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UNIVERSITE D’ALGER FACULTE DE MEDECINE DEPARTEMENT DE MEDECINE Thèse Pour l’obtention du Doctorat en sciences médicales Elargissement et amélioration des résultats du traitement conservateur dans le cancer du sein par les techniques d’oncoplastie. Soutenue par : Docteur Nabil Benachenhou Maitre assistant en chirurgie générale Directeur de thèse : Professeur Ahmed Bendib Soutenue le 24 juillet 2012 par Docteur Nabil Benachenhou Présidente du jury Professeur Fatima Asselah Membres du jury Professeur Abdelkrim Bendib Professeur Kamel Bouzid Professeur Kada Boualga Remerciements A Monsieur Ahmed Bendib Professeur en chirurgie générale Qui m'a fait l'honneur de diriger ce travail, et par sa disponibilité et sa grande expérience, m’a guidé tout au long de son élaboration. En témoignage de reconnaissance et de profond respect. Présidente du jury A Madame Fatima Asselah Professeur d’anatomo-pathologie. Qui a accepté avec gentillesse de juger ce travail, veuillez trouver ici le témoignage de ma profonde gratitude. Aux membres du jury : A Monsieur Abdelkrim Bendib Professeur en radiologie. En remerciement de sa gentillesse, sa grande disponibilité et son aide plus que précieuse pour la réalisation de ce travail. En témoignage de ma profonde gratitude et mon respect. A Monsieur Kamel Bouzid Professeur d’oncologie médicale Qui a eu la bonté de bien vouloir prendre place au sein de mon jury. En remerciement de sa présence, avec tout mon dévouement. A Monsieur Kada Boualga Professeur de radiothérapie : Qui m'a fait l'honneur de participer au jury, en témoignage de reconnaissance et de profond respect. A mes parents, En remerciement de leur soutien durant ces longues années d'études. A mon épouse, pour sa patience et son aide, avec tout mon amour. A ma sœur, mes frères. A mes amis. A mes collègues. La chirurgie oncoplastique INTRODUCTION La chirurgie mammaire a bénéficié d’une véritable révolution depuis trente ans. La place de la chirurgie, un temps contesté, dans la prise en charge des cancers du sein est redevenue actuellement au premier rang des moyens thérapeutiques. Le vieux dicton “Il n’y pas de guérison des tumeurs solides sans un contrôle local correct” garde toute sa valeur et le risque de récidive reste constamment augmenté dans toutes les séries oὺ ce contrôle n’a pas été satisfaisant (1). La chirurgie d’exérèse ne se contentait plus de guérir, elle devait en outre permettre de conserver une forme, un volume mammaire et des cicatrices acceptables et peu visibles à long terme. L’emplacement des cicatrices, le comblement des défects glandulaires, puis les techniques de plasties mammaires ont permis d’obtenir des résections plus larges avec de bonnes marges et donc plus de traitements conservateurs. Ces techniques de plasties mammaires esthétiques adaptées au cancer du sein ont ensuite évolué afin de permettre de traiter toutes les localisations sans déformation majeure et avec un taux de récidive semblable aux traitements conservateurs classiques. La chirurgie oncoplastique était née et n’allait cesser d’évoluer et de standardiser jusqu’à aujourd’hui. Cette discipline de l’oncoplastie a considérablement progressé ces 20 dernières années et elle est maintenant de pratique routinière dans les centres spécialisés experts. On peut en fait la résumer à cette phrase : une technique par quadrant. 1 La chirurgie oncoplastique PREMIERE PARTIE Le point sur la chirurgie oncoplastique et le cancer du sein dans la revue de la littérature. 2 La chirurgie oncoplastique 1. Historique. Les seins ont toujours été considérés comme un signe de féminité, glorifié dans l’art, la littérature et la mode. Cependant, la notion d’esthétique du sein a changé considérablement au cours du temps. Dans le passé, les seins volumineux et les corps rebondis étaient appréciés, Aujourd’hui, nous sommes témoins d’une nouvelle conception de l’harmonie du corps humain, représentée par des modèles plus minces qui reflètent mieux les habitudes modernes de dynamisme, de culture physique et de régime alimentaire équilibré. Cependant la chirurgie, comme toutes les disciplines cancérologiques, change. Le chirurgien n’est plus le seul acteur et les moyens thérapeutiques multiples imposent la confrontation des points de vue. La vision totalitaire de l’acte chirurgical a fait place à la vision plus démocratique de la multidisciplinarité. Cependant, ne nous y trompons pas, ce n’est pas parce que les chirurgiens ne sont plus les seuls acteurs dans tous les cas que leur rôle en est réduit. La chirurgie a fait des progrès techniques depuis la fin du 19é siècle et l’intervention de Haldsted (2). Le dogme Haldsted ‟chirurgie élargie radicale, seule capable d’apporter des guérisons” a perduré jusqu’aux années 1980. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que des chirurgiens ont décrit des interventions moins radicales. Les mauvaises langues disaient alors que les meilleurs chirurgiens étaient partis à la guerre, ce qui expliquait la moindre radicalité de la chirurgie. Patey et Dyson (3), à Londres, en 1948, ont ainsi décrit la mastectomie sans le muscle grand pectoral. La même année, R. MacWithers proposait une mastectomie simple suivie de radiothérapie. Jusqu’à la fin des années 1960, dans les publications, la mastectomie modifiée était souvent qualifiée de “conservatrice”. Le consensus de 1980 (10) réservait le traitement conservateur aux tumeurs de moins de 3 cm de diamètre, plusieurs études et essais confirmant sa fiabilité carcinologique, puisque la survie à 10 ans n’est pas modifiée par rapport au traitement radical. 3 La chirurgie oncoplastique La mini révolution actuelle est de disposer de techniques nouvelles, qui permettent de proposer des traitements conservateurs à des patientes qui présentent une tumeur volumineuse, en particulier lorsque la taille du sein permet une exérèse large. Cette notion innovante introduite au début des années 1990, par quelques équipes pionnières, en Europe (4), en particulier en France, se diffuse et se développe très rapidement outre atlantique, de l’asie jusqu’en Australie, car elle permet dans certains cas sélectionnés d’éviter la mastectomie. Ces techniques d’oncoplastie du sein développées au début des années 80, notamment par Jean Yves Petit à l’institut Gustave Roussy, Jean Yves Bobin au centre Leo Berard et Michel Abbes au centre Lacassagne, ont connu un développement plus important au début des années 1990, années pendant lesquelles le concept de la chirurgie oncoplastique a été clairement individualisé sous l’impulsion d’équipes françaises notamment Krishna Clough et Jean Baruch (5). Les recommandations actuelles tendent à étendre les indications du traitement conservateur aux tumeurs comprises entre 3 et 5 cm, si une chirurgie conservatrice en berges saines est réalisable sans déformation majeure du sein. Ces exérèses larges imposent le recours à des techniques de chirurgie plastique dérivées des techniques de réduction mammaire. Au delà de 5 cm, il n’existe à ce jour aucune donnée permettant le traitement conservateur par une chirurgie première, la seule alternative étant une tentative du traitement néoadjuvant. 4 La chirurgie oncoplastique 2. Anatomie du sein (1, 6, 7) 2.1 La glande mammaire. Le sein est une glande exocrine d’origine ectodermique. Il présente une quinzaine de canaux galactophores qui se distribuent dans autant de lobes (eux-mêmes multilobulés) et qui s’abouchent indépendamment au niveau du mamelon et de l’aréole. Cette glande est également composée de graisse en quantité plus ou moins importante en fonction de l’âge, du statut hormonal et de la morphotype. La glande mammaire est attachée à la paroi thoracique, sur le muscle grand pectoral, par la bourse séreuse de Chassaignac. Les rapports anatomiques en surface se font avec la peau et en profondeur avec les muscles grand et petit pectoraux. Plus en profondeur et, surtout, à la partie inférieure, le sein est en rapport avec les côtes et les muscles inter costaux expliquant le risque de brèche pleurale en cas de dissection trop profonde. (Figure 1.1) 2.2 Vascularisation. La vascularisation de la glande mammaire (1-6) repose sur un réseau rétro glandulaire et un réseau antérieur. Celui-ci est composé d’un réseau sousdermique plus dense à proximité de la plaque aréolo-mamelonnaire et d’un réseau préglandulaire à la surface de la glande, qui communiquent par l’intermédiaire des crêtes de Duret (figure 1.2). Deux pédicules principaux et trois pédicules accessoires assurent l’alimentation vasculaire du sein (figure 1.3) 5 La chirurgie oncoplastique Figure 1.1 Paroi thoracique et glande mammaire : coupe sagittale (1) 6 La chirurgie oncoplastique Les deux pédicules principaux sont : - Les branches de l’artère thoracique latérale, anciennement artère mammaire externe, issue de l’artère axillaire, entrant par le quadrant supéro-externe. - Les branches perforantes des 2èmes, 3èmes, et 4èmes intercostaux issus de l’artère thoracique interne, irriguant un large quadrant supéro-interne. Les 3 pédicules accessoires sont : - Supérieur : branche de l’artère acromiothoracique. - Inféro-externe : branche latérale cutanée des artères intercostales postérieures du 3ème au 5ème espace intercostaux principalement. - Inféro-interne : branches perforantes inférieures de faible calibre de l’artère thoracique interne. En outre, des rameaux grêles émergeant des artères intercostales antérieures, issues de l’artère thoracique interne, irriguent la glande mammaire par sa base. La vascularisation de la plaque aréolo-mamelonnaire repose sur un réseau profond et un réseau sous-dermique qui définit le cercle périaréolaire. Chaque pédicule peut assurer à lui seul la vascularisation ; la chirurgie conservatrice impose le respect d’au moins un de ces pédicules. 7 La chirurgie oncoplastique Figure 1.3 : Vascularisation de la glande mammaire (1). 8 La chirurgie oncoplastique Figure 1.2 : Les réseaux vasculaires sous dermique et préglandulaire communiquent par l’intermédiaire des crêtes de Duret (1) 9 La chirurgie oncoplastique 2.3 Drainage lymphatique. Le drainage lymphatique est constitué : (1-7) - D’un riche réseau cutané dans la couche profonde du derme ; - D’un réseau glandulaire profond associé aux lobes ; - D’un réseau péri-aréolaire (cercle de Sappey), sur lequel repose l’anastomose entre les deux premiers réseaux. - Du cercle péri-aréolaire partent 4 canaux collecteurs qui se dirigent vers l’aisselle, principalement vers le groupe ganglionnaire thoracique latéral. Les ganglions lymphatiques du sein convergent donc vers 2 groupes essentiels : les ganglions axillaires et les ganglions parasternaux. Les 3 étages ganglionnaires classiques de Berg (figure 1.4) le niveau I en dessous du muscle pectoral, le niveau II en arrière, le niveau III au-dessus du tendon du petit pectoral ; gardent toute leur valeur pour le chirurgien. Les ganglions axillaires et parasternaux se jettent dans les ganglions de second niveau supraclaviculaires. L’espace interpectoral entre les muscles grand pectoral et petit pectoral est le siège des ganglions de Rotter (figure1.1) 2.4 Innervation. L’innervation sensitive du sein provient de 2 réseaux principaux, qui sont des rameaux perforants cutanés latéraux et antérieurs des 2ème au 7ème nerfs intercostaux. Les branches inférieures du plexus cervical superficiel participent également à l’innervation de la partie haute du sein. 10 La chirurgie oncoplastique Figure 1.4 : Les trois niveaux du curage mammaire externe (étages ganglionnaires de Berg) et les ganglions mammaires internes. (7) 11 La chirurgie oncoplastique 2.5 Nomenclature des quadrants et segments. Le sein est divisé en 4 quadrants (supéro-externe, supéro-interne, inférointerne et inféro-externe), centrés sur la plaque aréolo-mamelonnaire(PAM) ; le prolongement axillaire du sein est la zone frontière entre le quadrant supéroexterne et le creux axillaire. (Figure 1.5) Figure 1.5 : Quadrants du sein.(1) 12 La chirurgie oncoplastique Le sein est constitué arbitrairement des segments suivants :(figure 1.6). - Segment I : il correspond à la partie thoracique antérieure allant de la clavicule jusqu’au sillon sus-mammaire. - Segment II : du sillon sus-mammaire au bord supérieur de la PAM. - Segment III : du bord inferieur de la PAM au sillon sous-mammaire. - Segment IV : du sillon sous-mammaire au rebord costal. Figure 1.6 : Segments du sein.(1) 13 La chirurgie oncoplastique 3. Traitement conservateur du cancer du sein. 3.1 Traitement conservateur classique. 3.1.1 Principales séries et collecte des preuves. Est-on autorisé à pratiquer une tumorectomie simple suivie de radiothérapie en cas de tumeur du sein ? F. Baclesse (8) posait le premier cette question en 1960. Près d’un demi-siècle plus tard, il peut paraître anachronique de se la poser encore. Tout semble résolu. Il est peu de sujets, en pathologie mammaire, qui ont fait l’objet de tant de travaux, d’études, et de méta-analyses de méthodologie insoupçonnable. Les preuves, issues des essais randomisés contrôlés, ont été vérifiées et publiées avec 20 ans de recul. Si on formule la question comme l’a fait Baclesse, la réponse est “oui” et ce travail est terminé. Le concept du traitement conservateur tel que nous le connaissons ne date que de 30 ans. En 1976, étaient publiées le plus souvent par des auteurs européens les premières séries de traitements conservateurs ayant quelque recul. La même année débutaient les deux essais randomisés de Milan (9) et du NSABP B06 (10). En 1976 également, J. Urban, chirurgien au Memorial Sloan-Kettering Center de New York, déclarait à la Society of Surgical Oncology : “Une approche rationnelle du traitement du cancer du sein a été remplacée par un appel émotionnel à la vanité des patientes. Un grand cri a été soulevé dans le public et les médias pour sauver le sein, malgré les conséquences à long terme.” -L’essai Milan II a été conduit de 1973 à 1980 ; 701 patientes avec des tumeurs de moins de 2 cm ont été randomisées entre mastectomie (349) et traitement conservateur (352) “quadrantectomies”, selon la définition de l’Institut du cancer de Milan). Après les premiers résultats parus en 1977 et en 1981, une actualisation avec 20 ans de recul a été publiée en 2002 (11). Trente récidives locales ont été observées dans le groupe conservateur contre 8 dans le groupe mastectomie, soit un taux de récidive cumulé à 20 ans de 8,8 % et de 2,3 %, respectivement. Aucune différence n’a été notée entre les deux groupes en termes de cancer controlatéral, de métastase à distance ou de second cancer. Le taux de décès toutes causes confondues était de 41,7 % dans le groupe 14 La chirurgie oncoplastique conservateur et de 41,2 % dans le groupe mastectomie, et les décès liés au cancer étaient moins fréquents dans le groupe conservateur, mais de façon non significative (26,1 % versus 24,3 % ; p = 0,8). -L’essai NSABP B06 a été conduit de 1976 à 1984. Il a enrôlé 1851 femmes avec des tumeurs de 4 cm ou moins, qui ont été randomisées entre mastectomie totale (589), tumorectomie seule (634) et tumorectomie suivie d’irradiation (628). Les résultats ont été publiés en 1989 et en 1995. Une actualisation avec 20 ans de recul est parue dans le même numéro du New England Journal of Medicine que l’essai de Milan (12). Aucune différence n’a été notée entre les trois groupes en termes de survie sans métastase à distance et de survie globale. Les taux cumulés à 20 ans de récidive locale étaient de 39,2 % dans le groupe tumorectomie seule et de 14,3 % dans le groupe tumorectomie suivie d’irradiation ; un taux de 14,8 % de récidives locales ou régionales est rapporté dans le groupe mastectomie. -L’essai EORTC 10801 a été conduit de 1980 à 1986 ; 868 patientes ont été randomisées entre traitement conservateur (448) et mastectomie (420) ; 80 % d’entre elles avaient des tumeurs de 2,1 à 5 cm. Il a été revu et republié en 2000 (13). Avec un recul moyen de 13,4 ans, il n’y a aucune différence entre les deux groupes en terme de survie globale et de survie sans métastase à distance (respectivement 66 % et 66 % pour le groupe mastectomie versus 65 % et 61 % pour le groupe conservateur). Le taux cumulé à 10 ans de récidive locale est statistiquement significatif entre mastectomie et traitement conservateur (respectivement 12 % et 20 % ; p = 0,01). 15 La chirurgie oncoplastique Groupe d’étude Interventions Nombre patientes Suivi (années) Survie globale (%) Arriagada et al (IGR), 1996 CMC+ RT 88 15 73 55 9 MT 91 15 65 44 14 466 10 65 - 20 436 10 66 - 12 352 58.8 - 8.8 349 20 58.3 - 2.3 634 628 589 20 20 20 46 46 47 35 35 36 39.2 14.3 14.8 Von CMC+RT Dongen et al MT (OERTC) 2000 Veronesi CMC+RT et al (Milan) MT 2002 Fisher et CMC al CMC+RT (NSABP) MT 2002 Survie Récidive locale sans (%) récidive Tableau. Résumé des résultats en survie et récidive dans les principales études prospectives randomisées Comparant mastectomie et chirurgie mammaire conservatrice. Note : NSABP = National Surgical Adjuvant Breast Project ; NCI = National Cancer Institute ; OERTC = Organisation européenne de recherche sur le traitement du cancer ; CMC = Chirurgie mammaire conservatrice ; RT = Radiothérapie ; MT = Mastectomie totale. 16 La chirurgie oncoplastique 3.1.2 Les contre-indications présentes et à venir. La taille des lésions. La taille des lésions, exprimée par son plus grand axe mesuré sur les projections planes de l’imagerie ou de la lame histologique, est certainement la raison la plus fréquente pour récuser un traitement conservateur. Pourtant, aucune des nombreuses conférences de consensus et lignes-guides publiées sur le sujet ne fixe une taille limite pour un traitement conservateur. Dans l’essai 10801 de l’EORTC (13), 80 % des tumeurs mesuraient de 2,1 à 5 cm. Le rapport entre volume mammaire et volume de la lésion serait certainement une meilleure approche des deux contraintes du traitement conservateur : exérèse en zone saine et résultat cosmétique correct (14). Plurifocalité et pluricentricité et tendance à les augmenter. La fréquence des lésions plurifocales et pluricentriques a été étudiée depuis longtemps sur les pièces anatomiques. Les pièces opératoires de l’essai NSABP B04 ont ainsi été revues. Globalement, des lésions multicentriques étaient retrouvées dans 13,4 %, dont 4,1 % de formes invasives et 9,3 % de lésions in situ (y compris des carcinomes lobulaires in situ). L’IRM (15-16) est actuellement considérée comme l’examen le plus sensible en imagerie du sein. La découverte de lésions multifocales et multicentriques dans 40 à 60 % des cas n’est toutefois pas sans poser de problèmes. Plusieurs publications font état “d’adaptation thérapeutique”, c’est-à-dire de mastectomie, basée sur l’IRM dans 14,3 % à 30,6 % des cas. Il est à craindre que le développement de la pratique de l’IRM ne conduise à la mastectomie un certain nombre de patientes initialement candidates à un traitement conservateur. Les récidives, leurs causes et ce qui peut en advenir. Le risque de récidive locale reste le principal inconvénient du traitement conservateur.L’incidence de ces récidives dans le sein traité varie de 10 à 20 % selon les séries et le recul des observations. Le taux de 1 % de récidive par an est généralement retenu. Parmi les facteurs de risque de récidive : 17 La chirurgie oncoplastique L’état des berges d’exérèse a fait et fera couler beaucoup d’encre. On peut noter toutefois que l’appréciation de l’état des marges d’exérèse est différente selon la géographie. Les seuls facteurs de risque de récidive locale après traitement conservateur, significatifs en analyse multivariée, sont le jeune âge et la présence d’une composante de carcinome intracanalaire. Le jeune âge (moins de 40 ans ou moins de 35 ans selon les séries) est un facteur de risque de récidive majeur retrouvé par de nombreux auteurs. Et pourtant, l’âge avancé est un des facteurs de décision importants en faveur de la mastectomie. La composante in situ est un autre facteur de risque retrouvé par tous les auteurs et il est certainement le plus difficile. Il soulève en effet la question fondamentale : récidive de la maladie traitée ou nouvelle lésion apparue dans l’organe conservé ? Certaines publications récentes font ainsi état de récidives tardives en cas de présence de carcinome lobulaire in situ (CLIS) sur les berges. Le CLIS, de facteur de risque qu’il était, va devenir, à n’en pas douter, une contre-indication à certains traitements conservateurs. 3.2 Place de la chirurgie oncoplastique dans le conservateur du cancer du sein. traitement L’adaptation des techniques de chirurgie plastique à la cancérologie mammaire a permis de repousser plus loin encore les indications de mastectomie : la chirurgie oncoplastique faisant son apparaition. Elle avait débuté par l’utilisation des techniques de réduction en T inversé à pédicule supérieur pour les tumeurs des quadrants inferieurs. Ces techniques permettaient de traiter des tumeurs plus volumineuses avec des bonnes marges d’exérèse et un résultat esthétique de bonne qualité. 18 La chirurgie oncoplastique 3.2.1 Techniques chirurgicales Dés les années 1990,de nombreux chirurgiens français utilisaient les techniques de chirurgie plastique pour reséquer des tumeurs mammaires volumineuses en comblant le défect par des lambeaux glandulaires de déplacement (17-18).De nombreuses propositions de techniques d’oncoplastie quadrant par quadrant ont été publiées sans consensus définitivement établi (19-20).L’oncoplastie des quadrants inférieurs est directement superposable aux mammoplasties de réduction avec pédicule supérieur (22) et cicatrice en T inversé (figures 1).L’oncoplastie des quadrants externes et supéro externes tire profit du principe de la technique de réduction décrite par Dufourmentel et Mouly en 1961 (21)) sous le terme de méthode oblique (figures 2).L’oncoplastie centrale est facilitée par la technique décrite par Silversein et son équipe (19-23) sous le terme de Batwing (figures 4).L’oncoplastie des quadrants supérieurs peut utiliser également les techniques de mammoplastie à pédicule inférieur quand la ptose est importante pour des seins volumineux (figures 3). 3.2.2 Prise en charge anatomopathologique. Pour le médecin anatomopathologiste, la prise en charge macroscopique d’une pièce d’oncoplastie pose de nombreux problèmes en rapport avec le volume du spécimen, l’extension des lésions, et la multiplicité potentielle des foyers tumoraux. L’échantillonnage de la pièce opératoire est le point clé pour rechercher en microscopie les foyers micro-invasifs ou invasifs, des lésions extensives de carcinome canalaire in situ (24). 6 étapes sont indispensables à réaliser lors de la macroscopie, orientation de la pièce dans les 3 plans de l’espace après encrage des berges permettant d’établir un schéma ; mesure du poids et de la taille ; prédécoupage de la pièce ; repérage des lésions visibles ou palpables ; fixation ; réalisation des prélèvements. Dans notre expérience, c’est le chirurgien qui oriente et repère la pièce de résection sur un plan solide. Les lésions macroscopiques seront topographiées avec mesure des distances aux berges d’exerèse. Les lésions infra-cliniques seront radiographiées pour orienter les prélèvements. Pour ces pièces souvent volumineuses, le médecin anatomopathologiste devra trouver 19 La chirurgie oncoplastique un juste milieu entre la théorie qui impose un échantillonnage complet des lésions pour une étude exhaustive des berges d’exérèse glandulaire et la pratique qui limite ce nombre de prélèvements pour la rendre acceptable. Une voie d’avenir consisterait à réaliser des macrocassettes pour faciliter la prise en charge de ces pièces. 3.2.3 Indications des oncoplasties. Deux grandes catégories d’indication guident l’oncoplastie : les exérèses d’emblée et les exérèses après traitement néo-adjuvant.Les oncoplasties de 1ère intention sont représentées par les tumeurs segmentaires ; les CCIS étendus, les tumeurs infiltrantes à composante intracanalaire extensive, les tumeurs multifocales et les tumeurs lobulaires mal circonscrites. Les oncoplasties après traitement néo-adjuvant intéressent les mauvaises réponses tumorales mais également les très bonnes réponses en cas de patientes jeunes ou de réponse tumorale fragmentée. Ces indications d’oncoplastie sont directement corrélées à l’appréciation préopératoire du chirurgien à réaliser une exérèse localement large. Cela sous entend un bilan préopératoire de qualité, qui va intégrer les données cliniques de la tumeur, du sein et de la patiente aux données morphologiques du bilan radiologique et au résultat de la biopsie préopératoire. La prise en compte de tous ces paramètres doit permettre au chirurgien d’anticiper le volume de résection glandulaire qui devrait permettre d’obtenir des marges saines. Ce volume doit ensuite être intégré à la morphologie du sein de la patiente. Enfin, l’information à la patiente de la prise en charge oncoplastique doit être exhaustive, tant sur le risque de réintervenion cas de marge positive que sur la diminution de volume du sein. 3.2.4 Sécurité carcinologique des techniques oncoplastiques. Dans la série de l’oncoplastie numériquement la plus importante (26), le taux de récidives locales à 5 ans est évalué à 6,8℅ sur 540 oncoplasties avec un recul médian de 49 mois et une taille tumorale médiane (pT) de 29mm. Dans la méta-analyse des essais randomisés(27) comparant traitement conservateur 20 La chirurgie oncoplastique classique versus mastectomie, le taux de récidives locorégionales est de 7,4℅ à 5ans après conservation, de 7,1℅ après mastectomie total (14℅ à 2 bras) pour des tumeurs allant jusqu’à 5 cm, mais toute comparaison est bien une hérésie statistique ! Autre point important, l’obtention de berges saines, puisque la qualité des berges joue un rôle important dans la récidive locale, et surtout c’est le seul facteur qui peut être modifié par le chirurgien. Dans la série de Fitoussi et al(26), le taux de berges non saines est de 18,9℅, alors que les taux habituellement avancés pour la chirurgie conventionnelle à visée d’exérèse complète varient entre 15 et 20℅. Une revue s’intéressant aux oncoplasties pour petites tumeurs sur gros seins (chirurgie réalisée davantage dans un but esthétique ou pour diminuer la toxicité de la radiothérapie dans les gigantomasties) montre un taux de berges positives de 21,5℅ à 32℅(5) sans qu’il y ait de comparaison possible avec les CCIS pris en charge en chirurgie conventionnelle(28). A signaler toutefois que la méta-analyse sur le traitement conservateur des CCIS (29) ne mettait pas en évidence de différence en termes de récidive locale suivant la taille du CCIS (pT≤20 mm et pT compris entre 20 et 50 mm : 13℅ de récidives locales à 10 ans). L’oncoplastie avec une exérèse en berges saines peut- elle convenir à toutes les tumeurs, même celles de mauvais pronostic ? On sait en effet que le jeune âge, la taille, les critères d’agressivité, que l’on peut résumer maintenant par le profil génomique, sont des facteurs de risque de récidive locale…mais aussi de risque métastatique, et ce quel que soit le geste chirurgical réalisé. Aucune étude n’a comparé l’intérêt d’un traitement radical par rapport à une thérapeutique conservatrice dans ces cas. L’absence de différence significative sur la survie globale ou sans métastase des traitements conservateurs par rapport aux radicaux est plutôt un élément pour dire qu’un traitement locorégional large ne rattrape pas une mauvaise biologie tumorale ! Une étude récente(30), réalisée sur plus de 1200 patientes (à part égale traitement conservateur ou traitement radical) pour une tumeur triple – négative, va également dans ce sens l’analyse multi variée y retrouvait les 21 La chirurgie oncoplastique facteurs de risque habituels de récidive locale (taille, grade ; emboles, état des berges, âge, type de chimiothérapie) mais non le type de chirurgie. Autre point, l’oncoplastie pourrait poser des problèmes aux médecins non chirurgiens. Les radiothérapeutes, en effet, se retrouvent avec un volume de berges d’exérèse plus important, quel retentissement sur les techniques ou l’efficacité de la surimpression actuellement largement recommandée (31) ? à défaut de réponse étayée ; on ne peut que redire la nécessité du clipage des berges d’exérèse, en utilisant peut –être davantage de clips que dans une chirurgie classique. 3.2.5 Séquelles esthétiques du traitement conservateur. Les séquelles esthétiques du traitement conservateur du sein(SETC) se définissent par une déformation disgracieuse du sein dans les suites de la prise en charge radio chirurgicale du cancer, qui peut être associée à une gène fonctionnelle plus ou moins invalidante. Les SETC ont été bien codifiées par Clough et al en 3 stades (32-33). Il s’agit de la classification la plus utilisée, car elle est simple, pragmatique et reproductible. SETC type I. Le sein traité est de forme et de volume adaptés, mais il existe une asymétrie avec le sein controlatéral. SETC type II. Il existe une asymétrie associée à une déformation du sein traité pouvant être corrigée sans passer par une mastectomie. SETC type III. Il existe une déformation majeure du sein ne permettant pas d’envisager un remodelage de la glande ; une mastectomie complémentaire est nécessaire. 22 La chirurgie oncoplastique 3.2.6 Principales séries et études. De nombreuses études multicentriques commençaient à confirmer que la taille tumorale limite de 2 cm pour le traitement conservateur pouvait être repoussée à 3 ou 4 cm, voire plus si les limites de la tumorèctomie étaient suffisamment larges. Progressivement, de nouvelles techniques ont été utilisées pour s’adapter à chaque localisation tumorale, au volume mammaire, à la forme et au degré de ptose du sein. Les tumeurs centrales, souvent prises en charge par mastectomie, ont pu être traitées par tumorèctomie centrale avec remodelage glandulaire et reconstruction secondaire de la plaque aréolomamelonnaire, sans différence de survie ou de récidive à long terme. Pour toutes les autres localisations tumorales, des techniques sur mesure ont ensuite progressivement vu le jour. - Clough et l’équipe de l’institut Curie (34), qui pratiquent la chirurgie oncoplastique depuis plusieurs années, ont rapporté une étude prospective portant sur 101 patientes ayant bénéficié de cette approche technique. Le but de cette étude était l’évaluation de la qualité oncologique et esthétique de l’exérèse chez des patientes présentant de grosses tumeurs (32mm).Le recul moyen est important : 3.8 ans. Le poids moyen du spécimen d’exérèse était de 222 grammes. Dans 10.9% des cas, les marges chirurgicales étaient atteintes, ce qui a nécessité 6 mastectomies complémentaires. Les résultats cosmétiques ont été jugés insuffisants dans seulement 12% des cas. - Nos, et l’équipe de l’institut Curie (35) rapportent une série rétrospective de grosses tumeurs des quadrants inferieurs (32.5mm) sur 50 patientes traitées par chirurgie oncoplastique bilatérale. Les marges étaient saines dans 90% des cas, avec un poids moyen de la pièce opératoire de 270 grammes. Avec un recul médian de 48 mois, le taux de récidive locale à 5 ans était de 7%, le taux de survie sans récidive était de 81% et le taux de survie globale était de 97% ; 85% des patientes étaient satisfaites du résultat cosmétique. - Kaur et son équipe (36) rapportent une étude prospective comparant le taux de marges saines entre chirurgie oncoplastique et zonectomie.Le nombre de patientes dans chacun des bras était de 30. Le volume d’exérèse était supérieur dans le groupe chirurgie oncoplastique par rapport au groupe zonectomie : 200.18 cm3 versus 117.55 cm3. Les marges étaient négatives dans 25 cas 23 La chirurgie oncoplastique (83.3%) du groupe chirurgie oncoplastique contre 17(56.6%) dans le groupe zonectomie (p=0.05). - Salmon et son équipe (37) rapportent une série de 60 patientes, opérées entre 1992 et 2003, pour un cancer à l’union des quadrants inferieurs (T1-2, N0-1a, M0).Toutes les patientes ont eu une plastie mammaire de réduction bilatérale. Il y’avait 20 procédures de GS avec identification d’un ou plusieurs ganglions et par conséquent 40 curages classiques dans le même temps opératoire. La taille moyenne des cancers était de 17.5 mm (5-20mm) avec 10 patientes N+.Le poids moyen de la tumoréctomie était de 220g (80-900).Il y a eu une récidive locale à 3 ans. Le résultat esthétique était bon dans 75% des cas. Les séquelles de radiothérapie, induration, fibrose et télangiectasie et la mauvaise qualité des cicatrices affectaient les résultats. - Une autre étude prospective réalisée pour comparer la qualité de l’exérèse glandulaire entre les zonectomies classiques et les techniques d’oncoplastie, par Giacalone et son équipe (38) à Montpellier permet de préciser : Les caractéristiques préopératoires Patientes Age moyen Taille tumorale radiologique (mm) Histologie CCI CIS Oncoplastie 42 51.4 15(5-60) 30 12 Zonectomie 57 56.8 15(4-60) 45 12 Distribution des pédicules porte-mamelons utilisés dans le groupe oncoplastie. Type de pédicule Supérieur Inférieur Central Latéro-externe Patientes 21 1 13 7 24 La chirurgie oncoplastique La durée moyenne d’intervention était plus importante dans le groupe oncoplastie (114 +/- 50 minutes), que dans le groupe zonectomie (86 + / - 34 minutes). La durée d’hospitalisation médiane était identique dans les 2 groupes 4 (2-8) jours. Les résultats postopératoires. comparatifs de la qualité de l’exérèse entre les 2 groupes. Patientes Taille histologique (mm) résection glandulaire Longueur (mm) Largeur (mm) Surface (cm2) Marges (mm) Chirurgie secondaire Réexision Mastectomie Oncoplastie 42 Zonectomie 57 P 15 (1.8-60) 17 (1.6-40) 0.75 92.7 (28) 80 (27.7) 79.5 (46.2) 15 (0-50) 57 (16.8) 54 (15.1) 32.3 (16.3) 2.5 (0-30) <0.0001 <0.0001 <0.0001 <0.0001 1 2 4 12 25 La chirurgie oncoplastique 4. Techniques chirurgicales (1). 4.1 Chirurgie d’exérèse simple des tumeurs du sein : Les tumorèctomies. Le traitement conservateur est défini par l’exérèse complète de la tumeur entourée de marges de tissu glandulaire sain. Il est appelé selon les auteurs et l’importance des berges : tumoréctomie, tumorèctomie élargie, quadrèctomie ou mastectomie partielle. En cas de cancer infiltrant, le traitement conservateur est toujours associé à une lymphadéctomie axillaire ou à l’exérèse sélective après identification du ganglion sentinelle. La chirurgie conservatrice est complétée par une irradiation du sein et, dans certains cas, des territoires ganglionnaires adjacents. La tumoréctomie in sano est actuellement le traitement standard en cas de tumeur infiltrante : - de moins de 30 mm de grand axe ; uni focale ; située à distance de l’aréole ; sans signes inflammatoires ; sans composante intracanalaire étendue(supérieure à 25%). Incisions. De multiples incisions ont été décrites ; elles ne sont pas toutes utiles. Insistons sur les principales. Incisions péri-aréolaires :elles demeurent les meilleures voies d’abord lorsqu’elle sont réalisables. Incisions trans-aréolaires :sont moins utilisées car, traversant les canaux, elles entrainent beaucoup plus de saignement. Incisions dans le sillon sous-mammaire : présentent de nombreux avantages (accès facile, longueur de la cicatrice non limitée, bonne visibilité, remodelage relativement facile, cicatrice relativement esthétique…).On doit éviter les 2ou 3 cm les plus internes et les plus externes, très visibles. 26 La chirurgie oncoplastique Incisions radiaires : demeurent très utiles pour des exérèses larges, dans les seins graisseux, en cas de remodelage difficile, lorsque le problème esthétique importe peu. Incisions arciformes : sont à éviter au maximum chaque fois que cela est possible, en raison de l’aspect disgracieux des cicatrices et du fort risque de déformation du sein après radiothérapie. Cicatrice axillaire : reste néanmoins très utile pour des lésions très externes, voire du prolongement axillaire ou du creux axillaire, mais son indication reste limitée Cicatrices à éviter. Cicatrices conseillées. 27 La chirurgie oncoplastique Abord du massif glandulaire La stratégie est souvent la même, quelque soit la voie d’abord. On va après l’incision cutanée, décoller la peau du massif glandulaire sur plusieurs centimètres en périphérie de la lésion. Puis on repère la zone à prélever, on traverse ensuite la glande mammaire à la partie inférieure ou supérieure de cette zone d’exérèse .On décolle la glande mammaire du plan pectoral profond de manière aussi étendue que nécessaire. On pourra ensuite à l’aide d’une palpation bidigitale, mieux apprécier les limites nécessaires afin de pratiquer une tumoréctomie monobloc passant en zone saine. Une fois la zonèctomie effectuée, on repère la lésion par des fils le plus souvent dans les 3 dimensions afin d’éviter les erreurs d’orientation lors de l’examen anatomopathologique. Une radiographie de la pièce sera pratiquée si nécessaire, afin de confirmer l’exérèse de la lésion dans sa totalité. Si un geste axillaire est nécessaire, il sera le plus souvent effectué par une cicatrice axillaire indépendante. Le remodelage glandulaire peut commencer après avoir effectué une hémostase parfaite, par rapprochement des piliers glandulaires qui sont suturés face à face de façon directe. Résultats esthétiques du traitement conservateur Le traitement conservateur, justifié sur le plan carcinologique, doit répondre à un impératif esthétique. La chirurgie conservatrice se doit de préserver ou restaurer la morphologie du sein, telle qu’elle est définie dans les SOR (Standards Options Recommandations).L’analyse des données de la littérature montre qu’après tumorèctomie et irradiation pour cancer de moins de 3 cm, 75 à 80 % des patientes ont un bon résultat esthétique, c’est-à-dire peu ou pas d’asymétrie résiduelle et des séquelles post radiques mineures .Dans 20 à 25% des cas le traitement conservateur s’accompagne de séquelles liées à la chirurgie et à l’irradiation .Les séquelles post opératoires sont essentiellement : - Une asymétrie de forme et de volume. - Une asymétrie de position de l’aréole. 28 La chirurgie oncoplastique - Des rétractions glandulaires et cicatricielles. - Une cicatrice élargie, rétractile et inesthétique. Fig 5 : résultats esthétiques après traitement conservateur classique Ces mauvais résultats esthétiques (fig 5) dépendent de facteurs liés À la patiente : surcharge pondérale, volume mammaire important ou au contraire seins de petite taille, troubles vasculaires secondaires au tabac, au diabète, entrainant une mauvaise cicatrisation. A la tumeur : c'est-à-dire au volume tumoral par rapport au volume du sein et à la localisation tumorale. Les déformations sont majorées dans les quadrants inferieurs avec invagination et bascule de l’aréole en dehors et en haut. Au traitement chirurgical : par absence de comblement de la perte de substance glandulaire ou par abord par une cicatrice unique de tumorèctomie et curage axillaire, notamment radiaire au niveau supéro-externe. Les effets délétères de la chirurgie et de la radiothérapie se surajoutent et les séquelles morphologiques sont ainsi aggravées par la radiothérapie, qui peut entrainer télangiectasies, dischromies, radiosclérose et fibrose. 29 La chirurgie oncoplastique 4.2 Chirurgie oncoplastique. Afin de mieux standardiser les techniques et le traitement des tumeurs en fonction de la localisation tumorale et des autres paramètres mammaires (volume, forme, ptose, densité…). Nous allons envisager successivement le traitement des tumeurs inférieures, des tumeurs des quadrants externes, celles des quadrants supérieurs, tumeurs centrales et nous terminerons par les tumeurs du sillon sous mammaire. 4.2.1 Prise en charge des tumeurs des quadrants inférieurs. La prise en charge des tumeurs des quadrants inférieurs concerne les tumeurs situées dans les rayons de 4 h à 8h à droite et à gauche. C’est historiquement la première localisation traitée par la chirurgie oncoplastique. Technique en T inversé à pédicule supérieur. (fig 1a, 1b, 1c, 1d) Dessins préopératoires. On dessine une serrure, dont le trou supérieur (bcd) correspond au nouvel emplacement de l’aréole, mesurant en général 5 à 8 cm de base et 4 à 6 cm de hauteur. La partie verticale de (ab) ou (de) d’au moins 5 cm, correspond en général à la zone glandulaire reséquée qui emporte la tumeur. Début de l’intervention : L’incision, très légère, suit le dessin préétabli, du pédicule porte mamelon supérieur (abcde).Cette zone est desépidermisée en excluant la plaque aréolo-mamelonnaire d’environ 4 cm, qui sera ascensionnée et vascularisée sur les vaisseaux dermiques de la zone (bcd). On lève ensuite le pédicule porte mamelon, d’environ 5 à 6 cm de large sur une épaisseur de quelques millimètres. On incise ensuite le derme dans le sillon sousmammaire (xy) et on rejoint le tracé précédent en incisant les segments (xa) et (ye). On commence la section glandulaire en incisant verticalement les segments (ab) et (de), en remontant jusqu’en arrière de la plaque aréolomamelonnaire afin de faciliter la plicature du pédicule porte mamelon. 30 La chirurgie oncoplastique Remodelage glandulaire. L’aréole est repositionnée en (bcd).Les piliers glandulaires sont rapprochés et suturés entre eux pour reconstruire un massif glandulaire à base plus étroite et plus haut situé. Symétrisation. Le sein controlatéral peut être symétrisé par la même technique dans le même temps opératoire, ou dans un second temps en cas de doute. Résultats. Cette intervention en T inversé est présentée en résumé sur les clichés de la figure 1. (Fig 1a) ;(fig1b) Technique en T inversé à pédicule supérieur 31 La chirurgie oncoplastique Résection de la tumeur à l’union des quadrants inferieurs. L’aréole est fixée en haut après plicature du lambeau dermique porte-mamelon. (Fig 1c) Fermeture glandulaire puis cutanée . 32 La chirurgie oncoplastique (Fig 1d) Symétrisation par la même technique du T inversé. Variante : technique de Thorek. On peut réaliser une ablation de la plaque aréolo-mamelonnaire comme une greffe sur une zone receveuse desépidermisée après résection en T inversé de la glande des quadrants inférieurs. Après repositionnement de l’aréole sur la zone desépidermisée, une suture en périphérie est réalisée ; quelques microincisions sont pratiquées dans la greffe afin d’évacuer des secrétions et améliorer le contact du derme et de la greffe. Un pansement compressif est positionné (bourdonnet), afin de favoriser le contact de la greffe-zone desépidermisée.Cette technique est dénommée technique de Thorek. 33 La chirurgie oncoplastique Technique verticale pure à pédicule supérieur. Cette intervention dérive de la précédente, seuls les triangles cutanés n’étant pas effectués. Dessins préopératoires Pour la partie supérieure, les dessins préopératoires sont identiques à ceux de la technique en T inversé à pédicule supérieur : une serrure dont le trou supérieur (bcd) correspond au nouvel emplacement de l’aréole et qui mesure en général 5 à 8 cm de base et 4 à 6 cm de hauteur. Les 2 verticales latérales (az) et (ez) se rejoignent en inferieur au point z situé le plus souvent 1 à 2 cm au dessus du sillon sous-mammaire. Début d’intervention. Le pédicule porte mamelon supérieur (abcde) est desepidermisé, en excluant la plaque aréolo-mamelonnaire d’environ 4 à 5 cm de diamètre, qui sera ascensionnée et vascularisée par les vaisseaux dermiques de la zone (bcd) après section des segments (ab) et (de) jusqu'à (z). Puis on va lever le pédicule porte mamelon, d’environ 5 cm de large et une épaisseur de quelques millimètres. La hauteur de la transposition de l’aréole (oc) ne doit pas être supérieure à 2 fois la largeur (bd) du lambeau porte mamelon. On incise (zab) et (zed), puis la glande mammaire est décollée en dessous des points (a) et (e) et, latéralement, jusqu’à la partie interne et externe du massif glandulaire. On termine la section glandulaire en incisant verticalement les segments (ab) et (de) en remontant jusqu’en arrière de la plaque aréolo-mamelonnaire afin de faciliter la plicature du pédicule dermique porte-mamelon.L’excédant glandulaire inferieur et latéral sera reséqué dans la même pièce opératoire que la résection centrale. On garde bien en main cette résection glandulaire afin d’obtenir de larges marges en périphérie de la tumeur. Remodelage glandulaire. L’aréole est repositionnée en (bcd).Les piliers glandulaires sont rapprochés et suturés entre eux pour reconstruire un massif glandulaire à base plus étroite et plus haut situé. Fermeture cutanée verticale en fronçant légèrement la suture afin de réduire le segment III. Le sein controlatéral peut être symétrisé par la même technique dans le même temps opératoire ou dans un second temps en cas de doute. 34 La chirurgie oncoplastique 4.2.2 Technique oblique externe. Les dessins préopératoires reprennent le principe de la serrure des techniques verticales. L’aréole sera transposée en haut et en dehors dans l’orifice du trou de serrure (bcd).La base est d’environ 6 à 8 cm et la hauteur de 4 cm à 5 cm. Début d’intervention. Le pédicule porte-mamelon supérieur (abcde) est desépidermisé, en excluant la plaque aréolo-mamelonnaire, d’environ 4 à 5 cm de diamètre, qui sera déplacée en haut et en dehors. On incise (zab) et (zed) puis la section glandulaire, incisant verticalement les segments (abz) et (dez), remontant jusqu’en arrière de la plaque aréolo-mamelonnaire.On décolle la glande mammaire du plan pectoral, et on garde bien en main cette résection glandulaire afin d’obtenir de larges marges en périphérie de la tumeur. Le curage nécessaire, est effectué par la même incision ou, parfois, par une incision horizontale sous axillaire. Remodelage glandulaire. L’aréole est repositionnée en (bcd).Les piliers glandulaires sont rapprochés et suturés entre eux pour reconstruire un massif glandulaire à base plus étroite et plus haut situé. La fermeture cutanée est directe ; un drain est positionné dans la région postérieure. Symétrisation. Le sein controlatéral peut être symétrisé par la même technique, dans le même temps opératoire ou dans un second temps en cas de doute. Les résultats, sont illustrés en figure 2. 35 La chirurgie oncoplastique ( Fig 2 a). Technique externe : dessin préopératoire et désépidermisation péri-areolaire (Fig 2 b) Ablation au large de la tumeur et décollement de la glande mammaire du pectoral. 36 La chirurgie oncoplastique (Fig 2 c) Suture de la glande mammaire. (Fig2 d) Suture cutanée et symétrisation par la même technique. 37 La chirurgie oncoplastique 4.2.3 Prise en charge des tumeurs des quadrants supérieurs. Cette technique est particulièrement adaptée pour les tumeurs à l’union des quadrants supérieurs. Dessin préopératoire . On dessine une serrure dont le trou supérieur (bcd) correspond au nouvel emplacement de l’aréole et qui mesure en général 5 à 8 cm de base et 4 à 6 cm de hauteur. Cette zone sera reséquée en monobloc avec la tumeur et la peau en regard jusqu’au plan pectoral. La partie verticale, d’au moins 5 à 6 cm, est incisée ; elle détermine le lambeau dermo-glandulaire qui portera la plaque aréolo-mamelonnaire et qui sera ascensionné afin de réhabiter le defect glandulaire laissé en place. Début de l’intervention : Après incision suivant le dessin préétabli du trou de serrure (abcde), on pratique une tumorèctomie large allant jusqu’au plan pectoral en contrôlant manuellement les marges d’exérèse. Par incision périaréolaire d’environ 4 à 5 cm de diamètre, la plaque aréolo-mamelonnaire sera ascensionnée dans le trou de serrure. On incisera ensuite le derme dans le sillon sous mammaire (xy) et on rejoint le tracé précèdant en incisant les segments (xa) et (ye). Le lambeau glandulaire porte –mamelon ainsi libéré, sera ensuite enfoui sous la peau latéralement après décollement de celle-ci. Le lit tumoral est clipé pour orienter la radiothérapie. Remodelage glandulaire : L’aréole est repositionnée en (bcd).Tout le massif glandulaire est ascensionné, ensuite il est fixé en haut à la glande. La peau latérale, légèrement décollée, est ensuite refermée sur le nouveau massif glandulaire ; la glande desépidermisée des quadrants inférieurs est enfouie sous la peau. Le curage, s’il est nécessaire, peut être effectué par une incision horizontale sous axillaire indépendante. La symétrisation peut être effectuée dans le même temps opératoire ou dans un second temps en cas de doute. Les résultats, sont exposés sur les photographies, (figures 3) 38 La chirurgie oncoplastique (Fig 3a) Technique en T à pédicule inferieur : désépidermisation en T sauf en regard de la tumeur. (Fig 3b) Ablation de la tumeur jusqu’au plan pectoral 39 La chirurgie oncoplastique (Fig 3a) Remodelage et début des sutures. (Fig 3d) Suture cutanée et symétrisation en T inversé. 40 La chirurgie oncoplastique 4.2.4 Prise en charge des tumeurs centrales. Le traitement des tumeurs centrales s’est longtemps résumé à la mastectomie. Progressivement, les études ont montré que la conservation du reste de la glande mammaire était possible avec un bon résultat esthétique et carcinologique. Deux techniques sont le plus fréquemment utilisées : - La technique péri-aréolaire, qui va laisser une cicatrice en bourse. - La technique horizontale, plus simple à réaliser. Technique péri-aréolaire. Il s’agit d’une tumorèctomie monobloc en forme de cône emportant la plaque aréolo-mamelonnaire et allant jusqu’au plan pectoral. Cette résection glandulaire va jusqu’au plan pectoral qui sera clippé pour mieux orienter la radiothérapie. Un remodelage glandulaire et cutanée est nécessaire, afin d’éviter une déformation du sein traité. La reconstruction du massif glandulaire commence par la libération de la face profonde du sein. Un rapprochement des piliers glandulaires débute alors de la face profonde à la superficie. Le volume reconstruit sera donc un cône à base plus étroite avec une bonne projection qui évitera l’aspect plat du sein reconstruit. L’étui cutané sera ensuite refermé au moyen d’une ou deux bourses étagées (profonde et superficielle), afin de limiter le risque de désunion locale. La reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire sera effectuée dans un second temps après la fin des rayons, afin de travailler sur un résultat stabilisé. Une symétrisation du sein controlatéral est souvent nécessaire, le plus souvent par technique péri-aréolaire, parfois par une technique verticale ou en T inversé en fonction du degré d’asymétrie et de la quantité de glande et de peau à reséquer. 41 La chirurgie oncoplastique (Fig 4 a) Technique péri-aréolaire : incision cutanée et décollement de la peau en périphérie. (Fig 4 b) Tumorèctomie monobloc jusqu’au plan pectoral. 42 La chirurgie oncoplastique (Fig 4 c) Remodelage, suture glandulaire de la profondeur vers la superficie : bonne projection. (Fig 4d) Fermeture en bourse serrée. Plastie de symétrisation à gauche 43 La chirurgie oncoplastique Technique horizontale. La technique opératoire est la même que la technique péri-aréolaire, seule l’incision est différente. Elle est horizontale, passant juste aux limites supérieure et inférieure de l’aréole. La résection glandulaire est identique à celle de la technique péri-aréolaire. La glande est refermée par adossement des piliers glandulaires en démarrant par la profondeur. La fermeture cutanée est alors effectuée de façon directe. La symétrisation ; peut être également pratiquée dans le même temps opératoire, en général par une technique péri-aréolaire. Les résultats ; sont exposés sur les photographies des figures 4. (Fig 4 a) Incision horizontale, et décollement de la peau en périphérie. 44 La chirurgie oncoplastique (Fig 4 b) Tumorectomie centrale monobloc jusqu’au plan pectoral et décollement profond de la glande mammaire. (Fig 4 c) Suture glandulaire de la profondeur vers la superficie. 45 La chirurgie oncoplastique (Fig 4 d) Fermeture directe horizontale ; plastie de symétrisation. 46 La chirurgie oncoplastique Deuxième partie Notre étude 47 La chirurgie oncoplastique OBJECTIFS La chirurgie oncoplastique permet : de réaliser des résections glandulaires larges. d’étendre les indications du traitement conservateur à des lésions jusque là traitées par mastectomie dans le strict respect des principes carcinologiques. de réduire le taux de récidives locales d’améliorer les résultats esthétiques. 48 La chirurgie oncoplastique METHODOLOGIE 1. Méthodes de diagnostic et de traitement du cancer du sein non métastatique. 1.1 Diagnostic 1.1.1 Circonstances de découverte: - Un écoulement mamelonnaire. - Un nodule palpable le plus souvent. - Une adénopathie axillaire isolée très rarement. - Une image infra clinique. Le diagnostic va reposer sur le trépied diagnostique (clinique, imagerie, cytologique) et la microbiopsie. 1.1.2 Le trépied diagnostique : comprend Un examen clinique minutieux qui conclut : - soit un examen clinique bénin. - soit un examen clinique malin. -soit à un examen clinique suspect. Une imagerie comprenant: - Une mammographie bilatérale réalisée dans de bonnes conditions sur un appareil et avec des clichés aux normes adéquates. - une échographie qui précède ou complète la mammographie. Actuellement, le volume mammaire est apprécié par l’imagerie et figure dans le compte rendu radiologique. Le radiologue doit utiliser chaque fois qu’il est possible la classification ACR. Cette classification a l’avantage de guider la conduite à tenir du clinicien. 49 La chirurgie oncoplastique ACR Anomalies mammograghiques ACR 0 C’est une classification d’attente qui est Des investigations complémentaires utilisée en situation de dépistage ou dans sont nécessaires (clichés centrés, incidences, agrandissement…) l’attente d’un second avis. ACR 1 Aucune anomalie ACR 2 .Opacités rondes (adénofibrome ou kyste) .Opacités ovales à centre clair (ganglion intra mammaire) . Opacités rondes correspondant à un kyste typique en échographie. Anomalie bénigne identifiable ne .Image de densité graisseuse ou mixte nécessitant ni surveillance ni (lipome, hamartome) examen complémentaire. . Macrocalcification isolées. . Microcalcifications bénignes. . Calcifications vasculaires. ACR 3 ACR 4 ACR 5 . Microcalcifications en foyer unique ou multiple ou nombreuses calcifications dispersées groupées au hasard.l. . Opacités rondes ou ovales discrètement polycycliques, bien circonscrites. . Asymétries focales de densité à limites concaves et /ou mélangées à de la graisse. . Microcalcifications groupés en amas, ou peu nombreuses. . Images spiculées sans centre dense. . Distorsions architecturales . Asymétries ou hyperdensités localisées évolutives ou à limites convexes. . Microcalcifications nombreuses ou groupées. . Amas de microcalcifications de topographie galactographique. . Microcalcifications évolutives ou associées à une anomalie architecturale ou à une opacité. . Opacités mal circonscrites à contours flous et irréguliers .Opacités spiculées à centre denses Interprétation et attitudes Forte probabilité de bénignité mais une surveillance à court terme est conseillée. Dans certaines circonstances une biopsie peut être envisagée. Anomalie indéterminée ou suspecte, qui fait poser l’indication d’une vérification histologique. Forte probabilité de malignité Classification des anomalies mammographiques de BIRADS (Breast Imaging Reporting and Data System) de l’ACR (American College of Radiology) adaptée par l’ANES 2002. 50 La chirurgie oncoplastique Une cytoponction : Réalisée dans de bonnes conditions avec un matériel approprié par un cytologiste rompu à la pathologie mammaire. Le trépied se base sur un diagnostic combiné des 3 examens : clinique, imagerie et cytologique. Ce dernier sera : Concordant. - soit concordant benin : les 3 examens vont conclure à la benignité. - soit concordant malin : les 3 examens vont conclure à la malignité. Discordant. Ce trépied a cependant ses limites, particulièrement chez la femme enceinte ou qui allaite, dans le carcinome in situ, la mastite granulomateuse, la cytostéatonécrose et les seins denses. La microbiopsie a l’avantage de donner un diagnostic histologique en précisant le type, le grading, les récepteurs hormonaux, la surexpression de l’HER2 ainsi que la surexpression du Ki 67. Introduite dans le service en 2006, devenue un examen indispensable, demandée systématiquement pour toutes les malades avant l’acte chirurgical en 2010. 1.1.3 Le bilan d'extension comprend : - Un télethorax. - Une échographie abdomino-pelvienne. - Une scintigraphie osseuse Son objectif est de rechercher d’éventuelles extensions métastatiques au poumon, au foie, et à l’os notamment. 51 La chirurgie oncoplastique 1.1.4 La classification TNM. La malade est classée selon la classification TNM. T Tumeur primitive TX Détermination de la tumeur primitive impossible (figure 1) TO Pas de signe de tumeur primitive Tis Carcinome in situ (figure 2) TI Tumeur<2cm dans sa plus grande dimension. (figure 3) Tla 0.1 cm<T<0.5 cm dans sa plut grande dimension. (figure 3) Tlb 0.5 cm<T< 1 cm dans sa plus grande dimension. (figure 3) Tlc 1 cm<t<2cm dans sa plus grande dimension. (figure 3) T2 Tumeur 2 cm<T<5 cm dans sa plus grande dimension. (figure 4) T3 Tumeur>5 cm dans sa plus grande dimension. (figure 4) T4 Tumeur de toute taille avec extension directe à la paroi thoracique (a)et/ou à la peau(b) . Extension à la paroi thoracique. (figure 5) T4a T4b T4c Œdème (y compris la « peau d’orange »), ou ulcération du sein, ou nodules de perméation cutanés limités au même sein (figure 6 et 7) A la fois T4a et T4b. (figure 8) T4d Carcinome inflammatoire. (figure 9) N Adénopathies régionales NX NO Appréciation impossible de l’atteinte ganglionnaire (du fait, par exemple, d’une exérèse antérieure) Absence de signe d’envahissement ganglionnaire régional N1 Ganglions axillaires homo latéraux mobiles (figure 10) N2 Ganglions axillaires homo latéraux fixés entre eux ou à d’autre structures, ou présence clinique d’adénopathies mammaires internes en l’absence d’adénopathies cliniques axillaires (figure 11) 52 La chirurgie oncoplastique N3 M Ganglions sous claviculaires homo latéraux ou mammaires internes avec la présence d’adénopathies axillaires ou ganglions sus claviculaires présents (avec ou sans la présence de ganglions axillaires ou mammaires internes). (figure 12) Métastases à distance MX Détermination impossible de l’extension métastatique MO Absence de métastases à distance MI Présence de métastases à distance. (figure 12) Classification TNM (UICC-TNM Atlas-springerEds: 201-212) 53 La chirurgie oncoplastique 1.1.5 La classification moléculaire. Le cancer du sein apparaît aujourd’hui comme une maladie complexe caractérisée par l’accumulation de multiples altérations moléculaires qui confèrent à chaque tumeur un phénotype et un potentiel évolutif propre. En 2000 dans une étude publiée dans la revue Nature, Perou et SØrli (43) ont proposé de classer les cancers du sein selon une approche moléculaire. C’est grâce à des techniques d’analyses transcriptionnelles et génomiques à haut débit, puces à ADN et CGH array, qu’ils ont d’individualisé différentes catégories. Ils ont démontré que cette néoplasie peut être subdivisé selon les profils d’expression génique en quatre groupes : Sous-type luminal, Sous-type HER-2, Sous-type normale, et Sous-type triple négative. Cette terminologie a été adoptée selon l’expression des différents gènes et par analogie avec le profil phénotypique des cellules épithéliales et myoépithéliales. Les tumeurs luminales C’est le type le plus fréquent et représente 60 à 70% des carcinomes. Il se définit par un profil d’expression génique caractéristique des cellules luminales du sein : expression coordonnée des récepteurs hormonaux, oestrogéniques (ER) et de progestérone (PR), des cytokératines luminales, c’est-à-dire les cytokératines 8 et 18 (CK8/18). Certaines études distinguent deux groupes : luminal A avec le pronostic le plus favorable et luminal B avec un pronostic moins bon que celui du groupe luminal A (Sorlie T, et al., 2003). Les tumeurs surexprimant HER2 Il s’agit de carcinomes mammaires surexprimant l’HER2 mais n’exprimant pas les récepteurs hormonaux dans la plupart des cas, correspondent le plus souvent 54 La chirurgie oncoplastique à des tumeurs de haut grade et présentent un taux élevé de mutations du gène TP53 (Sorlie et al., 2001). Le statut HER2 positif est associe à un mauvais pronostic en particulier chez les patientes présentant un envahissement ganglionnaire. Ce statut est lie à une agressivité tumorale, à une incidence élevée de dissémination métastatique, à un risque accru de récidive après la chirurgie, à un temps de survie réduit. Des tumeurs de phénotype basal Cette catégorie est caractérisée par un phénotype dit triple négatif (TNBC), n’exprimant ni les récepteurs hormonaux, ni le HER2. Ce phénotype est par ailleurs proche de celui des cellules situées à la base du revêtement canalaire exprimant la cytokeratine 5/6 et la cytokeratine 17. Il exprime fréquemment l’EGFR. C’est le groupe dont le pronostic est le plus défavorable. Des tumeurs dites normal-like Des tumeurs dites « normal-like » expriment les constituants habituels de la glande mammaire, et représentent 5 à 10% des carcinomes dont le phénotype est proche de celui du tissu normal et dont le pronostic est intermédiaire. Ces tumeurs montrent également une forte expression des gènes des cellules basales et une faible expression des gènes des cellules luminales (Sorlie T et al., 2003). Place des signatures multigéniques. La technique de profiling génomique a pour but : De mieux définir le risque de rechute en fonction de l’expression de certains gènes et de faire bénéficier de façon sélective les patientes à risque élevé d’un traitement adjuvant approprié. ONCOTYPE DX permet d’établir un score de récidive (< 18, ˃ 31)en étudiant 21 gènes. Prolifération: Ki67, STK 15, survivin, cycline B1, MYBL2. 55 La chirurgie oncoplastique Invasion: Stromelysine 3, cathepsine L2 HER2: GRB 7, HER2 Estrogènes: RE, RP, BCL2, SCUBE GSTM1, CD68, BAG 1 5 gènes de référence 56 La chirurgie oncoplastique 1.1.6 Le bilan pré thérapeutique comprend : 1. un bilan sanguin avec : - une N.F.S. - une exploration de la coagulation. 2. un bilan hépatique. 3. un bilan rénal. 4. un bilan cardiovasculaire. 5. un bilan respiratoire avec une EFR à la demande 1.2 Le traitement: 1.2.1 La chirurgie - C’est une chirurgie à la fois diagnostique et thérapeutique: La chirurgie est le traitement de référence du cancer du sein non métastatique. - Le traitement conservateur du sein et des ganglions axillaires représente l’idéal classique en matière de traitement chirurgical du cancer du sein non métastatique. Ce traitement s’adresse aux tumeurs unilatérales unifocales isolées dont le diamètre est inférieur ou égal à 3 cm sur un sein de volume suffisant sans adénopathie axillaire palpable. Toute adénopathie palpable fera l’objet d’une cytoponction.En cas d’adénopathie palpable ou en cas de GS positif, il faudra pratiquer un curage axillaire. - Le traitement radical : Consiste à pratiquer une mastectomie suivie de curage axillaire des 2 étages de BERG, c'est-à-dire l’exérèse de tous les ganglions situés en arrière et au dessous du tendon du petit pectoral. 57 La chirurgie oncoplastique Les complications du traitement chirurgical sont représentés par : 1. 2. 3. 4. 5. L’hématome. La lymphocèle. La lymphœdème du membre supérieur. La raideur de l’épaule. L’anesthésie de la face interne du bras - La vérification chirurgicale à visée diagnostique : Tout écoulement mamelonnaire unilatéral, uniorificiel, séreux, sanglant ou séro-sanglant intermittent ou permanent spontané ou provoqué devra faire l’objet d’une vérification chirurgicale, et devra bénéficier systématiquement d’une segmentectomie pour contrôle histologique. Les microcalcifications classées ACR 4 et ACR 5, ainsi que celles classées ACR 3 chez les femmes à haut risque (avec antécédent de cancer du sein familial par exemple), devront bénéficier d’une vérification chirurgicale après repérage par un harpon du foyer de microcalcifications, ou mieux encore d’une macrobiopsie steréotaxique. La réparation parietale : Certaines patientes après chirurgie « large » ou après radiothérapie vont présenter une perte de substance plus ou moins importante. 58 La chirurgie oncoplastique Cette altération de la paroi va nécessiter une réparation soit par épiploplastie + greffe de peau, soit par un lambeau pédiculé du grand dorsal (LGD). La reconstruction mammaire : Fait partie intégrante du traitement du cancer du sein après mastectomie. Elle est réalisée : - Soit par prothèse en silicone (pré remplie ou gonflable) - Soit par lambeau musculo-cutané du grand dorsal, ou par un lambeau pédiculé du grand droit abdominal. - Soit par l’association d’un implant et d’un lambeau, la prothèse apporte dans ce cas le complément de volume mammaire. 1.2.2 Le traitement Complémentaire Tout cancer du sein non inflammatoire doit être opéré chaque fois qu’il est opérable. Beaucoup de cancers du sein classés abusivement "inflammatoires" sont opérables d'emblée. Ils sont reconnaissables sur la longueur d'évolution naturelle qui dépasse souvent les 12 mois. La chirurgie adjuvante sur le sein améliore aussi le pronostic du cancer du sein métastatique lorsqu’il a été stabilisé par le traitement médical. - La chimiothérapie adjuvante en post-opératoire : fait appel aux protocoles suivants ; - FAC (5 Fluoro uracile, Adriamycine®, Cyclophsphamide) - TAC (Taxotère®, Adriamycine®, Cyclophosphamide) - CMF (C, Méthotrexate, F) pour les personnes âgées ou ayant une contre indication aux Anthracyclines et ou aux Taxanes. - -AC (4 cures) +T (4 cures) avec soit Docetaxel hebdomadaire ou toutes les 3 semaines, soit Paclitaxel de préférence en hebdomadaire. 59 La chirurgie oncoplastique - L’hormonothérapie adjuvante : Femme ménopausée : - les 2 récepteurs sont positifs Tamoxifène (TAM) 2ans + Anti aromatase (AA) 3 ans au minimum - 1 seul récepteur est positif Anti aromatase 5ans au minimum Femme en activité génitale : avant l’âge de 40 ans ou plus de 40 ans avec désir de maternité : 2 ans de TAM avec une castration chimique par les analogues de la LHRH. A la fin des 2 années, et après avoir réévalué l'état hormonal sur le dosage des œstrogènes, de la LH et de la FSH. En cas de statut ménopausique, prendre le relais par 3 ans d’AA. En cas de surexpression de l’HER2 : Trastuzumab, tous les 21 jours pendant une durée minimale d’une année. On suspend le trastuzumab pendant la radiothérapie. -Biphosphonates en adjuvant touts les 6 mois. - La radiothérapie Après traitement conservateur, la radiothérapie est systématique sur le sein avec une surimpression (boost) sur le lit tumoral qui doit être repéré en peropératoire par un clip. Le but est de réduire au maximum les récidives locales et de permettre un traitement conservateur avec un minimum de séquelles. 1.3 Le contrôle sera : Trimestriel durant les 3 premières années. Semestriel la 4ème et 5ème année. Annuel après la 5ème année. 60 La chirurgie oncoplastique 1.4 Particularités du cancer du sein de la femme algérienne. L’âge : L’âge moyen de survenue du cancer du sein se situe à 47ans. 11% de ces cancers surviennent avant 35 ans, 20% avant 40 ans ,55% avant 50 ans. Le pic d’incidence des cancers du sein se situe à 40-45 ans et 45-49 ans. Le volume mammaire VM : Le VM est systématiquement mesuré dans le service. Il est mesuré en préopératoire par un équivalent en eau. On obtient cet équivalent en trempant le sein dans un récipient rempli d’eau et en recuillant l’eau qui déborde dans un 2ème récipien. L’eau recuillie est mesurée par une colonne graduée. Une 2ème mesure du volume est réalisée sur la pièce opératoire. Cette pièce est pesée sur une balance afin d’obtenir son poids. On constate un volume mammaire plus important qu’en occident. Ce volume s’accroit d’année en année pour atteindre une moyenne de plus de 900 cc en 2010, qu’il était de 760 cc en 2005. VMM&KCS 1200 1000 800 902cc 957cc 753,6cc 600 400 200 0 1997 2009 2010 61 La chirurgie oncoplastique La densité mammaire Les femmes qui présentent un cancer du sein ont une densité mammaire de grade 2 et 3 dans prés de 50% des cas. 12 10 8 DI 6 DII DIII 4 DIV 2 0 2 2 3 3 4 4 5 5 6 6 7 7 8 Densité mammaire par tranches d’âge 40-49: 48 % DII et DIII L’IMC L’IMC moyen qui était dans 40% des cas en surpoids ou en obésité, grimpe à 60% en 2010. Surpoids & Obésité 80 60,7% 60 40 40,3% 48,9% 20 0 1995 2000 2010 62 La chirurgie oncoplastique Ces 4 caractéristiques rendent le diagnostic du sein plus difficile ainsi que le traitement chirurgical. Par contre, elles sont un terrain favorable à l’indication d’une technique d’oncoplastie. 2. Notre étude. De janvier 2008 à novembre 2011, une étude prospective a été réalisée dans le service de sénologie du centre Pierre et Marie Curie d’Alger. Cette étude avait pour objectif, de comparer la qualité de l’exérèse glandulaire après traitement classique d’une part et après traitement par oncoplastie d’autre part. Population d’étude : critères de sélection. - Ont été inclus : Patientes porteuses d’une lésion unifocale, classée T1-2, N0-1, M0, c’est-à-dire opérable d’emblée et relevant du premier traitement. - ont été exclus : Les tumeurs inflammatoires. Tumeurs localement avancées pour lesquelles une chimiothérapie néoadjuvante était indiquée. Les tumeurs nécessitant une mastectomie d’emblée en raison de la taille tumorale > 5 cm (T3). Récidive locale après premier traitement conservateur. Les patientes pour lesquelles la morphologie mammaire n’autorisait pas de chirurgie oncoplastique (volume mammaire réduit). 63 La chirurgie oncoplastique Le protocole opératoire du traitement conservateur classique et par traitement oncoplastique a fait l’objet d’un entretien avec la patiente, pour lui expliquer la différence entre le traitement classique et le traitement oncoplastique non pas tant sur le plan carcinologique, que sur le plan cosmétique. En fonction des critères d’inclusions et d’exclusions, nous avons retenu 56 patientes dans chaque groupe, qui ont été classées en 3 sous groupes : - le premier sous groupe de 7 (12.5%) malades présentant un volume mammaire de moins de 600 cc. - le deuxième sous groupe de 16 (28%) malades présentant un volume mammaire compris entre 600 et 1000 cc. - le troisième sous groupe de 33 (59%) malades présentant un volume mammaire supérieur à 1000 cc. La série des 56 patientes ayant bénéficie d’une chirurgie oncoplastique est une série personnelle. Résultats : 1.1 Age et indice de la masse corporelle (IMC). 1.1.1 groupe oncoplastie. L’âge moyen était de 48 ans, avec des extrêmes de 34 à 70 ans. 15 patientes (26.7%) avaient moins de 40 ans. 27 patientes (48.2%) avaient entre 40 et 50 ans. 14 patientes (25%) avaient plus de 50 ans. 64 La chirurgie oncoplastique 25 21 20 15 11 10 6 6 5 4 4 2 2 60 64 65 et + 0 30 34 35 39 40 44 45 49 50 54 55 59 age 15 patientes (26%) étaient ménopausées au moment du diagnostic. L’IMC moyen était de 28.2, sachant qu’il variait de 21.6 à 37.Dans ce groupe, on retrouvait des patientes en surpoids et des patientes obèses. IMC patientes < 25 8(14.2%) 25<IMC<29.9 29(51.7%) ≥ 30 19(33.9%) - 8 patientes avaient un poids normal. - 29 patientes étaient en surpoids (moitié des cas). - 19 patientes étaient obèses. 65 La chirurgie oncoplastique 1.1.2 groupe mastectomie partielle. L’âge moyen était de 50 ans, avec des extrêmes de 27 et 83 ans. 9 patientes (16%) avaient moins de 40 ans. 21 patientes (37.5%) avaient entre 40 et 50 ans. 26 patientes (46.4%) avaient plus de 50 ans.31 (55%) patientes étaient ménopausées au moment du diagnostic. L’IMC moyen était de 28.9, sachant qu’il variait de 22.5 à 38, il s’agissait alors d’un surpoids ou d’une obésité. IMC Patientes <25 8(14.2%) <25<29.9 30(53.5%) >30 18(32%) - 8 patientes avaient un poids normal. - 30 patientes étaient en surpoids. - 18 patientes étaient obèses. Oncoplastie Mastectomie partielle Patientes 56 56 Age moyen 48 (34-70) 50 (27-83) IMC moyen 28.2 28.9 66 La chirurgie oncoplastique 30 27 26 25 21 20 15 14 15 tumorectomie oncoplastie 10 9 5 0 Age < 40 40<AGE<50 Age >50 Répartition selon la tranche d’âge 1.2 Antécédents de pathologie mammaire - Personnels . Pathologie bénigne, sous forme d’abcès, écoulement, kyste et mastose. 9(16%) dans le groupe oncoplastie, contre 6(10 %) dans le groupe mastectomie partielle. . Pathologie maligne 0. - Familiaux 8 (14%) dans le groupe oncoplastie, contre 10(17.8%) dans le groupe mastectomie partielle 1.3 Circonstances de découverte et examen clinique. Les circonstances de découverte de la lésion étaient variables dans les 2 groupes (Tableau1) : 67 La chirurgie oncoplastique - Dans 92 % des cas, la palpation d’un nodule avait permis de faire le diagnostic. - Pour 6 % des patientes, il s’agissait d’une modification clinique du mamelon avec rétraction dans 2.5%, et un écoulement mamelonnaire dans 3.5% des cas. -Le dépistage mammographique a permis de retrouver une lésion mammaire dans 2 % des cas. A l’examen clinique (Tableau 2) un nodule était palpable dans 92% des cas, mesurant en moyenne 30mm (10-50) pour le groupe oncoplastie, et 20mm (1032) pour le groupe mastectomie partielle L’examen clinique retrouve une anomalie du mamelon : - une rétraction était observée dans 2.5 % des cas. - un écoulement dans 3.5 % des cas. Des adénopathies homolatérales étaient palpées dans 75% des cas. Circonstances de découverte Palpation d’un nodule Nb de cas % 103 92 7 3 6 2.5 -Ecoulement 4 3.5 Dépistage 2 2 Modification clinique du mamelon -Rétraction Tableau 1. Circonstance de découverte de la lésion 68 La chirurgie oncoplastique Examen clinique Nb de cas Palpation d’un nodule Modification clinique du mamelon -Rétraction -Ecoulement Adénopathies homolatérales % 103 92 3 4 2.5 3.5 84 75 Tableau 2. Données de l’examen clinique. 1.4. L’imagerie. Etait standardisée et comportait une mammographie, une échographie mammaire et dans certains cas, une IRM mammaire. La comparaison du groupe oncoplastie au groupe mastectomie partielle montrait à la mammographie respectivement : - Une image stellaire dans 75 % contre 64% des cas. - Une rupture architecturale dans 16 % contre 30% des cas. - Une rétraction isolée du mamelon retrouvée uniquement chez patientes (7 %) du groupe oncoplastique. 4 La mammographie était respectivement normale dans 3.5 et 5% des cas. Une échographie respectivement : complémentaire a été réalisée et avait montré - Un nodule atténuant dans 78 et 62.5% des cas. 69 La chirurgie oncoplastique - Une zone d’atténuation dans 19.6 et 21.4% des cas. - Aucune image suspecte n’a été visualisée dans 1.7 et 5% des cas. Une IRM pré opératoire a été réalisée chez 6(10%) patientes dans le groupe oncoplastie, et chez 3(5.3%) dans le groupe mastectomie partielle. L’IRM mammaire n’avait pas retrouvé d’autres foyers associés dans les 2 groupes. Imagerie Gpe oncoplastie (56) Gpe mastectomie partielle (56) Echographie mammaire - nodule atténuant - zone d’atténuation - aucune image suspecte 44 (78%) 11(19.6%) 1 (1.7%) 35 (62.5%) 12(21.4%) 3 (5%) Mammographie - image stellaire - rupture architecturale - rétraction du mamelon - normale 42 (75%) 9 (16%) 4 (7%) 1 (1.7%) 36 (64%) 17 (30%) 3 (5%) IRM pré opératoire faite 6 (10%) 3 (5.3%) 5 1 2 1 - maligne - suspecte 1.5 Le diagnostic histologique A été obtenu : - par examen anatomo-pathologique en extemporané dans 2 cas (3.5%) pour le groupe oncoplastie et dans 7 cas (12.5%) pour le groupe mastectomie 70 La chirurgie oncoplastique partielle. Il concernait les patientes les plus anciennes de notre série. L’examen extemporané a été confirmé par l’étude histopathologique conventionnelle. - par trepied concordant malin dans 28 (50 %) et 22 (39%) cas. - par microbiopsie dans 26(46%) et 27(48%) cas. Dg histologique Oncoplastie Examen en extemporané 2 (3.5%) trepied microbiopsie Mastectomie partielle 7 (12.5%) 28 (50%) 22 (39%) 26 (46%) 27 (48%) 1.6 Période d’évolution et taille tumorale. La durée moyenne d’évolution avant tout traitement était de 5.5 mois, avec des extrêmes entre 1 et 16 mois. La taille tumorale radiologique moyenne était de 30.1mm, avec des extrêmes allant de 15 à 60 mm pour le groupe oncoplastie, et de 19.4mm, avec des extrêmes allant de 8 à 30 mm pour le groupe mastectomie partielle. Période d’évolution (mois) Min Max Moy 1 16 5.5 Taille tumorale clinique (mm) -Groupe mastectomie partielle 10 30 20 -Groupe oncoplastie 10 50 30 71 La chirurgie oncoplastique Taille tumorale radiologique (mm) -Groupe mastectomie partielle -Groupe oncoplastie Nombre 8 30 19.4 15 60 30.1 T1a T1b T1c T2 T3 -Groupe mastectomie partielle 0 1 23 32 0 -Groupe oncoplastie 0 0 11 44 1 Taille radiologique échographique 1.7 Volume mammaire (VM). Le VM moyen était de 980 cc, avec des extrêmes entre 400 et 2600 cc pour le groupe oncoplastie, et 1060 cc avec des extrêmes entre 210 et 1950cc pour le groupe mastectomie partielle. Volume mammaire (VM) Min Max Moy Groupe mastectomie partielle 210 1950 1060 Goupe oncoplastie 400 2600 980 72 La chirurgie oncoplastique Dans chaque groupe, il existait 3 sous groupes répartis ainsi, 7 patientes (12.5%) avaient un VM inferieur à de 600 cc. 16 patientes (28.5%) avaient un VM compris entre 600 et 1000cc. 33 patientes (59%) avaient un VM plus de 1000 cc. 35 30 25 20 15 10 5 0 33 16 7 gpe tumorectomie gpe oncoplastique 1.8 Le siège de la tumeur. 1.8.1 Le groupe oncoplastie. - La tumeur siégeait au niveau de la moitié supérieure du sein dans plus de 65 % des cas. Le siège était médio-supérieur (QMS) dans 25% des cas et supéroexterne (QSE) dans 23.3% des cas. - Les quadrants médians (QM) et inférieurs (QI) étaient retrouvés respectivement dans 23.4% et 11.4%. 73 La chirurgie oncoplastique Siège tumoral % 3 3 12.2 25 4.2 2.2 4.2 12.2 25 23.3 4.2 10 9.2 2.2 4.2 10 23.3 QS 65% 9.2 QM 23.4% 5 QI 11.4% 5 Siège tumoral % 1.8.2 Le groupe mastectomie partielle. - La tumeur siégeait au niveau de la moitié supérieure du sein dans 84% des cas. -La tumeur siégeait respectivement au niveau des quadrants médians (QM) et les quadrants inferieurs (Q I) dans 12.5% et 3.% des cas. Repartition en fonction des quadrants mammaires 3,50% 12,50% Q SUP Q Medians Q inf 84% 74 La chirurgie oncoplastique 2 Le traitement chirurgical. 2.1 Techniques d’oncoplastie En fonction de l’origine de la suppléance vasculaire de la plaque aréolomamelonnaire, et du siège précis de la tumeur primitive au niveau de la glande, plusieurs pédicules porte mamelon peuvent être utilisés. On retiendrait 4 principales techniques d’oncoplastie : La réduction mammaire emportant la partie supérieure et latérale en forme de fer à cheval et laissant en place une borne glandulaire centrée sur le pédicule inférieur. Elle va intéresser les tumeurs de la moitié supérieure du sein. La borne glandulaire centrée sur le pédicule vasculaire inferieur La réduction mammaire emportant la moitié inférieure du sein en quille de bateau inversé et laissant en place la moitié supérieure du sein centré sur le pédicule supérieur. Elle va intéresser les tumeurs de la moitié inferieure du sein. La quille de bateau inversé 75 La chirurgie oncoplastique Les tumeurs de siège externe peuvent bénéficier d’une oblique externe s’arrêtant à l’aplomb de l’aréole. réduction La tumorèctomie centrale, pour les localisations centrales et sacrifiant ainsi la plaque aréolo-mamelonnaire.. Dans notre série, compte tenu de la fréquence des localisations supérieures on enregistrait une oncoplastie à pédicule inférieur chez 30(53.5%) patientes. 76 La chirurgie oncoplastique Techniques Nombre Pourcentage 30 53.5% 4 7% en oblique externe 17 30.3% Tumoréctomie centrale 5 9% Oncoplastie à pédicule inferieur Oncoplastie à pédicule supérieur Oncoplastie Distribution selon la localisation de la tumeur et les différentes techniques utilisées. 33 patientes ont bénéficé d’une harmonisation immédiate du sein controlatéral. Les 23 autres patientes avaient refusé l’intervention proposée sur le sein controlatéral indemne. 2.2 La durée moyenne de l’intervention chirurgicale était en moyenne de 114+/-50min dans le groupe oncoplastie et de 66+ /-34min dans le groupe mastectomie partielle. Test statistique comparant 2 moyennes de durée d’intervention, concluant à une différence significative entre les 2 temps avec P < 0.001. La durée d’hospitalisation était identique dans les deux groupes : quatre jours (2-12) pour le groupe oncoplastie et quatre jours (2-8) pour le groupe mastectomie partielle. 77 La chirurgie oncoplastique 2.3 Comorbidités et complications post opératoires. Le terrain médical des patientes et la morbidité post opératoire (dans les 30 jours) sont rapportés dans le tableau 5. Oncoplastie Comorbidités - hypertension artérielle - diabète sucre - hyper cholestérolémie - tabagisme Complications - Infection du site opératoire - Hématome - Souffrance cutanée Mastectomie partielle 4 3 3 1 6 4 5 3 4 4 5 5 3 5 Tableau 5. La fréquence des complications rencontrées dans chaque groupe était identique. 13 patientes dans chaque groupe avaient présenté une complication post opératoire. La complication majeure après une chirurgie utilisant les techniques d’oncoplastie était la nécrose de la plaque aréolo-mamelonnaire. Dans notre série, cette complication n’a pas été enregistrée. 78 La chirurgie oncoplastique 3. Les résultats anatomo-pathologiques : La pièce opératoire était repérée par le chirurgien, et orientée dans l’espace sur un support solide et radiotransparent et adressée fraiche à l’histologie. Pièces opératoires repérées et orientées 79 La chirurgie oncoplastique L’évaluation de la qualité de l’exérèse a été faite en utilisant la plus grande longueur et la plus grande largeur de la pièce opératoire. L’évaluation histologique des marges a été réalisée de façon standardisée, après encrage des berges afin de déterminer avec précision la taille des marges d’exérèse après inclusion en paraffine. oncoplastie Mastectomie partielle 22.4 (9-46) 8.67 (4-14) Largeur (cm) 10.2 (7-24) 3.26 (2-5) Marges (cm) 1.87 (0.5-20) 1.18 (0.3-10) Longueur (cm) Qualité de la résection glandulaire Quelque soit la technique d’oncoplastie utilisée, le volume tissulaire excisé a toujours été supérieur au volume de la pièce opératoire excisé par mastectomie partielle. La pièce opératoire était systématiquement noté : systématiquement pesée, et il a été - Le poids de la pièce opératoire (PPO). - Le volume de la pièce opératoire (VPO). - Le volume résiduel (VR) du sein restant. 80 La chirurgie oncoplastique Volume oncoplastie Mastectomie partielle VPO (cc) 750(150-2260) 150(10-935) PPO (gr) 798(160-2300) 193(15-125) Vol résiduel (cc) 484(50-1050) 888(260-1800) Pièce opératoire . Pédicule inferieur Pédicule supérieur Oblique externe Tumoréctomie centrale Mastectomie partielle VM moy 1400 1268 960 872 1060 VPO moy 950 68% 685 54% 430 44% 251 28.7% 150 14% PPO moy 950 68% 705 55% 445 46% 314 36% 193 18% 516 575 438 600 888 Vol residuel moy Le volume variait en fonction de la technique chirurgicale utilisée 81 La chirurgie oncoplastique Les caractéristiques histologiques de la tumeur étaient déterminées en accord avec la classification internationale OMS. La taille tumorale histolologique correspondait au diamètre tumoral maximal. L’épaisseur des marges tissulaires était mesurée par micrométrie. Les berges d’exérèse étaient considérées comme non saines quand la distance de la marge la plus faible était inférieure à 3 mm. Dans ce cas après concertation pluridisciplinaire, la patiente était informée de la nécessité d’une réintervention radicale. La taille tumorale histologique moyenne était de 3 cm, et variait de 1 à 5 cm dans le groupe oncoplastie. 22 patientes (39 %) avaient un diamètre tumoral supérieur à 3 cm. Dans le groupe mastectomie partielle, la taille tumorale histologique moyenne était de 1.92 cm, et variait de 0.8 à 3.2 cm. Taille tumorale histologique (cm) PT1 (0-2) PT2 (2-5) Moy Max oncoplastie 1.59 3.39 3 5 Mastectomie partielle 1.08 2.75 1.92 3.2 Type histologique. Il s’agissait le plus souvent d’un carcinome canalaire infiltrant, retrouvé dans 89 % des cas pour le groupe oncoplastique et 71.4% des cas pour le groupe mastectomie partielle, suivi de carcinome lobulaire infiltrant dans 3.5% et 10.7% des cas. 82 La chirurgie oncoplastique Les formes rares (micropapillaires, tubulaire, colloide, et médullaire) étaient plus importantes dans le groupe mastectomie partielle (14%) que dans le groupe oncoplastie (3.5%). Le carcinome infiltrant était associé à une composante in situ dans 21.5 % des cas. Dans 16 % des cas la composante in situ était canalaire (CCIS), et dans 5.4 % la composante in situ était lobulaire (CLIS).Dans un tiers des cas le carcinome canalaire in situ était de haut grade. Le détail des résultats anatomopathologiques est donné dans le tableau 6. oncoplastie Carcinome infiltrant Carcinome canalaire 50 (89%) infiltrant Carcinome infiltrant lobulaire 2 (3.5%) Mixte Mastectomie partielle 40(71.4%) 6 (10.7%) 2 (3.5%) 2 (3.5%) 1 (1.7%) 2 (3.5%) 1 (1.7%) 1 (1.7%) Type histologique Autres micropapillaire - colloïde - - médullaire 0 1 (1.7%) - tubulaire 0 1 (1.7%) 0 3 (5.3%) Carcinome in situ 83 La chirurgie oncoplastique Grade SBR SBR 1 4 (7.1%) 3 (5.6%) SBR2 31(55.3%) 39 (73.5%) SBR3 Embols invasion vasculaire 11(20.7%) 14(27%) 19(34%) 39(75%) 35(62%) 5(9.6%) 7(12.5%) 11(19.6%) 3(5.6%) ou RE+ou RP+ TPN N+ dont > ganglions envahis 21(37.5%) 3 Tableau 6 La procédure d’identification du GS a été pratiquée chez 3 patientes dans le groupe oncoplastie.Elle était négative. 42 patientes (75%) avaient une atteinte ganglionnaire intéressant 3 ganglions au moins. Chez 11 patientes (19.6%) l’infiltration ganglionnaire intéressait plus de 3 ganglions. La moitié des tumeurs N+, présentaient des ruptures capsulaires. La procédure d’identification du GS a été pratiquée chez 4 patientes dans le groupe mastectomie partielle. Elle était revenue négative. 49 patientes (92.4%) avaient une atteinte ganglionnaire inférieure ou égale à 3N+.Elle était supérieure à 3N+ chez 3 patientes (5.6%). 84 La chirurgie oncoplastique 4. Chirurgie de rattrapage. Dans le groupe oncoplastie, les marges d’exérèse chirurgicale pour la composante infiltrante étaient in sano, et étaient marginales (comprises entre 0.3 et 0.5 cm) pour 3 patientes (5.3%). Trois mastectomies complémentaires ont été réalisées. 2 patientes présentaient des micro foyers invasifs associés au foyer initial. Il existait une composante intra canalaire extensive associée chez la 3ème patiente. Dans le groupe mastectomie partielle, les marges étaient insuffisantes et/ou infiltrées chez 7 patientes. Une mastectomie secondaire a été effectuée chez 2 patientes, et une reprise du lit tumoral chez les 5 autres patientes. Des micro foyers associés au foyer principal ont été découverts chez 4 patientes, ce qui a nécessité une reprise du lit tumoral chez une patiente et une mastectomie complémentaire chez les 3 autres patientes. Deux patientes présentaient une composante in situ de haut grade ayant nécessité une mastectomie complémentaire. Chirurgie de rattrapage Oncoplastie Mastectomie partielle Mastectomie secondaire 3 7 Reprise du lit tumoiral 0 6 85 La chirurgie oncoplastique Anatomo-pathologie après la chirurgie de rattrapage. On notait l’absence de résidu tumoral sur les 3 mastectomies complémentaires dans le groupe oncoplastie. Dans le groupe mastectomie partielle, sur les 13 patientes réopérées, 2 patientes seulement présentaient un reliquat tumoral sous forme de carcinome in situ. 5 .Traitement adjuvant. 5.1 Chimiothérapie adjuvante. Une chimiothérapie adjuvante a été réalisée dans 96% des cas (54 patientes) pour le groupe oncoplastie, et dans 89% des cas (50 patientes) pour le groupe mastectomie partielle. Les patientes avaient reçu, selon les caractéristiques histologiques tumorales, et après discussion en concertation d’oncologie, le protocole suivant comprenant : Six cures à base de fluoro-uracile, de cyclophosphamide et doxorubicine(FAC) ou 4 cures de doxorubicine et cyclophosphamide (AC). de Une aplasie médullaire a été notée chez 2 patientes pour le groupe oncoplastie. Aucune aplasie médullaire n’a été relevée dans le groupe mastectomie partielle. 5.2 Radiothérapie. Toutes les patientes avaient reçu une radiothérapie mammaire complémentaire, associée à un boost de 10 Gy en moyenne sur le site de tumorectomie dans 56 cas renseignés (100 %) pour le groupe oncoplastique ; et dans 56 cas renseignés (100 %) pour le groupe mastectomie partielle. Une irradiation des aires ganglionnaires sus claviculaires avait été effectuée chez 11(19.6%) patientes pour le groupe oncoplastie et chez 3(5.3%) patientes pour 86 La chirurgie oncoplastique le groupe mastectomie partielle ; associée ou non à une irradiation de la chaine mammaire interne. 6. Résultats esthétiques. Le résultat esthétique était évalué par plus de deux chirurgiens de manière indépendante, sans toute fois oublier l’avis de la patiente. Les critères d’évaluation étaient au nombre de 5. 1. 2. 3. 4. 5. Forme des seins et symétrie. Volume des seins et symétrie. Direction des 2 plaques aréolo-mamelonnaires. Sensibilité. séquelles cicatricielles (fines, épaisses, chéloïdiennes). Il s’agissait alors d’une appréciation objective. L’évaluation des résultats esthétiques à distance de la chirurgie et de la radiothérapie étaient : 6.1 groupe mastectomie partielle. 53 patientes avaient été revues en consultation. Le résultat était jugé : - Très satisfaisant chez 12(21%) patientes. - Relativement satisfaisant chez 25(45%) patientes. - Relativement peu satisfaisant chez 16(28%) patientes. Les mauvais résultats esthétiques dépendaient : - Du volume mammaire (gros sein) Du rapport volume tumoral sur volume mammaire (exérèse glandulaire dépassant le quart du sein). Absence de comblement de la perte glandulaire. Localisation notamment inférieure de la tumeur. 87 La chirurgie oncoplastique 6.2 groupe oncoplastique 56 patientes avaient été revues en consultation. Le résultat a été jugé : - Très satisfaisant chez 33(59%) patientes. (les 5 critères réunis). - Relativement satisfaisant chez 19(34%) patientes. (3à 4 critères réunis). Pour des raisons associant parfois (asymétrie entre le sein irradié réduit par rapport au sein non irradié, cicatrices de mauvaises qualité et seins figés, durs avec télangiectasies). - Relativement peu satisfaisant chez 4(7%) patientes. (moins de 3 critères réunis). Très satisfaisant Relativement satisfaisant Relativement peu satisfaisant Gpe mastectomie partielle 12(21%) 25(45%). 16(28%) Gpe oncoplastique 33 (59%) 19 (34%) 4 (7%) 7. Suivi carcinologique et échecs. Le suivi moyen était de 27 mois (4-50 mois). 7.1 groupe oncoplastie. - 2 patientes avaient présenté une récidive locale à 10 et 18 mois, sous forme de masse indurée très suspecte. Une simple biopsie chirurgicale avait confirmé le diagnostic . Les malades ont été réopérées, et ont bénéficié d’une mastectomie secondaire. 88 La chirurgie oncoplastique - 1 patiente avait présenté une récidive métastatique cérébrale à 21 mois d’évolution, pour laquelle une chirurgie d’exérèse a été pratiquée suivie de radiothérapie cérébrale et de chimiothérapie de 2 ème ligne.La patiente est toujours vivante actuellement. - Aucun décès de cause carcinologique n’a été observé dans cette série avec un suivi moyen de 27 mois. 7.2 groupe mastectomie partielle. - Une patiente avait présenté une récidive tumorale sous forme d’une induration sous cicatricielle à 24 mois d’évolution. - Une autre patiente avait présenté des métastases hépatiques à 40 mois. La patiente est toujours vivante. Echecs. Sont représentés dans le tableau 7 89 La chirurgie oncoplastique Echecs Carcinologiques Recidive locale Cosmétiques Mme SA ,47 ans, tumeur 2.5cm QME gauche. TC par oblique externe+symetrisation. CLI grade 2 ,6NR+ /15N, TPN, absence CIS associe. RL à 18 mois d’évolution.IRM masse ACR5. Mastectomie secondaire. Masse 5.5 cm,CLI grade 3,TPN. Groupe oncoplastique 4(7%) patientes Mme HB, 39ans, tumeur 5cm centrale gauche. Tumorectomie centrale +CA emportant la PAM. CCI grade 3, EV+++, RH+, Her2 score 1. RL à 10 mois d’évolution. Mastectomie secondaire. 2 foyers tumoraux de 12 et18 mm. Metastases Melle AO ,38ans, tumeur 2.5cm QMI gauche. TC par PS + symétrisation. CCI grade ,1N+/15N, TPN. Métastases cérébrales à 21 mois d’évolution. Recidive locale Groupe mastectomie partielle Mme BC ,83ans, tumeur 2.3cm QSE droit. CLI grade 2, 6N-, limites saines, TPN. RL à 24mois d’évolution. malade refusant la reeintervention. 16(28%) patientes Métastases Mme BF ,46ans, tumeur 2cm QME droit. CCI grade2 ,5N+R+/6N. Limites saines,RH+ Her2 score2. TDM : multiples localisations hépatiques à 40 mois d’évolution. Tableau 7 90 La chirurgie oncoplastique Mme B.L, 47ans, tumeur 3.7cm QMS droit, VM 630 cc.Oncoplastie par pédicule inferieur + sym.VPO 270 cc, Vol résiduel 360 cc. Mme S.R, 48ans, tumeur 4.5 cm QMS gauche, VM 1600cc. Oncoplastie par pédicule inferieur + sym. VPO 1090 cc, Vol résiduel 450 cc 91 La chirurgie oncoplastique Mme B.H, 41 ans, tumeur 3.5 cm à l’union des QSE et QMS droit. VM 980cc.Oncoplastie par PI+sym.VPO 500cc et V résiduel 500 cc. Mme Z.N, 53 ans.tumeur 3cm QME gauche.VM initial 880 cc. Oncoplastie par oblique externe gauche +sym. VPO 410 cc et vol résiduel 480 cc. 92 La chirurgie oncoplastique Melle B.43ans, tumeur 3 cm QME gauche.VM 1510cc.Oncoplastie par oblique externe gauche+sym.VPO 585cc (1 /3 vol initial). Mme A.46 ans,tumeur 3.5 QSI droit.VM 1410 cc.Oncoplastie par PI + sym. V résiduel 420 cc. Inégalité des 2 verticales. 93 La chirurgie oncoplastique Melle R.44 ans, tumeur 5 cm QMS gauche.VM 1810cc.Oncoplastie par PI unilatérale. VPO 745cc, Volume résiduel 1050cc. (Harmonisation sera envisagée dans un 2ème temps). Mme B. 47 ans, tumeur 3.5 cm QME gauche.VM 850 cc. Oncoplastie par oblique externe gche.VPO 340 cc et vol résiduel 470cc. 94 La chirurgie oncoplastique Mme K.35 ans, tumeur 3.2 cm supra mamelonnaire gauche.VM 1250 cc. Tumoréctomie centrale gauche emportant la PAM selon la technique de round block (incision péri-aréolaire).VPO 360 cc. Mme L.52 ans, tumeur 2.5 cm rétro-aréolaire droite.VM 610 cc. Tumoréctomie centrale droite avec une incision horizontale. 95 La chirurgie oncoplastique Mme Z .49 ans, tumeur 2.8 cm QMI sein droit.VM 630 cc.Oncoplastie par pédicule supérieur sein droit + radiothérapie dans un 1iertemps. Symétrisation par la même technique dans un 2ème temps Mme L.47 ans, tumeur 2.8 cm QSE gauche. VM 1600 cc.Oncoplastie par PI + sym. VPO 980 cc et vol résiduel 580 cc. 96 La chirurgie oncoplastique Troisième partie Synthèse 97 La chirurgie oncoplastique Le but de cette étude était de comparer dans le traitement conservateur, les techniques d’oncoplastie à la mastectomie partielle non pas tant sur le plan carcinologique que sur le plan cosmétique. Patientes et méthodes. 56 patientes avaient bénéficié d’une chirurgie oncoplastique (groupe oncoplastie) et 56 patientes d’une mastectomie partielle entre janvier 2008 et novembre 2011.Etaient éligibles pour cette étude, toutes les patientes atteintes de cancer mammaire unifocal classé T1-2, N0-1, M0. Les critères de non inclusion étaient les tumeurs inflammatoires, tumeurs localement avancées, récidives locales après 1ier traitement conservateur et les tumeurs nécessitant une mastectomie d’emblée (taille tumorale supérieure à 5cm).En fonction des critères d’inclusion et d’exclusion, nous avons retenu dans chaque groupe, 3 sous groupes : Un 1ier sous groupe de 7 patientes qui présentaient un VM inferieur à 600cc. Un 2ème sous groupe de 16 patientes qui présentaient un VM compris entre 600 et 1000 cc. Un 3ème sous groupe de 33 patientes qui présentaient un VM supérieur à 1000cc. La tumoréètomie respectait les règles de la chirurgie carcinologique sans tenir compte des impératifs de la plastie ultérieure. La pièce opératoire était orientée et encrée selon les référentiels en vigueur. Le lit de la tumorectomie était repéré par des clips appliqués sur le fascia du grand pectoral en regard de la tumeur. 98 La chirurgie oncoplastique Résultats. 1. Pour le groupe oncoplastie. L’âge moyen était de 48 ans avec des extrêmes entre 34 et 70 ans. La taille tumorale radiologique moyenne était de 30.1 mm, et le volume mammaire moyen était de 980 cc avec des extrêmes entre 400 et 2600 cc. 30(53.3%) patientes avaient bénéficié d’une réduction par pédicule inférieur, 4(7%) patientes par pédicule supérieur, 17(30.3%) patientes par oblique externe et 5(9%) patientes par tumorectomie centrale sans conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire. 33 patientes avaient eu une symétrisation immédiate du sein controlatéral. 9(16%) patientes avaient un abord axillaire séparé de l’incision de la plastie. Ont été pratiqués 3 procédures d’identification du GS, et 53 curages axillaires classiques. La taille tumorale histologique moyenne était de 30 mm, sachant qu’elle variait de 10 à 50 mm. 40% des patientes avaient un diamètre tumoral supérieur à 3 cm. Le volume de la pièce opératoire était de 750 cc, avec des extrêmes (1502260cc). Toutes les marges d’exérèse étaient en territoire sain, avec une distance supérieure à 5 mm entre la tumeur et les berges encrées par le pathologiste. Aucune localisation tumorale n’a été mise en évidence histologiquement sur la pièce d’exérèse controlatérale. Il s’agissait le plus souvent d’un carcinome canalaire infiltrant, retrouvé dans 89% des cas avec un grade 2 de SBR dans plus de la moitié des cas. Dans 75% des cas, l’atteinte ganglionnaire était inférieure ou égale à 3 ganglions positifs, et supérieure à 3 ganglions dans 20% des cas. Les patientes N+ ont reçu une chimiothérapie et une hormonothérapie en fonction des protocoles et des données biologiques de la tumeur. Une mastectomie complémentaire a été réalisée chez trois patientes parce qu’ ‘il existait une composante intra canalaire extensive associée chez une patiente, et des microfoyers invasifs associés chez les deux autres patientes. 99 La chirurgie oncoplastique Deux patientes ont développé une récidive locale à 10 et 18 mois et une métastase cérébrale chez une 3ème patiente à 21 mois d’évolution, avec un suivi moyen de 27 (4-50) mois. Il s’agissait de patientes jeunes, dont deux porteuses d’un gène négatif. Aucun décès secondaire à la maladie, n’a été observé dans cette série avec un suivi moyen de 27 mois. Le résultat esthétique évalué par 2 chirurgiens indépendants, a été jugé : très satisfaisant chez 33(59%) patientes, peu satisfaisant chez 4(7%) patientes, et relativement satisfaisant dans 19( 34 %) des cas avec : - Une asymétrie entre le sein irradié, réduit par rapport au sein non irradié. - Des cicatrices de mauvaise qualité, des chéloïdes… - Des seins durs, figés, avec télangiectasies. 2 .Pour le groupe mastectomie partielle. L’âge moyen était de 50 ans, avec des extrêmes de 27 à 83 ans. La taille tumorale radiologique moyenne était de 19.4 mm, et le volume mammaire moyen était de 1060 cc avec des extrêmes de 210 à 1950 cc. L’exérèse tumorale et glandulaire avait été réalisées par une incision directe. La taille tumorale histologique moyenne était de 19.2 mm, variant de 6 à 32 mm. Le volume de la pièce opératoire moyen était de 150 cc avec des extrêmes de 10 à 935 cc. Les marges d’exérèse étaient infiltrées et/ou insuffisantes chez 7 patientes. Un carcinome canalaire infiltrant était retrouvé dans 71% des cas, suivi du carcinome lobulaire infiltrant dans 11% des cas. Le grade 2 de SBR était retrouvé dans 73.5% des cas. 4 procédures d’identification du GS efféctuées, étaient négatives. 49 (94%) patientes avaient une atteinte ganglionnaire inférieure ou égale à 3 N+ et supérieure à 3 N+ chez 3(5.7%) patientes. Une chirurgie de rattrapage avait été réalisée chez 13 patientes. Il s’agissait d’une reprise du lit tumoral chez 6 patientes et d’une mastectomie secondaire chez 7 patientes, pour des berges envahies chez 7 patientes, des micro infiltrations associées chez 4 patientes et une composante intra canalaire extensive chez 2 patientes. Une patiente avait présenté une récidive locale à 24 mois d’évolution, il s’agissait d’une patiente âgée porteuse d’un cancer infiltrant 100 La chirurgie oncoplastique triple négatif. Une autre patiente a développé des métastases hépatiques à 40 mois d’évolution. Elle avait bénéficié d’une chimiothérapie de 2ème ligne et d’une hormonothérapie. Aucun décès secondaire à la maladie n’a été enregistré dans cette série sur un suivi moyen de 27 mois. Les résultats esthétiques étaient considérés comme ; très satisfaisants chez 12(21%) patientes, et relativement satisfaisants chez 25(45%) patientes. Dans les 28 % des cas restants, le résultat était considéré peu satisfaisant, en rapport avec : - L’importance de l’exérèse glandulaire supérieure à 25% du volume mammaire. - L’absence de comblement de la perte glandulaire. - Les localisations tumorales inferieures et supéro-externes tributaires de mauvais résultats cosmétiques. 101 La chirurgie oncoplastique Quatrième partie Discussion 102 La chirurgie oncoplastique Le traitement conservateur classique a montré son efficacité carcinologique par rapport au traitement radical dans certaines indications. L’appréciation du résultat cosmétique de ce traitement conservateur n’était pas toujours satisfaisante. Au delà d’un diamètre de 3 cm, il était difficile d’obtenir des marges saines et un résultat cosmétique acceptable. La chirurgie oncoplastique est une chirurgie relativement nouvelle. Elle a été décrite pour les cancers du sein en 1990 par l’équipe de l’institut Curie. Elle occupe actuellement une place de plus en plus importante dans l’arsenal thérapeutique chirurgical. C’est ainsi que dans le service de sénologie du centre Pierre et Marie Curie, plus de 900 cancers mammaires sont opérés chaque année. 56 patientes ont pu bénéficier d’une chirurgie oncoplastique pendant la période de janvier 2008 à novembre 2011. Ce qui représente 14% de l’ensemble des indications de la chirurgie conservatrice pendant la même période. Elle reste donc de réalisation relativement peu fréquente. Si nous pouvons comparer nos résultats avec ceux obtenus dans l’étude de Petit (36) qui compare 2 groupes de patientes : 58 patientes ayant bénéficié d’une chirurgie oncoplastique et 92 d’une zonèctomie conventionnelle; avec des critères d’inclusion et d’évaluation similaires. Dans notre série, le volume d’exérèse moyen était nettement supérieur avec 750cc pour le groupe oncoplastie et 150cc pour le groupe mastectomie partielle. Dans la série de Petit, il était respectivement de 195cc et de 94.6cc. La principale différence entre les résultats obtenus par Petit(36) et les nôtres réside dans la taille des marges. Dans son étude, Petit retrouve une taille des marges respectives de 8.5 mm et 6.5 mm. Cette différence des marges entre les 2 groupes oncoplastie et zonectomie n’est pas significative. Dans notre série, la taille des marges est respectivement de 18.7 mm dans le groupe oncoplastie et de 11.8 pour le groupe zonectomie. Cette différence est significative. Le taux de marges 103 La chirurgie oncoplastique supérieures ou égales à 10 mm est plus important dans le groupe oncoplastie (82 %) que dans le groupe zonèctomie (71.4 %). Une autre étude comparative assez similaire réalisée par Gliacalone (38), ou les critères d’inclusion et d’éxclusion étaient identiques, a permis de noter que l’âge moyen était de 51ans pour le groupe oncoplastie (42 patientes) et 56 ans pour le groupe zonectomie (57 patientes) ; alors que dans notre série, il était respectivement de 48 et 50 ans. Le diamètre tumoral histologique moyen était moins important dans l’étude de Gialacone par rapport à notre étude, de l’ordre de 15 versus 30 mm pour le groupe oncoplastie et de 17 versus 19.2 mm pour le groupe zonectomie. Une chirurgie secondaire de rattrapage a été réalisée plus souvent dans le groupe zonectomie que dans le groupe oncoplastie.12 patientes du groupe zonectomie versus 2 patientes du groupe oncoplastie ont bénéficié d’une mastectomie secondaire. 4 patientes du groupe zonectomie et une du groupe oncoplastie ont bénéficié d’une reprise du lit tumoral. Ces résultats sont comparables aux nôtres, puisque 7 patientes du groupe zonectomie versus 3 patientes du groupe oncoplastie ont bénéficie d’une mastectomie secondaire et 6 patientes du groupe zonectomie ont bénéficie d’une reprise du lit tumoral. Etant admis aujourd’hui que le résultat esthétique est un critère important du traitement conservateur (39), le développement de la chirurgie oncoplastique a permis d’éviter les déformations mammaires disgracieuses, souvent mal vécues par les patientes. Nos(34) a rapporté une série de 50 patientes présentant de grosses tumeurs (32.5mm), ayant bénéficié de cette approche technique. Les résultats cosmétiques ont été jugés très satisfaisants dans 85% des cas. Ils sont de 60% des cas dans notre série. Ces résultats, nous paraissent encourageants compte tenu de notre modeste expérience, sachant que les 2 groupes présentaient pratiquement le même échantillon ainsi que des critères préopératoires identiques (taille tumorale, localisation..). Une récidive locale a été observée dans notre série chez 2 patientes, et une métastase cérébrale chez une 3ième patiente avec un recul moyen de 27 mois et une taille tumorale médiane de 30mm. Alors, que dans la série de Fitoussi(26) numériquement la plus importante, le taux de récidives locales à 5 ans est évalué à 6.8% sur 540 oncoplasties, avec un recul médian de 49 mois et une taille tumorale médiane (PT) de 29 mm. 104 La chirurgie oncoplastique La majorité des paramètres qui ont été analysés dans notre série sont comparables voire identiques aux paramètres d’autres séries étrangères (échantillon, taille tumorale histologique ainsi que les résultats carcinologiques et cosmétiques). La particularité de notre étude est que : les patientes sont jeunes (27% des patientes avaient moins de 40 ans), en surpoids (IMC moyen est de 28.2), et présentaient des seins denses (42% de type 2 et 20% de type 3) avec un volume mammaire le plus souvent important (VM moy est de 980cc), permettant ainsi de réaliser de larges exérèses sans se soucier des défects glandulaires. Argument supplémentaire en faveur de cette approche thérapeutique. Dans notre travail, malgré le recul encore insuffisant, nous avons voulu évaluer objectivement les performances de l’oncoplastie dans le traitement primaire des tumeurs mammaires. L’oncoplastie n’est qu’une des techniques permettant une conservation mammaire. Elle ne semble pas modifier la sécurité carcinologique que l’on admet actuellement pour la chirurgie conservatrice comparée à la chirurgie radicale. Le bénéfice principal a été d’étendre les indications du traitement conservateur à des lésions jusque là traitées par mastectomie (tumeur de 4 cm voire 5 cm), dans le strict respect des principes carcinologiques et d’améliorer les résultats cosmétiques. 105 La chirurgie oncoplastique Patientes Clough et al. Nos et al. Salmon al. Kaur.N Petit JY ˃ 101 3.2 222g 89.1% 50 3.25 270g 90% 1.75 220g 100% 200 cc 117.5cc 83.3% 56.6% 79.5 cm2 32.2 cm2 93% 72% et 6 606 30 30 Gialacone et al. Fitoussi al. CPMC PPO g Marges tm hist VPO cc saines moy (cm) Surfacecm2 et 42 57 1.5 1.7 540 2.9 56 Mastec compl 6 1 100% Résultats cosmétiques (%) recul (mois 88% 44 85% 48 75% 72 2 12 81.1% 3 PT1 1.59 750cc PT2 3.39 798g Récidive Locale Métast 6.8% 3 3 49 59% 27 Tableau des principales séries et de la notre. 106 La chirurgie oncoplastique Cinquième partie Conclusions 107 La chirurgie oncoplastique La prise en charge oncoplastique des tumeurs mammaires est une voie d’avenir pour transformer les indications de mastectomie en chirurgie conservatrice et améliorer la qualité de résection et le résultat esthétique de certaines tumorectomies. Dans notre service, plus de 900 patientes sont opérées chaque année pour cancer du sein. Il s’agit de patientes jeunes (11% des femmes ont moins de 35 ans), présentant un volume mammaire important et revendicatrices d’une chirurgie conservatrice. Il y’a deux moyens de contourner cette question : - En diminuant la taille de la tumeur primitive par une chimiothérapie néoadjuvante. - En augmentant le volume d’exérèse, ce qui ne peut s’envisager que par des procédés chirurgicaux appropriés telles que les techniques de chirurgie oncoplastique. Ce travail qui nous parait encourageant mérite d’être poursuivi ; la faisabilité opératoire est maintenant acquise, l’étape suivante va permettre de standardiser ces techniques en fonction des caractéristiques de la patiente et de la tumeur. Les échecs signalés dans notre série s’expliquent par l’existence de composante in situ (CIS) extensive associée, contre indiquant ainsi un traitement conservateur. Le diagnostic de CIS à la microbiopsie est souvent difficile, d’où l’intérêt de son interprétation par l’apport d’IRM. Les récidives locales sont liées à l’évolution générale et imprévisible de la maladie, et non pas au choix de la technique utilisée. Les tumeurs triple-négatives sont réputées de mauvais pronostic, donnant souvent des métastases cérébrales. Dans notre série, on enregistre chez deux 108 La chirurgie oncoplastique malades porteuses de tumeurs triple- négatives une récidive locale et une métastase cérébrale. La question reste posée, faut-il exclure ou non les tumeurs triple négatives de nos indications ? Les perspectives : la chirurgie oncoplastique doit certainement suivre les bonnes pratiques de toute chirurgie conservatrice : - Exérèse en berges saines. - Orientation des pièces. - Clipage du lit tumoral. Actuellement, environ 100 cas de traitement conservateur classique sont réalisés chaque année dans le service. Ce nombre pourrait être doublé avec l’introduction de la chirurgie oncoplastique à condition de disposer dans les délais d’une radiothérapie adjuvante. Pour la sensibilisation, il faut bien expliquer aux patientes que les techniques d’oncoplastie respectent scrupuleusement les résultats carcinologiques, et en plus va leur apporter un meilleur résultat cosmétique. La chirurgie oncoplastique a été introduite dans notre service pour toutes ces raisons ; quand elle est bien faite et bien conduite, elle donne dans la majorité des cas des résultats intéressants. Comme pour toute nouveauté, elle nécessite un apprentissage des chirurgiens, mais également une familiarisation vis-à-vis de ces techniques, des pathologistes, des radiothérapeutes et des radiologues qui seront amenés à les suivre. Cette étude mérite d’être poursuivie à chaque fois que la radiothérapie est possible, et réévaluée avec la restriction suivante ; attendre un recul satisfaisant pour constater la dégradation ou non des résultats. L’oncoplastie mérite une place dans l’arsenal technique de la chirurgie du sein. 109 La chirurgie oncoplastique Bibliographie 110 La chirurgie oncoplastique (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14) (15) (16) (17) Fitoussi A,Couturaud B,Delay E,Lanteri L.Chirurgie du cancer du sein.Traitement conservateur ,oncoplastie et reconstruction.Experience de l’institut Curie 2010.Elseivier Masson. Halsted WS.The result of radical operations for the cure of carcinoma of the breast .Ann Surg, 1907; 146:1-19. Patey DH,Dyson WH.Prognosis of carcinoma of breast in relation to type of operation performed.Br J Cancer,1948;2 : 7-13. Calitchi E,Otmzaguine Y,Baruch J,Pierquin B.Peut-on etre conservateur pour des tumeurs superieures à 3 cm? Rev Prat 1990 ; 40 : 895-9. Clough KH,Baruch J .La chirurgie plastique et le traitement conservateur du sein.Indications et résultats. Ann chirurg Plas Esthet 1998 ; 96 :363-70. 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Departement of genetics,Stanford University school of medicine.California. 113 La chirurgie oncoplastique العنوان :رٕسٛع ٔ رطٕٚر َزبئح ااـعالج انًحبفظ ف ٙسرطبٌ انثذ٘" ثزمُٛبد اَكٕثالسز"ٙ تلخيص: نٓذِ انذراسخ ْذف:ٍٛ -1رٕسٛع انعالج انًحبفظ انكالسٛك "ٙثزمُٛبد اَكٕثالسز."ٙ -2رطٕٚر انعالج انًحبفظ ف ٙيدبل انزدًٛم" ثزمُٛبد اَكٕثالسز."ٙ المريضات و التقنيات :يدًٕعخ يٍ 56يرٚضخ اسزفذٌ يٍ انعالج انًحبفظ انكالسٛك" ٙيدًٕعخ االسزئصبل اندزئ "ٙف ٙفزرح خبَف 2008 ٙانٗ َٕفًجر , 2011انًدًٕعخ انثبَٛخ يٍ 56يرٚضخ اسزفذٌ يٍ انعالج انًحبفظ ثزمُٛخ اَكٕثالسز" ٙيدًٕعخ اَكٕثالسز "ٙفَ ٙفس انفزرح.انًدًٕعخ انثبَٛخ رى يمبرَزٓب,ثبَسجخ نمًٛخ انٕرو انًأخٕد يٍ انثذ٘ ,سًك انٕٓايش انصغٛرح,حدى خزٚبد انثذ٘ انًُزٔعخ,يذٖ اعبدح اندراحخ ٔ اخٛرا كٛفٛخ انُزٛدخ انزدًٛهٛخ. النتيجة :ثبنًمبرَخ ث ٍٛانًدًٕعز ٍٛرج ٍٛاٌ نٓى َفس انزشخصبد. يزٕسط انعًرْٕ 48سُخ نًدًٕعخ اَكٕثالسز50ٔ,ٙسُخ نًدًٕعخ االسزئصبل اندزئ.ٙ انمًٛخ انًزٕسطخ نهٕرو انًبخٕد يٍ انثذ٘ الم اًْٛخ ف ٙيدًٕعخ االسزئصبل اندزئ ٙثبنُسجخ نًدًٕعخ اَكٕثالسز)3.2-0.8(19.20, ٙو و عكس )50-10(30و و. انحدى انًزٕسط انًبحٕد اعهٗ ة 750نًدًٕعخ اَكٕثالسز 150ٔ ٙنًدًٕعخ االسزئصبل اندزئ.ٙ لًٛخ انٕٓايش 18.7و و نًدًٕعخ اَكٕثالسز11.8 ٔ ٙو و نًدًٕعخ االسزئصبل اندزئْ,ٙذا انفرق نّ يعُٗ. َسجخ انٕٓايش اعهٗ يٍ أ ٚسبٔ٘ 10و و خذ يًٓخ نًدًٕعخ اَكٕثالسز )℅82( ٙثبنُسجخ نًدًٕعخ االسزئصبل اندزئ.)℅71.4( ٙ اعٛذد اندراحخ ف ٙاغهت االحٛبٌ عُذ يدًٕعخ االسزئصبل اندزئ ٙثبنُسجخ انٗ يدًٕعخ اَكٕثالسز.ٙ 7يرٚضبد يٍ يدًٕعخ االسزئصبل اندزئ ٙعكس 3يرٚضبد يٍ يدًٕعخ اَكٕثالسز ٙرًثم ْٕايش يُزشرح ثبكثر يٍ 3و و ف ٙانًسبحخ ٔ اسزفذٌ يٍ اسزئصبل خزئ ٙثُبئ.ٙ 6يرٚضبد يٍ يدًٕعخ اسزئصبل خزئ ٙرًثم اَزشبر ف ٙانٕٓايش ٔ اسزفبدد يٍ خراحخ ركًٛهٛخ فٙ انًُطمخ َفسٓب. انُزٛدخ انزدًٛهٛخ كبَذ خذ يمُعخ عُذ )℅92(52يرٚضبد يٍ يدًٕعخ اَكٕثالسز ٔ,ٙنكٍ عُذ )℅66(37يرٚضبد فمط ثبنُسجخ نًدًٕعخ اسزئصبل خزئ.ٙ ف ٙيذح )50-4(27شٓر ظٓرنهًرح انثبَٛخ انًرض ٔ فَ ٙفس انًُطمخ انثذ٘ٔ ,عُذانًرٚضخ انثبنثخ ظٓر ف ٙانًخ يٍ يدًٕ عخ اَكٕثالسز.ٙ عُذ يرٚضخ ظٓر انًرض ثبَٛخ فَ ٙفس يُطمخ انثذ٘ٔ ,اَزشر انٕرو ف ٙخًٛع االعضبء عُذانًرٚضخ انثبَٛخ ثعذ 40شٓر. استنتاج: اَكٕثالسز ٙحممذ رطٕر نًؤشراد انعالج انًحبفظ,ثزراخع غٛر كبفٔ,ٙرؤيٍ يٍ ظٕٓر انًرض يدذدا,كًب حمك َزٛدخ ردًٛهٛخ حسُخ ْٙٔ ,رمُٛخ رسزحك اٌ ركٌٕ يزطٕرح. 114 La chirurgie oncoplastique Extending and improving breast conserving therapy by oncoplastic surgery. OBJECTIVE: The aim of our study was to assess the breast conserving therapy and the cosmetic outcome in women with breast cancer, and extending the indications of the classical breast conserving technique by using oncoplastic surgery. PATIENTS AND METHODS 56 women were treated with a classical breast conserving technique (Lumpectomy) from January 2008 until November 2011, where as 56 others patients also underwent a conserving technique by oncoplastic surgery during the same period. RESULTS: the criteria of inclusion and evaluations for the sub-groups studies were the same. The mean age of our patients was 48 years for the oncoplastic group and 50 years for the lumpectomy group. The mean of the histological tumor size in was smaller in the Lumpectomy group than in the other one, 19.2(0.8-3.2) mm versus 30 (10-50) mm. The mean of the mammary volume was more important with 750 cc in the oncoplastic group and 150 cc in the lumpectomy group. The margins were for the oncoplastic group of 18.7 mm and 11.8 mm in the other one, with a significant difference. We had much more cases with margins greater then 10mm in the oncoplastic group (82%) then in the lumpectomy group (71.4%). In that group we performed much more reexicision procedure. Seven patients in the lumpectomy group versus 3 in the oncoplastic group had infiltrating margins on more than 3 mm, and then undergo a secondary mastectomy. In the lumpectomy group 6 patients had infiltrating margins and had reexcision procedure. We considered the cosmetic result as good and very good in 52 (92%) patients in the oncoplastic group, and only 37(66%) patients in the other group .With a medium follow up of 27(4-50) months, two patients had a local recidive and one patient a cerebral metastatisis for the oncoplastic group. A patient had a local recidive and another one had a multiple localization of metastasis after 40 months of follow up. Conclusion: the surgical oncoplastic technique as a new tool for the treatment of breast cancer allowed us to obtain a favorable cosmesis. Even if our study hasn’t got a long time follow up, we obtained a good oncologic control. This technique deserves to be developed. Keys words: breast cancer, lumpectomy, oncoplasty 115 Sommaire Introduction PREMIERE PARTIE Le point sur la chirurgie oncoplastique et cancer du sein dans la revue de la littérature. 1. Historique……………………………………………………………...Pages 3.4 2. Anatomie du sein 2.1 La glande mammaire………………………………………Pages 5.6 2.2 Vascularisation……………………………………………….Pages 7.8 2.3 Drainage lymphatique…………………………………….Pages 9 2.4 Innervation……………………………………………………. Pages 12 2.5 Nomenclature des quadrants et segments……..Pages 12,13 3. Traitement conservateur du cancer du sein. 3.1 Traitement conservateur classique. 3.1.1 Principales séries et collecte des preuves……Pages 14,15,16 3.1.2 Les contre-indications présentes et à venir - La taille des lésions. ………………………………………………………Pages 17 - Plurifocalité et pluricentricité et tendance à les augmenter 17 - Les récidives, leurs causes et ce que peut en advenir…….Pages 18 3.2 Place de la chirurgie oncoplastique dans le traitement conservateur du cancer du sein. 3.2.1 3.2.2 3.2.3 3.2.4 3.2.5 3.2.6 Techniques chirurgicales………………………………………...Pages 19 Prise en charge anatomopathologique…………………...Pages 20 Indications des oncoplasties…………………………………...Pages 21 Sécurité carcinologique des techniques oncoplastiques 22 Séquelles esthétiques du traitement conservateur. 23 Principales séries et études………………………………….…Pages 24 4. Techniques chirurgicales. 4.1 Chirurgie d’exérèse simple des tumeurs du sein : - Les tumorèctomies………………………………………………Pages. 27 - Incisions……………………………………………………………….Pages 28, 29 - Abord du massif glandulaire………………………………..Pages 30,31 - Résultats esthétiques…………………………………………..Pages 31 4.2 Chirurgie oncoplastique. 4.2.1 Prise en charge des tumeurs des quadrants inférieurs. 32,35 4.2.2 Technique oblique externe……………………………..…Pages 38,40 4.2.3 Prise en charge des tumeurs des quadrants supérieurs 41,43 4.2.4 Prise en charge des tumeurs centrales……………….Pages 44,49 DEUXIEME PARTIE. Notre étude 1. Méthodologie Méthodes de diagnostic et de traitement du cancer du sein non metastatique…………………………………………………………... ….Pages 50 Particularités du cancer du sein de la femme algérienne ……………..58 2. Notre étude - Population d’étude …………………………………………….Pages 60 - Résultats carcinologiques et esthétiques…………………. 61, 84,88 - Chirurgie de rattrapage……………………………………….Pages 85,86 - Suivie carcinologique et échecs…………………………..Pages 90,92 TROISIEME PARTIE Synthèse ………………………………………Pages 100, 105 QUATRIEME PARTIE Discussion………………………………………….…...Pages 106,113 CINQUIEME PARTIE Conclusions………………………………….………....Pages 115,117 Bibliographie