Intermarché : deux bases sur un seul site

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Intermarché : deux bases sur un seul site
Publié le 16/06/2012 à 06h00
Par Emma Saint-Genez
Intermarché : deux bases sur un seul site
D'ici à 2016, la base de Saint-Paul-lès-Dax sera fermée et
transférée sur le site agrandi de Castets. A priori sans
suppression de poste
par Emma Saint-Genez
Le groupement des Mousquetaires a décidé de rassembler les activités frais de la base saintpauloise à Castets où sont déjà stockés le sec et les surgelés. Tous les salariés (près de 500)
devraient retrouver un poste sur la base qui doublera de surface. (photo loïc dequier)
Les 230 salariés de la base Intermarché Logistique alimentaire international (ITM LAI) de Saint-Paullès-Dax ne savent pour l'instant qu'une chose : en 2015 ou 2016, leur site actuel de travail n'existera
plus. Il aura été transféré sur la base de Castets, voisine de 17 kilomètres, qui aura doublé de surface en
bordure de l'autoroute. Un regroupement parmi d'autres à l'échelon national dans le cadre d'une
restructuration globale des bases qui alimentent quotidiennement les magasins Intermarché et Netto du
groupement les Mousquetaires. À terme, elles passeront de 38 à 20.
Frais et sec sous le même toit
La décision a été présentée lors du comité central d'entreprise tenu en région parisienne le 7 juin. « Le
groupement existe depuis une quarantaine d'années avec un fonctionnement qui commence à dater,
explique Philippe Dedieu, responsable de la logistique pour la région Sud-Ouest et PDG d'un magasin
Intermarché à Muret (31). Nous avons donc entamé une réflexion sur le fonctionnement à mettre en
place pour les 20 prochaines années et il a été décidé le regroupement sous un même toit des bases de
produits frais, comme à Saint-Paul-lès-Dax, et celles qui font du sec et du surgelé comme à Castets ».
Le même scénario est prévu dans le Gers, à ceci près que ce ne sont pas 17 kilomètres qui séparent les
deux sites qui fusionneront, mais 73 dans le département limitrophe du Tarn-et-Garonne (lire cidessous). « Narbonne et Pézenas seront aussi regroupés dans une base mixte à Béziers » commente
Jean-Pierre Duru, délégué CFDT sur la base de Castets. Ce que nous redoutons, c'est le déclenchement
d'un nouveau PSE (plan de sauvegarde pour l'emploi). On nous dit que tout le personnel pourra suivre
mais beaucoup de tâches seront mécanisées et on ne sait pas s'il y aura besoin d'autant de personnel ».
Soit quelque 500 salariés, la base de Castets en employant aujourd'hui 270 entre les titulaires et les
CDD. « Il y aura ceux qui voudront suivre et ceux qui le pourront, souligne Christophe Pérotin, délégué
CFDT sur la base saint-pauloise vouée à disparaître. Certains habitent déjà loin, dans le 64 ou en
Chalosse. Les gens se posent beaucoup de questions auxquelles on ne peut pas encore répondre. On sait
seulement que l'on va déménager mais pas dans quelles conditions ». Celles-ci devraient être précisées
lors d'un nouveau comité central d'entreprise le 13 septembre.
Pour sa part, soit celle de la direction, Philippe Dedieu se veut rassurant : « C'est une inquiétude que je
qualifierai de normale face à tout changement. Mais nous avons bien expliqué aux salariés et aux élus
notre démarche : nous ne ferons pas ce transfert avant 3 ans et la totalité des salariés saint-paulois sera
reprise à Castets. Après, je ne peux pas dire aujourd'hui si tous accepteront de venir sur le nouveau site.
Ils auront peut-être un autre projet professionnel et dans ce cas nous les accompagnerons. Mais à aucun
moment nous n'avons parlé de PSE et de suppression de postes ».
Sans casse ?
Mais chat échaudé craint l'eau froide… La restructuration du regroupement a de fait débuté il y a
quelques années et la centralisation des services de la paie, de l'approvisionnement et de la comptabilité
ont déjà donné lieu à des licenciements perlés au fil des exercices : 11 entre 2011 et 2012 à Castets, 5 à
Saint-Paul-lès-Dax. « En tant que délégué syndical, j'ai rarement vu des restructurations sans casse »,
reprend le Castésien Jean-Pierre Duru, prêt à « sortir les banderoles » le 13 septembre si les conditions
du transfert ne sont pas « satisfaisantes. « Nous sommes prêts à bouger s'il le faut, mais cela ne sert à
rien de crier au loup et de faire peur aux gens alors qu'on ne sait rien, précisent les représentants CFDT
landais. Mais nous regarderons de près la manière dont tout cela va être fait ».
Sur le choix des bases supprimées ou agrandies, Philippe Dedieu explique « qu'un inventaire de la
totalité des sites a été réalisé pour localiser où se trouvaient les possibilités foncières. Il n'y avait pas
d'extension possible à Saint-Paul, ce qui était le cas à Castets dont la surface va en effet doubler. Il faut
voir aussi que nous allons améliorer les outils de travail et réduire la pénibilité. Avec l'automatisation,
certains métiers vont évoluer ». À terme peut-être même la création d'autres emplois. À suivre d'ici à 3
ans et au-delà.