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LES PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE
Doc. 1
L’élection du président de la République,
un temps fort de la vie politique française
« L’élection au suffrage universel direct du Président, institution-pivot de la Ve République, rythme la vie politique française. Le choix du chef de l’État est l’occasion de débattre
des principaux enjeux nationaux.
Promulguée le 4 octobre 1958, la Constitution de la Ve République a fait du chef de l’État
la “clef de voûte des institutions”, selon le mot célèbre de Michel Debré. Le président de
la République, personnage traditionnellement effacé sous les IIIe et IVe Républiques, devient le principal acteur politique du pays. La personnalité du général de Gaulle comme
sa pratique du pouvoir confèrent une importance et une visibilité particulières à la fonction présidentielle. Mais c’est avec la réforme qu’il soumet aux Français en 1962 qu’elle
acquiert véritablement une force politique qui dépasse son titulaire : l’élection directe au
suffrage universel.
L’élection présidentielle devient dès lors le moment fort de la vie politique nationale, à
l’occasion duquel sont posées les principales questions et se dessinent les orientations à
moyen et long termes. C’est l’élection des grandes alternances, comme celle qui amène
la gauche au pouvoir pour la première fois sous la Ve République avec l’élection de François Mitterrand en 1981. C’est aussi l’élection des surprises, de la mise en ballottage du
général de Gaulle en 1965, à la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour
en 2002. »
Site Internet de La Documentation française, www.ladocumentationfrancaise.fr, 2007.
Doc. 2
La longue histoire des présidents de la République
IIe République
• Louis Napoléon Bonaparte (1848-1852)
IIIe République
• Adolphe Thiers (1871-1873)
• Patrice de Mac Mahon (1873-1879)
• Jules Grévy (1879-1887)
• Marie-François Sadi Carnot (1887-1894)
• Jean Casimir-Perier (1894-1895)
• Félix Faure (1895-1899)
• Émile Loubet (1899-1906)
• Armand Fallières (1906-1913)
• Raymond Poincaré (1913-1920)
• Paul Deschanel (février-septembre 1920)
• Alexandre Millerand (1920-1924)
• Gaston Doumergue (1924-1931)
• Paul Doumer (1931-1932)
• Albert Lebrun (1932-1940). Réélu en 1940, mais le maréchal Pétain s’empare du
pouvoir jusqu’en 1944.
1
IVe République
• Vincent Auriol (1947-1954)
• René Coty (1954-1958)
Ve République
• Charles de Gaulle (1958-1965).
• Georges Pompidou (1969-1974)
© La Documentation française.
Photo : François Pagès / Paris Match
Élu au suffrage universel direct en 1965.
Seconde présidence : 1966-1969
© La Documentation française.
Photo : Jean-Marie Marcel
• Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981)
© Jacques-Henri Lartigue / La Documentation française
22
• François Mitterrand.
• Jacques Chirac. Septennat : 1995-2002.
Quinquennat : 2002-2007.
© La Documentation française.
Photo : Bettina Rheims
Premier septennat : 1981-1988.
Second septennat : 1988-1995
© La Documentation française.
Photo : Gisèle Freund
Doc. 3
Petites histoires
de la photographie
présidentielle
« Le nouveau président de la République a
demandé à Philippe Warrin, photographe
réputé de la presse people, d’immortaliser
son élection à l’Élysée. L’occasion de rappeler les coulisses de cette coutume – la photo
officielle – depuis le général de Gaulle.
Il s’agit d’un rite. Républicain. Nicolas Sarkozy s’y est prêté lundi dernier […].
Sur la photographie qui ornera – le don est
gratuit pour les municipalités – les 36 664
communes de France, sans compter les
commissariats, les écoles, les préfectures
et les ambassades, le Président arbore un
costume gris anthracite, une chemise bleu
ciel à rayures et une cravate sombre.
3
• Nicolas Sarkozy (2007).
© La Documentation française.
Photo : Philippe Warrin
“Nicolas, précise Philippe Warrin, voulait du classique. Il a posé debout. On voit derrière
lui le drapeau français ainsi que celui de l’Union européenne. J’avais suggéré cette innovation. Le Président l’a adoptée. Après les préparatifs d’usage, la séance proprement
dite n’aura duré que vingt minutes.”
Pour immortaliser son image, Charles de Gaulle avait choisi, en 1958, Jean Marie Marcel
qui, en 1945, avait déjà réalisé un portrait de lui, menton haut et cigarette au coin des
lèvres. Jean Marie Marcel, en ce temps-là, avait déjà fermé son studio de la place Vendôme, mais il a repris ses objectifs sans barguigner. Le photographe prendra deux clichés
du général, le premier en uniforme, le second en civil avec l’Ordre de la Libération autour
du cou. C’est celui que Charles de Gaulle choisira. Une photographie académique.
Celle de Georges Pompidou le sera également. Mais il est le dernier Président à poser
en habit de cérémonie. Après lui, Valéry Giscard d’Estaing bouscule la tradition. Il veut
“rénover” l’image républicaine, la rajeunir, la dépoussiérer. VGE fait appel à JacquesHenri Lartigue qui n’est pas, à proprement parler, un portraitiste. Le photographe, une
célébrité mondiale, cherche à saisir l’instant, le mouvement, l’éphémère. Dans son journal, Jacques-Henri Lartigue raconte que le vingtième président de la République voulait
une “photo gaie”. Elle sera effectivement plus vivante que tous les clichés représentant
ses prédécesseurs. Prise sur le perron de l’Élysée, la photographie est très légèrement
“bougée” parce que le vent joue avec le drapé du drapeau français. Quant à VGE, il esquisse une ébauche de sourire. C’est une première. Le fait que Jacques-Henri Lartigue
ait été rémunéré, également. […]
François Mitterrand avait désigné pour cet exercice obligé une vieille dame de 87 ans,
Gisèle Freund, qui avait réalisé des clichés de presque tous les écrivains de son temps :
Virginia Woolf, James Joyce, Colette, Malraux, Sartre et Simone de Beauvoir, Samuel
Beckett également. Assis devant la bibliothèque, François Mitterrand tient un livre entre
ses mains : les Essais de Montaigne. Rien dans cette sobre mise en scène n’est laissé au
hasard. Tout, depuis la photographe, née en Allemagne en 1908, exilée en France pour
fuir le nazisme, puis en Amérique du Sud pendant la guerre, jusqu’à l’ouvrage que le Président a sorti de la bibliothèque, campe le personnage que François Mitterrand souhaite
représenter : un lettré, un humaniste. Gisèle Freund restera insatisfaite de son portrait.
Trop guindé de son propre aveu.
En 1995, Jacques Chirac fera appel à Bettina Rheims. La photographe passe pour sulfureuse avec ses “nus”. Son image est “sexy”. Donc, en principe, moderne. Le Président se
veut de son temps. Donc “proche des gens”. […]
La photographie officielle du président de la République : image d’un homme ou d’une
fonction ? »
Extrait de Irina de Chikoff, « Petites histoires de la photographie présidentielle », Le Figaro, 23 mai 2007.
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Doc. 4
Un président de la République élu au suffrage universel
pour 5 ans… mais depuis peu
a. L’élection au suffrage universel… une révolution ?
* 1962 : la décision du général de Gaulle
« Le texte originel de la Constitution française du 4 octobre 1958 avait institué l’élection du président de la République française par un collège électoral composé d’environ
80 000 grands électeurs (parlementaires, conseillers généraux, élus municipaux). Ce
principe s’inscrivait dans la tradition française des IIIe et IVe Républiques où le président
de la République était élu par le Parlement. Charles de Gaulle était de cette façon devenu le premier président de la Ve République en 1958. L’Assemblée nationale était ainsi
la seule instance nationale élue au suffrage universel direct, source forte de légitimité,
afin de contrebalancer les pouvoirs élargis dont disposait le président de la République
dans la nouvelle Constitution.
Pendant la guerre d’Algérie, Charles de Gaulle affirma petit à petit la prééminence
du Président dans la vie institutionnelle. Vers la fin de la guerre, il exprima le souhait
d’inscrire cette évolution dans la Constitution en instituant l’élection du président de la
République au suffrage universel direct plutôt que par un collège de grands électeurs
élus. Charles de Gaulle décida de soumettre cette proposition à un référendum sans
la soumettre préalablement au Parlement, c’est-à-dire par l’application de l’article 11
de la Constitution (référendums sur les projets de loi ordinaires) et non pas de l’article
89 (relatif à la révision de la Constitution). Ce choix déclencha des protestations très
vives de la part de la plupart des parlementaires et une motion de censure fut déposée
contre le gouvernement de Georges Pompidou par l’ensemble des partis politiques de
l’Assemblée nationale (à l’exception du mouvement gaulliste) et adoptée le 5 octobre 1962.
Le président de la République prit la décision de dissoudre l’Assemblée nationale et
d’organiser des élections législatives après le référendum.
Le Conseil constitutionnel, saisi par Gaston Monnerville, président du Sénat, s’est estimé
par la suite incompétent pour juger de la conformité constitutionnelle d’une loi adoptée
directement par le peuple français, légitimant ainsi la procédure employée. »
Extrait de l’article, « Référendum sur l’élection au suffrage universel du président de la République »,
site Internet de Wikipedia (fr.wikipedia.org), 2007.
* L’impact sur les institutions : une « Constitution bis » ?
« L’élection du président de la République au suffrage universel direct, organisée pour
la première fois les 5 et 19 décembre 1965, a profondément modifié l’équilibre institutionnel de la Ve République. Elle conforte en effet la prééminence du chef de l’État, tant
au sein de l’exécutif qu’à l’égard du pouvoir législatif, qui n’est plus la seule institution
représentant directement le peuple. Ainsi, le président de la République devient le représentant direct de la Nation, car il est élu directement par elle, alors que le Premier
ministre n’en est que le représentant indirect. De plus, la légitimité du président de la
République est désormais supérieure à celle des députés. En effet, le chef de l’État est
élu par l’ensemble des citoyens, ce qui n’est pas le cas des députés élus dans le cadre
de circonscriptions limitées.
Critiquée à l’origine par la plupart des formations politiques du fait de sa non-conformité
à la tradition républicaine, l’élection du président de la République au suffrage universel
direct s’est aujourd’hui imposée comme un élément incontournable de notre système
institutionnel. »
Extrait de l’article « L’élection du président de la République au suffrage universel »,
site Internet de la vie publique, www.vie-publique.fr, 2007.
5
* Un risque ou une chance ? la cohabitation.
La cohabitation désigne la situation où le Président de la République et le Premier
ministre (nommé par le Président parmi la majorité à l’Assemblée nationale) appartiennent à des groupes politiques opposés. Cette situation apparaît pour la première fois
en 1986. Jacques Chirac devient Premier ministre de droite, d’un Président de gauche.
Cette situation s’est présentée à nouveau en 1993 (avec un Président de gauche) et en
1997 (avec un Président de droite).
« Vous avez élu dimanche une majorité nouvelle de députés à l’Assemblée nationale.
Je mesure l’importance du changement qu’implique dans notre démocratie l’arrivée aux
responsabilités d’une majorité politique dont les choix diffèrent sur des points essentiels
de ceux du président de la République. Il n’y a de réponse à cette question que dans le
respect scrupuleux de nos institutions et la volonté commune de placer au-dessus de
tout l’intérêt national. »
François Mitterrand, allocution du 17 mars 1986.
* Questions à Christian Bigaut, ma tre de conférences à l’Université René Descartes
(Paris V).
Entretien réalisé en avril 2001.
« La cohabitation fait l’objet de nombreuses critiques chez les responsables politiques.
Néanmoins, depuis 1986, la France a connu plus de sept ans de cohabitation. Quelles
sont les critiques adressées à la cohabitation ? Les critiques à l’égard de la cohabitation
proviennent presque exclusivement du monde politique. L’opinion publique, en revanche, semble s’en accommoder, sinon l’approuver : comme c’est un système de partage
de pouvoirs, tous les courants de pensée participent à ce titre à la vie politique. Les critiques s’expriment d’abord en termes d’efficacité gouvernementale. Avant de prendre une
décision de quelque importance, le gouvernement doit anticiper d’éventuelles critiques
du président de la République, soigner la présentation qu’il en fera dans les médias :
tout cela retarde la décision, et peut en atténuer la portée. Ainsi, on est conduit à différer
les réformes de fond, qui engendreraient des mécontentements. On a plutôt tendance
à privilégier la décision à court terme, moins conflictuelle et, bien sûr, électoralement
porteuse. L’apparence consensuelle au sommet de l’État est certainement un des facteurs de l’accord de l’opinion publique à la cohabitation. »
Site Internet de La Documentation française, www.ladocumentationfrancaise.fr, 2007.
b. Un Président élu pour 5 ans, depuis 2002
* Les faits
« C’est en 1873 que le septennat devient la durée officielle du mandat de président de
la République. Débattue depuis le début des années 1970, la question de la réduction
de ce mandat resurgit en mai 2000 à l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing qui dépose
à l’Assemblée nationale une proposition de loi en faveur du quinquennat. Dès lors, les
événements se précipitent : le 5 juin 2000 le Président Chirac se prononce en faveur
du quinquennat au nom des “exigences modernes de la démocratie”, mais exclut toute
autre réforme institutionnelle. Le Premier ministre Lionel Jospin rappelle qu’il a toujours été en faveur de cette réforme et que c’est effectivement le moment d’agir.
Le référendum constitutionnel se déroule le 24 septembre 2000. Marqué par une forte
abstention, il donne une large majorité pour la réduction de la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans, qui s’appliquera pour l’élection présidentielle d’avril-mai 2002. »
Site Internet de La Documentation française, www.ladocumentationfrancaise.fr, 2007.
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* Les conséquences du quinquennat
« Le principal bénéfice qu’il est sans doute possible d’attendre d’une telle réforme, si il y
a simultanéité entre la date de l’élection présidentielle et des élections législatives, est
la co ncidence des majorités et donc la fin des périodes de cohabitation. Dans cette hypothèse, que les majorités soient de droite ou de gauche, le président de la République
pourrait retrouver son rôle traditionnel de véritable chef du gouvernement et de la majorité parlementaire. Au cas où la majorité présidentielle et la majorité parlementaire
ne seraient pas orientées de la même manière et où les élections auraient lieu dans
un laps de temps très réduit (deux mois), la situation deviendrait inédite avec de réels
risques de crise, sauf renoncement implicite ou explicite du président de la République
à jouer un véritable rôle politique de premier plan et à considérer que le mandat confié
par les Français consiste à présider et non à gouverner. Le quinquennat constitue, aux
yeux de ses partisans, une solution simple pour conforter l’interprétation présidentielle
traditionnelle de la Ve République. »
Site Internet de La Documentation française, www.ladocumentationfrancaise.fr, 2007.
Doc. 5
Le président de la République a-t-il trop de pouvoir ?
a. Il faut changer la Constitution pour réduire le pouvoir du président de la République
« Pour en finir avec l’absurde coexistence d’un Premier ministre et d’un président de la
République ayant l’un et l’autre les moyens de se neutraliser, les pouvoirs et le statut
du président de la République doivent être profondément modifiés, pour permettre au
Premier ministre de jouer véritablement son rôle de chef de l’action gouvernementale,
sous le contrôle du Parlement. L’objectif est de faire du scrutin législatif le moment démocratique majeur du pays et du président de la République une personnalité consensuelle, qui n’interfère pas dans la vie politique du pays, en rendant au débat d’idées son
dynamisme et sa dimension collective et en dépersonnalisant les enjeux de la conquête
du pouvoir. Pour cela, il faut restituer l’ensemble du pouvoir exécutif au gouvernement,
sous la seule autorité du Premier ministre, issu de la majorité élue à l’Assemblée nationale et responsable devant elle seule. Le président de la République, qui n’est pas
soumis au contrôle du Parlement, ne doit être qu’un garant de l’équilibre constitutionnel
et du bon fonctionnement des institutions, et non un acteur quotidien de l’action gouvernementale. Les pouvoirs et le statut du président de la République doivent donc être
profondément modifiés pour en supprimer la dimension ultra-personnalisée, héritée de
la tradition bonapartiste et plébiscitaire française. »
Extrait du « Projet Vert 2007 » pour les Législatives de juin 2007, site Internet lesverts.fr.
b. La pratique du pouvoir par le dernier président de la République, Nicolas Sarkozy
« Depuis la victoire de Nicolas Sarkozy, tous les faits et gestes du futur Président témoignent de sa volonté d’une présidentialisation du régime, qui va bien au-delà de ce que
faisait le général de Gaulle. [...]
Lundi, M. Sarkozy a entamé des entretiens avec les partenaires sociaux, démarche inédite pour un Président non encore investi et qui démontre sa volonté de s’impliquer dans
tous les pans de l’action politique de son mandat. Tout cela constitue une première,
selon le constitutionnaliste Didier Mauss pour qui “on n’a jamais vu par le passé un
président de la République exercer quasiment ses fonctions avant d’être installé”. “Il va
au-delà de la pratique de la Ve du général de Gaulle, qui laissait vraiment une autonomie
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à son Premier ministre Michel Debré, en dehors de la politique étrangère et de défense”,
poursuit-il. Pour M. Mauss, Nicolas Sarkozy utilisera “toutes les possibilités institutionnelles, coutumières et politiques pour exercer son autorité”. “Il aura une pratique totalement présidentialisée”, insiste-il. Le futur chef de l’État a toujours répété qu’il serait
“un président actif” et “responsable”, promettant de rendre des comptes par le biais de
conférences de presse et de déclarations devant le Parlement. De telles déclarations, à
la manière du “discours sur l’état de l’Union” des Présidents américains, nécessiteront
une révision de la Constitution. […] La volonté de M. Sarkozy de créer auprès de lui un
conseil national de sécurité rassemblant, à l’image de celui existant aux Etats-Unis,
diplomates, responsables du renseignement et militaires, illustre cette présidentialisation. Actuellement, il existe diverses structures dans ces domaines, rattachées au chef
de gouvernement. Là aussi, pour M. Mauss, c’est une première : “Les structures administratives sont communément rattachées au Premier ministre à quelques exceptions
près (Conseil de politique nucléaire, Conseil de défense, Conseil de sécurité intérieure)”.
“C’est une réforme de fond, une re-présidentialisation des institutions avec l’affirmation
de l’exercice direct par le président des responsabilités que la Constitution lui reconna t”,
ajoute un spécialiste de la défense.
Au-delà, les constitutionnalistes joints par l’AFP s’interrogent sur le rôle du Premier
ministre et la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale. “Quelle
sera l’existence politique du Premier ministre ?”, demande M. Mauss, qui évoque même
“la fiction du Premier ministre”.
“Il y a un personnage de trop”, estime quant à lui Denys Pouillard, directeur de
l’Observatoire de la vie politique et parlementaire. “Le Premier ministre devient un super-directeur de cabinet”, juge de la même façon Philippe Braud. Il note toutefois que
cette évolution était déjà en marche avec l’instauration du quinquennat qui a réduit les
risques de cohabitation. »
AFP, 14 mai 2007.
Doc. 6
La vie à l’Élysée
a. Images de la vie quotidienne à l’Élysée
Discours du Président Sarkozy lors de son investiture, 16 mai 2007.
© AFP Photo / Thomas Coex
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b. L’agenda du Président (septembre 2006)
« Lundi 4 septembre 2006 :
– 11 h 00 Entretien avec M. Ahmed Qorei, envoyé du président de l’Autorité palestinienne,
M. Mahmoud Abbas.
– 16 h 30 Entretien avec M. Idriss Deby, président du Tchad.
Mercredi 6 septembre 2006 :
– 10 h 00 Conseil des ministres.
– 16 h 30 Entretien avec le président de la Confédération Suisse, M. Moritz Leuenberger.
Jeudi 7 septembre 2006 :
– Matin Visite à la Direction des applications militaires du Commissariat à l’Énergie atomique à Bruyères-le-Châtel (Essonne).
– 17 h 30 Entretien avec M. Faure Essozimna Gnassingbe, président de la République du
Togo.
Vendredi 8 septembre 2006 :
– 09 h 00 Entretien avec M. M.K. Narayanan, Conseiller national pour la sécurité, dans le
cadre du dialogue stratégique franco-indien.
– 11 h 00 Cérémonie collective de remise de décorations.
– 16 h 30 Cérémonie de remise de lettres de créance.
Dimanche 10 au lundi 11 septembre 2006 :
– Déplacement en Finlande à Helsinki à l’occasion du 6e Sommet de Europe-Asie
(ASEM).
Mardi 12 septembre 2006 :
– 11 h 30 Entretien avec le Premier ministre du Koweït, Cheik Nasser Mohammed Al Sabah.
– 16 h 30 Entretien avec M. Giorgio Napolitano, président de la République d’Italie.
Mercredi 13 septembre 2006 :
– 11 h 30 Ouverture de la conférence « Atelier culturel Europe-Méditerranée-Golfe » à
l’Élysée.
Lundi 18 septembre 2006 :
– 08 h 15 Invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.
Du lundi 18 au mercredi 20 septembre 2006 :
– 61e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, à New York.
Jeudi 21 septembre 2006 :
– 10 h 00 Conseil des ministres.
Vendredi 22 septembre 2006 :
– 09 h 00 Entretien avec M. Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation.
– 17 h 00 Inauguration en compagnie de M. Vladimir Poutine, président de la Fédération
de Russie, du monument au régiment Normandie-Niémen, au Bourget.
– 18 h 30 Entretien avec M. Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, suivi
d’un d ner de travail.
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Samedi 23 septembre 2006 :
– Rencontre tripartite franco-germano-russe avec Mme Angela Merkel, Chancelière de
la République fédérale d’Allemagne et M. Vladimir Poutine, président de la Fédération
de Russie, au château de Compiègne (Oise).
Lundi 25 septembre 2006 :
– 10 h 30 Installation du Haut Conseil pour la science et la technologie, suivie d’une
allocution (Palais de l’Élysée).
Mardi 26 septembre 2006 :
– 17 h 00 Colonel Ely Ould Mohamed Vall, président de Mauritanie.
Mercredi 27 septembre 2006 :
– 10 h 00 Conseil des ministres.
– Fin de matinée Déplacement en Roumanie.
Jeudi 28 au vendredi 29 septembre 2006 :
– XIe Sommet de la Francophonie à Bucarest (Roumanie).
Vendredi 29 au dimanche 1er octobre 2006 :
– Visite d’État en Arménie. »
Site Internet de la Présidence de la République, www.elysee.fr, 2007.
Doc. 7
L’homme public
a. « Ça y est, ils ont découvert la télévision »
« En 1953, les Français peuvent suivre l’élection de René Coty sur leur petit écran.
Jusqu’au début des années 1950, les balbutiements de la télévision ne suscitent guère
l’intérêt des hommes politiques. Média sans public, en raison du coût élevé des récepteurs et de l’insuffisance de la couverture du territoire, elle ne leur appara t pas comme
un moyen digne et
efficace de propagande. Cependant,
le 2 juin 1953, la
retransmission en
direct du couronnement de la reine
Élisabeth II laisse
pressentir la puissance potentielle
du petit écran. Du
côté des politiques,
l’intérêt cro t lentement.
Les
premières
images d’hommes
publics sont apparues à la télévision
en décembre 1952, Des Parisiens regardent l’allocution télévisée du général de Gaulle,
lorsque les caméras 20 avril 1963.
pénètrent à l’Élysée © Archives / AFP
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pour diffuser en direct la cérémonie des vœux de nouvel an de Vincent Auriol. Puis, le
12 juillet 1953, Joseph Laniel, nouveau président du Conseil, accorde un entretien exclusif au journal télévisé – inaugurant une pratique politique pérenne. Surtout, en décembre 1953, la télévision couvre l’élection présidentielle de René Coty par le Congrès réuni
à Versailles. Un événement, malgré la faiblesse du parc télévisuel qui ne compte encore
que 70 000 récepteurs. La réalisation est assurée par Pierre Sabbagh. Trois journalistes
commentent ce moment clé de la vie publique : Claude Darget interviewe les délégués,
Claude Perrot traque les bruits de couloir, tandis que Roger Debouzy se prête à l’exercice de l’analyse politique. Des caméras sont placées dans la salle même du Congrès,
dans la galerie des pas perdus et à l’extérieur du château de Versailles. Les Français
suivent au plus près, heure par heure, le déroulement d’une élection pleine d’aléas.
L’exploit technique impressionne. La victoire de la télévision est immédiate et totale.
D’Élisabeth II à René Coty, 1953 marque la découverte du rôle fondamental que peut
jouer la télévision. Lucide et visionnaire, Pierre Sabbagh, témoin des premières loges,
en tire lui aussi la leçon, dont il fait confidence à Marcel Bluwal : “Ça y est, les hommes
politiques ont découvert la télévision. Ils ne vont plus nous lâcher…”. »
Agnès Chauveau, « Le président de la République. Gloire et misère. », dans L’Histoire, n° 258, octobre 2001.
b. Le rôle du Président
Sommet au G8 à Heiligendam, Allemagne 8-10 juin 2007.
© AFP Photo : DDP / David Hecker
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Le Président Sarkozy lors d’un bain de foule à Paris, mai 2007.
© AFP Photo : Stephane de Sakutin
Conseil des ministres, 7 septembre 2007.
© AFP Photo Pool : Eric Feferberg
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Doc. 8
Les Grands travaux de la République
« Depuis l’Égypte des pharaons et même bien avant, les puissants de ce monde ont toujours voulu laisser leur empreinte comme pour s’offrir une part d’immortalité.
La finalité des grands chantiers actuels est identique à celle des temps anciens. À l’image
de la grande pyramide devenue celle de Kheops lorsque le souverain partit dans l’autre
monde, la BNF est devenue la Bibliothèque François Mitterrand, le Centre Beaubourg
s’est transformé en Centre Pompidou. Roissy est devenue Roissy-Charles de Gaulle.
Parcours express et non exhaustif dans le Paris de ces nouveaux monuments historiques. Décidé en 1971, Beaubourg est l’œuvre de Renzo Piano, Gianfranco Franchini et
Richard Rogers. Sa construction s’est achevée en 1977, trois ans après la disparition du
Président Georges Pompidou, passionné d’art moderne qui voulait faire de ce centre un
carrefour de tous les arts contemporains.
Le Musée d’Orsay constitue le trait d’union entre le Louvre et Beaubourg puisqu’il
concerne l’art durant la période 1848-1914. C’est en 1977 à l’initiative du Président
Giscard d’Estaing qu’il fut décidé de transformer l’ancienne gare d’Orsay en musée du
XIXe siècle selon un projet de 1973 de la Direction des Musées de France. Et comme dans
une gare, un Président peut en cacher un autre : c’est François Mitterrand qui inaugura
le musée d’Orsay en 1986.
Presque en face de la Gare d’Orsay, le Louvre bien sûr et dans la cour Napoléon sa
fameuse pyramide mais ici point de pharaon, ni de fantôme. La pyramide de plus de
21 mètres de hauteur est l’œuvre de l’architecte Ieoh Ming Pei. François Mitterrand,
que certains au PS surnommaient le sphinx, inaugurait la pyramide. Toujours en 1989
et à l’occasion du bicentenaire de la Révolution, le chef de l’État inaugurait la grande
arche de la fraternité, plus connue sous le nom de Grande Arche de la Défense ainsi que
l’Opéra Bastille.
Le Musée du Quai Branly ou des arts premiers est dédié aux arts et civilisations
d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Jacques Chirac en est l’initiateur et le
musée a été inauguré en juin 2006. »
Extrait de l’article de Gérard Conreur, sur le site Internet de Radio France, www.radiofrance.fr, 5 février 2007.
© Radio France Multimedia. Gérard Conreur. 2007.www.radiofrance.fr
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RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES
Sites Internet
• Le site Vie publique, www.vie-publique.fr et, en particulier, « L’histoire des présidents
de la Ve République en image » sur www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/elections-presidentielles-depuis-1958.html.
• Le site de l’Élysée
http://www.elysee.fr/.
• Sur Wikipedia, l’article « président de la République française » : http://fr.wikipedia.
org/wiki/Président_de_la_République_française.
• Les présidents de la République sur l’INA : http://www.ina.fr/elections/index.php.
• Un dossier de l’internaute, www.linternaute.com/actualite/politique/president-de-larepublique/les-photographies-officielles-des-presidents/nicolas-sarkozy.shtml.
• Sur le palais de l’Élysée : un dossier de l’internaute, www.linternaute.com/actualite/
politique/palais-de-l-elysee/index.shtml, ainsi que le site suivant pour savoir « combien
ça coûte ? » : www.journaldunet.com/economie/business-de/president-de-la-republique-elysee/index.shtml.
Livres
- Les 22 présidents de la République, Philippe Valode, Éd. de l’Archipel, 2001.
- Les Présidents de la Ve République, Yves Marc Ajchenbaum, Éd. J’ai lu, Collection
Librio, 2002.
- Les Présidents de la République, Jean-Michel Billioud, Gallimard, Collection Les yeux
de la découverte, 71 p., 2006.
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