Paris, une ville source d`inspiration Introduction : Danse macabre et
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Paris, une ville source d`inspiration Introduction : Danse macabre et
Paris, une ville source d’inspiration Introduction : Danse macabre et Le squelette laboureur sont deux poèmes de Baudelaire qui traitent d’un thème particulier : celui de la mort, du morbide, du macabre, des ténèbres. Si Paris est la ville aux milles inspirations, il est certain que les productions artistiques peuvent être regroupées en fonction des thèmes traités (la beauté de la ville, la laideur de la ville, l’urbanisation…). Néanmoins, certains thèmes surprennent plus que d’autres, c’est le cas avec ces deux poèmes. Nous allons donc tenter, au-delà de leur interprétation littéraire, de nous pencher sur leur lien avec Paris. En effet, ils apparaissent dans la seconde édition des Fleur du Mal, dans la section des Tableaux parisiens bien que la mort soient un thème universel. Nous allons donc voir pourquoi l’on peut dire que c’est grâce à Paris, ville qui n’est pas plus macabre qu’une autre, que sont nés ces deux poèmes. Présentation des documents : Document 1 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisien « Danse macabre », 1861 Document 2 : Ernest Christophe, Danse macabre, 1859 Document 3 : http://www.danses-macabres-europe.org/france/index.php QU'EST-CE QU'UNE DANSE MACABRE ? Document 4 : Guyot Marchant et Verard, Danse macabre du cloitre des Saints Innocents à Paris, 1485 Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le squelette laboureur », 1861 Document 6 : André Vésale, De humani corporis fabrica, Le squelette du fossoyeur, 1543 I. Paris, un essaim d’artistes qui s’inspirent et s’influencent entre eux « Danse macabre » est le onzième poème de la section des Tableaux parisiens, ajouté lors de la seconde édition des Fleurs du Mal. Il est composé de quinze strophes de quatre Alexandrins chacune, et les rimes sont alternées (ABAB). Dans ce poèmes, trois thèmes principaux sont abordés : tout d’abord, pour les vivants, la mort est proche, ensuite, les plaisirs humains sont vains car la vie est éphémère et enfin, la mort comme source d’inspiration. Mais ces thèmes servent aussi à une critique que fait Baudelaire… Danse macabre, poème de Charles Baudelaire (présent dans la seconde édition en 1861, dans la section des Tableaux Parisiens) dédié « À Ernest Christophe, Statuaire ». Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature, Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants, Elle a la nonchalance1 et la désinvolture D'une coquette maigre aux airs extravagants. Danse Macabre, Ernest Christophe, 1859 Vit-on jamais au bal une taille plus mince ? Sa robe exagérée, en sa royale ampleur, S'écroule abondamment sur un pied sec que pince Un soulier2 pomponné, joli comme une fleur. La ruche qui se joue au bord des clavicules, Comme un ruisseau lascif3 qui se frotte au rocher, Défend pudiquement des lazzi4 ridicules Les funèbres appas qu'elle tient à cacher. Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres, Et son crâne, de fleurs artistement coiffé, Oscille mollement sur ses frêles vertèbres. O charme d'un néant follement attifé5. Aucuns t'appelleront une caricature, Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair, L'élégance sans nom de l'humaine armature. Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher ! Viens-tu troubler avec ta puissante grimace, La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir, Eperonnant 6encore ta vivante carcasse, Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ? Au chant des violons, aux flammes des bougies, Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur, Et viens-tu demander au torrent des orgies De rafraîchir l'enfer allumé dans ton cœur ? Inépuisable puits de sottise et de fautes ! De l'antique douleur éternel alambic ! A travers le treillis7 recourbé de tes côtes Je vois, errant encor, l'insatiable aspic8. Ernest Christophe, né en 1827 et mort en 1892 est un sculpteur français, ami de Baudelaire. Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie 1 Nonchalance = Lenteur, mollesse, manque d'enthousiasme, de vivacité Un soulier = une chaussure 3 Lascif = voluptueux, sensuel 4 Lazzi = plaisanterie moqueuse, sarcasme 5 Attifé = habillé, apprêté 6 Eperonner = stimuler 7 Un treillis = imite les mailles d’un filet, il est composé d’éléments entrecroisés 8 Aspic = vipère 2 Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ; Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie9 ? Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts ! Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées, Exhale le vertige, et les danseurs prudents Ne contempleront pas sans d'amères nausées Le sourire éternel de tes trente-deux dents. Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette, Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ? Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ? Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau. Bayadère10 sans nez, irrésistible gouge11, Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués : « Fiers mignons malgré l'art des poudres et du rouge, Vous sentez tous la mort ! O squelettes musqués12, Antinoüs13 flétris, dandys14 à face glabre15, Cadavres vernissés16, lovelaces17 chenus18, Le branle universel de la danse macabre Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus ! Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange19, Le troupeau mortel saute et se pâme20, sans voir Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange, Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon21 noir. En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire En tes contorsions, risible Humanité, Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe, Mêle son ironie à ton insanité ! » Réflexion : -Listez l’ensemble des points communs qui existent entre ces deux productions artistiques. -Connait-on la date à laquelle a été écrit le poème de Baudelaire ? Justifiez. -Quelle allégorie est ici évoquée par les deux artistes ? -Ces deux œuvres portent le même nom, selon vous, lequel des deux artistes a inspiré l’autre ? Pourquoi ? -Regardez le visage de la statue d’Ernest Christophe et relevez les deux vers du poème de Baudelaire qui parlent des yeux de la mort. Qu’en déduisez-vous ? -Quels avantages y a-t-il, pour un artiste, à vivre à Paris, et donc, à côtoyer d’autres artistes ? 9 Raillerie = moquerie Bayadère = 11 Gouge = 12 Musqués = parfumé au musc (Substance odorante produite par certains mammifères et utilisée en parfumerie) 13 Antinoüs = symbole d’un certain type de beauté masculine 14 Dandy = Homme élégant qui soigne son apparence, ses manières et qui et qui a de l'esprit 15 Glabre = qui est sans poils, sans duvet, imberbe 16 Vernissé = satiné, verni 17 Lovelace = séducteur pervers et cynique 18 Chenu = qui a les cheveux blancs à cause de la vieillesse 19 Le Gange = fleuve indien 20 Se pâmer = s’évanouir 21 Tromblon = ancienne arme à feu à l’extrémité évasée 10 II. Paris, sa profusion d’archives, d’informations et d’inspirations Si Baudelaire s’est inspiré d’Ernest Christophe, un de ses contemporains, il n’en reste pas moins que la source de ce thème est bien antérieure eu XIXe siècle. En effet, la Danse macabre et un des thèmes artistique le plus traité au Moyen Âge. L’inspiration est donc aussi née grâce aux archives et à la diffusion des informations à Paris. Puisque toutes les informations circulent, et que beaucoup de documents sont accessibles à tous, des thèmes anciens sont repris, modifiés, actualisés. A travers ce thème ancien, les auteurs comme Baudelaire ou encore Théophile Gautier peuvent donner vie à leur esthétique macabre et à leur vision ironique de la société de leur époque. Définition de la Danse macabre française, trouvée sur le site : http://www.danses-macabres-europe.org/france/index.php la Danse macabre du cloitre des Saints Innocents à Paris QU'EST-CE QU'UNE DANSE MACABRE ? La première Danse macabre semble être apparue à Paris, au charnier des Saints-Innocents, en 1424, période particulièrement tragique en raison de la guerre, des épidémies et de l’immense mortalité. Une Danse macabre est un défilé, une suite, une procession de personnages représentant les divers états sociaux, chacun étant accompagné de son mort. (…) Les morts sont plus ou moins squelettiques, habillés de leur linceul et dansent, gesticulent en se moquant de leur victime ; souvent ils la singent en s’affublant de leur attribut : couronne, mitre, épée… Il est notable qu’ils ne tuent pas leur victime mais l’emmènent. Les vivants sont disposés par ordre hiérarchique, en commençant par le pape puis l’empereur, pour se terminer par les plus humbles : enfant, usurier, mendiant. Entre eux sont intercalés des représentants de la noblesse puis de la bourgeoisie, civils ou ecclésiastiques. Ces vivants gardent une attitude figée, apeurée, immobile. Certains peuvent montrer un mouvement de recul ou tentent de repousser le mort. (…). Quel est son enseignement ? Il est double: Le premier, c’est la brutale survenue de la mort. En effet, en ces années de troubles, on peut très bien recevoir un trait d'arbalète ou inhaler les miasmes mortels de quelque épidémie. Le second et sans aucun doute le plus important, c'est l'égalité de tous devant la mort et mieux encore après la mort. Que l’on soit important ou humble, riche ou pauvre, chacun connaîtra la même fin et sera la pâture des vers. Pour les grands, c'est une leçon d'humilité, pour les petits, c'est un peu une consolation. Les textes, qui sont habituellement un dialogue entre le mort et le vivant, confirment sans aucun doute l’abandon des richesses mais aussi de la vie toute simple. Une des 17 gravures sur bois de la Danse macabre du cloitre des Saints Innocents à Paris (publiée en 1485 par deux éditeurs parisiens, Guyot Marchant et Verard, elles furent diffusées dans toute l’Europe) Compréhension : -Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte : Affirmations La tradition de la Danse macabre est née en France. La tradition de la Danse macabre est née au XIXe siècle, avec Baudelaire. Les morts de la procession de personnages tuent des hommes. Les morts des danses macabres ont une attitude calme et solennelle. Les danses macabres médiévales ne représentent généralement que des hommes de haut rang. VRAI/FAUX Citations Reformulez les deux enseignements de la Danse macabre (dernier paragraphe) médiévale : 1 :……………………………………………………………………………………………………….. 2 :……………………………………………………………………………………………………….. Mise en relation : -Dans le poème de Baudelaire, la mort est représentée sous les traits d’une femme ; relevez les mots appartenant aux trois champs lexicaux suivants: La mort Les attitudes et traits physiques de la féminité Les accessoires de la féminité -Observez ces extraits du poème : « vivante carcasse » et « les charmes de l’horreur », à quelle figure de style correspondentils ? -Qu’en déduisez-vous de l’attitude de Baudelaire face à la mort ? -Grâce aux champs lexicaux relevés, dites si la mort a pris l’apparence d’une femme du peuple (modeste) ou d’une femme de société (appartenant à la bourgeoisie) -Observez les deux premiers quatrains, selon vous, quelle opinion Baudelaire a-t-il de cette femme ? -Quel enseignement est commun à cette Danse macabre et à celles du Moyen Âge ? (justifiez en citant le texte) - Quelle critique Baudelaire fait-il à la société de son époque à travers ce poème ? Un autre exemple de poème inspiré d’un document ancien : « Le squelette laboureur » est le neuvième poème de la section des Tableaux parisiens, ajouté lors de la seconde édition des Fleurs du Mal. Il est composé de deux parties, la première compte trois strophes, la deuxième en compte cinq. Les vers sont des octosyllabes et les rimes sont embrassées (ABBA). Ce poème évoque également le thème de la mort, mais cette fois-ci sous un autre angle : ici, le repos attendu et promis par la mort est remis en question par le poète. Extrait du poème : Le squelette Planche anatomique du squelette du fossoyeur d’André Vésale, 1543 laboureur, Charles Baudelaire, 1861 « Dans les planches d'anatomie Qui traînent sur ces quais poudreux Où maint livre cadavéreux Dort comme une antique momie, Dessins auxquels la gravité Et le savoir d'un vieil artiste, Bien que le sujet en soit triste, Ont communiqué la Beauté, On voit, ce qui rend plus complètes Ces mystérieuses horreurs, Bêchant22 comme des laboureurs23, Des Écorchés24 et des Squelettes. » André Vésale (1514-1564), humaniste et médecin flamand, a mené de grands travaux sur l’anatomie humaine et a dessiné, afin d’illustrer son livre De humani corporis fabrica (Sur le fonctionnement du corps humain) de nombreuses planches. Bien que ses travaux soient, à l’origine, destinés à la science, certaines reproductions de ses planches anatomiques étaient vendues, au XIXe siècle sur les quais de la Seine, comme des reproductions d’œuvres d’art. Compréhension : -Les phrases suivantes sont fausses, corrigez-les et reformulez-les grâce aux documents. -Baudelaire dit avoir trouvé cette planche anatomique dans un livre. -André Vésale était un dessinateur. -André Vésale était un auteur. -Baudelaire a été inspiré par un artiste pour écrire ce poème. 22 Bêcher = Fendre et retourner la terre avec une bêche (outil de jardinier) Labourer = Retourner la terre, à l'aide d'une charrue par exemple 24 Un écorché = un homme sans peau 23 III. Activité type Bachibac : Question d’argumentation : Vous semble-t-il que l’accès à la culture est plus facile à Paris qu’ailleurs ? (250 mots) Essai : Paris, capitale de l’art et de la culture, croule sous ses œuvres d’arts et ses archives, elle grouille d’artistes qui se côtoient, s’affrontent dans des visions opposées ou se complètent. Mais cette influence du milieu artistique et de la diffusion des œuvres engendre nécessairement une modification des créations des artistes. Or, entre inspiration, influence et plagia, la frontière est parfois difficile à définir. Alors la vie parisienne est sa profusion culturelle sontelles positives ou négatives pour les artistes et leurs créations ? (300 mots) Correction I. Paris, un essaim d’artistes qui s’inspirent et s’influencent entre eux Compréhension : -Listez l’ensemble des points communs qui existent entre ces deux productions artistiques. Ces deux productions s’intitulent « danse macabre », elles ont été créées à la même époque et représentent toute deux la mort sous les traits d’une femme. -Connait-on la date à laquelle a été écrit le poème de Baudelaire ? Justifiez. On ne sait pas exactement à quelle date a été rédigé le poème de Baudelaire, la seule date que l’on connaisse est celle de la seconde édition (1861), c’est-àdire la date à laquelle a été publiée pour la seconde fois le recueil de poème. On sait qu’entre la première édition (1857) et la seconde, des modifications ont été apportées à certains textes et d’autres ont été ajoutés, mais on ne sait pas quand exactement ils ont été créés. -Quelle allégorie est ici évoquée par les deux artistes ? Les deux artistes représentent l’allégorie de la mort, dans les deux cas, sous les traits d’une femme. -Ces deux œuvres portent le même nom, selon vous, lequel des deux artistes à inspiré l’autre ? Pourquoi ? Baudelaire a dédié son poème à Ernest Christophe, en ajoutant sa profession. On peut donc penser que c’est Ernest Christophe qui a inspiré Baudelaire. C’est en voyant la statuette que Baudelaire a été inspiré pour rédiger son poème, il lui a donc donné le même nom, et a dédicacé son poème à l’artiste qui a fait naitre son inspiration. -Regardez le visage de la statue d’Ernest Christophe et relevez les deux vers du poème de Baudelaire qui parlent des yeux de la mort. Qu’en déduisez-vous ?« Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres » / « Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées » Dans les deux cas, non seulement c’est le même thème et la même allégorie qui sont traités, mais en plus, cette représentation répond à des caractéristiques qui sont partagées par les deux artistes. Il ne s’agit plus seulement d’inspiration, mais aussi d’influence. -Quels avantages y a-t-il, pour un artiste, à vivre à Paris, et donc, à côtoyer d’autres artistes ? Vivre à Paris c’est se trouver dans une ville où résident de nombreux artistes, c’est être en contact avec eux, c’est la possibilité de partager, au sein d’un milieu artistique, des influences, des inspirations, de parler d’un thème cher à différents artistes. II. Paris, sa profusion d’archives, d’informations et d’inspirations Compréhension : -Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte : Affirmations La tradition de la Danse macabre est née en France. VRAI/FAUX vrai La tradition de la Danse macabre est née au XIXe siècle, avec Baudelaire. faux Les morts de la procession de personnages tuent des hommes. Les morts des danses macabres ont une attitude calme et solennelle. faux faux Les danses macabres médiévales ne faux représentent généralement que des hommes de haut rang. Citations « La première Danse macabre semble être apparue à Paris, au charnier des SaintsInnocents » « La première Danse macabre semble être apparue à Paris, (…) en 1424, période particulièrement tragique en raison de la guerre, des épidémies et de l’immense mortalité. » « Il est notable qu’ils ne tuent pas leur victime mais l’emmènent. » « Les morts (…) dansent, gesticulent en se moquant de leur victime ; souvent ils la singent en s’affublant de leur attribut » « Une Danse macabre est un défilé, une suite, une procession de personnages représentant les divers états sociaux » « Les vivants sont disposés par ordre hiérarchique, en commençant par le pape puis l’empereur, pour se terminer par les plus humbles : enfant, usurier, mendiant. Entre eux sont intercalés des représentants de la noblesse puis de la bourgeoisie, civils ou ecclésiastiques » Reformulez les deux enseignements de la Danse macabre (dernier paragraphe) médiévale : 1 : La mort peut arriver à n’importe quel moment, sans prévenir. 2 : La mort touche tout le monde sans distinction de rang social Mise en relation : -Dans le poème de Baudelaire, la mort est représentée sous les traits d’une femme ; relevez les mots appartenant aux trois champs lexicaux suivants: La mort Les attitudes et traits physiques de Les accessoires de la féminité la féminité Les funèbres appas -Nonchalance et désinvolture -Son gros bouquet, son mouchoir et Ses yeux profonds sont faits de vide -Coquette maigre aux airs ses gants et de ténèbres extravagants -Sa robe exagérée Crâne -Une taille plus mince -Un soulier pomponné Squelette -Coiffé -Le parfum l’habit ou la toilette Carcasse -Attifé -Se parfumant de myrrhe Mortels -Elégance L’horreur -Coquetterie Le gouffre de tes yeux, plein d’horribles pensées Tombeau -Observez ces extraits du poème : « vivante carcasse » et « les charmes de l’horreur », à quelle figure de style correspondent-ils ? Ce sont des oxymores, c’est-à-dire des mots ou concepts associés malgré leurs sens opposés. -Qu’en déduisez-vous de l’attitude de Baudelaire face à la mort ? Dans ce poème, Baudelaire réfléchit sur une antithèse géante : celle de l’attirance pour la mort. -Grâce aux champs lexicaux relevés, dites si la mort a pris l’apparence d’une femme du peuple (modeste) ou d’une femme de société (appartenant à la bourgeoisie) Dans ce poème, la mort à pris les trait d’une femme de société qui se rend aux fêtes mondaines, elle a l’apparence d’une bourgeoise. -Observez les deux premiers quatrains, selon vous, quelle opinion Baudelaire a-t-il de cette femme ? Il s’agit d’une femme de la bourgeoisie, elle est belle, élégante et coquette, mais sans doute trop aux yeux de Baudelaire qui la qualifie d’extravagante, il trouve qu’elle porte une robe « exagérée ». Elle semble ne vivre que dans le paraitre, et trop peu dans l’être. -Quel enseignement est commun à cette Danse macabre et à celles du Moyen Âge ? (justifiez en citant le texte) La mort touche tout le monde sans distinction de rang social, « Antinoüs flétris, dandys à face glabre, Cadavres vernissés, lovelaces chenus, Le branle universel de la danse macabre Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus ! » - Quelle critique Baudelaire fait-il à la société de son époque à travers ce poème ? La mort est représentée à travers les traits d’une femme, mais pas n’importe quelle femme, une femme de la société, une bourgeoise. Ce que Baudelaire critique ici, c’est l’attitude de la bourgeoisie, qui, par des artifices, cherche à échapper au temps qui passe (« Fiers mignons malgré l'art des poudres et du rouge,Vous sentez tous la mort ! » ) et se divertie sans tenir compte du fait que la vie est éphémère. Cependant, comme le disait déjà les Danses macabres du Moyen Âge, la bourgeoisie n’échappera pas à la mort, pas plus que le bas peuple. Un autre exemple de poème inspiré d’un document ancien : Compréhension : -Les phrases suivantes sont fausses, corrigez-les et reformulez-les grâce aux documents. -Baudelaire dit avoir trouvé cette planche anatomique dans un livre. Baudelaire a trouvé cette planche anatomique sur les quais de la Seine, vendue parmi des livres, mais elle n’était pas dans un livre. -La profession d’André Vésale était dessinateur. André Vésale était un médecin qui, pour illustrer ses travaux a réalisé des dessins. -André Vésale était un écrivain. André Vésale était médecin, il a publié ses recherches dans un livre, mais sa profession n’est pas écrivain. -Baudelaire a été inspiré par un artiste pour écrire ce poème. Baudelaire a été inspiré par une représentation picturale, et bien qu’elle possède certains traits artistiques, il ne s’agit pas d’une œuvre d’art, elle n’a pas été réalisée par un artiste mais par un médecin chercheur. III. Activité type Bachibac : Question d’argumentation : Vous semble-t-il que l’accès à la culture est plus facile à Paris qu’ailleurs ? (250 mots) Thèse : oui, l’accès à la culture est facilité à Paris Argument : Il y a de nombreux musées, de nombreuses bibliothèques, salles de spectacle, une programmation très riche et variée et des horaires plus diversifiés qui permettent au plus grand nombre de se cultiver en fonction de ses affinités et de ses disponibilités. Exemple : à Paris on compte 130 musées placés sous la tutelle de la municipalité, de l'état, de l'Institut, des universités ou résultant d'initiatives privées, et ils présentent toutes les disciplines. Si l’on compare ce nombre à celui d’une petite ville de province, il semble évident que la culture est plus facilement accessible à Paris. Autre thèse : Non, l’accès à la culture n’est pas plus facile à Paris qu’ailleurs Argument : les musées et salles de concerts sont beaucoup plus chers à Paris qu’ailleurs Exemple : au musée du Louvre, le billet d’entrée le moins cher coute 11 euros, et il ne donne pas accès à l’ensemble des œuvres exposées, seulement aux collections permanentes. Autre argument : La culture est de plus en plus accessible sur le net, il n’est donc pas nécessaire de vivre à Paris pour se cultiver, d’autres solutions existent. Essai : Paris, capitale de l’art et de la culture, croule sous ses œuvres d’arts et ses archives, elle grouille d’artistes qui se côtoient, s’affrontent dans des visions opposées ou se complètent. Mais cette influence du milieu artistique et de la diffusion des œuvres engendre nécessairement une modification des créations des artistes. Or, entre inspiration, influence et plagia, la frontière est parfois difficile à définir. Alors la vie parisienne est sa profusion culturelle sontelles positives ou négatives pour les artistes et leurs créations ? (300 mots) I Un milieu propice à la création artistique -Vivre à Paris offre aux artistes la possibilité d’évoluer en parallèle d’autres artistes (Charles Baudelaire et Ernest Christophe étaient amis et se sont intéressés à un thème commun : le macabre. Ils se sont rencontrés, ont échangé leurs idées et approfondi leurs opinions ce qui leur a permis de créer des œuvres complètes) - Outre les thèmes liés directement à la ville, vivre à Paris offre l’accès à de nombreuses sources artistiques ou historiques qui peuvent éveiller la créativité des artistes (c’est en voyant une reproduction d’une planche anatomique de Vésale que Baudelaire a trouvé l’inspiration pour créer son poème « Le squelette laboureur ») II Des pièges à éviter -Afin de préserver leur originalité et leur créativité propre les artistes doivent être capables de faire la différence entre inspiration et influence. S’inspirer de manière trop approfondie d’une œuvre revient souvent à en créer une pâle copie. -À trop se calquer sur ce qu’il voit, un artiste risque que tomber dans le plagia. Baudelaire l’a bien compris et a pris soin de citer ses sources d’inspiration afin qu’elles ne lui soient pas reprochées (« À Ernest Christophe, statuaire » ou encore, l’explication, au début du poème « Le squelette laboureur » de la naissance de ce poème) et que les lecteurs puissent apprécier clairement l’interprétation personnelle de l’artiste dans ses productions.