bordeaux metropole d`un million d`habitants en 2030

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bordeaux metropole d`un million d`habitants en 2030
UD-CGT de la Gironde
projet au 03 mai 2011
suite au collectif logement du 02 mai
BORDEAUX METROPOLE
D'UN MILLION D'HABITANTS EN 2030 ?
Le projet présenté par la ville de Bordeaux et par la Communauté Urbaine de Bordeaux est de créer d'ici 2030 une
agglomération d'un million d'habitants dans le territoire actuel des 27 communes membres de la CUB.
Par apport à 2006 où la CUB comptait 706 000 habitants (source plu de la Cub) cela représente 294 000 habitants de
plus, soit 12 250 habitants de plus par an.
A l'heure où le prix des transports individuels explose, cette densification de l'habitat paraît plutôt une bonne idée.
Toutefois, ce principe posé, comment ne pas poser sept questions essentielles ?
1/ Comment atteindre ce résultat, d'où viendront les habitants et où iront-il ? En 2007/2008 la CUB représentait
22% de la population de toute la région aquitaine. L'Insee évalue la croissance de la population régionale dans les 30
ans qui viennent à + 22 000 habitants par an, ce qui la porterait à 3 660 000 en 2030. Une Cub d'un million d'habitants
en représenterait alors 27 %. Pour cela elle capterait seule 63% de la croissance annuelle de la population de toute la
région pendant 20 ans. Cela est-il compatible avec un développement équilibré du territoire régional ? Ces habitants
supplémentaires viendraient-ils de la région parisienne ? S'agit-il des futurs étudiants bordelais venant de toute la
région et qui resteraient vivre et travailler dans la ville de leurs études ? Dans la future CUB, où s'installeraient-ils ? A
Bordeaux ou dans quelles autres communes ?
2/ Qui va payer ? Derrière un projet qui fait apparemment l'unanimité des responsables des collectivités territoriales et
de l'Etat apparait vite la concurrence entre la ville de Bordeaux, la CUB et les communes hors CUB périphériques de la
CUB. Dans ces conditions, il est fort à craindre le lancement de travaux et de projets visant à rendre « incontournable »
le choix d'un territoire local précis pour y capter la croissance de la population. Le risque d'échec est grand pour certains
des projets lancés. Cela risque d'entraîner une hausse injustifiée des dépenses et des impôts locaux. Il est clair que la
ville centre qu'est Bordeaux, avec l'appui de l'Etat, très impliqué dans l'opération Euratlantique autour de la gare St jean
joue de tout son poids pour capter à son profit, d'abord, la croissance et les équipements espérés. Qui va payer ? Si les
risques se concrétisent de non réalisation de la croissance espérée, qui paiera les dépenses inconsidérées faites par les
collectivités territoriales ? Qui prend le risque ?
3/ Les prix du logement ont recommencé à monter en 2010 à Bordeaux. D'après la note de conjoncture des notaires
publiée le 1° février 2011, les prix y ont pris +15 % dont +10% dans les quartiers historiques. Une telle croissance de
population aura nécessairement comme conséquence une forte demande de logements, donc une pression à la hausse sur
les prix immobiliers et donc une tendance forte à la croissance des demandes de logements hlm. Or, on part d'une
situation 2007 où il y a déjà sur la CUB un déficit (quasiment inchangé depuis 2000) de 10300 logements hlm par
rapport à l'obligation de la loi SRU, dont 6250 pour la seule ville de Bordeaux, et d'un nombre de demandes de
logements hlm non satisfaites fin 2010 de 90 à 100 000 pour toute la Gironde pour environ 8000 entrées annuelles
possibles en hlm. Dans le même temps les crédits de l’État pour construire de nouveaux hlm sont en chute libre (-38 %
de 2010 à 2011dans la région !), en 2010 ils ont permis la production de 6300 nouveaux logements hlm. La Cub déclare
vouloir réaliser 10 000 nouveaux logements par an dont 30% de logements hlm. En combien de temps cet objectif, s'il
était atteint, permettrait-il de résorber le déficit par rapport à la loi SRU et de répondre à toutes les demandes de
logements hlm, celles aujourd'hui non satisfaites
plus celles à venir ? Pas avant de très nombreuses années
certainement ! De plus, en se basant sur les chiffres de 2010 (revus à la baisse...) cela voudrait dire que la CUB
capterait durablement pour elle seule la moitié de la dotation annuelle de l’État pour faire des nouveaux hlm dans toute
la région ! Si, comme il est possible, l’État était défaillant ou ne se prêtait pas à ce « jeu », quel serait le plan B ?
Quelles actions et initiatives bordelaises pour amener l’État à changer sa politique pour le logement ?
4/ Quel habitat pour les salariés ? D’après l'agence d'urbanisme de Bordeaux, sur la base des chiffres de 2008,
aujourd'hui dépassés pour le niveau des prix, si on rapporte le prix du logement dans la Cub aux revenus des ménages,
par exemple pour un T3 de 70 m2 on arrive aux constats suivants :
 en locatif dans le privé, il coûte 600€ mensuel de loyer et est inaccessible à 65% des ménages de la CUB car
c'est supérieur à 30% de leurs revenus,
 en vente dans l'ancien il coûte 170 000 € et – avec le coût des crédits - est inaccessible à 75 % des ménages,
 en vente dans le neuf il coûte 220 000 € et est inaccessible à 85 % des ménages.
La conséquence directe de cette situation c'est le départ vers la banlieue, hors CUB et parfois très loin, de salariés qui ne
trouvent rien à des prix directs qui leur soient accessibles mais qui doivent alors faire face à de longs et coûteux
déplacements, la plupart du temps en voiture.
De tels prix sont-ils compatibles avec un projet de CUB millionnaire ? Sauf à augmenter les salaires de façon telle que
cela le devienne (ce que la Cgt verrait d'un bon œil, mais qu'en pensent les employeurs privés et publics concernés ?)
cela interpelle le niveau des prix dans l'immobilier et donc le contenu de la politique publique et des initiatives privées
qui les produisent.
5/ L'emploi. Une telle croissance jusqu'à un million d'habitants suppose une dynamique économique locale et des
emplois en nombre et en qualité telles qu'ils permettront de garder sur place tous les habitants de la Cub qui cherchent
du travail et nombre de personnes qui vivent aujourd'hui ailleurs. Combien d'emplois nouveaux cela implique t il par
an ? Où en sommes nous de façon concrète aujourd'hui ? Quelles sont les activités et les entreprises concernées ? Face
à cette question nous ne disposons que de propos hélas certainement trop optimistes, en tous cas très imprécis. En 2006,
le revenu fiscal médian des ménages girondins (c'est à dire qu'il y avait autant de de ménages en dessus qu'en dessous)
était de 2066€ mensuels. Si l'on raisonne avec un taux d'effort de 30 % - déjà trop élevé – cela permet d'affecter aux
dépenses de logement 620 €. Comment le projet Bordeaux métropole millionnaire s'y prend il :
 pour que les nouveaux arrivants, souvent des jeunes ne disposant que de ressources plus faibles que la
moyenne, puissent accéder à des logements d'un prix médian comparable ou plus accessible ?
 Pour que les mêmes aient de bons emplois, et soient assez payés bien pour pouvoir se loger sur le marché
immobilier privé, puisque, on l'a vu, le parc hlm ne pourra pas faire face ?
6/ Les équipements publics. Une telle croissance et la densification de l'habitat qu'elle implique dans la CUB rendent
nécessaire pour cela soit agréable à vivre un habitat de qualité, sait-on, voudra t on le produire à des prix accessibles ?
Elles rendent aussi nécessaire la création d'équipements publics de toute nature dont le coût sera certainement élevé.
Quelles garanties sont elles données que ces équipements (crèches, santé, loisirs, etc …) seront bien financés par la
collectivité et seront mis à disposition des usagers à des prix normaux ?
7/ Les déplacements. Si l'on veut qu'une agglomération millionnaire soit agréable à vivre mais aussi fonctionne bien
pour l’accès aux emplois et aux services, il est indispensable que le réseau de transports publics et les infrastructures
pour les déplacements individuels (voiture, deux-roues) accompagnent cette croissance. On a à Bordeaux l'expérience
du temps et des difficultés qu'il a fallu pour disposer du réseau de transports en commun actuels. 2030, c'est dans 20
ans, les prévisions actuelles d'extension du réseau sont-elles capables de bien desservir tous les futurs quartiers de la
future métropole, dans des conditions équitables pour tous les habitants, qu'ils habitent dans l'hyper centre de Bordeaux
ou dans n'importe quelle partie de la banlieue ?
,
La CGT fait des propositions, des critiques et porte des revendications.
Tout d’abord il faut rappeler la revendication CGT relative au logement : celui-ci ne doit pas représenter plus de 20% du
revenu des salariés.
La CGT porte l’idée de la mixité sociale comme vecteur des valeurs de la République , elle doit contribuer au rejet des
idées xénophobes , au refus de ghettos de pauvres, d’ouvriers , au rejet des jeunes, des handicapés, des personnes âgées
La réalisation de ces projets sur la ville de Bordeaux va nécessiter la structuration d’une industrie du bâtiment moderne
et pérenne et des filières associées. Cela implique la création d’emplois qualifiés, le développement d’une filière
formation, le rejet des emplois sous-payés et du travail au noir.
Ce projet actuel est plus que sibyllin sur le maintien des emplois industriels actuels et le développement des filières de
l’énergie avec la SAFT et celui de la déconstruction de navires avec Ponticelli et Véolia. La CGT note la mention de
28000 emplois dans le projet Bordeaux 2030, mais ces chiffres intègrent-ils les emplois existants ?
En tout état de cause la CGT revendique le maintien des emplois industriels existant et une concertation /négociation
sur l’intégration dans ces projets de la dimension industrielle .
La CGT remarque que dans ces projets la dimension du Vieillissement de la population n’est pas prise en compte ors
les retraités vont représenter 30% de la population .
La CGT revendique la construction de RPA , d’EPHAD, de logements adaptés, de qualité énergétique, accessibles
financièrement et assurant une mixité sociale réelle entre les générations. Elle revendique une consultation négociation
avec les organisations syndicales familiales et de retraités sur ce sujet.
Concernant la construction de logement sociaux , la CGT remarque que l’objectif de 20% ne sera atteint qu’en 2030 ,
que la proportion de PLUS et PLAI n’est pas suffisante pour répondre aux besoins criants des actuels demandeurs du
département, sont-ils exclus de ces projets ?
La CGT revendique une plus grande proportion de logement de type PLUS et PLAI ainsi qu’une répartition
géographique assurant une réelle mixité sociale. Elle revendique l’intégration dans ces zones d’un réseau de transport
multimodal répondant aux besoins de tous.
Enfin la CGT relève le déficit démocratique dans la gouvernance de ces projets, elle revendique une réelle
négociation/ concertation avec les organisations syndicales représentatives, les associations familiales et de
retraités , les représentants des salariés des entreprise impactées.
La place prépondérante de l’état dans le projet EURATLANTIQUE, la place stratégique du maire de bordeaux
dans le projet Bordeaux 2030 doit être rééquilibrée avec les représentants de la vie sociale.
OIN EURATLANTIQUE
Bordeaux 2030

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