La «défiscalisation des FERR» ou le levier bien enrobé!
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La «défiscalisation des FERR» ou le levier bien enrobé!
PORTEFEUILLE DANIEL LAVERDIÈRE La «défiscalisation des FERR» ou le levier bien enrobé! orsqu’il effectue un retrait de son FERR, l’épargnant est à l’occasion irrité par le fait qu’il devra l’inclure dans son revenu imposable. Pourtant, quand on examine avec lui la rentabilité globale de ses REER/FERR, il devrait ressentir une satisfaction d’avoir différé des impôts pendant plusieurs années. Le mécontentement vécu par certains au moment du paiement des impôts sur les retraits est souvent suffisamment grand pour les rendre sensibles à des stratégies permettant de réduire cette charge fiscale. Malheureusement, lorsque la préoccupation déborde du côté de la fiscalité, on perd parfois de vue la situation d’ensemble du client. Imaginons un retraité devant effectuer un retrait minimal forcé de 15 000 $. Une des stratégies consiste à contracter un emprunt permettant d’investir une somme dont le montant des intérêts est du même ordre que le retrait du FERR. À un taux PHOTO : BONO L FERR Facteur à 70 Minimal 300000$ 5% 15000 $ Emprunt Taux Intérêts 250000$ 6% 15000$ d’intérêt de 6 %, 15 000 $ d’intérêts correspondent à un emprunt de 250 000 $. Ainsi, dans la déclaration de revenus, le particulier indique un retrait de son FERR qui s’annule par la déduction des frais d’intérêts, donc impôt = 0 $! Son revenu du FERR devient libre d’impôt, ce qui lui permet de rembourser les frais d’inté- Actif Passif Valeur nette Avant 300000$ – $ 300000$ rêts. Cette gymnastique financière n’entraîne aucun effet sur son budget annuel, parce qu’il ne rembourse que les intérêts de l’emprunt. Cette stratégie devient soudainement moins drôle dès qu’on examine le rendement réalisé par le placement. Si on emprunte pour investir dans des placements sans risque, le taux d’inté- Revenu FERR Déduction Impôt rêt de l’emprunt est habituellement supérieur au taux de rendement, ce qui ne fait qu’appauvrir le client. De plus, ce type de rendement réalisé est imposable annuellement. Le seul espoir de s’en tirer est d’emprunter pour investir dans des actions. Ce type de placement donne la possibilité de réaliser un taux de rendement supé- 15000$ (15000$) 0$ Après 550000$ (250000$) 300000$ rieur au taux d’emprunt. De plus, l’imposition des revenus de ces placements est moins importante et un report d’impôt peut être effectué. En cherchant désespérément à «défiscaliser le FERR», la règle de convenance en matière de placement risque d’en prendre un coup, car il est peu probable qu’un client âgé de plus de 69 ans ait le profil d’investisseur et l’horizon de placement appropriés. Par cette planification, il décide simplement de se mettre en position de levier financier. Les «risques très concrets de baisse de valeur de vos investissements et d’alourdissement de vos pertes» auxquels fait référence la CVMQ ne vont certainement pas de pair avec la quiétude recherchée par la plupart des retraités! 1 Revenu FERR Impôt Frais d’intérêts Entrée/sortie 15000$ 0$ (15000$) 0$ Daniel Laverdière est directeur principal de Planification financière Banque Nationale. 1. www.cvmq.com/fr/publi/aujour.asp OBJECTIF CONSEILLER 36