casser les murs pour mieux les connaître
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casser les murs pour mieux les connaître
16 Labo story Laboratoire de génie parasismique et dynamique des structures Collaborateurs : 8 Site internet: ∂ http://eesd.epfl.ch Cécilia Carron Médiacom Photos : Alain Herzog Les tremblements de terre sont vieux comme le monde, mais leur impact sur les constructions est encore mal connu. Les premières normes de constructions parasismiques modernes ne sont entrées en vigueur en Suisse que dans les années 1990 et donnent des lignes directives globales. Par manque d’études précises sur les différentes parties des édifices, elles sont très contraignantes. Des recherches complémentaires, telles que celles menées au Laboratoire du génie parasismique et dynamique des structures (EESD), dirigé par Katrin Beyer, pourraient permettre de préciser les failles des structures et proposer des critères moins généraux et mieux adaptés. Cela permettrait également de mieux se rendre compte de la «fragilité» des bâtiments déjà existants et de trouver de nouveaux moyens de les renforcer sur certaines zones. Katrin Beyer Campus FLASH 28.03.12 Casser les murs pour mieux les connaître ↳construction : Etudier plus précisément les problèmes rencontrés par différents types de constructions pendant un séisme pourrait permettre d’élaborer des normes plus pointues et donc mieux adaptées. Le Laboratoire du génie parasismique et dynamique des structures y travaille. D’après l’Office fédéral de l’environnement, les dispositions parasismiques des normes SIA sont souvent ignorées ou partiellement respectées. Plus de 90 % des ouvrages suisses ont été construits avant l’introduction des normes et présentent une sécurité parasismique inconnue. Or, bien qu’ils soient rares, de violents séismes peuvent toucher la Suisse. Le dernier séisme qui a causé des dégâts sévères a eu lieu à Viège (VS) en 1855. L’équipe de l’EESD élabore des modèles réels et numériques, afin de tester la résistance de différents matériaux et structures, dont les résultats sont applicables partout dans le monde pour les mêmes types de construction. 17 Murs en «U» Du point de vue de l’ingénieur civil, le tremblement de terre est perçu comme une accélération du terrain. Cette dernière est traduite en forces et en déplacements horizontaux, auxquels les bâtiments doivent faire face. La plupart des normes en vigueur s’appliquent aux murs en béton armé rectangulaires. Ces derniers ne résistent aux forces horizontales que dans une direction. «Or dans la pratique, on construit surtout des murs avec des géométries plus complexes – par exemple, des parois en forme de U autour des escaliers ou des ascenseurs. Ces murs reprennent des forces horizontales dans les Campus deux directions et peuvent aussi résister à un certain degré de torsion. Le comportement sismique de ces murs non-rectangulaires est donc beaucoup plus complexe. On ne le comprend pas encore très bien», explique Raluca Constantin, doctorante. Dans un premier temps, cette jeune chercheuse réalise une modélisation numérique détaillée et des études paramétriques, par exemple en changeant la distribution des armatures ou la direction de la résultante sismique. Elle passera ensuite à des essais en grandeur quasi réelle. FLASH 28.03.12 Entre les fenêtres La plupart des bâtiments résidentiels construits au cours du siècle dernier en Suisse sont en briques de terre cuite et leurs dalles sont en bois ou en béton armé. Une meilleure connaissance de ces constructions est nécessaire afin de comprendre le risque encouru en cas de séisme. Des analyses numériques ont montré que la partie située entre une fenêtre et celle de l’étage du dessous ou du dessus pouvait avoir une influence significative sur la résistance de la structure. Or, jusqu’à maintenant, ces éléments ne sont souvent pas consi- ← Simuler un tremblement de terre L’installation élaborée dans une des halles de génie civil intrigue. Un mur en brique d’un peu plus de deux mètres de haut est chapeauté d’un système de vérins hydrauliques, qui permettent d’appliquer une charge sur le mur pour simuler la pression de trois étages. Alternativement ils appliquent également une force d’un côté et de l’autre afin de reproduire un tremblement de terre au ralenti. Au fur et à mesure, le mur se craquelle formant des fissures toujours plus évidentes. Sarah Petry, doctorante, et un collègue notent patiemment, au feutre, les rainures apparues. L’opération sera répétée durant deux ou trois jours en augmentant les charges, jusqu’à ce que le mur s’effondre. Des LEDs fixées de manière régulière sur la structure enregistrent les déplacements des briques et des joints. Un appareil photo prend des clichés chaque minute. L’analyse de toutes les données permettra de déterminer la capacité de déformation du mur, dérés lors de la modélisation de ces anciennes structures, parce que les informations sur leurs caractéristiques de déformation et de résistance sont lacunaires. Sujith Mangalathu a élaboré des modèles numériques pour tester les charges qui se développent sur ces éléments horizontaux lorsqu’un tremblement de terre induit des déplacements différents aux murs reliés par cette partie. Le but est d’arriver à un outil que les ingénieurs civils pourraient utiliser pour évaluer la résistance d’un bâtiment à une secousse. la manière dont il bouge et la définition de ses limites, en force et en déplacement. La doctorante tente également de produire une modélisation numérique et de comprendre pourquoi de tels essais à une échelle plus petite ne donnent pas un résultat similaire à ceux obtenus par des tests à échelle réelle. Silos d’un moulin à Talca (Chile) après le séisme en 2010.