PERP OU ASSURANCE
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PERP OU ASSURANCE
Droit fiscal PERP OU ASSURANCE-VIE ? huit fois le plafond annuel de la sécurité sociale (237 696 € en 2004, soit une déduction maximale de 23 770 €) ou 10 % de ce plafond (2 971 € en 2004). Depuis la loi du 21 août 2003 sur les retraites et la parution des textes d’application du 21 avril dernier (1), il est possible de souscrire un plan d’épargne retraite populaire (PERP). Grâce au PERP, chaque épargnant peut se constituer une épargne qui lui est reversée pendant sa retraite sous forme d’une rente à vie. L’épargne est en principe indisponible avant l’âge prévu de la liquidation des droits. La sortie anticipée par versement d’un capital ou d’une rente est toutefois possible : expiration des droits aux allocations d'assurance chômage en cas de licenciement, cessation d'activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire et invalidité. En cas de décès avant ou après la liquidation des droits du souscripteur, la rente acquise peut être reversée à son conjoint survivant ou à tout autre bénéficiaire expressément désigné, sous forme d'une rente viagère ou d'une rente éducation pour les enfants mineurs. Les textes réglementaires instaurent un principe de sécurisation progressive des droits des assurés à mesure qu’ils se rapprochent de la retraite, sous la forme « d’un cheminement de garantie ». Ainsi, moins de deux ans avant l’échéance de liquidation de la rente, au moins 90 % de l’épargne accumulée doit être garanti par l’assureur (2). Une exonération fiscale à l’entrée Une large publicité est faite sur son régime fiscal attrayant. La souscription d’un PERP permet à l’épargnant une économie fiscale importante puisque les primes payées sont déductibles du revenu global. Pour chaque membre du foyer fiscal, la limite globale de déduction est égale à 10 % des revenus professionnels de l'année précédente, retenus dans la limite de Pour les professions indépendantes qui ont choisi la voie du Madelin, le PERP n’est pas un produit totalement nouveau : les avantages sont semblables, surtout la défiscalisation des primes. Le PERP est ciblé sur une plus vaste “clientèle” dépourvue de tout régime de retraite par capitalisation (3). L’assurance-vie offrirait un meilleur rendement que le PERP ! Pour ceux qui seraient tentés, le PERP offre-t-il réellement un meilleur rendement par rapport aux autres produits d’épargne à long terme du marché ? A en croire certains spécialistes financiers, la réponse n’est pas évidente. La stratégie des rachats annuels propres aux contrats d’assurance-vie épargne demeurent semble-t-il la plus performante (4). Explication : Le PERP se dénoue obligatoirement en rente viagère qui se compose du capital et des intérêts accumulés. Après les abattements fiscaux de 10 et 20 %, c’est toute la rente qui est imposable à l’impôt sur le revenu, y compris le capital qui, soulignons-le, a été déduit sous forme de primes du revenu global. 1. Décret n° 2004-342 du 21 avril 2004 relatif au plan d'épargne retraite populaire, JO n° 95 du 22 avril 2004, page 7331 et arrêté du 22 avril 2004, JO n° 96 du 23 avril 2004, page 7406. Rien de tel dans l’assurance-vie. En cas de rachat ou de dénouement après huit ans, les produits acquis ou constatés ne sont soumis à l'impôt sur le revenu qu'après application d'un abattement annuel de 4 600 € (personnes seules) ou 9 200 € (couples mariés). La fraction excédant ces montants peut, sur option du contribuable, être soumise au prélèvement libératoire au taux réduit de 7,5 %. Par ailleurs, l’assurance-vie présente une souplesse que n’a pas le PERP : rachats possibles à tout moment, large choix des bénéficiaires, transmission du capital en exonération de droits de succession, etc. De plus, même si les organismes financiers font jouer la transparence, les prix pratiqués sur le PERP font baisser les rendements escomptés : 3 à 5 % sur le montant des primes versées ainsi que des frais de gestion allant de 0,68 % à 1,05 %. Dans l’immédiat, il ne faut pas se précipiter d’autant plus que la visibilité est faible sur les PERP et même si le législateur s’est voulu rassurant à l’égard des épargnants : adhésion obligatoire de l’épargnant à une “association de défense”, comité de surveillance investi de larges pouvoirs de contrôle, cantonnement des actifs PERP au sein des organismes d’assurance, pour ne citer que les principales mesures de protection. Avant de céder aux attraits des déductions fiscales, une étude préalable s’impose avant toute souscription d’un PERP (âge du souscripteur, capacité d’épargne, composition du patrimoine, projets familiaux, etc.). ■ Jean-Jacques LUBIN Consultant en droit fiscal Infodoc-Experts 2. Entre 2 et 5 ans, cette part est au minimum de 80 % ; entre 5 et 10 ans, au minimum de 65 % et entre 10 et 20 ans, au minimum de 40 % (article 8 de l’arrêté du 22 avril précité). 3. Pour les épargnants salariés, il existe dorénavant un équivalent du PERP, le PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif). Successeur du PPESV (plan partenarial d’épargne salariale volontaire), le PERCO bénéficie d’une fiscalité avantageuse, notamment l’exonération fiscale et sociale de l’abondement de l’employeur. Le PERCO est régi par un décret spécifique du 7 mai 2004, n° 2004-400, JO du 8 mai 2004, p. 8231. PE RP e nc ra su As vie 4. Agefi Actifs, n° 161, 4-10 juin 2004 et n° 163, 18-24 juin 2004, L’Expansion, n° 687, juin 2004, le Figaro Patrimoine 14 mai 2004 R.F.C. 368 Juillet-Août 2004 7