Coordination vs. subordination adverbiale

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Coordination vs. subordination adverbiale
Coordination vs. subordination adverbiale - propositions causales en portugais
Gabriela Matos (Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa / Onset-CEL)
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1. Introduction
Les études sur les phrases causales en portugais divergent en ce qui concerne la classification
d’un sous-ensemble de ces propositions, dites causales explicatives, en les caractérisant soit
comme des subordonnées (Silva Dias 1918, Bechara 1999, Moura-Neves 1999, Matos 2003,
2004), soit comme des coordonnées (Cunha & Cintra 1984, Said Ali 1931, Lobo 2001, 2003).
Quoique les frontières entre propositions subordonnées et coordonnées ne soient pas
toujours nettes (e.g., entre autres, les travaux de Culicover & Jackendoff 1997, 1999,
Rebouchi 2002, et, pour le portugais, Peres 1997, Matos & Brito 2002), il y a des critères
morphosyntaxiques qui permettent de les distinguer. Appliqués cumulativement aux
propositions causales explicatives en portugais, ces critères semblent indiquer que celles-ci
sont un cas particulier des adverbiales subordonnées.
Le fait que l’on puisse faire appel à des propriétés morphosyntaxiques pour discerner les
phrases coordonnées des subordonnées adverbiales suggère que ces propositions présentent
des structures syntaxiques partiellement distinctes. Pourtant, au sein de la Théorie de
Principes et Paramètres il y a des approches qui attribuent à la coordination une configuration
syntaxique identique à celle classiquement proposée pour la subordination adverbiale.
Ainsi, cette étude a un double propos: (i) partant de l’analyse des propositions causales en
portugais, on essayera de raffiner les critères de distinction entre coordination et
subordination; (ii) on essayera, aussi, de déterminer, dans le cadre du Programme
Minimaliste, les propriétés structurales distinctives de la coordination de phrases face à la
subordination adverbiale dans les langues comme le portugais.1
2. Les propositions causales explicatives en portugais: subordination ou coordination?
2.1. La corrélation entre ‘explicatives’ et coordination
En portugais (en abrégé, pt.) les connecteurs causals pois, que, porque et porquanto, qui par
leur sens, correspondent en français aux conjonctions car/puisque (pt., pois), car/parce que
(pt., porque), que2/parce que (pt., que), puisque (pt., porquanto), ont été l’objet de
classifications divergentes dans les grammaires de référence du XXème siècle. Tandis que
Silva Dias 1918, Bechara 1999 et Moura-Neves 1999 assument qu'ils sont des conjonctions
subordonnées, d’autres auteurs les classent simultanément comme des conjonctions de
coordination et de subordination, sur la base de critères faisant fondamentalement appel au
1
Comme Haspelmath (2004) le montre, il y a différentes stratégies de coordination à travers
les langues.
2
Que à valeur causale n’est pas toujours mentionné dans les grammaires du français
contemporain. Cependant, il est signalé dans Wagner & Pinchon 1962, qui présentent les
exemples suivants:
(i)
Il n’est pas venu sous aucun prétexte, qu’il avait été retenu au dernier moment.
(Wagner et Pinchon 1962:587)
(ii)
Vous étiez donc parti, qu’on ne vous voyait plus.
(Wagner et Pinchon 1962:587)
1
sens  C’est le cas de Said Ali 19313, Cunha 1972, Cunha & Cintra 19844. Les exemples en
(1) et (2) illustrent chacune de ces instances des conjonctions causales:
(1)
(2)
Tio Couto estava sombrio, pois aparecera um investigador da polícia procurando
‘Père Couto était sombre, puisqu’un inspecteur de police était venu chercher
Gervásio.
Gervásio.’
(Erico Veríssimo, apud Cunha & Cintra 1984:582
a. Vamos comer, Açucena, que estou morrendo de fome.
‘Allons à table, Açucena, que/parce que je crève de faim.’
(Adonias Filho, apud Cunha & Cintra 1984:577)
b. Dorme cá, pois quero mostrar-te as minhas fazendas!
‘Dors chez-moi, car je veux te montrer mes fonds de terre!’
(Aquilino Ribeiro, apud Cunha & Cintra 1984:577)
D’après Cunha & Cintra, les causales subordonnées (exemplifiées en (1)) présentent ‘la
cause’ (Cunha & Cintra 1984: 581) de la situation dénotée par la phrase subordonnante, tandis
que les causales coordonnées, ou explicatives, (cf. (2)) expriment ‘la justification ou le motif
de l’idée énoncée dans la proposition précédente’ (Cunha & Cintra 1984: 577). Ces auteurs
considèrent comme causales subordonnées les propositions introduites par les conjonctions et
locutions suivantes, dont les quatre premières sont homonymes des conjonctions coordonnées
explicatives: porque (‘car/parce que’), pois (‘car/puisque’), porquanto (‘puisque’), que (‘car
/parce que’), como (‘comme’), pois que (‘puisque’), já que (‘puisque’), uma vez que (‘étant
donné que’), visto que (‘vu que’), visto como (‘vu que’).
Dans le même esprit, mais mettant en corrélation la nature coordonnée de la proposition
causale et son autonomie au niveau de la structure discursive, Said Ali (1931: 273) affirme
que porque doit être classée comme une conjonction de coordination, équivalente à car en
français, quand la proposition constitue un jugement autonome qui peut être séparé de la
proposition initiale par une pause accentuée. Par contre, porque est une conjonction de
subordination dans le cas où les deux propositions entretiennent un lien plus ‘intime’ et le
connecteur correspond à parce que en français.
La distinction entre propositions causales propres et explicatives et sa corrélation,
respectivement, avec la subordination et la coordination remonte à la tradition grammaticale
latine (cf. Ernout & Thomas 1951: §345, §432). Pourtant, considérant le portugais, la
correspondance univoque entre le contenu sémantique des causales et les connecteurs
employés ne semble pas toujours se vérifier,5 comme le montrent les exemples suivants:
3
Said Ali 1931 considère uniquement l’ambivalence de porque ‘car/parce que’, qu’il
contraste avec d’autres connecteurs causals, univoquement classés comme des conjonctions
de subordination: visto que ‘vue que’, já que ‘puisque’, como ‘comme’.
4
Cunha & Cintra 1984 classent toutes ces conjonctions comme coordonnées et subordonnées.
5
Ce manque de correspondance est ouvertement admis par Grevisse-Goosse (1993:1640).
Tout en incluant puisque dans les conjonctions de subordination, ces auteurs affirment qu’elle
«n’indique pas une véritable cause, mais sert à introduire la justification de ce que l’on dit».
2
(3)
(4)
a. Esta criança é prematura, porque nasceu com 7 meses de gestação.
‘Cet enfant est prématuré, car/ parce qu’il est né avec 7 mois de gestation.’
b. As inundações foram devastadoras, pois choveu torrencialmente durante dias.
‘Les inondations ont été dévastatrices, car/puisqu’il a plû torrentiellement pendant
des jours.’
c. O desemprego não pára de aumentar, porquanto as medidas adoptadas foram
‘Le chômage ne cesse d’augmenter, puisque les mesures adoptées ont été
insuficientes.
insuffisantes.’
d. Ela foi-se deitar, que estava muito cansada.
‘Elle est allée se coucher, qu’/parce qu’elle était très fatiguée.’
a. Esta criança é prematura, visto que nasceu com 7 meses de gestação.
‘Cet enfant est prématuré, puisqu’il est né avec 7 mois de gestation.’
b. As inundações foram devastadoras, uma vez que/ dado que choveu torrencialmente
‘Les inondations ont été dévastatrices, étant donné que qu’il a plû torrentiellement
durante dias
pendant des jours.’
c. O desemprego não pára de aumentar, já que as medidas adoptadas foram
‘Le chômage ne cesse d’augmenter, puisque les mesures adoptées ont été
insuficientes.
insuffisantes.’
d. Ela foi-se deitar porque estava muito cansada.
‘Elle est allée se coucher, parce qu’elle était très fatiguée.’
Dans tous ces exemples, la proposition causale dénote une situation qui peut être
interprétée comme la cause réelle de l’évènement présenté dans la proposition précédente;
cependant, les conjonctions en (3) sont considérées par certains auteurs comme des
coordonnées explicatives et celles en (4) comme des subordonnées causales.
De même, des conjonctions consensuellement classées comme des subordonnées causales
peuvent être le noyau de propositions à valeur explicative, désignant le motif ou la de
justification l’énonciation de la phrase associée, comme, par exemple, en (5) et (6).
(5)
(6)
A Ana está em casa, visto que o seu carro está na garagem
‘Ana est chez elle, vu que son auto est au garage.’
A Ana ficou em casa, já que está cansada
‘Ana est restée chez-elle, puisqu’elle est fatiguée.’
On doit, donc, conclure que la distinction entre conjonctions causales coordonnées et
subordonnées ne peut pas se baser uniquement sur des critères sémantiques, et doit faire appel
à des propriétés formelles, morphosyntaxiques.
3
2.2. Propriétés morphosyntaxiques des propositions causales explicatives
Les études récentes sur l’espagnol et le portugais gardent la distinction entre propositions
causales propres et explicatives (e.g. Gálan Rodriguez 1999, pour l’espagnol, Brito 2003,
Lobo 2001, 2003 et Lopes 2004, pour le portugais); toutefois, elles s’appuient sur des critères
formels pour distinguer les conjonctions coordonnées des subordonnées. Galán Rodriguez
1999 assume implicitement que cette distinction sémantique ne recouvre pas les conjonctions
que la tradition grammaticale espagnole étiquetait comme coordonnées (porque ‘car/parce
que’ et pues ‘car/puisque’), puisqu’elle les inclut parmi les conjonctions de subordination
(Galán Rodriguez.1999:3617).
Pourtant, en dépit de l’utilisation de critères formels, les travaux sur les causales en
portugais divergent par rapport à la classification des connecteurs explicatifs pois, que,
porquanto6 et porque: tandis que Lobo 2001, 2003 les range parmi les conjonctions de
coordination, Brito 2003 et Lopes 2004 suggèrent que seul pois se rapproche des conjonctions
de coordination7 et Matos 2003, 2004 les inclut à tous dans les conjonctions de subordination.
Dans la présente section on analysera les fondements empiriques de ces classifications,
considérant les critères morphosyntaxiques sur lesquels elles s’appuient.
Les cas prototypiques de coordination diffèrent de ceux de subordination par quelques
propriétés formelles, dont les plus générales sont énoncées en (7) (cf., parmi d’autres, Quirk et
al. 1972, 1985, Piot 1988, Haspelmath 2004, et, pour le portugais, Lobo 2001, 2003, Matos
2003, 2004)8.
(7)(i) les termes coordonnés ne peuvent pas être antéposés à la phrase, au contraire de ce qui
se passe avec les phrases subordonnées complément de verbe et de beaucoup de
propositions subordonnées adverbiales;9
(ii) les conjonctions de coordination, à la différence de celles de subordination, peuvent
connecter des phrases subordonnées;
(iii) les conjonctions de coordination, mais non pas celles de subordination, peuvent
connecter des constituants non phrastiques;
6
Quelques auteurs, parmi lesquels Lobo 2003, assument que porquanto est en train de
disparaître du portugais contemporain et ne présentent pas d’exemples.
7
D’après Brito 2003 les causales explicatives introduites par porque et porquanto
fonctionneraient comme des propositions subordonnées adverbiales, tandis que celles
commencées par que auraient un statut moins clair. Lopes 2004 considère que pois est un
connecteur paratactique, mais non pas une conjonction de coordination.
8
On ne mentionnera pas les critères qui tout en isolant la coordination, démarquent aussi les
subordonnés intégrées dans la phrase complexe, des périphériques. C’est le cas de la
possibilité de répondre avec une phrase introduite par une conjonction subordonnée à une
question posée sur la phrase subordonnée, mentionnée par Piot 1988, d’après quelques
grammairiens du début du XXème siècle. Comme Piot remarque, ce test s’applique, par
exemple, aux propositions commencées par parce que mais il échoue avec celles introduites
par puisque.
(i)
 Pourquoi n’est-il pas venu?
 Parce qu’/*Puisqu’/* Car il est malade. (cf. Piot 1988:6)
9
Les propriétés (7i) et (7iv) présentent, ensemble, le contenu de la Condition de la Structure
Coordonnée, proposée par Ross 1967.
4
(iv) les structures coordonnées n’admettent pas usuellement l’extraction de constituants à
partir d’un terme coordonné, sauf si cette extraction opère simultanément à partir de
tous les termes de la coordination;
(v) les propositions coordonnées admettent des constructions d’ellipse qui sont usuellement
exclues de la subordination, notamment gapping.
(vi) les conjonctions de coordination ne sont pas sensibles à la nature finie ou infinitive des
phrases qu’elles introduisent10
En addition, (8) présente une propriété particulière au portugais européen11.
(8)
La plupart des conjonctions de coordination, dans une langue comme le portugais
européen, ne déclenche pas la proclise des pronoms clitiques dans les phrases finies.
Les propriétés de (7.i) à (7.iii) sont les plus consensuelles dans la littérature. Les exemples
en (9b), (9c) et (9d) les illustrent pour le portugais.
(9)
a. Eles leram o livro e elas viram o filme.
‘Ils ont lu le livre et elles ont vu le film.’
b. *E elas viram o filme, eles leram o livro.
‘Et elles ont vu le film, ils ont lu le livre.’
c. Acho [que eles leram o livro mas [que não viram o filme]].
‘Je crois qu'ils ont lu le livre mais qu'ils n'ont pas vu le film.’
d. Eles leram [ou um conto ou um romance].
‘Ils ont lu soit un conte soit un roman.’
Considérant les causales explicatives commencées par pois et que, Lobo 2003 déduit de
leur manque de mobilité (cf. (10) et (11)), et de la difficulté à les coordonner (cf. (12) et (13)),
qu’elles relèvent de la coordination.
(10) a. Ele não viu o filme, pois já tinha lido o livro.
'Il n'a pas vu le film car/puisqu’il avait déjà lu le livre.'
10
Dans sa formulation actuelle, ce critère est présenté en Matos 2003. Pourtant, une idée
proche de celle-ci se trouve en Piot 1988:14, qui caractérise une conjonction de subordination
comme «un mot outil, introducteur d’une phrase à temps fini (...)». Piot (1988: 15-16)
remarque aussi que, en français, dans les cas de coordination de phrases subordonnées, la
forme que, marquant la subordination du terme coordonnée, peut surgir dans les concessives
au participe présent (cf. (i) ), mais est exclue des propositions infinitives (cf. (ii)):
(i)
Bien qu’étant malade et que n’ayant pas mangé depuis deux jours, Pierre a encore des
couleurs. (Piot 1988: 15)
(ii)
Du fait d’ avoir parti et de s’être arrêté en route, Pierre a mis longtemps cette fois
avant d’arriver. (Piot 1988: 16)
11
D’autres langues présentent aussi des propriétés particulières concernant la coordination.
Ainsi, le français et l’anglais peuvent omettre le sujet dans les frases coordonnées finies. Cette
propriété n’a pas été signalée, puisque le portugais est une langue à Sujet Nul.
5
b.??/*Pois já tinha lido o livro, ele não viu o filme.
'Car/puisqu’il avait déjà lu le livre, il n'a pas vu le filme.'
(11) a. Não trabalho mais esta noite, que estou cansada.
‘Je ne travaillerai pas davantage ce soir, que/parce que je suis fatiguée.’
b. *Que estou cansada, não trabalho mais esta noite.
‘Que/parce que je suis fatiguée, je ne travaillerai pas davantage ce soir.’
(12) ??/*Ele não viu o filme, [pois já tinha lido o livro e [pois já conhecia
'Il n'a pas vu le film car/puisqu’il avait déjà lu le livre et car/puisqu’il connaissait déjà
o enredo]]
l’intrigue.’
(13) (?) Não trabalho mais esta noite, [que estou cansada e [que fui convidada
‘Je ne travaillerai pas d’avantage ce soir que je suis fatiguée et que j’ai été invitée
para jantar no restaurante]].
à dîner au restaurant.’
Se basant additionellement sur le critère (8), illustré en (14) pour la coordination
canonique, Lobo 2003 conclue de l’absence de proclise dans certaines phrases finies
introduites par les connecteurs explicatifs que ceux-ci sont des conjonctions de coordination
 cf. (15) vs. (16):
(14) O livro era caro e/mas eles compraram-no com um desconto para estudante.
le livre était cher et/mais ils achetèrent-le avec une déduction pour étudiant
‘Le livre était cher et/mais ils l’ont acheté avec une déduction pour étudiant.’
(15) a. Está quieto, que eu ajudo-te!
soit tranquille, que j’aide-te
‘Soit tranquille, que je t’aiderai!’
b. Telefonei novamente, pois lembrei-me de uma coisa.
téléphonai à nouveau, car/puisque souvins-me d’une chose
‘J’ai téléphoné à nouveau, car/puisque je me suis souvenu d’une chose.’
c. O director já chegou, porque eu vi-o no bar.
le directeur est déjà arrivé, car/parce que je vis-le dans le bar
‘Le directeur est déjà arrivé, car/parce que je l’ai vu dans le bar.’
(Lobo 2003:50)
(16) a. ?/*Está quieto, que eu te ajudo!
‘Soit tranquille, que je t’aiderai!’
b. ?/*Telefonei novamente, pois me lembrei de uma coisa.
‘J’ai téléphoné à nouveau, car/puisque je me suis souvenu d’une chose.’
c. *O director já chegou, porque eu o vi no bar
‘Le directeur est déjà arrivé, car/parce que je l’ai vu dans le bar.’
(Lobo 2003:49-50)
Cependant, les arguments de Lobo 2001, 2003 en faveur de l’inclusion des causales
explicatives dans la coordination ne sont pas concluants et posent plusieurs problèmes.
6
Tout d’abord, il faut remarquer que pour beaucoup de locuteurs, le critère (7.ii) ne
rapproche pas que explicatif des conjonctions de coordination, puisqu’ils acceptent la
coordination de propositions explicatives de que (cf. (17)):
(17) O desemprego não pára de aumentar, que as medidas tomadas foram insuficientes e
‘Le chômage ne cesse d’augmenter, que les mesures adoptées ont été insuffisantes et
que a crise internacional continua.
que la crise internationale continue.’
En ce qui concerne ce même critère, le contraste entre les exemples (18) et (19) montre
qu’aucun des connecteurs explicatifs ne peut connecter des propositions subordonnées (cf.
(18)), contrairement à ce que l’on prédirait, s’ils étaient de vraies conjonctions de
coordination.
(18) a. Ele declarou [que estava cansado, mas [que não tinha trabalhado muito]].
‘Il a déclaré qu’il était fatigué, mais qu’il n’avait pas beaucoup travaillé.’
b. Ele reconheceu que mentira, mas que fora obrigado a fazê-lo.
‘Il a reconnu qu’il avait menti, mais qu’il avait été obligé de le faire.’
c. Ela perguntou [se tinhas trabalhado muito e/ou [se estavas cansado]].
‘Elle a demandé si tu avais beaucoup travaillé et/ou si tu étais fatigué.’
(19) a. #Ele declarou [que estava cansado, pois [que tinha trabalhado muito]].
‘Il a déclaré [qu’il était fatigué puisque [qu’il avait beaucoup travaillé.]’
b. *Ele reconheceu [que mentira, porque [que fora obrigado a fazê-lo]].
‘Il a reconnu [qu’il avait menti, parce que [qu’il avait été obligé de le faire].’
c. *Ela disse [que tinhas trabalhado muito porquanto [que estavas cansado]].
Elle a dit [que tu avais beaucoup travaillé puisque [que tu étais fatigué]].
Quoique grammatical, (19a) ne présente pas la conjonction pois; étant donné que dans cet
exemple pois forme une locution de subordination avec la conjonction qui le suit, i.e., pois
que (‘puisque’), ce qui est évident dans la phrase (20), où il n’a pas deux propositions
subordonnées à connecter.
(20) Ele estava cansado pois que trabalhara todo o dia.
‘Il était fatigué, puisqu’il avait travaillé toute la journée.’
Quant aux critères en (7.i), (7.ii) et (7.iii), il est évident par des exemples comme (21b, c)
et (22b, c) qu’ils ne se vérifient pas dans les propositions explicatives de porque et porquanto.
(21) a. Não trabalho mais esta noite, porque estou cansada.
‘Je ne travaillerai pas davantage ce soir, car/parce que je suis fatiguée.’
b. Porque estou cansada, não trabalho mais esta noite.
‘Parce que je suis fatiguée, je ne travaillerai pas davantage ce soir.
7
c. Não trabalho mais esta noite, [porque estou cansada e [porque fui
‘Je ne travaillerai pas davantage ce soir parce que je suis fatiguée et parce que j’ai
convidada a jantar no restaurante].
été invitée à dîner au restaurant.’
(22) a. Ele não quis ver o filme, porquanto já tinha lido o livro.
'Il n'a pas voulu voir le film puisqu’il avait déjà lu le livre.'
b. Porquanto já tinha lido o livro, ele não quis ver o filme.
'Puisqu’il avait déjà lu le livre, il n'a pas voulu voir le filme.'
c. Ele não quis ver o filme, [porquanto já conhecia a intriga e [porquanto todas
'Il n'a pas voulu voir le film [puisqu’il connaissait déjà l’intrigue et[puisque toutes
as críticas eram desfavoráveis]]
les critiques étaient défavorables]]
En outre, aucune des conjonctions en étude n’obéit au critère (7.iii), c’est à dire,
différemment des conjonctions de coordination, elles ne connectent pas des unités inférieures
à la phrase (cf. le contraste entre (23) et (24)):
(23) a. Os deputados apresentam [muitos problemas mas poucas soluções efectivas].
‘Les députés présentent beaucoup de problèmes mais peu de solutions effectives.’
b. [As inundações e as suas consequências catastróficas] foram amplamente
‘Les inondations et ses conséquences catastrophiques ont été largement
difundidas pela televisão.
diffusées par la télévision’
(24) a. *Os deputados apresentam [muitos problemas pois / porquanto poucas soluções
‘Les députés présentent beaucoup de problèmes parce que/puisque peu de solutions
efectivas]
effectives.’
b. *[As inundações que/porque as suas consequências catastróficas] foram
‘Les inondations que/parce que ses conséquences catastrophiques ont été
amplamente difundidas pela televisão.
largement diffusées par la télévision’
Finalement, le critère (8)  l’absence de déclenchement de la proclise par la plupart des
conjonctions de coordination en portugais européen  se manifeste comme une propriété
tendancielle (assez mal comprise) avec les connecteurs explicatifs: à l’exception de pois, les
autres conjonctions causales explicatives déclenchent parfois la proclise:
(25) a. A criança está magoada, porque a ouvimos ( /??ouvimo-la) chorar.
‘L’enfant est blessé, car/parce qu’on l’a entendu ( /??a entend-le) pleurer.’
b. O professor entrou na aula constrangido, porquanto os alunos o esperavam
‘Le professeur est entré dans la classe gêné, puisque ses élèves l’attendaient
(/ ??/*esperavam-no) desde há algum tempo.
(/ ??/*attendaient-le )depuis quelque temps.’
8
c. Ele não quis comprar o livro naquela livraria, que o tinha visto (/ *tinha-o visto)
‘Il n’a pas voulu acheter le livre dans cette librairie, qu’il l’avait vu (/*avait-le vu
noutra a preço mais baixo.
dans une autre à plus bon marché.’
Si par rapport aux critères (7.i), (7.ii) et (8), les propositions causales explicatives en
portugais manifestent quelque diversité de comportement, en ce qui concerne les propriétés
(7.iii), (7.iv), (7.v) et (7.vi), elles présentent une grande homogénéité. Toutefois, ces
propriétés les éloignent de la coordination et les rapprochent des subordonnées adverbiales.
Ainsi, contrairement à ce qui est prédit en (7.iv) pour la coordination, les propositions
causales explicatives en portugais peuvent faire partie d’une proposition complexe présentant
extraction de constituant seulement à partir de la phrase non-explicative (cf. (26b)vs. (27b)):
(26) a. Aconteceu alguma coisa à criança, pois está a chorar
‘Il est arrivé quelque chose à l’enfant, puisqu’il est en train de pleurer.’
b. Que aconteceu à criança, pois está a chorar ?
‘Qu’est-ce qui est arrivé à l’enfant, puisqu’il est en train de pleurer?’
(27) a. Aconteceu alguma coisa à criança, mas ela está sossegada.
‘Il est arrivé quelque chose à l’enfant, mais il est tranquille.’
b. *Que aconteceu à criança, mas ela está sossegada?
‘Qu’est-ce qui est arrivé à l’enfant, mais il est tranquille?’
De même, par rapport au critère (7.v), en opposition aux propositions coordonnées, les
explicatives en portugais n’admettent pas des constructions elliptiques de gapping, comme,
d’ailleurs la majorité des phrases subordonnées.
(28) a. *Ela está em casa, pois / porquanto o carro __ na garagem.
‘Elle est chez-elle, puisque son auto __ dans le garage.’
b. Ela está em casa, pois / porquanto o carro está na garagem
‘Elle est chez-elle, puisque son auto est dans le garage.’
(29) a. *Ela não comprou a revista , que /porque nós __ o jornal
‘Elle n’a pas acheté le magazine, que / parce que nous __ le journal.’
b. Ela não comprou a revista, que /porque nós comprámos o jornal
‘Elle n’a pas acheté le magazine, que / parce que nous avons acheté le journal.’
Finalement, le critère (7.vi) écarte les connecteurs explicatifs des conjonctions de
coordination: tandis que celles-ci sont neutres relativement à la finitude ou la non-finitude des
propositions qu’elles connectent (cf. (31)), les conjonctions causales explicatives déterminent
l’occurrence de temps fini (cf. 30)). Elles partagent, donc, avec les autres conjonctions de
subordination la sensibilité à la nature finie vs. infinitive des propositions qu’elles
introduisent.
9
(30) a. Penso não ver o filme, que / porque / pois / porquanto li o livro.
‘Je pense ne pas voir le film que / parce que / puisque j'ai lu le livre.’
b. *Penso não ver o filme que / porque / pois / porquanto ler o livro.
‘Je pense ne pas voir le film que / parce que / puisque lire le livre.
(31) a. Penso que não vi o filme e / mas que li o livro.
‘Je pense que je n’ai pas vu le film et / mais que j'ai lu le livre.’
b. Penso não ter visto o filme e / mas ter lido o livro.
‘Je pense ne pas avoir vu le film et / mais avoir lu le livre.’
En somme, un certain nombre de propriétés suggère que les propositions causales
explicatives en portugais doivent être rangées parmi les subordonnées adverbiales.
Il faut, cependant, reconnaître que les propositions introduites par ‘pois’ (puisque / car)
s’écartent partiellement des autres causales explicatives, par son manque de mobilité et sa
difficulté à être coordonnées (aussi bien que par le fait que ‘pois’ ne déclenche pas la proclise
des pronoms clitiques complément du verbe). Toutefois, pour le moment, pois causale en
portugais peut encore être considéré comme une conjonction de subordination, vu le plus
grand nombre de propriétés qu’il partage avec celles-ci  il ne peut pas (i) connecter des
propositions subordonnées, (ii) ni des constituants non-phrastiques (iii) ou des propositions
infinitives. De même, (iv) la proposition à laquelle l’explicative de pois est connectée peut
présenter extraction de constituants interrogatifs, (v) et la proposition introduite par pois ne
peut pas inclure une structure elliptique de gapping.
Ces faits suggèrent, donc, que le connecteur causal pois, en portugais, est en train de subir
un procès de grammaticalisation pareil à celui qui a affecté car, en français, quoiqu’il soit
dans un différent état d’évolution. En effet, Piot (1988:6), note que car était une conjonction
de subordination en ancien français qui est devenue une conjonction de coordination en
français contemporain.
Les données diachroniques attestent la nature subordonnée de pois du XIVème jusqu’au
XVIII siècle, puisque les propositions causales que ce connecteur introduisait se comportaient
comme les adverbiales prototypiques, en particulier en ce qui concerne sa mobilité  elles
pouvaient être antéposées à la phrase subordonnante, comme en (32)).
(32) a. Outrossí pediu q(ue) pois o d(i)to scudeiro nõ pagava .
‘De même (il) demanda que puisque le mentionné écuyer ne payait pas
o d(i)to trebuto ao d(i)to Mon(steiro) que lhj abrisse mão das ssas herdades
le mentionné tribut au mentionné Monastère, qu’il cedât ses fonds de terre.’
(1339, CIPM / Martins 1994:087; Lima 2002)
b. O que importa he que, pois temos o remédio tão prompto, tão poderoso
‘Ce qui est important c’est que, puisqu’on a un remède si prêt, si puissant
e tão propício, nos socorramos dele a tempo.
et si favorable, nous nous secourrons de lui en temps utile.’
(Vieira, sec.XVIII, apud. Silva Dias 1918: 278).
10
Silva Dias (1918: 277) affirme que le connecteur causal pois était une variante de pois que
encore au XVIII ème siècle (cf. (32b) et (33a) ). De nos jours, la contrepartie de la proposition
causale en (33a), sans que, est encore possible, quoique l’exemple (33b) soit ressenti comme
du portugais désuet.12
(33) a. Pois que os homens são peyores tentadores que o Demónio, guardemo-nos dos
‘Puisque les hommes sont de pires séducteurs que le Démon, gardons-nous des
homens
hommes.’
(Vieira, séc.XVIII, apud. Silva Dias 1918: 278).
b. Pois os homens são tentadores piores que o Demónio, guardemo-nos dos
‘Puisque les hommes sont des séducteurs pires que le Démon, gardons-nous des
homens
hommes.’
2.3. Les causales explicatives en portugais comme des subordonnés périphériques
Tout en étant des propositions subordonnées, les causales explicatives de pois, que, porque et
porquanto présentent une propriété structurelle qui les distinguent des causales propres: elles
sont des propositions adverbiales périphériques (cf. Giusti 1991, Gálan Rodriguez 1999 e
Lobo 2002, 2003). Cette propriété a été remarquée depuis longtemps. Ainsi, Said Ali, 1931:
273 affirme que les propositions explicatives peuvent être séparées de la proposition à
laquelle elles sont connectées par une pause accentuée.
En tant que périphériques, les causales explicatives ne peuvent pas être focalisées (e.g., par
des propositions clivées, comme en (34b), (35b) et (36b)), ni être sous la portée de la négation
de phrase des propositions subordonnantes auxquelles elles se rattachent (cf. Peres 1997:779),
comme le montrent (34c), (35c) et (36c):
(34) a. Ela está em casa, porque o carro está na garagem.
‘Elle est chez-elle, parce que son auto est au garage.’
b. */?? É porque o carro está na garagem que ela está em casa.
‘C’est parce que son auto est au garage qu’elle est chez-elle.’
c. *?? Ela não está em casa, porque o carro está na garagem. Ela está em casa
‘Elle n’est pas chez-elle, parce que son auto est au garage. Elle est chez-elle
por outra razão.
pour une autre raison.’
12
Lima 2001 montre que les différents usages de pois en portugais contemporain découlent de
son évolution diachronique. Il atteste, avec des exemples, que pois, provenant, possiblement,
de la forme latine post (post>pos> pois) a subi une évolution qui a affecté son sens et sa
syntaxe: (i) étant d’abord un adverbe (et une préposition) de temps, (ii) pois est devenu
membre d’une locution conjonctive temporelle (pois que); (iii) cette locution, parfois reduite à
pois (réanalysée comme une conjonction), a acquis une valeur causale; (iv) dans certains
contextes, cette conjonction causale a abouti à des usages comme particle d’affirmation
discoursive, (v) qui, à son tour, a evolué vers un marqueur phatique. Les trois derniers usages
de pois coexistent dans le portugais actuel.
11
(35) a. Vamos comer, que estou morrendo de fome.
‘Allons à table, que/parce que je crève de faim.’
b. *É que estou morrendo de fome que vamos comer.
‘C’est que / parce que je crève de faim que nous allons manger.’
c. *Não vamos comer, que estou morrendo de fome. Pelo contrário, vamos comer,
On ne va pas manger, que / parce je crève de faim. Par contre, on va manger,
que é tarde.
qu’/parce qu’il est tard.
(36) a. O desemprego não pára de aumentar, pois / porquanto as medidas adoptadas foram
‘Le chômage ne cesse d’augmenter, puisque les mesures adoptées ont été
insuficientes.
insuffisantes.’
b. *É pois /porquanto as medidas adoptadas foram insuficientes que o desemprego não
‘C’est puisque les mesures adoptées ont été insuffisantes, que le chômage ne
pára de aumentar.
cesse d’augmenter.
c. ??O desemprego não pára de aumentar, pois as medidas adoptadas foram
‘Le chômage ne cesse d’augmenter, puisque les mesures adoptées ont été
insuficientes, mas sim porquanto foram inadequadas.
insuffisantes, mais si puisqu’elles ont été inadéquates.
D’autres propositions adverbiales présentent également ce statut périphérique, ou nonintégré (Gálan Rodriguez 1999, Lobo 2002, 2003), comme les concessives (cf. (37)) et
certaines propositions conditionnelles (cf. (38)). Ainsi, le comportement de la conditionnelle
périphérique en (38) diffère de celui de la conditionnelle non-périphérique en (39).
(37) a. Ele saiu mais cedo embora tivesse muito trabalho.
‘Il est sorti plus tôt quoiqu’il eût beaucoup de travail.
b. *Foi embora tivesse muito trabalho que ele saiu mais cedo. (cf. Lobo 2003: 448)
‘Ce fut quoiqu’il eût beaucoup de travail q’il est sortit plus tôt.’
c *Ele não saiu mais cedo embora tivesse muito trabalho. (Só saiu
Il n’est pas sorti plus tôt quoiqu’il eut beaucoup de travail. (Il n’est sorti
porque tinha de ir ao médico). (cf. Lobo 2003:448)
parce qu’il lui fallait aller au médecin.
(38) a. Eu comprava esta casa, desde que ganhasse a lotaria.
‘J’achèterais cette maison, dès que je gagnais la loterie.’
b. ??Era desde que eu ganhasse a lotaria que comprava esta casa.(Lobo 2002:87)
‘C’était dès que je gagnais la loterie que j’achèterais cette maison.’
c. *Eu não comprava esta casa desde que ganhasse a lotaria. (Lobo 2002: 87)
Je n’achèterais pas cette maison dès que je gagnais la loterie.
(39) a. Eu comprava esta casa se ganhasse a lotaria.
‘J’achèterais cette maison si je gagnais la loterie.’
b. Era se eu ganhasse a lotaria que comprava esta casa.(Lobo 2002:87)
12
‘C’était si je gagnais la loterie que j’achèterais cette maison.’
c. Eu não comprava esta casa se ganhasse a lotaria. (Lobo 2002: 87)
Je n’achèterais pas cette maison si je gagnais la loterie.
C’est le caractère périphérique des propositions causales explicatives13, qui contribue à les
rapprocher des structures de coordination, puisque la connection établie entre les propositions
articulées est plus faible que celle présentée par les causales intégrées (non-périphériques).
Pourtant, pour rendre compte de ces différences du point de vue structural, l'adoption d'une
configuration de coordination pour les propositions périphériques, y compris les causales
explicatives, ne semble pas plausible, vu les divergences de comportement entre celles-ci et
les propositions coordonnées, et le grand nombre de propriétés qu’elles partagent avec les
adverbiales intégrées (cf. sections 2.2. et 2.3). Ainsi, j'étendrais aux phrases causales
explicatives la configuration structurale proposée par Lobo 2003 pour les subordonnées
adverbiales périphériques. Selon cet auteur, les subordonnées adverbiales périphériques se
trouvent en position d'adjonction (à droite ou à gauche, selon les cas) aux projections
fonctionelles de phrase, e.g., au Syntagme Temporel (ST) et au Syntagme Complémenteur
(SComp).
Par contre, les phrases adverbiales non-périphériques sont des adjoints du syntagme verbal
(SV). En effet, Lobo 2002, 2003, montre pour le portugais, que les subordonnées adverbiales
intégrées à droite, quoique incluses dans le syntagme verbal (comme le montre le fait qu'elles
peuvent être sur la portée de la négation de phrase (cf. (39c)), se comportent comme des
adjoints du SV face aux testes classiques de détermination de ce constituant (Jackendoff 1990,
Pesetsky 1995), en particulier: (i) ces propositions adverbiales peuvent être dénotées
conjointement avec le SV par une proforme de SV (cf. (40a)) ou lui être extérieurs (cf. (40b);
(ii) et, en opposition au prédit par l'hypothèse de Larson 1988, les propositions adverbiales
non-périphériques, peuvent être topicalisées isolément, mais pas avec un complément du
verbe (cf.(41)), avec lequel elles formeraient, par supposé, un constituant.
(40) a. Ele liga a televisão quando chega a casa e nós fazemos o mesmo.
'Il branche la télé quand il arrive chez-lui et nous faisons de même.'
b. Eleliga a televisão quando chega a casa, mas nós só o fazemos quando
'Il branche la télé quand il arrive chez-lui, mais nous le faisons que quand nous
nos sentamos à mesa.
nous asseyons à table.
(41) a. Quando chegou a casa, o Zé ligou a televisão.
‘Quand il est arrivé chez-lui, Zé a branché la télé.’
b. *A televisão quando chegou a casa, o Zé ligou. (cf. Lobo 2003: 207)
‘La télé quand'il est arrivé chez-lui, Zé (l’)a branchée.’
13
Lobo 2003 inclut dans les causales périphériques en portugais, des propositions qu’elle ne
classifie pas comme des causales explicatives. C’est le cas des propositions introduites par les
connecteurs uma vez que (‘une fois que’), como (‘comme’), já que (‘puisque’), visto que (‘vue
que’).
13
En accéptant que les causales explicatives sont des propositions adverbiales périphériques
de phrase, et que les adverbiales périphériques sont des adjoints de ST et SComp, les
configurations proposées pour (42a) et (43b) seront celles en (42b) et (43b):
(42) a. Não acho que ela tenha saído hoje, que está muito doente.
‘Je ne crois pas qu'elle soit sortie aujourd'hui, qu’elle est très malade.’
b. Não acho [SComp [SComp que ela tenha saído hoje ] que está muito doente]]
(43) a. Ele disse que comprava o livro(,) pois precisava de o ler
'Il a dit qu'il achèterait le livre puisqu'il avait besoin de le lire.'
b. Ele disse que [ST [ST comprava o livro] pois precisava de o ler]
En (42) la proposition causale explicative se rattache au SComp: elle exprime un jugement
du sujet de la proposition subordonnante, comme les disparités entre le mode et le temps
grammatical de la causale explicative et ceux de la subordonnée complétive l’indiquent. En
(42), la phrase causale s'articule par son sens à la subordonnée complétive et se rattache au
ST. Le contraste d'acceptabilité entre les exemples suivants, présentant l'antéposition du
complément propositionnel du verbe de la phrase principale corrobore cette analyse: en effet,
la subordonnée complétive et l’adverbiale causale explicative ne forment pas un constituant
en (42) (cf. (44)), contrairement à ce qui se passe en (43) (cf.(45)).
(44) ??/*Que ela tenha saído hoje, que está muito doente, não (o) acho!
'Qu'elle soit sortie aujourd'hui, qu'elle est très malade, je ne le crois pas!'
(45) Que comprava o livro pois precisava de o ler, ele disse(-o)!
'Qu'il achèterait le livre puisqu'il avait besoin de le lire, il (l')a dit.'
3. Structure de phrase et propriétés distinctives entre adverbiales et coordonnées
L’analyse des propositions causales explicatives en portugais, esquissée dans la section
précédente, part du présupposé que les phrases adverbiales et les coordonnées disposent de
structures syntaxiques (partiellement) différentes. Toutefois, des approches récentes attribuent
des représentations structurelles identiques, ou presque identiques, aux structures de
coordination et d’adjonction (e.g., Munn 1992, 1993, 1999, 2001, Kayne 1994, Rebouchi
2002, 2005). Dans la présente section on considèrera ces approches et on essayera de
déterminer les propriétés qui marquent la distinction entre l’adjonction et la coordination
phrastique.
Au sein de la Théorie de Principes et Paramètres, plusieurs auteurs ont proposé des
représentations de la coordination qui respectent la propriété de l’éndocentricité propre de la
généralité des structures syntagmatiques et ont caractérisé les structures coordonnées comme
des projections de la tête fonctionnelle Conj (conjonction)14
L’endrocentricité, qui est en accord avec le schéma X-bar classique, découle directement
de l’opération de Merge, centrale dans Programme Minimaliste actuel (Chomsky 1995, 2000,
14
Pour des objections à l’approche endocentrique de la coordination, consultez, parmi
d’autres, Borsley 1994, 2005. Pour un panorama des arguments en faveur et contre cette
approche, consultez Progovac 2003.
14
2001  en effet, de la combinaison de deux objets syntaxiques résulte an autre qui doit porter
l’étiquette de l’un ces deux premiers objets, reconnu comme la tête ou comme une projection
de la tête.
En accord avec l’idée d’endocentricité, deux hypothèses fondamentales se sont présentées
pour caractériser les structures de coordination dans sa globalité: (i) la coordination comme
un cas d’adjonction de SConj au premier terme coordonné (Munn 1992, 1993, 2001); (ii) et la
coordination comme une structure spécifieur–tête–complément, incluant Conj et termes
coordonnés (Kayne 1994). Ces deux approches, directe ou indirectement, rapprochent les
structures des phrases coordonnées de celles de la subordination adverbiale.
L’hypothèse de Munn attribue aux structures de coordination des représentions
d’adjonction à droite, comme celle illustrée en (46), où l’étiquette SConj(onction) remplace
celle de BP (=Booléen Phrase) proposée par l’auteur.
(46) [SX SX [SConj Conj Y]]
Dans cette structure, SConj s’adjoint à un syntagme, qui lui est extérieur, indépendamment
d’être interprété comme le premier terme de la coordination, selon Munn, en Forme Logique.
Conj a pour complément le second terme de la coordination et SConj présente une position de
spécifieur sans réalisation ouverte15. D’après cette hypothèse, la coordination de phrases en
(47a) aurait la configuration esquissée en (47b).
(47) a. Eles chegaram e ela partiu.
‘Ils sont arrivés et elle est partie.’
b. [ST [ST Eles chegaram] [SConj e ela partiu]]
Munn 1993, 1999 fournit des arguments en faveur de son hypothèse16, qui éprouvent
quelques difficultés au cas des structures de coordination symétrique. En particulier, cette
représentation n’est pas capable de rendre compte, au niveau de la syntaxe, de l’unité des
termes coordonnés, puisque ceux-ci ne sont pas, dans son ensemble, inclus dans la projection
maximale de Conj. En outre, en ce qui nous concerne, cette analyse ne nous permet pas de
15
Munn 1992, 1993 suggère que les seuls eléments capables d’occuper la position de
spécifieur de ConjP sont les opérateurs vides qui légitiment, d’après lui, l’extraction
simultanée (ing. across-the-board).
16
De ces arguments, on relèvera les suivants: (a) la nature categorielle de la structure
coordonnée est déterminée par le premier terme de la coordination, comme il est evident
quand celle-là est l’argument d’un prédicat et les termes coordonés sont de nature catégorielle
différente (cf. i) ); (b) dans certaines langues, l’accord du verbe et du sujet post-verbal, quand
cellui-ci est formé par la coordination de deux syntagmes nominaux, peut se faire uniquement
avec le premier terme de la coordination (cf.(ii)).
(i)
a. You can depend on may assistant and that he will be on time
b. Cf. You can depend on that my assistant will be on time. (Munn 1993:80)
(ii)
Fui eu e as meninas que comprámos as flores.
(portugais)
‘C’est moi et les filles qui avons acheté les fleures.’(Munn 1999:655)
15
distinguer les phrases coordonnées des subordonnées adverbiales, en acceptant, comme
proposé dans la section précédente, que celles-ci relèvent de l’adjonction.
Kayne 1994 (parmi d’autres) a proposé une représentation endoncentrique alternative de la
coordination (cf. le schéma en (48)) qui, au premier abord, semble permettre la distinction
entre coordination phrastique et subordination adverbiale.
(48) [SConj X [Conj Y]]
D’après (48), les structures de coordination sont des projections de Conj et les termes
coordonnés fonctionnent, respectivement, comme son specifieur et son complément. Ainsi, la
phrase en (47a) serait analysée comme en (49).
(49) [SConj [ST Eles chegaram] [ [Conj e] [ST ela partiu] ] ]
Cependant, malgré l’adoption de ce schéma, l’identification entre coordination et
adjonction est reprise. Par question d’asymétrie, Kayne (1994) conçoit le spécifieur de toute
projection maximale, en termes de théorie X-bar, comme un adjoint à gauche: le spécifieur est
inclus dans un des segments de la projection maximale (e.g. SConj) qui domine la tête (e.g.
Conj), qu’il c-commande asymétriquement, donc ‘précède’.
Adoptant cette idée de non-distinctiveté entre adjoints et spécifieurs pour les propositions
subordonnées adverbiales à gauche, Rebouchi 2002 assume que celles-ci sont connectées à la
phrase qui leur est associée par une conjonction de coordination qui, dans les langues comme
le français contemporain, n’a pas de réalisation ouverte. Cette approche lui permet d’écarter le
problème posé par les projections d’adjonction au schéma noyau de la théorie X-bar.
De même, au sein du Programme Minimaliste d’après l’hypothèse de la Bare Phrase
Structure, la différence entre spécifieurs et adjoints s’atténue, vu l’inexistence de niveaux Xbar. Cette distinction devient encore plus faible quand il s’agit de projections de catégories
fonctionnelles, comme c’est le cas de Conj, puisque celles-ci non pas de rôles thématiques à
saturer (cf. (50)).
(50) [Conj [T Eles chegaram] [Conj [Conj e] [ST ela partiu] ] ]
Considérant ces difficultés, on pourrait admettre qu’il fallait retourner à l’analyse
exocentrique de la coordination (cf. parmi d’autres, Ross 1967, Pesetsky 1982, Borsley 1994,
2005, Gazdar et al. 1985, Pollard & Sag 1994), et postuler que Merge opère différemment
dans le cas la coordination, et construit une structure syntactique (i) à tête multiple, où chaque
terme coordonné fonctionne comme tête (Gazdar et al 1985), (ii) ou sans tête (Pollard & Sag
1994). La conjonction ne serait que la tête du terme coordonné auquel elle s’attache, et qui,
due à sa nature sous-spécifiée, hérite ses traits de celui-ci (Gazdar & al. 1985).
(51) [X Y ]
16
Pourtant, si l’on caractérise les conjonctions de coordination comme des items
catégoriellement sous-specifiés, la représentation (48) peut rendre compte de beaucoup de
propriétés qui semblaient plaider en faveur de l’approche non-endocentrique de la
coordination (aussi bien que de la plupart de celles qui favorisaient apparemment l’hypothèse
d’adjonction de Munn 1992, 1993, 1999, 2001), à condition que l’on adopte la conception de
Agree, comme partage de traits non incompatibles (cf., parmi d’autres, Pesetsky & Torrego
2004) et que l’on assume que cette opération peut s’appliquer à des configurations de
spécifieur-tête. Dans ce cas là, par l’opération de Agree, Conj, en tant que tête sous-spécifiée,
hérite les traits catégoriels de son spécifieur, qui percolent jusqu’à la projection maximale,
comme proposé en Johannessen 1998.17
Cette approche a, donc, l’avantage de restreindre la spécificité des structures de
coordination aux propriétés de la tête fonctionnelle Conj et des conjonctions particulières qui
y figurent. Comme les autres objets syntaxiques, elles résultent de l’opération de Merge avec
ses propriétés usuelles.18
Par rapport au problème qui nous concerne, celui de distinguer entre coordination de
phrases et subordination adverbiale, cette approche se révèle également adéquate.19 En effet,
du partage catégoriel entre le spécifieur et Conj, dans les phrases coordonnées, découle,
comme conséquence, que le spécifieur et la projection maximale de la structure coordonnée
sont inclus dans une seule phase de CP (Chomsky 2000, 2001), comme illustré en (53) et (54)
pour les examples en (52):
(52) a. Eles chegaram e ela cumprimentou-os.
‘Ils sont arrivés et elle les a salués
b. Eu acho que eles chegaram e que ela os cumprimentou
‘Je crois qu’ils sont arrivés et qu’elle les a salués.’
(53) [SComp [Comp ∅ ] [ConjP=ST [ST Eles chegaram [ [Conj=T e ] ela cumprimentou-os] ] ] ]
(54) Eu acho [ConjP=SComp [[Comp que ] eles chegaram] [ [Conj= C e ] que ela os cumprimentou] ]
En (52a), une phrase complexe par coordination, il n’y a pas de complementeur
ouvertement réalisé; on peut considérer qu’une seule phase de SComp, ayant pour tête
[Comp∅], englobe toute la structure, comme en (53). En (52b), deux SComp ont été
coordonnées; cependant, puisque Conj partage avec son spécifieur ses traits catégoriels,
SConj est interprété comme catégoriellement non-distinct du spécifieur, et une seule phase de
CP, avec une seule tête Comp (celle du spécifieur), est comptabilisée pour la structure de
coordination dans sa globalité (cf. (54)).
17
Rebouchi 2002, 2005 s’appuie aussi sur cette propriété pour formuler son hypothèse de la
co-jonction généralisée.
18
En opposition à Johanenssen 1998, chap. 5, on considerera qu’il n’est pas necessaire de
postuler une operation spécifique de coordination de constituants.
19
Comme Matos 2000 le montre, cette anaylse est aussi requise pour rendre compte de la
construction d’extraction simultanée (across-the-board) de clitiques.
17
Par contre, dans la subordination adverbiale, la phrase adverbiale compte comme une
phase de SComp distincte de celle de la proposition subordonnante, puisque chacune d’elles
présente une tête Comp distincte, comme illustré en (56) et (57) pour les exemples en (55).
(55) a. Acho que quando eles chegaram, ela os cumprimentou
‘Je crois que quand ils sont arrivés, elle les a salués.’
b. Quando eles chegaram quem é que os cumprimentou?
Quand ils sont arrivés, qui est-ce qui les a salués?
(56) Acho [SComp [Comp que] [SComp [Comp quando] eles chegaram] [TP ela os cumprimentou]]20
(57)[ [SComp [Compquando] eles chegaram] [SComp quemi [Comp é que] [TP _i os cumprimentou]]
En somme, ce qui établit la différence entre les propositions coordonnées et les
subordonnées adverbiales est le nombre de phases distinctes, une propriété qui découle de la
sous-specification vs. specification catégorielle des connecteurs Conj et Comp.
4. Remarques finales
L’analyse développée dans cette étude nous a menée aux conclusions suivantes:
Les propositions causales explicatives en portugais présentent des propriétés qui les
distinguent de la coordination et les rapprochent de la subordination adverbiale périphérique.
L’existence de propriétés morphosyntaxiques distinctives entre coordination de phrases et
subordination adverbiale suggère qu’il y ait un fondement structural pour ces oppositions.
Dans le cadre de la Théorie de Principles et Paramètres, les approches endocentriques de la
coordination ont parfois attribué aux structures coordonnés le statut d’adjonctions, que
beaucoup d’auteurs assument caractériser les propositions adverbiales.
Pour rendre compte de la différence structurale entre les phrases coordonnées et les
subordonnées adverbiales il suffit de considérer: (i) que Conj est une catégorie fonctionnelle
qui est la tête d’une projection syntaxique dont les termes coordonnés fonctionnent comme
complément et spécifieur; (ii) et que Conj est une tête sous-specifiée qui partage la nature
catégorielle de son spécifieur, sous l’effect de Agree.
La distinction entre phrases complexes par coordination et par subordination adverbiale,
notamment en adjonction à gauche, repose sur le nombre de phases de SComp autonomes
(chacune correspondant à une tête Comp) qu’il est possible de discerner: dans les phrases
coordonées il n’y a qu’une phase SComp distincte pour la phrase complexe dans sa globalité,
tandis que dans le cas des phrases à subordination adverbiale, la phase SComp de la
proposition subordonnée est distincte par rapport à la phase SComp de la phrase principale.
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Borsely, R. (1994) In defense of coordinate structures. Linguistic Analysis 24: 3-4., 218-246.
20
Dans ces representations j’admet sans discuter que quando ‘quand’ est une conjonction,
quand il surgit dans les propositions adverbiales temporelles. Pourtant, il y a des auteurs qui le
rapprochent des constituants relativisés des relatives libres (cf., pour le portugais, Móia 2001,
Lobo 2003).
18
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