L`ADMINISTRATION ELECTRONIQUE AU SERVICE DES
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L`ADMINISTRATION ELECTRONIQUE AU SERVICE DES
Lettre d’information de la Direction générale des collectivités locales N° 100 février 2005 L’ADMINISTRATION ELECTRONIQUE AU SERVICE DES COLLECTIVITES LOCALES Le visage de l’administration de demain sera celui de l’e-administration : les échanges dématérialisés se substituant progressivement au support papier. (archivage électronique). Le postier électronique remplace le postier classique, mais au-delà tout le « process » de production, de signature, d’exploitation, de publication, de diffusion et finalement d’archivage des documents est modifié. L’administration électronique est une opportunité, pour l’État comme pour les collectivités territoriales, à la fois de modernisation et de simplification, pour mieux répondre aux attentes de nos concitoyens. C’est un énorme défi et un chantier passionnant qui aboutira à l’enrichissement des tâches dans tous nos services publics, au renouvellement des méthodes de travail, à la rationalisation des organisations, offrant ainsi à tous des fonctions plus gratifiantes et une plus grande disponibilité à l’égard de nos concitoyens. Les outils existent, les textes offrent un cadre juridique à l’économie numérique et à l’e-administration aussi bien à l’échelon communautaire européen qu’à l’échelon national. Le signal de départ a été donné par la messagerie électronique qui a préparé la voie à des échanges plus sécurisés, reposant sur des infrastructures de confiance. Désormais s’élabore un droit de la preuve, indispensable à toutes les démarches « en ligne » effectuées à partir d’un ordinateur personnel. Le ministère de l’Intérieur est à l’avant-garde de ce mouvement, le plus souvent en coopération avec d’autres départements ministériels, notamment celui des Finances, et en coordination avec l’ADAE (Agence pour le développement de l’administration électronique). Le projet « Actes », dématérialisation des transferts de documents soumis au contrôle de légalité, le projet « Hélios », suivi et contrôle des actes budgétaires, l’ouverture des systèmes d’information territoriale des préfectures (SIT) aux collectivités territoriales, constituent les premiers éléments de réponse. Parmi les 140 mesures du plan ADELE (Administration Électronique) rendu public par le Premier Ministre en février 2004, plusieurs projets de dématérialisation concernent les collectivités territoriales : contrôle de légalité, comptabilité publique, marchés publics, relations avec l’Insee, actes d’état civil, etc. Dès lors, les conditions favorables à la diffusion de l’e-administration dans les collectivités territoriales doivent être mises en place : outils polyvalents de télétransmission utilisables pour plusieurs applications, dématérialisation complète de la chaîne de télétransmission, de la conception et de la signature du document (parapheur électronique) jusqu’à son archivage Le présent numéro de démocratie locale met plus particulièrement en lumière les efforts et les réalisations de notre ministère dans le domaine du contrôle de légalité et du contrôle budgétaire, prélude à un développement généralisé de l’administration électronique. Marie-Josée ROIG, Ministre déléguée à l’intérieur Sommaire ✔ Les techniques de transfert mises en œuvre ✔ Les projets d’échange de données dématérialisées ✔ L’implication des collectivités locales 2 3 4 Le s t e c h n i q u e s d e t r a n s f e r t m i s e s e n œ u v r e Les outils de transfert de données doivent être polyvalents pour être pérennes Le parapheur électronique Dématérialiser « à la source », dès la phase conception-production et maîtriser toutes les étapes de la vie d’un document, jusqu’à l’archivage électronique est une nécessité. C’est la seule façon d’éviter un système mixte combinant à la fois la voie électronique et le support papier. Le document est rédigé à l’écran par un service puis déposé dans un parapheur électronique qui peut être un espace de « serveur » où l’autorité disposant du pouvoir de signature viendra chercher les actes en attente. Il est ensuite signé à l’aide d’une carte électronique authentifiant le signataire. Enfin, il est renvoyé pour expédition au service qui dispose d’un original électronique : le document proprement dit, et de la signature. Pour une collectivité, une variante du parapheur pour signature peut-être le registre des délibérations d’une assemblée. Dans une collectivité, dès lors que la dématérialisation s’effectue, à la source, c’est tout le mode d’organisation des services ou le fonctionnement des assemblées qui peut être simplifié. En amont des séances les élus pourront recevoir avec la convocation les docu- ments dématérialisés sur leur ordinateur. En aval le public pourra être informé par la mise en ligne des documents qui doivent être mis à sa disposition (par exemple le recueil des actes administratifs dématérialisés). La télétransmission des actes soumis au contrôle de légalité peut être l’occasion pour les collectivités de franchir le pas et d’expérimenter la dématérialisation dès la phase d’élaboration des actes. Dans l’expérimentation des Yvelines en 2004, quatre collectivités sur dix ont opté pour la dématérialisation, à la source, avec la signature électronique. Norme d'échange Collectivités territoriales Tiers de télétransmission Plate-forme de réception des actes Préfectures Le tiers de télétransmission Le tiers de télétransmission assure le transfert de flux d’informations entre administrations et collectivités territoriales ou entre administrations en respectant un langage, une norme d’interopérabilité. Il peut, en outre, offrir des prestations relevant de ce que l’on appelle les « métiers de la confiance » : certification, horodatage, conservation de données et archivage. C’est un dispositif concourant au droit de la preuve et à la sécurisation des échanges en respectant les principes de base de la télétransmission : authentification de l’émetteur, intégrité du document tout au long de son parcours, confidentialité et protection des données sensibles. Un « tiers de télétransmission » présente d’autant plus d’intérêt qu’il est polyvalent, c’est-à-dire qu’il remplit des fonctionnalités susceptibles de servir de support à tout projet de dématérialisation. Dès lors que « le tiers de télétransmission » mettra en œuvre des outils informatiques et un langage d’interopérabilité (« norme d’échange ») ouverts à la polyvalence des applications de dématérialisation, l’effet d’entraînement sera rapide pour leur diffusion et leur coût plus attractif. L’utilisation du langage d’interopérabilité XML (pour extensible markup language) considéré comme le plus « universel » semble un gage de pérennité. Il est également recommandé par l’Agence pour le développement de l’administration électronique (ADAE). Pour la mise en œuvre de leurs projets, les collectivités, sauf à construire ellesmêmes un dispositif sécurisé et polyvalent, auront recours à des opérateurs de télétransmission choisis selon les procédures classiques de commande publique. Les projets de dématérialisation en cours, notamment « Actes », sont inspirés par le principe de polyvalence des outils. ■ Le s p r o j e t s d ’ é c h a n g e d e d o n n é e s d é m a t é r i a l i s é e s Actes et Hélios : deux projets complémentaires de transfert de données qui faciliteront à terme le rôle de conseil de l’État Le projet « Actes » (Aide au contrôle et à la transmission électronique sécurisée) permet de transférer sous forme dématérialisée les actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité au représentant de l’État dans les départements et les régions. L’objectif est de supprimer les tâches répétitives pour que les agents chargés du contrôle puissent se consacrer à l’expertise des actes et à la détection des éventuelles irrégularités. Plus globalement, ils seraient mieux à même de développer le conseil aux collectivités territoriales et assurer une meilleure sécurité juridique des actes des collectivités. Le support juridique du projet « Actes », piloté par le ministère de l’intérieur, comprend quatre composantes : – la loi 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales dont l’article 139 permet la transmission des actes par la « voie électronique ». – un décret d’application prévoyant les modalités de la télétransmission : ce texte, après les consultations d’usage, est soumis au Conseil d’État. – un cahier des charges de la télétransmission, en cours d’élaboration qui décrit l’architecture technique de l’application, fixe la norme d’interopérabilité, définit les principes de sécurisation des flux, etc. Ce document prendra la forme d’un arrêté signé par le ministre de l’intérieur. – une convention sera signée, à l’échelon local, entre le représentant de l’État et les collectivités qui télétransmettront leurs actes, et déclinera les modalités de mise en œuvre opérationnelle. Hélios : le cadre d’un partenariat entre les services déconcentrés de l’État en matière de suivi et de contrôle des actes budgétaires des collectivités. Le projet « Hélios » de la direction générale de la comptabilité publique est la nouvelle application informatique d’échanges de données dématérialisés entre les ordonnateurs locaux et les comptables publics pour l’exécution des budgets. Elle permettra d’enrichir les échanges entre les collectivités et les comptables par rapport aux applications existantes et d’offrir un meilleur niveau de prestations de l’État aux collectivités en matière d’analyse et d’expertise financières. À cet égard, Hélios devrait s’imposer, à côté de ses autres fonctionnalités, comme un véritable outil « expert » parallèle et complémentaire à la simple dématérialisation des actes budgétaires sous la forme des « maquettes papiers », au service de l’État et des collectivités. En effet, le format adopté par Hélios permettra de produire automatiquement et rapidement, à partir des documents budgétaires dématérialisés votés et exécutés, des données précises sur la situation budgétaire et financière des collectivités. Hélios pourra donc à la fois faciliter le suivi et le contrôle budgétaire assurés par les préfectures et permettre en retour aux collectivités de bénéficier de la part des services de l’État d’une « prestation » juridique plus rapide et plus sécurisée. C’est dans cette perspective d’un contrôle budgétaire plus professionnel que le ministère de l’Intérieur a souhaité s’associer au projet Hélios du ministère des Finances afin de profiter des potentialités de cet outil en matière de suivi budgétaire et d’analyse financière des collectivités. Les deux ministères viennent ainsi de signer une convention actant le principe d’un partenariat expérimental entre les préfectures et les services du Trésor public dans le cadre du déploiement d’Hélios à compter de 2005. L’application intégrera ainsi dès cette année un « module » axé sur le suivi et le contrôle budgétaire des collectivités permettant de repérer plus rapidement et plus efficacement les erreurs de construction du budget (non respect de l’équilibre, erreurs d’imputation des crédits…). Six sites pilotes expérimenteront ce partenariat en 2005 : il s’agit du Calvados, du Finistère, de l’Indre-etLoire, de la Moselle, du Rhône et des Vosges. Après un bilan qui sera opéré fin 2005, une généralisation sur l’ensemble du territoire de cet outil est prévue en 2006 avec un enrichissement des données fournies (ratios de suivi financiers…). Le déploiement d’Hélios sur l’ensemble des postes comptables (3 400 postes) ne sera toutefois achevé qu’en 2007. ■ Un prototype du projet « Actes » est expérimenté dans les Yvelines depuis décembre 2003, dans une version simplifiée. Les actes émis par une douzaine de collectivités, dont le Conseil Général des Yvelines et la ville de Versailles, sont reçus en préfecture (Versailles) et dans les sous préfectures de Saint-Germain-en-Laye, Rambouillet, et Mantes-La-Jolie. Le cap du premier millier d’actes télétransmis a été franchi fin mars 2004 et en septembre plus de 5 000 actes avaient été télétransmis. Ce prototype des Yvelines inclut un « serveur de preuve » permettant une télétransmission sécurisée. Cet outil, mis au point par un tiers de télétransmission sous l’égide de la Caisse des dépôts et consignations, se caractérise par sa polyvalence, c’est-à-dire qu’il peut être utilisé pour plusieurs applications de télétransmission. L’expérience des Yvelines pourra être diffusée à d’autres départements lorsque la plate-forme définitive de réception des actes aura été livrée, début 2005. Le Rhône, le Val-d’Oise et les Alpes-Maritimes sont sur les rangs en attendant un déploiement de plus grande ampleur en 2005. L’ i m p l i c a t i o n d e s co l l e c t i v i t é s l o c a l e s Le développement d’Actes et Hélios repose sur une collaboration étroite entre les collectivités locales et les services de l’État La Feuille de route « ACTES ». L’apport concret d’Hélios pour la sécurisation des actes budgétaires des collectivités Le déploiement du projet « Actes », de même que la plupart des applications du plan ADELE s’étale sur les années 20042007. Il faudra donc s’inscrire dans une programmation pluriannuelle, ce qui nécessitera une coordination, dans chaque département, entre le représentant de l’État et les collectivités territoriales candidates. L’utilisation d’Hélios à des fins de suivi et de contrôle budgétaires reposera sur une collaboration étroite entre le trésorierpayeur général et le préfet sur le plan local dont les principes ont été actés par une convention entre le minefi et le ministère de l’Intérieur (cf. p. 3). L’aboutissement de cette concertation sera la signature d’une convention pour la mise en œuvre opérationnelle de la télétransmission, comme doit le prévoir le décret d’application de l’article 139 de la loi du 13 août 2004 « libertés et responsabilités locales ». Concrètement, les trésoreries générales fourniront aux préfets des états de contrôles de cohérence effectués automatiquement par l’application Hélios à partir des données dématérialisées envoyées par les ordonnateurs locaux dans le cadre du protocole d’échanges standard (PES). Les étapes préliminaires sont les suivantes : L’utilisation d’Hélios à des fins de contrôle budgétaire n’induira aucune contrainte supplémentaire pour les collectivités. C’est en effet à partir d’un support unique, le budget réalisé et dématérialisé en interne par la collectivité, que sera transmis au préfet et au comptable l’ensemble des données nécessaires au contrôle. – mise en place d’un comité départemental de pilotage pour l’accueil de la télétransmission, instance partenariale associant dans un premier temps le représentant de l’État et ses services et les collectivités candidates à la télétransmission et ultérieurement – en phase pré-opérationnelle – les tiers de télétransmission que ces collectivités auront pressentis. – appropriation par les collectivités candidates de la « norme d’échange » du projet « Actes » disponible dans les référentiels de l’ADAE : architecture technique, langage d’interopérabilité, protocoles et standards informatiques. (site www.adae.pm.gouv.fr ). Cette norme d’échange est la principale composante du cahier des charges de la télétransmission à valider par arrêté du ministre de l’Intérieur. – option pour une architecture technique de raccordement à la plate-forme de réception des actes du ministère de l’Intérieur : rôle et contenu des prestations demandées à un tiers de télétransmission. – si les collectivités ne « traduisent » pas, par leurs propres moyens, la norme d’échange, choix par une procédure de commande publique d’un tiers de télétransmission, disposant si possible d’outils polyvalents permettant de mettre en place plusieurs applications de dématérialisation. Lorsque ces conditions seront réunies, la signature de la convention mentionnée ci-dessus pourra intervenir. Les contrôles effectués porteront dans un premier temps sur des vérifications basiques relatives à la construction du budget : équilibre du budget, vérification de cohérence sur les amortissements et provisions, équilibre des opérations d’ordre, affectation du résultat. Ces données ont vocation à être enrichies à l’avenir par des éléments permettant d’avoir une situation financière plus qualitative de la collectivité, notamment des ratios d’analyse financière. Ces contrôles automatiques permettront à la préfecture de pouvoir rapidement repérer les anomalies ou les erreurs qui pourront ainsi être plus efficacement corrigées. En corollaire, les élus pourront être plus rapidement sécurisés sur la régularité juridique de leurs actes budgétaires. ■ Glossaire ADAE : Agence pour le développement de l’administration électronique. PES : Protocole d’échange standard SIT : Système d’information territorial des préfectures XML : Extensible markup language MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR, DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE ET DES LIBERTÉS LOCALES DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES – DÉPARTEMENT DES PUBLICATIONS, DE L’INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION 2, PLACE DES SAUSSAIES 75800 PARIS CEDEX 08 – TÉLÉPHONE : 01 49 27 43 70 – TÉLÉCOPIE : 01 49 27 44 75 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : DOMINIQUE SCHMITT – COMMISSION PARITAIRE : 1328 AD – ISSN : 0183-5599 PHOTO ET RÉALISATION : SERVICE DE LA COMMUNICATION – IMPRESSION : IME, JANVIER 2005