La carterie résiste aux nouvelles technologies

UNION PRESSE SUPPLEMENT
JUIL/AOUT 10
16 PLACE DE LA REPUBLIQUE
75010 PARIS - 01 42 40 27 15
Parution irrégulière
Surface approx. (cm²) : 630
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La carterie résiste
aux nouvelles technologies
La carterie résiste aux SMS et aux e-cards,
grâce au renouvellement des collections
et à sa clientèle féminine, moins réceptive
aux nouvelles technologies.
P
lus écologique et gratuite, la carte de vœux virtuelle
est plébiscitée chaque année par plus de dix millions
de Français. Des chiffres en constante progression
- ils devaient être 11,5 millions à privilégier l'envoi dè vœux
par Internet en 2009, selon le site dromadaire.com, le spécialiste dans ce domaine - mais encore loin des quarante
UPCP
5215874200509/GTG/MJP/3
millions de cartes envoyées par La Poste à l'occasion des
fêtes de fin d'année.
Née en 1870, la carte postale a encore une valeur sentimentale
pour beaucoup de Français. Et si les volumes, 330 millions de
cartes pour un chiffre d'affaires autour de 410 millions d'euros, sont bien moindres qu'il y a un siècle, avant l'émergence
du téléphone (800 millions dè cartes vendues en 1914), le
marché de la carterie a encore de beaux jours devant lui.
Un marché au potentiel important. Moins friands
de cartes postales que leurs voisins européens, Britanniques,
Hollandais, Allemands et Belges en tête, les Français n'achètent
que sept cartes par an en moyenne, contre 54 pour les Anglo-
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Saxons. Pour l'Union professionnelle de la carte postale
(UPCP), syndicat qui regroupe les principaux acteurs de la
carterie (éditeurs, diffuseurs, imprimeurs) et qui fête ses
vingt ans cette année, cet écart important peut être résorbé si
des efforts sont fournis pour mieux mettre en valeur les produits et faciliter l'acte d'achat.
Plus de 50 % des ventes sont réalisées dans le circuit traditionnel, un quart dans la grande distribution et le dernier
quart dans la vente par correspondance (ONG, vœux d'entreprises). Fondé à 80 % sur l'achat d'impulsion, durant
lequel 2,5 cartes sont achetées en moyenne, le marché de la
carterie attire en grande majorité les femmes (74 % des acheteurs) et les plus de 40 ans.
Si elle est vieillissante, cette clientèle n'en est pas moins fidèle
et surtout moins sensible aux nouvelles technologies. L'essor
des messages téléphoniques et électroniques, comme moyen
de communication pour souhaiter de bonnes fêtes ou célébrer un anniversaire, a ainsi eu moins d'impact pour celles et
ceux qui privilégient la voie postale et le support réel quand
ils veulent faire plaisir à leurs proches.
L'enjeu, pour les acteurs du marché, consiste à conquérir les
jeunes acheteuses dans les points de vente, grâce à des produits de qualité accessibles et à une offre sans cesse renouvelée. Selon les chiffres fournis par l'UPCP et les Éditions Yvon,
l'un des principaux éditeurs du secteur, 90 % des consommateurs n'achètent pas deux fois la même carte.
Une forte saisonnalité des ventes. L'achat de cartes
est rythmé par les différents événements du calendrier, à la
fois personnel et universel : les anniversaires et les fêtes, la
Saint-Valentin et, bien sûr, Noël et le nouvel an. Les produits appelés permanents, pour célébrer les anniversaires,
les naissances ou encore les mariages, représentent 50 % des
ventes. La moitié restante est effectuée grâce à l'achat des
articles de saison : 40 % lors des fêtes de fin d'année et 10 %
pendant les fêtes de printemps (Pâques, 1er mai, fêtes des
Mères et des Pères).
À ces cartes ou carnets de vœux, il faut ajouter les cartes fantaisie, qui peuvent être photographiques, illustrées ou humoristiques, parfois accompagnées d'une courte formule de
politesse, et qui représentent souvent des animaux, des fleurs
ou des enfants.
Enfin, le marché de la carterie est composé des traditionnelles
cartes postales avec vues. Étant étroitement liée au tourisme, la
carte postale réalise ses meilleures ventes pendant les périodes
de vacances.
Une mauvaise météo ou une baisse de la fréquentation touristique ont une incidence sur la vente de cartes postales. Ces
deux dernières années, avec la crise économique et celle du
tourisme, les cartes fantaisie ont pris une place plus importante dans le chiffre d'affaires des éditeurs, même si elles
peuvent coûter jusqu'à dix fois plus cher que les simples
cartes postales. Une tendance qui pourrait s'inverser si le
tourisme redémarre. •
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3 QUESTIONS A
Olivier Draeger,
président de l'Union professionnelle
de la carte postale (UPCP)
Comment s'est porté le marché de la carterie
en France en 2009 ?
En 2009, le marché de la carterie a connu une baisse sur
les volumes vendus et une légère régression en valeur. Nous
estimons que le chiffre d'affaires global du marché se situait
autour de 400 millions d'euros l'an demier, après plusieurs
années autour de 410 millions d'euros. Mais cela reste
un marché de taille, proche en France de celui du chewinggum, gui réalise un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros.
Que doivent faire les diffuseurs pour vendre
plus de cartes ?
Le merchandising est l'un des facteurs clés du développement
du secteur. Un travail doit être fait autour de l'emplacement
du rayon de cartes. Celles-ci sont rarement inscrites sur
les listes de courses. On n'achète des cartes que si on les voit.
Dans les points de vente, il est donc primordial que les cartes
se trouvent sur le chemin de la consommatrice.
L'offre a-t-elle évolué ces dernières années ?
Le marché de la carterie se renouvelle constamment.
Des nouvelles collections arrivent régulièrement, un peu
comme dans la mode. Le contexte de l'année 2009 est
celui d'une redistribution des cartes entre les différents acteurs
du secteur. Certains ont perdu des parts de marché, d'autres
en ont gagné. Seuls les produits d'excellence marchent
car le niveau d'exigence des consommateurs augmente
fortement. On achète une carte pour quelqu'un qui compte
et pour marquer le coup ; c'est un produit plaisir.
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