Discours A 29 Objectif : Le discours humoristique Orateur : Georges

Discours A 29
Orateur : Georges AMLON
Objectif : Le discours humoristique
Evaluateur :
Session de formation du 08/04/14
ELOGE DU MENTIR EN PAIX…
Chers amis Toastmasters, chers invités,
Imaginez un père de famille confortablement avachi dans son divan devant la télévision. Son
verre de bière est à portée de main… Et il est en train de s’offrir un moment de détente bien
mérité. Et voilà que son téléphone sonne. Il le prend, et en voyant le numéro qui s’affiche, il
se souvient qu’il a oublié un rendez-vous : « Bonjour cher ami. Je suis en réunion au
ministère. Je te rappelle. » Il raccroche, satisfait de s’être tiré de ce mauvais pas. Satisfait
jusqu’à ce qu’il entende la voix de son petit garçon : « Papa, c’est toi qui me dit tous les jours
qu’il ne faut pas mentir, et toi-même tu mens au téléphone ! »
Vous vous rendez compte ! On ne peut plus mentir en paix ! C’est vrai, aucun d’entre nous
ne voudrait apprendre à mentir à son enfant. Mais il nous arrive quelquefois de donner le
mauvais exemple. Quelqu’un que nous ne voulons pas voir arrive à la maison : « Vas lui dire
que nous ne sommes pas là ». Et l’enfant s’en va donner le message : « Maman a dit de vous
dire qu’elle est sortie ». Et l’enfant reçoit de véhéments reproches : « Comment tu peux être
bête à ce point ?!? »
En fait chacun d’entre nous sait que le mensonge n’est qu’une des nombreuses facettes… de
l’intelligence. Chacun d’entre nous sait à quel point un petit mensonge peut être utile.
D’ailleurs je suis sûr que le Créateur lui-même n’est pas totalement contre. Sinon, il aurait
installé sur notre front un écran dans lequel tout le monde pourrait voir nos pensées…
Imaginez si c’était le cas, quel serait le chiffre d’affaire des vendeurs de casquettes !!! J’en
connais qui la porterait jusque dans leur lit…
Rassurez-vous, on peut encore mentir en paix. Surtout qu’en ce moment, notre
environnement nous fournit tous les bons prétextes pour nous arranger avec la vérité :
« Excusez mon retard, je suis resté coincé dans un embouteillage sur le pont en revenant
d’Akpakpa. J’ai essayé de vous joindre sans succès, ça ne passait pas. Je suppose que ce sont
encore les réseaux ! C’est fou les difficultés qu’on a en ce moment, je n’ai pas pu mettre
notre dossier au propre. Les coupures de courant ne m’ont pas permis de travailler comme
je l’aurais souhaité ! »
Toute une série de petits mensonges. Mais il y a aussi les gros mensonges…
Il y a celui de la femme à qui son mari fait des reproches : « Tu te rends compte ! Comment
tu as pu me faire ça ! Tu as couché avec mon frère ! » Et elle : « Mais tu sais bien que vous
vous ressemblez ! Tout le monde le dit ! C’était dans l’obscurité et j’ai fait une confusion,
c’est tout !!! »
A propos d’obscurité, il y a le mensonge du monsieur qui, dans le noir, se glisse
subrepticement hors du lit conjugal pour rejoindre la domestique. Au moment où il
s’agenouille sur la natte, la lumière s’allume. Sa femme est debout derrière lui et lui
demande : « Papa ! Qu’est-ce que tu fais là ? »
-
Je veux effrayer la bonne…
Aaanh ! Tu veux effrayer la bonne ! Bon, faut l’effrayer on va partir…
Et le monsieur : « Awa… Awa… HEUH !!!
Je ne sais pas si dans les deux derniers cas, les uns et les autres pourront vivre en paix avec
leurs mensonges. Alors, s’il nous arrive de mentir, sachons faire en sorte de ne jamais
prendre les autres pour des imbéciles !!!
Sachez-le, un grand chasseur a définitivement ruiné sa réputation dans sa région en
racontant l’histoire que voici : « J’étais en train de suivre les traces d’une antilope, quand,
soudain, je tombe nez à nez avec un énorme lion ! Je bande mon arc, je lui décoche une
flèche ! Il l’esquive. Je décoche trois flèches de suite. Il les esquive toutes et bondit. Je
l’esquive à mon tour et je prends la fuite vers la colline. Je me glisse dans une grotte où le
lion ne peut pas me suivre. Heureusement, la grotte débouche sur un tunnel que je suis pour
renter au village. Mais à la sortie du tunnel, je m’aperçois que toute une famille de lions est
installée sur le passage. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé vers eux en disant :
« S’il vous plait, laissez-moi passer. Pardon… Poussez-vous un peu… Voilà… Merci
beaucoup… A bientôt… »