Le workflow photo ou le flux de travail photographique

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Le workflow photo ou le flux de travail photographique
Le workflow photo
ou
le flux de travail photographique
De l’idée d’une photo jusqu’à sa diffusion
Déclencher ne dure qu’une fraction de seconde, mais la démarche avant et après ce
déclenchement comporte toute une série d’étapes, que nous allons tenter de décrire et de
rationnaliser dans le but de prendre conscience et d’améliorer ce « workflow ».
Une sortie photo prévue par le Cercle des Photographes Créateurs à Saint Macaire et Castets
en Dorthe illustrera ces propos.
Les différentes étapes du flux de travail du photographe peuvent être :
0 – Veille et recherche d’idées
1 – Préparation d’une session
2 – Prise de vue
3 – Post-production « basique » (organisation, mots-clés, tri, classement, …)
4 – Post-production « avancée » (« développement » numérique de la photo pour
arriver au rendu « final » de l’image)
5 – Impression – diffusions
6 – Sauvegardes
7 – Bilans et « de l’importance de tout noter »
0.La Veille et la recherche d’idées
La veille c’est quoi ?
« La veille est un processus régulier de recherche, d’analyse et de sélection pertinente
d’informations (…) »
Processus à réaliser régulièrement (traiter plus tard).
1.Préparation d’une session
Pour notre exemple, nous allons sur Internet chercher les sites sur Saint Macaire et Castets en
Dorthe.
Nous utiliserons la possibilité de sélection d’affichage pour les images de Google, qui nous
donne plus de 150 000 résultats.
Nous en déduisons donc les mots clefs qui caractériserons les types de sujets possibles :
Vieille cité, bâtiments remarquables, portes, fenêtres…
Google maps et l’affichage Photo nous donne la localisation de photos prises par les
internautes…
Wikipédia nous informe sur l’histoire de la ville, et nous donne le lien sur le site de la
commune.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Macaire_%28Gironde%29
http://www.saintmacaire.fr/z/index.php
Nous apprenons là des informations très intéressantes sur l’histoire et sur le patrimoine.
Procédons de même pour Castets en Dorthe.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Castets-en-Dorthe
http://www.castetsendorthe.fr/z/index.php
Nous apprenons qu’en chemin, nous pouvons nous arrêter pour admirer le portail de l’église
de Saint Martin de Sescas, considéré comme l’un des plus beaux en Gironde.
Pour parfaire notre information, nous pouvons téléphoner à l’office du tourisme, connaître les
horaires des ouvertures des bâtiments, etc.
Office de Tourisme
8 rue du canton
33490 Saint Macaire
05 56 63 32 14
A ce stade, il est bon de noter tous ce que l’on pense, pour constituer une liste, qui sera revue
juste avant le départ pour la PDV.
Posons nous les questions suivantes :
Quel est le(s) sujet(s) ? (au sens large : être vivant, objet, paysage, ciel, ...) .
Quel cadrage ?
Quelles conditions d’éclairage ?
Quels sont les accessoires à emporter ?
Quels lieux ? Pour être au meilleur endroit …
Quel horaire ?
Pour la sortie, les remparts de Saint Macaire devraient être éclairés le matin, donc rendez vous
à 9 h 15 devant les remparts, sur le parking. Cela nous laisse le temps de parcourir la vieille
ville, et de nous rendre à Castets en Dorthe pour un pique nique commun (plusieurs clubs sont
invités).
Avec tout ceci, nous avons plusieurs possibilités de « techniques » photographiques :
Photo d’architecture (voir ci-dessous)
Photo panoramique
Photo HDR
Photo en basse lumière (intérieur de l’église) (voir article à ce sujet sur le site du CPC).
Chaque « technique » entraîne des choix pour les accessoires et les paramètres de la PDV.
Il est bon de « réviser » ces paramètres, essayer les télécommandes, relire les manuels si
nécessaires, etc.
Vous pouvez maximiser votre temps en vous familiarisant avec certains réglages de votre
appareil particulièrement utiles en photo d’architecture. En voici quelques uns. Vous
trouverez ces indications dans le mode d’emploi de votre boitier, si elles existent :
Affichage d’un quadrillage dans le viseur (on s’en sert comme de guides pour un cadrage plus
précis)
Retardateur (il permet de minimiser le bougé sur le trépied photo)
Miroir relevé (il permet de minimiser le bougé sur le trépied photo)
Télécommande – facultative (elle permet de minimiser le bougé sur le trépied photo)
Niveau électronique dans le viseur (permet de mettre l’appareil à niveau).
Ce qui caractérise la photo de bâtiments, c’est la présence systématique de lignes de force très
puissantes. Vous pouvez les respecter (Formalisme), les contourner, en créer d’autres, mais
vous ne pouvez les ignorer. Le Formalisme consiste simplement à respecter les lignes de
force créées par l’architecte. Cela donne des images parfois simples, mais très bien
structurées. On n’est bien sûr pas obligé de respecter cet agencement, mais on ne peut
l’ignorer et il faut savoir analyser ces lignes de force.
Les déformations de perspective :
Les déformations en trapèze surviennent lorsque l’appareil n’est pas perpendiculaire
ou parallèle au sujet. C’est le cas des prises de vues en « plongée » ou « contreplongée » ou lorsque l’appareil n’est pas parallèle au sujet. Ces déformations peuvent
se corriger partiellement en post-production, mais il est préférable de les minimiser à
la prise de vue. Le photographe doit vérifier son placement par rapport au plan du
sujet, sa hauteur et ses proportions. Un viseur avec grille, un niveau à bulle (sur le pied
ou l’appareil), un pied photo permettent de faire des cadrages rigoureux.
La lumière :
Lumière rasante. Une lumière latérale au sujet permet de mettre en valeur la texture
des matériaux et peut créer des ombres splendides. Ces ombres donnent du relief à
l’image, mais attention à ce qu’elles ne compliquent pas la lecture de l’image.
Lumière uniforme. Une lumière uniforme, soleil dans le dos – sans ombre donc – met
en valeur les lignes et l’harmonie propre au monument, mais aussi sa couleur si c’est
un élément important.
Contre-jour. Une lumière frontale, provoque un effet de silhouette qui peut magnifier
les formes particulière du monument.
Clair-obscur. Il y a souvent de grands écarts de contrastes dans la photo
d’architecture, apprendre à les mesurer et à travailler ces lumières extrêmes permet de
créer des images fortes et dynamiques.
Le matériel :
Préparer votre sac photo assez longtemps à l’avance si vous le pouvez, afin d’être sûr de ne
rien oublier.
Nettoyer sac, matériel et accessoires.
Charger vos batteries.
Vider les cartes mémoires.
Voici une petite checklist (non exhaustive) pour le sac photo :
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Appareil et objectifs (bien choisir)
Pied photo (et sac de transport éventuellement)
Niveau à bulle si votre pied n’en comporte pas (se monte sur griffe porte flash de
l’appareil)
Filtres et pare-soleils pour vos objectifs
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Cartes mémoires (au moins 2)
Batteries de rechange (au moins 1)
Nécessaire de nettoyage (pinceau / poire soufflante / chiffons / etc)
Flash et piles de rechange (facultatif)
Mode d’emploi de votre matériel
Réflecteur
Ne pas oublier les vêtements chauds, de pluies, lampe de poche ou autre, dépendant de la
météo. Il faut être à l’aise pour pouvoir se consacrer à la PDV.
Réglages et techniques recommandés pour la photo d'architecture
Équipement :
Boitier : n'importe quel type d'appareil peut faire l'affaire
focale : préférez des focales moyennes plus courtes (~24mm), voire très grand angle
(~14-20mm) ; vous pouvez également utiliser un zoom proposant des focales courtes à
moyennes (24-70mm) afin de pouvoir photographier des monuments en entier ainsi
que des détails architecturaux et/ou des personnes
Accessoires : un filtre polarisant peut être utile pour supprimer les reflets sur les vitres
des bâtiments
Exposition et mesure de la lumière :
Balance des blancs : par défaut, la balance des blancs auto fait très bien l'affaire; vous
pouvez utiliser la balance des blancs manuelle pour ajuster le rendu des couleurs
(basse température de couleur pour un rendu froid, haute température de couleur pour
un rendu plus chaud)
Mode de mesure pour l'exposition : la mesure matricielle/multizones est idéale pour
les photos d'architecture, dans la mesure où vous voulez que l'exposition soit
optimisée pour l'ensemble de l'image (utiliser les autres modes de mesure de la
lumière pour optimiser l'exposition sur une plus petite zone de votre composition).
Vitesse : d'une manière générale, la vitesse a peu d'importance pour la photo d'architecture;
des vitesses "moyennes" (entre 1/20 et 1/100s.) conviennent en général assez bien.
Ouverture : choisissez plutôt une petite ouverture (~f/11 ou un peu plus), afin d'avoir une
grande profondeur de champ (tous les plans nets).
Sensibilité : utilisez de préférence une basse sensibilité (ISO 100 ou 200) pour une meilleure
qualité d'image (mettez l'appareil sur un pied pour utiliser une vitesse lente si vous manquez
de lumière).
Gestion de la lumière :
Lumière naturelle : dans la mesure du possible, préférez le début de matinée (voire
l'aube, avant le lever du soleil) ainsi que la fin d'après-midi (voire le crépuscule, après
le coucher de soleil); la lumière est généralement très belle à ces moments de la
journée (met en valeur les textures, notamment sur les façades des bâtiments, sature
les couleurs).
Lumière artificielle : il n'y a généralement pas de possibilité d'utiliser un éclairage
artificiel pour l'architecture (inutile d'utiliser un flash pour éclaire un bâtiment, c'est
beaucoup trop grand par rapport à la puissance des flashs standards!).
Composition : jouez sur les lignes des bâtiments, n'hésitez pas à adopter des angles de vue
originaux (p. ex. contre-plongée avec un grand angle pour donner un aspect imposant aux
monuments), soyez rigoureux dans votre cadrage (veillez à ce que les bâtiments soient bien
droits, ou alors incliner franchement votre appareil pour obtenir des lignes obliques, qui
traversent p. ex. l'image d'un coin à l'autre et qui donnent généralement beaucoup de
dynamisme à la composition)
Zone de netteté :
Méthode de mise au point : n'importe quel type d'autofocus (ou même focus manuel)
peut faire l'affaire.
Zone de mise au point (MAP) : faites la mise au point sur l'infini ou sur le sujet
important le plus proche de vous.
Gestion de la profondeur de champ (PDC) : préférez une grande profondeur de champ
(très facile à obtenir avec une courte focale, la mise au point à plusieurs mètres et une
ouverture aux alentours de f/11), utilisez éventuellement la distance hyperfocale afin
d'obtenir un maximum de netteté sur tous les plans.
2.Prise de vue
Impact non négligeable des formats d'images ;
Importance de la connaissance et la maitrise des réglages de son appareil ;
Importance de l'histogramme.
Vérifiez vos réglages avant de prendre une photo
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RAW ou JPG ?
ISO
Balance des blancs
Mode utilisé (M, Av, Tv, P)
Mode Autofocus
Mode mesure lumière
Mode rafale ou non
Trépied ? Stabilité maximale nécessaire ?
Télécommande ?
... en fonction de vos besoins
Choix de la composition :
Avez-vous une idée générale, un fil conducteur ? Les photos seront-elles prises selon
l’inspiration du moment ?
Réfléchir, composer, puis déclencher.
Contrôler, et recommencer si besoin.
Quelques conseils glanés ici ou là « pour sortir des sentiers battus ».
Cherchez une thématique
Lorsque vous prenez des photos d'une ville ou d'un bâtiment, dites vous que vous n'êtes pas là
pour photographier des façades, mais pour transmettre l'atmosphère qui se dégage de la ville
ou du bâtiment à ceux qui verront les images.
Mettez-vous à la place de celui qui découvre les images : comment lui faire vivre la même
sensation que vous ressentez en marchant dans cette ville ?
Pensez aux sentiments, à l'angoisse, à l'émerveillement, à la lassitude... bref, à ce qui se
dégage vraiment de la ville.
De belles photos d'architecture ne sont pas là pour vous montrer la hauteur d'un bâtiment,
pour reproduire telle ou telle fenêtre ou colonne, mais pour transmettre les sentiments que
vous ressentez dans ce lieu, pour transmettre l'atmosphère du lieu le plus fidèlement
possible.
Trouvez la bonne lumière
Le meilleur moment de la journée pour prendre des photos en extérieur est soit après le lever
du soleil, soit avant son coucher, quand la lumière vient de côté au lieu de venir directement
d'en haut. Le meilleur des deux : tôt le matin. Il y a une différence de la qualité de la lumière
entre le matin et le soir, et il y a généralement moins de gens dans la rue le matin.
Cependant, lorsqu'on photographie des bâtiments, la meilleure chose à faire est de prendre la
photo lorsque les façades sont éclairées comme on le souhaite. Juste après le lever du soleil,
ou juste avant le coucher, il y a peu d'ombres et les couleurs saturent mieux. Quelques heures
après/avant, on a un maximum d'ombres, et les reliefs rendent mieux.
La tombée de la nuit, et les photos de nuit (au trépied...) permettent aussi de transmettre une
atmosphère souvent totalement différente, dans les mêmes lieux.
Cadrez à l'inverse des touristes
Sur les photos d'architectures, on voit trop souvent le même type de cadrage, de face, et à
hauteur d'homme. Chercher un angle de vue résolument différent, ne pas hésiter à se
contorsionner, à utiliser les diagonales et à vous rapprocher un maximum du bâtiment.
Ne montrez pas que ce qui est propre
Une ville n'est pas en réalité que ce que montrent les cartes postales. Et parfois, le charme
vient de l'intérieur, des ruelles, des dégradations, de l'usure... Cela fait partie de la vie d'une
ville, c'est là qu'on sent battre son cœur, et la vie de ses habitants.
Changez d'objectifs et de point de vue.
Lorsque vous visitez une ville, votre regard ne reste pas à une distance constante des
immeubles : vous vous intéressez à une façade dans son ensemble, à une rue, puis à un détail,
le bord d'un trottoir, un graffiti...
Dans votre travail photo sur la ville, vous pouvez essayer de reproduire ceci en utilisant
différents plans et focales.
Mélanger les prises de vue générales, et les détails d'un bâtiment, ça permet de montrer
l'atmosphère qui se dégage du lieu.
Il ne faut pas hésiter à sortir son téléobjectif en photo d'architecture, pour apporter une vision
des détails qui viennent compléter les photos prises en grand angle ou à focale standard.
Intéressez-vous aux textures
Les textures sont nombreuses dans une ville. Il y a une mine d'or dans ces textures urbaines,
qui sont très peu exploitées...
Jouez avec la ville
Vous pouvez détourner des éléments de la ville, montrer des sujets auxquels on n'accorde
aucune attention d'habitude, et qui, vus sous un nouveau regard, deviennent vivants.
On peut aussi jouer sur les contrastes entre les sujets (sale/propre, richesse/pauvreté,
ancien/moderne), sur les décalages, les anachronismes...
Voir la vidéo
http://www.competencephoto.com/Reussir-ses-photos-d-architecture_a1547.html
Pour aller plus loin
La perspective et la photographie d'architecture.
http://andrei.s.free.fr/maitris/mtrs.htm