Produire à La Réunion : nous voulons y croire
Transcription
Produire à La Réunion : nous voulons y croire
– Produire à La Réunion : nous voulons y croire Ne nous voilons pas la face, le moral des entrepreneurs industriels est en berne. Ce constat peut sembler paradoxal en regard des signes de bonne volonté manifestés par tous les acteurs du développement. L’engouement pour les produits locaux n’a jamais été aussi fort, le succès de la marque Nou La Fé en témoigne. La Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) et l’ADIR ont su travailler de concert pour répondre à la commande de l’Etat sur le bouclier qualité-prix en privilégiant la présence des produits locaux. La Région Réunion, le CHU, la Mairie de Saint-Denis, la CINOR, la SIDR et le Conseil Général ont signé des SBA, témoignant de leur volonté de privilégier les produits "péï" dans leurs achats. L’Etat a mis en place le Haut Conseil de la Commande Publique pour accélérer les procédures d’appel d’offre et surveiller l’accessibilité des TPE PME locales à ces marchés. La Ministre des Outre-Mer a récemment annoncé un Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) à 9% pour relancer la croissance. Alors pourquoi un tel attentisme, une telle crainte de l’avenir ? La réponse est simple : les grandes ambitions ne se concrétisent pas. Dans la réalité, les bonnes volontés se heurtent aux difficultés de toutes sortes. La grande distribution est globalement bienveillante à l’égard de la production locale, mais la guerre totale que les enseignes se livrent en matière de prix font en premières victimes les industries locales dont la petite taille ne leur permet pas de lutter à armes égales contre les géants de l’importation. De même, la volonté de nos politiques et l’énergie qu’ils déploient est annihilée par la patiente déconstruction par leur administration budgétaire qui détricote maille à maille tous les plans de développement qui font rêver les entrepreneurs le temps d’une annonce avant que les reculs ne s’enchaînent pour revenir à une situation toujours moins favorable. Faire l’inventaire des reculades des dix dernières années serait fastidieux. Un seul constat, La Réunion comptait 96.000 chômeurs en 2004 et 75.000 chômeurs en 2007 grâce à la loi Girardin. Depuis, le chômage n’a cessé de remonter pour atteindre 155.000 chômeurs, soit 30% de la population active. Les diverses mesures ont donc complètement annulé l’effet provisoirement bénéfique de la loi de 2003. Autrement présenté, le maintien de la loi Girardin aurait probablement permis à La Réunion de s’approcher des taux de chômage nationaux. Nous en sommes loin, La Réunion est classée en queue du peloton des régions françaises. Les mesures favorables à la croissance peinent à produire leurs effets car elles sont noyées dans un incessant grignotage des mécanismes de soutien existant. A titre d’exemple récent, l’annonce de la Ministre des Outre-Mer concernant le CICE s’est retrouvée encadrée d’un rabot des exonérations de charges sociales de la Lodeom en début d’année, pudiquement baptisé "recentrage" et d’un très discret nouveau rabot de 5% sur la défiscalisation en faveur du logement social pas plus tard que la semaine dernière. Dans le même temps, Bercy retarde au maximum l’instruction des dossiers de défiscalisation pendant que l’administration locale se montre pointilleuse pour la mise en œuvre du Crédit Impôt Recherche (CIR) ou manque de ressources d’instruction pour procéder au paiement des sommes dues aux entreprises industrielles au titre du Soutien Logistique aux Importations (SLAI). L’administration Européenne n’est pas en reste. Le nouveau dispositif de défiscalisation, difficilement obtenu l’année dernière, n’est toujours pas agréé par Bruxelles. De son côté, l’instructeur des exonérations d’Octroi de Mer dont bénéficie la production locale a tenté d’abaisser le niveau de compensation des handicaps au motif que certains secteurs industriels se seraient bien développés dans les DOM. Encore mieux, l’inadéquation du code douanier français ferait obstacle dans certains cas à l’exonération de taxes en faveur des produits locaux et la refonte dudit code prendrait bien sûr des années. On croit rêver, mais ce n’est que l’implacable réalité. Dans ce contexte, comment espérer une mise en œuvre concrète de l’ambition pour nos territoires portée par nos politiques ? L’espoir existe néanmoins : coordination, confiance et vigilance seront les maîtres mots ... Une mobilisation déterminée de l’ADIR, relayée par le Président de Région, les Députés réunionnais et les Députés européens ultramarins ont permis de faire entendre raison à l’administration bruxelloise sur le nécessaire maintien de l’équilibre concurrentiel entre les productions locales et les produits importés. Au niveau national, la concertation a également bien fonctionné. Le rapport Fruteau-Gibbs est en phase avec notre vision. Pour rappel, les recommandations adoptées concernant La Réunion sont les suivantes : 1. Faire passer, outre-mer, le taux du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi de 6 à 9% ; ce taux sera porté à 13% pour les secteurs prioritaires de la LODEOM, sauf le tourisme où il sera fixé à 19 %. 2. Prévoir un dispositif en faveur des entreprises unipersonnelles pour faciliter l’embauche de leur premier salarié. 4. Reporter de cinq ans (à compter de 2020) le début de la dégressivité des taux d’abattement liés aux zones franches d’activité outre- mer. 5. Ne plus réserver l’aide au fret aux importations ou aux exportations en provenance ou en direction de l’Union européenne, mais élargir la subvention à l’ensemble des intrants et des extrants. 6. Maintenir le régime existant de la TVA non perçue récupérable. 7. Adapter le crédit d’impôt développement durable à l’outre-mer pour relancer le secteur de la rénovation ; prévoir un taux unique de 50% pour un bouquet de travaux spécifiquement défini. 8. Accompagner financièrement ou techniquement les entreprises ultramarines lorsqu’elles sont obligées de prévoir des démarches de certification. Il appartient désormais à ceux qui nous gouvernent de mettre en œuvre ces recommandations tout en veillant à faire cesser les reculades sur les dispositifs existant et étendre le pacte de responsabilité à l’ensemble des corps administratifs dont chacune des actions doit être guidée par le développement de notre économie. Jérôme ISAUTIER Président 21 juillet 2014 Actualités et mobilisation Plus de 50 adhérents de l’ADIR ont répondu présents le 10 juillet dernier pour faire le point sur les sujets d’actualités économiques et plus spécifiquement industriels. Les responsables d’entreprises ont partagé interrogations et inquiétudes sur des sujets très techniques mais essentiels pour nos activités : octroi de mer, pacte de responsabilité et CICE, fret et soutien au fret, défiscalisation, TVA NPR, ... J. Isautier, D. Moreau (Vice-Président ADIR/RBI), A. Goulamaly (Vice-Président ADIR / Gpe Mauvilac), I. Mainix (Admin ADIR/Fibres), F. de Palmas, H. Onian (Mauvilac), JC Leblanc (BPE) et P. El-Bez (Brasseries de Bourbon) Octroi de mer : mobilisation maximale Les enjeux pour les industriels sont incontestables en termes de protection de la production locale via les différentiels des catégories A, B et C et notamment pour ce qui concerne les demandes de rétrogradation (de C en B ou de B en A) pour les structures bénéficiant du RSA et celles détenant plus de 80% de parts du marché local. L’ADIR s’est donc mobilisée depuis janvier 2013 et reste "sur le pont". En février 2013, nos adhérents ont été dans un premier temps sollicités, à travailler sur les fiches surcoûts. Après harmonisation et compilation des différents éléments, l’ADIR a transmis ses recommandations à la Région qui les a relayées à l’Etat par l’intermédiaire du Secrétaire Gé- néral aux Affaires Régionales. Ce n’est qu’en janvier 2014 que l’ADIR a reçu une demande complémentaire de justification sur la totalité des codes, nécessitant un travail colossal. Le 25 février 2014 est alors intervenu le 1er questionnement via MEDETOM, suivi de demandes complémentaires en mars. SEMETA et Eurodom. Dans le même temps, le Président de l’ADIR est intervenu auprès du Député JeanClaude FRUTEAU et du Député européen Younouss OMARJEE qui ont tous deux relayé toute la "portée" économique et sociale de ce dossier auprès des instances concernées. En juin, la Commission Européenne a formulé une 2ème demande de justifications puis une 3ème, suite aux réponses précédemment apportées. Le projet de décision est prévu pour passage en Interservices courant juillet et vote en Conseil vers octobre. Le dossier n’est pour autant pas clos pour l’ADIR, qui suivra de près les avancées au Conseil et au Parlement européens, puis la rédaction du projet de loi préparé par Paris et enfin la fixation finale des différentiels par la Région Réunion en 2015. A l’appui du dossier, une rencontre décisive a eu lieu le 11 juillet dernier entre le cabinet du Commissaire Un tel niveau de mobilisation est légitime et primordial pour assurer la pérennité de nos industries. Les Nouveaux Défis, la 150ème Le 23 mai dernier, l’ADIR fêtait avec ses partenaires, la 150ème émission des Nouveaux Défis®, programme télévisé unique consacré à la promotion de nos savoir-faire et initiatives économiques. Un programme économique, produit par l’ADIR, qui a la confiance et le soutien de l’Europe et de la Région Réunion depuis plus de 15 ans ainsi que de nos partenaires au rang desquels pour 2014 : EDF, Téréos Océan Indien, Mauvilac, la CCIR, Banque de la Réunion et Solar Réunion. Mais la pérennité de ce programme n’aurait pas été possible sans l’adhésion de nos concitoyens et téléspectateurs, qui confèrent à ce programme une part de marché de 37% en 2013, sur un marché audiovisuel pourtant très dynamique. Cette émission a également la particularité de fédérer de façon similaire l’ensemble de la population réunionnaise, faisant de ce programme le miroir des compétences et du dynamisme de notre territoire. L’émission s’est également installée sur les nouveaux médias, pour rayonner plus longtemps et plus largement, avec une chaîne éponyme sur le réseau Youtube permettant la "lecture" et le partage de chaque reportage ainsi qu’une page Facebook pour faciliter l’interaction avec les téléspectateurs. La prochaine étape sera la mise en ligne de la vidéothèque de l’émission avec un site internet dédié. Kréol Box récompensée Reconnaissance nationale pour Kréol Box ! La Kréol Box, nouveau produit de la marque Le Traiteur de Bourbon a reçu début juillet le premier prix national du concours Innovafood dans la catégorie céréales, faisant des Salaisons de Bourbon l’un des 7 lauréats de l'édition 2014. Le Traiteur de Bourbon Cliquez sur ces logos pour "suivre" Les Nouveaux Défis Kossa nou fé ? Découvrez la 1ère édition de la nouvelle lettre d’informations de la marque Nou la fé, à retrouver sur le site internet et la page Facebook de la marque collective www.noulafe.re Kossa nou fé Kanéo L'entreprise Petfood Run, créée en 2013, commercialise désormais sa marque d'aliments pour chiens, Kanéo. 4 variétés de croquettes fabriquées à La Réunion, proposées en format de 4 et 12 kg, sont d’ores et déjà disponibles dans les enseignes Score et Jumbo Score. Kanéo