Rivers of gold

Transcription

Rivers of gold
autumn-winter/automne-hiver 2005
in this issue
dans ce numéro
News Bits
Dernières nouvelles
4
The Landvoigt brothers: mirror rowing
Les frères Landvoigt: l’aviron au miroir
6
Ted Nash, a living history of rowing
Ted Nash, histoire vivante de l’aviron
8
Angela Madsen: adapting, challenging...
Angela Madsen: s’adapter, défier...
10
A single focus: rowing
Un seul objectif: l’aviron
11
Italy’s indomitable lightweight quad
L’indomptable quatre de couple...
12
New Zealand’s World Champ sweep
La belle prise de la Nouvelle-Zélande
14
Drug: the four-letter word
Drogue: le mot de six lettres
18
World Rowing Forum 2005
20
Demystifying Chinese rowing
Démystifier l’aviron chinois
22
Rivers of gold
When blades bloomed
Quand les palettes prennent du large
24
The world’s best flat-water racing in Asia
En Asie: les meilleures courses sur eaux calmes
du monde
26
Rowing towards Beijing: stars of the future
Ramer vers Beijing: les vedettes du futur
30
Innovative Products for Rowing
Since 1976
concept2.com
800.245.5676
Peter and Dick Dreissigacker test rowing on Big Hosmer, Craftsbury, Vermont, summer 2005.
introduction
introduction
A look back at 2005
Coup d’oeil sur 2005
Le sport d’aviron
a connu de très
importantes
premières au cours
de l’année 2005.
For those in Gifu, Japan, for the first World Rowing Champion­
ships to take place in Asia, 38’000 spectators watching the finals
on Sunday 4 September 2005 was a tremendous accomplishment
for our sport. Most present in Japan were really moved by the
warm hospitality and respect shown by their Japanese hosts and
the fantastic organisation, even under the threat of typhoons.
Les 38’000 spectateurs
qui ont assisté des fina­
les aux premiers Cham­
Matt Smith, FISA Executive Director
pionnats du monde
organisés en Asie, ont
représenté un exploit extraordinaire
pour notre sport. Dans leur ensemble, les personnes présentes au Ja­
pon ont été profondément touchées par la chaleur de l’hospitalité et le
respect dont ont fait preuve leurs hôtes japonais et par l’organisation
fantastique, et ce malgré la menace des typhons.
The world of rowing for those under 23 years of age took a big
step forward last July in Amsterdam. They got their first World
Championship medals and the full recognition of their achieve­
ments on the world’s stage at the first World Rowing Under 23
Championships. It was a great atmosphere in Amsterdam with
all the new fixtures at the famous Bosbaan regatta course.
For me, our greatest achievement in 2005 was the decision by
the International Paralympic Committee (IPC) to admit rowing
into the programme of the Paralympic Games starting in 2008.
Rowing for people with a disability, which we call adaptive
rowing, has been growing since the 1980s and started to take
form in 1993. Following some setbacks in 1995, a conference
was held in Berlin which brought together many of the most
informed people in and outside of the sport to begin to chart
the way forward. Then in 1997, Jose Nunes of Portugal was
appointed to the FISA Rowing for All Commission to help us
move forward. This was followed in 2001 by the creation of the
Adaptive Rowing Commission with Jose elected as the chair.
There was constant consultation with the IPC over these years
as their own rules for admission were changing. Finally, with so
much work performed at all levels (club, regional, national and
international) rowing caught the golden ring and is now in the
Games. Congratulations to all who were a part of this effort.
© FISA
There were some very significant “firsts” in 2005 for
the sport of rowing.
Le monde de l’aviron pour les moins de 23 ans a connu une avancée
importante en juillet dernier à Amsterdam. Les premières médailles
d’or des Championnats du monde ont été distribuées accompagnées
de la reconnaissance complète de leurs prouesses sur la scène
mondiale à ces premiers Championnats du monde des moins de
23 ans. L’ambiance était superbe à Amsterdam avec de nombreuses
nouveautés sur le fameux bassin de course Bosbaan.
À mon sens, le fait le plus marquant de 2005 est la décision du
Comité International Paralympique (CIP) d’admettre l’aviron pour
les handicapés au programme des Jeux Paralympiques à partir de
2008. L’aviron pour les handicapés qui est une discipline de la
FISA a pris naissance dans les années quatre-vingt avant de vrai­
ment commencer à prendre forme en 1993. Après quelques retards
en 1995, une conférence a eu lieu à Berlin réunissant un grand nom­
bre des personnes les mieux informées à l’intérieur et en dehors du
sport, en vue de planifier la marche à suivre pour ce sport. Puis en
1997, Jose Nunes (Portugal) a été nommé à la commission du sport
pour tous de la FISA pour nous aider à aller de l’avant. Ceci a été
suivi en 2001 par la création de la commission d’aviron pour les
handicapés à la tête de laquelle Jose a été élu. Le CIP a été cons­
tamment consulté au cours de toutes ces années, dans la mesure où
ses propres règles d’admission étaient en train de changer. Finale­
ment, après une somme de travail considérable réalisée à tous les
niveaux (clubs, régional, national et international) l’aviron pour les
handicapés a décroché son anneau d’or et est
désormais aux Jeux. Félicitations à tous ceux
qui ont pris part à ces efforts.
These are but a few of the milestones in 2005 and there were
many more that you will read about in this edition of our
magazine.
© FISA
Matt Smith
FISA Executive Director
Il s’agit ici de quelques-uns seulement des
hauts faits de 2005 et il y en a de nombreux
autres que vous pourrez découvrir dans cette
édition de notre magazine.
© FISA
© FISA
Matt Smith
FISA Executive Director
The World Rowing team wish you a Happy Holiday season! / L’équipe World Rowing
vous souhaite de Bonnes Fêtes!
3
news bits
2005 FISA Congress
Ebbesen honoured
The 113th FISA Annual
Congress took place in Ogaki,
Japan on Monday 5 Sep­
tember 2005 and was attended by
over 90 delegates from 56 countries.
Elections
The following people have been
re-elected to the FISA Executive
Committee:
• Denis Oswald (SUI) as President
• Anita DeFrantz (USA) as VicePresident
• Mike Williams (GBR) as Treasurer
• Tricia Smith (CAN), John
Boultbee (AUS) and JeanChristophe Rolland (FRA)
Committee as Commission Chairs.
• Matt Smith (USA) as Executive
Director.
National Federations at 120
• Jordan and the United Arab
Emirates were welcomed as
new members of FISA.
Boat Class W8+
• The Congress voted to add the
Women’s Eight to the pro­
gramme of the World Rowing
Under 23 Championships.
© Bongarts/Alexander Hassenstein
The world’s most successful lightweight rower, Eskild Ebbesen was
honoured earlier this year with the International Olympic Committee
Trophy 2005 for Denmark. This trophy recognises athletes who have
done something special in sport especially in line with fair play.
Ebbesen retired
from rowing after
winning his third
Olympic medal in
Athens.
Ebbesen honoré
Eskild Ebbesen,
rameur poids léger
le plus accompli au
monde, a reçu le
Trophée 2005 du
Eskild Ebbesen (far left) at Athens 2004
Comité International
Olympique pour le Danemark. Ce trophée est décerné aux athlètes
ayant démontré une attitude de fair-play et dont les accomplissements
dans le milieu sportif revêtent un caractère unique. Ebbesen s’est
retiré de la compétition d’aviron, après avoir remporté sa troisième
médaille olympique à Athènes.
Rowers at the Top
Rameurs au sommet
• FISA President Denis Oswald,
who rowed at three Olympic
Games, has been appointed
Chair of the Coordination
Commission for the 2012
London Olympic Games by
the International Olympic
Committee.
• Lord Colin Moynihan, who
coxed Great Britain’s men’s
eight to silver at the 1980
Moscow Olympic Games,
was elected Chairman of the
British Olympic Association last
October. He was also Minister
for Sports under Margaret
Thatcher’s Government.
• FISA Events Director Svetla
Oztetova was elected VicePresident of the Bulgarian
National Olympic Committee
(NOC) last November.
• Denis Oswald, Président de
la FISA, qui a pris part en
tant qu’athlète à trois régates
olympiques, a été nommé à la
présidence de la commission de
coordination des Jeux Olym­
piques de Londres en 2012
par le Comité Inter­national
Olympique.
• Lord Colin Moynihan, barreur
du huit masculin britannique
qui décrocha l’argent aux Jeux
Olympiques de Moscou en
1980 a été élu président de l’As­
sociation olympique britannique
en octobre dernier. Il fut égale­
ment ministre des sports dans
le gouvernement de Margaret
Thatcher.
• Svetla Oztetova, directrice des
compétitions de la FISA a été
élue vice-présidente du Comité
national olympique bulgare en
novembre dernier.
Congrès de la
FISA
Le 113e Congrès annuel
de la FISA a eu lieu à
Ogaki, au Japon, le 5 septembre
2005, avec la participation de 90
délégués originaires de 56 pays.
Élections
Les personnes suivantes ont été ré­
élues au Comité exécutif de la FISA:
• Denis Oswald (SUI) - Président
• Anita DeFrantz (USA) vice-présidente
• Mike Williams (GBR) - trésorier
• Tricia Smith (CAN), John
Boultbee (AUS) et JeanChristophe Rolland (FRA) responsables de commission.
• Matt Smith (USA) - directeur
exécutif.
120 Fédérations nationales
• La Jordanie et les Émirats arabes
unis ont été reconnus comme
nouveaux membres de la FISA.
Catégorie W8+
• Le Congrès a voté pour ajouter
le huit féminin au programme
des Championnats du monde
d’aviron des moins de 23 ans.
Annonce des
manifesta­tions World
Rowing
World Rowing Event
Announcements
• The 2009 World Rowing
Championships were attributed
to the Malta Regatta course in
Poznan, Poland.
• The 2008 World Rowing
Under 23 Championships go to
Brandenburg, Germany.
• The 2009 World Rowing
Junior Championships
were awarded to the Lac du
Causse Corrézien in Brive-laGaillarde, France.
• The 2008 World Rowing
Masters Regatta will be held in
Trakai, Lithuania.
• Les Championnats du monde
d’aviron 2009 ont été attribués
au bassin de régate du lac
Malta à Poznan, en Pologne.
• Les Championnats du monde
d’aviron des moins de 23 ans
2008 iront à Brandebourg, en
Allemagne.
• Les Championnats du monde
d’aviron junior 2009 ont été
attribués à la ville française
de Brive-la-Gaillarde, sur le
bassin de courses du lac du
Causse ­Corrézien.
• La Régate mondiale d’avi­
ron masters 2008 aura lieu à
Trakai, en Lituanie.
Out Now! 2005 World Rowing Championships DVD
The 2005 World Rowing Championships DVD, fea­
turing the finals of all 26 boat classes (including three
adaptive rowing finals) is now available for purchase
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© FISA
© FISA
Il est sorti! Le DVD des Championnats du monde d’aviron 2005
Svetla Otzetova
Denis Oswald
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26 catégories de bateaux (y compris les trois finales d’aviron adapté) est
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dernières nouvelles
• Werner Konrad, organisateur de
longue date de la Régate inter­
nationale de Duisburg a reçu
la Médaille FISA 2005 pour
­services distingués à l’aviron
international.
• Richard Tonks, l’entraîneur
de l’équipe néo-zélandaise qui
a remporté le chiffre
record de quatre
médailles d’or aux
Championnats du
monde ­d’aviron
de cette année,
se voit décerner
la Médaille FISA
2005 du meilleur
entraîneur de ­l’année.
• La Médaille FISA 2005 de l’éq­
uipage masculin de l’année est
allé aux rameurs slovènes Luca
Spik et Iztok Cop, ­champions
olympiques 2000 et multiples
champions du monde en deux
de couple.
• Les sœurs jumelles néo-zélan­
daises, Caroline et Georgina
Evers-Swindell ont remporté la
Médaille FISA 2005 de l’équi­
page féminin de ­l’année qui leur
avait déjà été décerné en 2003.
© Rowing New Zealand
Récompenses
• Werner Konrad, long-serving
organiser of the Duisburg
International Regatta, has
been awarded FISA’s 2005
Distinguished Services to
International Rowing Award.
• Richard Tonks who coached
the New Zealand team to a
record-breaking four gold
medals at this year’s
World Rowing
Champion­ships,
has been awarded
FISA’s 2005 Coach
of the Year Award.
• FISA’s 2005 Male
Crew of the Year Award
goes to Slovenian rowers
Luca Spik and Iztok Cop, 2000
Olympic champions and multiWorld Champions in the double
scull.
• New Zealand twin sisters
Caroline and Georgina EversSwindell have won FISA’s
2005 Female Crew of the Year
Award, which they had also won
in 2003.
© Rudersport
Fay Ho est la
responsable intéri­
maire de la com­
mission de l’aviron
pour handicapés de
la FISA à compt­
er du 1er janvier
2006. Elle succède
Fay Ho
au Portugais José
Nunes qui a récemment annoncé son retrait de la présidence de la
commission à la fin de cette année, après avoir servi l’aviron pour les
handicapés durant les huit dernières années.
Ho est membre de la commission de l’aviron pour handicapés depuis
sa création en 2001. Originaire de Hong-Kong elle y dirige l’Asso­
ciation sportive de Hong-Kong pour les handicapés mentaux et est
également directrice nationale de Special Olympics Hong-Kong.
Athlète accomplie, Ho a été reconnue grâce à ses prouesses sport­
ives comme la première athlète à représenter Hong-Kong dans deux
sports aux Jeux Olympiques (canoë à Los Angeles 1984 et aviron à
Barcelone en 1992). Elle a également pris part à huit Championnats
du monde d’aviron et elle est entraîneur d’aviron qualifié.
En tant que responsable de la commission de l’aviron pour handi­
capés, Ho sera chargée de la supervision des travaux de la commis­
sion et elle fera entendre sa voix au sein de la FISA au nom de tous
les rameurs handicapés.
Au début de l’année 2005, le Comité International Paralympique a
annoncé l’ajout de l’aviron pour handicapés au programme des Jeux
Paralympiques de 2008. La commission de l’aviron pour handicapés,
sous la direction de Nunes, a eu un rôle essentiel dans l’acceptation
de l’aviron pour les handicapés aux avant-postes des compétitions
internationales d’aviron.
Awards
ISA
Nouvelle responsable à la
commission
d’aviron pour
handicapés de
la FISA
Iztok Cop, Georgina & Caroline Evers-Swindell, Luca Spik
©F
Fay Ho is the interim Chair of FISA’s
Adaptive Rowing Commission starting
1 January 2006. She will succeed José
Nunes of Portugal who recently announced
that he will step down as Chair at the end of the year after serving in
FISA for adaptive rowing over the past eight years.
Ho has been a member of FISA’s Adaptive Rowing Commission
since its creation in 2001. She is from Hong Kong and is the
Executive Director of the Hong Kong Sports Association for the
Mentally Handi­capped and the National Director for Special
Olympics Hong Kong.
An accomplished athlete, Ho has been recognised for her sporting
achievements as the first athlete to represent Hong Kong in two sports
at the Olympic Games (canoeing at Los Angeles 1984 and rowing
at Barcelona 1992). She has also competed at eight World Rowing
Championships and is a qualified rowing coach.
As chair of the Adaptive Rowing Commission Ho will be responsible
for overseeing the work of the commission in all areas of adaptive row­
ing as well as serving as the voice within FISA for all adaptive rowers.
Earlier this year the International Paralympic Committee announced
that adaptive rowing was added to the 2008 Beijing Paralympic
Games. The Adaptive Rowing Commission, under the guidance of
Nunes, was instrumental in bringing adaptive rowing to the forefront
of international rowing competition.
© FISA
New Chair for FISA’s
Adap­tive Rowing Commission
Werner Konrad
Richard Tonks
5
profile
The Landvoigt brothers: mirror rowing
Exhausted, Jörg and Bernd Landvoigt, right after winning their second Olympic gold medal in the pair at the 1980 Games in Moscow.
The curved back. The long reach
at the catch. The seamless motion
with no obvious start or finish to the
stroke. In the 1970s everyone could
tell when the Landvoigt brothers
were coming down the course.
But it wasn’t just their style. They
always came down in the lead.
Identical twins, Jörg and Bernd Land­
voigt influenced a generation of rowers
and many would say their technique is
behind what came to be known as the
Italian style.
The duo started their international career
by winning bronze for East Germany
in the men’s eight at the 1972 Olympic
Games in Munich. But their finest suc­
cess came when they moved to the pair
and notched up an unprecedented 179
victories from 180 races beginning with
their World Championship gold in 1974
(and again in ‘75, ’78 and ’79) through
to consecutive Olympic gold medals in
1976 and 1980.
Jörg explains: “We had the will to
constantly improve and be in front of
everyone else. We were tough on each
other and we knew once we were world
champions that we needed to be [even]
better. We studied the sport to understand
it better.”
Ironically their single loss was to another
team of twins, the Pimenov brothers
from the Soviet Union.
The Landvoigts rowed for East Germany
at a time when athletes trained full time
and Jörg notes that times and styles have
changed. “Now people train less but are
more efficient. The physical ability is
much higher now. The best times for us
were 6.31. Now you see 6.18.”
After retiring from top competition both
Jörg and Bernd went on to coaching,
Jörg spent a period of time with Italy
before returning to Germany and his
hometown of Brandenburg while Bernd
stayed in Germany coaching crews
through to the Olympic level.
As a coach Jörg says he does not cham­
pion one rowing style. Rather, he says,
it is best not to copy others. “The right
thing is to find the right solution for each
type of rower.”
The brothers remain involved in rowing
and earlier this year Jörg was again at
the forefront of the sport, this time as
vice-president of the organising com­
mittee for the World Rowing Junior
Champion­ships in Brandenburg. Bernd’s
heart remains with the pair and in 2005
he coached the German men’s pair at the
World Rowing Championships in Gifu.
Bernd has also been part of the success­
ful rowing career of Jörg’s son, Ike.
The Landvoigts will continue to be
remembered for their fluid, continuous
rowing style, catching far in front with
rounded bodies and opening up late on
the drive. “We leant forward more and
didn’t compress so much with our legs.
Our backs were curved,” describes Jörg.
“Like a horse whip.” M.S.B. n
profil
Les frères Landvoigt: l’aviron au miroir
Après s’être retirés de la compétition,
Jörg et Bernd sont tous les deux devenus
entraîneurs. Jörg a passé un certain temps
en Italie avant de retourner en Allemagne
dans sa ville natale de Brandebourg,
alors que Bernd est resté dans son pays
pour amener les équipes allemandes au
niveau olympique.
En tant qu’entraîneur, Jörg déclare qu’il
ne favorise pas un style d’aviron plutôt
qu’un autre. Il estime qu’il est préférable
de ne pas copier les autres. «Ce qu’il
faut, c’est trouver le bonne solution pour
chaque type de rameur.»
© IOPP
Les frères sont restés dans l’aviron et,
en début d’année, Jörg était de nou­
veau en première ligne du sport, à la
vice-présidence du comité d’organisation
des Championnats d’aviron junior à
Brandebourg. Le cœur de Bernd penche
toujours du côté du deux de pointe et,
en 2005, il a entraîné les Allemands de
cette discipline pour les Championnats
du monde d’aviron de Gifu. Par ailleurs,
Bernd a également pris part au succès de
la carrière de rameur du fils de Jörg, Ike.
Epuisés, Jörg et Bernd Landvoigt venant de remporter leur deuxième médaille d’or olympique en deux de pointe aux
Jeux de Moscou en 1980.
Le dos courbé, allant chercher la
prise d’eau loin devant dans un
déplacement sans heurts où ni
l’attaque et ni le dégagé n’étaient
apparents, c’est ce qui, dans les
années 1970, signalait à tout le
monde que les frères Landvoigt
étaient dans la course. Mais il n’y
avait pas que leur style - ils arrivaient toujours en tête.
par leur titre de champion du monde en
1974 (et encore en 75, 78 et 79), sans
oublier deux médailles d’or consécutives
aux Jeux Olympiques de 1976 et 1980.
On continuera de se souvenir des frères
Landvoigt pour leur style d’aviron fluide
et constant, leur corps arrondi allant
chercher la prise d’eau loin devant et leurs
longues phases d’appui. «Nous nous
penchions le plus en avant possible sans
pour autant nous comprimer trop avec les
jambes, décrit Jörg, et nous avions le dos
aussi flexible qu’une cravache». M.S.B. n
«Nous avons toujours cherché à nous
améliorer, à être devant tout le monde»
explique Jörg. «Nous ne nous sommes
rien laissé passer et, une fois que nous
sommes devenus champions du monde,
nous avons compris que nous devions être
encore meilleurs, alors nous avons potassé
ce sport pour mieux le comprendre.»
Vrais jumeaux, Jörg et Bernd Landvoigt
ont influencé une génération de rameurs
et nombreux sont ceux qui diront que
leur technique est à l’origine de ce qu’on
appelle aujourd’hui le style italien.
Ironiquement, c’est contre une autre
équipe de jumeaux qu’ils ont rencon­
tré leur seul échec, les frères Pimenov
d’Union Soviétique.
Le duo a commencé sa carrière inter­natio­
nale en remportant le bronze pour l’Alle­
magne de l’Est dans le huit masculin aux
Jeux Olympiques de 1972 à Munich. Mais
c’est en passant au deux de pointe qu’ils
ont remporté leurs plus beaux succès en
raflant un nombre sans précédent de 179
victoires sur 180 courses, à commencer
Les frères Landvoigt ont ramé pour
l’Allemagne de l’Est à une époque où les
sportifs s’entraînaient à plein temps et Jörg
note que les temps et les styles ont changé.
«À présent, on s’entraîne moins mais on
est plus efficace. Et la capacité physique
est plus élevée. Notre meilleur temps était
6.31, maintenant on voit des 6.18.»
Jörg and Bernd Landvoigt on the cover of a German
coaching book. / Jörg et Bernd Landvoigt sur la couverture d’un livre allemand pour entraîneurs.
7
profile
Ted Nash at the World Rowing Masters Regatta in 2004. /
Ted Nash à la Régate mondiale d’aviron masters en 2004.
Standing nearly two metres tall,
Ted Nash is fit, healthy and makes
his 73 years look decades less. In­
volved in rowing since he was eight,
Nash has become a living icon of
United States rowing, so much so
that at his tenth Olympic Games
(Athens 2004) Nash’s role was as
a mentor for the soon-to-become
gold medal men’s eight. His predic­
tion at the start of the regatta was:
“The men’s eight is capable of
doing sub 5.20.” And he was right.
Nash’s love affair with rowing began
when he was in the military as a pilot
and teaching anti-guerrilla warfare.
Somehow he managed to squeeze rowing
into his schedule and journey to his first
Olympic Games in Rome in 1960, pick­
ing up a gold medal in the men’s four.
After competing again in the four at the
1964 Tokyo Olympics, Nash turned his
hand to coaching and at Mexico City in
1968 the men’s coxed four were in his
charge. His crew finished fifth.
Then in Munich in 1972 Nash was coaching
the men’s coxed pair. Racing had finished
and Nash was staying with members of
the British shooting team. They were one
building over from the terrorist kidnap­
pings of the Israeli athletes. “I offered to
the Germans that we could help. They
said no. We were a little offended.”
Four years later at Montreal, Nash coached
three boats including the women’s pair.
“I’d help start the national women’s row­
ing association which was later merged
with US Rowing.”
competitors. Together they race in as
many events as they’re allowed. “It’s a
mental relief from all the stress of coach­
ing and I wind up with such a positive
feeling to the season,” says Nash.
The US boycott of the Moscow Olympics
denied Nash of an unbroken Olympic
run. “Anita De Frantz [FISA’s current
vice president] and I spoke on TV against
Jimmy Carter’s decision. It didn’t change
anything despite overwhelming support.”
Nash can add up over 150 Olympic
athletes that he has worked with includ­
ing Olympic medallist Tom Bohrer who
rowed on the US national team from
1988 to 1993. Bohrer describes Nash as
a real tough man. “He never asked you to
do anything that he wouldn’t do himself,”
says Bohrer. “He really takes care of
his people, even outside of rowing. He
would lend you money, help you find a
job. He helped me develop who I am.”
Nash doesn’t count 1984 in his Olympic
total. “I wasn’t directly on the team. I
was there as an advisor.” Back on board
as a coach in Seoul, Nash got to revisit
Korea, the country he knew from the
Korean War. He was impressed by the
enthusiastic greeting. “Thousands of
school kids would scream very hard for
the US because they’d been told about
the Korean War.”
In 1992 Nash was back with the men’s
four. “We’d been trading wins with
[Australia’s] Oarsome Foursome.” Nash
still speaks highly of oarsome member
James Tomkins. “He’d
help everyone, and then
race you to death.”
Atlanta was a difficult
time. “For Americans
it was the first time we
were aware of the possi­
bility of terrorism. My
memory is that it wasn’t a
happy atmosphere.” Nash
calls Sydney 2000 “the
return to joy”.
photo thanks to Eric Hamilton
photo thanks to Eric Hamilton
Ted Nash, a living history of rowing
Bohrer says there’s also an element of
mystery surrounding Nash. “We were
in Italy (1989) on a train trip and it was
about 11pm. I was going to sleep. Ted
was dressed in a black leather jacket
and dark clothes. I asked him where he
was going. ‘I can’t tell you.’ Apparently
someone wanted to defect to the US. Ted
was helping out.”
Athens brought back
military memories for
Nash who had been there
Ted Nash (second from right) at the 1960 Olympic Games in Rome with his
in the late 1950s teaching
gold medal coxless four teammates. He was nicknamed «Tiny» at the time.
flying. “It’s now 44 years
/ Ted Nash (deuxième depuis la droite) aux Jeux Olympiques de Rome en
1960 en compagnie de ses coéquipiers médaillés d’or en quatre de pointe. A
since my first Olympics,”
l’époque on le surnommait « Tiny » - « Le Minus » en Français.
Nash commented from
the shores of the Schinias
rowing course. “I feel like a little kid.”
Renee Hykel along with Julia Nichols of
the silver medal lightweight double are
Nash continues to coach and currently
currently in Nash’s charge. Hykel describes
has in his charge the women’s light­
Nash’s intensity: “After we came home
weight double that finished second at
from Japan [World Rowing Championships]
this year’s World Rowing Champion­
we did an 18-mile fun race. A lot of
ships. After coaching, Nash rows himself. crews take it easy. We show up and Ted’s
“I’m a fanatic,” says Nash who trains
gotten down to the boathouse early. He’s
every day.
waxed the boat, has a race plan all set
out. He biked along beside our race and
At the end of each interna­tional season
cheered us on for the whole 18 miles.”
Nash unwinds by competing at the World
Rowing Masters Regatta. He meets up
If all goes to plan, Nash will make Beijing
with a group of former international
his eleventh Olympic Games. M.S.B. n
profil
Ted Nash, histoire vivante de l’aviron
L’histoire d’amour de Nash avec l’avi­
ron a débuté alors qu’il était pilote dans
l’armée et qu’il enseignait la lutte
anti-guérilla. Il est parvenu on ne sait
comment à caser son entraînement dans
son agenda et, en 1960, son séjour à
Rome pour ses premiers Jeux Olym­
piques, au cours desquels il s’est emparé
d’une médaille d’or en quatre de pointe.
Après avoir une nouvelle fois participé
aux Jeux Olympiques dans le quatre de
pointe à Tokyo en 1964, Nash est passé
entraîneur et a pris en charge le quatre
barré en vue des Jeux de 1968 à Mexico
City où son équipage termina cinquième.
À Munich ensuite, en 1972, Nash était
l’entraîneur du deux de pointe barré
masculin. Les courses étaient terminées
et Nash séjournait avec quelques
membres de l’équipe de tir britannique.
Ils résidaient dans un bâtiment voisin
de l’endroit où les terroristes avaient
kidnappé les athlètes israéliens. «J’ai
proposé notre aide aux Allemands qui
ont dit non. Nous avons été un peu
vexés.»
Quatre ans plus tard à Montréal, Nash
a entraîné trois bateaux parmi lesquels
le deux de pointe féminin. «J’avais
participé au lancement de l’Association
nationale d’aviron féminin qui a ensuite
fusionné avec US Rowing.»
Le boycott des Jeux à Moscou par les
États-Unis a empêché Nash de faire sa
série de Jeux sans interruption. «Anita
De Frantz [vice-présidente actuelle de
la FISA] et moi-même avons lancé un
appel à la télévision contre la décision
de Jimmy Carter. Cela n’a rien changé
malgré un soutien extraordinaire.»
Nash ne compte pas 1984 dans son total
de Jeux Olympiques: «Je ne faisais pas
directement partie de l’équipe. J’étais là
en tant que conseiller.» C’est à Séoul qu’il
est revenu à bord en tant qu’entraîneur.
C’est ainsi que Nash est retourné en
Corée, ce pays qu’il avait connu en
guerre. Il fut impressionné par l’accueil
enthousiaste qui leur a été réservé. «Des
milliers d’écoliers criaient avec ardeur
en faveur des Etats-Unis, car ils avaient
entendu parler de la Guerre de Corée.»
En 1992, Nash se représenta avec le
quatre de pointe: «Nous négociions les
victoires avec l’équipage australien,
surnommé le ‘Oarsome Foursome’». Et
Nash tient toujours en très haute estime
James Tomkins, l’un des équipiers du
quatre de pointe australien. «Il donnait
un coup de main à tout le monde mais
une fois parti, c’était la course à mort.»
Atlanta fut une période difficile «car pour
les Américains c’était la première fois
qu’ils se rendaient compte de la menace
terroriste. Dans mes souvenirs ce ne fut
pas une atmosphère heureuse.» Nash
appelle Sydney 2000: «Le retour à la joie.»
Athènes a rappelé des souvenirs militaires
à Nash car il y avait enseigné le pilotage
à la fin des années cinquante. «Quarante
quatre ans se sont écoulés depuis mes
premiers Jeux Olympiques» a-t-il déclaré
sur les rives du bassin de course de
Schinias. «Je me sens encore tout gamin.»
pourrait faire lui-même», explique-t-il.
«Il prend vraiment soin de vous, même
en dehors de l’aviron. Il vous prêterait de
l’argent, vous aiderait à trouver un bou­
lot. C’est grâce à lui que je suis devenu
ce que je suis.»
Mais à son avis, il y a un élément de
mystère qui entoure Nash. «Un jour
de 1989, nous étions dans un train
en Italie et il était près de 23 heures.
J’allais m’endormir. Et voilà Ted vêtu
d’une veste en cuir noir et de vêtements
sombres. Je lui demande où il va et il me
répond qu’il ne peut pas me le dire. Ap­
paremment quelqu’un voulait demander
l’asile aux États-Unis et Ted donnait son
petit coup de main.»
Nash est responsable de Renee Hykel
et de Julia Nichols qui forment le deux
de pointe poids léger médaillé d’argent.
Hykel décrit ainsi l’intensité de Nash:
«une fois rentrées du Japon [des Cham­
pionnats du monde d’aviron] nous avons
fait une course de détente de 18 miles. Un
grand nombre d’équipages ne prennent
pas ce type de courses au sérieux. À peine
arrivées au hangar à bateaux, on se rend
compte que Ted était arrivé très tôt. Il
avait ciré son bateau et planifié sa course
de bout en bout. Il a paradé à nos côtés
pour nous encourager sur les 18 miles.»
Si tout se déroule comme prévu, Nash
fera de Beijing ses onzièmes Jeux Olym­
piques. M.S.B. n
Nash continue à entraîner et, à présent il
est responsable du deux de pointe poids
léger féminin, deuxième aux Championnats
du monde d’aviron de cette année. Après
l’entraînement, Nash prend la rame à
son tour. «Je suis un fanatique, dit-il, je
pratique tous les jours.»
À la fin de chaque saison internationale,
il se détend en participant à la Régate
mondiale des masters où il retrouve un
groupe d’anciens concurrents internatio­
naux. Ensemble, ils participent à toutes
les courses auxquelles ils sont autorisés.
«C’est une façon de se soulager mentale­
ment de toutes les anxiétés que provoque
l’entraînement et ces expériences posi­
tives me détendent» explique-t-il.
Nash peut compter plus de 150 athlètes
olympiques avec lesquels il a travaillé,
parmi lesquels Tom Bohrer qui a ramé
de 1988 à 1993 dans l’équipe nationale
américaine. Bohrer décrit Nash comme
un homme très dur. «Il ne vous demande
jamais de faire quoi que ce soit qu’il ne
photo thanks to Eric Hamilton
Du haut de ses presque deux
mètres et de ses 73 ans, Ted Nash
est en pleine forme et il semble
avoir dix ans de moins. Il pratique
l’aviron depuis l’âge de huit ans, et
dans ce sport, aux États-Unis, il est
devenu une icône vivante, si bien
qu’à ses dixièmes Jeux Olympiques
(Athènes en 2004), il a joué un
rôle de mentor auprès du huit qui
allait s’emparer de la médaille d’or.
«Le huit masculin est capable de
passer en dessous de la barre des
5.20.», tel était son pronostic au
départ de la régate et il a eu raison.
Ted Nash, the evasive and aerobatics instructor. / Ted Nash,
instructeur en manœuvre d’évitement et acrobatie aérienne.
9
profile
profil
Angela Madsen:
adapting, challenging and changing
Madsen lost the use of her legs 12 years
ago after failed back surgery following
an accident while playing basketball for
the United States Marine corps. Her life
then went through a series of incidents
that would have destroyed the spirit of
most people. After losing her job and her
income, she became homeless and the
Department of Veteran Affairs demanded
Madsen Fact File
Awards: 2003 Leo Reilly Award for outstanding spirit and
determination, 2003 «Women Who Inspire Us Award»
from the Amateur Athletic Foundation
Disability: Myasthenia Gravis
Sporting ambitions: To row across the North Atlantic
with three other physically challenged individuals. To try
tow in surfing on some really big waves in Hawaii and
would love to row in the Paralympics in Beijing in 2008
Best indoor rowing 2,000 metres (fixed seat): 8.52
that she give them back her wheelchair.
To cap it off Madsen was told by her
physician that her physical condition was
a waste of human life.
Having been an athlete since a young age,
Madsen evaluated her sporting options
as a paraplegic and started rowing. Six
years later, Madsen has competed in both
long-distance coastal races and flat-water
races as well as collecting four World
Rowing Championship medals.
“I’ve been able to do mostly everything
but in a different way,” says Madsen
who instead of sympathy
demands respect and adds
that fully-abled people are
sometimes envious. “People
think we get the best park­
ing spots and the best seats
in a theatre.”
in the process of learning to walk with
braces and crutches,” says Madsen. “I’ve
got a metal ladder in my back so I can
get as far as LTA [legs, trunk and arms
rowing].” Madsen is currently TA [trunk
and arms] only. “In 2007 I plan to be in
the four.”
But Madsen’s next goal is to row the North
Atlantic from New York to the United
Kingdom in June 2006 in a team of four
physically-challenged individuals. She
is presently preparing with two French
rowers, Jo Le Guen and Franck Festor,
and one Belgian, Pierre Denis. M.S.B. n
Even more remarkable,
Madsen is currently training
to change her adaptive
classification. “I’ve hired
a personal trainer and am
© Detlev Seyb
Rower, basketball player, surfer,
kayaker, coach and soon-to-be
transatlantic rower - all of this without the use of her legs - Angela
Madsen is a non-walking example
of courage.
Angela Madsen:
s’adapter, défier et changer
Angela Madsen with teammate Scott Brown on the medals podium in Gifu.
/ Angela Madsen avec son coéquipier Scott Brown sur le podium des
médailles à Gifu.
Rameuse, joueuse de basket,
surfeuse, kayakiste, entraîneuse
et bientôt rameuse transatlan­
tique – tout cela sans l’usage de
ses jambes. Angela Madsen est
l’exemple du courage.
Madsen a perdu l’usage de ses jambes il
y a douze ans, à la suite d’une opération
du dos qui a mal tourné alors qu’elle
s’était blessée dans un match de basket
où elle jouait pour le régiment des marines
Infos perso sur Madsen
Récompenses: Trophée Leo Reilly 2003 pour esprit et
détermination extraordinaires « Women Who Inspire Us
Award » (Trophée « Les femmes qui nous inspirent »), de la
Fondation d’athlétisme amateur
Handicap: myasthénie
Ambitions sportives: traverser l’Atlantique Nord à la
rame avec trois autres personnes handicapées. Surfer sur
quelques unes des très grosses vagues de Hawaï. Et aussi,
elle rêve de ramer aux Paralympiques de Beijing en 2008
Meilleur temps au 2’000 mètres d’aviron en salle
(siège fixe): 8.52
américains. Sa vie a ensuite pris un tour
suffisamment tragique pour détruire
le moral de bien des gens. Après avoir
perdu son travail et ses revenus, elle s’est
retrouvée à la rue et le ministère des
Anciens combattants lui a demandé de
leur rendre son fauteuil roulant. Pour
couronner le tout, elle s’est fait dire par
son médecin que sa condition physique
était un gâchis de vie humaine.
Active dans le sport depuis son plus
jeune âge, Madsen devenue paraplégique
a évalué ses options sur le plan sportif et
s’est mise à l’aviron. Six ans plus tard,
elle participait à des courses côtières sur
longues distances et à des courses en
eaux calmes. Ce faisant, elle a ramassé
quatre médailles de championnats du
monde d’aviron.
«J’ai eu la possibilité de presque tout
faire mais un peu diffé­remment,» explique
Madsen qui, plutôt que de la sympathie,
attend du respect des gens valides qu’elle
trouve parfois envieux: «Les gens trouvent
qu’on a les meilleures places de stationne­
ment et les meilleures sièges au théâtre.»
De manière plus remarquable, Madsen
s’entraîne actuellement pour modifier sa
classification en aviron pour handicapés.
«J’ai recruté un entraîneur personnel et je
m’efforce d’apprendre à marcher avec un
corset et des béquilles» explique-t-elle.
«J’ai une échelle de métal dans le dos
alors je peux parvenir en catégorie LTA
[en aviron: jambes, tronc et bras].» Pour
l’instant, Madsen se limite à TA [tronc et
bras]. «En 2007, je prévois de concourir
en quatre de pointe.»
Mais le prochain objectif de Madsen est de
traverser l’Atlantique Nord de New York
à l’Angleterre, en juin 2006, dans une
équipe de quatre personnes présen­tant
des handicaps physiques. En ce moment,
elle se prépare avec deux rameurs français,
Jo Le Guen et Franck Festor, et un Belge,
Pierre Denis. M.S.B. n
profile
profil
A single focus: rowing
In 1986, when Monypenny left England, the
country in which he was raised, and moved
to Australia where he had won a scholar­
ship leading to a PhD in chemistry, he was
not in a wheelchair. That happened nearly
nine years ago when he had a 30m fall on a
mountain-climbing trip.
After completing rehabilitation and going
back to work full-time, Monypenny had a
chance to try out rowing, but the facilities
were far away and rough water conditions
made it impossible to row at times: «I
vowed I’d try again when I moved closer to
better facilities.» So rowing was forgotten
and Monypenny the sports-lover became
involved in wheelchair tennis, badminton
and basketball, downhill skiing and even
gym climbing. «I actually compete in
able-bodied road races,» he adds.
So how did rowing become the focal point?
«My coach Bob Blake knew of me eight
years or so ago when his son was rowing.
He had always hoped that I would row and
be competition for his son, but he only
contacted me two years ago. I had competed
in a major road race which got quite a bit
of publicity,» explains Monypenny. «Bob
told me that ‘if I was prepared to train hard’
I could go all the way. I jumped at the offer
and have trained very hard ever since.»
Monypenny believes that he is very fortunate
to be settled in Tasmania, Australia’s only
island state, where they «probably have the
most extensive adaptive rowing programme».
Adaptive rowers belong to normal rowing
clubs and row at State Championships.
And what is so special about rowing that made
all other sports fade into the background?
«It gives me a sense of freedom,» explains
Monypenny. «I will always fondly remember
watching my wheelchair disappear on the
shore the first time I rowed.» But that is not
all. Being focused for the first time on a single
goal rather than dabbling in numerous sports
at the same time has given Monypenny «a real
sense of achievement and belonging.» The fra­
ternity and identity he finds at his rowing club
of Tamar are particularly precious to him.
Seeing many more people with disabilities
begin to row is one of Monypenny’s dreams,
as he feels it would greatly increase their qua­
lity of life: «If I can help make this happen
with my energy and enthusiasm then that
would be wonderful.» Of course, his eyes are
set on Beijing too, as he hopes to be asked
to represent Australia at the first Para­lympic
rowing event and bring back gold. D.F. n
© Detlev Seyb
When Dominic Monypenny of
Australia embarked on his rowing
journey, it was with the intention to
train hard from the outset. Going on
a leisurely cruise was not an option.
Two years later at the World Rowing
Championships in Gifu, Japan, his
commitment was rewarded when he
won gold in the final of the adaptive
men’s single scull (AM1x).
Dominic Monypenny racing his final in Gifu, Japan – 2005. / Dominic Monypenny lors de la finale à Gifu, au Japon – 2005.
Un seul objectif: l’aviron
Lorsque l’Australien Dominic
Monypenny s’est embarqué dans
son aventure d’aviron, c’était avec
l’intention de s’entraîner intensé­
ment dès le départ. Partir pour une
croisière de plaisance n’était pas
au programme. Deux ans plus tard
aux Championnats du monde de
Gifu, au Japon, son engagement a
été récompensé par une médaille
d’or en finale skiff masculin pour
les handicapés (AM1x).
En 1986, Monypenny a quitté l’An­
gleterre, le pays où il a été élevé, pour
s’installer en Australie où il avait remporté
une bourse qui lui a permis d’obtenir un
doctorat de chimie. À l’époque, il n’était
pas en fauteuil roulant. C’est arrivé il y a
neuf ans, à la suite d’une chute de trente
mètres, au cours d’une sortie d’escalade.
Après avoir terminé sa réadaptation et re­
pris son travail à plein temps, Monypenny
a eu la chance de pouvoir essayer l’aviron
en plein air, mais les installations étaient
éloignées et l’eau était parfois trop agitée
pour permettre l’entraînement. Il se jura de
recommencer s’il s’installait à proximité
d’installations plus pratiques. L’aviron fut
oublié et Monypenny, l’amateur de sports,
goûta au tennis en fauteuil roulant, au bad­
minton, au basket, au ski alpin et même à
l’escalade en salle. « En fait, je participe
même à des courses sur route avec des
sportifs valides », ajoute-t-il.
Comment alors en est-il arrivé à se con­
centrer sur l’aviron? « Mon entraîneur,
Bob Blake, m’avait rencontré il y a huit
ans environ alors que son fils pratiquait
l’aviron. Il avait toujours espéré que je
m’y mette un jour pour concurrencer son
fils, mais il ne m’a contacté qu’il y a deux
ans. Je venais de participer à une course
sur route importante et cela m’avait valu
un peu de publicité, » explique-t-il. « Bob
m’a dit que si j’étais prêt à m’entraîner dur
je pourrais aller jusqu’au bout. J’ai sauté
sur l’occasion et depuis je n’ai pas cessé
de m’entraîner très sérieusement. »
Monypenny considère qu’il a beaucoup de
chance de vivre en Tasmanie, la seule île
qui soit un Etat d’Australie et « qui pro­
pose probablement le programme d’aviron
pour les handicapés le plus complet ». Les
rameurs handicapés font partie de clubs
d’aviron classiques et prennent part à des
championnats au niveau des Etats.
Et qu’a donc l’aviron de si particulier
pour faire passer les autres sports à l’ar­
rière-plan? « Cela me donne un sentiment
de liberté », explique Monypenny. « Je me
sou­viendrai toujours avec émotion du jour
où j’ai vu mon fauteuil roulant disparaître
sur le rivage la première fois que j’ai ramé. »
Mais ce n’est pas tout. En se concentrant
pour la première fois sur un objectif unique
plutôt que de toucher à divers sports en
même temps, Monypenny a acquis « un
réel sentiment d’accomplissement et d’ap­
par­tenance ». La fraternité et l’identité qu’il
a trouvées à son club d’aviron de Tamar
lui sont particulièrement précieuses.
À présent, l’un de ses rêves est de voir
toujours plus de personnes handicapées se
lancer dans l’aviron. « Cela augmenterait
grandement leur qualité de vie » estime
Monypenny. « Si je peux les aider avec
toute mon énergie et mon enthousiasme ce
serait vraiment formidable. » Et naturelle­
ment il reste les yeux braqués sur Beijing,
tant il espère qu’on lui demandera de
repré­senter l’Australie à la première régate
d’avi­ron paralympique pour rapporter
l’or. D.F. n
11
profile
Italy’s indomitable lightweight quad
Want to be a World Champion?
Simple. Just join Italy’s lightweight
men’s quad and it’s as good as
guaranteed. No other country has
so completely dominated one event
for so long. The last decade alone
adds up to nine golds with a World
Best time set (and remaining) from
Montreal 1992.
1990: 1st
1991: 5th
1992: 1st
1993: 2nd
1994: 2nd
1995: 3rd
1996: 1st
1997: 1st
1998: 1st
1999: 1st
2000: 2nd
2001: 1st
2002: 1st
2003: 1st
2004: 1st
2005: 1st
© Detlev Seyb
At this year’s World Rowing Champion­
ships, Filippo Mannucci, 35, (four-time
World Champion) sat in stroke, Luca
Moncada, 27, (four-time World Champi­
on) was in three seat, Daniele Gilardoni,
29, (six-time World Champion) took up
two seat and newcomer, Gardino Pello­
lio, 25, (one-time World Champion) sat
in bow.
2005 World Champions: Gardino Pellolio (bow), Daniele Gilardoni (two seat), Luca Moncada (three seat), Filippo Mannucci (stroke). / Les Champions du monde 2005: Gardino Pellolio (proue), Daniele Gilardoni (deuxième place), Luca
Moncada (troisième place), Filippo Mannucci (chef de nage).
Babe of the group Pellolio is in his first
year on the national team, but has already
proved his worth, working his way into
this elite group via top results at national
level in the lightweight double. Pellolio
adds to his credentials by sitting on a
personal best of 6.21 on the ergometer.
Senior member Daniele Gilardoni has
been the mainstay of the boat since 1999
and only a silver medal in 2000 breaks his
“Being a new element in a many-time
World Champion crew is very stressful,”
says Pellolio, “but thanks to the techni­
cal director [Beppe De Capua] and espe­
cially to my teammates, who never put
pressure on me, everything went well.”
© Detlev Seyb
Pellolio, like his teammates, is a fulltime athlete splitting his time between
at-home rowing on Lake Como and the
national training centre in Piediluco.
2003 World Champions: Emanuele Federici, Daniele Gilardoni, Luca Moncada and Filippo Mannucci with Gian
Antonio Romanini, then President of the Italian Rowing
Federation. / Les champions du monde 2003: Emanuele
Federici, Daniele Gilardoni, Luca Moncada et Filippo
Mannucci avec Gian Antonio Romanini, alors président
de la Fédération italienne d’aviron.
perfect winning streak. A rowing hero in
his hometown of Bellagio on Lake Como,
Gilardoni can count over 200 gold medals
throughout his career and describes row­
ing as a “choice of life, a way to be.”
“I think that the success of the Italian
quad is due to the fact that Italy has one
of the strongest teams in the lightweight
category,” says Pellolio.
Stroke Mannucci says he first got into
rowing through the encouragement of
his father. “It broke my fixes for video
games and the mythical Commodore
64,” says Mannucci who identifies his
enjoyment as the reason for his longevity
in the sport. “Everyday I feel better after
training - tired but in a safe manner.”
Mannucci matches his technique with
strength and can boast a personal best on
the ergometer of 6.08.
As steerer of the boat Mannucci likes to
experience his sensitivity by lying down
in the boat with his eyes closed while
two teammates row. “I like this exercise
a lot. It’s hard to feel where you are
going.”
Mannucci believes the success of the
quad comes from everyone wanting to
be in a winning boat, “so it increases the
number of athletes that are well-prepared
and motivated and the selection becomes
harder. But in the end those who make
the team are really good.”
A non-Olympic event, the quad is often
used as a stepping stone to the Olympic
boat: the lightweight double. A number of
top Italian rowers have added their name
to the quad lineage. Like Elia Luini who
wet his feet in success back in 1998 as a
19-year-old before moving on to Olympic
fame in the double. Franco Sancassani
was part of a straight run of wins from
1996 until 1999 and then came back in
2004 to pick up another World Champion
title in the boat. Stefano Basalini was part
of 1997’s successful crew before moving
on to become World Champion in the
lightweight single for the next two years.
What country dares break this monopo­
ly? M.S.B. n
profil
L’indomptable quatre de couple
poids léger italien
Vous voulez devenir champion du
monde? C’est simple. Il vous suffit
de rejoindre le quatre de couple
masculin poids léger italien. C’est
garanti. Il n’est pas d’autre pays
qui ait autant dominé une épreuve
aussi longtemps. Neuf médailles
pour la seule décennie écoulée,
avec un meilleur temps mondial
(toujours actuel) depuis Montréal
en 1992.
1990: 1er
1991: 5e
1992: 1er
1993: 2e
1994: 2e
1995: 3e
1996: 1er
1997: 1er
1998: 1er
1999: 1er
2000: 2e
2001: 1er
2002: 1er
2003: 1er
2004: 1er
2005: 1er
Aux Championnats du monde d’aviron
de cette année, Filippo Mannucci, 35 ans,
(quatre fois champion du monde) était
chef de nage, Luca Moncada, 27 ans,
(quatre fois champion du monde) occupait
la troisième position, Daniele Gilardoni,
29 ans, (six fois champion du monde)
avait pris la deuxième place et le nouveau
venu, Gardino Pellolio, 25 ans, (une fois
champion du monde) était à la proue.
Daniele Gilardoni, membre senior, est le
pivot de ce bateau depuis 1999. Et seule
une médaille d’argent en 2000 est venu
interrompre sa série parfaite de médailles
d’or. Héros d’aviron dans sa ville natale
de Bellagio sur le lac de Côme, Gilardoni
compte plus de 200 médailles d’or dans
toute sa carrière et il décrit l’aviron comme
« un choix de vie, une manière d’être. »
Benjamin du groupe, Pellolio en est à sa
première année dans l’équipe nationale,
mais il a déjà prouvé de quoi il était
capable, traçant sa voie vers le groupe de
haut niveau grâce à des têtes de classement
au niveau national dans le deux de couple
poids léger. Pellolio ajoute à son crédit
un meilleur temps de 6.21 à l’aviron en
salle.
« tre le nouvel élément d’une équipe
championne du monde à plusieurs repris­
es, c’est très stressant, » déclare Pellolio,
« mais grâce au directeur technique
[Beppe De Capua] et tout spécialement
à mes coéquipiers, qui n’ont jamais fait
pression sur moi, tout s’est bien passé. »
Pellolio, comme ses coéquipiers, est un
athlète à temps complet. Il partage son
temps entre l’aviron chez lui sur le lac de
Côme et le Centre national d’entraînement
de Piediluco.
« Je crois que le succès du quatre de couple
italien vient du fait que l’Italie a l’une
des plus puissantes équipes en catégorie
poids léger » dit-il.
Mannucci, le chef de nage, précise que
pour sa part il est arrivé à l’aviron grâce
aux encouragements de son père: « il
a cassé ma fixation sur les jeux vidéos
et le mythique commodore 64 » expli­
que-t-il, précisant que c’est la joie qui est
à l’origine de sa longévité dans ce sport:
« tous les jours je me sens mieux après
l’entraînement, fatigué mais en meilleure
forme ». Mannucci allie technique et
puissance et il atteint 6.08 à l’aviron en
salle, son meilleur temps.
En tant que barreur du bateau, Mannucci
aime faire l’expérience de sa sensitivité
en s’allongeant dedans les yeux fermés,
tandis que deux coéquipiers rament.
« J’apprécie énormément cet exercice.
C’est difficile de sentir où on va. »
Mannucci estime que le succès du quatre
de couple est dû au fait que tout le monde
veut prendre place dans le bateau gag­
nant, « du coup cela augmente le nombre
d’athlètes bien préparés et motivés. La
sélection est plus ardue, mais au bout
du compte ceux qui y parviennent sont
nécessairement vraiment bons. »
Épreuve non olympique, le quatre de
couple, est souvent utilisée comme étape
intermédiaire avant le deux de couple
poids léger, bateau olympique. Un cer­
tain nombre de rameurs italiens de haut
niveau ont ajouté leur nom à la lignée
du quatre de couple, comme Elia Luini
qui a goûté au succès en 1998 alors qu’il
avait 19 ans, avant de passer à la gloire
olympique dans le deux de couple. Fran­
co Sancassani a contribué à une série de
victoires de 1996 à 1999 et ensuite il est
revenu en 2004 attraper un autre titre
de champion du monde dans ce bateau.
Stefano Basalini faisait partie de l’équipe
victorieuse de 1997 avant de devenir
champion du monde en skiff poids léger
les deux années suivantes.
Quel pays osera rompre ce mono­
pole? M.S.B. n
The Italian lightweight quad finished ahead of the Belgian team in Gifu. / A Gifu, le quatre de couple poids léger italien a remporté la course devant les Belges.
13
profile
Gold and nothing less:
New Zealand’s World Champ sweep
The golden New Zealand team. / L’équipe Néo-zélandaise médaillée d’or.
Front row, from left to right / Première rangée, de gauche à droite: Juliette Haigh, Georgina Evers-Swindell, Nathan Twaddle, Caroline Evers-Swindell.
Back row, from left to right / Deuxième rangée, de gauche à droite: Mahe Drysdale, George Bridgewater, Nicky Coles
The setting: the 2005 World
Rowing Championships in Gifu,
Japan. The event: the men’s single.
The time: 12:30 pm. Sporting the
black of New Zealand, Mahe Drysdale sat in lane five after coming
through the semi-final with the
second qualifying time. The starting horn sounded and Drysdale
took the lead remaining in that
spot until the finish line. On the
medals podium Drysdale stood in
the centre listening to his national
anthem.
The next race came down Gifu’s Naga­
ragawa Rowing Course: the women’s pair.
The time: 12:45 pm. Nicky Coles and
Juliette Haigh, rowing for New Zealand,
had pushed past Australia to take the
lead. At the end of the race they watched
their nation’s flag flying on the centre
mast.
The men’s pair event followed. The
time: 1 pm. Nathan Twaddle and George
Bridgewater jumped out at the start,
Drysdale-style, and never looked back.
The duo secured gold medal number
three for New Zealand.
Back at the start line reigning champions
Georgina and Caroline Evers-Swindell
were positioning themselves in lane three
of the women’s double final. The time:
1:15 pm. A powerful opening piece >>
profil
L’or et rien d’autre: la belle prise de la
Nou­velle-Zélande aux Championnats du monde
Le lieu: les Championnats du
monde d’aviron 2005 à Gifu, Japon.
L’épreuve: le skiff masculin. L’heure:
12h30. Arborant le noir néo-zélan­
dais, Mahe Drysdale s’assied dans
le couloir 5 après avoir couru la
demi-finale avec le deuxième temps
de qualification. À peine le signal
de départ déclenché, il prend la
tête et la conserve jusqu’à la ligne
d’arrivée. Sur le podium des médailles, Drysdale se tient au centre
en écoutant l’hymne national.
La prochaine course à se dérouler sur
le bassin d’aviron Nagaragawa de Gifu
est le deux de pointe féminin. L’heure:
12h45. Nicky Coles et Juliette Haigh,
qui rament pour la Nouvelle-zélande,
dépassent l’Australie pour prendre la
tête. À la fin de la course, elles tournent
les yeux vers leur drapeau national hissé
au mat central.
De retour sur la ligne de départ à présent,
ce sont les championnes en titre Geor­
gina et Caroline Evers-Swindell qui se
mettent en place dans le couloir numéro
3 de la finale du deux de couple féminin.
L’heure: 13h15. Une puissante ouverture
et une solide performance sur la moitié
Quatre courses, quatre médailles d’or
pour la Nouvelle-Zélande, et tout cela en
moins d’une heure.
Jusque là, dans toute son histoire d’aviron,
la Nouvelle-Zélande avait remporté neuf
médailles de championnats du monde.
Pour cinq des athlètes de ce petit groupe,
c’est le premier titre de championnat du
monde. Mais pour le reste de l’équipe, le
succès n’est pas venu comme ça du jour
au lendemain.
«La plupart d’entre nous concourent à
ce niveau depuis quatre ou cinq ans et
nous étions déjà dans le groupe des six
premiers l’an dernier» rappelle Georgina.
«C’est donc arrivé progressivement»,
achève Caroline.
La première fois que Nicky Cole a rejoint
l’équipe nationale, c’était en 1998, dans
le huit qui préparait sa qualification aux
Jeux Olympiques de Sydney (finalement
sans succès). À la proue du deux de
pointe féminin, Juliette peut se prévaloir
d’une finale olympique et de courses
internationales qu’elle a commencées en
2003, dans le deux de pointe de la régate
des moins de 23 ans.
Nathan Twaddle a rejoint l’équipe de
déve­loppement nationale en 1999 et cinq
ans plus tard, avec George, il partici­
pait aux Jeux Olympiques à Athènes,
finissant à seulement 0.8 centième de
seconde d’une médaille. >>
© Detlev Seyb
© Getty Images / Ross Land
L’épreuve du deux de pointe masculin
vient ensuite. L’heure: 13h00. Nathan
Twaddle et George Bridgewater bondissent
au départ, dans le style de Drysdale, sans
une seule fois regarder en arrière. Le duo
décroche une troisième médaille d’or
pour la Nouvelle-Zélande.
du parcours permettent aux jumelles de
se maintenir en tête.
Juliette Haigh (b) and Nicky Coles (s) rowing down Gifu’s Nagaragawa Course. / Juliette Haigh (proue) et Nicky Coles (chef de nage) descendent le champ de courses Nagaragawa
à Gifu.
15
© Getty Images / Koichi Kamoshida
profile
Georgina (b) and Caroline (s) Evers-Swindell show their gold medal. / Georgina (proue) et Caroline (chef de nage)
Evers-Swindell montrent leur médaille d’or.
and a strong mid-course performance
kept the twins in the lead.
Four races, four gold medals for New
Zealand, all in less than one hour.
Before this moment New Zealand had
won nine World Championship medals
total throughout its rowing history.
For five of the small group of seven
athletes it was their first World Champion­
ship title. However this was no overnight
success story for the rest of the squad.
“Most of us have been competing at this
level for four or five years and we all
made the top six last year,” says Georgi­
na. “So it happened gradually,” finishes
Caroline.
Nicky Cole’s first time on the national
team dates back to 1998 when she was
part of the eight preparing to qualify (in
the end unsuccessfully) for the Sydney
Olympics. Bow of the women’s pair Ju­
liette has an Olympic final to her credit
and international racing that began in the
pair at the Under-23 Regatta in 2003.
Nathan Twaddle joined the national
development squad in 1999 and five years
later, along with George, raced in the
final at the Athens Olympics, finishing
just 0.8 of a second away from a medal.
Younger teammate George Bridgewater,
22, has been on the junior and under-23
team and now has an Olympic Games
under his belt. He also has one of the
fastest times in the world on the rowing
ergometer clocking 5.47 at this year’s
CRASH-B Sprints.
Mahe Drysdale went to the Athens
Olympics in the two seat of the men’s
four but truly established himself as an
elite rower when he moved to the single
after Athens. Mahe has been racing inter­
nationally for three years.
George credits the success of the
group to three points:
1)Hard Work – “We train as a squad
together which greatly increases com­
petitiveness and in turn the quality of
training.”
2)Funding – “This has allowed for new
administration at Rowing New Zealand
and training grants to enable athletes
to train full time.”
3)Good Coaches – “Between John
Robinson and Richard Tonks, they
have set up a straight forward plan
and created an environment geared
towards each year’s World Champs.”
The whole squad points out the nature of
the training environment. “We are conti­
nually competing against each other as
well as supporting each other,” says Mahe.
But the team had mixed opinions when it
came to predicting the results at Gifu.
Nathan Twaddle (b) & George Bridgewater (s) are proud
of their gold medal.
Four races, four gold
medals for New Zealand,
all in less than one hour.
“A lot of people were really surprised,”
says Caroline. “Georgina and I weren’t.”
“I thought at the beginning of the week
that we could do it,” adds Nicky, while
George admits: “We knew that as a
team we had four crews who were very
competitive, but to win four events was
definitely not expected.”
Don’t expect this group to disappear off
into the wilds of New Zealand never to
be seen again.
“Beijing is the number one goal at this
stage for Nathan and me,” says George.
“It would be great to go and try another
boat at some stage. But for now, we are
totally focused on the pair.”
Nicky and Juliette echo these sentiments
although Nicky is a bit more cautious.
“I would love to go to another Olym­
pics but am taking it year by year at the
moment.”
“I am quite keen to still be competitive
through to 2012,” says Mahe. “Although
by then I may need a young star or two to
pull me down the track.” M.S.B. n
© Getty Images / Koichi Kamoshida
© Birke Ulrich / Alalcarte
profil
Nathan Twaddle (proue) & George Bridgewater (chef de
nage) sont fiers de leur médaille d’or.
Mahe Drysdale
George Bridgewater, qui à 22 ans est
un équipier plus jeune, est passé par
les juniors et les moins de 23 ans. Il
a désormais une expérience des Jeux
olympiques derrière lui et également l’un
des meilleurs temps mondiaux en aviron
en salle, avec 5.47 aux sprints CRASH-B
de cette année.
Toute la délégation souligne la nature de
ce cadre d’entraînement. «Nous sommes
constamment en compétition les uns
contre les autres et en même temps nous
nous soutenons les uns les autres» estime
Mahe.
George attribue les succès du
groupe aux trois points suivants:
1)Travail assidu – «nous nous en­
traînons en équipe, et ensemble nous
augmentons considérablement notre
compétitivité et du même coup la
qualité de notre entraînement.»
«Énormément de gens ont été très sur­
pris,» dit Caroline «mais pour Georgina
et moi ce ne fut pas le cas.»
«Je pensais au début de la semaine qu’on
pouvait y arriver», ajoute Nicky, tandis
que George reconnaît: «Nous savions
que pour ce qui était des équipes nous en
avions quatre très compétitives. Évidem­
© Detlev Seyb
Mahe Drysdale s’est rendu aux Jeux
Olympiques en deuxième position du
quatre de pointe mais ne s’est vraiment
fait reconnaître comme rameur de haut
niveau qu’après Athènes lorsqu’il il a
rejoint le skiff. Mahe participe à des
courses internationales depuis trois ans.
N’empêche, l’équipe avait des sentiments
partagés quant aux pronostics pour les
résultats de Gifu.
Juliette Haigh (bow/proue) & Nicky Coles (stroke/chef
de nage)
Quatre courses, quatre médailles d’or pour la
Nouvelle-Zélande, et tout cela en moins d’une heure.
2)Financement – «cela a permis de
mettre en place une nouvelle admi­
nistration à Rowing New Zealand et
d’obtenir des bourses d’entraînement
qui permettent aux sportifs de s’en­
traîner à plein temps.»
Ne vous attendez pas à voir ce groupe
disparaître dans la nature néo-zélandaise
sans espoir de retour.
Nicky et Juliette se font l’écho de sen­
timents identiques, même si Nicky est
un peu plus prudente. «J’aimerais bien
aller à d’autres Jeux Olympiques mais
pour l’instant je prends une année après
l’autre.»
3)De bons entraîneurs – «John Robin­
son et Richard Tonks ont mis au point
entre eux un plan très carré et créé un
cadre de travail consacré à la prépara­
tion des championnats du monde de
l’année.»
«Beijing est l’objectif prioritaire à ce sta­
de pour Nathan et moi» insiste George.
«Ce serait super de pouvoir essayer un
autre bateau plus tard, mais pour le mo­
ment nous sommes complète­ment rivés
sur le deux de pointe.»
«Je tiens vraiment à rester dans la
compé­tition jusqu’en 2012,» déclare
Mahe. «Même si à ce moment là,
j’aurai sans doute besoin d’une ou
deux jeunes vedettes pour me pousser
sur la piste.» M.S.B. n
ment on ne s’attendait absolument pas à
remporter quatre épreuves!»
17
feature
à la une
Drug: the four-letter word
(drug) n. 1. substance given as
medication. 2. illegal substance.
3. medical substance.
Barely a day goes by when there isn’t some ref­
erence to drug use in sport. Typically rowing is
not the featured sport. The issue is huge, contro­
versial, frequently unclear and everyone has an
opinion. For athletes, taking banned drugs, even
unknowingly, it is no joke.
Rowing’s position and that four letter word
starts off with a group of crucial acronyms:
WADA – The World Anti-Doping Agency start­
ed in 1999 to promote, co-ordinate and monitor
the fight against doping in sport in all its forms.
Its key activities include scientific research, edu­
cation, out-of-competition testing, development
of anti-doping capacities and monitoring of the
World Anti-Doping Code – the regulations regar­­
ding anti-doping in all sports and all countries.
TUEs – A Therapeutic Use Exemption (TUE)
is an authorisation allowing an athlete with a
medical condition or illness to take a medica­
tion that is on the prohibited list for therapeutic
purposes. An international-level athlete submits
a TUE application form to the International
Fede­ration (IF) and a national-level athlete on
the national registered testing pool submits
the form to the National Anti-Doping Agency
(NADO). If the application is accepted, the ath­
lete will be granted a TUE. ADAMS – An online Anti-doping Adminis­
tration and Management System developed by
WADA to help streamline the doping control
procedures. It is a new web-based database to
be used by athletes, International Federations,
anti-doping agencies and laboratories. It will be
used to manage doping control programmes and
TUE requests as well as to process and share
information relating to identified athletes’ where­­
abouts and TUE authorisations. FISA will take
part by using the whereabouts module. Athletes
on the FISA whereabouts list and their National
Federations will be asked by FISA to enter their
whereabouts information using ADAMS.
Currently athletes must submit quarterly
whereabouts forms so that they can be found
for unannounced out-of-compe­tition (OOC)
testing. This means an athlete can be tested at
any time. Testing can be conducted by FISA or
WADA (out-of-competition) or by the national
anti-doping organisation. A urine sample is
taken and sometimes also a blood sample. If the
test is positive, the athlete will be asked if:
• They would like a B sample to be tested.
• They wish to attend the hearing or state their
case in writing.
After athletes have received the decision, they
have the possibility to appeal to the Court of
Arbitration of Sport (CAS).
Statistically rowing is at the bottom end in the
number of positive drug tests when compared
to other Olympic sports. Using 2003 figures,
four of 2,750 tests, or 0.15 percent, were posi­
tive. This compares to the Athletics Federation
with nearly 200,000 tests and 0.65 percent
positive. According to the Olympic Programme
Commission’s report to the 117th IOC session,
the average across sports is 0.37 percent.
The most frequently detected drug in rowers is
Nandrolone, a type of steroid, which is found in
nutritional supplements.
Last October the United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organization (UNESCO)
adopted the International Convention against
Doping in Sport which will take the issue to
the government level throughout the world.
Ratification is still to come. M.S.B. n
Drogue: Le mot de six lettres
(drog) n. 1. Substance donnée en
médicament. 2. Substance illégale.
3. Substance médicale.
Il y a rarement un jour où il n’est pas fait
réfé­rence à l’usage de drogue dans le sport.
L’aviron n’est pas le sport typiquement le plus
représenté. Le problème est considérable, con­
troversé et souvent peu clair et chacun a un
avis sur le sujet. Pour les athlètes, prendre des
drogues, même sans le savoir, n’est pas une
plaisanterie.
La position de l’aviron par rapport à ce mot de
six lettres débute par un groupe d’acronymes
essentiels:
AMA – L’Agence mondiale antidopage a com­
mencé en 1999 à promouvoir, coordonner et
surveiller la lutte contre le dopage dans le sport
sous toutes ses formes. Ses principales activités
comprennent la recherche scientifique, l’éduca­
tion, les contrôles hors compé­tition, le dévelop­
pement de capacités antidopage et la surveil­
lance du respect du Code mondial antidopage
– régle­mentation applicable à l’antidopage dans
tous les sports et dans tous les pays.
AUT – Une autorisation d’usage à des fins théra­
peutiques (AUT) est une autorisation qui permet
à un athlète souffrant d’une condition médicale
ou d’une maladie de faire usage à des fins théra­
peutiques d’une substance qui figure sur la Liste
des interdictions. Un athlète de niveau interna­
tional soumet sa demande AUT à sa Fédération
internationale (FI) et un athlète de niveau national
appartenant à un groupe cible d’athlètes soumis
aux contrôles remet son formulaire à son Agence
nationale antidopage (ONAD). Si la demande est
acceptée, le sportif reçoit une AUT. ADAMS – Système d’administration et de ges­
tion antidopage en ligne mis au point par l’AMA
pour aider à rationaliser les procédures de con­
trôle du dopage. Il s’agit d’une nouvelle base de
données fonctionnant sur le Web à la disposition
des athlètes, des Fédérations internatio­nales,
des agences antidopage et des laboratoires. Ce
système sera utilisé pour gérer les programmes
de contrôles du dopage et les demandes d’AUT
et pour diffuser et partager les informa­tions sur
la localisation et les AUT d’athlètes identifiés.
La FISA en sera partie prenante avec l’utilisation
du module de traitement des informa­tions sur
la localisation des athlètes. Elle demandera aux
athlètes qui figurent sur sa liste d’athlètes devant
fournir des informations sur leur localisa­tion et à
leur fédération nationale de transmettre ces ren­
seignements en se servant d’ADAMS.
À l’heure actuelle, les athlètes doivent sou­mettre
les formulaires d’informations sur leur localisa­
tion tous les trimestres afin de pouvoir être trou­
vés en cas de contrôles antidopage inopinés hors
compétition (CHC). Ceci signifie qu’un athlète
peut être contrôlé à tout moment. Le contrôle
peut être réalisé par la FISA, l’AMA
(hors compétition) ou par une Organisation
nationale antidopage. Un échantillon d’urine est
prélevé et parfois également un échantillon san­
guin. Si le contrôle s’avère positif, il est demandé
à l’athlète si:
• Il souhaite qu’un échantillon B soit analysé.
• Il souhaite assister à l’audition ou présenter
sa défense par écrit.
Après que la décision ait été notifiée à l’athlète,
celui-ci a la possibilité de faire appel devant le
Tribunal arbitral du sport (TAS).
Statistiquement, l’aviron est en bas de liste pour
les cas de contrôles antidopage positifs par
comparaison avec les autres sports olympiques.
Si on prend les chiffres de 2003, quatre des
2’750 contrôles, soit 0,15%, étaient positifs, par
compa­raison avec la Fédération d’athlétisme où
pour 200 000 contrôles, 0,65 % étaient positifs.
Selon le rapport de la commis­sion du pro­
gramme olympique à la 117e Session du CIO,
la moyenne tous sports confondus est de 0,37 %.
La drogue la plus fréquemment détectée est
la Nandrolone, un type de stéroïde, que l’on
trouve dans les compléments alimentaires.
L’UNESCO a adopté en octobre dernier la
Conven­tion internationale contre le dopage dans
le sport qui va mettre cette question à l’ordre
du jour des gouverne­ments du monde entier. La
ratification est encore à venir. M.S.B. n
feature
Competing for the future –
The World Rowing Forum, held from 3 to 5 November 2005 in Istanbul, Turkey, brought together over 200 participants
and over 25 speakers from around the world. Participants had the option to attend sessions in one of four tracks: Senior
Coaching, Junior Coaching, Events Organisation and Sports Medicine. Keynote speakers also gave an address at the Forum’s
opening and closing sessions. Here is a summary of some of the themes presented during the event.
audience to reconsider how rowing could
«evolve with the times» while at the
same time retaining its traditional values.
Wayne Goldsmith
Keynote speaker Wayne Goldsmith
of Australia challenged the rowing
community to look into the mirror and
face change: “In sport success is a
moving target. The old way is not the
only way. Kids are different now. They
want instant gratification. They want it
all and they want it now and it must be
fun. It’s getting harder to sell Olympic
sport to kids.”
Goldsmith sees professional sport as the
main threat to the ability of rowing or any
Olympic sport to attract and maintain
athletes. Rowing is up against incredible
competition. «Why would a kid choose
rowing over soccer?» In a thought-provoking way, Goldsmith invited the
Sir Philip Craven
The World Rowing Forum brought adaptive rowing into the spotlight when Sir
Philip Craven, President of the Interna­
tional Paralympic Committee (IPC) spoke
on the Paralympic Games experience.
A five-time Paralympian in wheelchair
basketball (1972-1988), he won a World
Championship gold in 1973.
Sports for persons with disabilities
took off after World War II as a way
to help revitalize injured soldiers. This
subsequently developed into the desire
for competition. Rome, 1960, was the
first Paralympic Games and today it has
grown to 24 sports including four winter
sports with rowing the most recent
addition to the summer sports.
“I went and watched rowing at Athens,”
said Sir Philip, “I knew we wanted FISA
as part of our family.”
Sir Philip acknowledged the main
challenges for adaptive rowing will be in
the classification code and bringing new
rowers into the sport.
© FISA
Intervenants principaux
Sir Philip Craven
Wayne Goldsmith
L’Australien Wayne Goldsmith, qui était
l’un des intervenants principaux, a mis
la communauté de l’aviron au défi de se
© FISA
© Peter Spurrier
which in turn influences the development
of an appropriate training programme,
explained Vassilis. Inappropriate classification can either give an athlete an
unfair advantage or produce injuries.
In January 2006, the FISA Council will
finalise the new classification system
for adaptive rowing in accordance with
the international classification standards
recently released by the International
Paralympic Committee.
Vassilis Lykomitros
Alain Lacoste
Sports medicine
Vassilis Lykomitros - Medical Challenges in Adaptive Rowing
Vassilis Lykomitros (Greece) presented
«Medical Challenges in Adaptive Rowing».
A spinal surgeon at the Orthopaedic
Department of Thessalonica University,
Lykomitros is also an active member of
FISA’s Adaptive Rowing Commission.
Bringing out an adaptive athlete’s full potential depends on correct classification
Alain Lacoste - Therapeutic Dilemmas
and TUEs
Alain Lacoste of France, Chair of FISA’s
Sports Medicine Commission, presented
the ins and outs of Therapeutic Use
Exemptions, complete with case studies.
The address was especially relevant to
professionals managing elite athletes
who need to fully grasp WADA requirements regarding athletes with medical
conditions or illnesses.
Lacoste, who took part as a coxswain in
the 1972 Olympic Games in Munich and
1970 World Championships, has been
involved with FISA’s Sports Medicine
regarder dans un miroir et d’affronter
le changement: «En sport, le succès
est une cible mobile. La vieille méthode
n’est pas la seule façon de faire. Les
jeunes d’aujourd’hui sont différents. Ils
aspirent à des gratifications instantanées. Ils veulent tout et tout de suite et ça
doit être plaisant. Leur vendre un sport
olympique devient difficile.»
Goldsmith considère le sport profes­
sionnel comme la principale menace
qui pèse sur la capacité de l’aviron ou
de tout autre sport olympique à attirer
et à conserver des athlètes. L’aviron est
soumis à une compétition incroyable.
«Pourquoi les jeunes choisiraient-ils
l’aviron plutôt que le football?» Volontiers provocateur, Goldsmith a invité
l’assistance à se demander comment
l’aviron pourrait «évoluer avec le
temps» tout en conservant ses valeurs
traditionnelles.
revitaliser les soldats blessés. Le désir
d’accéder à la compétition a vite suivi.
C’est à Rome en 1960 qu’eurent lieu
les premiers Jeux Paralympiques et,
désormais, cette manifestation est forte
de 24 sports dont quatre sports d’hiver
et l’aviron est l’ajout le plus récent au
programme des sports d’été.
«Je suis venu regarder l’aviron à
Athènes» déclare Sir Philip, «et j’ai tout
de suite su que nous voulions que la
FISA fasse partie de notre famille.»
Il reconnaît que le code de classification et l’introduction de nouveaux
rameurs dans le sport représentent les
principales difficultés que doit affronter
l’aviron pour les handicapés.
Sir Philip Craven
Le Forum de l’aviron mondial a mis
l’aviron pour les handicapés sous les
projecteurs, avec Sir Philip Craven,
président du Comité International
Paralympique (CIP) qui est venu parler
de l’expérience des Jeux Paralympiques.
Cinq fois paralympien en basket en
fauteuil roulant (1972-1988), Sir Philip a
remporté la médaille d’or des championnats du monde en 1973.
Le sport pour les personnes avec handicaps a pris son essor après la Seconde
Guerre mondiale comme un moyen de
Wayne Goldsmith
Commission since 1991 and has actively
worked to establish official anti-doping
policies for over a decade.
conformément aux normes de classification internationale récemment publiées
par le Comité International Paralympique.
Médecine du sport
Alain Lacoste – Dilemmes thérapeutiques et les AUT
Le Français Alain Lacoste, président de
la commission de médecine sportive
de la FISA a présenté le système
des autorisa­tions d’usage à des fins
thérapeutiques (AUT) dans ses moindres
détails avec des études de cas. Cette
intervention fut surtout pertinente pour
les professionnels responsables des
athlètes de haut niveau qui doivent
comprendre intégralement les exigences
de l’AMA, en ce qui concerne les sportifs
présentant des conditions médicales ou
des maladies.
Lacoste, qui a pris part en tant que
barreur aux Jeux Olympiques de 1972 à
Munich et aux Championnats du monde
de 1970, appartient à la commission
de médecine sportive de la FISA depuis
1991 et il œuvre activement depuis
plus de dix ans à la mise en place de
politiques antidopage officielles.
Vassilis Lykomitros – Les défis médicaux de l’aviron pour les handicapés
Vassilis Lykomitros (Grèce) a présenté
les «Défis médicaux dans l’aviron pour
les handicapés». Chirurgien de la moelle
épinière au département orthopédique
de l’Université de Thessalonique,
Lykomitros est également membre actif
de la commission de l’aviron pour les
handicapés de la FISA.
Pour qu’un athlète handicapé puisse
faire valoir tout son potentiel, il dépend
d’une classification correcte qui à son
tour influence le développement d’un
programme d’entraînement approprié,
explique-t-il. Une mauvaise classification
peut soit donner à un athlète un avantage injuste ou provoquer des blessures.
En janvier 2006, le Conseil de la FISA
finalisera le nouveau système de classification de l’aviron pour les handicapés
© FISA
Keynote speakers
à la une
Attracting new generations to rowing
Le Forum d’aviron mondial, organisé du 3 au 5 novembre 2005 à Istanbul, en Turquie, a rassemblé plus de 200 participants et 25 orateurs du monde entier. Les participants avaient la possibilité d’assister à des sessions dans l’une des quatre branches suivantes: Entraîneurs pour Seniors, Entraîneurs pour Juniors, Organisateurs d’événements et Médecine du sport. Des orateurs principaux sont également intervenus lors des sessions d’ouverture et de clôture. Voici un résumé des différents thèmes
abordés durant le Forum.
Events organisation
ties which need to be better addressed
and exploited and pointed out the
challenges related to covering a 2000m
traditional rowing course and the need for
more peripheral activities. Commentary
and music, a major part of the show and
an event’s entertainment value, were one
of Bowman’s main focuses.
© FISA
Greg Bowman – How to create an
Attractive Event
Greg Bowman, Managing Director of
Great Big Events in Australia, was the
man behind presentations at the Sydney
Olympic Games. He is also the composer
of the Sydney Olympic anthem. Bowman
addressed some of the key aspects of
Sport Presen­tation, provoking thought on
how to bring added excitement to a traditional rowing regatta, and make it more
attractive for spectators, sponsors and
television. Bowman identified opportuni-
Greg Bowman
Senior and junior
coaches
Mike Teti
At Sydney, the curse of going to the
Olympic Games as the previous year’s
World Champions struck the United
States men’s eight. They not only missed
gold, they missed the medals podium.
Head Coach Mike Teti bounced back
and at Athens, the eight won gold. As
coach at the past two Olympics, Teti
detailed the differences in his approach:
“I realised after Sydney that it wasn’t
about me, it was about the athletes,”
said Teti pointing out that you can’t win
without talent.
The men’s eight in the US rules supreme
and leading up to Sydney that was Teti’s
prime training tool with workouts based
on building power. Over the next fouryear cycle Teti changed his approach
getting rowers out in small boats and
focusing on rowing long with emphasis
on the catch.
A more mature and relaxed coach, Teti
brought the eight together in two months
this year and left Gifu with another World
Championship title.
Volker Nolte
Sports physiologist Volker Nolte looks
at the big picture when it comes to
developing athletes. He believes that the
key lies in LTAD – long-term athlete development. He fears early burnout of athletes who over train and over compete
Marc Joerg – Improving the TV
attractiveness of sport
As Head of Sports at the European
Broadcasting Union (EBU), who better
could have presented the issues related
to TV attractiveness than Marc Joerg?
Joerg told event organisers in rowing what
TV broadcasters are looking for when
planning their broadcasting schedules. In
order to be attractive to TV viewers, and
therefore broadcasters, Joerg explained
that programmes should meet three
objectives: content, length and timing.
According to Joerg, one of rowing’s
strongest assets are its athletes. More
needs to be done to present athletes and
make national and international stars out
of them. This should be built into training
and development strategies to ensure
at a young age. “In late specialisation
sports (like rowing) there is no need to
start early,” said Nolte. “It is way better
to develop the athlete and then make
rowers out of them.”
Nolte believes a child should be
exposed to a huge range of activities
and must learn fundamental skills like
running, jumping and riding a bike with
specialisation and competition coming
later. “Right now it is clear the system
is not working well. Staying in the sport
for a long time doesn’t help develop
athletes,” said Nolte who believes there
is an argument against having the World
Junior Championships. “But it is different
in different countries. Everyone has to
find their own way that works.”
Entraîneurs pour
seniors et pour juniors
Mike Teti
À Sydney, la malédiction de se rendre
aux Jeux Olympiques en tant que champion du monde de l’année précédente a
frappé le huit masculin des Etats-Unis.
Non seulement il n’a pas gagné l’or mais
il a complètement manqué le podium
des médailles.
L’entraîneur en chef, Mike Teti, est
revenu en force et le huit a remporté l’or
à Athènes. En tant qu’entraîneur pour les
deux derniers Jeux Olympiques, Teti a
précisé les différences dans sa méthode:
«je me suis rendu compte après Sydney
that there is a constant pool of athletes
being built up in all the relevant markets.
compétition, tels sont les principaux sujets
d’intérêt de Bowman.
Organisation
d’événements
Marc Joerg – Améliorer l’attractivité
du sport à la télévision
En sa qualité de chef des sports à
l’Union européenne de radiodiffusion
(UER), qui mieux que Marc Joerg pouvait
présenter les questions relatives à
l’attractivité de la télévision?
Joerg a expliqué aux organisateurs de
compétition d’aviron ce que les diffuseurs
TV recherchent lorsqu’ils planifient leurs
programmes de retransmission. En vue de
rester attractifs pour les téléspectateurs et
donc pour les diffuseurs, Joerg souligne
que les programmes doivent satisfaire trois
objectifs: le contenu, la longueur et la durée.
Selon Joerg, l’un des plus sérieux atouts
de l’aviron sont ses athlètes. Il faut en
faire davantage pour les présenter et les
transfor­mer en vedettes nationales et
internatio­nales. Ceci nécessite des stratégies d’entraî­nement et de développement
pour pouvoir compter sur l’existence permanente d’un groupe d’athlètes en cours
de préparation pour chaque segment de
marché concerné.
Greg Bowman – Comment créer une
manifestation attrayante
Greg Bowman, directeur exécutif de
«Great Big Events» en Australie, est l’artisan derrière la présentation des Jeux
Olympiques de Sydney. Il est également
le compositeur de l’hymne olympique de
Sydney. Bowman a traité certains des
principaux aspects de la présentation
sportive, forçant à la réflexion sur la
manière d’ajouter de l’excitation à une
régate d’aviron traditionnelle, de façon à
la rendre plus attractive pour les spectateurs, les sponsors et la télévision.
Bowman a défini des possibilités qui doivent
être mieux prises en compte et exploitées et
il a souligné combien il est difficile de couvrir
un bassin traditionnel d’aviron de 2 000 m,
d’où la nécessité de proposer des activités
périphériques. Commentaires et musique
forment une grande partie du spectacle et
représentent le secteur divertissement de la
que cela n’avait rien
à voir avec moi, que
c’était les athlètes»
explique-t-il, souli­
gnant que l’on ne
peut gagner sans
talent.
Le huit masculin
aux Etats-Unis est
la carte maîtresse
et durant la
préparation pour
Sydney, c’était le
principal instru­ment
d’entraînement
Volker Nolte (left / à gauche) & Mike Teti (right / à droite)
de Teti avec des
routines centrées
et participent à des compétitions en trop
sur une acquisition de la puissance.
grand nombre à un jeune âge. «Dans les
Au cours des quatre années du cycle
sports de spécialisation tardive comme
suivant, Teti a modifié son approche. Il a
l’aviron il n’y a aucune raison de complacé ses rameurs sur de petits bateaux
mencer tôt» explique Nolte. «Il est de loin
et s’est concentré sur de l’aviron allongé
préférable de développer les athlètes et
qui insiste sur l’attaque dans l’eau.
ensuite de faire d’eux de bons rameurs.»
Devenu plus mûr, Teti l’entraîneur s’est
Nolte estime qu’un jeune devrait être expodétendu. Il a mis au point un huit en
sé à un vaste choix d’activités sportives. Il
deux mois cette année et est reparti de
devrait acquérir des capacités en course à
Gifu avec un nouveau titre de champion
pied, en saut ou en moto, la spécialisation
du monde.
et la compétition venant plus tard. «À
présent, il est clair que le système ne foncVolker Nolte
tionne pas correctement. Demeurer dans
Physiologiste sportif, Volker Nolte
un sport trop longtemps n’aide pas les
observe l’allure générale lorsqu’il est
athlètes à se développer», explique Nolte
question de développer des athlètes. Il
qui considère qu’il existe des arguments
est convaincu que la clé réside dans le
contre la tenue des Champion­nats du
DALT, le développement de l’athlète à
monde d’aviron junior. «Mais c’est différent
long terme. Il craint l’épuisement préen fonction des pays. Chacun doit trouver
coce des athlètes qui se surentraînent
sa propre façon de faire.»
21
development
Behind the red and gold – demystifying Chinese rowing
© Peter Spurrier
Everybody knows where Olaf Tufte
is training. It’s easy, it’s on his
website. Most people know where
the British men’s four have been
hanging out. Simple, it’s in the
British press. And it’s not complicated to find the latest results
from the United States national
team’s rowing tests. No problem,
they’re regularly updated on the
US Rowing website.
But what’s going on in China?
China has always been a mystery when it
comes to rowing. Popping up at the odd
international race, then disappearing,
only to reappear next time with a seem­
ingly new group of athletes.
The explanation lies somewhere amidst
the vastly populated country where the
sporting system is controlled by the gov­
ernment but rooted in the provinces, and
there exists a strong cultural resistance
to outside influences. But currently the
country is pulling in foreign coaches, hir­
ing top European and western scientists
and looking to establish a European base,
all in the name of the big push for 2008
Beijing Olympic medals.
Sport in China is planned primarily at the
provincial level using local and national
government funding with centralised con­
trol by the China Sports General Bureau.
“When I came here the training situa­
tion refreshed my memory,” says newly
appointed Head Coach Igor Grinko
(formally of USSR and USA). “It’s
almost as if I’m back in USSR. I can
make physiology tests; we have doctors,
masseurs, cooks…”
The gold-winning lightweight women’s quad at Lucerne / Le quatre de couple poids léger médaillé d’or à Lucerne:
Ou (b), Wang, Li, Zhou (s).
Deputy Director of Chinese water sports
administration Aijie Liu says that this is
China’s advantage as rowers are able to be
full-time, government-supported athletes.
Liu estimates that there are more than
10,000 rowers. “Two thousand of them
spend more than 12 hours on training
and competition every week. Three thou­
sand of them spend about six hours on
training every week.” There is also some
masters rowing.
But Liu admits that rowing is not very
well-known. Athletes gravitate to the
popular sports and often those who end
up rowing are, what former team man­
ager Wu Hau describes as, ‘the leftovers’
from swimming and basketball. “We are
short of the culture of rowing, including
the technical feeling,” says Liu who sees
the training focus in the past cemented in
hard work rather than technique.
© Detlev Seyb
With rowing based in the provinces, pro­
ducing a national team is a challenge and
in the past Chinese teams racing at Rowing
World Cups and World Rowing Champion­
ships have often been built exclusively
around provincial crews.
This year Grinko had to
wait to fill his nation­
al training centre until
after the Chinese Nation­
al Games (in October),
which rank second only to
the Olympics in terms of
prestige, but perhaps even
first in terms of honour
and financial reward.
These Games are based
solely on inter-provincial
The two lightweight women’s quads in the Final at Lucerne. / Les deux
competition.
quatre de couple poids léger féminin lors de la finale à Lucerne.
About 130 athletes are now training with
Grinko at the winter training centre in
Guangzhou, near Hong Kong. All are
full-time athletes and, apart from national
holidays, training will continue until
Beijing 2008. A new summer training
centre, in the north, is near completion
and a base in Europe, with their own fleet
of boats, is being established.
Currently the top two single scullers
from the National Games are Cui Yong­
hui (best erg score, 6:00) and Jing Ziwei
(best erg score 6:34). Ziwei fills the gap
left by China’s most successful rower,
Xiuyun Zhang (three World Champion­
ship medals and an Olympic silver med­
al) who retired last year. Also coming
into their own has been the lightweight
women. China won back-to-back World
Championship titles in the lightweight
women’s quad (2003 and 2004). Then the
women’s eight got within striking dis­
tance of an Olympic medal in 2004 when
they finished fourth and just two seconds
outside of a medal.
Liu is very open about his intentions for
the rowing community. «We must win
a rowing gold at the Beijing Olympics,”
says Liu. “We do not merely dream for
the breakthrough, instead it’s a must.»
China has only ever won two Olympic
medals in rowing, last time in 1996.
Despite rowing’s lack of prominence
Liu points to the renewed focus which
includes a reality TV show to find cox­
swains. “We will choose the coxswain
from 10 million participants. There will
be 300 million spectators.”
This is what’s going on in China. M.S.B. n
développement
Derrière le rouge et or –
démystifier l’aviron chinois
© Dominik Keller
Tout le monde sait où Olaf Tufte
s’entraîne, c’est facile, c’est indiqué sur son site Web. La plupart
des gens savent à quel endroit
s’entraîne le quatre de pointe britannique. C’est simple c’est dans
la presse anglaise. Et il n’est pas
compliqué non plus de trouver les
derniers résultats des éliminatoires
de l’équipe nationale d’aviron des
États-Unis. Pas de problème, ils
sont régulièrement publiés sur le
site Web de US Rowing.
Mais que se passe-t-il en Chine?
China’s lightweight men’s four in Lucerne / Le quatre de pointe poids léger chinois à Lucerne: Yang (b), Tian, Ma, Liu (s).
La Chine a toujours été un mystère pour ce
qui est de l’aviron. Surgissant à une course
internationale ou l’autre, puis disparaissant,
pour réapparaître la fois d’après avec appa­
remment un nouveau groupe d’athlètes.
en compétition chaque semaine. Trois
mille autres s’entraînent environ six heu­
res par semaine ». On compte également
quelques masters.
L’explication est à trouver quelque part
dans ce pays densément peuplé entre un
système sportif contrôlé par le gouverne­
ment et l’enracinement dans les provinces
où il existe de puissantes résistances cultu­
relles aux influences extérieures. Actuelle­
ment pourtant, le pays attire les entraîneurs
étrangers, engage des scienti­fiques euro­
péens et occidentaux et cherche à créer
une base européenne tout cela au nom du
grand bond en avant vers les médailles des
Jeux Olympiques à Beijing en 2008.
Le sport en Chine est planifié en premier
lieu au niveau provincial utilisant des fi­
nancements locaux et nationaux avec un
contrôle centralisé par le Bureau général
du sport de Chine.
« Lorsque je suis arrivé ici, l’état de
l’entraînement m’a rafraîchi la mémoire »
explique Igor Grinko (de l’ancienne URSS
et de États-Unis), chef entraîneur nouvel­
lement nommé. « C’est comme si j’étais
de retour en URSS. Je peux faire des tests
physiologiques, nous avons des médecins,
des masseurs, des cuisiniers… »
Le directeur adjoint de l’administration
des sports aquatiques Aijie Liu explique
que c’est un avantage pour la Chine car
les rameurs peuvent être des athlètes pris
en charge à temps complet par l’État.
Liu estime qu’il a plus de 10’000 ra­
meurs. « Deux mille d’entre eux passent
plus de douze heures à l’entraînement et
Mais Liu admet que l’aviron n’est pas très
connu. Les athlètes gravitent autour des
sports populaires et, souvent, ceux qui
finissent à l’aviron sont ceux que l’ancien
directeur d’équipe Wu Hau décrit comme
le surplus de la natation ou du basket.
« Nous manquons d’une culture d’avi­
ron, y compris de sensation technique, »
explique Liu qui estime que l’entraînement
par le passé a été cimenté par l’ardeur au
travail plutôt que par la technique.
L’aviron étant basé dans les provinces, la
production d’une équipe nationale ne va
pas sans difficultés et, par le passé, les
équipes chinoises participant aux Coupes
du monde d’aviron et aux Championnats
du monde d’aviron n’ont souvent été
composées que d’équipages de province.
Cette année, Grinko a dû attendre pour
remplir son centre national d’entraîne­
ment la fin des Jeux nationaux de Chine
(en octobre), qui ne se classent qu’en
deuxième position derrière les Jeux
Olympiques en terme de prestige, mais
qui sont peut-être les premiers pour ce
qui est des honneurs et des récompenses
financières. Ces Jeux ne sont basés que
sur des compétitions interrégionales.
Environ 130 sportifs s’entraînent à présent
avec Grinko au Centre d’entraînement
d’hiver de Guangzhou, près de Hong Kong.
Ce sont tous des sportifs à plein temps
et en dehors des jours fériés nationaux,
l’entraînement se poursuivra jusqu’aux
Jeux de 2008 à Beijing. Un nouveau centre
d’entraînement d’été, dans le nord est sur le
point d’être prêt à l’utilisation et une base
en Europe avec sa propre flotte de bateaux
est en cours de création.
À l’heure actuelle les deux meilleurs au
classement du skiff des Jeux nationaux
sont Cui Yonghui (meilleur temps à
l’ergomètre, 6:00) et Jing Ziwei (meilleur
temps à l’ergomètre, 6:34). Ziwei prend
la place laissée par le rameur de Chine
au plus grand nombre de succès, Xiuyun
Zhang (trois fois médaillés dans des
championnats du monde et une médaille
olympique d’argent) qui s’est retiré l’an
dernier. Par ailleurs, on compte égale­
ment l’entrée en lice du poids léger fémi­
nin. La Chine a remporté d’affilée des
titres de championnats du monde dans
le quatre de couple poids léger féminin
(2003 et 2004). Ensuite, le huit féminin
s’est remarquablement rapproché d’une
médaille olympique aux Jeux de 2004,
en finissant quatrième à seulement deux
secondes d’une médaille.
Liu est très ouvert quant à ses perspectives
pour la communauté de l’aviron. « Nous
devons remporter une médaille d’or aux
Jeux Olympiques à Beijing », estime Liu.
« Nous ne faisons pas que rêver à la per­
cée, c’est un devoir. » La Chine n’a gagné
que deux médailles olympiques en aviron,
la dernière fois en 1996.
Malgré le manque de proéminence de
l’aviron, Liu fait état d’un renouveau
d’intérêt avec notamment un programme
de télé réalité pour trouver des barreurs.
« Nous allons choisir les barreurs parmi
dix millions de participants. Il y aura
trois cents millions de téléspectateurs. »
Voilà ce qui se passe en Chine. M.S.B. n
23
technology
technologie
© Getty Images / Christopher Lee
The skinny on going big –
when blades bloomed
Italian athlete carrying current-day oars. / Une athlète
italienne transportant des avirons modernes.
Big technology changes in rowing are
about as common as winning Olympic gold
medals so when the “big blade” or hatchet
started to appear at the other end of rowing
handles rowers took notice.
Two brothers, Dick and Peter Dreissigack­
er, both former Olympic rowers, had been
producing oars in rural USA since 1976,
coming out with the first composite oar. In
the middle of 1991 the brothers started to
play with the shape of the blade.
The Dreissigackers thought if the blade
offered more resistance then there would be
more force for pushing on the water – hence
a bigger blade. Using the same mould and
material as their regular blade design the Dreis­
sigackers simply cut out a different shape.
said it was like a mad house trying to keep
up with the number of orders.
“Frankly there was a lot of resistance before
people used them,” says Dick, “but they’re
surprisingly easy to row with which helped
not-so-good crews.”
“It was the year before the Olympics,”
recalls Dick. “People get excited about new
ideas around that time. I don’t know how
we finally decided to come up with the
hatchet, but the main idea was very simple.”
The big blade started to spread into Europe
and by the summer of 1992, with forthcoming
Olympics, other oar-makers had caught on.
It was not a new idea. “There had been sim­
ilar-looking blades back in the 1800s,” says
Dick, “but construction options (materials)
had changed.”
Canada’s Marnie McBean remembers
Barcelona not just for her two gold medals
but also for the change in blade. “I don’t recall
noticing a big change in boat speed, but the
Olympics were looming and no one wanted
to get caught without the new technology.”
The brothers tried out the new shape in late
1991 at Boston’s Head of the Charles and
some US university coaches took interest.
“Others though it was a little weird,” adds
Dick. “Then several colleges who weren’t
expected to do well did, and they were using
our blades.” After that the Dreissig­ackers
Since the arrival of the hatchet smaller
changes to oars have developed. Handles are
adjustable and while hatchets have become the
norm, rowers can choose between smoothfaced blades, “spoon” shapes, standard shapes
and a variety of composite materials. M.S.B. n
Le tout mince devient gros –
quand les palettes prennent du large
Deux frères, Dick (ancien rameur olym­
pique) et Peter Dreissigacker, fabricants de
rames au fin fond de la campagne améric­
aine depuis 1976, ont proposé la première
rame en matériaux composites et au milieu
de l’année 1991, ils ont commencé à jouer
avec la forme de la palette.
Les Dreissigacker ont constaté qu’en offrant
plus de résistance la palette avait davantage
de force de poussée sur l’eau, d’où une
palette plus large. Tout en faisant appel
au même moule et matériel que pour leur
palette classique, ils ont simplement dessiné
une forme différente.
« C’était l’année des Jeux Olympiques » se
rappelle Dick « et, durant cette période, tout
le monde est à l’affût de nouvelles idées.
J’ignore comment nous avons finalement
opté pour la forme ‘hachoir’, mais l’idée
principale en était très simple. »
L’idée n’était pas neuve non plus : « Il y
a eu des palettes du même genre dans les
années 1800 » explique-t-il, ce sont les
possibilités de construction (les matériaux)
qui ont changé. »
Les frères ont testé leur nouvelle forme fin
1991 à la fameuse régate de la « Head of the
Charles » sur la rivière de Boston et « quel­
ques entraîneurs d’universités américaines
ont manifesté de l’intérêt, tandis que pour
d’autres c’était un peu curieux » ajoute Dick.
« Puis plusieurs collèges dont on n’attendait
pas de bonnes performances se sont bien
débrouillés et ils utilisaient nos rames. »
Alors tout s’est emballé,
disent-ils, pour réussir à
répondre aux nombreuses
demandes.
« Franchement, elles ont
rencontré une résistance
énorme avant d’être util­
isées » se souvient Dick.
« Mais il était surprenant de
voir combien c’était facile
de ramer avec, c’est ce qui
a aidé des équipages qui
n’étaient pas si bons par
ailleurs. »
Les grandes palettes ont commencé à se
répandre en Europe et, à l’été 1992, les Jeux
Olympiques arrivant, d’autres fabricants de
rames s’y sont mis.
La Canadienne Marnie McBean se souvient
de Barcelone non seulement pour ses deux
médailles d’or mais aussi pour le change­
ment de palette. « Je ne me rappelle pas
avoir noté un grand changement dans la
vitesse du bateau, mais, au moment des
Jeux, personne n’aurait voulu se retrouver
sans la nouvelle technologie. »
Depuis l’arrivée du hachoir, les rames
ont connu peu de change­
ments. Les poignées sont
ajustables et tandis que
les hachoirs sont devenus
la norme, les rameurs
peuvent choisir entre des
palettes à face lisse, en
forme de « cuiller », de
forme standard et dans une
grande variété de matériaux
composites. M.S.B n
© Peter Spurrier
En aviron, les changements de la techno­
logie sont aussi communs que de remporter
des médailles d’or olympiques, ainsi lorsque
les « grandes palettes » ou « hachoirs » ont
commencé d’apparaître à l’autre bout des
poignées les rameurs n’ont pas manqué de
le remarquer.
Dressigacker oars at the 1992
Barcelona Olympic Games. / Des
avirons Dreissigacker aux Jeux
Olympiques de Barcelone en 1992.
25
competition
© Peter Spurrier
The world’s best flat-water racing in Asia
A Japanese spectator / Une spectatrice japonaise
Fitting luckily in between two typhoons,
the Championships began with the threat
of typhoon Mawar which saw the entire
course removed and replaced all in the
space of a couple of days. The typhoon
luckily kept its distance delaying racing
by just one day.
A steady current improved racing speeds
and World Best times, however these
new World Best times were later dis­
allowed after it was determined that the
water flow, although equal in all lanes,
was too strong.
and also pushed Olympic Champion
Olaf Tufte of Norway back into second.
Meanwhile the women’s single delivered
no surprises when the heavily-medalled
Ekaterina Karsten of Belarus barely >>
No one can refute the remarkable per­for­
mance by seven New Zealanders. On the
first day of finals Mahe Drysdale (men’s
single), Nathan Twaddle and George
Bridgewater (men’s pair), Nicky Coles
and Juliette Haigh (women’s pair) and
Caroline and Georgina Evers-Swindell
(women’s double) cleaned up four World
Championship titles in just 45 minutes.
This unprecedented haul by one country
had not been seen since the days of East
Germany’s rowing dominance 30 years ago.
Drysdale’s win disrupted Ondrej Synek
of the Czech Republic’s strong season
© Detlev Seyb
In a fitting start to the Olympic
cycle as we head towards Beijing
2008, Japan made it a first for Asia
when it hosted the 2005 World
Rowing Championships at the end
of August. Japan’s Gifu prefecture
became the home for the best
rowers in the world as they disco­
vered the art of origami, endured
high humidity and flew down six
lanes of untouched-by-typhoon
waters.
Mirka Knapkova (CZE)
compétition
En Asie: les meilleures courses
sur eaux calmes du monde
En effet, ces championnats se sont heu­
reusement déroulés entre deux typhons.
La menace du premier, le typhon Mawar,
a obligé le déménagement et le réaména­
gement du bassin de course en l’espace
de deux jours mais, fort heureusement,
les vents on gardé leurs distances et
n’ont retardé le début des courses que
d’un jour seulement.
© Detlev Seyb
Départ approprié pour le cycle
olympique qui s’achèvera à Beijing en 2008, le Japon a offert une
première asiatique avec l’organisa­
tion des Championnats du monde
d’aviron de 2005, à la fin du mois
d’août. La préfecture de Gifu est
devenue la terre d’élection des
meilleurs rameurs du monde alors
qu’ils découvraient l’origami,
enduraient une lourde humidité et
s’élançaient dans leurs six couloirs sur des eaux épargnées par
les typhons.
quatre titres de champions du monde en
moins de 45 minutes. Ce butin sans précé­
dent pour un seul pays ne s’était pas vu
depuis la domination de l’Allemagne de
l’Est sur l’aviron, il y a trente ans.
Un courant soutenu a amélioré les vitesses
de course et les meilleurs temps mondiaux
qui n’ont pas été reconnus par la suite (le
flux de l’eau, quoique identique dans tous
les couloirs, ayant été jugé trop puissant).
L’indomptable duo slovène, Iztok Cop
et Luka Spik, a fait un doublé dans
deux épreuves en remportant le titre de
champion du monde du deux de couple
avant de se battre le lendemain dans
le quatre de couple pour s’assurer la
médaille d’argent derrière une formation
de quatre Polonais exultants: Konrad >>
Wasielewski, Marek Kolbowicz, Michal
Jelinski et Adam Korol.
La victoire de Drysdale a perturbé la
vigoureuse saison du Tchèque Ondrej
Synek et a par ailleurs repoussé le cham­
pion olympique norvégien Olaf Tufte en
seconde position. Entre-temps, le skiff
féminin n’apportait aucune surprise avec
la victoire de la Biélorusse Ekaterina
Karsten, déjà largement médaillée, sur
la Tchèque Mirka Knapkova. C’est la
médaille de bronze en skiff à la presque
débutante américaine Michelle Guerette
qui, en mettant un terme à une pénurie
de médailles de dix-sept ans dans cette
L’Italie a continué de démontrer sa force
en poids léger masculin, défendue par
Filippo Mannucci, Luca Moncada et
Daniele Gilardoni qui ont remporté le
quatre de couple dans cette catégorie pour
la stupéfiante quatrième fois et ont été
rejoints cette année par Gardino Pellolio
à la proue. Les Italiens se sont également
battus dans le quatre de pointe poids léger,
avec pour objectif de combler le vide laissé
par les champions olympiques danois.
Mais ils ont dû se contenter de l’argent,
laissant la France prendre la place de
nouveaux leaders dans cette discipline.
© Detlev Seyb
© Peter Spurrier
Personne ne réfutera, néanmoins, la
remarquable performance de sept
Néo-zélandais. Le premier jour des
finales Mahe Drysdale (skiff masculin),
Nathan Twaddle et George Bridgewater
(deux de pointe masculin), Nicky Coles
et Juliette Haigh (deux de pointe féminin)
et Caroline et Georgina Evers-Swindell
(deux de couple féminin) ont empoché
Olaf Tufte (NOR)
catégorie pour les États-Unis, a provoqué
l’étonnement.
Michelle Guerette (USA)
C’est sans surprise qu’on a vu les Alle­
mandes Daniela Reimer et Marie-Louise
Draeger remporter le deux de couple
poids léger. Ce qui est étonnant, c’est
que ce fut la seule médaille d’or de ces
championnats à revenir à l’Allemagne.
Surprenante également la vision du >>
27
competition
had to push herself to win over the Czech
Republic’s Mirka Knapkova. But a bronze
medal for single sculling near-novice
Michelle Guerette of the United States
broke a 17-year medal drought in this
event for her country.
Italy showed continued lightweight men’s
strength fronted by Filippo Mannucci,
Luca Moncada and Daniele Gilardoni
who won the lightweight quad for a
staggering fourth time, joined this year
by Gardino Pellolio in bow. The Italians
also fought it out in the lightweight four
aiming to fill the gap left by the retirement
of Denmark’s Olympic Champions. But
they had to settle for silver with France
establishing themselves as the new lead­
ers of the lightweight fours fight.
It was no surprise to see Daniela Reimer
and Marie-Louise Draeger of Germany
take home the lightweight women’s dou­
ble, but it was very surprising that this
turned into Germany’s only gold medal
at the championships. It was also a sur­
prise to see Finland’s lightweight double of
Sanna Sten and Minna Nieminen giving
their nation its first rowing medal in 18
years - a silver medal.
The USA men’s eight taking the lead. / Le huit de pointe américain passe en tête.
rower when he added World Champion
to his collection after winning the light­
weight men’s single. Behind Polymeros,
Great Britain’s Zac Puchase used youthful,
19-year-old exuberance to procure a
World Championships silver medal in his
first season of international racing.
The United States saved their best for
last by closing the regatta with a win in
the men’s eight. Coming in as Olympic
Champions, half of the crew had also
raced in the men’s four, where they
finished fifth. Meanwhile no one could
touch the British men in the four who
completed an unbeaten season at Gifu.
The best rowers in the
world flew down six
lanes of untouched-bytyphoon waters.
In its fourth year of competition at the
World Rowing Championships a contin­
gent of adaptive rowers competed with
an intensity that had the more experi­
enced crews dominating.
Italy won the FISA Team Trophy for the
first time by ranking at the top of the medals
table ahead of the United States in second.
The next World Rowing Championships
will be held in Great Britain from 20 to
27 August 2006 on Eton’s Dorney Lake,
also the venue for rowing at the 2012
Olympic Games. M.S.B. n
Australia’s win in the women’s eight was
heralded as laying “demons to rest” for
the team that made more headlines in
Australia after the Athens Olympics than
any other news story.
© Detlev Seyb
Vasileios Polymeros firmly established
himself as Greece’s most successful
© Peter Spurrier
Slovenia’s indomitable duo Iztok Cop
and Luka Spik doubled up in two events
leaving with a World Championship
title in the men’s double and fighting it
out the next day in the quad to secure
silver behind an elated Polish line-up of
Konrad Wasielewski, Marek Kolbowicz,
Michal Jelinski, and Adam Korol.
The Polish quad / Le quatre de couple polonais
French oarsmen Tilliet, Bette, Pouge and Solforosi,
World Champions in the lightweight four.
Vasileios Polymeros (GRE)
© Peter Spurrier
© Peter Spurrier
© Peter Spurrier
compétition
Minna Nieminen (l) and Sanna Sten (r) of Finland /
Minna Nieminen (g) et Sanna Sten (d) de Finlande
The Australian women’s eight / Le huit de pointe féminin d’Australie
Les meilleurs rameurs du monde s’élançaient
dans leurs six couloirs sur des eaux épargnées
par les typhons.
deux de couple finlandais poids léger,
Sanna Sten et Minna Nieminen, offrant
à la Finlande sa première médaille en
aviron depuis dix-huit ans: une médaille
d’argent.
La victoire australienne du huit fut
consi­dérée comme une manière de «tirer
un trait sur le passé» pour une équipe qui
s’était attirée plus de grands titres que
n’importe quelle autre dans les journaux
australiens au moment des Jeux Olym­
piques à Athènes.
Vasileios Polymeros s’est fermement
établi comme le rameur grec avec le plus
grand nombre de succès, après avoir
ajouté le titre de champion du monde à
sa collection en remportant le skiff poids
léger. Derrière Polymeros, le Britannique
Zac Purchase s’est servi de la jeunesse et
de l’exubérance de ses dix-neuf ans pour
s’emparer de la médaille d’argent des
Championnats du monde à sa première
saison de courses internationales.
Dans sa quatrième année de compétition
aux championnats du monde d’aviron
un contingent de rameurs handicapés
a concouru avec intensité et ce sont les
équipages les plus expérimentés qui ont
dominé.
L’Italie a remporté le trophée de l’équipe
FISA pour la première fois en se classant
en tête du tableau des médailles devant
les États-Unis.
Les prochains Championnats du monde
d’aviron auront lieu en Grande-Bretagne
du 20 au 27 août 2006 sur le lac Dorney
à Eton, le site même où est prévue la
régate olympique de 2012. M.S.B. n
© Igor Meijer
© Peter Spurrier
Les États-Unis ont gardé le meilleur
pour la fin en terminant la régate par leur
victoire dans le huit masculin. Auréolée
du titre de champion olympique, la moitié
de l’équipe a également concouru dans
le quatre de pointe, dans lequel elle a
terminé cinquième. Entre-temps, personne
n’est parvenu à rejoindre l’équipage
masculin britannique dans le quatre de
pointe qui, à Gifu, achevait une saison
uniquement faite de victoires.
Les Français Tilliet, Bette, Pouge et Solforosi, champions
du monde en quatre de pointe poids léger.
The British men’s four won every race of the season. / Le quatre de pointe brittanique a remporté chaque course de la
saison.
29
competition
Rowing towards Beijing:
stars of the future
M8+, United States 01
The ability for the United States to
put together a winning men’s eight is
undeniable. With Athens Olympic gold
medal coach Mike Teti still at the helm
and a system that thrives off outstanding
university eights, Teti is bound to have a
great group to work with. Mixed into this
the United States leaves the 2005 season
holding the junior (photo) and senior
World Rowing Championships titles in
the eight. Watch out for names like Steve
Coppola who at the age of 21 already has
two World Champion medals and Neil
Stanga (five seat) and Henrik Rummel
(three seat), now junior champions.
01
© Detlev Seyb
Over the 2005 season you would have had to lock yourself away in non-rowing solitude not to notice the
stand-out performances of these junior and under 23 rowers who not only pushed the edge of success at
their level but some also pushed their way into the senior level. Will these athletes be the rowing names of the
Beijing Olympiad?
M1x, The Netherlands 02
Stepping up a level in the men’s single, Sjoerd Hamburger has the
whole of the Netherlands under his spell after he completely domi­
nated the final of the World Rowing Under 23 Championships this
year. Hamburger then went on to finish a credible 7th at the senior
World Rowing Championships.
04
W1x, New Zealand 05
Quality not quantity. That’s the New Zealand theme and Emma Twigg
is another example of New Zealand quality. Emma discovered her
true worth in the single winning the junior title in commanding style.
>>
05
© Getty Images / Christopher Lee
LM1x, Great Britain 04
Cool and confident, 19-year-old lightweight single sculler,
Zac Purchase of Great Britain followed the Sjoerd Hamburger
example and won the World Rowing Under 23 Championships
with open water, then went on to win silver at the World Rowing
Champion­ships. All Zac needs now is a doubles partner to take him
to the Beijing start line.
© Joris Trooster
W4x, Germany 03
Stephanie Schiller (stroke) joined the cream of German sculling
when she became the youngest member of the women’s quad only
one year after being a junior. This fast track to the top earned
Stephanie a World Championship silver medal at Gifu.
compétition
Ramer vers Beijing:
les vedettes du futur
Au cours de la saison 2005, il aurait fallu se retirer du milieu de l’aviron pour ne pas remarquer les performances des juniors et des moins de 23 ans qui non seulement ont haussé le niveau de leur propre catégorie
mais ont également, dans certains cas, fait leurs preuves dans la catégorie senior. Ces athlètes deviendront-ils les gloires de l’aviron de l’Olympiade de Beijing?
03
© Detlev Seyb
01 M8+, États-Unis
La capacité américaine à réunir un huit
masculin gagnant est indéniable. Après
sa médaille d’or aux Jeux Olympiques
d’Athènes, l’entraîneur Mike Teti est
toujours en poste et grâce au système
extrêmement fructueux des huit univer­
sitaires, il devrait être en mesure de
présenter un excellent équipage. Et avec
ça, les États-Unis ont fini la saison 2005
avec le titre de champions du monde
juniors et seniors en huit de pointe. On
surveillera donc Steve Coppola qui, à
21 ans, a déjà remporté deux médailles
de championnats du monde, ainsi que
Neil Stanga (en cinq) et Henrik Rum­
mel (en trois), désormais champions du
monde d’aviron junior.
02 M1x, Pays-Bas
En grimpant d’un niveau en skiff masculin, Sjoerd Hamburger
tient maintenant l’ensemble des Pays-Bas sous son charme, après
avoir complètement dominé la finale des Championnats du monde
des moins de 23 ans cette année. Hamburger est ensuite parvenu à
occuper une 7e place crédible aux Championnats du monde d’avi­
ron senior.
03 W4x, Allemagne
Stephanie Schiller (chef de nage) a rejoint la crème de l’aviron de
couple allemand en devenant la plus jeune membre du quatre de
couple un an seulement après avoir participé aux Championnats du
monde d’aviron junior. Cette voie rapide vers le sommet a permis
à Stephanie de remporter une médaille d’argent aux Championnats
du monde à Gifu.
04 LM1x, Grande-Bretagne
Détendu et confiant, Zac Purchase, le rameur britannique en skiff
poids léger âgé de 19 ans, a suivi l’exemple de Sjoerd Hamburger
et largement remporté les Championnats du monde d’aviron des
moins de 23 ans avant de gagner une médaille d’argent aux Cham­
pionnats du monde d’aviron. Tout ce qu’il lui faut à présent c’est
un partenaire en deux de couple poids léger pour se présenter avec
lui sur la ligne de départ à Beijing.
02
© Detlev Seyb
05 W1x, Nouvelle-Zélande
La qualité et non la quantité. C’est le thème néo-zélandais et
Emma Twigg est un autre exemple de la qualité néo-zélandaise.
Emma a découvert sa vraie valeur en skiff en remportant le titre
junior avec un style remarquable.
>>
31
competition
W8+, Romania 06
Ana Maria Apachitei already has 12 inter­
national medals including Rowing World
Cup gold in the celebrated Romanian
women’s eight. The Romanian philosophy
of mixing experience with new blood
means Ana Maria’s face is bound to be
seen again in the top boats. Team mate
Ioana Papuc, at the age of 21, already
has an Olympic gold medal and every
intention of making rowing her career.
W2x, Italy 07
The double has been home for Elisabetta
Sancassani (left) who is at the cutting
edge of the new wave of women’s rowing
in Italy. This year the 22-year-old added
to her medal collection by winning the
World Rowing Under 23 Championships
before going on to make the final at the
senior World Rowing Championships,
with partner Laura Schiavone.
M2x, Italy 08
To dethrone the old guard in Italian
rowing is no small feat, but with Federico
Gattinoni (stroke) nothing is permanent.
Young Federico did not let seniority
or past success get in his way when he
dominated the 2005 season winning the
World Rowing Under 23 Championships
men’s double, two World Cup medals
and capping it off with silver at Gifu.
M4-, Germany 10
To break into the top group in Germany is
no easy feat but 21-year old Urs Kaeufer
managed to do it this year. After racing
to silver at the World Rowing Under
23 Championships, Urs moved into the
senior four (three seat) at the World
Rowing Championships. M.S.B. n
07
© Peter Spurrier
W1x, Australia 09
She’s got attitude. She’s got charm.
Nineteen-year-old Sally Kehoe (left) is
the toast of Australia’s next generation of
rowers. Last year winning the junior single
wasn’t enough for Sally, she went on to
finish second at the World Rowing Under
23 Championships and then propelled
herself directly into the senior level in the
double, where she shares the boat with
Amber Bradley. So far Sally has medalled
at every international race she’s entered.
compétition
06 W8+, Roumanie
Ana Maria Apachitei détient déjà douze
médailles internationales dont celle de la
Coupe du monde d’aviron avec le fameux
huit roumain. La politique roumaine
de mélanger l’expérience avec du sang
nouveau implique qu’on ne devrait pas
manquer de bientôt rencontrer à nouveau
Ana Maria dans les bateaux de tête. Sa
coéquipière Ioana Papuc, à 21 ans, a déjà
remporté une médaille d’or olympique
et a tout à fait l’intention de faire de
l’aviron sa carrière.
© Detlev Seyb
08
Dans le deux de couple Elisabetta San­
cassani (à gauche) est à l’avant-garde de
la nouvelle vague de l’aviron féminin
italien. Cette année, cette jeune femme
de 22 ans a ajouté à sa collection de
médailles celle des Championnats du
monde des moins de 23 ans, avant de
passer en finale des Championnats du
monde d’aviron senior avec sa coéquip­
ière Laura Schiavone.
08 M2x, Italie
Détrôner la vieille garde en aviron italien
n’est pas une mince affaire mais avec
Federico Gattinoni (chef de nage) on sort
du statut quo. Le jeune Federico n’a pas
laissé sa séniorité ou ses succès antérieurs
l’encombrer pour dominer la saison de
2005 et remporter les Championnats
du monde des moins de 23 ans du deux
de couple, deux médailles de Coupe
du monde couronnées par une médaille
d’argent à Gifu.
09
© Detlev Seyb
09 W1x, Australie
Elle a un genre et du charme. À dix-neuf
ans, Sally Kehoe (à gauche) est la favorite
de la prochaine génération de rameurs
austra­liens. Sa victoire en skiff junior l’an
dernier ne lui a pas suffi. Elle est allée
terminer deuxième aux Championnats
du monde d’aviron des moins de 23 ans
et ensuite s’est d’elle-même propulsée
directement au niveau senior en deux de
couple, où elle partage le bateau avec
Amber Bradley. A ce jour, Sally a gagné
une médaille dans toutes les courses
internationales auxquelles elle a participé.
10 M4-, Allemagne
10
© Detlev Seyb
06
© Detlev Seyb
07 W2x, Italie
Se placer dans le groupe de tête en Alle­
magne n’est pas une simple affaire mais
Urs Kaeufer, 21 ans, y est parvenu cette
année. Après avoir couru pour l’argent
aux Championnats du monde d’aviron des
moins de 23 ans, Urs est passé au quatre de
pointe senior (en trois) aux Championnats
du monde d’aviron. M.S.B. n
33
Official world rowing partners
President Président
Denis Oswald
Vice-president Vice présidente
Anita DeFrantz
Treasurer Trésorier
Mike Williams
Executive Director Directeur Exécutif
Matt Smith
FISA is the governing body of the sport of rowing and
the oldest international sports federation in the Olympic
movement. Based in Lausanne, the Olympic capital, FISA
has 120 member federations worldwide, organises World
and Olympic Championships and World Cups and pro­
motes all forms of rowing. The opinions expressed in this
publication are not necessarily the opinions of the FISA
Council. Reprints permitted with acknowledgement of
source.
FISA est la plus ancienne fédération sportive interna­
tionale du Mouvement Olympique. La FISA, établie à
Lausanne, capitale Olympique, compte 120 fédérations
membres. Elle organise les Championnats du monde, les
compétitions Olympiques et la Coupe du Monde et assure
la promotion de toutes les formes d’aviron. Les avis
exprimés dans cette publication ne reflètent pas néces­
sairement l’opinion du Conseil de la FISA. Reproduction
des textes permise avec citation des sources.
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1110 Morges 3
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2. © Detlev Seyb
3. © Detlev Seyb
4. © Joris Trooster
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