le message partenariat social
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le message partenariat social
LE MESSAGE DE L’ASLOCA par Carlo Sommaruga Secrétaire général, ASLOCA Romande PARTENARIAT SOCIAL Bien que le patronat le m a l m è n e de pu i s quelque s a n né e s , le partenariat social a été et est encore un élément structurant du monde du travail helvétique. Dans les secteurs où les salariés sont organisés et les employeurs prêts – certes difficilement – à partager les fruits des gains de productivité découlant du travail de salariés, les partenaires sociaux concluent des conventions collectives, le plus souvent avec une clause sur les salaires. Lorsque le dialogue social se bloque ou les mécanismes conventionnels ne suffisent pas pour couvrir tous les salariés et leur garantir le salaire minimum de la dignité, il faut passer par l’initiative populaire. C’est ce que font les syndicats – votation du 18 mai 2014 – en demandant un salaire minimum de 4000 francs par mois. Dans le monde du logement, contrairement au monde du travail, le partenariat social est inconnu. Contrairement aux employeurs, qui pour la plupart acceptent de s’asseoir avec les syndicats à la table des négociations salariales, même si ces négociations sont ardues, les milieux immobiliers n’offrent aucune ouverture pour une négociation quelconque sur le niveau des loyers. Ils s’accaparent la rente fon- cière maximale, même au-delà de ce qui est fixé par la loi, au détriment des locataires. Certes, les réalités économiques du marché du logement et de celui du travail sont différentes. Toutefois, le salaire et le loyer sont les deux faces d’une même réalité pour les salariés-locataires, qui constituent la majorité de la population. Un peu de responsabilité sociale devrait amener les bailleurs à accepter de mettre en place un dialogue pour une politique réellement modérée des loyers. Et les contrats-cadres, me direz-vous? Ces accords conclus par la section romande et celle du canton de Vaud sont certes l’expression d’un dialogue avec les milieux immobiliers romands et vaudois. Mais ils ne sont pas le produit d’un partenariat social où la responsabilité sociale est au centre du jeu. Ces contrats-cadres précisent de manière plus ou moins étendue les modalités d’application des règles légales du contrat de bail, évidemment sans toucher en rien à la formation du loyer. Ils pourraient être l’embryon d’un tel partenariat social. Toutefois, rien de cela n’apparaît à l’horizon. Or le partenariat social sur la fixation des loyers est possible. Il existe en Suède. Chaque année les partenaires discutent des modifications du loyer. Le gouvernement étend ensuite les accords à l’ensemble du marché. Droit au logement • Avril 2014 - n° 214 — 3