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SCIENCE ECONOMIQUE
CHAPITRE 1
QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?
Corrigé de dissertation
Sujet :
Dans quelle mesure le progrès technique est-il source de croissance économique ?
(Manuel MAGNARD, 2015 p. 44-45)
"Ajoutez autant de diligences que vous voulez, vous n'obtiendrez jamais un chemin de fer".
En 1939, Joseph Alois Schumpeter révélait par cette affirmation 1 les limites de la seule
accumulation du capital comme source de croissance. Mettant en perspective "diligences" et
"chemin de fer", il illustrait alors un des points clés de son analyse : le rôle fondamental de
l'innovation et de la rupture qu'elle provoque dans la dynamique de la croissance.
De fait, de la "navette volante" du britannique John Kay (1733) initiant l'industrie textile, à la
'"nouvelle économie" numérique, fin XXème siècle, le dynamisme des économies semble souvent
fondée sur l'amélioration des connaissances scientifiques et technologiques appliquées à la
production. Ainsi défini, le progrès technique, par les gains de productivité qu'il permet, serait à
l'origine de ce que François Perroux nomme "augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes
réels" et qu'on mesure généralement par le taux de croissance du PIB d'une année sur l'autre. La
croissance économique, parce qu'elle est aujourd'hui encore un objectif central des politiques
publiques et une préoccupation majeure des économistes, justifie une réflexion approfondie sur la
nature de ses sources, parmi lesquelles le progrès technique occupe une position stratégique.
S'il apparaît assez clairement que les gains de productivité issus du progrès technique contribuent à
la croissance, il convient, pour mieux comprendre le phénomène, de s'interroger sur l'orientation de
ces gains de productivité (travail ?... capital ?... ensemble des facteurs ?...), ainsi que sur la forme
que prennent les innovations. Concernant ses effets, le progrès technique peut, selon la forme des
innovations, agir sur l'offre, de manière "résiduelle" ou "endogène" ou bien sur la demande, par la
création de nouveaux produits.
Par ailleurs, l'analyse de la relation progrès technique – croissance économique nous amène à
considérer, symétriquement à la métaphore des diligences et du chemin de fer de Schumpeter, que le
progrès technique seul ne suffit pas à générer de la croissance. L'importance du contexte
économique et institutionnel dans lequel émerge et se développe le progrès technique est alors
notable.
Afin de procéder à une analyse critique de la relation qu'il nous est donné d'étudier, nous
consacrerons une première partie à repérer en quoi le progrès technique est facteur de croissance.
Dans un second temps, il s'agira de montrer que le progrès technique, condition nécessaire à la
croissance, n'en est pas une condition suffisante et doit être relayé, encadré, par d'autres
déterminants
1 La phrase est extraite de l'oeuvre "Les cycles des affaires" ; J.A. Schumpeter ; 1939
I – Le progrès technique est une source majeure de croissance économique
Dans l'analyse traditionnelle de la croissance le progrès technique, innovation de procédé
générant des gains de productivité, représente ce "résidu" aux origines inexpliquées et aux effets
opposables à la "loi des rendements décroissants" (I-A). Plus récemment, une réflexion théorique
sur les origines endogènes du progrès technique montre le caractère auto entretenu de la croissance
(I-B). Par ailleurs, il ne faut pas négliger l'effet sur la demande du progrès technique, en tant
qu'innovation de produit, cette fois (I-C)
A) Le progrès technique permet des innovations de procédé à l'origine de gains de productivité
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Rappel (rapide) des 5 formes d'innovation selon Schumpeter et surtout de leur rôle dans
l'accélération de la croissance.
Considération des seules innovations de procédé et de leur effet sur les gains de productivité
- Productivité Globale des Facteurs (PGF) : mesure du "résidu" dans le modèle de Solow
- Productivité apparente du travail
- De la formule de la PGF, ou de la productivité du travail, aux mécanismes de la
croissance (via les profits, les salaires, les prix...)
- Exemple de la Corée du Sud : de forts taux de croissance des année 80 aux années
2000, tirés par une forte PGF (doc. 1). Laquelle peut s'expliquer par des investissements
en Ret D conséquents et dynamiques (doc. 2)
- Corrélation positive entre la productivité apparente du travail et la croissance (doc. 3).
On peut relier logiquement productivité du travail et PGF ("résidu")
Des gains de PGF permettant de ne pas buter sur la "loi des rendements décroissants" et
"l'état stationnaire" (Ricardo). Le progrès technique est une source de croissance durable.
B) Un prolongement de la croissance potentiellement à l'infini grâce aux effets indirect du progrès
technique et de l'accumulation de capital sous toutes ses formes : théories de la "croissance
endogène" (Romer, Lucas, Barro)
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Externalités positives du capital physique : incorporation du progrès technique et source de
nouveaux apprentissages
Externalités positives du capital humain et technologique : élévation du niveau d'éducation
et diffusion des connaissances dans la population. Le progrès technique est un bien public
cumulatif : les nouvelles découvertes dépendent des inventions précédentes
Externalités positives du capital public : La croissance permettant de financer de nouvelles
infrastructures, permet les conditions d'une nouvelle croissance (croissance auto-entretenue)
Importance des dépenses de recherche et développement publique et/ou privée (doc. 2)
C) Des effets sur la demande : Les innovations de produits
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L'apparition de nouveaux produits, nouveaux besoins, nouveaux marchés potentiels...
Couplés aux gains de productivité de pouvoirs d'achat, les innovations de produits
développent de nouveaux marchés : transferts des gains de pouvoirs d'achats sur de
nouveaux biens...
Par son effet sur l'offre et sur la demande, il semble donc que le progrès technique génère
des revenus supplémentaires (profits, salaires), des suppléments de pouvoir d'achat de nature à
favoriser le développement de nouveaux marchés. Ce qui crée une dynamique de croissance
favorable. Toutefois, l'analyse montre que certaines autres conditions sont requises pour permettre
l'apparition du progrès technique et garantir son efficacité.
II – Le progrès technique : une condition nécessaire mais non suffisante à la
croissance économique
Le progrès technique peut avoir des effets incertains, voire des effets pervers, sur la
croissance des économie (II-A). Dans la perspective d'un enrichissement de la nation, il est donc
important qu'en parallèle des capacités d'innovation, les conditions économiques soient favorables à
l'émergence du progrès technique (II-B). Plus généralement, on ne saurait envisager un processus de
croissance sans cadre institutionnel solide et stable (II-C)
A) Incertitudes et dangers du progrès technique
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Le "paradoxe de Solow"
Un décalage temporel entre progrès technique et gains de productivité (Andrews, OCDE)
Les difficiles transferts de technologies d'un pays à l'autre : limite à une conception d'un
progrès technique "tombant du ciel" (Solow)
La "destruction créatrice (Schumpeter) : le progrès technique provoque également
obsolescence, faillites et crises
B) Importance du contexte économique
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Le progrès technique suppose une accumulation préalable, dans un processus de croissance
extensive : exemple de la première croissance chinoise, fondée sur une main d'oeuvre bon
marché, dès les années 80-90
A certains moments de l'histoire, la croissane est davantage fondée sur les facteurs que sur la
PGF : exemple du Royaume Uni, 1990-1995 mis à part (doc. 2)
Nécessité d'une épargne disponible pour financer les investissements immatériels que
représentent le progrès technique.
C) Importance du cadre institutionnel
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Des contraintes formelles: Droits de propriétés, incitations par les brevets, incitations
fiscales, transparences, démocratie... (Doc. 4)
Des contraintes informelles : Valeurs culturelles, coutumes...
CONCLUSION : à rédiger par les élèves
A partir de ce corrigé,rédigez une conclusion, en trois temps, comportant :
1) Une synthèse explicite du raisonnement, reprenant, sans les développer, les axes qui vous
paraissent les plus saillants (ceux qui ressortent du raisonnement avec le plus d'évidence ;
ça peut suivre les parties et sous parties, mais ça peut être plus englobant)
2) Les limites du raisonnement : des considérations qui vous semblent liées au sujet, mais qui
n'ont pas été abordées, compte tenu de son intitulé restrictif (si elles avaient intégrées à
votre dissertation, elles auraient été hors sujet) ou de vos choix de cadrer le sujet de
manière étroite (ces considérations ne sont pas hors sujet, mais le sujet était suffisamment
large pour que vous puissiez ne pas tout en dire)
3) Des pistes explicites à suivre, pour dépasser les limites évoquées et approfondir l'analyse

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