Journée nationale du souvenir et de la déportation

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Journée nationale du souvenir et de la déportation
JOURNEE NATIONALE
DU SOUVENIR ET DE LA DEPORTATION
Monsieur le Sous préfet,
Messieurs les Présidents des associations d’anciens combattants,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mesdames, Messieurs les Représentants des corps constitués,
Mesdames et Messieurs les Présidents d’Associations,
Madame BARETGE,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec gravité et émotion que je prends la parole devant vous ce matin à
l’occasion de la journée du souvenir et de la déportation.
Chaque dernier dimanche d’avril, nous nous rassemblons pour honorer la
mémoire des victimes de la barbarie nazie, de toutes celles et de tous ceux
qui ne sont jamais revenus des 200 camps de déportation et d’extermination
mis en œuvre par le régime nazi.
Honorer la mémoire de ces femmes, ces hommes, ces enfants qui ont connu
l’enfer avant de connaître la mort est une ardente obligation comme il convient
de rappeler chaque année que, parmi les 38 millions de victimes civiles et
militaires de la seconde guerre mondiale, près du quart se composait de civils
et de déportés assassinés dans les camps de la mort.
Avec la politique d’extermination symbolisée par les camps de déportation, la
folie nazie a dépassé toutes les limites de l’imaginable : l’horreur, la cruauté
préméditée, la systématisation de la barbarie n’ont eu d’égal que l’ampleur des
victimes : six millions d’hommes, de femmes, d’enfants disparus, assassinés.
69 ans après la libération des camps de concentration nazis par les troupes
alliées, il est toujours aussi difficile de trouver les mots appropriés pour
nommer la barbarie qui a consisté en Europe, au XXème siècle, à ce que des
femmes, des hommes, des enfants soient exterminés par d’autres hommes,
non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils étaient : juifs, tziganes,
homosexuels, résistants, militants politiques ou syndicaux.
Pour toutes ces victimes, la nécessité impérieuse de témoigner, de se
souvenir, est chaque année, plus nécessaire, alors que les rangs des
survivants s’éclaircissent chaque jour un peu plus.
C’est ce qu’affirmait Elie Wiesel à l’occasion du procès Barbie en 1987 :
« l’oubli serait une injustice absolue au même titre qu’Auschwitz fut le crime
absolu. L’oubli serait le triomphe définitif de l’ennemi ».
Se souvenir, c’est témoigner encore et encore afin que le sacrifice des
victimes des camps de la mort, l’ampleur des souffrances qui furent les leurs
ne tombent pas dans l’oubli.
L’histoire de l’humanité démontre que l’horreur n’a aucune valeur pédagogique
et qu’il faut constamment être vigilant pour éviter la réédition de pareilles
tragédies.
C’est le sens des propos de Primo Levi, déporté à Auschwitz en 1944. Je le
cite :
« Dans la haine nazie, il n’y a rien de naturel : c’est une haine qui est
étrangère à l’homme.
Nous ne pouvons pas la comprendre mais nous pouvons et nous devons
comprendre d’où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre
est impossible, la connaître est nécessaire parce que ce qui est arrivé peut
recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies,
les nôtres aussi. »
Témoigner, c’est également rappeler la lutte implacable des combattants de
l’ombre, des résistants qui, au péril de leurs vies, ont pris les armes afin de
redonner à la France son honneur et sa liberté.
Témoigner, c’est rendre hommage aux résistants, à l’image d’Alexis Baretge,
aux militants politiques et syndicaux, aux patriotes qui furent condamnés et
déportés pour avoir refusé la soumission et la compromission du régime de
Vichy et dont très peu revinrent vivants des camps de la mort.
Prévenir et empêcher que de pareils crimes puissent se reproduire à nouveau,
c’est aussi transmettre. Il faut toujours que l’histoire soit dite afin que les
jeunes générations gardent au plus profond de leur cœur la connaissance de
ce qui s’est passé et que jamais rien n’en efface le souvenir.
C’est ce qui rend, bien sûr, essentiel, notre présence ce matin devant le
monument aux morts à l’occasion de cette journée du souvenir et de la
déportation.
Je tiens à vous remercier sincèrement d’avoir répondu à notre invitation.
Merci.
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