Pacs n`égale pas mariage
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Pacs n`égale pas mariage
Revue de la Mutuelle Centrale des Finances ISSN 1141-4685 Prix 1,14 € Juillet 2007 DossIER Prévention : prenons les devants ! o n 141 PratiQUE Le Pacs réformé n’est toujours pas un quasi-mariage Le 1er janvier 2007 est entré en vigueur le nouveau pacte civil de solidarité, toiletté par la loi du 23 juin 2006 réformant les successions. En 2005, 60 000 Pacs ont été conclus, contre 240 000 mariages. Ce rapport pourrait-il un jour s’inverser ? Le Pacs réformé est-il devenu un quasi-mariage ? Inventaire de ce qui les rapproche et les sépare encore. Droits et devoirs : proches, mais encore des différences C’est en fonction de leurs ressources respectives que les époux contribuent aux charges du mariage. C’est sur la même base qu’est calculée “l’assistance réciproque” que doivent s’apporter les partenaires d’un Pacs. Mais c’est seulement dans le cadre du mariage que ce devoir peut être sanctionné par la fixation judiciaire d’une contribution “forcée”. Le partenaire de Pacs qui s’estime lésé financièrement n’a, quant à lui, aucun recours. S’agissant des dettes contractées pour les besoins de la vie courante, une même solidarité existe entre époux et pacsés, sauf pour les dépenses manifestement excessives. La protection du logement du couple n’est pas identique selon que l’on est marié ou pacsé. L’époux, unique propriétaire du domicile conjugal, ne peut pas prendre de décisions importantes, telles que la vente, sans l’accord de son conjoint. Le partenaire d’un Pacs, lui, peut disposer en toute liberté du logement qui lui appartient. Gestion du patrimoine : une amélioration notable du Pacs Lors de sa création en 1999, le régime des biens applicable aux partenaires du Pacs était l’indivision de tous les biens acquis pendant la durée du pacte. Avec la réforme appliqué depuis 1er janvier 2007, la séparation de biens est désormais la règle entre les pacsés et le régime de l’indivision ne peut être choisi que par convention expresse. En offrant aux partenaires la possibilité de choisir entre l’indivision ou la séparation de biens, le Pacs se rapproche du mariage. Séparation ou divorce : l’époux mieux protégé La liberté dont disposent les partenaires de Pacs pour mettre fin à leur union a pour contrepartie l’absence de protection pour le plus faible. La loi n’encadre ni les conditions de la séparation ni le partage des biens. Pas de faute, pas d’adultère, pas de prestation compensatoire comme dans le mariage : le partenaire de Pacs qui subit la rupture ne peut rien exiger. La procédure de divorce, au contraire, fixe les conditions de la séparation et ses conséquences financières. Si les deux partenaires se séparent d’un commun accord, ils font alors une déclaration commune auprès du greffe du tribunal d’instance du lieu de conclusion du Pacs. Si c’est l’un des deux qui prend l’initiative, il peut en informer l’autre par l’intermédiaire d’un huissier de justice. Dans le cas de rupture abusive et de séparation brutale, un des partenaires pourrait toutefois se voir réclamer des dommages et intérêts. La séparation n’étant pas encadrée, les partenaires de Pacs risquent de se séparer sans rien régler sur le plan matériel. Des difficultés risquent alors d’apparaître plus tard, notamment au décès d’un des deux. Décès : l’époux survivant avantagé Le partenaire dans le Pacs, à la différence de l’époux survivant, n’a toujours aucun droit sur la succession de son compagnon. Le conjoint survivant bénéficie d’au moins un quart de la succession en pleine propriété et peut se voir consentir d’autres droits par Le Pacs à l’état civil À compter du 1er janvier 2007, le greffe du tribunal devant lequel le Pacs est conclu doit en informer la mairie du lieu de naissance de chacun des partenaires, qui le mentionnera en marge de leur acte de naissance. Grâce à l’indication du nom du partenaire, les créanciers de l’un des deux pourront identifier l’autre pour lui réclamer le paiement des dettes dont il est solidaire. Pour ceux qui se sont pacsés avant cette date, ils peuvent en demander la mention sur leurs actes de naissance par déclaration conjointe au greffe qui a enregistré leur Pacs. À défaut de démarche volontaire, la transcription sera automatique entre le 1er janvier et le 30 juin 2008. V. M. donation au dernier vivant, testament ou encore contrat de mariage. De son côté, le partenaire qui veut assurer la situation matérielle de l’autre doit recourir aux donations ou testaments, avec des droits de succession beaucoup plus élevés que pour les couples mariés, ou encore à l’assurance vie, mais toujours sous réserve des droits des enfants du défunt. La seule avancée introduite par la loi dans ce domaine réside dans la faculté pour le partenaire survivant de continuer à occuper gratuitement le logement pendant un an. Le défunt peut également prévoir par testament que son partenaire demande l’attribution préférentielle du logement s’il se trouve en indivision avec d’autres héritiers. Virginie Mornaud page 13