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‫ב"ה‬
Likouteï Si’hot
Perspectives ‘hassidiques sur la Sidra de la Semaine
d’après les causeries du Rabbi de Loubavitch
CHABBAT PARCHAT
VAYÉCHEV
'HANOUKA
24 Kislev 5777 - 24 décembre 2016
SEFER BÉRÉCHIT
Vayéchev – ‘Hanouka
L’autre et le fils
(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 78)
La Torah relate que Yossef le Tsaddik, lorsqu’il se trouvait dans la maison de Putiphar, avait « une belle allure et une belle apparence ». Quand l’épouse de Putiphar
le vit, elle voulut s’unir à lui. Mais, il refusa et, de ce fait, elle complota contre lui,
jusqu’à ce qu’il soit emprisonné.
Ce récit présente deux aspects. Tout d’abord, il est dit que Yossef avait : « une belle
allure et une belle apparence ». Ensuite, il y eut le désir infructueux de l’épouse de
Putiphar de le conduire à la faute. Les deux parties délivrent un enseignement pour
le service de D.ieu de chacun.
A propos de la naissance de Yossef, il est dit : « L’Eternel m’ajoute un autre fils »(1).
Le Rabbi Tséma’h Tsédek déduit de ce verset que le service de D.ieu de Yossef
consiste à conduire les hommes à la Techouva, à rapprocher celui qui n’est encore
qu’un « autre », éloigné du Saint béni soit-Il, au point d’en faire un « fils »(2).
Ce pouvoir possédé par Yossef de conduire les autres à la Techouva découlait du
fait qu’il avait : « une belle allure et une belle apparence ». La ‘Hassidout explique
que l’allure fait allusion aux Injonctions et l’apparence, aux Interdits. En l’occurrence,
Yossef était : « beau » dans ces deux domaines, ce qui veut dire qu’il mettait en pratique toutes les Injonctions et respectait tous les Interdits. C’est pour cette raison
qu’il était en mesure d’influencer les autres.
Il y a bien là un enseignement pour chaque Juif, qui ne peut pas se contenter de
son propre service de D.ieu, de s’améliorer lui-même, mais doit aussi exercer une
influence positive sur les autres. Il faut savoir que, pour guider son prochain de la
manière qui convient, il est nécessaire d’avoir : « une belle allure et une belle apparence », de mettre en pratique l’ensemble des Mitsvot. C’est uniquement à cette
condition que l’on peut influencer les autres.
(1) Ce sont les mots de Ra’hel, sa mère, le jour de sa naissance.
(2) La Techouva signifie, en effet, que « l’autre » devient un « fils ».
1
Cela ne veut pas dire que l’on doive attendre d’avoir soi-même atteint la plus
haute perfection, puis, uniquement après cela, de se préoccuper des autres. Il est
bien clair que l’on ne peut pas procéder de la sorte. Il est particulièrement important
d’exercer une influence positive sur son prochain et, de ce fait, on ne doit donc pas
retarder un tel accomplissement, pas même d’un seul instant(3).
Cependant, tout en se préoccupant des autres, on doit aussi s’améliorer soimême. Cela est nécessaire non seulement pour sa propre personne, mais aussi pour
l’influence que l’on exerce sur son prochain. Car, si ce dernier observe des défauts,
chez celui qui veut le guider et s’il constate qu’il ne fait rien pour les rectifier, il pourrait lui-même refuser de progresser(4).
Le comportement de l’épouse de Putiphar délivre également un enseignement à
chacun. Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent qu’elle avait
une bonne intention. En effet, elle avait perçu que les enfants de Yossef devaient
descendre d’elle. C’est pour cette raison qu’elle voulut s’unir à lui.
Mais, en réalité, l’épouse de Putiphar avait fait une erreur, car les enfants de Yossef ne devaient pas être les siens, mais ceux de sa fille(5), qui épousa Yossef par la
suite. C’est ainsi qu’un événement semblant être à l’opposé du domaine de la sainteté peut aussi, au final, renforcer ce domaine. Profondément, cet événement aura
bien été pour le Nom de D.ieu(6).
Tout au long de sa vie, dans ce monde, un Juif est confronté à des épreuves multiples et souvent amers. De façon générale, il lui est nécessaire de lutter, de toutes
ses forces, contre l’épreuve. Pour cela, de grands efforts sont nécessaires, jusqu’à
faire disparaître ce qui fait obstacle au domaine de la sainteté.
Cependant, il existe, en outre, un autre moyen, plus léger et plus agréable. Il faut
avoir conscience que l’épreuve n’est pas réelle, qu’elle existe uniquement pour que
l’homme la surmonte(7) et puisse ainsi recevoir une élévation, dans le domaine de la
sainteté.
(3) Y compris quand, à titre personnel, on n’est pas encore parfait.
(4) Le manque de perfection personnelle fournit alors aux autres un prétexte pour ne pas changer.
(5) Ossnat, fille de Putiphar.
(6) Même si une transformation est nécessaire pour le révéler.
(7) Puis, dès qu’il le fait, elle disparaît.
2
Quand un Juif conserve la conscience permanente que l’épreuve à laquelle il est
confronté n’a pas d’autre but que de la conduire à développer le domaine de la sainteté, il parvient alors à l’affronter plus aisément(8).
De la sorte, un Juif n’observe plus de la même manière ce qui fait obstacle à son
service de D.ieu(9) et il perçoit la finalité véritable de son existence, qui est la nécessité d’ajouter de la sainteté dans le monde(10).
* * *
(8) Car, il perçoit alors qu’elle n’est pas réelle.
(9) Il parvient à le relativiser.
(10) C’est précisément pour cette raison qu’il est confronté à l’épreuve.
Mains étrangères
(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem, tome 35, page 317)
La Guemara(1) décrit le miracle de la fiole d’huile dans les termes suivants :
« Quand les Grecs pénétrèrent dans le Sanctuaire, ils souillèrent toutes les huiles
qui s’y trouvaient. Puis, quand la royauté de la maison des ‘Hachmonaïm(2) se renforça et obtint la victoire(3), on rechercha et l’on ne trouva qu’une seule fiole d’huile
portant le sceau du grand Prêtre. Elle contenait uniquement la quantité pour brûler(4) pendant un jour. Un miracle se produisit et l’on alluma pendant huit jours. »
La formulation de la Guemara permet d’établir que les huiles n’avaient pas été
souillées d’une manière fortuite(5), mais bien intentionnellement et méthodiquement. Cette constatation conduit à se poser les questions suivantes :
A) Si les Grecs voulaient empêcher l’allumage du Chandelier, pourquoi n’ont-ils
pas détruit les huiles(6) ?
(1) Dans le traité Chabbat 21b, le passage qui traite de la fête de ‘Hanouka.
(2) Des Cohanim qui avaient été en fonction dans le Temple.
(3) Contre les Grecs.
(4) En allumant le Chandelier.
(5) Par les envahisseurs grecs.
(6) Plutôt que les souiller, ce qui semble vain.
3
B) Pourquoi la Guemara précise-t-elle que ce sont les huiles se trouvant dans
le Sanctuaire qui furent souillées, alors qu’en réalité, on sait que les Grecs souillèrent toutes les huiles de Jérusalem et de sa région ? De fait, si de l’huile pure était
disponible, à proximité du Temple, le miracle aurait été inutile.
La formulation de nos Sages est précise et, en l’occurrence, ils indiquent, de cette
façon, quel était l’objectif des Grecs(7). Ceux-ci ne voulaient pas supprimer l’allumage
du Chandelier, mais obtenir qu’il soit allumé avec de l’huile impure(8). Ils laissèrent
donc, intentionnellement, une quantité d’huile impure sur l’esplanade du Temple,
afin qu’elle soit disponible, à cet effet.
On retrouve ici l’idée fondamentale de la fête de ‘Hanouka. La guerre des ‘Hachmonaïm contre les Grecs était une confrontation de deux mondes différents, d’une
part, celui des Juifs, de la Torah, de la foi, d’un mode de vie basé sur la soumission
au Saint béni soit-Il, en mettant l’accent sur la sainteté de la vie quotidienne, jusque
dans le moindre détail, d’autre part, celui de la culture helléniste, avec des règles de
vie matérielles et grossières(9).
Les Grecs voulaient : « leur faire oublier Ta Torah et leur faire transgresser les
Décrets de Ta Volonté »(10). Ils étaient prêts à admettre la Torah comme une merveilleuse création morale(11), une création de poésie, de sagesse, de philosophie et
d’autres aspects encore, à la condition de la définir comme une création humaine.
En revanche, ils rejetaient l’origine divine que les Juifs lui prêtent. Ils ne voulaient
pas la définir comme la Torah de D.ieu.
Ceci prit une expression concrète en le Chandelier du Temple. Les Grecs voulaient
qu’il soit allumé, mais il fallait que l’huile devant permettre de le faire soit passée
par des mains grecques, des mains étrangères, capables de la souiller.
(7) Notamment la raison pour laquelle ils souillèrent les huiles plutôt que les faire disparaître.
(8) Afin de lui faire perdre sa sainteté.
(9) Privilégiant les plaisirs de ce monde.
(10) Selon le rituel de ‘Hanouka Ve Al Nissim, « et, pour les miracles », non pas « la Torah », mais « Ta
Torah », celle qui émane de D.ieu et « les Décrets » précisément « de Ta Volonté », édictés par D.ieu
et mis en pratique par soumission.
(11) Conçue par les hommes.
4
A l’inverse de tout cela, le Chandelier du Temple allumé avec de l’huile pure, qui
symbolisait toute la pureté du mode de vie juif. C’est précisément cet aspect que les
Grecs voulaient remettre en cause(12).
A l’époque, il y avait aussi des Juifs hellénistes, qui pensaient qu’une mesure de
culture grecque « moderne » ne ferait pas de mal au Judaïsme. Face à eux, il y avait
une poignée de ‘Hachmonaïm, dont les yeux n’avaient pas été aveuglés par l’éclat
superficiel de la culture grecque. Ceux-là étaient conscients que cette attaque de la
culture grecque souillait la pureté de la foi juive. C’est à cela que les ‘Hachmonaïm
déclarèrent la guerre(13).
Cette guerre se poursuit, à toute époque et en tout lieu. Un Juif doit, à tout moment, se préserver d’allumer le Chandelier de D.ieu avec de l’huile impure, touchée
par des mains étrangères(14). En pareil cas, il est nécessaire de mettre en éveil la fiole
d’huile pure que chacun porte, au profond de son âme(15). On peut ainsi surmonter
toutes les difficultés et conserver la pureté de la foi juive.
* * *
(12) En d’autres termes, selon les Grecs, la pratique concrète ne devait pas être changée, mais elle
devait perdre sa sainteté.
(13) Afin de rétablir la pureté d’Israël.
(14) Il est impossible de mettre en pratique une Mitsva au prix d’une concession, d’une manière qui
ne serait pas strictement conforme à la Volonté de D.ieu.
(15) La capacité de se soumettre totalement à D.ieu.
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6
‫לע״נ‬
Pour l’élévation de l’âme
de
Rina bat Eliahou Amar ‫ע״ה‬
Partie pour le Gan Eden
le 17 Sivan 5776
Puisse son souvenir être
une source de bénédictions
pour ses enfants et petits-enfants
et arrière-petits-enfants