Fiche Culture

LES FICHES TECHNIQUES
Les mélanges
Céréales / Protéagineux
récoltés en grain
En Franche-Comté
PLACE DANS LA ROTATION
Les mélanges d’hiver ou de printemps entre une céréale et une légumineuse sont
fréquemment pratiqués et bien maîtrisés par les agriculteurs bios. Faiblement exigeant en
azote et compétitifs vis-à-vis des mauvaises herbes, ils seront idéalement placés en fin de
rotation, mais peuvent se retrouver à n’importe quel moment de la succession culturale. Vu la
diversité des mélanges, tous les types de sols sont envisageables. Il conviendra toutefois de ne
pas trop s’éloigner des exigences des espèces semées en pur. Le seigle sera préféré à l’orge en
terrain acide, et les légumineuses à petit PMG seront privilégiées sur les sols à faible réserve
hydrique.
PREPARATION DU SOL
Elle doit être soignée pour favoriser une bonne implantation du mélange et un départ rapide en
végétation, gage d’une bonne concurrence vis-à-vis des mauvaises herbes. Le lit de semences
ne devra pas être trop asséché pour ne pas pénaliser la germination des grosses graines, et le
sol ne devra pas présenter d’obstacle à l’enracinement des légumineuses.
CHOIX VARIETAL
En fonction des attentes de l’agriculteur, tout, ou presque, est envisageable, il suffit de
respecter quelques principes :
-
Pour les porcs et les volailles, choisir des variétés de féverole sans tannin. Pour les
ruminants, toutes les espèces de légumineuses sont envisageables.
-
Associer des espèces dont les maturités sont proches
Les plus précoces : orge, seigle, blé et triticale précoces, épeautre,
protéagineux
Les plus tardives : triticale, avoine, blé tardif, féverole, pois fourrager, vesce.
pois
-
Choisir des variétés adaptées
Orge : les moins précoces et les moins sensibles à l’égrenage
Pois fourrager : Lisa (pois de printemps) est plus précoce qu’Assas lui-même plus
précoce que Picard.
Céréales/pois fourrager : la céréale sert de tuteur au pois, par conséquent choisir
des variétés vigoureuses et résistantes à la verse.
-
S’adapter aux exigences et tolérances des espèces
Avoine possible sur sol humide, orge en sol calcaire et profond, seigle en sol
superficiel et acide, légumineuses à petites graines sur sol superficiel…
SEMIS
Si la taille et les exigences des graines sont proches, le semis peut se faire en une seule fois.
Un semis en deux passages sera indispensable dans certaines situations, comme les
associations avec féverole où la graine doit être positionnée à 7-8 cm, bien trop profond pour
une céréale.
La date de semis est le résultat d’un compromis entre exigences des espèces et conditions
pédo-climatiques. Idéalement, il ne faudrait pas dépasser le 25 octobre dans le nord et le 1
novembre dans le sud Franche-Comté pour les semis d’automne, et le 15 mars pour les semis
de printemps.
Il ne faut surtout pas semer en fonction de la proportion céréales-protéagineux attendue à la
récolte, mais en fonction des exigences de chaque espèce.
Quelques exemples :
- Mélange simple et productif : Triticale 180 kg – Pois 30 kg Assas à 20 kg pour des
variétés à petits grains comme Picard ou Arkta
- Mélange productif, riche en azote qui limite le salissement de la féverole en fin de
cycle : Avoine de printemps 30 kg – Féverole de printemps 180 kg
- Mélange précoce en sol sain qui libère tôt le sol : Orge 160 kg – Pois fourrager 20 à 30
kg
- Régularité du rendement en terrain pauvre et acide : Avoine 60 kg – Triticale 60 kg –
Seigle 60 kg – Pois fourrager 20 à 30 kg
Chaque agriculteur peut faire ses propres mélanges en respectant les règles de densité
suivantes :
- Pas plus de 25 grain/m2 de pois fourrager, au-delà il y a un risque élevé de verse.
- Le pois protéagineux est possible dans les mélanges à condition de le semer à 70% de
sa densité de semis en pur et la céréale associée à 50% de sa densité en pur.
- La féverole a besoin de lumière pour produire des graines, il faudra donc adapter les
densités pour limiter la concurrence de la céréale, par exemple associer 150kg de
féverole d’hiver de pays avec 60 kg de triticale.
FERTILISATION
Pas de règle établie et un raisonnement au cas par cas en fonction de la composition du
mélange et de la place dans la rotation. Pas d’apport d’azote sur les mélanges avec une forte
proportion de légumineuse. En revanche, dans les associations avec une majorité de céréales,
les apports organiques (fumier, compost) seront bien valorisés surtout en deuxième ou
troisième paille.
DESHERBAGE
Ce sont avant tout les méthodes préventives qui maintiennent la propreté des parcelles,
rotations longues et diversifiées, labour occasionnel, déchaumage et faux semis et gestion des
intercultures. Pour les mélanges, la lutte contre les mauvaises herbes repose principalement
sur une couverture rapide et complète du sol. Des passages de herse étrille ou houe rotative
sont possibles jusqu’à ce que les pois aient atteint le stade 5-6 feuilles.
RECOLTE
Il faut patienter jusqu’à maturité complète des espèces (d’où l’importance du choix des
espèces et de variétés à précocités proches). Le contre-batteur sera desserré pour ne pas
casser les grosses graines comme la féverole, et la soufflerie augmentée pour éliminer les
impuretés (attention à l’avoine).
POUR LES ELEVEURS
L’intérêt du mélange en tant que correcteur azoté va fortement dépendre de la légumineuse
associée et de sa proportion dans le mélange final. Des analyses faites en Franche-Comté ont
montré que pour atteindre 13,5% de MAT dans le mélange final, il fallait au minimum 30% de
légumineuse, et que féverole et vesce étaient plus intéressantes que les pois fourragers pour
atteindre ce pourcentage. On peut toutefois retenir que dans tous les cas, le mélange présente
une valeur azotée supérieure à la céréale pure et une valeur énergie au moins équivalente.
LES FICHES TECHNIQUES AB – v. 2012
Réalisation : Groupe technique AB Franche Comté