Bernarda P léger - Cibersalles : l`espagnol à Versailles

Transcription

Bernarda P léger - Cibersalles : l`espagnol à Versailles
L a c o m p a g n i e
L a
T r a v e r s e
p r és e n t e :
du 21 novembre au 16 décembre 2012 au Théâtre de l’Opprimé
LA MAISON DE BERNARDA ALBA
de
Federico García Lorca
PHOTO MISE EN ESPACE OCTOBRE 2011 THEATRE DE L’OPPRIME
Mise en scène et traduction : Hervé Petit
(texte prochainement publié aux Editions de l'Amandier)
avec :
Samira Baibi (Martirio)
Caterina Barone (Magdalena)
Marguerite Karcz (Poncia)
Béatrice Laout (Angustias)
Sabrina Manac'h (Amelia)
Emmanuelle Nocq-Saada (Bernarda)
Catherine Perrotte (la servante et Prudencia)
Anna Sigalevitch (Adela)
Décor et costumes : Caroline Mexme
Lumière : Michel Bertrand
Création sonore : Viviane Redeuilh
Maquillage : Nathalie Regior
Assistante : Sabrina Manac'h
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CREATION DU SPECTACLE : AUTOMNE 2012
Tous les jours je lis la situation de l'Espagne
avec un grand intérêt. C'est un volcan.
F. García Lorca, correspondance (Cuba, printemps 1930)
La compagnie La Traverse s'est engagée depuis l'année 2000 dans un chemin d'exploration et de créations
d'œuvres issues du répertoire hispanique (voir dernière page). En 2009 elle s'est immergée dans l'univers
de Lorca, à travers différentes pratiques et événements artistiques (dont Les couleurs de Lorca : voir p.7)
précédant et annonçant la prochaine création de La maison de Bernarda Alba, dans une nouvelle
traduction.
POURQUOI AUJOURD’HUI LA MAISON DE BERNARDA ALBA ?
La direction dramaturgique : une prémonition de la catastrophe
Sous son apparence concrète et réaliste (Lorca s'est inspiré de personnages de son village), la pièce a
acquis avec le temps une véritable portée symbolique à travers la fable qu'elle raconte, celle de la
séquestration par leur mère de ses cinq filles (âgées de 20 à 39 ans), pour cause de huit années de
deuil (!). L'histoire, par sa formidable tension dramatique, devient aujourd'hui métaphore de l'oppression,
de l'étouffement, de la frustration des instincts, et de ce qui en découle : violence des sentiments trop
longtemps contenus mais aussi désir irrépressible de liberté (des résonances aujourd'hui dans l'actualité)
et transgression des interdits. Tout cela chevillé dans une architecture dramatique implacable.
Pas une once de poésie ! Du réalisme ! Du réalisme pur ! : ainsi s'enthousiasmait Federico en lisant la
pièce à un ami (mais, comme l'a dit plus tard le frère du poète, Francisco, "chassez la poésie par la porte,
elle revient par la fenêtre"). Il est vrai que comparée à Yerma et Noces de sang, où se mêlent chants,
poésies, danses, Bernarda est d'une sécheresse voulue et renonce à tout "habillage" poétique. Une étape a
été franchie par Lorca dans ce qui sera, hélas, sa dernière pièce : deux mois jour pour jour après avoir fini
d'écrire son ultime chef d'œuvre, le poète est assassiné en août 1936 par les franquistes. Le contenu même
de Bernarda apparait comme une prémonition de la catastrophe imminente : la guerre civile espagnole.
Une chape de plomb s'abattra quelques années plus tard sur l'Espagne, pendant de longues années. Le
dernier mot de la pièce, "Silence !", prend alors tout son sens.
Il faut donner à voir et à entendre cette inexorabilité dans le déroulement de la pièce, de ce drame qui suit
son chemin jusqu'à la catastrophe finale (qui est aussi acte de libération, de rébellion), avec une montée
en puissance à l'intérieur des trois actes, dont chacun finit sur un temps fort. Habiter émotionnellement la
pièce à travers chaque personnage, avec la guerre qui est aux portes, qui va, qui doit éclater, comme si
cette maisonnée condensait entre ses murs toute la tension de l'époque, en était une métaphore vivante,
inscrite dans les corps, dans l'empêchement des corps, à travers notamment la frustration du désir.
L'inéluctabilité de l'explosion imminente de la guerre civile renvoie à l'inéluctabilité tragique de la fin de
la pièce.
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UNE NOUVELLE TRADUCTION
Hervé Petit, hispanisant et traducteur, a voulu d’abord suivre mot à mot la langue originale de ce récit
dramatique pour la restituer au plus près aujourd’hui dans notre langue. La traduction s’efforce de
retransmettre d’une part l’immédiateté et le rythme des répliques (sans chercher à emporter le morceau en
empruntant la fausse vigueur d’un « naturel » d’expressions françaises prêtes-à-porter), et d’autre part de
préserver le saillant, l’aigu des quelques métaphores (en fait peu nombreuses dans cette pièce ; leur rareté
même en fait la valeur : comme des arêtes dans la fluidité d’un langage parlé) qu’emploie l’auteur. Lorca
n’utilise jamais des métaphores toutes faites ; il peut même arriver qu’il invente un mot pour renvoyer à
une sensation. Dans un deuxième temps (après celui de la traduction intégrale dans lequel n’entre jamais
en ligne de compte la projection de quelque cuisine scénique que ce soit), il a été procédé à un travail
d’adaptation : suppression de la présence du personnage de la grand-mère, la « folle » (on n’en entend que
la voix), coupes pour resserrer l’intrigue autour de la famille, notamment des filles. Notre mise en espace
d’octobre dernier au théâtre de l’Opprimé a permis en partie ce travail d’adaptation scénique.
LA SCENOGRAPHIE EN COURS
La maison, qui d'un point de vue réaliste est une demeure villageoise de paysans aisés, est pour nous
avant tout un lieu d’enfermement (les chambres des cinq sœurs : des cellules. Chacune des filles de
Bernarda pourra être vue, en jeu, image vivante et muette, seule dans sa "niche", son "placard", à la
périphérie de la scène). Les personnages ne quittent jamais l’espace du plateau (un sol blanc, immaculé :
obsession de la propreté chez Bernarda) : ou bien ils restent à vue ou bien ils disparaissent derrière un
fragment de mur au milieu de l’espace censé conduire dans une autre partie de la maison. On ne les
imagine jamais dehors. La maison comme un camp retranché (images de la guerre à venir : sacs de sable,
traces de balles sur un mur, couvertures). Pas de carcan géographique, social et culturel illustratif dans le
traitement du décor et des costumes, pas de "pittoresque" espagnol. Le plateau est le lieu de
l’enfermement. Des accessoires à vue dans l’espace : une commode, des lits en fer, un verre, une cruche,
un coffre, des vêtements pendus, des photos. D’autres, plus « scénographiques », qu’on installe et qui
modifient l’espace : un grand drap blanc au début du 2ème acte, qui recouvre inégalement le sol, une table
avec sa nappe et une lampe à pétrole au début du 3 (comme un retour à une ambiance de fiction
domestique, dans un calme apparent, après l’extrême violence de la fin du 2… et avant la catastrophe
finale). Le mouvement et la disposition des 8 corps féminins dans l’espace participent à la scénographie
de l’ensemble.
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LE SON
Pas d’illustration sonore réaliste. Les cloches du début, ce sont les prières des femmes, les chants des
hommes à l’extérieur qu’entendent à un moment les femmes sont une tension sonore qui gronde et monte
en puissance (création sonore enregistrée) ; les hurlements des chiens, annonciateurs de mort (un
leitmotiv chez Lorca), sont perçues par les servantes (elles y réagissent comme à une réplique), mais pas
par le public. Un extrait des suites pour violoncelle de Bach apaise chaque fin d’acte (particulièrement
dramatique), le met à distance.
LES COSTUMES
Vêtements résolument contemporains. Une communauté de femmes, vêtues de noir et de gris, avec des
variantes pour chacune dans l'unité de leurs couleurs de deuil : impers, jupes, pantalons, blouses, robes
(en fonction du corps de chaque comédienne/personnage) pour jouer à l'unisson ce qui pourrait être une
tragédie antique, plus qu'un drame domestique. Des prisonnières. Traitement (non expressionniste) des
visages et des chevelures vieillis avant l’âge. Un travail plastique sur les gammes de gris et de noir.
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LES PERSONNAGES
L'enjeu du spectacle ne repose pas que sur les femmes en deuil en tant que collectif partageant un même
destin bloqué. Il réclame, sinon l'incarnation, du moins la présence au plus près de chaque actrice, active,
dans son rôle. Neuf personnages féminins, chacun différent d'esprit, de sentiment (comme chez
Tchekhov), de capacité de résistance ou de résignation :
Les comédiennes parlent de leurs personnages :
Bernarda, (la mère, gardienne de l'enfer, toujours tendue, terrible.)
Ce qui me questionne chez Bernarda c'est son "obéissance" à la loi de son père
et de son grand-père. Elle se sacrifie dans la douleur avec une telle ferveur
pour faire régner l'ordre... Elle doit tenir coûte que coûte. Pourquoi ?...
Etre la bonne fille ?...
Poncia, (la servante, "chienne" de Bernarda et qui pourtant la hait.)
Poncia est sans aucun doute une femme digne, courageuse et de caractère.
La relation qu'elle entretient avec Bernarda et ses filles n'est pas des plus
simples. Bien qu'elle soit, elle aussi, prisonnière de cette maison de part sa
condition et son passé, elle doit composer pour conserver la position qu'elle
occupe au sein de cette famille.
Adela, (la plus jeune, 20 ans, la révoltée, qui paiera sa liberté de sa vie.)
Jeune fille spontanée, révoltée, maligne, Adela deviendra femme libre et prête
à tout. L’enfermement et l’étau qui se resserre autour d’elle vont la révéler à
elle-même. Elle va intimement un peu plus loin dans chacune de ses
scènes,jusqu’à ne plus avoir peur du tout. Elle préférera mourir plutôt que
renoncer. C’est pour moi une héroïne. La difficulté est de trouver sa lumière,
de garder son indépendance sans s'isoler de l’histoire et du drame qu'elles
vivent toutes ensemble.
Martirio, (24 ans, "la bossue", haineuse, en mal d'amour.)
Martirio est une femme qui a aimé et à qui on a coupé les ailes.
Elle vit dans l'incapacité de partager tout sentiment amoureux (même celui
qu'elle semble avoir pour sa sœur Adela). La frustration amoureuse fait naître
en elle une haine qu'elle essaye - au début - de réprimer. Son cœur n'est pas
tranquille, son esprit tourmenté. Ses quelques petits moments de bonheur et de
joie : ses dessous de Hollande, la photo de Pepe, les moments d'échanges avec
sa sœur Amelia, la confidente.
Angustias, (39 ans, détestée par ses demi-sœurs, pathétique dans sa course
au mariage.)
"Grâce au Ciel, je vais bientôt sortir de cet enfer". Magdalena : "Ca n'est pas
encore fait". Sortir, c'est laisser les mesquineries, les jalousies assassines des
sœurs. Sortir, c'est quitter Bernarda, sa tyrannie, ses châtiments corporels.
Sortir, c'est découvrir un homme. Qu'est-ce que sa présence déclenche en
moi ? Est-il sincère ? Le mariage n'est-il qu'une transaction financière ?
Rester, c'est à 39 ans s'enterrer vive. Définitivement. La menace de devoir
rester est palpable. Parce qu'elle est la seule à avoir une chance de quitter,
sans transgresser l'ordre établi, la maison de Bernarda, Angustias exacerbe
l'envie, la haine la haine de ses sœurs.
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Magdalena, (30 ans. Une conscience douloureuse. Elle a renoncé.)
Ce que je trouve difficile c'est d'arriver à être dans des états émotionnels
poussés sans être fébrile ou en force, puisque il n'y a aucune fébrilité dans la
résignation. Et d'ailleurs elle préfère l'ironie. Je trouve également difficile
mais intéressant d'exprimer le niveau de douleur qui l'habite avec si peu
d'articulation dans le discours de son personnage. Elle ne parle jamais d'elle,
mais c'est comme si elle le faisait à chaque instant.
Amelia, (27 ans, spontanée, parle peu et semble avoir accepté son destin.)
Le présent est son refuge, chaque chose du quotidien a une importance
viscérale pour elle. Elle est curieuse et peureuse : c'est peut être le paradoxe
qui la définit le mieux.
L'autre servante, (elle travaille dur, tient ses distances, mais n'en pense pas
moins)
La servante travaille. Elle parcourt la maison du patio à la basse-cour,
sans cesse en action, et peut ainsi aviser les recluses de ce qui se passe au-delà
du portail. Elle respire fort et s’accroche dans la terre. Elle est vive et son œil
rit. Elle est la voix de la rue et des colères qui grondent à l’extérieur mais ne le
sait pas.
.
Prudencia, (la voisine de passage. Réservée, fragile. Elle vient, innocemment,
annoncer le malheur.)
Comme une petite musique de Satie, Prudencia la voisine, seul personnage
étranger à la maison, vient au début du troisième acte apporter une note de
douceur fragile et idéaliste qui, par contraste, révèle les luttes intestines de la
maison. Elle souffre elle-même des conflits familiaux qui déchirent les siens.
Dans sa recherche de l’harmonie, elle annonce la tempête.
Du personnage de la grand-mère, "la folle", toujours tenue enfermée quelque
part dans la maison, nous n'entendrons que la voix.
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Cie La Traverse
Feuille pédagogique à l’attention des enseignants :
La maison de Bernarda Alba
de Federico García Lorca
Quelques axes de travail avec les élèves sur et autour de la pièce
La pièce de théâtre
La langue de cette œuvre théâtrale est simple. Elle a l’apparence d’un langage parlé, direct, avec peu de
métaphores (« Pas une once de poésie ! » s’enthousiasmait le poète Lorca sur sa pièce. Comme un défi
qu’il s’était lancé à lui-même). Pour les élèves, lire à voix haute des extraits en se distribuant les rôles
n’est donc pas un exercice insurmontable. Profiter aussi des moments « choraux » dans la pièce où tous
les personnages ou presque sont réunis. Une fois la situation de telle ou telle scène analysée et comprise,
on peut imaginer d’improviser cette situation à deux ou plusieurs élèves en espagnol -ou en français pour
les classes de français-, sans l’appui du texte. Exemples : quand Martirio et Amelia se retrouvent
ensemble, ou la dernière scène entre Martirio et Adela. Jouer/improviser (ou écrire) des moments qui sont
racontés dans la pièce mais qui ne sont pas représentés (exemple : la rencontre la nuit entre Pepe el
Romano et Angustias). Imaginer un décor pour cette « maison ». Travail de traduction à partir du texte
original ; à l’inverse, traduire en espagnol à partir d’une traduction existante (celle du spectacle ou une
autre traduction publiée).
Le contenu
Il est vaste : le village andalou, les coutumes, la situation des femmes à cette époque et aujourd’hui dans
le monde, la vie culturelle dans les années 30, la guerre civile espagnole (le contenu de la pièce de Lorca,
à travers les violents conflits familiaux, annonce métaphoriquement cette guerre qui éclate deux mois
après l’écriture de la pièce). Proposition littéraire : Requiem pour un paysan espagnol de Ramόn Sender,
court roman sur un village au moment de la guerre civile. Autre piste de travail : la photo noir et blanc à
l’époque (trace du passé).
Autour de Lorca
La palette théâtrale de Lorca est variée : pièces réalistes, pièces surréalistes, fantaisies, pièces pour
marionnettes. Pour que les élèves passent de l’univers sombre de Bernarda Alba à un autre univers plus
léger, leur proposer par exemple Les amours de don Perlimplin et de Bélise en son jardin, courte
fantaisie comique.
Il y a aussi bien sûr la très grande production poétique de Lorca.
Nous signalons d’autre part le concert littéraire et musical qu’a réalisé notre compagnie, Les couleurs de
Lorca, à partir de textes en prose de l’auteur. Ces textes de jeunesse (Lorca était alors encore étudiant)
sont tirés de Mon village et de Impressions et paysages. L’ensemble du montage est disponible sur
demande.
L’équipe artistique de la compagnie est disponible à des rencontres avec les
professeurs et leurs élèves dans leur classe, en amont de la représentation ou
après, ou bien juste après la représentation dans la salle de spectacle.
Contact : [email protected] – tél. : 01 43 36 47 85
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Dernière création 2011 de la compagnie,
en amont et en accompagnement du projet 2012 de La maison de Bernarda Alba
LES COULEURS DE LORCA
Concert littéraire et musical
sur des textes de Federico García Lorca
(Impressions et paysages, Mon village, correspondance)
musiques
improvisations
traductions
textes dits par
au piano
Isaac Albéniz, Arvo Pärt, Johann Sebastian Bach,
Viviane Redeuilh
Claude Couffon et André Belamich
Hervé Petit
Viviane Redeuilh
(durée 1h)
Le soleil se cache, et de la colline naissent des cascades infinies de couleurs
musicales qui se précipitent à pas de velours sur la ville et sur la sierra pour s'unir
enfin aux ondes sonores… Le son est fonction de la couleur ; c'est pourquoi l'on
peut affirmer que la couleur chante. F. G. L.
Lorca a vécu son enfance dans un village d'Andalousie, Fuente Vaqueros, non loin de Grenade. C'est
avec nostalgie qu'à 18 ans il le fait revivre dans ses premiers écrits, réunis dans Mon village (1916).
Dans le même temps son horizon s'élargit au cours de plusieurs voyages à travers l'Espagne. Il note ses
impressions : saisons, aubes, midis, crépuscules, ruelles, sculptures, églises, couleurs des ciels et des
sierras, misère sociale… Ces croquis littéraires une fois réunis constitueront son premier livre publié,
Impressions et paysages (1918).
Viviane Redeuilh, musicienne, a imaginé d'accompagner au piano ces textes en prose qu'Hervé Petit,
comédien et metteur en scène, lui a fait découvrir. Elle a construit sur ces écrits ses propres
improvisations musicales, auxquelles se joignent ses interprétations de morceaux choisis, tel El
Albaicin du compositeur espagnol Albéniz. La musique épouse, suit ou précède le déroulement de ces
récits aux différentes tonalités transmises par le comédien.
Viviane Redeuilh enflamme, touche et émeut.
Et son doigté donne à son jeu une dimension, une
sensibilité et une personnalité rares.
Roland Faure, président des Fondations Marguerite Long et
Jacques Thibaud
Jonglant avec les notes, utilisant avec brio toutes les
ressources de son instrument,
tantôt tendre, tantôt violente mais toujours débordante
d'émotion,
elle montra ce qu'est la musique : une passion, mais aussi
une respiration.
Le Courrier de Mantes
Son jeu à la fois sobre et brillant est aussi marqué par une sensibilité profonde
qui s'exprime par un toucher très expressif qui n'est pas sans rappeler
le jeu du grand Alfred Cortot.
Paris - Mantes - Poissy
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L'EQUIPE ARTISTIQUE DE LORCA
Samira BAIBI (Martirio)
Après 3 ans passés au Conservatoire d’Orléans sous la direction de Jean-Claude Cotillard, Christophe Maltot et
Nizeema Theillaud, elle passe par l’Académie Internationale des Arts et du Spectacle (AIDAS), école
pluridisciplinaire, dirigée par Carlo Boso à Montreuil-sous-Bois. Elle participe au Festival d’Avignon 2006 et plus
tard joue avec la Compagnie des Guetteurs de Pluie une pièce mise en scène par Inès de Luna. Dernièrement elle
était sur scène pour l’Incroyable Histoire de Tang Tsé Kiang, avec la Compagnie du Mystère Bouffe et a joué dans
Une micro histoire de la crise économique, mise en scène par Pascal Rambert, directeur du CDN de Gennevilliers.
Caterina BARONE (Magdalena)
Etudes théâtrales à Paris - Conservatoire du Xème arrondissement - Classe Libre du Cours Florent. Poursuit sa
formation avec Ariane Mnouchkine, Viviane de Muynk, Nicolas Klotz, Bérangère Jannelle, Laurent Fréchuret,
Catherine Germain, François Cervantes. Joue, en France et en Italie, dans des pièces d’auteurs contemporains,
comme Calibre 38 de F. Mauvigner, Le jour de Valentin de I. Viripaev, m.e.s. A. Malinova, Pasiphae de F.
Hadjadj, m.e.s. V. Ebel, La grande faim dans les arbres de J.P. Cannet, m.e.s. Bruno Bernardin, Mir Mir de
Pamella Eduard, m.e.s. Christophe Luthringer, E471 la nourriture de l’âme, écrit et m.e.s. par Eleonora Marino,
« Tragedia con intervallo » écrit et m.e.s. par Alberto Sorbelli. Participe également en tant qu’interprète à des
pièces d’auteurs classiques et modernes, comme Molière, Farid Attâr, Marivaux, Calderon, Corneille, Feydeau,
Claudel, Péguy, Witkiewicz, Dostoïevski, Kushner, Varoujean, G. Leroux. Travaille avec différents metteurs en
scène dont H. Petit, K. Elmahdi, A. César, M. Fau, JP Garnier. Participe au film de Diane Kurys Les enfants du
siècle et à celui de T. De Bernardi Uccelli di terra ; avec le même réalisateur, tourne Casa dolce casa. Participe à
plusieurs courts-métrages dont le tout dernier réalisé, Miracoul’house par Stéphane Freiss.
Marguerite KARCZ (Poncia)
Débute au théâtre en Pologne en 1981. Prépare le concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Art Dramatique de
Cracovie. En 1988 dès son arrivée en France elle continue sa formation. En 1990, elle obtient le prix du public au
Théâtre du Marais. Ateliers, stages avec Anna Prucnal, Hervé Petit... Parmi ses spectacles joués : Ainsi va le bal de
Karina Benziada ; La Pyramide de Copi ; Feuillets d'Hypnos de René Char, m.e.s. Frédérich Fisbach à la Cour
d'Honneur du Palais des Papes (Avignon) ; Ste Jeanne des Abattoirs de Brecht, m.e.s. Nathalie Guilmard ;
Schweyk de Brecht, m.e.s. Séverine Batier ; L'annonce faite à Marie de Claudel, m.e.s. Frédéric Fisbach (Studio
Théâtre de Vitry) ; Le Château dans la Forêt d'Alain Gautré, m.e.s. Frédérique Torres…
Béatrice LAOUT (Angustias)
Comédienne, chanteuse et musicienne, Béatrice travaille au cinéma avec Philippe Lioret, Hany Tamba, Michel
Deville… ; à la télévision avec Manuel Boursinhac, Julia Cordonnier, Marie Donnio… ; au Théâtre avec Hervé
Petit, Danièle Strozecki, Sophie Millot, Fabrice Eberhard, Olivier Balazuc… (Calderon, Molière, Koltès, Horovitz,
Minyana, Courteline...), dans des comédies musicales avec Aurélien Lorgnier et François Peyrony, Viviane Vagh et
Jonathan Levine, et fonde avec Sibylle Luperce le groupe "Quai des Brunes" en 1999 (chansons françaises des
années 1920 à 1950).
Sabrina MANAC'H (Amelia)
Elle a commencé le théâtre en créant la compagnie Les Horzinzins qui a remporté plusieurs prix dans différents
festivals. En 2004, elle intègre la compagnie Papillon Noir Théâtre à Caen. Deux ans plus tard, elle monte sur Paris
pour jouer au sein de la compagnie TMMT. Suite à quoi, elle décide de suivre la formation Jacques Lecoq. L’envie
d’autres horizons l’amène à travailler dans la compagnie Melbourne French Théâtre en Australie en 2009. De
retour à Paris en 2010, elle joue pour la compagnie Jadda et la compagnie Résonances.
Emmanuelle NOCQ-SAADA (Bernarda)
Elle intègre la Cie 16 bis théâtre où elle joue notamment L'idiote dans L'idiote de M. Achard puis se forme à
l'atelier théâtre Radka Riaskova à Paris ainsi qu'au théâtre russe à la Fondation C. Gulbenkian de Lisbonne. Joue
entre autres Irina dans Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov. Parle couramment portugais. Travaille comme clown à
l'hôpital depuis 11 ans pour l'association Theodora et se forme en clown notamment avec Hervé Langlois, Vincent
Rouche et Anne Cornu. Crée différents spectacles de clown pour enfants et joue l'Effarée dans Ni une, ni deux
d'Eugène Durif.
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Catherine PERROTTE HERAULT (La servante et Prudencia)
Elle débute sa formation en Espagne auprès de José Luis Castro et de José-Maria Rodriguez Buzon. A Paris, elle
est élève de Philippe Adrien, Philippe Auger, Philippe Ferran, Susana Lastreto et Patricia Sterlin. Elle fonde sa
compagnie "Par les Mots et Merveilles", y met en scène et joue Novarina, Cervantes, Cousse… Son travail est
imprégné de ses premières rencontres avec la danse, l’Espagne et son histoire. Elle assure la direction d’acteurs de
divers chanteurs, musiciens et danseurs et les accompagne dans leurs réalisations cinématographiques,
chorégraphiques ou musicales. Ses dernières réalisations ainsi que quelques extraits de ce qu’elle a tourné au
cinéma ou à la télévision sont sur son site www.catherineperrotte.com.
Anna SIGALEVITCH (Adela)
Après avoir étudié le piano et la danse classique, Anna Sigalevitch se forme comme comédienne aux conservatoires
du XXème et du Centre de Paris. Au théâtre, elle joue sous la direction de Philippe Perrussel (L'histoire du soldat),
Elisabeth Czerczuk (Matka, les Aïeux), Adrien Lamande (le Café), Aline Cesar (Monsieur Chasse, Aide-toi le Ciel,
La fin des voyages), Bruno Bernardin (les trois chaperons)...
Au cinéma, elle tourne avec Michael Haneke (La Pianiste), Hou Hsiao Hsien (Le Voyage du ballon rouge),
Emmanuelle Bercot (Mes Chères Etudes), Rebecca Zlotowski (Belle Epine)...
Caroline MEXME, à la scénographie et aux costumes
Formation : T.N.S. 1991/93 – E.N.S.A.T.T. 1989/90. Théâtre (parmi les derniers spectacles) : m.e.s. de Cécile
Garcia-Fogel : Le marchand de Venise de Shakespeare, Le Roi Errant de Joël Jouanneau ; m.e.s. d’Hervé Petit :
Fugaces de Josep M. Benet i Jornet, Le Chien du jardinier de Lope de Vega, Le Médecin de son honneur de
Calderon ; m.e.s. de Rachel Salik : Treize Mains de Carol Shields, Puck en Roumanie de A. Visdeï ; m.e.s. de
Philippe Macaigne : La Vie Quotidienne de R.M. Rilke, La Fausse suivante de Marivaux ; m.e.s.de Christian Rist :
Le mort de G. Bataille, Les Illuminations de Rimbaud. Autres : Combat de nègres et de chiens de B.M. Koltès
(m.e.s. Brigitte Foray), Fleurs et affinités de Frédéric Rose et L’imposture comique de Pascal Bancou (m.e.s.
Xavier Lemaire), Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux (m.e.s. Xavier Lemaire), Le Menteur de Corneille
(m.e.s. Geneviève Rosset)...
Michel BERTRAND, aux lumières
Formation : E.N.S.A.T.T. Théâtre : m.e.s. d’Alexis Forestier : Faust ou la fête électrique de Gertrude Stein, Une
histoire vibrante de Kafka, Woyzeck de G. Büchner ; m.e.s. d’Hervé Petit : Le Chien du jardinier de Lope de Vega,
Fugaces de Josep M. Benet i Jornet, Le Médecin de son honneur de Calderon ; autres : Andromaque de Racine
(m.e.s. Justine Heyneman), L’ange de la mort de Jan Fabre (m.e.s. Charlie Windelschmidt), Poudre ! (m.e.s. Julie
Béres), Au café bar des espoirs de Roland Topor et Le petit bois d’Eugène Durif (m.e.s. Christophe Ramirez)...
Viviane REDEUILH, à la création sonore
Formée à l'Ecole Normale de Musique de Paris. Ses maîtres : Jean Micault et Jeanine Bonjean, élèves d'Alfred
Cortot, ainsi que les professeurs du conservatoire Tchaïkovski de Moscou tels que Tatiana Nikolaeva, Leonid
Bromberg, Larissa Diedova lors des académies de Salzbourg et de Tours. Invitée au Festival du Pays Briard comme
soliste du concerto n°21 de Mozart avec des musiciens de l'Orchestre Philarmonique et National de Radio France.
Se produit régulièrement en récitals et en musique de chambre. Création en 2000 de Musset-Sand, une passion
romantique, théâtre musical, m. e. s. par Hervé Petit. Autres créations : le vidéo concert Listening to the flowers, en
collaboration avec le photographe Dominique Houlet ; composition de la musique du film Magic cinemas, réalisé
par Bernard Pavelek ; créations sonores de deux spectacles d'Hervé Petit : Le Terrier de Kafka, (festival d’Avignon
2009, tournée 2011) et La Lutine de Calderon (Paris 2010).
Contact Cie : 01 43 36 47 85 / [email protected]
Administration : 06 25 92 40 79 / [email protected]
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LES 4 DERNIERES CREATIONS DE LA COMPAGNIE
Extraits de presse
La Lutine / Pedro Calderon de la Barca
Paris : Théâtre de l'Opprimé février/mars 2010 – Centre culturel Robert Desnos (Ris-0rangis) novembre 2010
– Centre culturel Le Moustier (Thorigny-sur-Marne) octobre 2011
La mise en scène d'Hervé Petit, d'une belle sobriété, est aussi fine qu'élégante. Un spectacle à découvrir. Pariscope - Les belles
adaptation et mise en scène d’Hervé Petit jouent à merveille de la préciosité de la langue de Calderon et de la rhétorique de ses
discours. Une farce savoureuse servie avec ce qu’il faut de gourmandise. Journal du Dimanche - Voilà une merveille
d'horlogerie dramatique, une comédie des erreurs et des rebondissements, un récit de cape et d'épée où l'amour le dispute à
l'espagnolisme obligé à l'honneur chatouilleux. L'humanité - La fantaisie et la féérie de Calderon opèrent immédiatement ; tout
est savamment orchestré. Tous les comédiens servent avec brio cette farce enthousiasmante. On se délecte ! Un Fauteuil pour
l'Orchestre - Entre rires et émotion, les acteurs courent, crient, tombent, manient l’épée, jouent de la flûte et dansent le tango,
dans une atmosphère survoltée et résolument joyeuse dans laquelle le public, conquis, se laisse entraîner sans résister.
Spectacle Sélection -Tout se passe au crépuscule, entre chien et loup, et les clairs-obscurs générés par la lueur vacillante des
bougies sont propices à la magie amoureuse, à l'intrigue galante, aux délicieux préliminaires, à d'amusants quiproquos, et à
cette fantaisie transposée dans un univers à la Fitzgerald pour un très réussi spectacle ludique et enthousiasmant. Froggy's
Delight - La mise en scène d'Hervé Petit n‘en finit pas d’être drolatique, vive, inventive et les costumes (vos dames d’abord !)
sont chatoyants. Les musiques, les lumières et les ombres sont mieux qu’intelligentes. Les comédiennes et comédiens sont
élégants, charmeurs et intenses. On jubile. marieordinis.blogspot.com.
Le Médecin de son honneur / Pedro Calderon de la Barca
Paris : Théâtre de l’Opprimé octobre /novembre 2007 et tournée 2007/2008
Hervé Petit et ses comédiens restituent par le jeu seul, la candeur et la noblesse ombrageuse des caractères, la sévérité, l’effroi.
Mais aussi le romanesque et la poésie. (...) C’est bien aussi, la sincérité, au théâtre. Le Point - Magie des mots et de la scène
théâtrale. (...)Un moment aussi cruel que délicieux. Le Journal du Dimanche - (...) l’un des spectacles les plus beaux et les plus
originaux de cette rentrée théâtrale (...) un texte magnifique, joué avec une belle conviction, une langue, une intrigue, une pensée
également fascinantes. Marianne - La mise en scène d’Hervé Petit, toute en sobriété et retenue, dans une atmosphère de clairobscur qui évoque certains tableaux de Velasquez ou du Greco, d’une beauté sans artifice, ne manque pas de laisser voir les
insondables tourments qui agitent les personnages, les folles violences qui transforment les âmes. La Terrasse - A la manière
d’un polar, la pièce nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. (…) La mise en scène place les comédiens au cœur de la
pièce. Et démontre avec brio qu’au théâtre un texte, le corps et la voix des acteurs suffisent à faire surgir la magie et à nous
emporter. La vie - Le mélange de poésie, de sévérité, d’effroi, mais aussi d’humour, donne à cette tragédie domestique une
richesse qui entraîne le spectateur dans les traces de ce destin dramatique. Dernières Nouvelles d’Alsace.
Fugaces / Josep M. Benet i Jornet
Paris : Théâtre de l’étoile du nord du 15 novembre au 19 décembre 2004
On oscille entre la légèreté et la noirceur, l'effroi et la sérénité, le chaos et l'harmonie. C'est inouï. Le Figaro - La vie est là,
simplement, dans une lumière de fête ou de lune où les sentiments montent comme des parfums. L'express - Fugaces est une
sorte d'électrochoc circonscrit entre deux moments de bonheur [...] Un cauchemar filant. Sa force tient dans son sujet, mais aussi
dans ses tableaux contrastés mis en scène par Hervé Petit. Pariscope - Dans une mise en scène fine, élégante et épurée d'Hervé
Petit, le public se trouve confronté à la fragilité du bonheur, à l'opacité du malheur, à la fuite du temps, à l'ambiguïté tragique de
toute relation. Du grand art, merveilleusement mis en valeur par les sept interprètes. Le médecin généraliste
Le Chien du jardinier / Lope de Vega
Paris : Théâtre de l’Opprimé du 9 janvier au 10 février 2002 et tournée 2001/2002 et 2002/2003
Les comédiens semblent proches, humains, fragiles. On écoute, on tremble pour eux, on est pris. Le Figaro - [...] un
enchantement. La vie est un songe, allez rêver avec eux. France Soir - [...] des géniales variations sur les égarements du coeur
et de l'esprit. L'Humanité - Un spectacle intelligent joué par des comédiens brillants. Zurban - Tout concourt à notre bonheur :
costumes, musiques, lumières, finesse psychologique des personnages. A nous Paris ! - Le langage est drôle et imagé. On est en
plein délire délicieux. France catholique - Mise en scène inventive, éclairages subtils, intermèdes musicaux pétillants,
comédiens de talent [...] Un spectacle sobre, de haute tenue. Le Maine Libre - Les acteurs français font un travail « viscéral »,
conduits de l'intérieur par une gestualité remarquable [...] - L'élégance s'est faite théâtre. La conception française de l'art de la
scène est tout simplement admirable [...] La presse espagnole.
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