(BFASC) OPERATION – BORDER RED LINE
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(BFASC) OPERATION – BORDER RED LINE
1 AOB No AZS540F BUREAU DES FORCES AERIENNES SPECIALES EN COREE (BFASC) OPERATION – BORDER RED LINE OBJET : Affectation en prévision d’une MOSTHRE (Mission Opérationnelle de Sécurité en Territoire Hostile à Risques Evalués) Autorisé le 26 Juin 2006 A. MATRAC Major General, LRS Commandant en chef des forces spéciales de l’OTAN, Les informations révélées sont couvertes par le plus haut niveau du secret défense, les procédures afférentes sont donc applicables. 2 La Corée du Nord est sur le point de tester un missile balistique Taepo-dong II de longue portée. Des images satellites l’ont révélé et depuis, une intense activité diplomatique s’est déployée pour essayer de dissuader Pyongyang de procéder à ce tir. Les opérations de remplissage de carburant ayant été effectuées, il semble improbable que celle-ci à renonce à ce test en effet l’alimentation d’un missile en carburant est considérée comme une étape irréversible. Ces préparatifs renvoient au lancement, en 1998, d'un Taepo-dong 1, missile inerte d'une génération antérieure qui avait traversé l'espace japonais avant de s'abîmer dans l'océan. Le tir de cette fusée à trois étages avait pris les stratèges américains en flagrant délit d'ignorance, puis déclenché une crise diplomatique dans la région. En conséquence, l'armée américaine a déjà placé sur le mode opérationnel (dans la dernière quinzaine) son système de défense anti-missile principalement basé à Fort Greeley, en Alaska, où il y a neuf intercepteurs de missiles. Les deux autres qui sont à la base californienne Vandenberg Air Force Base California restent en standby. la Corée du Nord vient de mettre un terme jeudi dernier aux négociations multipartites sur son programme nucléaire. Volontairement menaçant, le régime de Kim Jong-il a également annoncé qu’il possédait des armes atomiques de sa propre fabrication. Ce n’est certes pas la première fois que Pyongyang avance de telles allégations mais son ton volontairement belliqueux est passablement préoccupant une semaine avant le sommet des « Cinq ». Pour des motifs géopolitiques incontournables, ce sommet auquel participent (sous l’égide des Nations Unies) Les Etats Unis, la Chine, la Corée du Sud, la Russie et le Japon aura lieu mardi 05 juillet 06 à Séoul. Selon nos services de renseignements, les dernières images reçues de nos satellites espions démontrent un regain d’activité sur plusieurs bases. Il est donc indubitable qu’une opération d’envergure est en préparation pour ces deux événements. C’est pour prévenir cela que nous avons relever notre niveaux d’alerte au niveau rouge. En conséquences, nous faisons appel aux meilleurs, afin de renforcer nos effectifs pour assurer des missions de sécurité primordiales à la stabilité dans cette région du monde. La prestigieuse FFW01, par ces hauts faits d’armes et l’inestimable qualité de ces pilotes à été naturellement sélectionnée et va donc être rapidement mobilisée à la base de Kimpo, officiellement pour des missions d’entraînements et de surveillance mais officieusement en vu d’une MOSTHRE (Mission Opérationnelle de Sécurité en Territoire Hostile à Risques Evalués). Du fait de la connaissance des valeurs et des atouts de chacun de ces hommes, nous laissons toute latitude à votre chef d’escadron pour l’organisation, la sélection et les affectations un fois l’ordre de mission validé: un effectif d’au moins 10 pilotes est requis. Une fois que vous aurez intégré vos nouveaux quartiers, vous recevrez, selon le mode sécurisé en vigueur l’ordre de mission dont le nom de code est « Border red Line ». Il est toutefois utile à préciser que n’étant pas en situation de guerre, cette mission revêt un caractère particulier aussi bien sur le plan militaire que politique : l’échec n’est pas envisageable. It’s too late to run, nous comptons sur vous, bonne chance. 3 ANNEXE Situation stratégique et politique du nucléaire Nord Coréen En 1991, l’administration de M. George Bush père s’inquiétait des activités du complexe nucléaire nord-coréen de Yongbyon, qui abrite un réacteur à graphite. Toutefois, le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) accorde des droits d’autodéfense aux pays non détenteurs d’armes nucléaires qui seraient sous la menace de ce type d’armement. Les Etats-Unis en possédaient en Corée du Sud artillerie, mines terrestres, bombes et missiles Honest John (datant de 1958). M. Bush senior entama les premiers pourparlers avec Pyongyang, et l’armement nucléaire américain fut retiré de Corée du Sud peu avant que le président quitte la Maison Blanche. A son arrivée au pouvoir, en janvier 1992, M. Clinton donna un coup d’arrêt à cette diplomatie : il n’avait d’yeux que pour l’économie et ne prêta au début aucune attention à la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Six semaines après sa prise de fonctions, la Corée du Nord déclara que les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) étaient aux ordres des services de renseignement américains et annonça son retrait du TNP. Mobilisant son formidable appareil de propagande, elle qualifia d’éventuelles sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies d’« actes de guerre ». La crise ainsi déclenchée par feu Kim Il-sung allait durer dix-huit mois et s’aggraver dramatiquement quand, en mai 1994, la Corée du Nord déchargea du réacteur de Yongbyon 8 000 barres de combustible irradié contenant assez de plutonium pour fabriquer cinq ou six bombes atomiques. Fin juin 1994, M. Clinton était à deux doigts de déclarer la guerre à la Corée du Nord. L’ancien président James Carter s’envola pour Pyongyang, où il s’entretint directement avec M. Kim Il-sung et obtint l’engagement d’un gel total du complexe de Yongbyon. L’accord-cadre d’octobre 1994 entre les Etats-Unis et la RPDC ratifia cet engagement. L’AIEA apposa des scellés sur le réacteur de Yongbyon, stocka les barres de combustible irradié dans des caissons de béton et surveilla l’installation pendant ces huit dernières années. L’administration Clinton tenta ensuite de parvenir à un accord global en proposant à Pyongyang une aide économique en échange du gel de son programme nucléaire. Entre 1998 et 2000, M. William Perry, ambassadeur itinérant du président Clinton, posa les jalons d’une reconnaissance mutuelle et d’un rachat de tous les missiles nord-coréens . Ce, alors que les services de renseignement américains détenaient la preuve que la Corée du Nord avait commencé en 1998 à importer des technologies concernant un nouveau programme nucléaire d’enrichissement de l’uranium. Les républicains crièrent à l’époque à la complaisance envers un « Etat voyou ». La crise actuelle a officiellement éclaté après la visite à Pyongyang, du 3 au 5 octobre 2002, de M. James Kelly, sous-secrétaire d’Etat pour les affaires du Pacifique et de l’Asie orientale, muni des preuves d’une reprise du programme nucléaire nord-coréen. Après les avoir niés, les Nord-Coréens admirent les faits. En 4 1998, Pyongyang aurait conclu avec Islamabad un accord prévoyant le transfert de missiles nord-coréens au Pakistan en échange de la technologie pakistanaise d’enrichissement de l’uranium. Le processus est très lent, mais si les Nord-Coréens accentuent leur effort, à l’aide des 1 000 centrifugeurs qu’on leur prête, ils pourraient fabriquer une ou deux très grosses bombes atomiques peu maniables par an, sur le modèle de celles du Pakistan. Peu de temps après le retour de M. Kelly à Washington, un responsable américain déclarait à des journalistes que l’accordcadre de 1994 sur le gel du réacteur de Yongbyon était nul et non avenu. Il s’agissait en fait d’une prophétie autoréalisatrice puisque les conseillers du président Bush, peu après son arrivée à la Maison Blanche, avaient affirmé tenir l’accord pour lettre morte . Qui plus est, un an après le 11 septembre 2001, Washington inventait l’« axe du Mal », abandonnant sa politique historique de l’endiguement (containment) pour une stratégie de guerre préventive. Dans le cas de la Corée du Nord, le président américain s’est livré à des attaques gratuites et incessantes à l’encontre de M. Kim Jong-il, tout en faisant preuve d’un mépris total pour la politique de réconciliation menée par Séoul. Président sudcoréen et lauréat du prix Nobel de la paix, M. Kim Dae-jung s’est entendu dire lors d’une rencontre avec le président Bush, en mars 2001, que le leader nord-coréen n’était pas digne de confiance (comme si l’accord de 1994 avait reposé sur la confiance et non sur la surveillance). Lors d’un récent entretien avec le journaliste Bob Woodward, le président américain s’est écrié qu’il « détest[ait] Kim Jong-il », ajoutant qu’il préférerait « renverser » le régime nord-coréen . Le 27 décembre 2002, la RPDC a expulsé à nouveau les inspecteurs de l’AIEA dénonçant cet organisme comme étant l’instrument de Washington - et a commencé ensuite à charger de nouvelles barres de combustible à Yongbyon. Le 10 janvier 2003, elle annonçait qu’elle se retirait du TNP et que toute sanction prise à son encontre par le Conseil de sécurité de l’ONU serait considérée comme une « déclaration de guerre ». Mais elle s’est gardée jusqu’ici d’ouvrir les caissons contenant le combustible irradié. Dans un premier temps, Washington a affiché son refus de négocier avec les NordCoréens, affirmant que ce serait céder au « chantage nucléaire ». Pas question, non plus, de reconnaître le régime, ce que les Etats-Unis se refusent à faire depuis l’accession au pouvoir de Kim Il-sung en 1946. Ce qu’on croyait être l’essentiel de la position américaine avait été énoncé par M. William Perry, secrétaire à la défense de M. Clinton, qui déclarait en 1994 : « Nous ne voulons pas la guerre et nous ne provoquerons pas de guerre en Corée sur cette question ni sur aucune autre. » Mais, si les sanctions prises par les Nations unies « poussaient les Nord-Coréens à entrer en guerre... nous prendrions alors un risque ». Le président Clinton n’a pas pris ce risque, le général Gary Luck, commandant en Corée, l’ayant informé qu’une nouvelle guerre durerait six mois et pourrait faire jusqu’à 100 000 victimes américaines. En réalité, la décision, en septembre 2002, de confier le problème des armes de destruction massive de l’Irak au Conseil de sécurité des Nations unies et à l’AIEA a donné à Pyongyang l’occasion de déclencher la crise actuelle. M. Bush prévoyait de 5 procéder contre l’« axe du Mal » dans un ordre donné : d’abord M. Saddam Hussein, ensuite la Corée du Nord, puis l’Iran. M. Kim Jong-il, en homme pressé, a bousculé l’ordre des opérations. Après presque deux années d’une politique étrangère américaine qui mêle le réalisme le plus dur à l’idéalisme messianique, il était inévitable que l’un des pays de l’« axe » menacés d’une attaque préventive prenne les devants et mette le président américain au pied du mur. M. Kim Jong-il n’a rien fait d’autre. Ses récentes provocations lui ont permis de conforter sa position pendant que M. Bush avait les yeux rivés sur l’Irak. La Corée du Nord suppose que les Etats-Unis n’ont pas les moyens de mener deux guerres importantes à la fois. Qui plus est, comment M. Bush pourrait-il justifier une nouvelle guerre dévastatrice ? C’est lui qui a mis fin à la tentative de M. Clinton, proche d’aboutir, de racheter les missiles nord-coréens de moyenne et longue portée et de poursuivre le gel nucléaire. Certaines sources rapportent qu’à son départ l’équipe Clinton a « briefé » l’équipe Bush sur les renseignements obtenus concernant les importations nord-coréennes de technologie pakistanaise d’enrichissement de l’uranium. Or, l’administration Bush n’a rien fait avant juillet 2002, date à laquelle elle a recueilli des informations indiquant que la Corée du Nord avait probablement commencé à construire une installation d’enrichissement d’uranium . De nombreux experts estiment que Pyongyang s’est manifestement écarté de ses engagements en important ces technologies. Mais il était possible d’en geler l’utilisation dans le cadre de la poursuite de l’accord sur les missiles et de la normalisation des rapports entre les Etats-Unis et la RPDC. En changeant son fusil d’épaule, l’équipe Bush a transformé un problème soluble en une crise grave, qui laisse peu de marge de manoeuvre aux deux parties. Le danger provient d’une conjugaison de facteurs : les provocations prévisibles de la Corée du Nord, l’intention américaine d’utiliser des armes nucléaires dès le début d’un conflit et la doctrine de guerre préventive du président Bush : le droit pour les Etats-Unis d’attaquer un pays dont ils pensent qu’il pourrait les attaquer en premier. A ce péril s’ajoute une nouvelle menace contre la structure de dissuasion existant dans la péninsule. Selon le général James Grant, responsable du renseignement militaire en Corée entre 1989 et 1992, les progrès américains dans les munitions de précision font qu’il est maintenant possible de détruire les 10 000 tubes d’artillerie enfouis dans les montagnes au nord de Séoul, et qui, jusqu’ici imprenables, constituaient le principal rempart de la RPDC contre une éventuelle agression de la Corée du Sud. Si c’est le cas, et en l’absence de garanties de sécurité crédibles, les généraux de Pyongyang se tourneront vers une dissuasion plus fiable. Ces événements sont d’autant plus regrettables que, depuis début 1998, à l’instigation de M. Kim Dae-jung, d’énormes progrès ont été réalisés en vue d’une réconciliation entre les deux Corées. Pour la première fois depuis la partition du pays en 1945, les deux chefs d’Etat coréens se sont serré la main en juin 2000, à Pyongyang. En décembre 2002, les Sud-Coréens ont rompu avec le système politique de la guerre froide en élisant à la présidence, contre toute attente, M. Roh Moo-hyun, un avocat au courageux passé de défenseur des dirigeants ouvriers et 6 des militants des droits de l’homme aux heures sombres de la dictature militaire, dans les années 1980. Chez les jeunes, une opposition à la présence américaine en Corée du Sud se fait jour. De gigantesques défilés rassemblent d’anciens étudiants ayant vécu l’agitation universitaire des années 1980, lorsque la diplomatie américaine soutenait la dictature et sa répression sanglante du soulèvement de Kwangju, en 1980. Le gouvernement de M. Roh Moo-hyun ayant parfaitement conscience de la part de responsabilité des Etats-Unis dans la crise actuelle, M. Bush va devoir gérer des relations très difficiles avec deux pays - la Corée du Nord et la Corée du Sud. La non-prolifération repose sur un principe essentiel : les pays non détenteurs d’armes nucléaires ne peuvent être menacés par ceux qui en possèdent. Afin d’obtenir le vote des Etats non nucléaires pour faire ratifier le TNP par les Nations unies en 1968, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS se sont engagés à venir en aide à toute « victime d’un acte ou d’une menace d’agression impliquant le recours à des armes nucléaires » (résolution 255 du Conseil national de sécurité, 7 mars 1968). En 1996, la Cour internationale de justice de La Haye recommandait que l’emploi ou la menace d’armes nucléaires soient interdits en tant que « mal ultime ». La Cour ne parvint toutefois pas à une décision quant à savoir si le recours à ces armes en cas d’autodéfense était justifié : « La Cour ne peut conclure définitivement sur la question de savoir si la menace ou l’utilisation d’armes nucléaires serait légale ou illégale dans des circonstances extrêmes d’autodéfense, où la survie même d’un Etat serait en jeu . » Selon ce critère, la Corée du Nord est plus fondée à développer des armes nucléaires que les Etats-Unis ne le sont à menacer d’annihilation une Corée du Nord non nucléaire. Après une première approche belliqueuse, l’administration Bush a annoncé le 13 janvier 2003 qu’elle est disposée à « parler », mais uniquement pour évoquer le démantèlement du programme d’armes nucléaires. En revanche, Pyongyang veut que l’agenda soit plus large et inclue l’aide économique et un pacte de non-agression avec les Etats-Unis. Même désaccord lorsque, le 20 janvier, M. Colin Powell tente d’internationaliser la crise en demandant à ce que le Conseil de sécurité des Nations unies s’empare du retrait de la Corée du Nord du TNP, ce dont Pyongyang ne veut pas entendre parler. En tout état de cause, l’une des manières d’empêcher la guerre consisterait à revenir rapidement au statu quo d’avant 2001, à savoir à l’issue obligée, et encore possible, que MM. Clinton et Kim Jong-il avaient trouvée à la première crise. Images satellites Selon ces images satellites ont conclu que les Nord-Coréens ont terminé le ravitaillement en carburant d'un missile Taepodong-2, ce qui confirme l'imminence d'un tir. Toutefois, aucune information n'a filtré sur un éventuel test nord-coréen. Accusée de poursuivre des activités nucléaires, la Corée du Nord refuse depuis novembre 2005 de reprendre les pourparlers à six avec les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Russie. 7 Vue des installations nucléaires de Yongbyon Vue des installations nucléaires de Yongbyon 8 Missile Taepodong-2 9