Histoire des arts
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Histoire des arts
Histoire des arts De l’Antiquité au IXe s. Du IXe s. à la fin du XVIIe s. XVIIIe et XIXe s. Le XXe s. et notre époque Domaines artistiques Arts De L’espace Thématiques artistiques Art, Créations, Cultures Arts Du Langage Arts Du Quotidien Arts Du Son Arts Du Spectacle Vivant Arts Du Visuel Art, Espace, Temps Arts, Etats & Pouvoir Arts, Mythes & Religions Arts, Techniques, Expressions Arts, Ruptures, Continuité Référence artistique CARTEL Titre Artiste/Auteur Persépolis Marjane Satrapi Date de création Tome 3 en 2002 Nature de la production Bande dessinée dimensions 21* techniques Ecriture d’un scénario et dessins Lieu d’exposition Librairies et bibliothèques l’auteur et le contexte Marjane Satrapi, née en 1969 dans une famille aristocratique de Téhéran. Elle vit, en tant qu'enfant, la restriction grandissante des libertés individuelles et les conséquences dans la vie quotidienne des événements politiques de l'époque, particulièrement la révolution islamique et les débuts de la guerre IranIrak. En effet, en 1984, à l'âge de 14 ans, elle est envoyée par ses parents à Vienne, en Autriche, pour fuir la guerre et le régime iranien. Elle avait déjà étudié au lycée français de Téhéran. Elle continue son cursus scolaire au lycée français de Vienne, puis retourne en Iran afin de suivre des études supérieures. En 1994, elle part ensuite en France et fait des études à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle réside actuellement à Paris. Elle est scénariste et dessinatrice iranienne. Elle connaît la révolution contre le régime du Shah, l’instauration d’une république islamique répressive (1979), la guerre Iran-Irak (1980/1988). Elle publie les quatre tomes de Persépolis (bande dessinée autobiographique) entre 2000 et 2003 et obtient un grand succès critique et commercial. Entre 2005 et 2007, elle réalise en partenariat avec Vincent Paronnaud Persépolis, l'adaptation de sa bande dessinée autobiographique en long métrage d'animation en noir et blanc, sorti le 27 juin 2007. Il est projeté au Festival de Cannes 2007 au sein de la sélection officielle. À cette occasion, la République islamique d'Iran s'est inquiétée de voir la sélection de ce film présentant ce qu'elle trouve être « un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique »1. Le film recevra, malgré la polémique, le Prix du Jury du Festival et obtiendra un succès international couronné par deux Césars l'année suivante (ceux du meilleur premier film et de la meilleure adaptation) ainsi que par une nomination à l'Oscar 2008 du meilleur film d'animation. ANALYSE DE L’ŒUVRE Persépolis : du nom donné dans l’Antiquité à la capitale de la Perse (Iran aujourd’hui), est une bande dessinée autobiographique. Marjane raconte la répression en Iran et son exil à Vienne où elle doit faire face à la solitude loin de sa famille et à la difficulté de s’intégrer. Les dessins sont en noir et blanc, il n’y a ni ombre, ni contraste, les décors sont peu détaillés. La dessinatrice se concentre sur les expressions du visage, les attitudes et les gestes. Cette planche est composée de 4 bandes (succession horizontale de plusieurs vignettes) qui mettent en scène Marjane adolescente qui se trouve dans un café à Vienne, en Autriche. Elle entend des camarades de classes parler d’elle et celles-ci ne l’ont pas vue…Le décor du café est suggéré à l’aide de très peu d’éléments (table, banquettes, le mot »café » sur la porte d’entrée). Dans les vignettes 1 et 2, des paroles blessent Marjane : on la prend pour une menteuse et on estime que ses parents se moquent totalement d’elle car elle est arrivée seule. La colère de Marjane est représentée par des traits plus épais, plus noirs, l’air expulsé par ses narines et sa bouche déformée. . Elle passe du désespoir, des larmes puis s’ensuit une réflexion qui l’amène à s’accepter telle qu’elle est pour enfin se sentir intégrée. Les cartouches (commentaires du narrateur placé dans un rectangle) développent les sentiments (et leurs évolutions) de Marjane. . On peut relever trois cadrages utilisés dans la dernière bande : plan américain (personnage jusqu’à mi-cuisse), plan rapproché (jusqu’à la taille) puis un gros plan (visage). Au cinéma, on aurait obtenu un effet de zoom avant pour mieux entrer « dans la tête » (les pensées) du personnage. « être intègre à soi- même » signifie ne pas se mentir, s’accepter avec ses différences qui doivent être une force et non une faiblesse. Cette planche montre que cette œuvre est autobiographique (auteur= narrateur= personnage principal). Les situations et les paroles des personnages dans les bulles (moment du souvenir) sont commentées avec beaucoup de lucidité par la dessinatrice adulte (moment de l’écriture). Cette planche nous montre une adolescent en pleine remise en question (identité) qui tire des leçons de ce qu’elle vit(rejet de la part des autres parce qu’elle ne s’accepte pas elle-même) Liens : - autobiographies comme « Enfance » de N. Sarraute ; pour les restrictions des libertés individuelles : « la rédaction » de Skarmeta.