Education et droits de l`enfant
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Education et droits de l`enfant
Education et droits de l’enfant Droit La proclamation du droit à l’éducation dans la Déclaration universelle des droits de l’homme a marqué le début d’un vaste effort des Nations Unies pour promouvoir les droits sociaux, économiques et culturels parallèlement aux droits civils et politiques. L’indivisibilité de ces droits est garantie par la Convention relative aux droits de l’enfant. Autrement dit, ce que l’on désignait naguère comme les besoins des enfants est devenu quelque chose de bien plus difficile à ignorer : les droits des enfants. La Convention est entrée en vigueur le 2 septembre 1990, neuf mois après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies. A ce jour, elle a été ratifiée par191 pays. Elle est de tous les instruments juridiques relatifs aux droits de l’homme celui qui a été ratifié par le plus grand nombre de pays et le plus rapidement. Le fait que tous les Etats sauf deux (les Etats-Unis d’Amérique et la Somalie) aient ratifié la Convention signifie que 96% des enfants du monde vivent dans des pays qui sont légalement tenus de leur garantir tout l’éventail de leurs droits : civils, politiques, sociaux, culturels et économiques. L’article 28 reconnaît à tout enfant le droit à l’éducation et stipule que les Etats rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous, qu’ils veillent à ce que la discipline scolaire soit appliquée d’une manière compatible avec la dignité de l’enfant et qu’ils favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l’éducation. Aux termes de l’article 29, les Etats conviennent que l’éducation doit viser à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes et à inculquer à l’enfant le respect de ses parents, de son identité ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. La qualité de l’éducation peut dépendre d’un geste aussi simple que de mettre dans la main de l’enfant un crayon quand il n’en a pas. Et à un niveau plus fondamental, l’accès à l’instruction est une chance inestimable pour tout enfant privé d’éducation. Les articles 28 et 29 de la Convention sont sous-tendus par quatre articles proclamant des principes de droit fondamentaux : ils se complètent les uns les autres pour fixer des exigences à respecter lors de la mise en place d’un système éducatif, ou d’une école individuelle. Ce sont notamment l’article 2 sur la non-discrimination, l’article 3 sur l’intérêt supérieur de l’enfant, l’article 6 sur la survie et le développement, l’article 12 sur la prise en considération de l’opinion de l’enfant. L’article 12, qui garantit à l’enfant le droit d’exprimer librement son opinion dans toute question ou procédure le concernant, exige que l’on change de fond en comble la politique des nombreuses écoles où les enfants n’ont pas la possibilité de remettre en question les décisions ou d’influencer la politique scolaire. Pourtant, la garantie de ce droit procure des avantages non négligeables : les écoles qui favorisent l’analyse critique et la participation démocratique des élèves contribuent à une meilleure compréhension des droits de l’homme et préparent leurs élèves à mieux se prendre en charge et à donner vie à tout l’éventail des droits humains, pour le plus grand bénéfice de la société dans son ensemble. Le principe de non-discrimination tel qu’il est défini dans la Convention relative aux droits de l’enfant a des ramifications tout aussi profondes, en veillant à ce que tous les enfants aient accès à une éducation pertinente et utile, quels que soient leur milieu, le lieu où ils vivent ou la langue qu’ils parlent. Le respect de ce principe est essentiel pour combattre la différence de traitement entre garçons et filles. Ainsi, les écoles doivent s’assurer que leur emplacement, leurs programmes et leurs pratiques répondent le plus possible aux besoins spécifiques des filles, et que les inégalités dues au sexe ne sont pas traitées comme le simple fait de la tradition mais comme un problème de discrimination des droits qu’il faut affronter comme tel. De surcroît, les écoles doivent promouvoir activement l’acceptation et la compréhension des enfants qui sont différents, et doter leurs élèves des outils intellectuels et sociaux nécessaires pour combattre la xénophobie, le sexisme, le racisme et d’autres attitudes sociales négatives. Fiche ressouce éducation 5 Pour ce qui est de la qualité de l’éducation, la Convention ne se limite pas aux besoins cognitifs de l’enfant ; elle englobe son développement physique, social, émotionnel, moral et spirituel. L’enfant - ses capacités et ses besoins uniques - est au coeur de sa vision. Mais la Convention va plus loin. Elle couvre également l’égalité des sexes, l’équité, la santé, la nutrition, la participation parentale et communautaire, la gestion du système éducatif. Par-dessus tout, elle demande que les écoles soient des zones sûres pour les enfants, des lieux où ils puissent trouver non seulement de l’eau potable et des installations sanitaires adéquates, mais aussi un environnement digne. 1 © Civisme et Démocratie - CIDEM A l’instar d’autres instruments des droits de l’homme, la Convention considère le droit à l’éducation comme le fondement de toute pratique de la citoyenneté démocratique. Elle doit de ce fait guider les choix de modèles éducatifs destinés à assurer à la fois le développement des enfants et le progrès de la société.