Essai nucléaire nord-coréen: un revers pour la stratégie

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Essai nucléaire nord-coréen: un revers pour la stratégie
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Essai nucléaire nord-coréen: un revers pour la stratégie de
Washington
L'annonce par la Corée du Nord d'un essai réussi d'une bombe H sonne comme un revers pour
la stratégie de non-prolifération nucléaire des Etats-Unis, qui s'efforcent simultanément de
mettre en oeuvre avec l'Iran leur accord sur le programme nucléaire de Téhéran.
Ce possible test d'une bombe à hydrogène, qui a provoqué mercredi une réunion d'urgence du
Conseil de sécurité de l'ONU, survient au moment où le processus diplomatique international
avec le régime stalinien est moribond.
Le désarmement et la non-prolifération forment un pilier de la politique étrangère multilatérale
de Barack Obama, qui s'était engagé, dans un fameux discours à Prague en avril 2009, à
oeuvrer à la construction d'"un monde sans armes nucléaires". Une ambition qui avait alors valu
le prix Nobel de la paix au nouveau président des Etats-Unis.
Depuis, l'administration Obama peut se targuer d'avoir scellé à Vienne le 14 juillet dernier, aux
côtés des autres grandes puissances, un accord historique avec l'Iran garantissant qu'il ne
puisse pas se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions
internationales.
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Ce texte, fruit d'années de tractations acharnées, a été salué comme une avancée majeure en
matière de lutte contre la prolifération de l'atome, même si l'accord n'en est qu'au début de sa
mise en oeuvre par Téhéran, sous l'oeil de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA).
- "Echec spectaculaire" Dès l'annonce par la Corée du Nord du succès de son premier essai d'une bombe à hydrogène,
une affirmation mise en doute par la Maison Blanche, les adversaires républicains de M.
Obama ont fait feu de tout bois contre sa stratégie à l'égard de Pyongyang.
"Un échec spectaculaire", a tonné le président de la commission des Affaires étrangères de la
Chambre des représentants, Ed Royce, qui a exigé "de manière urgente (...) plus de pression,
et non moins, pour répondre aux menaces de la Corée du Nord".
"Au moment où l'Iran se prépare à récolter des milliards grâce à l'allègement des sanctions, la
Corée du Nord pense à coup sûr qu'elle peut intimider de la même manière l'administration
Obama", a protesté l'élu en remettant dans le même sac la République islamique chiite et le
régime communiste, comme au temps du célébrissime "Axe du Mal" du président républicain
George W. Bush (2001-2009).
Le secrétaire d'Etat John Kerry a répondu que les Etats-Unis "n'acceptaient pas et
n'accepteraient pas que la Corée du Nord ait l'arme nucléaire" et le Conseil de sécurité de
l'ONU a riposté par la menace d'un renforcement des sanctions contre Pyongyang.
Les trois précédents essais nucléaires nord-coréens, en octobre 2006, mai 2009 et février
2013, ont à chaque fois conduit à un alourdissement de mesures punitives prises par l'ONU,
Washington ou Bruxelles. Elles visent des établissements financiers ou des entreprises liées
aux activités nucléaires ou balistiques de la Corée du Nord.
Mais des experts jugent cela insuffisant.
"L'administration Obama n'a pas complètement mis en oeuvre la législation américaine (en
matière de sanctions) et a visé moins d'organisations nord-coréennes que dans les cas (de
sanctions) contre des pays des Balkans, la Birmanie, Cuba, l'Iran et le Zimbabwe", accuse un
analyste du cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, Bruce Klingner.
Un ancien conseiller du président Ronald Reagan (1981-1989), Doug Bandow, dénonce
carrément "l'échec des Etats-Unis pour dérouler un cordon sanitaire autour de la Corée du
Nord". Dans une tribune de son centre d'analyse Cato Institute, il prône une "politique
d'engagement (diplomatique) et non de dénucléarisation" avec Pyongyang.
Mais le processus diplomatique est au point mort. Des négociations à Six, qui réunissaient les
deux Corées, la Chine, le Japon, la Russie et les Etats-Unis ont capoté en décembre 2008 et
n'ont jamais pu reprendre. Le département d'Etat a d'ailleurs déploré que la Corée du Nord
"n'ait montré absolument aucun intérêt à revenir" à la table des pourparlers.
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Pour rassurer ses alliés japonais et sud-coréen, qui sont en première ligne, Washington pourrait
rapidement organiser des réunions trilatérales et renforcer la coopération en matière de défense
et de renseignement, prédit Victor Cha, du Center for Strategic and International Studies
(CSIS).
[caption id="attachment_79674" align="aligncenter" width="512"]
Historique et comparatif des rendements des principaux tests nucléaires par nations, incluant le
dernier test de la Corée du Nord de mercredi 6 janvier annoncé comme celui d'une première
bombe H . 180 x 158 mm[/caption]
Essai nucléaire nord-coréen: un revers pour la stratégie de Washington
Source: Monde
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