fractures des membres aux urgences traumatologiques a

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fractures des membres aux urgences traumatologiques a
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FRACTURES DES MEMBRES AUX URGENCES TRAUMATOLOGIQUES A OUAGADOUGOU.
(BURKINA FASO)
LIMBS FRACTURES IN TRAUMA EMERGENCY UNITY AT OUAGADOUGOU (BURKINA FASO)
1
S. C. DA1*, S. OUÉDRAOGO1, C. DIÉMÉ2, H. KAFANDO1, A. ZAN1,
S. I. NACOULMA1, R. K. OUÉDRAOGO1
Service d’Orthopédie Traumatologie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo,
Ouagadougou, Burkina Faso.
2
Clinique d’Orthopédie Traumatologie de l’Etablissement Public de Santé Hospitalier Aristide le Dantec de
Dakar. Sénégal
Abstract:
Purpose of the study: To report our experience of treatment of
limbs fractures in Traumatologic emergency Unity at
Ouagadougou.
Material and methods: This prospective study realized
between October 2006 and March 2007, concerned limbs
fractures treated in Trauma Emergency Unity. Patients who
were reoriented to others services; those exited against medical
decision or died in arrival were excluded. Evolved, therapeutic,
clinical and socio-demographic parameters were analyzed.
Results: We had made an inventory of 908 patients (17,5%)
with limbs fractures, either five patients daily. They were mostly
male (sex ratio 2,6), aged an average of 37,3 years (variation 13
to 94 years). The main victims were informal sector workers,
private and public sector workers, pupils, students and
shopkeepers. These fractures resulted mostly from road traffic
accidents (85,1%). Closed fractures and simples fractures were
most frequent. Lower limbs fractures (61,9%) were most
frequent and often located in leg (43,6%) and femoral shaft
(12,9%). The orthopaedic treatment was achieved in 758
patients (83, 9%). Hospitalized patients presented complications
in 9, 6% and 1% of them died.
Conclusion:
Treatment of story fractures, poly fractures, dislocations
fractures and poly traumatism is difficult. Early surgical
treatment could improve this treatment.
Keywords: morbidity,
emergencies.
mortality,
lethality,
Résumé:
Objectif : Rapporter notre expérience sur la prise en charge des
fractures des membres aux urgences traumatologiques à
Ouagadougou.
Matériel et méthodes : Cette étude prospective réalisée
d’octobre 2006 à mars 2007 a concerné les fracturés des
membres traités aux Urgences Traumatologiques. Les patients
réorientés vers d’autres services, les anciens malades, ceux sortis
contre avis médical ou décédés à l’arrivée ont été exclus. Les
données sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et
évolutives ont été analysées.
Résultats : Nous avions répertorié 908 fracturés (17,5%) des
membres, soit cinq fracturés par jour. Le sex ratio était de 2,6 en
faveur du sexe masculin. L’âge moyen des patients était de 37,3
ans (extrêmes 13 et 94 ans). Les principales victimes étaient les
travailleurs du secteur informel, les salariés du public et du privé,
les élèves et étudiants, les commerçants. Les accidents de la
circulation prédominaient (85,1%). Les fractures fermées et les
fractures simples étaient les plus fréquentes. Les fractures des
membres pelviens (61,9%) étaient les plus fréquentes et se
localisaient surtout à la jambe (43,6%) et à la diaphyse fémorale
(12,9%). Le traitement orthopédique était réalisé chez 758
patients (83,9%). Les complications étaient notées chez 9,6% des
hospitalisés avec un taux de mortalité de 1%.
Conclusion : Le traitement des fractures étagées, des poly
fractures, des fractures luxations et des poly traumatismes reste
difficile. Le traitement chirurgical en urgence améliorerait cette
prise en charge.
traumatologic Mots clés: Prise en charge, fractures, membres,
traumatologiques.
urgences
I. INTRODUCTION
En 2000 les traumatismes ont provoqué la mort de 10.400.000 personnes dans le monde, soit 8,8% de
la mortalité totale [1]. Dans l’Union Européenne, plus de 50 000 personnes sont tuées chaque année et plus de
150 000 autres sont handicapées à vie à la suite d’accidents de la route [1]. Dans les pays à faible revenu et à
revenu intermédiaire, les accidents de la route tuent environ 1.000.000 personnes par an [1,2]. Selon
*
Auteur correspondant : Dr Songahir Christophe DA, 09 BP 387 Ouagadougou 09, BURKINA FASO
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+226) 70 26 69 29
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l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les accidents et traumatismes pourraient devenir à l’horizon 2020,
la 3e cause de décès et d’incapacités dans le monde. Dans les pays développés, la prise en charge des
personnes victimes de traumatismes a connu une nette amélioration ces dernières décennies [3]. Dans les
pays en développement leur prise en charge reste problématique [4]. Malgré l’ampleur des traumatismes et
leurs conséquences vitales, fonctionnelles, psychologiques et socio-économiques, les stratégies de prévention
sont insuffisantes et souvent mal comprises des populations. Dans notre contexte, il manque des données
récentes fiables sur les fractures des membres. Pour ce faire nous voulons rapporter notre expérience sur la
prise en charge des fractures des membres dans l’Unité des Urgences Traumatologiques à Ouagadougou afin
de l’améliorer.
II. MATERIEL ET METHODES
Nous avons réalisé une étude prospective descriptive du type transversal qui s’est déroulée du 1er octobre
2006 au 31 mars 2007. Ont été inclus dans l’étude tous les fracturés des membres traités aux Urgences
Traumatologiques. Ont été exclus les patients réorientés vers d’autres services, vers la consultation externe
ou le CHU Pédiatrique Charles De Gaulles, les patients sortis contre avis médical et les blessés décédés à
l’arrivée. Les données sociodémographiques, cliniques, para cliniques, thérapeutiques et évolutives ont été
analysées. Les tests statistiques du chi carré et du Student ont été utilisés pour la comparaison des variables
au seuil de signification p = 0,05.
III. RESULTATS
III. 1. Aspects sociodémographiques et étiologiques
Parmi les 5185 consultants, 908 patients (17,5%) présentaient des fractures des membres, soit une fréquences
de cinq fracturés par jour. Il y avait 655 patients (72,1%) de sexe masculin et 253 autres (27,9%) de sexe
féminin, soit un sex ratio de 2,6.
Le tableau I précise la répartition des patients selon la tranche d’âge.
Tableau I: Répartition des fractures des membres selon l’âge
Tranches d’âge
[10-20[
[20-30[
[30-40[
[40-50[
[50-60[
[60-70[
[70-80[
[80-90[
[90-100[
Total
Effectif
103
259
197
160
89
54
28
17
1
908
%
11,3
28,5
21,7
17,6
9,8
5,9
3,1
1,9
0,1
100
L’âge moyen des patients était de 37,3 ans (extrêmes 13 et 94 ans). Les tranches d’âge de 20 à 49 ans étaient
les plus représentés avec 616 cas (67,8%).
Huit cent trente sept patients (92,2%) provenaient de la ville de Ouagadougou, 31 autres (3,4%) venaient de
localités situées à moins de 100 kilomètres de la capitale, tandis que 40 malades (4.4%) venaient de localités
distantes de plus 100 kilomètres.
Le tableau II précise la répartition des patients selon le statut socioprofessionnel.
Les sujets obligés de se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail ou d’études ou leur domicile sont plus
exposés aux accidents de la circulation avec 779 cas (85,8%).
La figure 1 résume les principales étiologies des fractures des membres.
Les accidents de la circulation constituaient l’étiologie prédominante avec 85,1% des cas.
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Tableau II: Répartition des patients selon le statut professionnel
Statut professionnel
Travailleurs du secteur informel
Salariés des secteurs public et privé
Elèves et étudiants
Commerçants
Femmes au foyer
Cultivateurs
Sans emploi
Retraités
Non précisé
Total
2,4%
Effectif
216
204
127
123
109
56
38
20
15
908
2% 1,9%
0,2%
4,5%
3,9%
%
23,8
22,5
14
13,5
12
6,2
4,2
2,2
1,6
100
AC
CB
Chutes
AS
AD
AT
Autres
85,1%
FIGURE 1: Répartition des fracturés des membres selon l'étiologie
AC : accidents de la circulation ; AD : accidents domestiques ; AS : accidents de sport ;
AT : accidents de travail.
III. 2. Principaux types de fractures des membres
La figure 2 précise les principaux types de fractures des membres.
Nous avons recensé neuf cas de poly traumatismes (1%), 48 cas de poly fractures (5,3%), 26 cas de fractures
luxations (2,9%), 102 cas de fractures étagées (11,2%) et 717 cas de fractures simples (79%) et six cas (0,7%)
d’écrasements des membres.
0,6%
1%
2,9% 5,3%
Poly traumatismes
Ecrasements des membres
Fractures luxations
Poly fractures
Fractures étagées
Fractures simples
11,2%
79%
FIGURE 2: Répartition des principaux types de fractures des membres
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La figure 3 précise la répartition des cas de fractures des membres selon l’état cutané.
Ces fractures étaient fermées dans 699 cas (77%) et ouvertes dans 209 cas (23%). Les fractures ouvertes
étaient associées à un délabrement cutané (2,3% et aux d’écrasements de membres (0,7%). Des lésions
vasculaires ou nerveuses étaient associées dans 23 cas (2,6%). Il y avait neuf poly traumatismes (1%) associant
une fracture diaphysaire fémorale.
Fractures fermées
2,3%
0,7%
20%
Fractures ouvertes
Délabrements fascio-cutanés
Ecrasements des membres
77%
FIGURE 3: Répartition des patients présentant des fractures
des membres selon l'état cutané
Nous avons répertorié 1055 fractures des membres dont 653 aux membres pelviens (61,9%) et 402 aux
membres thoraciques (38,1%).
Le tableau III présente les localisations des 653 fractures des membres pelviens (61,6%).
Tableau III : Localisations des fractures des membres pelviens (MP)
Etat
cutané
Localisations
Fractures
Fractures
des fractures des MP
fermées
ouvertes
Bassin
20
2
Acétabulum
3
0
Extrémité proximale du fémur
35
3
Diaphyse fémorale
67
17
Condyles fémoraux
10
5
Patella
10
1
Condyles tibiaux
62
7
Jambe
172
113
Malléoles
39
10
Os du pied
54
23
Total
472
181
Pourcentage
71,9%
28,1%
Total
%
22
3
38
84
15
11
69
285
49
77
653
-
3,4
0,4
5,8
12,9
2,3
1,7
10,6
43,6
7,5
11,8
100
Les localisations préférentielles des fractures des membres pelviens étaient la jambe (43,6%) PHOTO 1, la
diaphyse fémorale (12,9%) et les condyles tibiaux (10,6%).
Le tableau IV résume les localisations des 402 fractures des membres thoraciques (38,1%).
Les fractures des membres thoraciques siégeaient avec prédilection sur les deux os de l’avant-bras (39%), le
radius (23,1%) PHOTOS 2, la clavicule (21,1%) et l’humérus (14,2%). Cent cinquante sept fractures du radius et
de l’ulna (39%) étaient répertoriées.
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cliché de face
cliché de profil
PHOTOS 1 : Fracture comminutive du tiers proximal des deux os de la jambe chez un ouvrier de 30 ans
cliché de face
cliché de profil
Tableau IV : Localisations des fractures des membres thoraciques (MT)
Etat
Cutané
Localisations
Fractures
Fractures
des fractures des MT
fermées
ouvertes
Clavicule
84
1
Scapula
13
0
Humérus
49
8
Radius
84
9
Ulna
15
1
Radius et ulna
31
17
Carpe
1
1
Métacarpe
28
11
Phalanges
32
17
Total
337
65
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Total
%
85
13
57
93
16
48
2
39
49
402
21,1
3,3
14,2
23,1
4
11,9
0,5
9,7
12,2
100
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La figure 4 précise les localisations des fractures luxations chez 26 patients (2,9%). Dans 24 cas, la fracture
siégeait sur l’épiphyse articulaire luxée ; dans deux cas, une luxation de hanche était associée à une fracture
de la diaphyse fémorale.
Les fractures luxations du cou-de-pied prédominaient avec 111 cas (42,3%).
3,8%
3,8%
Acromio- claviculaires
Scapulo-humérale
Coude
Poignet
Phalanges
Hanche
Cou-de-pied
7,7%
42,3%
15,4%
11,6%
15,4%
FIGURE 4: Localisations des fractures luxations
III. 3. Traitement des fracturés des membres
La figure 5 illustre la répartition des fracturés des membres selon le délai de prise en charge. Sept cent
soixante six patients (84,4%) étaient pris en charge avant six heures contre 142 malades (15,6%) traités après
six heures.
3%
5,9%
< 6 heures
[6-12[ heures
[12-24[ heures
≥ 24 heures
6,7%
84,4%
FIGURE 5: Répartition des fracturés des membres selon le délai
de prise en charge
Le tableau V résume les principales modalités thérapeutiques utilisées dans la prise en charge des fracturés
des membres. Le traitement orthopédique était utilisé dans 758 cas (83,5%) Cette immobilisation
orthopédique était souvent provisoire dans l’attente d’un traitement chirurgical ultérieur.
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Tableau V : Distribution des principales méthodes thérapeutiques réalisées chez les fracturés des membres
Méthodes thérapeutiques
Effectif
%
Immobilisation par plâtre circulaire
296
32,6
Immobilisation par attelle plâtrée
105
11,6
Parage réduction + Immobilisation par plâtre
151
16,6
Parage + traction continue
17
1,9
Réduction + Immobilisation par plâtre circulaire
80
8,8
Réduction + traction continue
2
0,2
Bandage simple
22
2,4
Réduction + Immobilisation par Mayo Clinic
81
8,9
Traction continue
96
10,6
Embrochage
4
0,4
Amputation
9
1
Autres
45
5
Total
908
100
Neuf amputations de membres PHOTO 3, et quatre embrochages constituaient les méthodes chirurgicales
appliquées en urgence.
PHOTOS 3 : a) Ecrasement des deux jambes par un véhicule à quatre roues chez une femme
au foyer de 27 ans :
b) Amputation en extrême urgence des deux cuisses.
III. 4. Aspects évolutifs des fractures des membres
Après le traitement, 644 patients (70,9%) étaient autorisés à sortir de l’hôpital le même jour. Deux cent
cinquante cinq patients (28,1%) étaient hospitalisés dont 163 (65,2%) étaient transférés dans l’Unité
d’Hospitalisation du Service d’Orthopédie Traumatologie. La durée moyenne de séjour hospitalier était de 3,2
jours (extrêmes 1 et 19 jours). Treize patients hospitalisés (5,2%) avaient présenté des complications à types
d’infections et de complications de décubitus. Neuf décès étaient enregistrés, soit un taux de mortalité de 1%.
Les causes de ces décès étaient liées aux écrasements des membres (4 décès sur 6 cas), aux poly traumatismes
(4 décès sur 9 cas) et à une fracture l’hémorragique du bassin (1 décès sur 22 cas).
IV. DISCUSSION
La grande affluence des patients (17,5%) aux urgences traumatologiques s’explique par l’accroissement du
trafic routier. En effet les accidents de la circulation constituent l’étiologie prédominante (85,1%) dans notre
série. Les auteurs comme Hoekman [5] au Niger, Nyarwaya [6] au Congo, Mercardier [7] en France ont déjà
souligné cette prédominance des accidents de la circulation dans les fractures des membres. Les sujets obligés
de se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail ou d’études ou leur domicile sont plus exposés aux accidents
de la circulation avec 779 cas (85,8%). Les sujets jeunes âgés de 20 et 49 ans (67,8%), ont payé le plus lourd
tribut dans les fractures des membres. Leur fréquence de 17,5% est comparable à celle de Bikandou et al [8]
mais ils sont inférieurs à ceux de Hoekman [5]. Cette différence peut s’expliquer par le fait que nous avons
exclu de notre étude, les patients qui ont opté pour un traitement traditionnel. La prédominance des
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fractures des membres pelviens (61,9%), en particulier le segment jambier (43,6%), s’explique par leur plus
grande exposition aux chocs surtout chez les conducteurs d’engins à deux roues. Ce que corrobore les séries
de Hoekman et al [5], Moyikoua et al [9], Garcia et al [10]. Les fractures de la diaphyse fémorale moins
fréquentes (12,9%) sont plus graves, s’intégrant parfois dans le cadre d’un poly traumatisme (9 cas dans notre
série). L’ostéosynthèse en urgence des fractures des membres thoraciques doit être privilégiée car leurs
localisations préférentielles sont les deux os de l’avant-bras (39%), le radius isolé (23,1%, en particulier son
extrémité distale avec 36 cas), la clavicule (21,1%) et l’humérus (14,2%). Pourtant le traitement orthopédique
a été le plus souvent réalisé (83,9%) ; ce traitement retarde la rééducation et prolonge le séjour hospitalier des
patients avec des risques de complications de décubitus.
La fréquence élevée des fractures ouvertes des membres (23%) devrait imposer leur ostéosynthèse en
urgence. Le délai thérapeutique est un facteur important dans le résultat du traitement de ces fractures
ouvertes [10, 11, 12]. Alors que seulement 54,.8% de nos fractures ouvertes ont été traitées dans un délai de
six heures. Dianga et al au Mali [11] rapportent un délai plus court (4 heures). Les retards de prise en charge
dans notre série sont imputables à l’attente des examens complémentaires et aux disfonctionnements dans
l’obtention des kits opératoires. La fréquence élevée des complications chez les fracturés hospitalisés (9,6%)
et la mortalité de 1% nous obligent à privilégier une prise en charge plus précoce et définitive par
l’ostéosynthèse en urgence de ces fracturés des membres.
V. CONCLUSION
La grande affluence des fracturés des membres s’explique par l’accroissement des accidents de la circulation
du fait du développement du trafic routier. Les fracturés des membres sont jeunes, le plus souvent de sexe
masculin. Les fractures des membres pelviens, en particulier le segment jambier prédominent. Leurs
localisations préférentielles au membre thoracique étant les deux os de l’avant-bras, la clavicule et l’humérus
nous obligent à privilégier l’ostéosynthèse comme indication préférentielle. Le traitement des fractures
étagées, des poly fractures, des fractures luxations et des poly traumatismes reste difficile. Le traitement
chirurgical en urgence améliorerait la prise en charge des fractures des membres.
RÉFÉRENCES
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