The Little-Known Agricultural Side of Sept-Îles - Tourisme Sept-Îles

Transcription

The Little-Known Agricultural Side of Sept-Îles - Tourisme Sept-Îles
A
The Little-Known Agricultural Side of Sept-Îles
Le visage agricole méconnu de Sept-Îles
Photo : John A. Rodriguez
N
Au nord-ouest de Sept-Îles, au-delà de la rivière au Foin, se trouve un secteur de la ville surnommé « la baie »,
ou encore « la colonie ». Avant les développements résidentiels et commerciaux des années 1960, le secteur était
occupé par plusieurs résidences
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la mer ou par voie
terrestre, en utilisant des attelages de chevaux ou de bœufs l’été et des traîneaux à chiens (cométiques) l’hiver.
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début des années 1920.
city often called “The Bay” or “The Colony”. Before residential and commercial development took place in the 1960s, several residents who worked the land occupied this
area. There were vegetable gardens, and pigs, cows, chickens, etc. were raised. Some
of the families sold their surplus produce to residents in Sept-Îles. They travelled by
sea, or by land using teams of horses and oxen in the summer and komatiks (dog sleds)
in the winter. A covered bridge called “The Red Bridge” was constructed at the au Foin
Le pont couvert de la rivière au Foin, le 9 juillet 1954.
River in the early 1920s.
Musée régional de la Côte-Nord, Fonds I.O.C. no 1996.x.113.1
1.
Le visage agricole méconnu de Sept-Iles (photo 15)
Aux origines du contact entre les peuples : le vieux poste de traite
En abandonnant l’ancien site, la CBH installe son commerce sur le littoral de
la baie (voir station 5) avant de le déménager à nouveau sur la même rue Arnaud, vers 1930. En 1953, la Compagnie de la Baie d’Hudson ouvre un magasin
à rayons des plus modernes, au coin des rues Brochu et Napoléon, dans l’édifice
maintenant connu sous le nom de « Carrefour La Baie ».
Dessin de Gérard Gallienne tiré de « Le Vieux-Poste », Éditions Musée de Sept-Îles, 1986 : 15
Une représentation du Vieux-Poste inspirée d’un inventaire réalisé en 1786.
Premier établissement européen dans la grande région de Sept-Îles, ce poste de traite des fourrures est fondé par un groupe de commerçants
franco-canadiens vers 1673. Le célèbre Louis Jolliet s’associe à cette entreprise quelques années plus tard. Le poste, dépendant de l’apport
des chasseurs innus, fait partie du réseau du Domaine du Roi, soit un vaste territoire sis entre l’Île-aux-Coudres et la rivière Moisie. Il est détruit à quelques
occasions, la dernière fois en 1759 par la flotte britannique en route pour conquérir Québec. Sous le Régime anglais, il est exploité par de nombreux actionnaires
avant que la Compagnie du Nord-Ouest, puis la Compagnie de la Baie d’Hudson
(CBH) en contrôle les destinées de 1831 jusqu’à sa fermeture, en 1842. Durant
l’âge d’or du poste, les saumons de la Moisie ainsi que l’huile de loups-marins
chassés dans l’archipel de Sept-Îles s’ajoutent aux fourrures exportées vers le
marché européen. La reconstitution actuelle du poste s’inspire d’un inventaire
des bâtiments réalisé par Edward Harisson en 1786.
P
2.
When the HBC abandoned the site of the Old Trading Post, it set up its business beside the Bay (see station 5) before moving once
again to Arnaud Street around 1930. In 1953, the Hudson’s Bay Company opened a very modern department store on the corner
of Brochu and Napoleon Streets in the building that is now known as the “Carrefour La Baie”.
The first European establishment in the Sept-Îles region was a fur-trading post founded by a group of Franco-Canadian merchants around 1673. The famous Louis Jolliet joined the enterprise a few years later. The post, which depended on contributions
from Innu hunters, was part of the Domaine du Roi that had a monopoly over a vast territory situated between Île-aux-Coudres
and the Moisie River. It was destroyed a few times; the last time in 1759 by the British fleet en route to conquer Québec. Under the
British regime, several shareholders managed the post until the Northwest Company and later the Hudson’s Bay Company took
control from 1831 until it closed in 1842. In its heyday, salmon from the Moisie River and oil from seals hunted in the archipelago
were exported to European markets along with furs. The present reconstruction was inspired by a building inventory made by
Edward Harisson in 1786.
T
The First Contact Between Peoples: The Old Trading Post
When the trading post was in operation, sailing
vessels passing in the Bay quickly guided their
long boats to the du Poste River to stock up on
fresh water. A point of sand, “naneu” in the Innu
language, separateds the estuary from the water
in the Bay of Sept-Îles. At low tide, the cove and
surrounding sand bars are home to a multitude of
shore birds such as great blue herons, sandpipers,
plovers and many species of ducks. From the end
of the 1960s until 1984, Sept-Îles’ marina for pleasure crafts was located on this site.
Photo : Jean-Luc Leblanc
L’ancienne marina, à l’extrémité de la rue Dequen, vers 1980.
À l’époque où le poste de traite était en opération, les voiliers de passage dans la baie dépêchaient des chaloupes dans la rivière du
Poste pour s’y ravitailler en eau douce. La pointe de sable, « naneu » en langue innue, sépare son estuaire des eaux de la baie de SeptÎles. À marée basse, l’anse (barachois) et les battures environnantes sont fréquentées par une multitude d’oiseaux de rivage tels les
grands hérons, les bécasseaux et les pluviers, ainsi que diverses espèces de canards. De la fin des années 1960 jusqu’en 1984, le site
est occupé par une marina pour les embarcations de plaisance.
A Strategic Harbour That Became a Marina
Un havre stratégique devenu port de plaisance
À
W
3.
A Toponymic Alphabet!
Un alphabet... toponymique!
Archives nationales du Québec / Côte-Nord, Fonds I.O.C. no 45453. Photo : John A. Rodriguez
Les avenues Arnaud, Brochu et Cartier dans le secteur de la « vieille réserve », été 1962.
4.
Have you ever noticed a particularity in the naming of the streets in
Sept-Îles? The first streets here are named in alphabetical order, from
A to L starting from the shoreline (Arnaud, Brochu, Cartier, De Quen,
etc.) and M to V from east to west (Maltais, Napoléon, Père-Divet, Régnault, etc.)
Aviez-vous remarqué? Une particularité de la dénomination des premières rues de Sept-Îles est qu’elle se fait en ordre alphabétique : de A
à L, à partir de la baie (Arnaud, Brochu, Cartier, De Quen, etc.) et de
M à V de l’est vers l’ouest (Maltais, Napoléon, Père-Divet, Régnault,
etc.)
A
H
De la mission catholique au village originel
La chapelle du Sacré-Cœur et le cimetière attenant constituent l’ensemble patrimonial le plus ancien à Sept-Îles. Lorsque la Compagnie de
la Baie d’Hudson abandonne son ancien poste de traite pour ouvrir un
nouveau comptoir à proximité, le terrain environnant devient le lieu de
rassemblement estival des Innus. Y exerçant leur mission depuis 1844,
les Oblats décident d’y ériger une chapelle en 1848. Celle-ci desservait
alors la population innue, quelques familles naskapies provenant des
lointains territoires du Labrador, ainsi que la population non autochtone jusqu’à ce que soit construite l’église Saint-Joseph, en 1898. La
vénérable chapelle de 1848 fut remplacée par l’actuelle vers 1900, puis
rénovée à quelques reprises. Elle ne sert plus de lieu de culte depuis
l’ouverture de l’église Kateri Tekakwitha à Uashat, en 1992.
L
5.
Archives Deschâtelets, Ottawa / dossier Églises des Sept-Îles
La première chapelle (1848-1900) destinée à la mission oblate auprès des
Innus, vers 1880.
Société historique de la Côte-Nord, Fonds de la collection régionale
Le comptoir de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1924.
The Sacré-Cœur (Sacred Heart) Chapel and the adjoining cemetery is
Sept-Îles’ oldest heritage site. When the Hudson’s Bay Company abandoned its old trading post to open a new one nearby, the surrounding
land became a summer meeting place for the Innus. The Oblate missionaries, present on the coast since 1844, chose this site for the construction of a chapel in 1848. It served the Innu population, a few Naskapi
families from remote territories in Labrador as well as the non-native
population until St. Joseph’s Church was erected in 1898. The venerable chapel of 1848 was replaced by the present one around 1900 and
has been renovated a few times since then. Since the opening of Kateri
Tekakwitha Church in Uashat in 1992, it is no longer used for worship.
T
Bringing a Catholic Mission to the Original Village
A Farm in Sept-Îles?!?
Une ferme à Sept-Îles?!?
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.321.1
La ferme Normand au début des années cinquante.
6.
In the middle of the 20th century, an establishment that is no longer in the
picture stood on this site – a dairy farm! In the summer of 1951, Antonio
Normand brought a herd of 80 cows here by boat from Sainte-Angèle-deMérici (on the south shore of the St. Lawrence). It was a dangerous ferry
ride that lasted 48 hours. Milk produced on the farm was distributed in the
village by horse-drawn cart until the herd was sold in 1956.
I
A
Au milieu du vingtième siècle, on retrouvait sur ce site un établissement
inusité dans le cadre septilien : une ferme laitière! À l’été 1951, Antonio
Normand y installe un troupeau de 80 vaches, déplacées par bateau depuis
Sainte-Angèle-de-Mérici (rive sud du St-Laurent). Une traversée périlleuse
qui dura 48 heures! Le lait produit à la ferme était distribué dans le village
en charrette tirée par un cheval. Le troupeau fut vendu en 1956.
City Hall
L’hôtel de ville
T
The present city hall was inaugurated in 1962. In 1866, the village that gave
birth to Sept-Îles was named “Canton Letellier”, and was later renamed “Paroisse
Saint-Joseph des Sept-Îles” in 1892 and the “Municipalité du Canton Letellier” in
1904. The City of Sept-Îles was incorporated on March 4, 1951. Since the regrouping of several villages, the old municipalities of Clarke City (1970), Moisie and
Gallix (2003) are now all part of the City of Sept-Îles giving it one of the biggest
surface areas in Québec (almost 2 000 km2). Only 5% of this territory, however, is
inhabited.
L’actuel hôtel de ville fut inauguré en 1962. En 1866, le village naissant de SeptÎles reçoit le nom de « Canton Letellier », avant d’être renommé « Paroisse SaintJoseph des Sept-Îles » (1892) puis « Municipalité du Canton Letellier » (1904).
La Ville de Sept-Îles est incorporée le 4 mars 1951. Suite à des regroupements
municipaux, les anciennes municipalités de Clarke City (1970), Moisie et Gallix
(2003) font aujourd’hui partie de la ville de Sept-Îles, ce qui en fait l’une des villes
ayant la plus grande superficie au Québec (près de 2 000 km2). Seulement 5 % de
son territoire est habité.
L
7.
Collection privée
L’hôtel de ville vers 1965.
Collection Béatrice V. Boudreault
C
I
In 1931, “l’école blanche” was constructed on Brochu Avenue facing the
present St. Joseph’s Church. It was later moved to Cartier Street and served as a school until 1960 when it was converted into an apartment building. In 1982, it became the Auberge internationale Le Tangon (a youth
hostel).
Construite en 1931, « l’école blanche » était alors située sur l’avenue Brochu, face à l’actuelle église Saint-Joseph. Elle fut par la suite déplacée
sur l’avenue Cartier où on y enseigna jusqu’en 1960. Convertie puis occupée en tant qu’immeuble à appartements, elle devient en 1982 l’Auberge
internationale Le Tangon (auberge de jeunesse).
A Building with Multiple Vocations
Un édifice aux multiples vocations
Élèves et enseignants devant l’école blanche en 1932.
8.
U
Upon its inauguration in the fall of 1949, this building was the parish
hall. It was later named L’Accueil, and over the years it has housed a
bowling alley, a lunch counter and a cinema. Plays and variety shows
were also held there. A few years later, it became a meeting place for
pool players. At one particular time, it was even used for classrooms
but today a religious group occupies the building.
À son inauguration à l’automne 1949, le bâtiment faisait office de
salle paroissiale. Nommé ensuite L’Accueil, il a au fil des ans abrité
une salle de quilles, un comptoir-lunch et un cinéma. On y présentait
aussi des pièces de théâtre et des spectacles de variétés. Quelques
années plus tard, l’endroit est devenu le rendez-vous des amateurs
de billard. À une certaine époque, on utilisait le bâtiment pour y faire
des salles de classe. Il est aujourd’hui occupé par un regroupement
religieux.
The Old Parish Hall
L’ancienne salle paroissiale
À
9.
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.335
La salle paroissiale, rue Brochu, le 14 avril 1956.
Les églises Saint-Joseph!
MRCN, Collection générale no PX-14.11.
C’est en 1898, sous l’autorité de l’abbé Abraham Villeneuve, qu’une
première église est construite en ce lieu. Elle devient cathédrale en
1906 lorsque l’eudiste Mgr Gustave Blanche en fait le centre du Vicariat apostolique du golfe Saint-Laurent. Détruite par un incendie
quelques jours avant Noël 1916, elle est remplacée en 1918 par une
église faisant face au quai. Celle-ci sera démolie en 1959 pour faire
place à l’église Saint-Joseph actuelle. Son clocher abrite quatre cloches
en bronze, de différentes grosseurs, fabriquées par la Maison Paccard
de France. Elle abrite quelques œuvres de valeur dont une mosaïque
de céramique représentant Saint-Joseph, réalisée par l’artiste renommé Jordi Bonet. Le chemin de croix de douze vitraux provenant de
Chartres, ville célèbre pour cette forme d’art, est l’œuvre du maîtrevitrier français Gabriel Loire.
C
L’église de la paroisse Saint-Joseph des Sept-Îles construite en 1898, puis détruite par le feu en 1916.
10.
Father Abraham Villeneuve authorized the construction of the first church on this site in 1898. It became a
cathedral in 1906 when an Eudist priest, Mgr Gustave
Blanche, made it the centre of the apostolic curacy of the
Gulf-of-Saint-Lawrence. It was destroyed by a fire a few
days before Christmas 1916, and replaced by a church
facing the Old Dock in 1918. This church was then demolished in 1959 to make place for the present St. Joseph
Church. The bell tower houses 4 bronze bells of different
sizes made in France by the Maison Paccard. There are a
few valuable works of art inside including a ceramic mosaic representation of Saint Joseph by the renowned artist
Jodi Bonet. The stained glassed windows representing the
twelve Stations of the Cross were made in Chartres, a city
famous for this type of art, by the master French glazier,
Gabriel Loire.
F
St. Joseph Churches!
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.118
La seconde église Saint-Joseph (1918-1959) vue depuis le bout du vieux quai vers 1925.
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.210
Cette maison fut bâtie en 1917 par l’ancien maire, M. Cyrille Giasson, sur le terrain
où brûla, en même temps que l’église et le presbytère voisins, sa première résidence
en décembre 1916. Située à proximité du quai, elle fut très fréquentée par les capitaines de bateaux et par les propriétaires du Moisie Salmon Club qui y attendaient
l’ouverture de la pêche ou le bateau qui les ramènerait chez eux. On venait y boire un
café, y manger un bon repas ou y séjourner. Le célèbre chanteur et poète québécois
Gilles Vigneault s’y arrêtait, lors de ses déplacements entre Natashquan et Rimouski,
où il poursuivait ses études. À sa mort, M. Giasson lègue la maison à sa fille Blanche,
épouse de Wilfrid Boudreault, qui y élèvera ses neuf enfants. Habitée par la suite par
deux des frères Boudreault, la maison fut rénovée à quelques reprises et acquise par
la Ville de Sept-Îles en 1996. Elle sert aujourd’hui de « quartier général » pour l’organisation du festival « Vieux-Quai en fête ».
C
Une des dernières maisons ancestrales : la maison Boudreault
La maison Boudreault, à droite de l’église Saint-Joseph, le 27 septembre 1953.
11.
T
This house was built in 1917 by a past mayor, Mr. Cyrille Giasson, on the land where the church, the
adjoining presbytery and his first residence burnt down in December 1916. Situated near the dock, captains
from ships were often guests at the house as well as the owners of the Moisie Salmon Club as they waited
for the fishing season to open or for a boat to take them home. They went there for a cup of coffee, to enjoy
a good meal or to stay for a few days. The famous Québec poet and singer, Gilles Vigneault, stopped by on
route from Natashquan to Rimouski to pursue his studies. Upon his death, Mr. Giasson left the home to his
daughter Blanche, wife of Wilfrid Boudreault, who raised their nine children there. Two of the Boudreault
brothers lived there next. The house was renovated a few times before being acquired by the City of SeptÎles in 1996. Today, it is used as the headquarters for the organization of the festival “ Vieux-Quai en fête” .
One of the Last Ancestral Homes: The Boudreault Home
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.343
Construit vers 1911, ce quai a longtemps été le seul de SeptÎles et constituait donc un lien névralgique avec le monde
extérieur. En effet, avant 1960, aucune route ne reliait la
ville au reste du monde. Tout était transporté par bateau
(courrier, marchandises, passagers, etc.) C’est à l’hiver 1927
qu’une première livraison postale aérienne parvint aux villageois. En cas de mauvaises conditions climatiques, les colis étaient balancés sur les glaces de la baie et ramenés sur
la terre ferme à l’aide de cométiques (traîneaux à chiens).
Aujourd’hui, avec sa promenade, le Vieux-Quai est un lieu
prisé par la population et les visiteurs, pour la marche et la
contemplation du paysage maritime de la baie.
C
Un bras tendu vers l’étranger : le Vieux-Quai
Le vieux quai au cœur du village d’antan en 1955.
12.
Constructed in 1911, this dock was the only one in Sept-Îles
for many years and was thus the centre of contact with the
outside world. In fact, before 1960, no roads linked Sept-Îles
with the rest of the world. Everything was transported by boat
(the mail, merchandise, passengers, etc.). It was in the winter of 1927 that the villagers first received their mail by air.
When weather conditions were bad, parcels were tossed out on
to the ice in the Bay and then retrieved using komatiks (dog
sleds). Today, with its boardwalk, The Old Dock is a favoured spot for the population and visitors to walk and enjoy the
maritime landscape of the Bay.
C
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.255
L’arrivée du traversier « Ungava » au Vieux-Quai le 13 avril 1959, en provenance
de Sainte-Anne-des-Monts.
An Open Arm to Foreign Visitors: The Old Dock
Archives nationales du Québec / Côte-Nord, Fonds Société historique du Golfe, Sept-Îles
De l’autre côté de la baie se trouve Aluminerie Alouette, l’une des
plus grandes des Amériques. De 1905 à 1914, une fabrique d’huile
de baleine était installée sur cette même pointe, d’abord exploitée par la Quebec Steam Whaling Company jusqu’en 1910, puis
par la Canadian Whaling Company Limited. On y employait saisonnièrement une quarantaine de travailleurs locaux, encadrés
par des Norvégiens lors des dernières années d’activité. Diverses
espèces de baleines, dont des rorquals bleus et communs, étaient
capturées pour en faire fondre la graisse. L’huile était expédiée en
Europe par bateau où on l’utilisait pour l’éclairage domestique et
urbain. C’est donc dire que pendant près de 10 ans, les baleines
septiliennes ont éclairé l’Europe!
D
Au temps des chasseurs de baleines
Vue générale des installations de l’usine baleinière depuis le rivage, 1910.
13.
Alouette, one of the largest aluminium plants in North America, is located on the other side of the Bay. However, a whale
oil plant stood on this same point from 1905 to 1914 that was
operated by the Quebec Steam Whaling Company until 1910
and then by the Canadian Whaling Company Limited. In the
latter years, forty or so local inhabitants were hired seasonally by Norwegian plant managers. Various species of whales
such as blue whales and fin whales were captured and their
blubber was melted down. The oil was sent to Europe by boat
to be used for domestic and urban lighting. It could be said
that Sept-Îles whales lit up Europe for over 10 years!
A
The Whale Hunting Era
Archives nationales du Québec / Côte-Nord, Fonds Société historique du Golfe, Sept-Îles
Manœuvres au travail de dépeçage d’un rorqual bleu, 1910.
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.388
Built in 1990, the winter park, as its name indicates, is a place where fishing boats
and pleasure craft are stored for the winter months. Boats used for commercial
fishing (crab, shrimp, halibut, turbot, scallops, etc.) that are registered in various
ports in Eastern Québec hibernate here where a 125-ton shiplift is accessible for lifting ships in and out of the water.
B
Construit en 1990, le parc d’hivernage est, comme son nom l’indique, un endroit où
sont entreposés les bateaux de pêche et de plaisance pendant la saison froide. On
y retrouve des navires enregistrés dans divers ports de l’est du Québec et qui pratiquent la pêche commerciale (crabe, crevette, flétan, turbot, pétoncle, etc.) dans le
golfe Saint-Laurent. Le parc est desservi par un ber cavalier de 125 tonnes permettant de mettre à l’eau les bateaux ou de les remiser pour l’hiver.
C
When the Boats Sleep: The Winter Park
Quand les bateaux sommeillent : le parc d’hivernage
La construction du quai Mgr-Blanche, le boisé maintenant occupé par le
parc d’hivernage et le quartier du « townsite », le 6 juillet 1959.
14.
D
Developed in the first half of the 1950s, the residential area situated
between Brochu and Gamache Avenues, and Monseigneur-Blanche
and Retty Streets was originally built for employees of the Iron Ore
Company (IOC). At the other end of the railroad in Schefferville,
similar residences were built in the same period for families of the
numerous employees hired to mine iron ore.
Aménagé dans la première moitié des années 1950, le quartier résidentiel compris entre les avenues Brochu et Gamache, et les rues
Monseigneur-Blanche et Retty, était à l’origine destiné à loger les
employés de la Iron Ore Company (IOC). À la même époque, un
quartier semblable est construit dans la ville minière de Schefferville pour loger les familles des ouvriers employés à l’extraction du
minerai de fer.
A Very Particular District: The “Townsite”
MRCN, Fonds I.O.C. no 201
Travaux au « townsite » de l’IOC, novembre 1953.
Un quartier bien particulier : le « townsite »
A
15.
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.177
En juillet 1954, la Iron Ore Company expédie un premier
chargement de minerai de fer vers les États-Unis. Alors que
les premières familles non autochtones à s’établir sur le littoral septilien vivaient essentiellement de la pêche, les grands
travaux entourant l’exploitation du minerai de fer changeront à jamais l’aspect de Sept-Îles : entre 1940 et 1965, la
population de la ville passera de 700 à plus de 20 000 habitants. La locomotive 702 de la compagnie Quebec North
Shore & Labrador (QNS&L) a été utilisée pour la construction de la voie ferrée reliant la mine de Schefferville au port
de Sept-Îles, soit un trajet de 576 km. Encore aujourd’hui,
des millions de tonnes de fer sont expédiées annuellement
vers les marchés américain, européen et asiatique.
E
Un symbole industriel : la locomotive 702
La construction du chemin de fer vers Schefferville, au mile 21, le 7 août 1952.
16.
T
The Iron Ore Company shipped its first cargo of iron ore to
the United States in July 1954. While the first non-native
families that settled on Sept-Îles’ shores lived mainly from
fishing, work related to the mining and shipping of iron ore
changed the face of Sept-Îles forever: between 1940 and 1965,
the population of the town increased from 700 to more than
20 000. Locomotive 702 from the Quebec North Shore &
Labrador (QNS&L) Railway was used for the construction of
the railroad connecting the mines in Schefferville to the port
in Sept-Îles, a distance of 576 km. Today, millions of tons of
ore are still shipped annually to American, European and
Asian markets.
An Industrial Icon: Locomotive 702
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.211
La locomotive « 702 » en pleine action, le 16 septembre 1953.
Moisie-Ouest était alors occupé en été par les Innus parcourant la rivière depuis des temps immémoriaux. L’établissement en ces lieux de
quelques entreprises de pêche commerciale (saumon, morue), dont la Holliday Brothers, y attira plusieurs familles non autochtones à partir de
1860. La fondation en 1890 d’un club privé de pêche au saumon en amont sur la rivière Moisie offrait aussi du travail à plusieurs personnes.
Jusqu’aux années 1950, Moisie était un village où autochtones et non-autochtones cohabitaient. La fondation de Mani Utenam en 1949 amena
les Innus à s’y installer, alors que la fermeture définitive de Moisie en 1973 força son abandon par les familles non autochtones. Une station
radar sous la gouverne de l’Aviation royale canadienne (ARC) fut opérationnelle à proximité du village de 1953 à 1985, soit en pleine Guerre
froide, afin de protéger le Canada et les États-Unis contre des attaques aériennes provenant du Nord. De nos jours, la pointe de Moisie est un
lieu de rassemblement des villégiateurs, particulièrement durant la saison de la pêche sportive de la truite de mer et du saumon.
Les Forges de Moisie, établies à l’embouchure est de cette célèbre rivière, constituent le premier effort de développement minier industriel sur
la Côte-Nord. Propriété de la Moisie Iron Company, elles furent fondées en 1867 par des investisseurs américains et montréalais. On y procédait au traitement du sable ferrugineux récolté sur les plages afin de le fondre sous forme de barres, vendues sur le marché américain. À son
apogée, le village des forges regroupait près de 400 habitants. Cependant, suite à la hausse des tarifs douaniers américains, les forges durent
fermer en 1875, entraînant du même coup l’abandon du village. Plusieurs familles déménagèrent alors du côté ouest de la rivière.
L
À DÉCOUVRIR EN PÉRIPHÉRIE DE SEPT-ÎLES…
DISCOVER THE OUTSKIRTS OF SEPT-ÎLES…
17. L’embouchure de la rivière Moisie et ses villages
T
The Forges de Moisie, constructed at the mouth of this famous river, represents the first effort to develop the mining industry on the North
Shore. Owned by the Moisie Iron Company, it was founded in 1867 by investors from the United States and Montréal. The plant treated
ferruginous sand collected on the beaches, melting it into bars that were sold on the
American market. In its heyday, the village around the forge numbered nearly 400 inhabitants. However, a rise in American customs fees forced the company to close in 1875
and, at the same time, the village to be abandoned. Many families consequently moved
to the west side of the river.
In the summer, Moisie-Ouest had been inhabited by the Innu travelling up and down
the river from time immemorial. The establishment of a few commercial fisheries (salmon, cod), one of which was the Holliday Brothers, attracted non-native families as of
1860. A private salmon fishing club on the Moisie River that was founded in 1890 also
employed many people. Until the 1950s, Moisie was a village where Native and non-natives cohabitated. With the founding of Mani-Utenam in 1949, the Innus moved there,
and when Moisie officially closed in 1973, non-native families were forced to leave. A
radar station was operational beside the village from 1953 to 1985 to protect Canada
and the United States from air attacks coming from the North during the Cold War.
Today, Moisie is a gathering place for vacationers, especially during the sport fishing
Une vue aérienne du village de Moisie vers 1950.
season for sea trout and salmon.
Archives nationales du Québec / Côte-Nord, Fonds Société historique du Golfe no 114
The Villages at the Mouth of the Moisie River
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.x.236
L
Lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson perd son monopole de l’occupation des terres nord-côtières en 1842, des familles venues d’un
peu partout au Québec décident de s’y établir. C’est dans ce contexte
qu’en 1860, Adolphe Thériault et Joseph Poitras s’installent à l’embouchure est de la rivière Sainte-Marguerite dans l’intention d’y vivre de
chasse et de pêche. Au contact des Innus qui fréquentent la rivière et
l’arrière-pays, ils exploitent un territoire giboyeux dont ils écoulent
les produits (fourrures, saumons, etc.) à Québec. M. Thériault et sa
famille reviennent s’établir en permanence à cet endroit en 1864. Ils
déménagent sur la rive ouest en 1893 en raison des risques causés par
l’érosion des berges. Ce hameau, nommé « Sainte-Marguerite », sera le
fief de la famille étendue des Thériault pendant plusieurs décennies,
jusqu’à ce que le développement industriel voisin de Clarke City, au
début du 20e siècle, amène son lot d’ouvriers et leurs familles. En 1905,
Adolphe et ses fils construisent une petite église qui sera desservie par
les missionnaires eudistes, dont le père Joseph Gallix, de 1931 à 1935,
qui laissera son nom au village.
Gallix sur la rivière Sainte-Marguerite
Le village de Sainte-Marguerite (Gallix) le 25 octobre 1954.
18.
When the Hudson’s Bay Company lost its land occupancy monopoly on the North Shore in 1842, families
who had come from all over Québec decided to stay. It was within this context that Adolphe Thériault and
Joseph Poitras settled at the mouth of the Sainte-Marguerite River in 1860 to live from hunting and fishing.
With the Innus who spent time on the river and in the hinterland, they exploited the territory abounding
in game and sold its products (fur, salmon, etc.) in Québec. Mr. Thériault and his family returned to take
up permanent residence in 1864. They moved to the west side of the river in 1893 because of the danger of
erosion. This hamlet named “Sainte-Marguerite” was the domain of the extended Thériault family for several decades until industrial development in the vicinity of Clarke City at the beginning of the 20th century
brought workers and their families to the area. In 1905, Adolphe and his son constructed a small church to
be used by Eudist missionaries, one of whom was Father Joseph Gallix who served from 1931 to 1935. The
village was later named after him.
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Gallix on the Sainte-Marguerite River
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.X.124
Village et usine de Clarke City vers 1955.
L’épopée industrielle de Clarke City (1898-1967)
En explorant en 1898 la rive nord du golfe Saint-Laurent à bord de leur yacht, les
frères William, James, John et Georges Clarke recherchent un endroit où l’approvisionnement en bois pourrait être suffisant afin d’alimenter une usine de production de pâte à papier. C’est à l’embouchure de la rivière Sainte-Marguerite
qu’ils trouveront les conditions favorables à leur plan : la rivière fournira l’énergie
nécessaire à l’usine grâce à un barrage, elle facilitera le transport de la « pitoune »
par le flottage du bois et elle donnera accès à un immense arrière-pays aux forêts
encore inexploitées. L’usine fournira dès lors du papier à leurs maisons d’édition
sises à Toronto et à New York. C’est donc dire qu’à une certaine époque, c’est la
pâte produite ici qui permettra d’imprimer l’Encyclopaedia Britannica et le Century Dictionnary!
Un petit village moderne et qui plus est, électrifié, s’organise donc autour des infrastructures industrielles de Clarke City : maisons, hôtel, presbytère, école, hôpital, magasin général, boulangerie, centre récréatif viennent tour à tour grossir le
noyau urbain. L’usine connut diverses adaptations technologiques entre sa mise
en fonction au début des années 1900 et sa fermeture en 1967. Sur place, un parcours de découverte et un centre d’interprétation permettent aux visiteurs d’en
apprendre beaucoup plus sur Clarke City et son histoire.
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19.
MRCN, Fonds I.O.C. no 1996.X.286
L’usine de pâte à papier de Clarke City vers 1955.
A small modern village that had electricity was developed around the industrial
infrastructures in Clarke City: houses, a hotel, presbytery, school, hospital, general store, bakery and recreation centre one by one increased the urban core. The
mill underwent various technological adaptations between its beginnings in 1900
and its closing in 1967. Today, a discovery trail and interpretation centre help
visitors learn much more about Clarke City and its history.
In 1898, four brothers (William, James, John and Georges Clarke) explored the
north shore of the Gulf of St. Lawrence looking for a supply of wood plentiful
enough to feed a pulp mill. They found that conditions were very favourable at
the mouth of the Sainte-Marguerite River; with a dam, the river could provide the
power needed, it would make transportation easy because billets could float down
the river, and it provided access to an immense area of unexploited forests. The
mill furnished paper for their publishing companies in Toronto and New York
and at one time, the Encyclopaedia Britannica and the Century Dictionnary were
printed on paper produced from local pulpwood.
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The Industrial Era of Clarke City (1898-1967)
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Notes
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Principaux points d'intérêt /
Main interest
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Agriculture dans « la baie » /
Agriculture in “The Bay”
Le Vieux-Poste / The Old Trading Post
L’ancienne marina / The Old Marina
Un alphabet toponymique! /
A Toponymic Alphabet!
La chapelle du Sacré-Coeur /
The Sacré-Coeur Chapel
Une ferme à Sept-Îles?!? /
A Farm in Sept-Îles?!?
L’hôtel de ville / City Hall
Un édifice aux multiples vocations /
A Building with Multiple Vocations
L’ancienne salle paroissiale /
The Old Parish Hall
Les églises Saint-Joseph /
St. Joseph Churches
La Maison Boudreault /
The Boudreault Home
Le Vieux-Quai / The Old Dock
Une fabrique d’huile de baleine /
The Whale Hunting Era
Le parc d’hivernage / The Winter Park
Le « townsite » / “The Townsite”
La locomotive 702 / Locomotive 702
L’embouchure de la rivière Moisie et ses villages /
The Villages at the Mouth of the Moisie River
Gallix sur la rivière Sainte-Marguerite /
Gallix on the Sainte-Marguerite River
L’épopée industrielle de Clarke City /
The Industrial Era of Clarke City