Déficits en 21-hydroxylase et fertilité féminine
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Déficits en 21-hydroxylase et fertilité féminine
Mini-revue mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (3) : 226-35 Déficits en 21-hydroxylase et fertilité féminine Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Steroid 21-hydroxylase deficiencies and female fertility Geoffroy Robin Hortense Baffet Sophie Catteau-Jonard Didier Dewailly CHRU de Lille, hôpital Jeanne-de-Flandre, service de gynécologie endocrinienne et médecine de la reproduction, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex, France <[email protected]> Résumé. Le déficit en 21-hydroxylase est la maladie génétique surrénalienne la plus fréquente, responsable du tableau clinique d’hyperplasie congénitale des surrénales. Selon la sévérité des mutations du gène CYP21A2, on observe des formes sévères dites « classiques » et des formes modérées dites « non classiques ». Le déficit enzymatique induit une perturbation de la stéroïdogenèse surrénalienne qui va provoquer une hyperandrogénie et une élévation des taux plasmatiques de progestérone et de 17-hydroxyprogestérone, substrats de la 21hydroxylase. Ces anomalies endocriniennes vont perturber l’axe gonadotrope, les processus de croissance et de maturation endométriales et, enfin, la sécrétion de la glaire cervicale. Tous ces phénomènes vont concourir à un état d’infertilité féminine. Dans les formes classiques, l’infertilité est plus sévère et ce d’autant que s’ajoutent dans cette situation d’importants facteurs sexologiques, consécutifs aux techniques chirurgicales de génitoplastie mises en œuvre pour corriger le trouble de la différenciation sexuelle (virilisation des organes génitaux externes). Dans les formes non classiques, l’hypofertilité est réelle mais modérée. Dans cette situation, en cas de désir de grossesse, le traitement par hydrocortisone ou dexaméthasone permet de limiter la production surrénalienne d’androgènes et de progestérone et améliore les chances de grossesse spontanée tout en minimisant le risque de fausse couche spontanée précoce, qui est relativement élevé dans cette pathologie. Que le déficit en 21-hydroxylase soit de forme classique ou non, un génotypage du conjoint est nécessaire en cas de désir de grossesse pour dépister une hétérozygotie (1/50) et évaluer le risque de transmission d’une forme classique à la descendance. Mots clés : forme classique de déficit en 21-hydroxylase, forme non classique de déficit en 21-hydroxylase, hyperandrogénie, infertilité, glucocorticoïde, gène CYP21A2, hyperplasie congénitale des surrénales Abstract. Steroid 21-hydroxylase deficiency is the most common adrenal genetic disease and is also named congenital adrenal hyperplasia. Depending on the severity of CYP21A2 gene mutations, there are severe or “classical” forms and moderate or “non-classical” forms of 21-hydroxylase deficiency. The enzyme deficiency causes a disruption of adrenal steroidogenesis, which induces hyperandrogenism, and elevated plasma levels of progesterone and 17-hydroxyprogesterone, the two substrates of 21-hydroxylase. These endocrine abnormalities will disrupt gonadal axis, endometrial growth and maturation and finally secretion of cervical mucus. All these phenomena contribute to a female hypofertility. In classical forms, infertility is more severe, particularly because there are also important sexological factors, strongly dependent on the success of surgical management (genitoplasty) implemented to correct the disorder of sexual differentiation (virilization of external genitalia). In the non-classical forms, infertility is real but moderate. In this situation, treatment with hydrocortisone or dexamethasone can limit the production of adrenal androgens and progesterone and improves spontaneous pregnancy rates while minimizing the risk of miscarriage, which is usually relatively high in this disease. When planning pregnancy in patients with a 21-hydroxylase deficiency, genotyping the partner is required to screen for heterozygozity (1/50) and to assess the risk of transmission of a classical form in the progeny. Key words: classical steroid 21-hydroxylase deficiency, non-classical steroid 21-hydroxylase deficiency, hyperandrogenism, infertility, gene CYP21A2, congenital adrenal hyperplasia médecine thérapeutique Tirés à part : G. Robin 226 L e déficit sévère en 21-hydroxylase est la cause génétique de loin la plus fréquente d’hyperplasie congénitale des surrénales. Dans sa forme complète chez la femme, cette pathologie est souvent à l’origine d’un syndrome de perte de sel en période néonatale pouvant mettre en jeu le pronostic vital du nouveau-né. Elle entraîne également un trouble de la différenciation sexuelle par virilisation des organes génitaux externes. Pour citer cet article : Robin G, Baffet H, Catteau-Jonard S, Dewailly D. Déficits en 21-hydroxylase et fertilité féminine. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (3) : 226-35 doi:10.1684/mte.2012.0422 doi:10.1684/mte.2012.0422 Médecine de la Reproduction Gynécologie Endocrinologie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Ces blocs enzymatiques complets sont aussi appelés « formes classiques » de déficit en 21-hydroxylase, par opposition aux déficits partiels appelés « formes non classiques ». En ralentissant, voire en bloquant, la biosynthèse des glucocorticoïdes et des minéralocorticoïdes, les déficits en 21-hydroxylase vont induire un état d’hyperandrogénie surrénalienne (figure 1). En outre, l’accumulation des substrats de l’enzyme va conduire à une élévation des taux circulants de dérivés progestatifs (figure 1). Cet excès d’androgènes et de progestatifs va induire une dysfonction de l’appareil génital dans son ensemble et donc une hypofertilité féminine. Le but de cette revue est donc, après un bref rappel sur la physiologie endocrine de la glande corticosurrénale et sur les aspects cliniques et génétiques des déficits en 21-hydroxylase, de détailler les différents mécanismes physiopathologiques impliqués dans l’infertilité des femmes présentant cette pathologie. Enfin, le déficit en 21-hydroxylase de forme classique ou de forme non classique étant une pathologie génétique de transmission autosomique récessive, on ne peut évoquer la fertilité de ces femmes sans parler du risque de transmission à la descendance et de sa conséquence sur la prise en charge médicale en période anténatale et néonatale. Le déficit en 21-hydroxylase : de la génétique à la clinique La glande corticosurrénale est une glande endocrine impliquée dans la sécrétion de trois classes de stéroïdes : glucocorticoïdes, minéralocorticoïdes et androgènes surrénaliens. Elle se décompose en trois zones histologiquement distinctes dont chacune est impliquée dans la synthèse d’un type de stéroïde. Il existe une coopération étroite entre ces trois compartiments (figure 1). La synthèse des glucostéroïdes ainsi que des androgènes surrénaliens est sous la dépendance de l’axe corticotrope (mais seuls les glucorticoïdes sont capables d’exercer un rétrocontrôle négatif sur l’axe corticotrope) alors que la sécrétion des minéralocorticoïdes est dépendante du système rénine-angiotensine-aldostérone. La 21-hydroxylase est une enzyme impliquée dans certaines voies de la stéroïdogenèse surrénalienne. Elle est présente dans les cellules de la zone glomérulée et de la zone fasciculée de la glande corticosurrénale. Dans la zone glomérulée, cette enzyme catalyse l’hydroxylation de la progestérone en désoxycorticostérone (DOC) et dans la zone fasciculée celle de la 17-hydroxyprogestérone (17OHP) en 11-désoxycortisol (DOCS) (figure 1). Tout déficit en 21-hydroxylase va provoquer une accumulation des Cholestérol Aldostérone Zone glomérulée Zone fasciculée Zone réticulée Tissus périphériques 20,22-desmolase 3β-OH-déshydrogénase 21-hydroxylase 11β-hydroxylase Désoxycorticostérone Coarticostérone Désoxycortisol Cortisol Prégnénolone Progestérone 17α-hydroxylase 17α-hydroxylase 17alpha-OH Prégnénolone 17alpha-OH progestérone 17,20-desmolase 17,20-desmolase Déhydroépiandrostérone Androstènedione Estrone 17β-OH-déshydrogénase 17β-OH-déshydrogénase 17β-OH-déshydrogénase Androsténediol Testostérone Estradiol Figure 1. Différentes étapes et voies de la stéroïdogenèse au niveau de la glande corticosurrénale. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 227 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Mini-revue 228 substrats de cette enzyme et en particulier de la 17-OHP qui sera secondairement transformée en androgènes surrénaliens au niveau des cellules stéroïdogènes de la zone réticulée [1-4]. En outre, le déficit de sécrétion en glucorticoïdes secondaire à ce bloc enzymatique va provoquer une levée du rétrocontrôle négatif sur l’axe corticotrope entraînant ainsi une élévation de l’ACTH circulante. Cette dernière viendra stimuler directement les cellules stéroïdogènes des zones glomérulées et réticulées amplifiant ainsi la synthèse déjà excessive des androgènes surrénaliens et pouvant provoquer une hyperplasie de la glande corticosurrénale. Le gène de la 21-hydroxylase (CYP21A2) est situé sur le bras court du chromosome 6 au niveau du locus 6p21.3 [3, 5, 6]. Il est constitué de dix exons et de neuf introns et mesure 9,4 kb. À proximité de ce gène, on note une structure génique ayant une forte homologie de structure avec CYP21A2 et appelée pseudogène CYP21P. Ce pseudogène favorise des mécanismes de recombinaison génique au sein de ce locus pouvant provoquer des processus de réarrangements géniques et de délétions larges au niveau du gène CYP21A2. Ces derniers vont provoquer des déficits sévères en 21-hydroxylase et représentent environ 25 % des anomalies moléculaires impliquées dans ces formes de blocs enzymatiques. Les réarrangements géniques et les délétions larges peuvent êtres mises en évidence par la technique de Southern blot [3, 6]. Il existe par ailleurs plus de 120 mutations ponctuelles qui ont été décrites et qui peuvent provoquer, selon les conséquences qu’elles auront au niveau de l’enzyme, des degrés variables d’altération de l’activité catalytique (partielle ou totale). Ces mutations ponctuelles sont identifiées en biologie moléculaire par séquençage des dix exons et des régions flanquantes introniques [3, 6]. Le bloc en 21-hydroxylase est une maladie génétique autosomique récessive [2, 4]. En effet, un individu possédant une activité catalytique de 50 % ou plus sera considéré comme sain. Ainsi, selon la sévérité des mutations, on distinguera les formes dites « classiques » (ou sévères) qui correspondent à des blocs enzymatiques quasi-complets, des formes dites « non classiques » (ou modérées) qui correspondent quant à elles à des blocs enzymatiques partiels [2, 4]. Ainsi, cela signifie que les formes non classiques de déficit en 21-hydroxylase sont en réalité des variants alléliques des formes classiques [7]. Les différents éléments cliniques observés selon la sévérité du bloc enzymatique sont repris dans le tableau 1. Les corrélations génotype/phénotype et activité enzymatique/phénotype sont illustrées respectivement dans l’encadré 1 et le tableau 2. En pratique clinique, il s’agit donc d’une pathologie hétérogène avec un véritable continuum entre les formes sévères avec insuffisance surrénale néonatale et les formes cryptiques quasi-asymptomatiques en passant par Tableau 1. Aspects cliniques des différentes formes de bloc enzymatique en 21-hydroxylase chez la femme. Formes de bloc en 21-hydroxylase Tableau clinique Formes « classiques » (néonatales) Trouble de la différenciation sexuelle par virilisation Éventuellement associé à un syndrome de perte de sel par insuffisance surrénalienne aiguë Formes « non classiques » Pseudopuberté précoce Prémature pubarche Hyperandrogénie clinique Troubles du cycle Infertilité « Asymptomatique » = formes cryptiques les tableaux de pseudopuberté précoce dans l’enfance ou d’hyperandrogénie clinique et/ou d’infertilité à l’âge adulte (figure 2) [1, 3]. Quel est le lien physiopathologique entre déficit en 21-hydroxylase et infertilité féminine ? Les mécanismes d’infertilité sont multifactoriels et communs dans les deux formes de bloc en 21hydroxylase [2, 8]. Ils sont la conséquence, d’une part, de l’hyperandrogénie surrénalienne et, d’autre part, de Encadré 1 Corrélations génotype/phénotype selon le type de mutation en tenant compte du caractère autosomique récessif des déficits en 21-hydroxylase Aspects génétiques des blocs en 21-hydroxylase • On distingues 3 types d’allèles : - Absence de mutations = Normaux (N) - Mutations sévères (s) - Mutations modérées (m) • Corrélation génotype-phénotype - s//s - m//m - s//m - N//N - N//s - N//m → formes « classiques » → formes « non classiques » → individus « sains » → lndividus porteurs « sains » mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 Une partie des androgènes surrénaliens en excès va diffuser au sein du parenchyme ovarien et seraient capables d’induire un trouble de la folliculogenèse, proche de celui observé dans le syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPK), en agissant localement sur des récepteurs aux androgènes au niveau des cellules de la granulosa [2, 8]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Tableau 2. Corrélation entre le phénotype clinique et l’activité catalytique de la 21-hydroxylase. Activité catalytique de la 21-hydroxylase Phénotype ≥ 50 % Patientes saines 15-45 % Formes « non classiques » 5-10 % Formes « classiques » virilisantes pures <5 % Formes « classiques » avec syndrome de perte de sel néonatal Conséquences de l’excès de progestérone sur la fertilité féminine La progestérone va agir à trois niveaux en activant de manière excessive et/ou prématurée les récepteurs à la progestérone [2, 8-11] : – le premier niveau d’atteinte concerne l’axe gonadotrope. En effet, ces dérivés progestatifs endogènes vont induire un rétrocontrôle négatif sur les neurones hypothalamiques à GnRH à l’origine d’une dysovulation « centrale ». Ce mécanisme d’infertilité est commun avec celui décrit par les androgènes. Il y a donc probablement un effet de potentialisation entre ces deux familles de stéroïdes à l’étage hypothalamo-hypophysaire ; – le deuxième niveau d’atteinte concerne l’endomètre. En effet, l’activation continue des récepteurs à la progestérone va freiner la croissance de l’endomètre normalement induite par les œstrogènes mais va aussi induire une avance de maturation endométriale délétère l’accumulation des substrats de l’enzyme que sont la progestérone et la 17-OHP (figure 3). Conséquences de l’hyperandrogénie surrénalienne sur la fertilité féminine L’excès d’androgènes surrénaliens va induire avant tout un déficit gonadotrope, d’autant plus profond que l’hyperandrogénie est sévère. En effet, au niveau hypothalamique, les androgènes convertis en œstrogènes vont induire un rétrocontrôle négatif sur l’axe gonadotrope et donc une dysovulation, voire une anovulation, selon l’intensité de ce rétrocontrôle [8, 9]. Sévérit é cliniq ue et b iologiq ue Formes classiques Formes non classiques Formes cryptiques Formes virilisantes pures Syndrome de perte de sel + virilisation Fœtus Nouveau-né Pseudo-puberté précoce Hyperandrogénie : Acné, hirsutisme... Enfance Adolescence Infertilité Adulte Figure 2. Différents aspects cliniques féminins des formes classiques et non classiques de déficits et de l’âge de patientes (d’après [3]). mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 229 Mini-revue Troubles de la folliculogenèse (± OPK ?) Hypogonadisme hypogonadotrope Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Infertilité Altération de croissance + maturation endométriale Excès d’androgènes Excès de progestérone Glaire cervicale « hostile » Figure 3. Mécanismes physiopathologiques impliqués dans l’infertilité chez les femmes présentant une forme classique ou une forme non classique de déficit en 21-hydroxylase. pour l’implantation d’un éventuel blastocyste (désynchronisation entre le « timing » de l’ovulation et l’ouverture de la fenêtre d’implantation) ; – le troisième niveau d’atteinte concerne les glandes endocervicales. Celles-ci vont secréter de manière continue une glaire plus compacte et hostile à la migration, à la survie et à la capacitation des spermatozoïdes. Les taux élevés de 17-OHP n’ont que peu d’effets sur la fertilité féminine puisque le pouvoir progestatif de ce composé ne serait que de 1 % par rapport à celui de la progestérone [9, 11, 12]. Qu’en est-il des inclusions surrénaliennes intra-ovariennes ? Bien que ces inclusions surrénaliennes intragonadiques soient décrites avec une prévalence élevée au sein du parenchyme testiculaire des hommes présentant un déficit en 21-hydroxylase [13], il n’en n’est pas de même chez la femme. En effet, ce phénomène reste anecdotique puisqu’il n’a été rapporté dans la littérature que via des case reports [8, 14]. On ne peut donc pas lui attribuer un rôle important dans les mécanismes d’infertilité féminine en cas de déficit en 21-hydroxylase. Fertilité féminine et forme classique de déficit en 21-hydroxylase Assez peu de séries se sont intéressées à la fertilité des patientes atteintes de forme classique de déficit en 21- 230 hydroxylase. Dans la revue de littérature de Claahsen-van der Grinten et al. [8], des taux de naissances vivantes de 0 à 10 % étaient rapportées chez les femmes présentant une forme classique avec syndrome de perte de sel (insuffisance surrénalienne) et de 35 à 50 % chez les femmes présentant une forme classique virilisante pure. Un des éléments déterminants pour le pronostic de fertilité chez les patientes présentant une forme classique de déficit en 21-hydroxylase reste l’équilibre du traitement hormonal substitutif (glucocorticoïdes et minéralocorticoïdes) chez celles ayant eu un syndrome de perte de sel ou l’équilibre du traitement freinateur par glucocorticoïdes dans les formes virilisantes pures. Le but de ces traitements est de freiner la sécrétion d’ACTH et donc de limiter l’activité de la glande corticosurrénale et la sécrétion des androgènes et dérivés progestatifs d’origine surrénalienne. L’autre élément déterminant en termes de fertilité et spécifique aux formes classiques de déficit en 21hydroxylase est d’ordre sexologique. En effet, les patientes en raison de l’hyperandrogénie surrénalienne pendant la vie fœtale vont subir des troubles de la différenciation des organes génitaux externes à l’origine d’une ambiguïté sexuelle néonatale. La virilisation des organes génitaux externes féminins est classée en cinq stades selon leur sévérité (stades de Prader) : hypertrophie clitoridienne (clitoromégalie) plus ou moins importante associée à une cavité vaginale réduite, pouvant, dans les formes les plus sévères, s’associer à une fusion complète du sinus urogénital avec, au stade ultime, un méat urétral situé sur le mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. trajet de l’organe péno-clitoridien. Une prise en charge chirurgicale spécifique (génitoplastie), très complexe et donc ultra-spécialisée est proposée pour ces petites filles le plus souvent assez précocement. Les objectifs de ce type de prise en charge chirurgicale sont complexes : réduction de la taille du clitoris tout en conservant sa sensibilité érogène, création d’une cavité vaginale permettant des rapports sexuels satisfaisants et enfin, dans certains cas, corrections des malformations impliquant l’appareil urinaire sans altérer les mécanismes de continence urinaire. Dans une revue de la littérature, Ogilvie et al. [15] rapportaient des taux très variables de succès des techniques chirurgicales de génitoplastie. Néanmoins, les auteurs concluaient à une difficulté d’interprétation de ces différentes séries car, d’une part, elles concernent de faibles effectifs et, d’autre part, les critères de jugement d’efficacité étaient disparates (satisfaction des patientes, satisfaction de l’opérateur, mesure de la taille et de l’élasticité de la cavité vaginale, aspect « esthétique » du clitoris. . .) [15]. Les techniques de génitoplastie peuvent être source de complications, dont certaines nécessiteront des reprises chirurgicales itératives et qui vont potentiellement compromettre le bon déroulement des rapports sexuels [4, 8, 15] : – cavité vaginale étroite, sténosée (risque évalué à 36 à 77 % selon les séries) et sécheresse vaginale source de dyspareunies ; – sensibilité clitoridienne émoussée, voire altérée, associée alors à de véritables dysesthésies ; – angoisse de performance secondaire à ces nombreuses interventions chirurgicales si lourdes et mettant à mal l’intimité de ces jeunes filles/femmes dont l’image corporelle et l’identité sexuelle peuvent être fortement perturbées ; – et, enfin, les quelques échecs de la chirurgie. Enfin, des données contradictoires existent concernant l’orientation sexuelle de ces patientes : alors que certaines séries retrouvent plus de comportements homo- ou bisexuels, d’autres séries ne retrouvent pas de franches différences [16-19]. Ce qui est certain, c’est que l’histoire gynéco-endocrinienne ainsi que le lourd parcours chirurgical de ces femmes freine considérablement la construction d’une sexualité épanouie, en témoigne le faible taux de mariage et le nombre relativement élevé de patientes qui ont une absence de sexualité [17, 19, 20]. Fertilité féminine et forme non classique de déficit en 21-hydroxylase Le pronostic en termes de fertilité des femmes présentant une forme non classique de déficit en 21-hydroxylase est beaucoup moins réservé puisque l’on rapporte des taux de naissances vivantes variant de 63 à 90 % selon les séries [8]. La récente série française de Bidet et al. a repris de manière rétrospective le devenir reproductif de 190 patientes atteintes d’une forme non classique de 21-hydroxylase [21]. Environ 12 % de ces femmes avaient « officiellement » consulté pour infertilité. Quatrevingt-cinq femmes ont été enceintes au moins une fois et il a été rapporté 141 naissances vivantes. Parmi les grossesses, 41,1 % étaient obtenues sous traitement par glucocorticoïdes et 10 % d’entre elles sous traitement inducteur de l’ovulation (éventuellement associé à un traitement par glucocorticoïdes). Le taux cumulé de grossesse à un an dans cette série est de 75,9 % ce qui est correct mais qui reste inférieur à celui de la population générale (environ 90 %) [21]. Il s’agit donc d’une infertilité féminine relative, comme cela avait déjà été rapporté dans la littérature [11, 22, 23]. Par ailleurs, aucune influence du génotype n’a été retrouvée dans la série de Bidet et al. [21]. Les mécanismes d’hypofertilité chez les femmes présentant une forme non classique de déficit en 21-hydroxylase impliquent, d’une part, une dysovulation/anovulation de sévérité variable secondaire aux effets hypothalamiques des taux élevés de progestérone et d’androgènes surrénaliens et, d’autre part, les effets délétères des taux élevés de progestérone sur la croissance et la maturation endométriales ainsi que sur la qualité de la glaire endocervicale [2, 8, 10, 11]. Enfin, les androgènes surrénaliens en excès seraient capables d’induire des troubles de la folliculogenèse en agissant sur les cellules de la granulosa des follicules ovariens en croissance, qui ressemblent à celui observé dans le SOPK [2]. Il a en effet été rapporté un aspect échographique d’ovaires polymicrokystiques (OPK), voire un tableau clinique et hormonal, évocateur de SOPK chez près de 50 % des patientes présentant une forme non classique de bloc en 21-hydroxylase [2, 4, 24, 25]. D’autres auteurs retrouvent au contraire une prévalence d’OPK en échographie chez ces patientes d’environ 15 % [8, 14], ce qui correspond à la prévalence du SOPK dans la population générale [26]. Cette constatation pourrait alors faire évoquer une association fortuite. Finalement, les données de la littérature sont contradictoires et il n’existe aucun lien de causalité dans la littérature pour expliquer le lien hypothétique entre SOPK et forme non classique de déficit en 21-hydroxylase [2]. Le seul moyen de démontrer un lien physiopathologique serait d’observer une régression des OPK échographiques sous traitement freinateur par glucocorticoïdes, mais aucune étude de ce type n’a jusqu’à présent été réalisée. Quoiqu’il en soit, la similarité des tableaux cliniques des formes non classiques de déficit en 21-hydroxylase et du SOPK reste un « piège » relativement classique en pratique clinique. Ainsi, il conviendra de toujours éliminer un bloc en 21-hydroxylase (par un dosage de 17-OHP en phase folliculaire précoce ou sous traitement œstroprogestatif antigonadotrope et/ou par un test dynamique mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 231 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Mini-revue au SYNACTHENE® [2, 10]) avant de poser le diagnostic si fréquent (et si facile) de SOPK, comme cela a d’ailleurs été bien mis en exergue lors de la conférence de consensus de Rotterdam en 2003 et par le groupe de travail de l’Androgen Excess Society en 2009 [27, 28]. Enfin, toujours dans la récente série de Bidet et al., le taux de fausses couches spontanées précoces (FCSP) est relativement élevé, de presque 20 % (versus 10 à 15 % dans la population générale) [21]. Ce taux élevé de FCSP est déjà connu [2, 8, 10, 22, 23]. Les mécanismes à l’origine de ces taux élevés de FCSP impliqueraient probablement à la fois des problèmes de qualité ovocytaire secondaire à l’hyperandrogénie chronique mais aussi des anomalies de la croissance et de la maturation endométriales. Ces anomalies endométriales seraient secondaires aux taux élevés de progestérone en phase folliculaire mais peut être aussi d’androgènes surrénaliens, qui pourraient alors compromettre le bon déroulement des stades précoces de l’implantation de l’embryon [2, 10]. Un traitement par glucocorticoïdes, le plus souvent l’hydrocortisone ou la dexaméthasone, dont le but est de freiner l’axe corticotrope permettrait d’améliorer le pronostic en termes de fertilité chez les femmes présentant une forme non classique de déficit en 21-hydroxylase en limitant la synthèse de progestérone et d’androgènes surrénaliens [2, 12]. Dans la majorité des cas, ce traitement permet de corriger les troubles de l’ovulation et les effets délétères sur l’endomètre et les glandes endocervicales. Le recours aux inducteurs de l’ovulation – type citrate de clomifène – ne se justifie qu’en cas de persistance d’une dysovulation/anovulation sous glucocorticoïdes exogènes. Bien entendu, en l’absence de survenue de grossesse spontanée sous traitement glucocorticoïde et avant prescription des inducteurs de l’ovulation, un bilan d’infertilité complet comprenant au minimum une hystérosalpingographie et un spermogramme sera à prévoir. Enfin, il est intéressant de noter que dans la plupart des séries concernant la fertilité des femmes présentant une forme non classique de déficit en 21-hydroxylase, le traitement par glucocorticoïdes exogènes diminue significativement le sur-risque de FCSP [10, 21-23]. Ainsi, dans la série de Bidet et al., le taux FCSP n’était que de 4,8 % dans le sous-groupe de femmes ayant présenté une grossesse spontanée et ayant bénéficié d’un traitement glucocorticoïde en période périconceptionnelle et au cours de la grossesse [21]. Risque de transmission à la descendance : quelle est la conduite à tenir en période anténatale ? Comme le déficit en 21-hydroxylase est une pathologie autosomique récessive, il est indispensable de connaître 232 le statut génétique du conjoint, et ce d’autant que la fréquence des patients hétérozygotes (et donc sains) est de 1/50 dans la population générale [29]. En cas de mise en évidence d’une mutation sur un des deux allèles chez le conjoint, l’analyse du génotype des deux parents (présence de mutations sévères ou modérées) permet d’évaluer le risque de transmission d’une forme sévère à la descendance et, le cas échéant, d’envisager une prise en charge anténatale et néonatale adéquate si le fœtus est atteint. Les objectifs de cette prise en charge sont de prévenir le risque de virilisation d’un fœtus de sexe féminin et d’anticiper le risque de syndrome de perte de sel à la naissance [6]. La réalisation d’un dosage de 21-DOCS après injection de SYNACTHENE® étaient jusqu’à il y a quelques années utilisé pour dépister les conjoints hétérozygotes. Un taux de 21-DOC supérieur à 550 pg/mL après stimulation par SYNACTHENE® indiquait la réalisation d’un séquençage du gène CYP21A2, car ces patients avaient une forte probabilité d’être hétérozygotes [5]. Les progrès conséquents en biologie moléculaire (séquenceurs de plus en plus rapides. . .) permettent désormais de s’affranchir de ce test et d’offrir la possibilité de séquencer ce gène chez tout conjoint de patiente présentant un déficit en 21-hydroxylase, et a fortiori en cas de survenue d’une grossesse spontanée où le résultat pourra être rendu relativement rapidement. En cas de survenue d’une grossesse et en cas de risque important de transmission d’une forme classique de déficit en 21-hydroxylase, la conduite à tenir comprend dans un premier temps une détermination rapide du sexe fœtal (vers cinq à six semaines d’aménorrhée, puis confirmée vers 11 semaines d’aménorrhée sur un second prélèvement sanguin) par recherche en PCR du gène SRY (spécifique du chromosome Y) sur sang maternel. L’absence de gène SRY oriente donc vers un sexe féminin et impose le recours le plus rapide possible à une corticothérapie par dexaméthasone pour prévenir le risque de virilisation fœtale [6]. La dexaméthasone à la posologie de 20 g/kg par jour est particulièrement indiquée dans ce contexte car ce stéroïde ne se lie pas à la transcortine (ce qui lui confère une grande biodisponibilité), a un bon transfert placentaire et enfin n’est pas inactivé par la 11 -hydroxystéroïde-déshydrogénase de type 2 placentaire (ce qui lui confère une demi-vie plus longue) [6, 12]. Le but est de freiner un maximum l’axe corticotrope fœtal pour prévenir une sécrétion excessive d’androgènes par la glande corticosurrénale fœtale et ce bien avant la date présumée de réceptivité du bourgeon génital aux androgènes, qui se situe entre 8 et 14 semaines d’aménorrhée [6, 30]. Dans un second temps, un diagnostic prénatal (amniocentèse vers la 16e semaine d’aménorrhée en cas de fœtus de sexe masculin ou biopsie de trophoblaste vers la 11e semaine d’aménorrhée chez les fœtus de sexe féminin pour lesquels un diagnostic plus rapide est nécessaire) permet un génotypage fœtal et donc de poser un éventuel mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. diagnostic de forme classique de déficit en 21-hydroxylase [5, 29]. Cette conduite à tenir est résumée sur la figure 4 [29]. En cas de diagnostic de sexe masculin chez le fœtus (détection de SRY dans le sang maternel) ou si le génotypage fœtal permet d’exclure formellement le diagnostic de forme classique de déficit en 21-hydroxylase, le traitement par dexaméthasone doit être interrompu dans les meilleurs délais. Cette attitude française est partagée par d’autres équipes internationales, car elle a montré son efficacité pour prévenir le risque de virilisation des organes génitaux chez les fœtus de sexe féminin atteint d’une forme classique de déficit en 21-hydroxylase [10, 29, 31]. Néanmoins, elle est loin d’être unanime et fait encore l’objet de controverses. En effet, compte tenu du caractère autosomique récessif de la pathologie, une majorité de femmes Grossesse en cours enceintes et de fœtus reçoivent ce traitement inutilement en attendant le résultat du diagnostic prénatal moléculaire. Or, l’administration de dexaméthasone, puissant glucocorticoïde, ne semble pas anodine au cours de la grossesse, notamment en raison des effets potentiellement délétères chez la mère (prise de poids, intolérance aux hydrates de carbone, voire diabète gestationnel, œdèmes, hypertension artérielle, troubles du sommeil, syndrome anxiodépressif. . .) et chez le fœtus (FCSP, retard de croissance intra-utérin. . .) [32-34]. De plus, des modèles animaux ont mis en évidence un potentiel effet tératogène de la dexaméthasone avec présence d’anomalies neurologiques (taille plus réduite de l’hippocampe, mémoire à court terme diminuée), cardiovasculaires (élévation de la pression artérielle) et rénales (kystes rénaux et nombre plus faible de glomérules) chez les fœtus qui ont été soumis Échographie fœtale Sang maternel (6,5e SA) SRY- SRY+ Dexaméthasone (20 µg/kg/j) Sang maternel (11e SA) Cultures SRY- Biopsie des villosités choriales Amniocentèse (16e semaine) SRY+ ADN Génotypage Stéroïdes Prise en charge néonatale Figure 4. Conduite à tenir en période anténatale en cas de grossesse s’il existe un risque de transmission d’une forme classique de déficit en 21-hydroxylase à la descendance (d’après [29]). mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 233 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Mini-revue 234 in utero à la dexaméthasone [34]. Le caractère neurotoxique des glucocorticoïdes exogènes a également été démontré chez le singe. En effet, plusieurs études ont montré des troubles neuropsychologiques (labilité émotionnelle, caractère associable, troubles du comportement. . .) chez des singes qui avaient été traités in utero [32, 33]. Quelques cas isolés d’anomalies congénitales et de malformations neurologiques ont également été rapportés dans l’espèce humaine sans qu’il soit possible d’établir avec certitude un lien de causalité [32, 33]. Ainsi, même si les données cliniques actuellement disponibles concernant les complications obstétricales et néonatales semblent plutôt rassurantes [31], la plupart des séries publiées restent de faible à moyen effectif. Ainsi, de plus vastes études évaluant la santé (physique et psychique) à long terme des enfants exposés in utero à la dexaméthasone sont nécessaires pour confirmer le bienfondé de cette conduite à tenir en période anténatale (balance bénéfices-risques favorable) [32-34]. Conclusion Au terme de cette revue, il paraît évident que les femmes qui présentent un déficit en 21-hydroxylase sont potentiellement infertiles. La fertilité des patientes ayant une forme classique est volontiers plus altérée et dépend, d’une part, d’un équilibre satisfaisant du traitement substitutif surrénalien, mais aussi, d’autre part, des résultats fonctionnels de la génitoplastie pour corriger l’ambiguïté sexuelle. Pour les femmes présentant une forme non classique, l’hypofertilité est réelle mais relativement modérée et donc de pronostic moins préoccupant en pratique clinique. La similitude du tableau clinique et échographique avec le SOPK fait des formes non classiques de déficit en 21-hydroxylase un des principaux diagnostics différentiels de cette si fréquente pathologie fonctionnelle ovarienne, qu’il conviendra donc de rechercher systématiquement dans tout bilan d’hyperandrogénie et de dysovulation. En effet, le caractère héréditaire de cette pathologie et la fréquence des hétérozygotes sains dans la population générale justifie de réaliser un génotypage précis de la femme et éventuellement de son conjoint pour anticiper la transmission d’une forme classique de déficit en 21hydroxylase à la descendance et prévoir la prise en charge anténatale et néonatale adéquate. 2. Dewailly D. Nonclassic 21-hydroxylase deficiency. Semin Reprod Med 2002 ; 20 : 243-8. 3. Forest MG, Tardy V, Nicolino M, et al. 21-Hydroxylase deficiency: an exemplary model of the contribution of molecular biology in the understanding and management of the disease. 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