Le jugement dernier – Michel Ange

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Le jugement dernier – Michel Ange
Le jugement dernier – Michel Ange
Le Jugement dernier est une fresque biblique représentant le Jugement dernier, peinte par Michel-Ange sur le mur
de l'autel de la chapelle Sixtine au Vatican au XVIe siècle (Renaissance) sur la commande du pape Clément VII (Il
est alors âgé de soixante ans et réalise cette oeuvre en six ans).
La fresque s'étend sur un vaste mur (dix-sept mètres de haut, treize de large) en forme de double lunette. Il a pour
thème biblique le Jugement dernier, thème qu'on trouve très fréquemment sur le mur d'entrée des églises à l'époque.
On pense que Clément VII, qui décida de l'emplacement, voulait marquer les esprits après le terrible sac de Rome de
1527 par les lansquenets de Charles Quint.
En haut de chaque lunette, les anges tiennent les instruments de la Passion du Christ : la croix et la colonne où le
Christ fut flagellé. Au centre, sous la jonction des lunettes, se trouve le Christ en majesté, levant la main d'un geste
de juge impitoyable. Il est représenté sous les traits d'un homme jeune ayant une carrure d'athlète qu'on dit inspirée
du torse du Belvédère — un Christ bien différent des représentations habituelles, lui donnant un air à la fois plus
humain et plus terrible. À ses côtés, la Vierge détourne le visage en signe de pitié.
Aux côtés de Jésus et de sa mère figurent les saints tenant les instruments de leur martyre, témoins de la foi. On peut
reconnaître à leurs pieds les patrons de Rome, Saint Barthélemy tenant sa peau écorchée, sur laquelle Michel-Ange
s'est représenté, et saint Laurent avec son gril. À droite se trouvent saint Pierre tenant les clefs du Paradis, Adam et
Ève, Ésaü et Jacob réconciliés, et d'autres martyrs. À gauche, des apôtres et Jean-Baptiste.
En bas, on voit à gauche, les morts ressuscitant et emmenés par des anges vers le Christ pour être jugés, et à droite,
les damnés repoussés par les anges et tirés par les démons vers l’enfer. Au centre, on remarque deux hommes
disputés par les anges et les démons ; ces hommes s'accrochent à un chapelet, condamnation implicite des
protestants, qui rejettent la dévotion à la Vierge.
Enfin, tout en bas de la fresque, deux personnages inspirés non par la Bible mais par la Divine Comédie de Dante :
Charon chassant hors de sa barque les damnés ; Minos, avec ses oreilles d'âne (sous les traits du maître des
cérémonies Biagio da Cesena, qui détestait Michel-Ange, lequel le lui rendait bien).
L'ensemble compose une scène saisissante, à la fois ordonnée et bouillonnante. Michel-Ange offre une vision torturée
et douloureuse du jugement dernier, loin de la calme majesté des représentations habituelles, ou du Christ de
douceur et d'amour décrit par saint François d'Assise.
À noter qu'à l'époque, l'oeuvre avait fait scandale, surtout du fait que les quelque quatre cents personnages y
figuraient nus, même le Christ. Paul III songea un moment à supprimer toute la fresque, mais il se contenta finalement
de faire voiler pudiquement certains personnages par Daniele da Volterra, qui y gagna le surnom de Braghettone
(culottier). Au XVIIe siècle encore, Clément XII fera recouvrir d'autres personnages.

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