Research Review-Fr June06
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Research Review-Fr June06
Revue des études de recherche La Revue des études de recherche préparée par les Régimes collectifs de retraite vous fait part de résultats de recherches susceptibles de vous intéresser. Elle contient de l’information sur le secteur des régimes d’épargne et de retraite. L’information peut être fort utile, pour autant qu’elle est juste et bien utilisée. Voilà le sujet central de cette édition. Dans cette édition de la Revue, nous traiterons des sujets suivants : • L’utilisation d’Internet comme source d’information par les Canadiens. • Comment un excès d’information peut nuire à la planification de la retraite. Bonne lecture. Vos idées et vos commentaires sont toujours les bienvenus. Les Canadiens et la technologie Internet a été lancé commercialement en 1993 et les Canadiens ont embrassé cette nouvelle technologie. En 1996, selon Statistique Canada, seulement 7,4 % des Canadiens utilisaient Internet à la maison. En 2001, ils étaient 48,7 %. Selon l’étude Canadian [email protected] Reid Report (2006) d’Ipsos-Reid, 72 % des Canadiens ont accès à Internet à leur domicile et 82 % de tous les adultes canadiens y ont accès. Au fil de l’évolution d’Internet, les Canadiens ont appris à maîtriser cette technologie de communication et d’information. Un examen des données démographiques nous indique qui utilise Internet, de quelle manière les Canadiens s’en servent, et comment le secteur des services financiers, y compris celui de la planification de la retraite, évolue. Portrait de l’internaute canadien typique À l’heure actuelle, il y a un net écart entre les internautes, selon leur âge et leur revenu. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les jeunes adultes tendent à utiliser davantage la Toile que les gens de 55 ans et plus : 33 % des adultes âgés de 18 à 34 ans utilisent Internet par comparaison à 24 % des Canadiens de plus 55 ans. Il existe également une différence de taille entre les utilisateurs selon le revenu. Ceux qui gagnent 60 000 $ et plus l’utilisent deux fois plus. Fait intéressant, la scolarité ne change pas grand chose à l’utilisation d’Internet puisque les adultes détenant un diplôme d’études secondaires ou d’un niveau inférieur utilisent davantage Internet que les titulaires d’un diplôme du troisième cycle. Les Canadiens passent plus de temps à naviguer, l’utilisation ayant progressé de 11 % de décembre 2004 à décembre 2005. Le rapport indique que l’adulte canadien passe en moyenne 13,7 heures par semaine en ligne et 17 % y passent plus de 25 heures par semaine. Que font les Canadiens pendant tout ce temps sur Internet? Les données de 2003 de Statistique Canada nous éclairent sur l’usage que font les Canadiens d’Internet. Ils s’en servent surtout pour le courriel (87 %), puis pour naviguer sans but (85,2 %) et se tenir au fait de l’actualité (69,4 %) et y effectuer des opérations bancaires en ligne (39 % des répondants). L’intérêt pour les communications se maintient. En décembre 2005, 95 % des Canadiens ayant accès à Internet avait déjà envoyé ou reçu un message par courriel. Parmi les autres activités de communication, notons l’envoi de blagues par courriel (64 %), la messagerie instantanée (54 %), les communications vocales (32 %) et les jeux en ligne à deux (30 %). Les Canadiens ont-ils adopté Internet pour les services financiers? Le rapport d’Ipsos-Reid indique que les opérations bancaires en ligne ont augmenté depuis la parution des données de 2003 de Statistique Canada. Sur les 82 % d’adultes canadiens ayant accès à Internet, 51 % ont effectué au moins une opération bancaire en ligne. Les jeunes adultes de 18 à 34 ans (71 %) sont plus nombreux à faire des affaires bancaires en ligne par comparaison à leurs aînés de 55 ans et plus (51 %). La plupart des utilisateurs consultent régulièrement des sites Web financiers et 76 % visitent le site Web de leur banque toutes les semaines. Internet se prête à plusieurs activités financières, notamment à la recherche de fonds communs de placement, aux versements de cotisations à un REER et aux demandes de prêts hypothécaires; cependant, les Canadiens restent tièdes. Bien que 61 % des internautes canadiens aient déjà affiché des relevés financiers en ligne, seulement 3 % ont utilisé une calculatrice REER en ligne. Le tableau plus loin présente une synthèse des activités financières en ligne des Canadiens. Possibilités de croissance À l’évidence, les Canadiens sont entrés de pied ferme dans l’ère de l’information pour ce qui est de l’utilisation d’Internet. Si les institutions financières canadiennes continuent de créer des services et des possibilités d’opérations en ligne, l’utilisation d’Internet pourrait encore progresser dans ce domaine. Les plus jeunes seront plus susceptibles d’exploiter ces possibilités, puisque 71 % des internautes canadiens de 18 à 34 ans effectuent déjà des opérations bancaires en ligne. La firme américaine Diversified Investment Advisors estime que la moitié des consommateurs de la génération Y utiliseront des outilsconseils en ligne contre seulement 33 % des baby-boomers. À mesure qu’Internet gagnera du terrain comme moyen de s’informer et de régler des opérations, il faudra s’assurer que cet outil évolue de manière à répondre aux besoins croissants des participants des régimes. Méthode de sondage L’information incluse dans le rapport d’Ipsos-Reid est issue de 1 000 entrevues téléphoniques réalisées auprès d’un ensemble représentatif d’adultes canadiens. Un facteur de pondération a été appliqué pour tenir compte de la répartition de la population entre les provinces et groupes démographiques. La méthode n’a pas changé depuis le rapport de 2000. Source : • Diversified Investment Advisors (2006). Retirement plan experts foresee broad expansion of web-based services. Récupéré à l’adresse suivante www.401helpcenter.com • Ipsos-Reid (2006). The Canadian [email protected] Reid report: Quarter 4 – 2005. • Statistique Canada (2005). Literacy and digital technologies: linkages and outcomes. Catalogue no. 56F0004MIE – No. 012. Les Canadiens et la technologie Les internautes canadiens Ipsos-Reid (2006) 1999 (n=1 500) % T4 2000 (n=1 082) % T4 2001 (n=711) % T4 2002 (n=765) % T4 2003 (n=751) % T4 2004 (n780) % T4 2005 (n=815) % T4 2005 Échantillon national d’adultes canadiens (n=1 000) % Sexe : Homme 53 53 51 52 52 49 49 48 Femme 47 47 49 48 48 51 51 52 Âge : 18 à 24 13 16 15 10 13 9 10 9 25 à 34 28 23 25 23 20 24 23 20 35 à 44 27 25 23 27 22 23 21 19 45 à 54 19 17 17 19 22 20 21 20 55 à 64 10 12 14 13 14 15 16 17 65 et plus 3 6 4 6 5 7 8 13 Âge moyen 39 ans 40 ans 40 ans 42 ans 42 ans 43 ans 43 ans 46 ans Études secondaires ou de niveau inférieur 23 23 19 20 23 17 21 27 Études post-secondaires 40 28 37 41 38 41 42 40 Diplôme universitaire 25 37 27 26 25 27 24 21 Études de 2e ou 3e cycle 13 11 16 13 13 14 13 12 Moins de 40 000 $ 24 24 23 24 24 20 21 26 40 000 $ à 59 999 $ 23 22 20 21 20 18 20 19 60 000 $ ou plus 44 41 42 42 38 48 42 37 Aucune réponse 9 13 13 13 17 14 17 18 Scolarité : Revenu du ménage Activités financières en ligne au cours des trois derniers mois Ipsos-Reid (2006) T4 2005 (n=1 311) % T4 2004 (n=1 001) % T4 2003 (n=1 000) % J’ai affiché mon ou mes relevés financiers en ligne sur le site Web de mon institution financière. 61 64 58 J’ai vérifié les taux hypothécaires sur le site Web de mon institution financière. 15 14 17 J’ai utilisé une calculatrice hypothécaire en ligne. 12 13 15 J’ai fait une recherche sur des fonds communs de placement. 11 11 11 Internautes canadiens J’ai transféré des fonds dans un compte de placements non enregistré. 11 8 8 J’ai vérifié les taux hypothécaires sur le site Web d’autres institutions financières. 10 11 14 J’ai utilisé une calculatrice de prêts en ligne. 9 9 9 J’ai versé une cotisation à un REER directement en ligne. 5 6 7 J’ai demandé un regroupement de comptes au site Web d’une institution financière. 5 4 7 J’ai fait une demande de prêt (autre qu’un prêt hypothécaire) ou de marge de crédit directement en ligne. 4 6 5 J’ai fait une recherche sur des sociétés de fonds communs de placement. 4 6 5 J’ai utilisé une calculatrice de cotisations REER en ligne. 3 3 4 J’ai fait une demande d’ouverture de compte de placements directement en ligne. 2 1 3 J’ai fait une demande de prêt hypothécaire directement en ligne. Je n’ai rien fait de ce qui précède. 1 <1 1 30 29 31 Points à prendre en considération dans la conception du régime Les promoteurs de régime doivent constamment veiller à ce que les employés tirent le maximum de leur régime de retraite et de leur régime d’épargne. Or, les études indiquent que, bien souvent, les participants ne versent que le minimum requis de cotisations uniquement dans le fonds par défaut du régime, d’où la question : comment les promoteurs de régime peuvent-ils aider leurs employés à faire le nécessaire pour atteindre leurs objectifs de retraite et s’assurer que les participants ne se cantonnent pas dans le fonds par défaut? Trop d’options pour les participants des régimes Une étude américaine réalisée par les professeures de finances et d’économie Julie Agnew et Lisa R. Szykman donnent des idées aux promoteurs de régimes, que ce soit pour l’élaboration du régime de retraite de l’entreprise ou de l’information destinée aux participants. L’étude de 2004 intitulée Asset allocation and information overload laisse penser que, non seulement faut-il prendre en considération les connaissances en finances des participants, mais aussi le nombre de fonds offerts. Dans une édition antérieure de la Revue des études de recherche, la procrastination et l’inertie étaient citées comme des facteurs déterminants du comportement des participants des régimes. Ce sont ces deux facteurs qui expliquent que les participants des régimes tendent à accepter le fonds par défaut comme principal placement. Selon les professeures Agnew et Szykman, les participants des régimes reçoivent trop d’information et, plutôt que d’essayer de comprendre toute cette information, ils vont se rabattre sur la formule la plus simple (en l’occurrence, le fonds par défaut). Facteurs influant sur les décisions des participants Tout en tenant compte des connaissances de chacun en finances, il faut se demander qu’est-ce qui rend si difficiles les décisions des participants en matière de placement. Il y a deux réponses possibles : le mode de présentation de l’information et le nombre de choix de placements. Il sera question de la troisième possibilité (la ressemblance des options) dans un prochain numéro de la Revue des études de recherche. Présentation de l’information et choix Lors de la première expérience, nous avons demandé aux participants d’affecter 1 000 $ d’économies entre plusieurs fonds communs de placement ou de placer la totalité de la somme dans un fonds non risqué. Les choix de fonds ont été présentés soit dans un tableau (d’une page de type tableur et divisé par type de placement) ou dans une brochure (où ils étaient classés par famille de fonds). La même information (rendements, type de placement, etc.) figurait dans les deux documents. Le deuxième volet de l’expérience portait sur le choix de fonds. Les participants avaient le choix entre six fonds ou entre 60 fonds et étaient regroupés en catégories selon leur degré de connaissances. Une fois les choix faits, les participants ont évalué leur surcharge d’information et la satisfaction quant à leur choix. Résultats Les deux résultats significatifs étaient que les personnes ayant des connaissances inférieures à la moyenne étaient beaucoup plus dépassées que les personnes aux connaissances supérieures à la moyenne. Dans l’ensemble, celles qui avaient un plus grand choix se sentaient également déroutées. Chose intéressante : l’étude laisse également penser que les connaissances en finances influent sur la réaction à un accroissement du choix de fonds et à la présentation de l’information. Les personnes possédant des connaissances inférieures à la moyenne ont tendance à se sentir dépassées indépendamment du nombre de choix qui leur sont données; toutefois, les personnes ayant des connaissances supérieures à la moyenne ont dit se sentir surchargées d’information lorsque le nombre de choix augmentait. Nous n’avons relevé aucune différence dans l’impression de surcharge entre les participants aux connaissances financières supérieures avec la brochure et les personnes aux connaissances limitées, que ce soit avec le tableau ou la brochure. Le mode de présentation n’influe donc pas sur l’impression de surcharge d’information. Pour ce qui est de la satisfaction, les personnes aux connaissances supérieures à la moyenne étaient plus satisfaites que les autres, de même que les personnes ayant reçu l’information sous forme de tableau. Quant au choix de fonds, 20 % des personnes aux connaissances inférieures à la moyenne ont sélectionné le fonds par défaut contre seulement 2 % chez les participants aux connaissances supérieures à la moyenne. Points à considérer Les promoteurs de régime doivent tenir compte du fait qu’une réduction du nombre de placements offerts atténuerait chez certains participants l’impression de surcharge d’information, mais, les participants ayant des connaissances inférieures à la moyenne se sentiraient néanmoins surchargés d’information. Même si les auteures ne suggèrent pas un nombre de fonds à offrir, Vanguard a signalé que chaque ajout de 10 choix de placements se traduisait par une baisse de 2 % du taux de participation attendu. Le taux de participation attendu pour un employé disposant de 5 fonds est de 72 %; s’il a le choix entre 35 fonds, ce taux passe à 67,5 %. Les promoteurs de régime devraient aussi se préoccuper d’enrichir les connaissances financières de leurs employés dans le cadre de séances d’information ou d’articles publiés, car mieux les participants saisiront la dimension financière de la planification de la retraite, plus ils participeront et prendront des décisions réfléchies plutôt que de se rabattre sur le fonds par défaut choisi par leur employeur. Par contre, si les employés ne s’intéressent pas à la planification de la retraite, ils peuvent s’abstenir de participer si les décisions de placements sont trop difficiles à prendre. S’ils optent pour le fonds par défaut, le promoteur du régime doit alors veiller à ce que le fonds constitue un bon placement à long terme. À l’ère de l’information, des messages clairs et un choix limité aideront les employés à prendre des décisions judicieuses pour leur avenir. Source : Agnew, J et Szykman, L. Asset allocation and information overload: the influence of information display, asset choice and investor experience. Boston: Center for Retirement Research. Récupéré le 12 décembre 2005 à l’adresse suivante : www.bc.edu/centers/crr/index.shtml Mottola, G. et Utkus, S. Can there be too much choice in a retirement savings plan? Récupéré le 13 mars 2006 à l’adresse suivante : www.vanguard.com 06-06-sn-jc-mps