SPÉCIAL IMMOBILIER BORDEAUX
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SPÉCIAL IMMOBILIER BORDEAUX
SPÉCIAL IMMOBILIER BORDEAUX THIBAULT SUDRE Notaire à l’étude Sudre-Meyssan, à Bordeaux Le Nouvel Observateur Le diagnostic de performance énergétique (DPE) facilite-t-il les transactions immobilières ? Thibault Sudre La mention du DPE est obligatoire depuis le 1er janvier 2011, mais toutes les annonces immobilières ne le mentionnent pas encore. Nous remarquons que les acheteurs ne le prennent pas au sérieux, car le premier diagnostic qui intéresse concerne les termites. Tant que le DPE n’a pas d’incidence sur la fiscalité, les acheteurs ne s’en préoccupent pas vraiment. Seuls les bénéficiaires du PTZ, donc primoaccédants, sont obligés d’en tenir compte. Les acquéreurs se demandent avant tout si la maison leur plaît, si elle est assez moderne. Y a-t-il une augmentation du nombre de jeunes acquéreurs ? Ce sont les primo-accédants qui soutiennent le marché. Dans leur grande majorité, ils ont plus de 30 ans. Lorsque les acheteurs sont plus jeunes, c’est qu’ils ont acheté des terrains à bâtir, sont artisans ou du moins assez habiles pour construire leur maison. Malgré les incitations récentes de la municipalité bordelaise, l’achat avant 30 ans reste exceptionnel. Même si la durée des emprunts atteint fréquemment vingt-cinq ans ou plus. Comment voyez-vous l’année 2011 à Bordeaux ? Les prix devraient stagner et le volume des ventes baisser dans tout le département. Les quartiers les plus dynamiques seront Bacalan et la Bastide. Celui-ci va passer une nouvelle étape avec le futur pont. Le pourtour du jardin botanique poursuit sa phase de réaménagement. Bordeaux sera bientôt perçu comme une ville nouvelle. Et les quartiers bordant les lignes de tramway vont prendre de la hauteur, avec un PLU [plan local d’urbanisme] qui autorisera les immeubles de 6 ou 7 étages. Les bâtiments hauts vont se multiplier dans l’ensemble de la communauté urbaine de Bordeaux. PROPOS RECUEILLIS PAR F. B. Le Nouvel Observateur Ginko, un des programmes de constructions « vertes » sur les rives du lac de Bordeaux Pression démographique oblige, collèges et écoles ont vu le jour à Marcheprime et à Saint-Jeand’Illac. dirige une agence Guy Hoquet située dans le centre-ville, le vent a légèrement tourné en mars dernier. « Jusqu’alors, les taux étaient bas, les acheteurs, nombreux, et la tendance était à la hausse. Depuis, les acquéreurs se font timides, les délais de vente s’allongent et le stock augmente très légèrement », résume-t-il. En quelques années, on est passé de 2 000 euros/m2 en moyenne à plus de 3 000 euros. La plupart des appartements se vendent entre 3 000 et 3 500 euros/m2. Les rénovations vont bon train, et le vent de l’écologie souffle sur la ville. Les projets ne manquent pas, de la réor ganisation du quartier Françoisde-Sourdis-Saint-Genès – avec la création d’une place piétonne – à celle de Chartrons-Bacalan, avec la construction du pont Bacalan-Bastide, qui sera doté d’une piste cyclable. Rien d’étonnant à ce que les projets de constructions « vertes » à grande échelle se développent dans la capitale girondine. Ginko, sur les rives du lac de Bor deaux, en est un exemple. En 2012, le mètre carré pourrait y être commercialisé autour de 4 000 euros. On y trouvera les grands apparte ments qui manquent à la ville. Souvent situés dans des immeubles anciens, les 4 ou 5-pièces n’ont en effet pas d’ascenseur, et les ache teurs rechignent. « Un 80-m2 en étage mais sans ascenseur dans le secteur de Pey-Berland, proposé à 320 000 euros, est à vendre depuis six mois », rapporte Chantal Gufflet. De nombreuses familles optent pour les bordures de la CUB. Des bourgades naguère discrètes, comme Saint-Jean-d’Illac, Marti gnas-sur-Jalle, Saint-Aubin-deMédoc, voient affluer la demande, et avec elle sa cohorte de constructions neuves. Les promoteurs sont à l’affût, construisant immeubles ou ensembles pavillonnaires dès que le plan local d’urbanisme (PLU) l’autorise. Et la population ne cesse de croître. Pression démographique oblige, collèges et écoles ont vu le jour à Marcheprime et à Saint-Jeand’Illac. Fiona Bordenave, directrice de l’agence Laforêt de Martignas, confirme : « Les familles employées dans l’aéronautique, chez Dassault ou dans les entreprises de Mérignac viennent régulièrement prospecter dans ce secteur car la CUB est devenue trop chère. » Aïssa Azehaf, directeur de l’agence Guy Hoquet à SaintMédard-en-Jalles, rappelle que « le coût du logement reste très élevé par rapport aux revenus ». Le pouvoir d’achat exprimé en mètre carré fait peur. Les durées de prêt ont aug menté : les banques bordelaises s’engagent sur des échéances de vingt-cinq ans. Mais les professionnels du secteur redoutent unanimement une hausse des taux. Car « lorsque les taux remontent, les acheteurs se raréfient », rappelle Yannick Petit, agent immobilier à Blanquefort. Même ceux qui cher chent un logement autour de 200 000 euros, le budget le plus fréquent de la CUB. De son côté, Martine Guionnet, fondatrice et gérante de l’agence Flash Immobilier depuis vingt-cinq ans, pense « qu’avec la remontée des taux bancaires, les prix vont probablement baisser avant la fin de l’année ». De fait, les acqué reurs sont assez calmes en ce moment. Yves Pouget, directeur d’une agence Guy Hoquet dans le secteur Villenave-Bègles, rappelle que « les périodes préélectorales ne sont jamais favorables aux transactions ». FLORENCE BERNSON DR II