COLLOGUE SUR L`OTAGE POLITIQUE - 10 juin 2013 Présentation
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COLLOGUE SUR L`OTAGE POLITIQUE - 10 juin 2013 Présentation
COLLOGUE SUR L’OTAGE POLITIQUE - 10 juin 2013 Présentation Depuis sa création en 2009, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) se mobilise contre la prise d’otages, interdite en temps de paix comme en temps de guerre par les conventions internationales. Notre implication a posteriori, c’est-à-dire après le drame, est constante aux côtés des familles qui doivent gérer au mieux des situations dramatiques. Ainsi, depuis plusieurs années, nous soutenons Viviana Duarte, dont le père a été séquestré pendant 13 ans par les FARC avant d’être brutalement assassiné en novembre 2011. Nous sommes également très proches des familles de Vincent Delory et d’Antoine de Léocour, enlevés au Niger puis tués à l’issue de l’assaut des forces spéciales françaises. Les familles n’ont toujours pas obtenu les réponses à leurs questions pourtant légitimes, et nous ne cesserons de les aider à obtenir le statut qui rendra justice au sacrifice de Vincent et Antoine. Plus récemment, nous avons reçu et conseillé plusieurs victimes françaises de la terrible prise d’otages du site gazier d’In Amenas en Algérie. Nous avons également aidé les proches désemparés de victimes qu’il ne faut pas oublier : Marie Dedieu, enlevée au Kenya et tuée en Somalie, ainsi que l’humanitaire français Michel Germaneau. Nous pensons également à l’agent de la DGSE Denis Allex qui a connu plus de 3 années de captivité très dures avant son exécution lors d’une opération ayant échoué à le libérer. Les familles des otages se sentent oubliées après l’engouement médiatique qui retombe rapidement. Or, le traumatisme est particulièrement tenace dans la mesure où les otages sont niés dans leur humanité à deux titres : ils se trouvent instrumentalisés dans le but d’exercer une pression sur un Etat souverain, de choquer l’opinion publique et d’impressionner d’éventuelles recrues potentielles. Mais plus encore, au-delà de la propagande, l’otage est réduit au statut de marchandise monnayée par les terroristes. Le paradoxe insupportable étant que l’argent versé pour une libération ne fera que renforcer les capacités de nuisance des ravisseurs, les poussant à commettre d’autres enlèvements et actions violentes. Je voudrais mentionner deux exemples qui montrent les conséquences dévastatrices d’une prise d’otages sur le long terme : il a fallu vingt ans pour que la famille de Michel Seurat, journaliste français enlevé et décédé au Liban en 1986, récupère sa dépouille. Enfin, le journaliste et photographe Brice Fleutiaux, libéré après 8 mois de captivité en Tchétchénie, s’est donné la mort moins d’un an après, quelques mois avant le 11/09. L’action de l’Association française des Victimes du Terrorisme se déploie également au niveau international dans le cadre du Réseau européen des victimes du terrorisme (NAVT). Grâce aux conférences du NAVT, nous rencontrons de multiples victimes européennes, notamment des anciens otages britanniques. D’autre part, l’AfVT.org coordonne au sein du réseau RAN (Radicalisation Awareness Network) le groupe de travail RAN-VVT (Voice of Victims of Terrorism) visant à élaborer les meilleures utilisations des témoignages des victimes dans la prévention de la radicalisation. Plus récemment, nous avons créé la FIAVT (Fédération Internationale des Associations de Victimes du Terrorisme) qui est destinée à renforcer les projets avec les victimes du monde entier, ce qui permet d’élargir le spectre des expériences. Enfin, nous travaillons sur un statut juridique qui n’existe pas encore pour les victimes de prises d’otages. Ce statut pourrait offrir une reconnaissance officielle et ouvrir des droits aux familles qui méritent d’obtenir une réparation au même titre que toutes les victimes du terrorisme. J’en profite à ce sujet pour passer la parole à Catherine de Léocour qui va nous raconter son témoignage, après la mort de son frère Antoine aux côtés de son ami Vincent Delory.