Paris, une ville source d`inspiration Introduction : Danse macabre et

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Paris, une ville source d`inspiration Introduction : Danse macabre et
Paris, une ville source d’inspiration
Introduction : Danse macabre et Le squelette laboureur sont deux poèmes de Baudelaire qui traitent d’un thème
particulier : celui de la mort, du morbide, du macabre, des ténèbres. Si Paris est la ville aux milles inspirations, il est
certain que les productions artistiques peuvent être regroupées en fonction des thèmes traités (la beauté de la ville,
la laideur de la ville, l’urbanisation…). Néanmoins, certains thèmes surprennent plus que d’autres, c’est le cas avec
ces deux poèmes. Nous allons donc tenter, au-delà de leur interprétation littéraire, de nous pencher sur leur lien
avec Paris. En effet, ils apparaissent dans la seconde édition des Fleur du Mal, dans la section des Tableaux parisiens
bien que la mort soient un thème universel. Nous allons donc voir pourquoi l’on peut dire que c’est grâce à Paris,
ville qui n’est pas plus macabre qu’une autre, que sont nés ces deux poèmes.
Présentation des documents :
Document 1 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisien « Danse macabre », 1861
Document 2 : Ernest Christophe, Danse macabre, 1859
Document 3 : http://www.danses-macabres-europe.org/france/index.php QU'EST-CE QU'UNE DANSE MACABRE ?
Document 4 : Guyot Marchant et Verard, Danse macabre du cloitre des Saints Innocents à Paris, 1485
Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le squelette laboureur », 1861
Document 6 : André Vésale, De humani corporis fabrica, Le squelette du fossoyeur, 1543
I.
Paris, un essaim d’artistes qui s’inspirent et s’influencent entre eux
« Danse macabre » est le onzième poème de la section des Tableaux parisiens, ajouté lors de la seconde édition des
Fleurs du Mal. Il est composé de quinze strophes de quatre Alexandrins chacune, et les rimes sont alternées (ABAB).
Dans ce poèmes, trois thèmes principaux sont abordés : tout d’abord, pour les vivants, la mort est proche, ensuite,
les plaisirs humains sont vains car la vie est éphémère et enfin, la mort comme source d’inspiration. Mais ces
thèmes servent aussi à une critique que fait Baudelaire…
Danse macabre, poème de Charles Baudelaire (présent dans la
seconde édition en 1861, dans la section des Tableaux
Parisiens) dédié « À Ernest Christophe, Statuaire ».
Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance1 et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.
Danse Macabre, Ernest Christophe, 1859
Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier2 pomponné, joli comme une fleur.
La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif3 qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi4 ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.
Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
O charme d'un néant follement attifé5.
Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature.
Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !
Viens-tu troubler avec ta puissante grimace,
La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
Eperonnant 6encore ta vivante carcasse,
Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?
Au chant des violons, aux flammes des bougies,
Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
Et viens-tu demander au torrent des orgies
De rafraîchir l'enfer allumé dans ton cœur ?
Inépuisable puits de sottise et de fautes !
De l'antique douleur éternel alambic !
A travers le treillis7 recourbé de tes côtes
Je vois, errant encor, l'insatiable aspic8.
Ernest Christophe, né en 1827 et mort en 1892 est un sculpteur
français, ami de Baudelaire.
Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie
1
Nonchalance = Lenteur, mollesse, manque d'enthousiasme, de vivacité
Un soulier = une chaussure
3
Lascif = voluptueux, sensuel
4
Lazzi = plaisanterie moqueuse, sarcasme
5
Attifé = habillé, apprêté
6
Eperonner = stimuler
7
Un treillis = imite les mailles d’un filet, il est composé d’éléments entrecroisés
8
Aspic = vipère
2
Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;
Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie9 ?
Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !
Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
Exhale le vertige, et les danseurs prudents
Ne contempleront pas sans d'amères nausées
Le sourire éternel de tes trente-deux dents.
Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.
Bayadère10 sans nez, irrésistible gouge11,
Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :
« Fiers mignons malgré l'art des poudres et du rouge,
Vous sentez tous la mort ! O squelettes musqués12,
Antinoüs13 flétris, dandys14 à face glabre15,
Cadavres vernissés16, lovelaces17 chenus18,
Le branle universel de la danse macabre
Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !
Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange19,
Le troupeau mortel saute et se pâme20, sans voir
Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange,
Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon21 noir.
En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
En tes contorsions, risible Humanité,
Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
Mêle son ironie à ton insanité ! »
Réflexion :
-Listez l’ensemble des points communs qui existent entre ces deux productions artistiques.
-Connait-on la date à laquelle a été écrit le poème de Baudelaire ? Justifiez.
-Quelle allégorie est ici évoquée par les deux artistes ?
-Ces deux œuvres portent le même nom, selon vous, lequel des deux artistes a inspiré l’autre ? Pourquoi ?
-Regardez le visage de la statue d’Ernest Christophe et relevez les deux vers du poème de Baudelaire qui parlent des
yeux de la mort. Qu’en déduisez-vous ?
-Quels avantages y a-t-il, pour un artiste, à vivre à Paris, et donc, à côtoyer d’autres artistes ?
9
Raillerie = moquerie
Bayadère =
11
Gouge =
12
Musqués = parfumé au musc (Substance odorante produite par certains mammifères et utilisée en parfumerie)
13
Antinoüs = symbole d’un certain type de beauté masculine
14
Dandy = Homme élégant qui soigne son apparence, ses manières et qui et qui a de l'esprit
15
Glabre = qui est sans poils, sans duvet, imberbe
16
Vernissé = satiné, verni
17
Lovelace = séducteur pervers et cynique
18
Chenu = qui a les cheveux blancs à cause de la vieillesse
19
Le Gange = fleuve indien
20
Se pâmer = s’évanouir
21
Tromblon = ancienne arme à feu à l’extrémité évasée
10
II.
Paris, sa profusion d’archives, d’informations et d’inspirations
Si Baudelaire s’est inspiré d’Ernest Christophe, un de ses contemporains, il n’en reste pas moins que la source de ce
thème est bien antérieure eu XIXe siècle. En effet, la Danse macabre et un des thèmes artistique le plus traité au
Moyen Âge. L’inspiration est donc aussi née grâce aux archives et à la diffusion des informations à Paris. Puisque
toutes les informations circulent, et que beaucoup de documents sont accessibles à tous, des thèmes anciens sont
repris, modifiés, actualisés. A travers ce thème ancien, les auteurs comme Baudelaire ou encore Théophile Gautier
peuvent donner vie à leur esthétique macabre et à leur vision ironique de la société de leur époque.
Définition de la Danse macabre française, trouvée sur le site :
http://www.danses-macabres-europe.org/france/index.php
la Danse macabre du cloitre des Saints Innocents à
Paris
QU'EST-CE QU'UNE DANSE MACABRE ?
La première Danse macabre semble être apparue à Paris, au charnier
des Saints-Innocents, en 1424, période particulièrement tragique en
raison de la guerre, des épidémies et de l’immense mortalité.
Une Danse macabre est un défilé, une suite, une procession de
personnages représentant les divers états sociaux, chacun étant
accompagné de son mort. (…)
Les morts sont plus ou moins squelettiques, habillés de leur linceul et
dansent, gesticulent en se moquant de leur victime ; souvent ils la
singent en s’affublant de leur attribut : couronne, mitre, épée… Il est
notable qu’ils ne tuent pas leur victime mais l’emmènent.
Les vivants sont disposés par ordre hiérarchique, en commençant par
le pape puis l’empereur, pour se terminer par les plus humbles :
enfant, usurier, mendiant. Entre eux sont intercalés des représentants
de la noblesse puis de la bourgeoisie, civils ou ecclésiastiques. Ces
vivants gardent une attitude figée, apeurée, immobile. Certains
peuvent montrer un mouvement de recul ou tentent de repousser le
mort.
(…).
Quel est son enseignement ? Il est double:
Le premier, c’est la brutale survenue de la mort. En effet, en ces
années de troubles, on peut très bien recevoir un trait d'arbalète ou
inhaler les miasmes mortels de quelque épidémie.
Le second et sans aucun doute le plus important, c'est l'égalité de
tous devant la mort et mieux encore après la mort. Que l’on soit
important ou humble, riche ou pauvre, chacun connaîtra la même fin
et sera la pâture des vers. Pour les grands, c'est une leçon d'humilité,
pour les petits, c'est un peu une consolation. Les textes, qui sont
habituellement un dialogue entre le mort et le vivant, confirment sans
aucun doute l’abandon des richesses mais aussi de la vie toute
simple.
Une des 17 gravures sur bois de la Danse macabre
du cloitre des Saints Innocents à Paris (publiée en
1485 par deux éditeurs parisiens, Guyot Marchant
et Verard, elles furent diffusées dans toute
l’Europe)
Compréhension :
-Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte :
Affirmations
La tradition de la Danse macabre est née en
France.
La tradition de la Danse macabre est née au XIXe
siècle, avec Baudelaire.
Les morts de la procession de personnages tuent
des hommes.
Les morts des danses macabres ont une attitude
calme et solennelle.
Les
danses
macabres
médiévales
ne
représentent généralement que des hommes de
haut rang.
VRAI/FAUX
Citations
Reformulez les deux enseignements de la Danse macabre (dernier paragraphe) médiévale :
1 :………………………………………………………………………………………………………..
2 :………………………………………………………………………………………………………..
Mise en relation :
-Dans le poème de Baudelaire, la mort est représentée sous les traits d’une femme ; relevez les mots appartenant aux trois
champs lexicaux suivants:
La mort
Les attitudes et traits physiques de la
féminité
Les accessoires de la féminité
-Observez ces extraits du poème : « vivante carcasse » et « les charmes de l’horreur », à quelle figure de style correspondentils ?
-Qu’en déduisez-vous de l’attitude de Baudelaire face à la mort ?
-Grâce aux champs lexicaux relevés, dites si la mort a pris l’apparence d’une femme du peuple (modeste) ou d’une femme de
société (appartenant à la bourgeoisie)
-Observez les deux premiers quatrains, selon vous, quelle opinion Baudelaire a-t-il de cette femme ?
-Quel enseignement est commun à cette Danse macabre et à celles du Moyen Âge ? (justifiez en citant le texte)
- Quelle critique Baudelaire fait-il à la société de son époque à travers ce poème ?
Un autre exemple de poème inspiré d’un document ancien :
« Le squelette laboureur » est le neuvième poème de la section des Tableaux parisiens, ajouté lors de la seconde édition des
Fleurs du Mal. Il est composé de deux parties, la première compte trois strophes, la deuxième en compte cinq. Les vers sont des
octosyllabes et les rimes sont embrassées (ABBA). Ce poème évoque également le thème de la mort, mais cette fois-ci sous un
autre angle : ici, le repos attendu et promis par la mort est remis en question par le poète.
Extrait du poème : Le squelette Planche anatomique du squelette du fossoyeur d’André Vésale, 1543
laboureur, Charles Baudelaire, 1861
« Dans les planches d'anatomie
Qui traînent sur ces quais poudreux
Où maint livre cadavéreux
Dort comme une antique momie,
Dessins auxquels la gravité
Et le savoir d'un vieil artiste,
Bien que le sujet en soit triste,
Ont communiqué la Beauté,
On voit, ce qui rend plus complètes
Ces mystérieuses horreurs,
Bêchant22 comme des laboureurs23,
Des Écorchés24 et des Squelettes. »
André Vésale (1514-1564),
humaniste et médecin flamand, a
mené de grands travaux sur
l’anatomie humaine et a dessiné, afin
d’illustrer son livre De humani
corporis fabrica (Sur le
fonctionnement du corps humain) de
nombreuses planches. Bien que ses
travaux soient, à l’origine, destinés à
la science, certaines reproductions de
ses planches anatomiques étaient
vendues, au XIXe siècle sur les quais
de la Seine, comme des
reproductions d’œuvres d’art.
Compréhension :
-Les phrases suivantes sont fausses, corrigez-les et reformulez-les grâce aux documents.
-Baudelaire dit avoir trouvé cette planche anatomique dans un livre.
-André Vésale était un dessinateur.
-André Vésale était un auteur.
-Baudelaire a été inspiré par un artiste pour écrire ce poème.
22
Bêcher = Fendre et retourner la terre avec une bêche (outil de jardinier)
Labourer = Retourner la terre, à l'aide d'une charrue par exemple
24
Un écorché = un homme sans peau
23
III.
Activité type Bachibac :
Question d’argumentation : Vous semble-t-il que l’accès à la culture est plus facile à Paris qu’ailleurs ? (250 mots)
Essai : Paris, capitale de l’art et de la culture, croule sous ses œuvres d’arts et ses archives, elle grouille d’artistes qui
se côtoient, s’affrontent dans des visions opposées ou se complètent. Mais cette influence du milieu artistique et de
la diffusion des œuvres engendre nécessairement une modification des créations des artistes. Or, entre inspiration,
influence et plagia, la frontière est parfois difficile à définir. Alors la vie parisienne est sa profusion culturelle sontelles positives ou négatives pour les artistes et leurs créations ? (300 mots)
Correction
I.
Paris, un essaim d’artistes qui s’inspirent et s’influencent entre eux
Compréhension :
-Listez l’ensemble des points communs qui existent entre ces deux productions artistiques. Ces deux productions
s’intitulent « danse macabre », elles ont été créées à la même époque et représentent toute deux la mort sous les
traits d’une femme.
-Connait-on la date à laquelle a été écrit le poème de Baudelaire ? Justifiez. On ne sait pas exactement à quelle date
a été rédigé le poème de Baudelaire, la seule date que l’on connaisse est celle de la seconde édition (1861), c’est-àdire la date à laquelle a été publiée pour la seconde fois le recueil de poème. On sait qu’entre la première édition
(1857) et la seconde, des modifications ont été apportées à certains textes et d’autres ont été ajoutés, mais on ne
sait pas quand exactement ils ont été créés.
-Quelle allégorie est ici évoquée par les deux artistes ? Les deux artistes représentent l’allégorie de la mort, dans les
deux cas, sous les traits d’une femme.
-Ces deux œuvres portent le même nom, selon vous, lequel des deux artistes à inspiré l’autre ? Pourquoi ?
Baudelaire a dédié son poème à Ernest Christophe, en ajoutant sa profession. On peut donc penser que c’est Ernest
Christophe qui a inspiré Baudelaire. C’est en voyant la statuette que Baudelaire a été inspiré pour rédiger son
poème, il lui a donc donné le même nom, et a dédicacé son poème à l’artiste qui a fait naitre son inspiration.
-Regardez le visage de la statue d’Ernest Christophe et relevez les deux vers du poème de Baudelaire qui parlent des
yeux de la mort. Qu’en déduisez-vous ?« Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres » / « Le gouffre de tes
yeux, plein d'horribles pensées » Dans les deux cas, non seulement c’est le même thème et la même allégorie qui
sont traités, mais en plus, cette représentation répond à des caractéristiques qui sont partagées par les deux
artistes. Il ne s’agit plus seulement d’inspiration, mais aussi d’influence.
-Quels avantages y a-t-il, pour un artiste, à vivre à Paris, et donc, à côtoyer d’autres artistes ? Vivre à Paris c’est se
trouver dans une ville où résident de nombreux artistes, c’est être en contact avec eux, c’est la possibilité de
partager, au sein d’un milieu artistique, des influences, des inspirations, de parler d’un thème cher à différents
artistes.
II.
Paris, sa profusion d’archives, d’informations et d’inspirations
Compréhension :
-Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte :
Affirmations
La tradition de la Danse macabre est née en
France.
VRAI/FAUX
vrai
La tradition de la Danse macabre est née au
XIXe siècle, avec Baudelaire.
faux
Les morts de la procession de personnages
tuent des hommes.
Les morts des danses macabres ont une
attitude calme et solennelle.
faux
faux
Les danses macabres médiévales ne faux
représentent généralement que des
hommes de haut rang.
Citations
« La première Danse macabre semble être
apparue à Paris, au charnier des SaintsInnocents »
« La première Danse macabre semble être
apparue à Paris, (…) en 1424, période
particulièrement tragique en raison de la
guerre, des épidémies et de l’immense
mortalité. »
« Il est notable qu’ils ne tuent pas leur victime
mais l’emmènent. »
« Les morts (…) dansent, gesticulent en se
moquant de leur victime ; souvent ils la singent
en s’affublant de leur attribut »
« Une Danse macabre est un défilé, une suite,
une procession de personnages représentant
les divers états sociaux »
« Les vivants sont disposés par ordre
hiérarchique, en commençant par le pape puis
l’empereur, pour se terminer par les plus
humbles : enfant, usurier, mendiant. Entre eux
sont intercalés des représentants de la noblesse
puis de la bourgeoisie, civils ou ecclésiastiques »
Reformulez les deux enseignements de la Danse macabre (dernier paragraphe) médiévale :
1 : La mort peut arriver à n’importe quel moment, sans prévenir.
2 : La mort touche tout le monde sans distinction de rang social
Mise en relation :
-Dans le poème de Baudelaire, la mort est représentée sous les traits d’une femme ; relevez les mots appartenant
aux trois champs lexicaux suivants:
La mort
Les attitudes et traits physiques de Les accessoires de la féminité
la féminité
Les funèbres appas
-Nonchalance et désinvolture
-Son gros bouquet, son mouchoir et
Ses yeux profonds sont faits de vide -Coquette maigre aux airs
ses gants
et de ténèbres
extravagants
-Sa robe exagérée
Crâne
-Une taille plus mince
-Un soulier pomponné
Squelette
-Coiffé
-Le parfum l’habit ou la toilette
Carcasse
-Attifé
-Se parfumant de myrrhe
Mortels
-Elégance
L’horreur
-Coquetterie
Le gouffre de tes yeux, plein
d’horribles pensées
Tombeau
-Observez ces extraits du poème : « vivante carcasse » et « les charmes de l’horreur », à quelle figure de style
correspondent-ils ? Ce sont des oxymores, c’est-à-dire des mots ou concepts associés malgré leurs sens opposés.
-Qu’en déduisez-vous de l’attitude de Baudelaire face à la mort ? Dans ce poème, Baudelaire réfléchit sur une
antithèse géante : celle de l’attirance pour la mort.
-Grâce aux champs lexicaux relevés, dites si la mort a pris l’apparence d’une femme du peuple (modeste) ou d’une
femme de société (appartenant à la bourgeoisie) Dans ce poème, la mort à pris les trait d’une femme de société qui
se rend aux fêtes mondaines, elle a l’apparence d’une bourgeoise.
-Observez les deux premiers quatrains, selon vous, quelle opinion Baudelaire a-t-il de cette femme ?
Il s’agit d’une femme de la bourgeoisie, elle est belle, élégante et coquette, mais sans doute trop aux yeux de
Baudelaire qui la qualifie d’extravagante, il trouve qu’elle porte une robe « exagérée ». Elle semble ne vivre que dans
le paraitre, et trop peu dans l’être.
-Quel enseignement est commun à cette Danse macabre et à celles du Moyen Âge ? (justifiez en citant le texte) La
mort touche tout le monde sans distinction de rang social, « Antinoüs flétris, dandys à face glabre, Cadavres
vernissés, lovelaces chenus, Le branle universel de la danse macabre Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas
connus ! »
- Quelle critique Baudelaire fait-il à la société de son époque à travers ce poème ? La mort est représentée à travers
les traits d’une femme, mais pas n’importe quelle femme, une femme de la société, une bourgeoise. Ce que
Baudelaire critique ici, c’est l’attitude de la bourgeoisie, qui, par des artifices, cherche à échapper au temps qui passe
(« Fiers mignons malgré l'art des poudres et du rouge,Vous sentez tous la mort ! » ) et se divertie sans tenir compte
du fait que la vie est éphémère. Cependant, comme le disait déjà les Danses macabres du Moyen Âge, la bourgeoisie
n’échappera pas à la mort, pas plus que le bas peuple.
Un autre exemple de poème inspiré d’un document ancien :
Compréhension :
-Les phrases suivantes sont fausses, corrigez-les et reformulez-les grâce aux documents.
-Baudelaire dit avoir trouvé cette planche anatomique dans un livre. Baudelaire a trouvé cette planche
anatomique sur les quais de la Seine, vendue parmi des livres, mais elle n’était pas dans un livre.
-La profession d’André Vésale était dessinateur. André Vésale était un médecin qui, pour illustrer ses travaux
a réalisé des dessins.
-André Vésale était un écrivain. André Vésale était médecin, il a publié ses recherches dans un livre, mais sa
profession n’est pas écrivain.
-Baudelaire a été inspiré par un artiste pour écrire ce poème. Baudelaire a été inspiré par une représentation
picturale, et bien qu’elle possède certains traits artistiques, il ne s’agit pas d’une œuvre d’art, elle n’a pas été réalisée
par un artiste mais par un médecin chercheur.
III.
Activité type Bachibac :
Question d’argumentation : Vous semble-t-il que l’accès à la culture est plus facile à Paris qu’ailleurs ? (250 mots)
Thèse : oui, l’accès à la culture est facilité à Paris
Argument : Il y a de nombreux musées, de nombreuses bibliothèques, salles de spectacle, une programmation très
riche et variée et des horaires plus diversifiés qui permettent au plus grand nombre de se cultiver en fonction de ses
affinités et de ses disponibilités.
Exemple : à Paris on compte 130 musées placés sous la tutelle de la municipalité, de l'état, de l'Institut, des
universités ou résultant d'initiatives privées, et ils présentent toutes les disciplines. Si l’on compare ce nombre à celui
d’une petite ville de province, il semble évident que la culture est plus facilement accessible à Paris.
Autre thèse : Non, l’accès à la culture n’est pas plus facile à Paris qu’ailleurs
Argument : les musées et salles de concerts sont beaucoup plus chers à Paris qu’ailleurs
Exemple : au musée du Louvre, le billet d’entrée le moins cher coute 11 euros, et il ne donne pas accès à l’ensemble
des œuvres exposées, seulement aux collections permanentes.
Autre argument : La culture est de plus en plus accessible sur le net, il n’est donc pas nécessaire de vivre à Paris pour
se cultiver, d’autres solutions existent.
Essai : Paris, capitale de l’art et de la culture, croule sous ses œuvres d’arts et ses archives, elle grouille d’artistes qui
se côtoient, s’affrontent dans des visions opposées ou se complètent. Mais cette influence du milieu artistique et de
la diffusion des œuvres engendre nécessairement une modification des créations des artistes. Or, entre inspiration,
influence et plagia, la frontière est parfois difficile à définir. Alors la vie parisienne est sa profusion culturelle sontelles positives ou négatives pour les artistes et leurs créations ? (300 mots)
I Un milieu propice à la création artistique
-Vivre à Paris offre aux artistes la possibilité d’évoluer en parallèle d’autres artistes (Charles Baudelaire et
Ernest Christophe étaient amis et se sont intéressés à un thème commun : le macabre. Ils se sont rencontrés, ont
échangé leurs idées et approfondi leurs opinions ce qui leur a permis de créer des œuvres complètes)
- Outre les thèmes liés directement à la ville, vivre à Paris offre l’accès à de nombreuses sources artistiques
ou historiques qui peuvent éveiller la créativité des artistes (c’est en voyant une reproduction d’une planche
anatomique de Vésale que Baudelaire a trouvé l’inspiration pour créer son poème « Le squelette laboureur »)
II Des pièges à éviter
-Afin de préserver leur originalité et leur créativité propre les artistes doivent être capables de faire la
différence entre inspiration et influence. S’inspirer de manière trop approfondie d’une œuvre revient souvent à en
créer une pâle copie.
-À trop se calquer sur ce qu’il voit, un artiste risque que tomber dans le plagia. Baudelaire l’a bien compris et
a pris soin de citer ses sources d’inspiration afin qu’elles ne lui soient pas reprochées (« À Ernest Christophe,
statuaire » ou encore, l’explication, au début du poème « Le squelette laboureur » de la naissance de ce poème) et
que les lecteurs puissent apprécier clairement l’interprétation personnelle de l’artiste dans ses productions.