Céphalées pongitives de courte durée

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Céphalées pongitives de courte durée
Céphalées pongitives de courte durée
Définition
Les céphalées pongitives qui durent quelques secondes sont de trois types différents : (1) céphalée pongitive primaire et
symptomatique, (2) céphalée primaire et symptomatique induite par la toux, et (3) céphalées névralgiformes de courte
durée et unilatérales, accompagnées d’injection conjonctivale et de larmoiement (SUNCT ; voir la fiche d’informations sur
les céphalées trigémino-autonomiques). La caractéristique constante et fréquente de ces trois types est une céphalée
d’un côté avec des lancements uniques (c’est-à-dire, quelques secondes de douleur) ou une série de lancements qui ne
durent que quelques secondes.
Épidémiologie
La prévalence des céphalées pongitives primaires varie de manière importante dans deux études de populations, de 1 %
à 35 %. Elles sont significativement plus importantes chez les femmes que chez les hommes et sont plus répandues chez
les patients souffrant de céphalées primaires (en particulier la migraine) que chez les personnes ne souffrant pas de
céphalées. En moyenne, les pics d’apparition sont autour de 45 ans.
Les céphalées primaires induites par la toux apparaissent généralement chez les hommes de plus de 40 ans, avec une
prévalence d’environ 1 %.
Physiopathologie
Les céphalées pongitives primaires ont été attribuées à l’activation transitoire des branches trigéminales ou à la
désinhibition segmentaire du processus de la douleur centrale, même si leur nature exacte n’a pas été identifiée.
L’étiologie de la céphalée primaire induite par la toux est inconnue. Parmi les autres possibilités, l’augmentation transitoire
de la pression intraveineuse a fait l’objet d’une discussion, ainsi que la sensibilisation postinfectieuse des récepteurs de la
pression intraveineuse. On pense que la céphalée symptomatique induite par la toux est provoquée par une descente des
amygdales cérébelleuses dans le foramen magnum au cours de chaque quinte de toux, avec pour conséquence l’irritation
des méninges sensibles à la douleur.
Caractéristiques cliniques
La céphalée pongitive primaire a également été appelée « douleur du pic à glace », « coups et soubresauts » et
ophtalmodynie, qui fait référence à sa nature paroxystique avec des crises de courte de durée. Généralement, elle
apparaît sous forme de céphalée d’un côté avec des lancements uniques ou une série de lancements ne durant que
quelques secondes qui ne s’accompagnent d’aucun autre symptôme. Jusqu’à un tiers des patients signalent que la
douleur apparaît dans un endroit fixe. La récurrence peut être irrégulière, variant d’une à plusieurs crises par jour. Selon
les critères de l’ICHD-2 [3], la douleur devrait être principalement localisée dans la première division du nerf trigéminal
(c’est-à-dire, le front). Toutefois, une récente étude a découvert que la plupart des crises étaient localisées derrière la tête
et dans le cou.
Les céphalées primaires induites par la toux sont généralement décrites comme un lancement fulgurant ou même comme
une explosion et ne durent que quelques secondes à quelques minutes (ou chez certains patients, jusqu’à 30 minutes).
Elles sont suscitées par la toux, l’éternuement, l’effort ou le fait de se pencher en avant, avec une douleur principalement
localisée à l’arrière de la tête. Elles se manifestent de manière épisodique pendant quelques mois à quelques années. Il
est important de noter que les patients souffrant de céphalées primaires, comme la migraine, peuvent avoir une
augmentation de l’intensité de la céphalée en toussant, mais qu’ils ne signalent pas la toux comme déclencheur de leurs
crises.
Diagnostic/Diagnostic différentiel
La céphalée pongitive a été associée à d’autres troubles comme les tumeurs intracrâniennes (adénome hypophysaire et
méningiome), l’artérite à cellules géantes, le virus varicelle-zona, l’accident vasculaire cérébral ischémique, l’hémorragie
intracrânienne et l’élévation de la pression intracrânienne, et par conséquent, les formes symptomatiques doivent être
exclues par la neuroimagerie et (si nécessaire) par d’autres tests.
Si les crises de céphalée pongitive sont associées à la toux, la neuroimagerie est obligatoire pour exclure une forme
symptomatique causée par une malformation de Chiari de type I ou une lésion occupant l’espace de la fosse postérieure.
Traitement
La céphalée pongitive primaire nécessite uniquement un traitement dans le cas de crises fréquentes. Elle répond à
l’indométacine chez jusqu’à 65 % des patients. Sinon, la mélatonine, la gabapentine, la nifédipine et l’analgésique
célécoxib peuvent être essayés. Dans le cadre de la céphalée primaire induite par la toux, l’indométacine est également
efficace dans la plupart des cas. L’actazolamide est une alternative qui peut être essayée.
Références
[1] Dodick D, Pascual J. Primary stabbing, cough, exertional and thunderclap headaches. In: Olesen J, Goadsby PJ, Ramadan NM,
Tfelt-Hansen P, Welch KM, editors. The headaches, 3rd ed. Philadelphia: Lippincott Williams & Wilkins; 2006.
[2] Fuh JL, Kuo KH, Wang SJ. Primary stabbing headache in a headache clinic. Cephalalgia 2007;9:1005–9.
[3] Headache Classification Subcommittee of the International Headache Society. The international classification of headache
disorders, 2nd ed. Cephalalgia 2004;24(Suppl 1):1–160.
[4] Wang SJ, Fuh JL. The “other” headaches: primary cough, exertion, sex, and primary stabbing headaches. Curr Pain Headache
Rep 2010;14:41–6.
Copyright © 2011 International Association for the Study of Pain

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