques…). Il conviendra de penser aux croisements au sein de ces réseaux et
de les animer avec une vision plus globale et
dynamique.
Si l’ensemble des missions des deux pôles
se trouve conforté, le rapprochement produira des déplacements progressifs et aura
des incidences sur l’organisation générale
du pôle unifié. Il s’agit également de donner
une nouvelle dynamique de travail en équipe
aux agents. Ces aménagements concerneront
donc non seulement les missions de programmation afin de tisser des liens plus nets entre
programmation du Cinémobile, promotion
des films soutenus et dispositifs de diffusion
culturelle. Il s’agira aussi d’organiser la collaboration avec les autres pôles pour la mise
en place des actions d’éducation à l’image ou
en direction des publics jeunes. Sans oublier
les enjeux autour de l’animation et le maillage
territorial qui permettront de renforcer les dynamiques de réseaux et consolider les partenariats avec des projets anticipés et concertés.
56
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Éveiller les regards
L’agence développe des actions d’éducation
artistique et culturelle sur le territoire régional. Jusqu’à présent dédié aux images, le périmètre d’intervention de Ciclic s’est étendu
au livre et à la littérature, notamment à travers Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui, nouveau dispositif de sensibilisation
à la littérature contemporaine lancé en septembre 2015.
D
ans un contexte qui a changé, il convient
ainsi de réinterroger les dispositifs coordonnés
et d’explorer de nouveaux territoires. L’omniprésence des écrans, la violence des images
symboliques et réelles sont depuis plusieurs
années au cœur de nombreux débats dans
notre société qui connaît en parallèle de profondes réformes territoriales et budgétaires.
Il est ainsi plus que jamais nécessaire pour
l’agence de réaffirmer une politique publique
en faveur de l’accompagnement des regards
et d’engager Ciclic dans un nouveau mouvement.
Le socle fondamental des interventions de
l’agence demeure et doit être réaffirmé. Le
croisement des rencontres avec les artistes,
de l’expérience des dispositifs coordonnés
comme de la qualité des éditions pédagogiques constitue la base de nos interventions
en faveur de l’accompagnement des publics.
Il est aujourd’hui important de pousser plus
avant les pratiques de médiation et de sensibilisation culturelle grâce au développement de
nouveaux services.
L’objectif est triple : démocratisation culturelle, élargissement des publics et diversification des formes culturelles d’éducation à
l’image.
Il s’agit ainsi de :
• qualifier une action à la fois culturelle et
pédagogique autour des écrans,
• accroître la base des publics bénéficiaires
des actions tout en la diversifiant (écoliers, familles, amateurs d’images…),
• articuler des actions « physiques » et numériques. Ces dernières ne constituent pas
des suppléments d’âme à nos autres actions
mais bel et bien de nouvelles formes de médiations culturelles à part entière,
Atelier de création audiovisuelle : technique d’incrustation avec un fond vert
• rendre plus lisible l’offre culturelle et artistique du pôle.
Dans cette perspective, de nouveaux projets
majeurs ont marqué l’année :
Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui, un dispositif d’éducation artistique
et culturelle à la littérature contemporaine initié à la rentrée scolaire 2015. Axée sur une approche sensible et critique du texte, le plaisir
de la lecture et l’expérimentation, cette opération unique en France permet aux lycéens et
aux apprentis de découvrir la littérature d’aujourd’hui grâce à un corpus d’œuvres de qualité accessible au plus grand nombre et à des
57
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
rencontres avec des auteurs et professionnels
du livre.
Des Regards, des images, un nouveau programme d’actions culturelles et artistiques
(séances-rencontres et ateliers) en direction
des enfants et des adolescents a été lancé à
l’automne 2015. Accessible sur l’ensemble
de la région, cette offre culturelle permet la
rencontre des publics et des artistes à travers
les enjeux des pratiques des écrans. Le programme propose différentes formes d’action,
de la séance de découverte au parcours de réalisation.
Inaugurée fin 2014, Upopi, l’Université populaire des images a été déployée sur une
année complète. À la fois un webmagazine et
une plateforme pédagogique unique, Upopi
offre aux usagers la possibilité de découvrir de
manière sensible les images et d’aller plus en
profondeur au travers de contenus diversifiés.
L’année a été marquée par la 20e édition
de Lycéens et apprentis au cinéma et la réforme de Passeurs d’images, dont l’agence
assure la coordination régionale. L’édition
et la recherche pédagogique n’ont cessé de
se développer afin de qualifier les opérations
coordonnées et répondre aux besoins d’accompagnement et de formation.
Ces différents projets se sont articulés à une
nouvelle organisation générale du pôle éducation pour répondre au mieux aux enjeux et
objectifs.
donnant la capacité de cerner les enjeux d’un
film. Elle a concerné en 2014-2015 plus de 14
800 élèves, soit plus de 14 % des lycéens et
apprentis de la région (la moyenne nationale
étant de 10 %) et a généré plus de 36 000 entrées en salle de cinéma.
a. La programmation
À la faveur d’une traversée de l’histoire du
cinéma, de ses origines à nos jours et d’une
exploration de la diversité des formes cinématographiques - du road-movie au film policier en passant par le thriller -, les élèves
ont découvert des cinéastes aussi importants
qu’Arthur Penn (Bonnie & Clyde), Fritz Lang
(M le maudit) ou encore Pierre Étaix (En pleine
forme), aux côtés de la jeune création contemporaine, comme Yann Le Quellec (Je sens le
beat qui monte en moi). En plus des deux longs
métrages choisis parmi une liste nationale, un
programme de courts métrages a été composé par un comité de sélection régional. Il a été
coproduit avec les coordinations des régions
Auvergne et Pays de la Loire.
Dans la continuité des précédents programmes sur le fantastique, le documentaire,
la comédie et le cinéma d’animation, cette sélection de courts métrages est axée cette année sur le son au cinéma. En examinant ainsi
chaque année un enjeu cinématographique
majeur, les formations spécifiques proposées
entendent pallier le manque de formation
initiale des enseignants en matière d’image
animée.
b. La formation
1. Accompagner les
regards
La nécessité d’accompagner les regards, en
particulier des plus jeunes, s’inscrit comme
une perspective fondamentale pour notre société. L’action publique en matière d’éducation artistique fonde une réponse importante
à ces enjeux. Au travers de ses actions, Ciclic
forme un véritable laboratoire pédagogique
et compte parmi les acteurs nationaux incontournables en matière d’éducation artistique
et culturelle.
A. Lycéens et apprentis au cinéma
58
Coordonnée par Ciclic, cette opération
d’éducation artistique au cinéma propose
aux élèves de se rendre au cinéma trois fois
dans l’année, au rythme d’une projection par
trimestre. L’objectif est de former des spectateurs curieux et critiques, en faisant découvrir
aux élèves des œuvres marquantes et en leur
56% des enseignants inscrits se rendent au
moins à une formation sur les seize organisées, soit une hausse de 10 points par rapport
à l’édition précédente. En 2014-2015, le Rectorat a attribué des ordres de mission sans frais
aux enseignants de tous les départements.
Cette mesure a non seulement consolidé l’organisation des formations mais a aussi permis
d’augmenter le nombre d’enseignants formés.
Les enseignants continuent de faire part
de leur difficulté à participer aux formations
non inscrites au Plan académique de formation. Pour contrer ce problème, Ciclic poursuit
le développement des outils de formation en
ligne, mais les enseignants jugent irremplaçables les rencontres directes avec des professionnels du cinéma. En 2014-2015, Ciclic a
de nouveau offert des prévisionnements pour
deux des trois longs métrages, afin que tous
les enseignants puissent voir les films en salle
avant d’y emmener leurs élèves. Ajoutons
également que, lors des formations autour du
programme Sur écoute, des ateliers de bruitage et des interventions sur l’histoire du son
au cinéma ont été proposés, en complément
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Eure-et-Loir
15 établissements
2 145 élèves
Dreux
Loiret
30 établissements
4 011 élèves
Chartres
Nogent-le-Rotrou
Pithiviers
Loir-et-Cher
9 établissements
1 145 élèves
Beaune-la-Rolande
Bellegarde
Châteaudun
Orléans
Beaugency
Vendôme
Montoire/le Loir
Gien
Blois
Château-Renault
Tours
Amboise
Romorantin-Lanthenay
Vierzon
St-Aignan
Chinon
Loches St-Cyran-du-Jambot
Bourges
Verneuil/Indre
Issoudun
Indre-et-Loire
35 établissements
4 970 élèves
0
20
Montargis
Le Subdray
Châteauroux
St-Amand-Montrond
Le Blanc
40 Km
Argenton/Creuse
Source : Ciclic
Cher
La Châtre
15 établissements
1 685 élèves
Indre
9 établissements
850 élèves
Lycéens et apprentis
au cinéma
en région Centre-Val de Loire
2014-2015
113 établissements
14 806 élèves
Nombre d’élèves concernés
50
500
1 500
3 000
100
Salle partenaire
Réseau itinérant Cinémobile & Ciné Off
Action complémentaire
59
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
de la publication d’une frise chronologique en
ligne dédiée à cette question.
c. Les actions
Grâce à la prise en charge financière des
actions complémentaires par Ciclic, 35 ateliers ont été ouverts en 2014-2015 : intervention
théorique, atelier de réalisation de vues Lumière, initiation à l’animation, rencontre avec
un réalisateur, atelier d’écriture critique.
La programmation de cette 20e édition s’est
accompagnée d’ateliers pratiques : sonorisation d’une séquence en lien avec le thème de
l’année, réalisation de films suédés ou encore
intervention théorique sur Bonnie & Clyde.
Ciclic mène un travail d’édition spécifique :
fabrication de copies numériques, édition
d’une fiche élève et d’un livret enseignant
sur support papier et numérique, conception
d’un DVD utilisable en classe. Ciclic joue par
ailleurs un rôle important au plan national, en
participant à l’instance nationale de concertation et au groupe “outils” de Lycéens et apprentis au cinéma.
d. Les chiffres clés de la rentrée 2015-2016
À la rentrée 2015, le nombre de bénéficiaires
atteint un record historique : 116 établissements, 15 100 élèves, 590 enseignants et 29
salles de cinéma. Le signe d’un projet qui se
qualifie avec le temps et qui ne cesse de s’ouvrir à de nouveaux publics. Une progression
qui rapproche le dispositif encore un peu plus
près de sa vocation première : favoriser sur
l’ensemble du territoire l’accès du plus grand
nombre d’élèves à la culture cinématographique. Implantée dans les six départements
de la région, l’opération est désormais présente dans toutes les communes dotées d’un
lycée et d’une salle de cinéma, à l’exception
d’Issoudun. C’est plus encore la diversité des
établissements engagés - via la collaboration
fructueuse avec l’enseignement agricole et les
CFA (centres de formation des apprentis) - qui
fait la réussite du projet. 38 lycées d’enseignement général, 34 lycées d’enseignement
professionnel, 21 lycées polyvalents, 13 lycées
d’enseignement agricole, 9 centres de formation d’apprentis et 1 établissement régional
d’enseignement adapté sont ainsi mobilisés
par l’opération.
e. Perspectives
Dans le prolongement des collaborations
initiées depuis 2014-2015, le prochain programme de courts métrages pourrait être
élaboré avec le concours de différentes coordinations Lycéens et apprentis au cinéma.
Ces partenariats permettront de mutualiser,
au-delà de la programmation, la conception
des accompagnements (documents, formations, actions) et de poursuivre la réflexion autour d’outils pédagogiques innovants.
La mise en place du dispositif de sensibilisation à la pratique artistique Des regards,
des images s’accompagnera d’une refonte des
propositions d’actions complémentaires de
Lycéens et apprentis au cinéma. Il s’agira de
clarifier et de simplifier l’offre dans l’optique
ACTIONS SPÉCIALES DE LA 20E ÉDITION
> Le 30 septembre, dans l’hémicycle du Conseil régional, une conférence animée par Carole
Desbarats et intitulée L’éducation artistique et les émotions démocratiques a été proposée à
l’ensemble des enseignants, pour marquer l’ouverture de la 20e édition.
> Deux ateliers, Rosebud et 17 mètres de pellicule, ont été soumis aux classes volontaires, l’un
lié au numérique, l’autre à l’argentique. L’occasion de prendre la mesure des récentes évolutions
techniques et d’apprécier la singularité des gestes de création qui les accompagnent.
> Rosebud, œuvre participative sur les images qui nous animent.
Rosebud est un jeu en ligne qui propose à tous les amateurs d’images (élèves et enseignants en
priorité) de réfléchir à leur cinéphilie et aux images associées. Pour cela, un parcours en cinq
questions a été imaginé, dans l’esprit du questionnaire de Proust associant réflexion cinéphilique
et production d’images via les outils contemporains. Plus d’une centaine d’élèves s’est ainsi
prêtée au jeu et a fouillé sa mémoire à la recherche de souvenirs ou d’émotions de cinéma.
60
> 17 mètres de pellicule, du cinéma sans caméra.
Ciclic et l’association L’Esprit de la ruche ont offert aux classes de réaliser un film sans caméra
en participant à un atelier de dessin et de grattage sur pellicule. Une expérience qui montre que
le cinéma peut relever d’une pratique ludique et artistique proche des arts plastiques, qui ne
nécessite ni équipe de tournage ni moyens exorbitants. C’est le film Vertigo d’Alfred Hitchcock
au programme en 2005-2006 qui a servi de matière première à cet atelier (156 élèves de 9
établissements en ont été les bénéficiaires).
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
d’augmenter le nombre d’élèves et d’enseignants bénéficiaires.
B. Collège au cinéma dans le Cher
Collège au cinéma propose aux élèves, de la
classe de sixième à celle de troisième, de découvrir des œuvres cinématographiques lors
de projections organisées spécialement à leur
intention dans les salles de cinéma et de se
constituer ainsi, grâce au travail pédagogique
d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, les bases
d’une culture cinématographique.
1
1. Atelier Passeurs
d’images : initiation au
cinéma d’animation à
Saint-Florent-sur-Cher
(18)
2. Affiche pour Lycéens et
apprentis au cinéma
3. Initiation au montage
lors d’un atelier de
MashUp avec des élèves
de CM1 et CM2 de l’école
primaire de Crouy-surCosson (41)
2
Ciclic coordonne depuis 2006 le dispositif
dans le département du Cher en collaboration
avec la Direction des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN). Ciclic
se charge notamment des aspects techniques
et logistiques, de la circulation des copies
de films avec le CNC, les distributeurs et les
salles du département. La coordination Éducation nationale prend en charge l’organisation de prévisionnements. Elle propose des
animations pédagogiques autour de l’analyse
filmique assurées par des professeurs des
options cinéma et audiovisuel des lycées du
département.
Pour cette année, les effectifs sont en
hausse de 33% (1 589 élèves, 16 établissements) par rapport à une édition précédente
particulièrement faible (1 200 élèves). La situation reste cependant inquiétante puisqu’en six
années scolaires le nombre d’élèves inscrits a
diminué de 55%, passant de 3 600 inscrits en
2009-2010 à 1 589 en 2015-2016. Il faut rappeler qu’en raison de restrictions budgétaires,
le Conseil départemental ne participe plus
au financement de l’opération depuis 2010.
La collectivité prenait auparavant en charge
l’intégralité du coût des entrées pour tous les
collégiens inscrits, ainsi que le coût des transports et une partie du coût des ateliers d’initiation au cinéma d’animation.
Une collaboration de qualité avec les salles
de cinéma partenaires n’empêche pas une
faible participation des équipes enseignantes
aux préprojections et aux formations. En effet,
ces propositions ne sont malheureusement
pas inscrites dans les plans de formation et se
déroulent le mercredi après-midi sur le temps
libre des enseignants.
3
Une journée de lancement de l’opération
à destination des enseignants du Cher a été
organisée à la rentrée. Elle a permis aux différents acteurs de présenter le dispositif
ainsi que le contenu pédagogique de l’année
(programmation, ateliers, animations…). Les
enseignants ont également bénéficié de deux
temps de formations en rapport avec les films
au programme.
61
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
En 2014-2015, Ciclic a proposé aux collèges
du Cher inscrits de participer à des ateliers
d’initiation à la sonorisation (4 interventions,
3 établissements, 80 élèves). Les ateliers de
sensibilisation sont reconduits en 2015-2016.
C. Lycéens, apprentis, livres et
auteurs d’aujourd’hui
À la rentrée 2015, Ciclic a initié une action de
sensibilisation à la littérature contemporaine.
L’écrit au sens large, la richesse des liens
qu’entretient la littérature avec l’image et
l’oralité, sont mis à l’honneur avec le roman,
la bande dessinée et la poésie. Ce dispositif
s’adresse aux apprentis et élèves de seconde,
première, terminale et BTS des lycées privés
et publics, d’enseignement général, professionnel, agricole et repose sur l’engagement
d’enseignants volontaires. Celui-ci est détaillé
dans le « Faits marquants » n°2, page 8.
D. Des regards, des images
Ciclic a mené une importante réflexion
concernant sa politique dédiée à la pratique
artistique et aux dispositifs existants. L’expérience toujours accrue de Ciclic dans son
accompagnement pédagogique et artistique a
permis l’élaboration d’un programme éducatif.
L’agence donne ainsi une nouvelle impulsion à
son engagement pour une sensibilisation aux
images ouverte à tous, en proposant Des regards, des images. Inspiré d’un modèle initié
par l’ACAP, Pôle Image Picardie, Des regards,
des images est un programme d’actions culturelles et artistiques en direction des enfants et
des adolescents.
a. Un nouveau programme de sensibilisation aux images
Accessible sur l’ensemble du territoire régional, cette offre culturelle permet la rencontre des publics et des artistes à travers les
enjeux des pratiques des écrans.
Celle-ci s’articule autour de trois objectifs :
découvrir, expérimenter et comprendre.
62
• Découvrir :
- rencontrer des professionnels de l’image
et découvrir leurs univers et parcours personnels,
- développer une curiosité culturelle et artistique.
• Expérimenter :
- favoriser, par la pratique, la découverte du
processus de création,
- développer une expression et un imaginaire personnels.
• Comprendre :
- porter un regard aiguisé et réfléchi sur les
images,
- encourager un point de vue critique et distancié.
Sous forme d’ateliers, ces actions sont organisées à la demande d’un établissement
(scolaire ou d’une structure sociale, culturelle ou éducative). Il choisit un thème dans
la programmation (deux axes : sensibiliser et
pratiquer) sur lequel il souhaite travailler et le
volume horaire correspondant. Les différentes
propositions sont autonomes et peuvent également se compléter pour constituer des parcours pédagogiques.
Ces projets peuvent s’articuler aux dispositifs École et cinéma, Collège au cinéma, Lycéens et apprentis au cinéma, enseignements
et ateliers artistiques, Passeurs d’images...
Avec Des regards, des images, l’agence affirme ici le caractère vivifiant de la transmission en plaçant l’artiste au cœur d’une démarche qui sera la première étape vers une
autonomie du regard, face à l’omniprésence
des images.
b. Une offre culturelle élargie pour des publics et territoires diversifiés
Le programme a pour ambition de diversifier les bénéficiaires, tout en pensant une
meilleure territorialisation des actions portées. L’autre enjeu est d’améliorer la visibilité
des actions développées par Ciclic en matière
d’éducation à l’image.
Ce programme propose des actions issues
d’expérimentations menées au cours des divers partenariats de Ciclic, à la fois sur le
temps scolaire et en dehors du temps scolaire. Ainsi, Des regards, des images porte
des approches éprouvées, en dialogue avec le
réseau professionnel et artistique de l’agence,
dont l’intérêt et la qualité pédagogique sont
confirmés. Dès lors, les outils de communication s’attachent davantage à valoriser les
pratiques actuelles et innovantes en matière
de transmission et contribuent à rendre cette
offre plus attractive.
Ciclic voit ainsi émerger de nouvelles sollicitations de porteurs de projets sur le territoire.
À titre d’exemple, des communautés de communes ont souhaité développer des actions à
travers les PACT - Projets artistiques et culturels de territoire.
Lancées à l’automne 2015, les actions auront
lieu entre janvier et avril 2016. Les premières
inscriptions laissent déjà entrevoir une grande
diversité des structures (écoles, bibliothèques/
médiathèques, points information jeunesse…)
et des territoires (Cher, Indre et Eure-et-Loir).
Cette nouvelle proposition affirme la position de l’agence en matière d’aménagement
culturel du territoire régional.
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
2. Pratiques et
enseignements
artistiques
Ateliers de
pratiques
50
films réalisés
Ciclic développe et coordonne de nombreux
ateliers de pratiques artistiques sur l’ensemble du territoire régional. De l’école au
lycée, l’agence fait le lien entre les artistes
associés et les équipes pédagogiques des
établissements scolaires (expertise artistique
et pédagogique, dossiers administratifs, recherche d’intervenants...).
A. Pratiques artistiques en milieu
scolaire
a. Les chiffres-clés
Au titre de l’année scolaire 2014-2015, Ciclic a
coordonné 30 projets de pratiques artistiques.
Ces projets ont été mis en œuvre dans le cadre
de différents dispositifs : option de spécialité
cinéma-audiovisuel (4), option facultative (17),
enseignement d’exploration (2), atelier artistique (5), projet de classe (2). 17 d’entre eux ont
été réalisés avec le soutien de l’opération Aux
Arts, Lycéens et Apprentis !, coordonnée par le
Conseil régional.
Ces projets ont donné lieu à la réalisation
de 50 films de différentes natures : fiction (30),
documentaire (16), animation (4).
Ces films explorent des genres (thriller, fantastique, comédie, films d’archives…), des auteurs (adaptations de nouvelles), des formes
différentes (faux documentaire, captation,
docu-fiction, exercices de remake, mashup,
found footage…), et des techniques variées
(papiers découpés, pixillation, animation d’objets, etc)
b. Les projets et les ateliers
Cette année, les ateliers de pratiques ont
été l’occasion de poursuivre le travail de partenariat avec plusieurs structures locales. Les
élèves du lycée Ronsard de Vendôme ont développé leur collaboration avec l’association
Figures Libres en réalisant un documentaire
incluant une captation de concert lors du festival des Rockomotives. Les élèves du lycée
Augustin Thierry de Blois ont réalisé un documentaire en partenariat avec la Maison de la
Magie.
Certains ateliers ont aussi donné lieu à
une réflexion approfondie sur l’importance
du son dans la création audiovisuelle. A titre
d’exemple, des élèves du lycée Paul-Louis
Courier de Tours se sont immergés dans
la démarche de l’illustration sonore pour
construire leur récit.
Les élèves ont aussi l’occasion de se focaliser sur des approches particulières soit au
regard de la thématique de leur propre projet,
soit en fonction des objectifs des enseignements optionnels.
Ainsi, parmi les différentes options partenaires de Ciclic, des séances d’initiation au
montage, notamment avec la Table MashUp,
des séances d’initiation au cadre et à la lumière au cinéma, du découpage technique à
travers le storyboard ont permis aux élèves
d’approfondir des points particuliers de la
création cinématographique.
Le niveau de seconde est l’occasion de dérouler tout au long de l’année des parcours de
rencontres, permettant aux élèves d’échanger
avec plusieurs professionnels autour de différentes questions de cinéma. Ainsi, les élèves
de seconde du lycée Maurice Genevoix d’Ingré
ont pu se former au découpage technique avec
un réalisateur, du cadre et de la lumière avec
un chef opérateur, au cinéma d’animation et
au montage avec un monteur professionnel. Il
en est de même pour les élèves de seconde
du lycée Ronsard de Vendôme, qui par l’intervention d’un storyboarder ont pu comprendre
le passage d’un projet écrit (le scénario) à son
adaptation à l’écran. Ces parcours permettent
de former les élèves à des notions essentielles
pour les années suivantes.
Des séances d’initiation au bruitage ont
également été mises en place à destination
de trois établissements du Cher participant à
Collège au cinéma (4 journées d’intervention).
B. Passeurs d’images
Les actions éducatives hors temps scolaire
de Ciclic sont développées au travers de cette
opération nationale qui offre un accompagnement pédagogique, artistique, technique et
financier aux projets d’éducation à l’image et
vise plus spécifiquement les publics éloignés
de l’offre culturelle.
À travers une quinzaine de partenariats (6
en milieu spécifique, 7 zones de revitalisation
rurale, et 2 autres dans le cadre de PACT, dispositif du Conseil régional du Centre-Val de
Loire), Ciclic a mis en œuvre 78 actions (dont
36 ateliers de pratique, 7 séances de cinéma
en plein air, 6 projections hors séances plein
air, une formation) réunissant ainsi 2 487
spectateurs/participants (avec une fréquentation moyenne de 14 participants par atelier
et de 212 spectateurs par projection). Les réalisations explorent des genres, (fantastique,
comédie, documentaire…), des formes différentes (remake, mashup, found footage, light
painting…) et des techniques variées (papiers
découpés, pixillation, animation d’objets…).
63
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
FRÉQUENTATION
upopi.ciclic.fr
a. Une recherche constante de qualification
b. Perspectives
Un programme de formation à développer
Sensibiliser les familles
Compte tenu du départ de la coordinatrice
du dispositif et de la restructuration du pôle
éducation, le programme de formation en 2015
a été réduit et sera relancé en 2016. Il aura pour
objectif de répondre au mieux aux attentes des
différents travailleurs socioculturels et aux
particularités des territoires investis.
Questionner les pratiques du quotidien
Du 15 au 17 avril 2015, avec le Service de prévention spécialisée du Conseil départemental
d’Indre-et-Loire, une vingtaine de participants
constitués d’éducateurs de rue et d’assistantes sociales ont participé à une formation
intitulée Pocket Films encadrée par le réalisateur Benoît Labourdette. Se basant sur un
constat de renfermement sur soi de certains
jeunes du fait d’un usage excessif des téléphones portables, cette formation a eu pour
objectif de penser cet outil comme moyen de
création individuel et collectif pour créer du
lien autour de thématiques croisées investies
par les travailleurs sociaux. Favoriser l’expression de soi, se confronter au regard de
l’autre, stimuler sa créativité, découvrir un
autre « cinéma », sont autant de questions qui
ont été traversées par la formation. Les pratiques quotidiennes des jeunes ont été questionnées pour être mieux exploitées dans le
travail quotidien des éducateurs.
Le web pour prolonger les actions et les
valoriser
Le travail de Ciclic s’est traduit par un investissement fort dans le développement de
contenus complémentaires en ligne, prolongeant les actions. Force est de constater que
Passeurs d’images n’est pas suffisamment
bien identifié par les partenaires potentiels et
que certains ateliers sont méconnus des publics. C’est pourquoi Ciclic a réalisé plusieurs
sujets vidéo ayant pour objectifs :
• de donner envie à d’autres structures de
monter des projets similaires en argumentant
sur les intérêts pédagogiques et artistiques
des actions,
• d’informer les animateurs et éducateurs
du déroulement des ateliers afin qu’ils soient
en mesure de présenter l’activité au public,
• de compléter un temps d’activité ou de
formation avec des dossiers pédagogiques en
ligne.
Le site Upopi offre aux animateurs notamment des parcours pédagogiques pour mener
en autonomie des ateliers courts.
64
Les objectifs pour l’année à venir sont nombreux. Il s’agira de déployer davantage l’activité hors temps scolaire en touchant de plus en
plus les familles. Il est important de poursuivre
le travail initié cette année sur l’omniprésence
des images dans la vie quotidienne des enfants
et des familles. Ainsi, il s’agira de développer
des temps de sensibilisation et des approches
mêlant la pratique des jeunes et des moins
jeunes au moyen d’ateliers de pratiques intergénérationnels. Une manifestation du type de
la Quinzaine de la parentalité menée avec les
Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAPP) et en lien avec les
Caisses d’allocations familiales pourrait être
un terrain propice à ce type d’expérimentation.
Asseoir le dispositif sur des territoires
En complément des actions de sensibilisation qui font l’objet d’une plus grande articulation à l’échelle du pôle éducation, Ciclic
souhaite également privilégier l’accompagnement de projets de plus grande ampleur. Ainsi,
l’agence développera des projets plus ambitieux ou qui - parce que les publics concernés
sont plus difficiles à impliquer et plus volatiles - nécessitent de les répartir en de nombreuses étapes, sur une durée plus longue.
L’objectif est également de ne pas concentrer
l’activité sur une seule structure mais de faire
davantage rayonner le projet sur le territoire
en croisant plusieurs publics.
Une communication à étendre
Nombre de projets se manifestent après la
date limite de l’appel à projets. Bien souvent,
les attentes pédagogiques, les spécificités des
publics et les enjeux socioculturels liés à ces
projets nécessiteraient d’être approfondis au
regard des critères d’éligibilité défendus par
le dispositif.
L’appel à projet 2016 a été lancé dès le mois
d’octobre, plus tôt que les années précédentes
afin de laisser le temps nécessaire pour le
conseil, l’accompagnement et la co-construction des projets avec les partenaires.
Trois objectifs doivent être poursuivis :
• poursuivre la création de contenus sur le
web sur le site ciclic.fr,
• multiplier les séances spéciales en partenariat avec les exploitants de salles de la région. La rencontre d’une œuvre en présence
du réalisateur ou d’un intervenant reste un
temps fort autour duquel s’articulent plusieurs actions d’accompagnement (ateliers de
programmation et d’initiation, restitution de
films d’ateliers…),
• développer plus encore la communication
63 253
SESSIONS
165 767
PAGES VUES
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
autour des contenus pédagogiques et artistiques initiés par le pôle éducation. Le travail
de Ciclic a déjà débuté dans ce sens pour la
perspective 2016, intégrant, dès l’appel à projets, les propositions d’approches pédagogiques et artistiques portées par le nouveau
programme transversal du pôle : Des regards,
des images. Cette logique devra favoriser une
plus grande variété des projets et des publics
concernés.
3. Édition
pédagogique : une
expertise reconnue
au niveau national
1
Mille et une manières de découvrir
les images et de ralentir le flux,
pour s’approprier un regard.
upopi.ciclic.fr
1. Découverte des objets du
pré-cinéma : le mouvement
recomposé avec le
praxinoscope
2. Visuel du lancement
d’Upopi.
3. Planche du Singe
d’Hartepool de Lupano &
Moreau, l’une des bandes
dessinées de la sélection
Lycéens et apprentis, livres
et auteurs d’aujourd’hui
2
3
une action
Depuis sa création, Ciclic a développé une
activité d’édition pédagogique, d’abord liée à
Lycéens et apprentis au cinéma et plus récemment à l’ensemble des publics de l’agence :
jeunes, étudiants, enseignants et formateurs.
A. Upopi – Université populaire des
images
Le site Upopi, Université populaire des
images, est désormais actif depuis plus d’un
an. Il pose un regard éclairé sur les images qui
nous entourent, à travers des analyses de films
amateurs, de clips et de nouvelles formes audiovisuelles. Il reflète la pluralité des actions
éducatives menées au sein de l’agence : diffusion de courts métrages, formations et conférences, ateliers de pratique artistique.
Conçu comme un webmagazine mensuel,
Upopi ouvre à chaque numéro de nouvelles
perspectives. C’est aussi, dans l’esprit d’université populaire et de service public numérique qui le fonde, une plateforme pédagogique dans laquelle on retrouve l’ensemble
des contenus édités afin de les rendre disponibles au plus grand nombre et de laisser le
temps à chacun de se construire son propre
parcours.
Le site a connu une très bonne réception de
la part des acteurs de l’éducation aux images.
L’agence a été sollicitée pour de nombreuses
présentations en France : rencontre régionale
des enseignants d’option cinéma de Blois, séminaire européen lors du festival Ciné jeune
de Saint-Quentin, séminaire de formation
« Images en bibliothèques » au Centre Pompidou, rencontres numériques du ministère de
la Culture à la Cinémathèque française, formation Collège au cinéma en Seine-et-Marne,
65
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
rencontres régionales d’éducation à l’image
en Rhône-Alpes…
En 2016, il s’agira de poursuivre le travail
d’évaluation et de promotion, de diversifier les
contenus éditoriaux et d’approfondir les partenariats.
B. Le site Le fil des images
Depuis 2013, Ciclic est concepteur et secrétaire de rédaction du site internet Le fil des
images, publication du réseau des pôles régionaux d’éducation artistique et de formation
au cinéma et à l’audiovisuel. En ligne depuis
février 2014, ce site place Ciclic au cœur des
problématiques régionales et nationales de la
pédagogie de l’image.
Le fil des images offre à tous les acteurs du
secteur de l’éducation aux images :
- une veille informative,
- des partages d’expériences professionnelles : comptes rendus de rencontres, retours
sur des ateliers pédagogiques innovants…
- des outils de formations destinés aux médiateurs.
C. Outils d’accompagnement
sign graphique ont conçu le graphisme du serious game, qui a été développé par la société
Anabole.
L’agence a également engagé une réflexion
sur les contenus numériques à destination des
élèves (jeux interactifs, notions du vocabulaire
de l’analyse filmique…) qui mènera à des expérimentations en 2016.
De nouveaux outils ont vu le jour pour accompagner le lancement de Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui : un livret
pédagogique à destination des enseignants
participants a été créé et des compléments
(critiques, entretiens…) sont mis à disposition
sur ciclic.fr.
La circulation des Poubellotropes, mallettes
pédagogiques d’introduction au précinéma
produites par Ciclic, se poursuit. Plusieurs
exemplaires sont prêtés aux coordinations
Ecole et cinéma du Cher et du Loiret pour des
séances d’initiation pour les élèves.
La Table Mash-up a été enrichie de nouveaux corpus de sons et d’images, produits
par Ciclic et les autres régions coproductrices.
En accompagnement du programme de
courts métrages de Lycéens et apprentis au
cinéma, un livret pédagogique, plusieurs rubriques web sur chaque film ainsi que des
frises interactives sur l’histoire du cinéma ont
été édités pour les enseignants, ainsi qu’une
fiche complète destinée aux élèves.
4. Coopérations et
réseaux
Par ailleurs, un jeu pédagogique en ligne (un
serious game), Du son à l’image a été créé en
partenariat avec Sauve qui peut le court métrage, association coordinatrice du Festival
du court métrage de Clermont-Ferrand et de
Lycéens et apprentis au cinéma en Auvergne,
et l’école Estienne, école supérieure des arts
et industries graphiques. Les étudiants en de-
L’agence est sollicitée en qualité d’expert
dans plusieurs commissions, rencontres et
dispositifs. L’éducation artistique tient une
place majeure dans le système éducatif français et ce, tout au long du parcours des jeunes.
Avec quatre dispositifs nationaux - Ecole et
Cinéma, Collège au cinéma, Lycéens et apprentis au cinéma et Passeurs d’images - im-
UN PLAN DE FORMATION PLURIANNUEL AVEC LA DRAAF
En partenariat avec la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt du
Centre-Val de Loire (Draaf), Ciclic a initié un plan de formation pluriannuel à destination des
enseignants d’éducation socioculturelle de l’enseignement agricole. Centré sur l’apprentissage
de la pratique cinématographique et associé à une réflexion sur le cinéma et sa théorie, celui-ci
construit une progression cohérente, depuis les fondamentaux de la réalisation vers une approche
diversifiée et approfondie de la mise en scène. Pour cette première année, les enseignants ont
participé à une formation de deux jours sur les principaux enjeux du tournage et du montage.
Adossé à ce socle de formation, est mis en œuvre chaque année un projet d’éducation artistique
d’ampleur régionale qui place les élèves en situation de création : cinéma de poche en 20122013 (vues Lumière au téléphone portable), cinéma bricolé en 2013-2014 (réalisation d’un court
métrage en un temps record et dans l’esprit de Michel Gondry) et film suédé cette année. Celui-ci
a permis à plus de 270 élèves de 9 établissements agricoles de réaliser leur version suédée, c’està-dire bricolée, artisanale, d’une scène d’un film fantastique de leur choix.
66
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
plantés sur l’ensemble du territoire régional,
le cinéma est un des piliers de l’éducation artistique. La participation de Ciclic dans le pilotage de ces dispositifs est importante. Ciclic
est membre des instances nationales Ecole et
cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma, renouvelées en 2014.
État des lieux des dispositifs scolaires
Éducation
au cinéma
1/4
des élèves
de la région
participe à
un dispositif
En sa qualité de pôle régional d’éducation
artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel, Ciclic a réalisé un état des lieux des
dispositifs scolaires en région Centre-Val de
Loire pour l’année 2013-2014. Trois opérations
nationales (Lycéens et apprentis au cinéma,
Collège au cinéma et École et cinéma) et une
opération initiée par les coordinations départementales (nommée Maternelle au cinéma
ou Cinématernelle suivant les départements)
sont présentes sur le territoire.
Ces quatre opérations d’éducation artistique au cinéma soutenues par l’État et les
collectivités locales mobilisent un important
réseau d’acteurs et de partenaires et en dessinent un maillage très actif. En 2013-2014,
elles ont concerné 45 salles de cinéma, soit
près de 70% des salles de la région et plus
de 100 000 élèves répartis en 1 250 établissements scolaires, soit 390 écoles maternelles,
827 écoles élémentaires, 170 collèges, 94 lycées et 11 centres de formation des apprentis.
Depuis 2009, les chiffres de la participation
des élèves sont constants et se maintiennent
autour de 100 000, preuve d’une structuration
solide. Près d’un élève sur quatre de la région
participe à un dispositif d’éducation au cinéma
(23% de participation). Seul point d’inquiétude,
la baisse de 22% des effectifs de Collège au
cinéma observée entre 2009 et 2013, en partie explicable par le désengagement financier
des Conseils départementaux du Cher et de
l’Eure-et-Loir.
Un dispositif pour les maternelles
Pour offrir aux élèves de cycle 1 des films
adaptés, certaines coordinations École et cinéma (dont la mission se limite aux enfants
de cycles 2 et 3) font le choix depuis plusieurs
années de proposer une opération dédiée à
ces jeunes élèves. En 2013-2014, Cinématernelle dans le Loiret, l’Indre, et l’Eure-et-Loir
ou Maternelle au cinéma en Indre-et-Loire concerne 24 000 élèves de quatre des six départements de la région.
La nécessité d’un dispositif structuré à destination des élèves de cycle 1 a été précipitée
par le redécoupage des cycles scolaires qui
accompagne la réforme des rythmes scolaires : le cycle 1 s’étend désormais aux élèves
de grande section de maternelle jusqu’ici associés au cycle 2. L’association Les Enfants de
cinéma qui coordonne École et cinéma au plan
national a instauré à la rentrée 2014 un dispositif expérimental : Maternelle et cinéma. Le
Cher et l’Indre-et-Loire ont choisi de participer
en tant que départements pilotes à cette nouvelle opération.
Ciclic a initié en dialogue avec Les Enfants
de cinéma une réunion des coordinations autour de la question de la programmation et de
l’accompagnement à destination des maternelles. Il s’agissait de faciliter le travail des
coordinations en leur présentant une sélection
de films adaptés, accessibles en numérique,
d’envisager la programmation d’un titre commun et d’encourager la mutualisation d’outils.
C’est avec enthousiasme que Ciclic a accueilli et accompagné la naissance et la structuration de ces opérations destinées aux élèves de
maternelles qui font de la région Centre-Val de
Loire, vingt ans après le lancement de Lycéens
et apprentis au cinéma à titre expérimental, un
poste avancé de la réflexion en faveur de l’éducation artistique et culturelle.
5. Perspectives
En 2016, Ciclic poursuivra son travail de recherche pédagogique, de développement de
nouvelles formes d’actions culturelles, de formation et d’édition.
Upopi ; Des regards, des images ; Lycéens,
apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui…
toutes ces nouvelles propositions expérimentées en 2015 feront l’objet d’une évaluation.
Leur promotion et diffusion auprès des publics
seront poursuivies et développées.
L’agence contribue toujours à la réflexion
autour du développement de projets d’éducation artistique et de diffusion culturelle liées
à ses missions (livre, culture numérique, résidence d’animation…) : expérimentations
d’ateliers, de nouveaux outils et d’interfaces
ludo-pédagogiques au service de la pratique…
Dans cette perspective, un certain nombre
de projets sont en cours de développement et
jalonneront l’actualité de Ciclic dans les années à venir. Avec ces projets, Ciclic souhaite
poursuivre les partenariats et également s’engager dans une série de coopérations, appels
à projets destinés à participer à ces développements et à nourrir les expérimentations.
67
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Sauvegarder le patrimoine
cinématographique régional
Ciclic a pour mission de repérer, collecter,
conserver, numériser et valoriser les films
tournés par des cinéastes amateurs ou professionnels de la région depuis les débuts du
cinéma. La matière conservée se compose
de films amateurs réalisés à partir de juillet
1923, de productions institutionnelles, d’expériences locales de production (tv associatives),
de courts métrages, de longs métrages, de
programmes télédiffusés soutenus financièrement par la Région Centre-Val de Loire et
des films d’atelier réalisés dans le cadre des
actions pédagogiques coordonnées par Ciclic.
L’agence se concentre sur les documents
dont la conservation n’est pas encadrée par
les différentes lois françaises sur le dépôt légal, essentiellement les productions amateurs,
indépendantes et associatives.
D
epuis sa création, Ciclic est une exception
dans le paysage des archives audiovisuelles
françaises, par son statut d’EPCC et les objectifs et moyens attribués. Grâce à un budget stable et une équipe de six agents en 2015
(dont un emploi aidé), le pôle poursuit le rassemblement et le traitement régulier des films
et vidéos et met en place des actions de valorisations originales et variées qui retiennent
l’intérêt des acteurs culturels du territoire et
celui du public.
Donner à voir et à comprendre, transmettre
mais aussi accompagner ceux qui pensent et
inventent, ce sont toutes ces valeurs de vivre
ensemble que défend le service patrimonial de
Ciclic.
1. Collecter la
mémoire d’un
territoire
Avec un total de 16 712 éléments collectés (films ou vidéos), l’agence a accompli en
presque dix ans un travail considérable, la
mettant au niveau d’archives audiovisuelles
régionales plus anciennes. La collecte est
caractérisée par des fonds essentiellement
amateurs comportant des films de famille
singuliers et de belle qualité, parfois artistiquement intéressants. Si la collecte paraît variable en fonction des départements, il existe
une certaine homogénéité au niveau régional,
à savoir une répartition équitable des intérêts
départementaux.
A. La collecte en chiffres
Mme Alice Snow Barbee, épouse de M. Lévy, maire de Meslay-le Vidame et
commanditaire du film « Meslay-le-Vidame » (1938, 16mm)
La collecte représente pour 2015, 71 dépôts
pour 974 éléments films. En 2014, 77 dépôts
avaient représenté 1 224 éléments films. On
note un nombre de dépôts en légère baisse
par rapport à l’année précédente, du fait de
nouvelles directives de sélection : volonté de
maîtriser la quantité en ciblant mieux les dépôts et priorité donnée aux fonds ayant un intérêt régional. La moyenne 2015 par dépôt est
de 14 films.
69
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
La collecte s’est effectuée selon deux principes : respect du critère régional et pertinence de sauvegarde du film de famille (ancienneté, rareté du support, intérêt individuel
ou collectif, qualité technique et esthétique).
B. Répartition de la collecte
D’un point de vue global, trois départements
sont moins représentés dans les fonds de
Ciclic avec un nombre de films collectés depuis 2006 qui se situe entre 1 700 et 2 100 : le
Cher, le Loir-et-Cher et le Loiret. Les départements de l’Eure-et-Loir, de l’Indre-et-Loire
et de l’Indre étant ceux les mieux représentés,
avec un nombre de films cumulé se situant
entre 3 200 et 3 900. En effet, L’Eure-et-Loir
fait l’objet d’un travail intensif de collecte depuis neuf années avec l’appui du Conseil départemental. L’Indre bénéficie d’un effet d’attractivité, le pôle patrimoine étant hébergé par
la Ville d’Issoudun, et l’Indre-et-Loire est un
département où les photographes et cinéastes
amateurs ont toujours été particulièrement
nombreux.
À noter la bonne progression du nombre de
films collectés cette année en Indre-et-Loire
(273 films) et dans le Loir-et-Cher (136 films).
Cela s’explique par les dépôts provenant des
collectes ciblées initiées en 2015 à Chinon et à
Saint-Laurent-Nouan.
L’Indre est le département où le nombre
de films collectés a été le plus important en
2015 (284 films). Il continue d’être depuis 2014
le département où le nombre de films (en cumulé) est le plus important, la raison étant
probablement due à la présence physique du
pôle patrimoine de Ciclic dans le département.
Le nombre relativement moins important de
films collectés dans le Loiret et le Cher s’explique par l’absence de coopération avec ces
territoires et ainsi l’absence d’opération ciblée
dans ces départements
C. Processus de collectage
Deux agents sont chargés de la coordination
de la collecte sur le territoire régional.
L’opération La Mémoire des images d’Eureet-Loir a nécessité l’embauche de renforts
pour mener les enquêtes et la collecte de films
amateurs à Sours (Pays chartrain, canton
Chartres 2) et Brou (Perche, canton de Brou).
Les actions de restitution ont permis au public de découvrir de nouveaux films tournés à
Sours et Nogent-le-Phaye, lors de projections.
QUELQUES DÉPOSANTS ET DÉPÔTS REMARQUABLES EN 2015
> M. Herminio Cabrera (18). Employé chez Denison à Vierzon, il a filmé en 9,5 mm noir et blanc
et couleur dans les années 1950, la vie et les excursions des Cyclotouristes Vierzonnais (CTV)
à Vierzon et en région Centre-Val de Loire (voire plus loin parfois), et les festivités de VierzonBourgneuf. Dépôt d’autant plus important que Ciclic ne disposait pas d’images de cette période
sur la ville de Vierzon.
> M. René Gault (36). Ingénieur dans l’aviation chez Nieuport et Farman jusqu’en 1933, date à
laquelle René Gault travaille comme directeur des travaux de la ville du Blanc (36). Il filme dès les
années 1930 en 9,5 mm les petits et les grands évènements de la ville : la foire exposition en août
1935 ou la venue d’Edouard Herriot en 1937 (alors président du Conseil).
> M. Joseph Poulet (36). Maire de Parnac (36) et conseiller général de l’Indre, Joseph Poulet
tourne des films entre 1928 et 1936 en 17,5 mm. Ce sont principalement des scènes de vie, des
fêtes de village, des processions religieuses… dans le hameau du Fay (Parnac) et dans le village
de Parnac.
> Le fonds de l’école de filles Jean Macé de Chinon (37). Une vingtaine de bobines 9,5 mm (noir et
blanc et couleur) découvertes au moment de la destruction en 1997 de l’école de filles Jean Macé
à Chinon. D’abord donnés aux archives municipales de Chinon, ces films ont été ensuite déposés
auprès de Ciclic. Il s’agit d’un témoignage unique et rare sur la vie d’une école laïque de filles et
de ses écolières dans les années 1950 : les cours en extérieur à la forteresse royale de Chinon, les
répétitions et les fêtes de la jeunesse au stade municipal de Chinon, les sorties de l’école lors de
voyages scolaires à Versailles et à Fontainebleau, les cours et les récréations…
70
Collectage
974
films
79
vidéos
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
2. Conserver les
collections
Les films collectés suivent un parcours qui
les mène de l’indexation à la numérisation en
passant par un traitement juridique.
A. Traitement documentaire
83 fonds ont été indexés en 2015 soit 1 622
fiches documentaires et 1 177 fiches supports
supplémentaires (415 heures de films) pour un
total de 14 936 fiches documentaires représentant l’ensemble des fonds collectés depuis
la création du pôle patrimoine.
Deux stagiaires ont travaillé sur les films
d’édition (77 heures), les autres films (338
heures) étant traités par le documentaliste et
un renfort régulier ainsi que par l’agent délégué par les Archives départementales du Loiret-Cher dans le cadre de la convention liant
Ciclic au Conseil départemental.
B. Numérisation
En 2015, 1 037 films ont été numérisés, soit
un total de 334 heures, dont 165 heures de vidéo. Ces films provenaient de 131 déposants.
Parmi eux, cinq fonds importants de plus de 40
supports chacun, c’est le cas du fonds Imbaut
(formats Mini-DV, VHS, VHS-C) et du fonds Lacore (VHS-C).
200 DVD totalisant 1 030 films ont été remis
aux déposants conformément aux obligations
contractuelles : le déposant doit disposer
d’une copie DVD ou d’un fichier numérique. En
2015, les valeurs sont comparables aux deux
dernières années.
Un poste de technicien-chargé de numérisation recruté en emploi d’avenir a permis
d’assurer la numérisation par ordre d’arrivée
des dépôts, ce qui a libéré du temps au responsable technique pour notamment travailler
sur la migration des fichiers encodés.
C. Archivage et stockage numérique
Plus de 70 téraoctets de données ont été
sécurisées et archivées sur bande LTO-5 lors
de 150 sessions d’archivages. Ces chiffres sont
valables pour les données concernant un seul
jeu de bandes. Ciclic conserve ces données sur
deux jeux de supports LTO, l’un à Issoudun,
l’autre à Château-Renault.
Plus de 2 200 fichiers numériques de
conservation (format non-compressé) et plus
de 2 500 fichiers numériques de diffusion et
consultation ont ainsi été produits et archivés
en 2015.
Au niveau du stockage actif dit on line, Ciclic
dispose de 70 téraoctets de données utili-
sables et consultables sur le réseau local et
les 15 postes clients et stations de montage.
Cet accès direct à la production complète de
la collection numérique commencée en 2007
a été rendu possible par des investissements
et une augmentation régulière du volume serveur. En 2015, aux 96 téraoctets déjà installés,
s’est ajoutée une baie d’extension de disques
durs correspondant à 48 téraoctets (12 x 4
T°). Outre l’augmentation de volumétrie, cet
investissement a permis d’homogénéiser le
stockage numérique on line sur un même type
d’architecture de stockage sécurisé. Une opération de migration de données des anciens
serveurs a ainsi pu être menée à bien dans un
souci d’efficacité.
Ciclic dispose aujourd’hui d’une volumétrie
nominale de 144 téraoctets en mode sécurisé
lui permettant d’avoir un espace utile de stockage suffisant. Cet espace est utilisé à 60 %
et permet d’envisager le proche avenir avec
plus de sérénité tout en gardant la totalité des
archives numérisées et la totalité des cinq
dernières années de programmes conçus à
disposition.
a. Sécurisation de la salle technique serveurs et réseau
Le déploiement, ces dernières années, du
système de stockage et d’archivage numérique, l’arrivée prochaine d’un autre système
informatique d’encodage et un incident sur la
climatisation de la salle technique réseau a
mené à investir dans un système de surveillance et sécurisation. La salle a été équipée
d’une sonde thermique couplée à un système
de télésurveillance avec intervention sur site si
nécessaire en cas d’absence des agents.
b. Migration numérique
Il avait été fait le constat fin 2014 de la nécessité d’une double migration : celle du format
numérique vers un codec pérenne et non propriétaire, et celle du support d’archivage. Cette
situation contraignante et dépendante des
choix stratégiques et techniques des grandes
sociétés de l’informatique et du web se devait
d’être stabilisée.
Ciclic a souhaité choisir de nouvelles
normes/caractéristiques pour ses fichiers de
conservation et mettre en œuvre un plan de
migration des fichiers de conservation produits jusqu’à présent ainsi que des fichiers de
production relatifs aux activités de diffusion
du pôle patrimoine, aux collections des pôles
éducation et cinéma-audiovisuel de Ciclic.
Il a été nécessaire d’acquérir un serveur-encodeur capable de produire des fichiers dans
un format d’échange ouvert qui permet de
continuer à générer ce type de fichiers de
conservation pour les collections qui seront
71
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
numérisées dans le futur. Cette opération
s’est déroulée de mars à décembre 2015 : livraison, installation du matériel et formation.
c. Conservation préventive des archives
Une réflexion s’est engagée cette année
sur la transformation et la modernisation des
espaces de stockage climatique des supports
films acétate et supports vidéo.
La participation à un séminaire organisé par
les archives du groupe Saint-Gobain à Blois
avec les “Archivistes français formation“, sur
les règles de conservation préventive des archives, a sensibilisé deux agents à la préservation des documents d’archives, aux facteurs
de dégradation et à la surveillance climatique
des magasins.
La visite en décembre 2015 de la chef du
service de l’inventaire et de la conservation
préventive des collections des Archives françaises du film du Centre national du cinéma
et de l’image animée (CNC) afin de conseiller
l’agence sur le réaménagement des locaux de
conservation a été profitable. Elle a confirmé
le bon respect des normes en vigueur tout
en préconisant un contrôle hygrométrique
des salles de stockage tout au long de l’année par des relevés automatiques. Une meilleure connaissance des variations climatiques
diurnes, nocturnes et saisonnières permettra
d’optimiser la facture énergétique lors de modifications des installations.
D. Traitement juridique et cessions
de droits
Depuis le 1er janvier 2015, 126 contrats et
avenants de contrats ont été signés pour encadrer juridiquement le dépôt et l’exploitation
des films.
L’agence est régulièrement sollicitée pour
des cessions de droits sur ses collections. Sur
les 141 demandes traitées en 2015, 19 provenaient de sociétés de production audiovisuelle,
33 concernaient des demandes d’images provenant d’associations ou institutions locales
et 6 de structures du même type mais extérieures à la région.
On peut remarquer une augmentation des
demandes d’images d’archives des associations et institutions de la région Centre-Val de
Loire. Ces demandes concernent des expositions dans les musées locaux :
- le musée de la Vallée de la Creuse pour
une exposition intitulée : La Libération de l’Indre et de la Creuse, 1943-1945 ;
- le musée de Vierzon qui intègrera des
images d’archives dans sa scénographie ;
72
- le musée de l’École de Chartres ;
- plus généralement, les petites communes
organisent des projections de films lors d’évènements particuliers : la ville de Monthodon
pour célébrer le 8 mai et les fêtes de la Victoire, de même que la ville d’Ouzouer-sur-Trézée dans le Loiret.
Pour ces demandes, les cessions de droit
sont offertes et les frais techniques facturés
de 75 à 150 euros quand le temps de travail
pour le montage ou la fabrication du DVD excède une heure de travail.
Les différentes cessions de droits constituent une ressource financière d’un montant
de 8 835 euros, qui provient majoritairement
de vente d’images à des sociétés de production pour la réalisation de documentaires. On
comptabilise 14 cessions avec trois ventes
significatives : un portrait de Christine Angot
pour Les films d’Ici, l’émission Duels 2CV /4L
pour Narratio films et un documentaire sur
Jean Zay pour France 3.
Les frais techniques facturés se sont montés à 3 150 euros (mise à disposition d’images,
travaux techniques de montage, numérisation
et envoi de DVD à des institutions et associations).
3. Restituer le
patrimoine filmé au
public régional
Pour Ciclic, la diffusion est l’instant charnière et privilégié du retour des archives vers
la population. Restitution des films et des informations collectées, retours sur l’Histoire
et la vie de la commune, du pays, instants
de réflexion sur les modifications sociétales,
économiques. Les images d’hier permettent
à chacun d’acter les transformations d’aujourd’hui, elles donnent aussi la possibilité de
réfléchir collectivement à notre passé.
Films de montage à partir des collections
du pôle patrimoine, ateliers de sensibilisation au cinéma amateur en direction des scolaires, créations, avant-programmes, ateliers
d’écriture, Cinévalise, sont autant d’actions qui
permettent à Ciclic de couvrir équitablement
le territoire tout en prenant en compte le fait
que certains départements apportent une aide
financière complémentaire pour des actions
ciblées. Les 95 opérations de valorisation menées en 2015 ont accueilli 6 722 spectateurs,
soit une moyenne de 70 personnes par séance.
Certaines séances ont accueilli jusqu’à 285
personnes, d’autres, en atelier, une dizaine de
Séances
6722
spectateurs
95
projections
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
participants. Ces interventions ont été menées
en interne dans le cas de création de montages commentés, ou en collaboration avec
des associations, communes, bibliothèques
avec Retour d’archives ou d’ateliers. Dans ces
cas, le pôle coordonne les actions et laisse
les acteurs de terrain diffuser les productions
réalisées par Ciclic (films, documentation et
communication inclus).
A. Projections territoriales ou
thématiques
Cinquante-quatre séances consacrées aux
films amateurs ou aux productions de Ciclic
ont été proposées au public (principalement
des projections de films amateurs anciens
commentés en direct), pour un total de 5 272
spectateurs : 21 projections ont été assurées
par le pôle patrimoine, soit 1 875 spectateurs
1
1. Pont de chemin de fer
de la voie de chantier du
barrage d’Eguzon « Sud
de l’Indre » de Jacques
Normand (1930, 9,5mm)
2. Télécinéma numérique
haute définition
Flashtransfer Choice de
MWA (multiformats)
3. Fête de la jeunesse des
écoles publiques à Chinon
(vers 1960, 9,5mm).
2
Vingt-et-une projections ont été menées par
d’autres opérateurs (Reprise d’archives) soit
2 099 spectateurs.
Douze séances rassemblant 1 298 personnes : des projections coordonnées par
Ciclic, mais animées par d’autres opérateurs
(bibliothèques, associations, communes), hors
Reprise d’archives. Elles étaient composées
de montages spécifiquement élaborés pour
des opérateurs.
B. Compagnonnages artistiques
Les compagnonnages artistiques regroupent diverses formes, ciné-concert, performance vidéo, spectacle vivant. À chaque
fois, ces créations intègrent des films amateurs issus des collections de Ciclic. Ce sont
des propositions qui permettent de faire le
pont entre publics de sensibilité, de tranches
d’âge différentes. L’objectif étant d’attirer une
population plus jeune, grâce à des formes plus
contemporaines, des créations transdisciplinaires et dans des lieux alternatifs. En 2015,
ces créations ont attiré 1 119 spectateurs à travers 15 séances.
a. Les créations portées par Ciclic
3
• Verso-Recto est une création mêlant
spectacle vivant, musique et films amateurs
anciens issus des collections de Ciclic, qui
évoque les conséquences de la guerre et ses
bouleversements sur des trajectoires humaines. Dégageant une dramaturgie à partir
de cartes postales écrites entre les années
1910 et 1950 (d’où son titre), ces histoires intimes reprennent vie grâce aux voix de deux
comédiens accompagnés par un percussionniste et un clarinettiste, auxquelles sont associées des projections de films amateurs
anciens, dont le montage a été assuré par
l’association Murmure(s) d’archive.
73
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
• Intruders // Vj A-li-ce (Claire Fristo, vidéo
et vjing) & Swub (Jan Bode, création sonore) :
le duo d’artistes en résidence à l’initiative de
l’association Bandits-Mages à Bourges en
mars 2014, a travaillé, à partir des films amateurs anciens issus des collections de Ciclic,
à la création d’un live/performance vidéo. Les
artistes ont regardé 4 000 films de famille. Ils
ont samplé et échantillonné 2 000 séquences
vidéo et audio pour créer une performance audiovisuelle singulière et constamment renouvelée. Créée en 2014, celle-ci a pu être jouée
lors des Futurs de l’écrit 2015 à l’Abbaye de
Noirlac.
• Des histoires de fontaines et d’hommes
de Patrick Fischmann, est un spectacle mêlant contes du Berry et de la Sologne, musique
(épinette, ukulélé, concertina, guitare, piano
du pauvre et guimbarde) et projection de films
amateurs anciens issus des collections de
Ciclic.
b. Encourager la réappropriation des
images par les habitants
Le dispositif Reprises d’archives permet aux
associations et communes de reprendre des
programmes thématiques et monographiques
existants, des dossiers d’accompagnement
sont fournis avec les fichiers ou les DVD. Il
touche un public sensiblement identique à
celui des projections habituelles (c’est-à-dire
proche des seniors et seniors plus) et attire
une moyenne de 100 spectateurs par séance ;
sa fréquentation est en hausse par rapport à
2014 (moyenne de 70 spectateurs), ce qui s’explique par le gros succès de la projection de
Châteaudun avec les films du cinéaste amateur Guy Bataille en janvier 2015 (285 spectateurs).
c. Les partenariats avec des structures
régionales
• Souvenir d’un avenir. L’association Cent
Soleils a construit, en 2014, le projet Souvenir
d’un avenir dans le cadre d’un projet artistique
et culturel de territoire (PACT) en partenariat avec le Parc naturel régional du Perche
et l’agence Ciclic. Il s’agissait de trois résidences d’artiste associant les habitants. Plusieurs films de montage intégrant des films
amateurs en provenance des fonds de Ciclic
sont nés de ce projet : 17 juin 1944, le ciel était
bleu de Vincent Régnier et Regarder vers les
images de Seigneur de Vianney Lambert. Deux
projections ont été organisées en 2015 avec
ces deux films réunissant 80 spectateurs.
74
• Rencontres Retour(s) vers le futur. Organisé par le cinéma Apollo, du 8 au 12 avril à
Châteauroux, Ciclic a porté les programmes
de patrimoine suivants : La Ronde des vins (69
spectateurs), Carte blanche Patricia Darré (115
spectateurs), une création Des histoires de
fontaines et d’hommes de Patrick Fischmann
(30 spectateurs), soit une fréquentation totale
de 214 spectateurs. Globalement, ce sont des
chiffres assez faibles au regard des projections territoriales classiques tout au long de
l’année. Depuis quatre ans, la fréquentation de
Retour(s) vers le futur se dégrade. Ceci s’explique par un essoufflement des rencontres,
notamment de la formule carte blanche
d’ouverture qui se veut pourtant médiatique.
L’agence a perdu son influence sur la programmation et s’interroge sur l’esprit singulier de la manifestation. Par ailleurs, il lui est
impossible de pouvoir offrir continuellement
de nouvelles archives récentes et focalisées
sur ce territoire. Il est nécessaire que la programmation s’ouvre à l’ensemble de la région,
voir au niveau européen.
• 18e Rendez-vous de l’Histoire à Blois. En
octobre 2015, dans le cadre du cycle cinéma,
l’agence est intervenue à trois reprises sur
le thème « 1945 : les cinéastes amateurs se
souviennent… », une ciné-conférence et deux
projections commentées où Ciclic a pu montrer la qualité de ses fonds et de sa documentation. La présence de Ciclic au sein de
ces rencontres prestigieuses où l’on retrouve
d’autres archives régionales apporte une
forme de reconnaissance nationale au travail
fourni par l’agence.
• Le voyage de la Cinévalise. Projet mis en
place en 2013 avec l’apport technique de Gérard Sergent, chef-opérateur et collaborateur
régulier de l’agence, la circulation de la Cinévalise s’est déroulée pleinement entre le 4 février et le 1er décembre 2015. La Cinévalise est
à elle seule une salle de cinéma qui tient dans
une valise : le couvercle ouvert sert d’écran, le
projecteur est à l’intérieur, en deux minutes,
n’importe quel lieu peut devenir un lieu de médiation.
Le projet, conçu avec le Conseil départemental d’Eure-et-Loir, a bénéficié à 10 bibliothèques, qui ont accueilli la Cinévalise et diffusé les films du patrimoine cinématographique
eurélien collectés depuis 2006 sur le territoire :
Coulombs, Gas, Sours, Berchère-sur-Vesgre,
Illiers-Combray, Aunay-sous-Auneau, Ouarville, Châteauneuf-en-Thymerais, Saint-Denis
d’Authou et Brou.
Les bibliothèques ont accueilli en moyenne
la Cinévalise durant 21 jours (sauf à Sours qui
l’a accueillie durant tout l’été, soit 69 jours).
Sept-cent personnes ont pu découvrir des
films amateurs anciens grâce à elle, principalement dans les murs de leurs bibliothèques,
mais aussi en dehors : maisons de retraite,
établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, manifestations
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Densité de population
Anet Berchères/Vesgre
Vernouillet
Laon
La Ferté-Vidame
Senonches
Digny
(hab./km²)
Abondant
de 851 à 4 117
Dreux
de 236 à 851
Mittainvilliers
Maintenon
Nogent-le-Roi
Chartres
Lucé
de 76 à 236
Auneau
Nogent-le-RotrouThiron Gardais
de 29 à 76
Arnouville
Gommerville
Mignières Dammarie
de 2 à 29
Voves
Pithiviers
Brou
Châteaudun
Chalette/Loing
Fleury-les-Aubrais
Mer
Blois
Azay Le Rideau
Dolus Le Sec
Mont-près-Chambord
Cheverny
Sancerre
Genillé
St-Aignan
Neuvy Deux Clochers
Vierzon
Massay
Graçay
Loches
Ste Maure de Touraine
Ouzouer-sur-Trézée
Briare
Châtillon/Loire
Romorantin-Lanthenay
Luzillé
Cormery
Gien
Lamotte-Beuvron
Tours Amboise
Montlouis/Loire
St Germain/Vienne
Chinon
Chaumont/Loire
Lorris
La Ferté-St-Aubin
Vineuil
Château Renault
St Cyr/Loire
Montargis
St Jean Le Blanc
OlivetOrléans
St Cyr En Val
Beaugency
Tigy
Vendôme
Cinq Mars La Pile
Semoy
Foecy
Fussy
Preuilly St Doulchard
Bourges
Richelieu
Jaulnay
Clion
Argy
Issoudun
Le Subdray
Barrou
Châteauroux
Martizay
0
10
20 km
Tournon St Martin
Le Blanc
Neuvy St Sépulchre La Châtre
Argenton-sur-Creuse
Le Magny
St Hilaire/Benaize
St-Amand-Montrond
Chazelet
St Benoît Du Sault
Tilly
Patrimoine
cinématographique :
collecte et diffusion
2015
publiques (fête médiévale d’Ouarville, Livre en
Perche à Brou).
La Cinévalise a permis aux bibliothèques de
valoriser les films amateurs euréliens dans le
cadre de leurs animations et/ou expositions
spécifiques. Par exemple, pour la célébration
des 70 ans de la Libération à Illiers-Combray, le programme 1944 : la Libération en
Eure-et-Loir a été diffusé et commenté en direct par des intervenants, notamment Gisèle
Godfroid, dont le père a tourné en 9,5 mm les
images de l’arrivée des Américains en août
1944 à Illiers-Combray.
Collecte
Diffusion
300
150
Nombre de spectateurs
60
4. memoire.ciclic.fr :
un site de référence
national
Outre les actions sur le terrain, Ciclic dispose d’un outil de médiation numérique qui
permet à tous les internautes d’accéder à plus
de 10 000 films.
Lancé en novembre 2010, le site memoire.
ciclic.fr, quatre années après le commencement de la collecte, rendait accessible à
l’ensemble de la population le patrimoine au-
75
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
FRÉQUENTATION
memoire.
ciclic.fr
diovisuel de la région Centre-Val de Loire. Ina
Expert (département formation et prospective
de l’Institut national de l’audiovisuel) l’avait
d’ailleurs placé en 2013 dans une sélection de
douze sites internationaux de valorisation des
archives audiovisuelles innovants, dans laquelle il était le seul site français.
C’est un site interactif et participatif avec
2 590 abonnés dont 422 inscrits en 2015
Le site est de plus en plus utilisé par les
professionnels de l’archive et de l’audiovisuel
dans leurs recherches documentaires pour
des expositions, scénographies ou productions
audiovisuelles. C’est également un outil efficace lors des compagnonnages artistiques : il
permet un gain de temps important lors des
phases de préfiguration des projets, temps davantage consacré à la réalisation effective du
projet.
Le grand public n’est pas en reste : les
commentaires et les réponses proposés aux
énigmes par des contributeurs très actifs enrichissent et dynamisent les contenus publiés,
notamment sur la géolocalisation.
Le site a reçu 661 commentaires de la part
de 49 contributeurs et 438 propositions aux
énigmes publiées. 1 488 nouveaux films ont été
publiés sur memoire.ciclic.fr en 2015 pour un
total de 10 007 films visibles sur le site. Plus
de 100 nouveaux contenus éditoriaux y ont été
créés.
Les utilisateurs se connectent principalement de leur ordinateur (69%) et de leur tablette (11%) pour un temps de consultation
moyen respectif de 7mn et 5mn31. Le téléphone mobile est peu utilisé pour Mémoire
(8%) avec un taux de rebond très fort. Cela
démontre qu’actuellement, le smartphone ne
convient pas à ce type d’usage, l’écran étant
trop petit.
En matière de présence web et réseaux sociaux, Mémoire dispose d’une page facebook
animée par l’équipe et compte 1 219 abonnés
(+16 % cette année).
5. Coopération et
réseaux
76
Ciclic tisse un réseau de coopérants et partenaires sur l’ensemble de la région CentreVal de Loire. Le rayonnement de l’activité dépend des relais indispensables patiemment
entretenus : associations, communes, médiathèques, archives. L’agence procède de
même au niveau national et européen en col-
laborant le mieux possible avec les confrères
des autres régions. Depuis 2015 Ciclic a signé
des conventions de partenariat avec certaines
institutions afin d’encadrer la réalisation de
projets intégrant des images d’archives Ciclic.
A. Mémoire filmée du Loir-et-Cher
93 669
SESSIONS
552 198
PAGES VUES
Le Conseil départemental de Loir-et-Cher
et Ciclic se sont accordés sur un programme
d’actions de collecte et de numérisation d’archives audiovisuelles dans le cadre de leur
convention d’objectifs 2014-2016. Travail sur
la mémoire collective à partir du patrimoine
cinématographique et audiovisuel amateur
collecté sur le territoire départemental, élaboration d’un bien commun que les générations
futures continueront de consulter et d’activer
sont les enjeux de cette opération. Ce travail
continue régulièrement avec la collaboration
d’un agent des archives départementales qui
apporte ses compétences à l’enrichissement
documentaire de certains films.
B. Mémoire d’Eure-et-Loir
L’opération La Mémoire des images d’Eureet-Loir a renforcé son assise locale, pour
favoriser la réappropriation des collections
de films par les habitants et les associations
du territoire. En 2015, trois bassins de vie ont
été sélectionnés par le Conseil départemental
d’Eure-et-Loir et Ciclic, autour d’Anet, dans
le Pays chartrain et autour de Brou. À chaque
fois, il s’est agi d’inscrire l’opération dans le
long terme. Le public a bénéficié de projections
évènementielles, mais a retrouvé également
les collections en bibliothèques avec la
Cinévalise par les ateliers de sensibilisation
au cinéma amateur. Des partenariats se sont
tissés avec des associations et les acteurs
locaux permettant la mise en œuvre d’ateliers
participatifs, de création ou de recueil de
mémoire sur les films. Les enquêtes de
collecte ont été relancées avec une chargée de
mission, renouvelant les angles de recherche.
Les interventions ont touché onze communes
réparties sur trois cantons.
Depuis l’organisation des formations à la
collecte en 2006 et 2007 et la mise en place
de la Cinévalise en 2014, c’est la première fois
que Ciclic et la Bibliothèque départementale
d’Eure-et-Loir parviennent à mobiliser autant
de structures dans le cadre de l’opération La
Mémoire des images d’Eure-et-Loir. Enfin,
Ciclic a collaboré étroitement avec les conservateurs et les agents en charge de la préparation du COMPA 2, afin de repérer dans les
fonds d’images la matière à la fabrication des
bornes multimédias pour la ”salle des machines”. Deux films de six minutes destinés
aux cabinets de curiosité ont été produits par
En ligne
1230
heures
de films
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Ciclic et 187 fichiers ont été fournis à la société
de production Kaléo en charge de la réalisation d’une mosaïque d’images animées.
C. Mémoire d’Indre-et-Loire
1
1. Villégiature à la propriété
louée à La Chapelle-SaintMesmin (Loiret) « Séjour au
Petit-Bel-Air » d’Emile Lauquin
(1932, 16mm)
2. Portrait d’André Chamrobert,
opticien et cinéaste amateur
vierzonnais 1923-2010
3. Bloch MB210 sur le tarmac
de la BA106 de Mérignac pendant la drôle de guerre « Carnet
de route » de Roger Prenois
(1939, 16mm)
2
3
Le Conseil départemental d’Indre-et-Loire
et Ciclic, liés par une convention triennale
(2015 à 2017), ont bati un programme d’actions
de coopération, concernant notamment la
sauvegarde et la valorisation du patrimoine cinématographique départemental. Ciclic, dans
le cadre de sa mission régionale, organise
la numérisation des archives audiovisuelles
recueillies et leur enrichissement documentaire. Plusieurs opérations de valorisation de
ce patrimoine ont eu lieu en Indre-et-Loire
en 2015, rassemblant plus d’un millier de
personnes, par exemple durant le festival «
Terres d’images » dans le Liguellois, ou lors
d’une journée de restitution de la collecte 2014
sur Chinon et le Chinonais au cinéma Le Rabelais où les deux séances ont fait salle comble
D. Associations nationales et
européennes
Ciclic est membre du conseil d’administration d’INEDITS, amateurs films memory of
Europe, association européenne qui encourage la conservation et la valorisation du cinéma amateur. Elle rassemble une trentaine
de membres, institutions et particuliers, qui
œuvrent pour la reconnaissance de ce patrimoine.
Ciclic est membre actif de la FCAFF, Fédération des cinémathèques et archives du film
de France, et de PIAF, association regroupant
recherchistes et documentalistes audiovisuels
ainsi que la plupart des fonds d’archives publics et privés.
Ciclic est membre du bureau de Diazinteregio. Cette association rassemble les utilisateurs de la base de données documentaire
Diaz, développée par la Cinémathèque de
Bretagne et le Pôle Image Haute-Normandie
pour permettre le catalogage, l’indexation et
la gestion de fonds de films amateurs. L’association compte aujourd’hui 12 membres qui
contribuent chaque année à un fonds de mutualisation pour financer les développements
nécessaires à la mise à jour et à l’amélioration
de l’outil. Depuis 2013, l’association travaille,
avec l’aide du CNC, à la création d’un DIAZ
unique. Les premières étapes ont été une importante mise à jour technique et le lancement
d’une version cloud, entièrement dématérialisée, de la base. Cette dernière fonctionnalité permet aux structures plus modestes de
s’équiper d’un outil documentaire, sans lourd
investissement. À terme, l’idée est un accès
unique aux collections des membres en vue
77
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
de la création d’un portail de consultation en
ligne pour les collections de films conservées
en régions.
6. Perspectives
A. Evolutions des magasins et du
réseau intranet
Dans un premier temps la priorité sera donnée à un meilleur stockage et confinement
des films fortement vinaigrés (environ 200 bobines). À cet effet, l’achat d’une armoire forte
assure un meilleur conditionnement de ces
films. Début 2016, un premier investissement
sera nécessaire pour éviter la stagnation des
vapeurs nocives d’acide acétique grâce à des
emballages hermétiques et l’ajout de composés tels les zéolites captant l’acide libéré par
la dégradation des supports en acétate de cellulose, limitant ainsi les processus de décomposition.
À terme, l’installation d’armoire de sûreté
adaptée aux produits chimiques avec un caisson de ventilation sera nécessaire. Cela fera
aussi partie du réaménagement global et de la
redistribution des magasins de stockage.
Le réseau intranet doit faire l’objet, au premier trimestre, d’une évaluation des coûts de
transformation, puis de la connexion à la fibre
optique. Des échanges numériques de plus en
plus intenses, ainsi que l’éloignement géographique du siège rendent ces opérations nécessaires.
B. Développer des passerelles vers
le tourisme
L’agence souhaite développer une action de
mise en valeur de memoire.ciclic.fr en direction de l’offre touristique en région CentreVal de Loire. Tourisme, culture et patrimoine
sont aujourd’hui trois vecteurs indissociables
de l’attractivité d’une région, d’un ”Pays”. Les
touristes sont friands de rencontres culturelles et d’histoire, de patrimoine historique
et industriel, de patrimoine naturel, gastronomique et œnologique. En développant des axes
éditoriaux adaptés aux attentes des acteurs
du tourisme, Ciclic peut fournir des contenus
adaptés à différentes utilisations : apport de
connaissances sur des séquences de films
correspondant à divers lieux touristiques, enrichissement historique et anecdotique, apport de connaissances particulières.
78
C. Dixième anniversaire et projet
scientifique et culturel
Ciclic fêtera courant 2016 les dix ans de son
installation à Issoudun et mettra en route son
projet scientifique et culturel pour les quatre
années à venir. Fort de 10 000 films sur memoire.ciclic.fr et de bientôt 1 000 déposants,
Ciclic s’engage dans une réflexion sur l’avenir
des fonds conservés et sur leur impact culturel et sociétal. Après dix années de collecte
scrupuleuse, Ciclic peut espérer mettre bientôt en évidence une véritable collection.
Cet anniversaire sera l’occasion de montrer,
sur la région Centre-Val de Loire, la qualité
des fonds conservés à travers un programme
spécifique, des projections et des évènements.
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
L’agence
Ciclic est un établissement public de coopération culturelle à caractère administratif. Il est
dédié à la gestion d’un service public de la
culture.
L’EPCC Ciclic est un projet de coopération politique entre la Région Centre-Val de Loire et
l’Etat (Drac Centre-Val de Loire).
L
es structures membres de l’EPCC ont défini une orientation politique commune :
- les orientations politiques de l’établissement ;
- les modalités d’engagement de chaque
collectivité ;
- les modalités de coopération, de gouvernance et d’administration de l’établissement
dans son ensemble.
L’EPCC est un établissement autonome du
point de vue juridique et directement dépendant des décisions des collectivités publiques
qui composent le conseil d’administration.
Le conseil d’administration, assemblée délibérante, est l’unique instance de l’établissement.
Le président du conseil d’administration est
garant de l’espace de coopération que représente le conseil d’administration.
Le directeur, par le mandat qui lui est donné, déploie et met en œuvre son projet artistique en toute indépendance dans le cadre des
orientations générales définies et des budgets
alloués chaque année.
1. Le conseil
d’administration
Le conseil d’administration s’est réuni cinq
fois en 2015. Voici sa composition au 19 février
2016.
PRÉSIDENTE
Agnès SINSOULIER-BIGOT, Présidente de
la commission Culture, Sports et Coopération
décentralisée de la Région Centre-Val de Loire
VICE-PRÉSIDENTE
Sylvie LE CLECH, Directrice régionale des
affaires culturelles, Centre-Val de Loire
REPRÉSENTANTS DE LA REGION CENTREVAL DE LOIRE
Les locaux de Ciclic Animation, quartier Rochambeau à Vendôme
Isabelle GAUDRON (suppléante), Vice-présidente déléguée à la Formation professionnelle, à l’Insertion et à l’Orientation
Alix TERY-VERBE, Conseillère régionale,
deuxième Vice-présidente de la commission
Enseignement supérieur et Recherche
Benoît FAUCHEUX (suppléant), Vice-président délégué à la Transition énergétique et
à l’Environnement
79
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Charles FOURNIER, Vice-président délégué
à la Démocratie, aux Initiatives citoyennes, au
Développement rural, à la Coopération et à
l’Egalité
Estelle COCHARD (suppléante), Présidente
de la commission Education, Apprentissage,
Formation sanitaires et sociales
Pascal USSEGLIO, Conseiller régional,
membre des commissions Aménagement du
territoire, Numérique, Politique de la ville et
Développement rural
Mélanie FORTIER (suppléante), Conseillère
régionale, membre de la commission Tourisme
Anne BESNIER, Vice-présidente déléguée à
l’Enseignement supérieur et à la Recherche
Anne LECLERCQ (suppléante), Vice-présidente déléguée aux Formations sanitaires et
sociales et à la Santé
Michèle BONTHOUX, Vice-présidente déléguée à la Culture
Cathy MUNSCH-MASSET (suppléante),
Vice-présidente déléguée à l’Education et à
l’Apprentissage
Josette PHILIPPE, Conseillère régionale,
membre de la commission Culture, Sports et
Coopération décentralisée
Jacques
CHEVTCHENKO
(suppléant),
Conseiller régional, membre de la commission
Enseignement supérieur et Recherche
Christine FAUQUET, Conseillère régionale,
membre de la commission Culture, Sports et
Coopération décentralisée
Isabelle MAINCION (suppléante), Conseillère régionale, membre de la commission
Aménagement du territoire, Numérique, Politique de la ville et Développement rural
Nadine BOISGERAULT, Conseillère régionale, membre de la commission Education,
Apprentissage, Formations sanitaires et sociales
Mathilde PARIS (suppléante), Conseillère
régionale, membre de la commission Culture,
Sports et Coopération décentralisée
Véronique PEAN, Conseillère régionale,
membre de la commission Enseignement supérieur et Recherche
Philippe LECOQ (suppléant), Conseiller régional, membre de la commission Education,
Apprentissage, Formations sanitaires et sociales
REPRÉSENTANTS DE L’ÉTAT
80
Louis LE FRANC, Préfet d’Indre-et-Loire
Maryline LAPLACE, Déléguée au développement et aux affaires internationales du Ministère de la Culture et de la Communication
Marie REYNIER, Recteur de l’Académie Orléans-Tours
Michèle PREVOST, Conseillère livre et lecture à la Drac Centre-Val de Loire
Luc NOBLET, Conseiller cinéma audiovisuel
à la Drac Centre-Val de Loire
MAIRIE DE CHÂTEAU-RENAULT
Michel COSNIER, Maire de Château-Renault.
PERSONNALITÉS QUALIFIÉES
Catherine MARTIN-ZAY, Libraire, Les Temps
Modernes, Orléans
Emmanuel CYRIAQUE (suppléant), Editeur,
Edition Hyx, Orléans
Olivier L’HOSTIS, Libraire, l’Esperluète,
Chartres
Xavier COUTAU (suppléant), Directeur de la
bibliothèque départementale d’Eure-et-Loir
Emmanuelle DUNAND, Déléguée culturelle
de la Ligue de l’enseignement de l’Indre
Dominique VEAUTE (suppléante), Directrice
de Livre Passerelle, Tours
Johann DEMOUSTIER, Membre de l’association des cinémas du Centre (ACC) et exploitant à Issoudun
Jean-Yves DE LEPINAY (suppléant), Directeur des programmes, Forum des Images,
Paris
Gérard BERT, Ancien directeur de la culture
à la Région Centre-Val de Loire
Sébastien DUCLOCHER (suppléant), Délégué général du Festival du court-métrage de
Clermont-Ferrand
Claude CADET, Ancien directeur technique
du Laboratoire GTC
Marie-Anne FONTENIER (suppléante), Fondatrice et ancienne directrice de l’école Supinfocom
Jacques-François MARCHANDISE (suppléant), Fédération Internet Nouvelle Génération
REPRÉSENTANTS DU PERSONNEL
Marie-Laure BOUKREDINE, Coordinatrice
diffusion, Ciclic
Simon LEGUÉRÉ (suppléant), Régisseur
studio, Ciclic
Julie GERMAIN, Assistante sectorielle Livre,
Ciclic
Sandrine BIGOT-LECLERC (suppléante),
Coordinatrice économie du livre et formation,
Ciclic
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
c. Une activité induisant le recours aux
CDD d’usage
2. Ressources
humaines
A. Une structuration des effectifs
protéiforme
a. Stabilité des agents permanents
Répartition par pôle
12
10
8
6
24%
22%
15%
15%
4
13%
11%
2
Direction et Diffusion Education
fonctions exploitation
support
Cinéma et
Ciclic
Animation
Livre et vie Patrimoine
littéraire
Au 31 décembre 2015, Ciclic emploie 44
agents permanents répartis de la manière
suivante :
- 20 agents titulaires (45 %) dont un en détachement de la fonction publique d’Etat ;
- 24 agents non titulaires (55 %) dont 16 sont
en CDD et 8 en CDI.
Deux postes sur les 46 présents au tableau
des effectifs ne sont pas pourvus au 31 décembre 2015 (recrutements en cours).
Les aménagements de temps de travail
(temps partiel) accordés aux agents de Ciclic
font diminuer les équivalents temps plein à
43,1 ETP au 31 décembre 2015.
En 2015, Ciclic a fait appel à 149 personnes
ayant travaillé 12 402 heures. Les activités de
sensibilisation et d’éducation aux images (329
contrats et 3 560 heures) et le dispositif Mille
lectures d’hiver (335 contrats et 6 993 heures)
cumulent 85% des contrats sur l’année.
L’agence a toujours recours de manière
importante aux CDD d’usage (régime général
et intermittents du spectacle) pour mener son
activité. La diminution importante du nombre
de contrats (-22 %) se répartit sur l’ensemble
des pôles. Outre l’impact de Mille lectures
d’hiver en raison du choix de limiter le nombre
de lectures à 500 en 2015 avec 45 lecteurs (16 %
d’heures en moins), cette diminution se justifie
aussi par le recours de plus en plus fréquent
des intervenants à l’auto-entrepenariat.
L’accès au régime de l’intermittence devient
en effet de plus en plus difficile.
d. Des accroissements temporaires
d’activité nécessitant des recrutements
ponctuels
L’agence doit faire face à des besoins en
personnel en période de forte activité ou pour
remplacer des agents indisponibles. Conformément à l’article 3 de la loi n° 84-53 du 26
janvier 1984, l’établissement peut recruter
temporairement des agents contractuels sur
des emplois non permanents pour faire face à
un accroissement temporaire d’activité, pour
une durée maximale de douze mois. En cas
d’indisponibilité d’un agent, il est également
possible d’assurer son remplacement temporaire par un agent contractuel.
Au 31 décembre 2015, la moyenne d’âge des
agents est de 41,25 ans. L’équipe est constituée de 20 femmes (45%) et de 24 hommes
(55%). La moyenne d’âge de la population féminine est de 39,8 ans, celle de la population
masculine de 42,4 ans.
En 2015, la structure a fait appel à onze
agents (dont un remplacement) sur ce type
de contrat d’une durée comprise entre un et
six mois. Cela représente quatre agents de
moins qu’en 2014. Ces écarts se justifient par
l’arrêt du festival de Vendôme qui engageait
de quatre à cinq agents pour des contrats ne
dépassant pas 4 mois.
b. Recours à des dispositifs nationaux :
emplois d’avenir et service civique
e. La transmission avec un accueil régulier
de stagiaires
Depuis 2013, l’agence a créé deux postes,
d’une durée d’un an renouvelable deux fois,
dans le cadre du dispositif national des
emplois d’avenir :
L’agence Ciclic a accueilli neuf stagiaires
issus de master 1 et 2, ou licences professionnelles pour des durées supérieures ou égales
à deux mois. En cumulé, cela représente 22,5
mois de stage.
- un régisseur intendant basé à ChâteauRenault, pourvu le 15 juillet 2013 ;
- un chargé de numérisation basé à
Issoudun, pourvu le 6 janvier 2014.
Un service civique créé en 2014 avec pour
mission l’aide à la médiation et la mise en
œuvre d’évènements cinématographiques a
pris fin le 31 mai 2015.
Quatre étudiants ont par ailleurs bénéficié
de stages d’observation au sein de la structure
durant l’année 2015 (collège, lycée général et
professionnel, BTS).
B. Une masse salariale constante
La masse salariale brute s’élève à 1 636 988
euros en 2015 dont :
81
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
- 77,7% pour les emplois permanents,
- 19,9% pour les besoins occasionnels et saisonniers (renforts et CDD d’usage),
- 2,4% pour les emplois aidés.
Cette masse salariale est stable depuis 2014
(-0.61%). Cette légère diminution est issue des
besoins occasionnels et saisonniers (-3%).
C. La formation professionnelle
des agents : un outil pour l’agence
Ciclic est un établissement public de coopération culturelle à caractère administratif. À
ce titre, il cotise au CNFPT (Centre national de
la fonction publique territoriale), dont les missions de formation concourent à l’accompagnement des collectivités et de leurs établissements dans leur mission de service public.
Cette cotisation s’élèvait à 1 % de la masse
salariale de l’agence, soit 13 286 euros en 2015.
Grâce à ce financement, les formations proposées par le CNFPT sont prises en charge par
cet organisme.
Ces modalités conduisent l’agence Ciclic à
privilégier la mise en œuvre des formations
inscrites dans le plan de formation annuel par
le CNFPT. Cependant les missions de Ciclic
n’étant pas de même nature que celles d’une
collectivité territoriale, tout n’est pas réalisable via cet établissement.
L’année 2015 a marqué un ralentissement
en termes de nombre de jours de formation
par rapport à 2014 (168 contre 190). C’est également le cas pour le nombre d’agents formés
où 35 personnes ont réalisé au moins une
journée de formation. Cela représente 76 %
des agents de l’agence contre 83 % l’année
dernière. Cette baisse s’explique par le cadencement biennal des formations hygiène et
sécurité.
Les objectifs triennaux mis en place pour
2014-2016 continuent de montrer leur efficacité. Ils font du plan de formation un outil de
dialogue social qui contribue à la motivation
des agents (évolution et réalisation des projets
professionnels). Le plan de formation s’inscrit
dans une logique à moyen terme répondant
aux évolutions de l’environnement, à ses impacts sur les métiers et l’organisation et enfin,
il doit faire l’objet d’un levier de développement des compétences internes.
82
En 2015, la moyenne de formation par agent
formé est passée de 4,75 jours à 4,8 jours pour
un coût global hors cotisation CNFPT de 8 865
euros contre 11 030 euros en 2014, soit une
baisse significative des coûts hors CNFPT de
près de 25 %. Sur la totalité de l’effectif, le coût
annuel moyen de formation par agent est de
482 euros, dont 288 euros obligatoire (CNFPT).
D. Une action sociale stabilisée
En matière d’action sociale, le coût des
avantages sociaux proposés aux agents se
stabilise entre 2014 et 2015, avec une accroissement de 1,54%. Cette hausse est due aux
tickets restaurants destinés aux renforts.
Combinée à un nombre de bénéficiaires en
hausse, cette faible augmentation conduit à
une diminution des dépenses en matière d’action sociale par agent : de 950 euros en 2014 à
929 euros en 2015. Sans l’APEH le ratio est de
807 euros (817 euros en 2014).
La proportion des différents axes de l’action
sociale reste identique entre 2014 et 2015 :
- CNAS (comité national d’action sociale) :
27% ;
- APEH (allocation parents enfants handicapés) : 11% ;
- Tickets Restaurants (valeur unitaire de 7
euros prise en charge à 50% par la collectivité) : 61%.
La participation employeur au coût de transport en commun des agents étant devenue une
obligation légale, elle est maintenant retirée
de l’analyse de l’action sociale. Pour information, elle s’élevait au total à 1 080 euros en 2015
pour l’ensemble des agents.
2. Eléments
financiers
A. Une section de fonctionnement
en augmentation
Les réalisations 2015 (émissions et restes à
réaliser) s’élèvent à 8 916 309,41 euros. Elles
sont supérieures de plus de 8% à celles de
2014. Cette variation se justifie par :
- l’augmentation importante (+58%) du chapitre 042 (amortissement des immobilisations)
suite à l’important programme d’investissement de l’année 2014 (Cinémobile) ;
- l’augmentation (+13%) du chapitre 65 suite
à la première année pleine des nouvelles modalités de soutien à l’économie du livre (librairies, crédits confiés de la Drac) et à des versements plus rapides sur des projets cinéma.
a. Une stabilité dans l’origine des recettes
Les recettes perçues par l’agence et dédiées
aux aides à la création image, livre et cinéma
représentent 43.5% des recettes 2015. La répartition ci-dessous n’intègre pas ces subventions en faveur de la création.
Outre les contributions de la Région Centre-
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Origine des recettes
Villes/intercommunalités
Répartition des charges
Ciclic Animation
Conseils départementaux (37,28,41)
2% 1,4%
pôle Cinéma
Audiovisuel
pôle Diffusion/Exploitation
État
29%
9%
Recettes propres
22%
7%
pôle Patrimoine
15,8%
6%
58,8%
pôle Education
13%
Région CentreVal de Loire
19%
17%
pôle Affaires générales
et numérique
pôle Livre
Val de Loire et de l’Etat, l’agence Ciclic bénéficie de subventions d’autres collectivités
telles que des villes, intercommunalités, pays,
et enfin les conseils départementaux d’Indreet-Loire, d’Eure-et-Loir et de Loir-et-Cher.
Ces financements sont présentés ci-dessus à
gauche.
Les contributions et subventions des
membres fondateurs de l’établissement, du
CNL et du CNC peuvent se répartir selon trois
axes :
- les programmes pluriannuels objets d’un
conventionnement triennal entre les partenaires ;
- les nouveaux programmes (formation professionnelle) ;
- les programmes variables regroupant les
programmes dont les financements évoluent
d’une année à l’autre en fonction de leur périmètre et les programmes en cours de développement non-inscrits dans un projet pluriannuel (pratiques artistiques en milieu scolaire,
appel à projets numériques innovants).
La part de la Région dans les recettes de
fonctionnement de l’agence s’élève à 58,8% du
budget tandis que celle de l’Etat atteint 15,8%.
Cette répartition bouge peu depuis plusieurs
années.
En intégrant les aides à la création, grâce
aux nouvelles aides du CNL, la part de l’Etat
passe de 14% en 2014 à 21% en 2015. La Région reste majoritaire avec 52% des recettes
de l’agence.
b. Une nouvelle lecture de la répartition
des charges
Les fonds d’aide image, livre et numérique
représentent 38% des charges de l’agence
(33% en 2014). En dehors de ces fonds d’aide,
la répartition analytique est présentée cidessus à droite.
La réorganisation annoncée fin 2015 des
pôles diffusion et exploitation fait émerger ce
pôle en terme de poids dans cette répartition.
Le pôle livre et vie littéraire voit sa part
augmenter de 3 points en raison du nouveau
dispositif de sensibilisation à la littérature
contemporaine dans les lycées. En raison de la
nouvelle configuration du projet de résidence
Ciclic Animation, cette mission est extraite du
pôle cinéma et audiovisuel et apparaît ici avec
6% des charges de fonctionnement. Enfin, la
part des affaires générales reste quant à elle
identique à 2014.
B. Une section d’investissement
en diminution mais d’un montant
toujours exceptionnel
La section d’investissement de l’agence se
décompose en 2015 en quatre programmes
distincts :
- le programme annuel de l’agence ;
- le programme d’acquisition pour l’AFPA
d’Issoudun ;
- l’équipement de Ciclic Animation à Vendôme inscrit en opération d’équipement ;
- les travaux de rénovation du Cinémobile
Montand inscrits en opération d’équipement.
Après une année 2014 marquée par l’acquisition d’un nouveau Cinémobile, cette section
diminue de 31% en 2015. Elle reste tout de
même exceptionnelle en raison des deux opérations d’équipement citées au-dessus.
a. Programme d’investissement annuel
Ce programme a été prévu à hauteur de
85 750 euros TTC. Il s’élève finalement à
75 387,37 euros TTC. La différence est issue du
décalage des travaux à Château-Renault après
le départ du studio d’animation et de l’achat
d’un serveur TSE compensés par des coûts
plus importants pour la migration des fichiers
au pôle patrimoine et l’aménagement des bureaux du Cinémobile à Saint Jean de la Ruelle.
83
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
b. Programme d’acquisition pour l’AFPA
d’Issoudun
Ciclic a mis en place fin 2014 un partenariat
avec l’Association pour la formation professionnelle des adultes d’Issoudun (AFPA d’Issoudun). Celui-ci permet d’associer Ciclic à
la formation « Opérateur de prises de vue »
par l’AFPA d’Issoudun, formation bénéficiant
d’une certification de l’Institut national de
l’audiovisuel (INA) pour une durée de trois ans
renouvelables, et ainsi de bénéficier de techniciens compétents sur le territoire régional.
Pour que cette formation réponde aux exigences d’excellence de l’INA, elle devait pouvoir s’appuyer sur du matériel récent. Ciclic
a procédé à l’acquisition de ce matériel et l’a
mis ensuite à disposition de l’AFPA d’Issoudun dans le cadre d’une convention de mise à
disposition. Ciclic en tant que propriétaire du
matériel, pourra à terme le réutiliser pour ses
actions d’éducation à l’image notamment.
Le montant total de ces acquisitions s’est
élevé à 87 671,60 euros TTC. Ce programme a
bénéficié d’une prise en charge intégrale de la
Région.
84
c. Equipement de Ciclic Animation
Le programme d’équipement de la résidence de Vendôme avait été établi en 2013 à
266 950 euros TTC. Le montant total des dépenses effectuées pour l’équipement de ce
lieu est de 280 865,01 euros TTC (+5 % par rapport aux prévisions).
Ce programme a bénéficié d’une subvention
de 239 000 euros dans le cadre du CPER.
d. Travaux de rénovation du Cinémobile
Montand
Le cinémobile Montand, mis en service en
2000, a bénéficié en 2015 d’un programme de
rénovation de la salle (fauteuils, revêtements,
écran, climatisation, éclairage) et de l’infrastructure extérieure (châssis, étanchéité,
décor) afin d’augmenter sa durée de vie.
Ces travaux se sont élevés à 220 913,95 euros
TTC. Ils ont été financés à 90% par le CNC (aide
automatique et aide sélective de 45 500 euros)
et à 10% par Ciclic (autofinancement obligatoire dans le cadre des dossiers de soutien du
CNC).
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Annexes
L’écosystème numérique de Ciclic
Les aides au cinéma
Les aides au cinéma d’animation
Les aides à la musique originale
Les aides à l’audiovisuel
Les aides au programme d’entreprise
Les aides à la vie littéraire
Les aides à l’économie du livre
Mille lectures d’hiver, typologie des accueillants
Les salles adhérentes à Cour(t)s devant
Les communes desservies par le Cinémobile
Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui
85
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
L’écosystème numérique de Ciclic
L ES I M A G
ES D
’AR
C
H
IVE
S
moteur de recherche
prog. mensuelle
vidéos
base de données
articles hebdo
vidéos
focus thématique
U NI V E R S IT É P O P U
L AI
webapp
RE
DE
CINÉ MA
S IM
IND
ND
A GE S
É PE
AN T
EN LIG
dossier mensuel
NE
cours en ligne
parcours pédagogiques
VIE LITTÉ RA
dossier mensuel
IRE
thème trimestriel
annuaires
Hébergement de contenus vidéo sur Vimeo
Hébergement de contenus audio sur Soundcloud
Compte Facebook
Compte Twitter
Agenda
86
Documents à feuilleter
éditorialisation
fonctionnalités
Site multi-écrans (responsive)
vidéos
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Les aides au cinéma
AIDE À LA PRODUCTION COURT MÉTRAGE / 12 AIDES / 130 000 euros / En partenariat avec le CNC
Titre
L'OBSOLECENCE PROGRAMMEE DES MACHINES
LE COLLECTIONNEUR
APRES LE VOLCAN
UNE JEUNE FILLE EN FLEURS
Réalisateur
Production
Genre
Durée
Montant
Marie-Sophie Chambon
Koro films
CM F
20'
35 000 €
Thomas Levy-Lasne
Bathysphère productions
CM F
30'
35 000 €
Léo Favier
Les Films Sauvages
CM F
20'
25 000 €
Camille Rosset
Année Zéro
CM F
25'
35 000 €
Florent Vassault
Andolfi Productions
LM DOC
-
9 000 €
Nadège Trebal
Gaia Production
LM F
-
12 000 €
Alain Della Negra
Ecce Films
LM DOC
-
10 000 €
Olivier Babinet
Comme des cinémas
LM F
-
10 000 €
Caroline Poggi, Jonathan Vinel
Ecce Films
LM F
-
11 000 €
Vincent Mariette
Kazak Production
LM F
-
12 000 €
Kaouther Ben Hania
Sister Productions
LM F
-
12 000 €
Philippe Pollet-Villard
Karé Production
LM F
-
12 000 €
AIDE À L'ÉCRITURE LONG MÉTRAGE / 10 AIDES / 110 000 euros / En partenariat avec le CNC
20 ANS APRÈS, HISTOIRE D'UNE LIBERATION
CHANTIER
LES NOUVELLES FEMMES DE TOKYO
POISSONSEXE
JESSICA FOREVER
LES JOURS DU PUMA
L'HOMME QUI A VENDU SA PEAU
JE SUIS LE VERITABLE SOSIE DE CEAUCESCU
APRES LE SANG DES BETES
Jean-Charles Hue
Capricci
LM F
-
11 000 €
MADELEINE COLLINS
Antoine Barraud
Les films du Bélier
LM F
-
11 000 €
AIDE À LA PRODUCTION LONG MÉTRAGE / 4 AIDES / 640 000 euros / En partenariat avec le CNC
JOURS DE FRANCE
Jérôme Reybaud
Chaz Productions
LM F
90'
160 000 €
LES GARCONS SAUVAGES
Bertrand Mandico
Ecce films
LM F
90'
150 000 €
Denis Do
Les Films d'ici
LM ANIM
90'
180 000 €
Nicolas Vannier
Radar Films
LM F
90'
150 000 €
FUNAN
SOLOGNE
Les codes genres utilisés
CINÉMA
Long métrage
LM ANIM : long métrage d’animation
LM DOC : long métrage documentaire
LM F : long métrage de fiction
Court métrage
CM ANIM : court métrage d’animation
CM DOC : court métrage documentaire, essai, vidéo-art
CM F : court métrage de fiction
AUDIOVISUEL
Fiction télévisée
F-TV U : fiction télévisée, unitaire
F-TV S : fiction télévisée, série
Documentaire
DOC U : documentaire et recréation de spectacle vivant, unitaire
DOC S : documentaire, série
Animation
ANIM U : animation, unitaire
ANIM S : animation, série
Nouveaux médias
NMEDIA WEB F : web-fiction
NMEDIA WEB DOC : web-documentaire
Magazine MAG : magazine télédiffusé
Entreprise ENT : aide au développement d’entreprise
TYPES DE SOUTIEN
EC-DEV : écriture, développement, pilote
PROD : production
POST-P : postproduction, aide à la création de musique originale
87
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Les aides au cinéma d’animation
AIDE AU DÉVELOPPEMENT SÉRIES TV / SPÉCIAUX TV ANIMATION / 2 AIDES / 50 000 euros / En partenariat avec le CNC
Titre
Réalisateur
Production
Genre
Durée
Montant
WEEKEND
Eloïc Gimenez
Girelle Productions
EC-DEV
26 x 2'
25 000 €
VANILLE
Guillaume Lorin
Folimage Studio
EC-DEV
26'
25 000 €
AIDE DÉVELOPPEMENT LONG MÉTRAGE ANIMATION / 2 AIDES / 50 000 euros / En partenariat avec le CNC
KILLER, PENGUIN, TOM, DOLFACE
MISTER SIROCCO
Tomas Tamosaitis
Joni Arts Films, Era Films
EC-DEV
70'
25 000 €
Benoit Chieux
Sacrebleu productions
EC-DEV
90'
25 000 €
CM ANIM
15'
45 000 €
Zéro de conduite production CM ANIM
AIDE À LA PRODUCTION COURT MÉTRAGE ANIMATION / 12 AIDES / 355 000 euros / En partenariat avec le CNC
PEPE LE MORSE
PLEASE, PLEASE, PLEASE
LA CHASSE
NEGATIVE SPACE
VENT DE FETE
GRANDS CANONS
Lucrèce Andreae
Jean-Charles Mbottimalolo
Caïmans Productions
12'
49 000 €
Am Stram Gram
CM ANIM
5'
45 000 €
Ru Kuwahata, Max Porter
Ikki Films
CM ANIM
5'
45 000 €
Marjolaine Perreten
Nadasdy Films
CM ANIM
7'
35 000 €
Alexei Alekseev
Alain Biet
Girelle productions
CM ANIM
8'
42 000 €
Vincent Parronaud
et Denis Walgenwitz
Je suis bien content
CM ANIM
12'
49 000 €
BACH HONG
Elsa Duhamel
Fargo
CM ANIM
14'
45 000 €
UNE JEUNE FILLE EN FLEURS
Camille Rosset
Année Zéro
CM F
25'
35 000 €
LA MORT PÈRE ET FILS
BOURSE POST-ÉTUDE ANIMATION / 4 AIDES / 12 000 € / En partenariat avec l’école de cinéma d’animation, « La Poudrière »
-
-
3 000 €
Charlie Belin
-
L'INCENDIE
Nicolas Rolland
-
-
-
3 000 €
TRONA PINNACLES
Mathilde Parquet
-
-
-
3 000 €
LES NOUVEAUX HOMMES
Loïc Espuche
FATOU'NDOF
3 000 €
Les aides à la musique originale
AIDE À LA CRÉATION DE MUSIQUE ORIGINALE / 4 AIDES / 10 000 euros / Financement Sacem
Titre
88
Réalisateur
Production
Genre
Durée
Montant
TRABENDO
Mohamed Ouzine
L'Image d'après
DOC U
52'
2 500 €
GUSLA OU LES MALINS
Adrienne Nowak
Ikki films
CM ANIM
10'
2 500 €
VIVRE AVEC SON ŒIL
Naïs Van Laer
Sanosi production
DOC U
52'
2 500 €
L'HORIZON DE BENE
Jumi Yoon et Eloïc Gimenez
Trois fois plus
CM ANIM
12'
2 500 €
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Les aides à l’audiovisuel
AIDE À L’ÉCRITURE DOCUMENTAIRE / 12 AIDES / 30 000 euros
Titre
SEPT JOURS DE RÉFLEXION
FÉMININ SINGULIER, FRAGMENT D'UN PARCOURS AMOUREUX
DEMAIN TOUT IRA MIEUX, TU VERRAS
THE LADY IN THE BOOK
ROAD TO FREEDOM
À MA MESURE
LA BORDE UNE HISTOIRE DE LA FOLIE
WHAT'S UP ESKIMO
MICHEL
CHASSER TUER
DANS VOS YEUX
RENAULT 12 (EX FINIR EN BEAUTÉ)
Réalisateur
Production
Genre
Durée
Montant
Juliette Touin
-
DOC U
75'
3 000 €
Chloé Barreau
Jean-Claude Cottet
Gesa Matthies
Bruno Ulmer
Marie Tavernier
François Pain
Sophia Alaoui
Dmitri Makhomet
Elise Charbey
Bruno Ulmer
Mohamed El Khatib
Camera lucida productions
A vif Cinéma
Ana Films
Girelle Production
Macalube Films
INA
La Boite à songes
Arturo Mio
Girelle Production
Les Films d'ici Méditerranée
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
90'
90'
53'
90'
50'
52'
52'
52'
52'
52'
52'
3 000 €
3 000 €
1 500 €
1 500 €
1 500 €
3 000 €
3 000 €
3 000 €
3 000 €
3 000 €
1 500 €
90'
52'
52'
52'
80'
90'
90'
52'
140'
52'
52'
52'
6x26'
52'
25 000 €
22 000 €
22 000 €
15 000 €
75 000 €
100 000 €
100 000 €
15 000 €
25 000 €
20 000 €
23 000 €
25 000 €
28 000 €
15 000 €
52'
52'
52'
52'
13x1,2'
52'
52'
52'
10x26'
2x52'
52'
52'
52'
75'
52'
52'
10 400 €
10 400 €
10 400 €
10 400 €
20 000 €
10 400 €
10 400 €
10 400 €
28 400 €
20 800 €
10 400 €
10 400 €
10 400 €
15 000 €
10 400 €
10 400 €
AIDE À LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE / 14 AIDES / 510 000 euros / En partenariat avec le CNC
CHAMBORD, LE CHÂTEAU DES ÉNIGMES
GEORGES HYVERNEAUD, DEUX OU TROIS CHOSES...
LA LUMIÈRE RETROUVÉE, LA CATHÉDRALE DE CHARTRES...
JEAN ZAY
WEI OR DIE
COMME DES FRERES
LE PORTRAIT DE SA MERE
CLIM'ARTS
LES RESISTANCES - EPISODE PARIS, CENTRE, BOURGOGNE
COMBATS INTIMES
L'HEURE DU BILAN
UN TEMPS DE REFLEXION
ARTISANS FROMAGERS
LA VIE D'APRES
Marc Jampolski
Gédéon Programmes
DOC U
Céline Pouillon
Girelle Production
DOC U
Anne Savali
Kanari Films
DOC U
Stéphane Benhamou
Siècle Productions
DOC U
Simon Bouisson
Cineteve
WEB F
Claude-Michel Rome
Fit Production
F-TV U
Philippe Venault
Fit Production
F-TV U
Daniel Schick
Cocottes minutes production DOC U
Vianney Lambert
Kien Productions
WEB Doc
Francis Del Rio
L'Image d'Après
DOC U
Lucia Sanchez
Alter Ego Production
DOC U
Juliette Touin
Les Films du Balibari
DOC U
Jeanne Bourgon
Sanosi Production
DOC S
Frederic Jacovlev
Camera Lucida productions DOC U
AIDE À LA COPRODUCTION PROGRAMME TÉLÉDIFFUSÉ / 16 AIDES / 209 000 euros
CARMEN
FLORIS
LE SECRET DES BALANCOIRES
LES CHARBONNIERS
PANDAS DANS LA BRUME
PRENDS, SEIGNEUR, PRENDS
PRESCRIPTIONS RURALES
VIVRE AVEC SON ŒIL
LA VISITE
LA FRANCAISE DES AIRS
A MA MESURE
L'ATELIER PONS
MON VOYAGE EN URSS
POLLOCK AND POLLOCK
RETOUR AU CHÂTEAU
SAHARA LA GUERRE OUBLIEE
Vianney Lambert
Jacqueline Kalimunda
Caroline Rubens
Max Hureau
Thierry Garance
Cédric Dupire
Sylvestre Chatenay
Naïs Van Laer
Nicolas Favreau
Pauline Jardel
Marie Tavernier
Sylvain Ley
Asel Umetova
Isabelle Rebré
Sophie Bredier
Jean-Pierre Krief
Cent Soleils
Simba Productions
A perte de vue
Laterna magica
Melting Productions
Studio Shaiprod
K2 Productions
Sanosi Productions
Sanosi Productions
Girelle Production
Macalube films
Candela productions
Rhizome
À perte de vue
Alter Ego Production
KS Visions
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
ANIM S
DOC U
DOC U
DOC U
DOC S
DOC S
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
DOC U
89
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Les aides au programme d’entreprise
AIDE AU PROGRAMME D’ENTREPRISE / 9 AIDES / 104 000 euros
Structure
Département
Ville
Montant
Alter Ego Production
45
Orléans
20 000 €
TGA Production
37
Tours
14 000 €
La Ruche Production
45
La Chapelle-Saint-Mesmin
9 000 €
Girelle Production
45
Orléans
18 000 €
IKKI Films
37
Orbigny
6 000 €
L'Image d'Après
37
Tours
12 000 €
Sanosi Productions
28
Maintenon
15 000 €
Cent Soleils
45
Orléans
5 000 €
Tandem Productions
41
Saint-Laurent-Nouan
5 000 €
Les aides à la vie littéraire
AUTEURS ASSOCIÉS / 4 AIDES / 53 200 euros
Aurélien Ducoudray, associé à BD Boum / Blois (41)
Durée : 4 mois
Droits d’auteur
6 000 €
Soutien structure
1 600 €
Marc Blanchet, associé au CCN / Orléans (45)
Durée : 10 mois
Droits d’auteur
13 500 €
Soutien structure
1 700 €
Gilles Clément, associé aux Mille univers / Bourges (18)
Durée : 9 mois
Droits d’auteur
15 000 €
Soutien structure
4 000 €
Eric Simard, associé à l’Echalier / Saint Agil (41)
Durée : 6 mois
Droits d’auteur
9 000 €
Soutien structure
2 400 €
RÉSIDENCES
Structure
Type de structure
Ville
Auteur accueilli
Date de résidence
Montant
Livre Passerelle
Association
Tours
Clémence Pollet
septembre à décembre
11 000 €
Domaine national
de Chambord
Etablissement
public
Chambord
Céline Minard
octobre à décembre
2 000 €
BD BOUM
Association
Blois
Brigitte Luciani
octobre à novembre
6 000 €
Maison des écritures
Association
Neuvy-le-Roi
Ousmane Diarra
septembre à novembre
8 000 €
SARL
Saint-Avertin
Didier Kassaï
octobre à novembre
8 000 €
Association
Bourges
Guth Joly
novembre à janvier
11 000 €
La Boîte à bulles
90
Mille univers
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Les aides à l’économie du livre
ÉDITEURS SOUTENUS / 16 AIDES / 108 500 euros
Nom
Les Mille Univers
Éditions Grandvaux
Les livres sont muets
Ella Éditions
Éditions Menu Fretin
Éditions Marcel le Poney
Éditions Collodion
Le Capital Humain Éditions
Éditions La Boîte à Bulles
Éditions de l'Élan Vert
Coco Téxèdre
Villèle Éditions
HongFei Cultures
L'Atelier d'Images
Éditions Valbert-Bilboquet
Le silence qui roule
Ville et département
Bourges (18)
Brinon-sur-Sauldre (18)
Yvoy-le-Pré (18)
Lèves (28)
Chartres (28)
Illiers-Combray (28)
Mers-sur-Indre (36)
Nazelles-Négron (37)
Saint-Avertin (37)
Saint-Pierre-des-Corps (37)
Seuilly (37)
Saint-Branchs (37)
Amboise (37)
Rahart (41)
Vineuil (41)
Saint-Jean-Le-Blanc (45)
Montant de l’aide
5 000 €
3 000 €
5 000 €
3 000 €
14 000 €
5 000 €
4 000 €
12 000 €
15 000 €
10 000 €
2 000 €
2 000 €
12 000 €
1 500 €
12 000 €
3 000 €
Ville et département
Bourges (18)
Chartres (28)
Chateaudun (28)
Le Blanc (36)
Buzançais (36)
Château-Renault (37)
Tours (37)
Tours (37)
Tours (37)
Tours (37)
Tours (37)
Tours (37)
Montargis (45)
Olivet (45)
Orléans (45)
Montant de l’aide
2 800 €
5 600 €
3 900 €
4 600 €
5 100 €
6 000 €
3 800 €
7 600 €
2 100 €
15 000 €
450 €
2 300 €
5 100 €
6 100 €
9 700 €
LIBRAIRIES SOUTENUES / 15 AIDES / 80 150 euros
Nom
La Poterne
Librairie L'Esperluète
La Librairie du coin
Librairie Cousin-Perrin
Maison de la presse de Buzançais
Maison de la presse
Librairie Ghimel
Librairie Le Livre
La boite à livres de l'étranger
La Boite à livres
Libr'enfant
Librairie Saint-Etienne
Librairie des écoles
Librairie Volte-Pages
Legend BD
91
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Mille lectures d’hiver, typologie des accueillants
Accueillants
7e édition 2013
Nombre de Nombre
lectures d’auditeurs
%
Nombre de Nombre
lectures d’auditeurs
9e édition 2015
%
Nombre de Nombre
lectures d’auditeurs
%
Particuliers
257
5 654
41%
283
6 226
45%
222
4884
44%
Bibliothèques et médiathèques
134
2 948
21%
135
2 970
21%
117
2574
23%
Associations et structures à caractère culturel
74
1 628
12%
62
1 364
10%
52
1144
10%
Enseignement et formation
44
968
7%
42
924
7%
33
726
6%
Associations et structures à caractère social
53
1 166
9%
42
924
7%
32
704
6%
Mairies
18
396
3%
19
418
3%
16
352
3%
Asso.& struct. liées au handicap et à l’hôpital
14
308
2%
18
396
3%
14
308
3%
Maisons de retraite
18
396
3%
14
308
2%
11
242
2%
Prisons
9
198
1%
9
198
1%
7
154
2%
Entreprises
8
176
1%
8
176
1%
2
44
1%
629
13 838
100%
632
13 904
100%
506
11 132
100%
TOTAL
92
8e édition 2014
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
Les salles adhérentes à Cour(t)s devant
Nom
Ville
Type de salle ou nombre d’écrans
Tours (37)
réseau itinérant
Cinémobile
Ciclic
réseau itinérant
Eden Palace
Argenton-sur-Creuse (36)
1 écran
Ciné Off
Château-Renault (37)
1 écran
Le Rio
Le Balzac
Saint-Florent-sur-Cher (18)
1 écran
Le Vox
Château-Renard (45)
1 écran
Bourges (18)
1 écran
Maison de la Culture
Saint-Aignan-sur-Cher (41)
2 écrans
Studio République
le Petit Casino
Le Blanc (36)
2 écrans
Les Carmes
Orléans (45)
3 écrans
Ciné Fil / Les Lobis
Blois (41)
3 écrans
Les Studio
Tours (37)
7 écrans
Douze salles adhérentes pour la saison 2015-2016 Cour(t)s devant. On remarque une grande diversité parmi les salles engagées : deux circuits
itinérants, cinq salles mono-écran, trois salles classées Art et essai de centre-ville, une association de spectateurs et trois salles déjà adhérentes
au RADI.
Cinémobile
COMMUNES DESSERVIES
Nom
Département
Nom
Département
ARTENAY
45
LIGNIÈRES
18
AUNEAU
28
LORRIS
45
BAZOCHES-LES-GALLERANDES
45
MAINTENON
28
BEAUNE-LA-ROLANDE
45
MER
41
BELLEGARDE
45
MONDOUBLEAU
41
BRIARE
45
NERONDES
18
BROU
28
NEUNG-SUR-BEUVRON
41
CERDON-DU-LOIRET
45
NEUVILLE-AUX-BOIS
45
CHATEAUMEILLANT
18
NOGENT-LE-ROI
28
CHATEAUNEUF-SUR-LOIRE
45
ORGÈRES-EN-BEAUCE
28
CHATILLON-COLIGNY
45
OUZOUER-LE-MARCHÉ
41
COURTENAY
45
PATAY
45
COURVILLE-SUR-EURE
28
PUISEAUX
45
DORDIVES
45
SAINT-BENOIT-DU-SAULT
36
DUN-SUR-AURON
18
SAINTE-SÉVÈRE-SUR-INDRE
36
ÉGUZON-CHANTOME
36
SALBRIS
41
FAY-AUX-LOGES
45
SANCERRE
18
GRACAY
18
SANCOINS
18
ILLIERS-COMBRAY
28
SERMAISES
45
JARGEAU
45
TOURY
28
LA-FERTÉ-SAINT-AUBIN
45
TRAINOU
45
LA-GUERCHE-SUR-L’AUBOIS
18
VALENCAY
36
LEVROUX
36
VOVES
28
93
CICLIC 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui
Etablissements inscrits à Lycéens, apprentis, livres et auteurs d’aujourd’hui 2015-2016
Etablissements
Département
Ville
Nombre d’élèves
Lycée professionnel Jean Mermoz
18
Bourges
32
Lycée Alain Fournier
18
Bourges
27
Lycée Henri Brisson
18
Vierzon
25
Lycée Jehan de Beauce
28
Chartres
35
Lycée Emile Zola
28
Chateaudun
32
Lycée professionnel privé de Couasnon
28
Dreux
38
E.R.E.A. François Truffaut
28
Mainvilliers
16
Lycée Jean Monnet
37
Joué-lès-Tours
30
Lycée Alfred de Vigny
37
Loches
21
Lycée Choiseul
37
Tours
20
Lycée Balzac
37
Tours
35
Lycée Balzac
37
Tours
35
Lycée Jacques de Vaucanson
37
Tours
26
Lycée Grandmont
37
Tours
33
Lycée professionnel Henri Becquerel
37
Tours
24
Lycée Paul-Louis Courier
37
Tours
35
Lycée Paul-Louis Courier
37
Tours
36
Lycée Choiseul
37
Tours
36
Lycée professionnel privé Saint-Vincent-de-Paul
37
Tours
26
Lycée d’hotellerie tourisme Val-de-Loire
41
Blois
24
Lycée des métiers Sonia Delaunay
41
Blois
24
Lycée Camille Claudel
41
Blois
34
Lycée Camille Claudel
41
Blois
34
Lycée Augustin Thierry
41
Blois
44
Lycée Claude de France
41
Romorantin-Lanthenay
34
Lycée agricole du Chesnoy
45
Amilly
33
Lycée en forêt
45
Montargis
36
Lycée Voltaire
45
Orléans
16
Lycée professionnel privé Saint-Paul-Bourdon-Blanc
45
Orléans
9
Lycée Benjamain Franklin
45
Orléans
35
M.F.R. de l’Orléanais
45
Orléans La Source
54
Lycée professionnel Gaudier Brzeska
45
Saint-Jean-de-Braye
15
Lycée professionnel Gaudier Brzeska
94
45
Saint-Jean-de-Braye
20
Classes pilotes
Département
Ville
Nombre d’élèves
Lycée Pothier
45
Orléans
35
Lycée Grandmont
37
Tours
35
Lycée Balzac
37
Tours
32
RAPPORT D’ACTIVITÉ CICLIC 2015
LES ŒUVRES DU VOLET GÉNÉRAL
Six photos noircies de Jonathan Wable (Le Tripode)
Le Singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau (Delcourt)
Les Enfants de Sitting Bull d’Edmond Baudoin (Gallimard)
L’Invention de la course à pied (et autres trucs) de Jean-Michel Espitallier (Al Dante)
Je suis debout de Lucien Suel (La Table ronde)
LES ŒUVRES DU VOLET LABORATOIRE
Debout-payé de Gauz (Le Nouvel Attila)
Mon Prochain de Gaëlle Obiegly (Verticales)
Les Grands de Sylvain Prudhomme (L’Arbalète/Gallimard)
95
Ciclic, Agence régionale du Centre-Val de Loire pour le livre, l’image
et la culture numérique, est un établissement public de coopération
culturelle créé par la Région Centre-Val de Loire et l’État.
www.ciclic.fr