LA PREVENTION Ou « comment prévenir les difficultés d`adaptation

Contribution de la FNAREN
Le décrochage scolaire
30/08/12
LA PREVENTION
Ou « comment prévenir les difficultés d’adaptation à l’école, et éviter les décrochages
scolaires ? »
Les rééducateurs de l’Education Nationale exercent – pour la plupart – leurs fonctions
au sein même de l’école, dans le cadre des Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en
difficulté (RASED).
Leurs actions s’articulent autour de deux pôles : la prévention et l’adaptation à l’école,
au sens large du terme.
Si la mission de l’école est de faire de l’enfant un élève, la prévention à l’école
consiste à aider l’enfant à surmonter les difficultés de ce passage. Les membres des
RASED connaissent, de manière vécue, les contraintes de la relation pédagogique mais leur
formation spécifique leur permet un autre mode d’approche au sein de l’école. Ils contribuent
à la modification du regard porté sur l’enfant. La parole permet de mettre de la distance.
Entendre l’enfant au-delà de ses actes et ainsi lui répondre sur un autre registre, entendre les
enseignants sur ces situations pénibles pour eux pour qu’ils puissent les comprendre et les
dépasser.
La prévention concerne tous les enfants, y compris, la FNAREN le précise, ceux en
situation de handicap, même si elle est plus nécessaire ou plus urgente pour certains d’entre
eux. L’école maternelle est un lieu essentiel pour la prévention et le Réseau d’aides
spécialisées doit en constituer un élément actif.
La prévention telle que les rééducateurs la conçoivent ne se résume pas à « dépister » selon le
modèle médical traditionnel, ni même à « réparer », dans une optique de type instrumental.
L’enfant n’est pas l’objet de la prévention, mais il est considéré dans sa globalité, comme une
personne se trouvant dans un processus de développement avec toutes les « embûches » que
cela peut comporter.
La FNAREN distingue trois formes de prévention :
1° La prévention primaire : L’accueil des enfants à l’école maternelle est un exemple de
cette attention toute particulière qui doit être apportée à chaque enfant, tout comme l’accueil
des CP à l’école élémentaire et celui des 6e au collège.
Ces modalités d’actions (« Parole aux parents » en PS, par exemple) permettent des relations
privilégiées, une meilleure compréhension, la création de liens avec les parents, les
enseignants…et une collaboration lors de l’organisation de ces pratiques. Ces expériences
s’élaborent dans un travail d’équipe : école, RASED, et même partenaires extérieurs.
Ce travail de passage permet une continuité et permet de prévenir l’apparition
d’inadaptations comme les manifestations de violence voire de décrochage scolaire.
Ces passages tout en permettant une continuité, peuvent être des moments de parole (cf.
« Paroles des enfants » par S.Gaisne, rééducatrice, comme contribution à la concertation), de
mises en mots lors d’échanges, d’écoute, d’empathie... Ces actions de prévention permettent
aussi de repérer les enfants dans leurs difficultés mais également de repérer leurs ressources et
leurs capacités.
2° La prévention secondaire : Elle correspond plus précisément aux aides spécialisées à
dominante « rééducative ».
Dans la relation qui s’instaure avec l’enfant, le rééducateur lui propose un espace et un temps
provisoires, des voies d’aides en rupture avec le cadre scolaire, des pratiques où il pourra
découvrir dans une relation avec un adulte (ou avec des pairs dans un groupe rééducatif ), des
processus de création, d’échange, de communication et d’expression. Différentes médiations
pourront être utilisées comme la peinture, le conte, le dessin, les jeux, les constructions, le
modelage, les marionnettes…
Tout en favorisant la démarche personnelle de l’enfant, le rééducateur accepte les
tâtonnements et les régressions. Il observe l’autonomie, les émotions, il respecte les défenses
de l’enfant et l’aide à aller le plus loin possible dans son projet, pour l’amener du plaisir
d’agir au plaisir de penser, qu’il puisse donner du sens et faire sens (travail de symbolisation)
3° La prévention tertiaire : Cette forme de prévention relève de l’intégration scolaire et le
rééducateur est parfois amené à participer à la réflexion concernant l’orientation d’enfants
avec lesquels il a travaillé et ainsi favoriser l’articulation des aides entre les différents
intervenants.
Le travail de prévention s’inscrit dans la professionnalisation du rééducateur qui
choisit et utilise dans chaque situation les stratégies, les méthodes et les supports les mieux
adaptés dans un cadre clair et bien défini (respect des règles, lieux et horaires identifiés…). La
dimension du temps est à prendre en compte également (réalisation des projets…).
Une évaluation continue avec les différents partenaires permet de mesurer le bien-fondé
des actions de prévention entreprises par les rééducateurs de l’Education nationale et les
RASED. Elles permettent entre autre :
- la réduction des signalements et des difficultés à l’école en travaillant en amont des
troubles
- la collaboration avec les différents partenaires (enseignants, familles, professionnels
extérieurs à l’école).
Un point à souligner : quand il n’y a pas de structure RASED (suppression de postes…), il est
constaté une augmentation du nombre de demandes de dossiers d’élèves à la MDPH.
La FNAREN attache une grande importance à cette mission de prévention
car elle participe au respect de l’enfant et à l’acceptation des différences à
l’école.