Gournay, Marie Le Jars de (1565-1645). L`ombre de la damoiselle

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Gournay, Marie Le Jars de (1565-1645). L`ombre de la damoiselle
L'ombre de la
damoiselle de Gournay ,
oeuvre composée de
meslanges...
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Gournay, Marie Le Jars de (1565-1645). L'ombre de la damoiselle de Gournay , oeuvre composée de meslanges.... 1626.
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L'OMBR
~R/
2?F
JDJ?<y
E.
D~JM~~
tun'es
es-tu,!e<~eur~
Ien-heureux
de ce fexe,qu'on
incerdid de
point
tous les biens l'interdifant
de là libercé
ouy qu'on incerdid: encore t
peu près, de couces les vertus,luy
fbuftray~ck
en iamoderacion
pouuoir,
duquel la pluiparë
d'elle~ fc forment;
afin de luy conftituer
pour
<eu!e felicice~pour
vertus fouueraines
& feu.
le foc & feruir. Bienheureux
Ies,ignorer~fau'e
dcreche~qui
peux eftre &ge sas crime:ca qualité d'home te cocedant,
auc~c qu'on les deféd
auxtëmes~toucea~ion~outiugemec~couce
credit d'en eftre creu,ou pour
parole iuAe~ic
le moins cfcoucé.
Mais afin de taire pour ce
coup les autres griefs de ce iexe de quelle in~btêce fa~on e~-il ordinairemet:
traidé,icvous
prie aux con feraces,
autant qu'ils'y mene.~Ec
fuis fi peu~ou pour mieuxdire
fort g!oneufc<
que ic ne crains pas d'aduoüer,
queic ïe~
de ma propre experience.
Euuent: les Dames
ces puinans
de Cameades~i!
n'y af
argumens
auec approbation
chetif,
qui ne les rembarre
de tapÏufparc
auec vn
dcsauiftas~quand
1
1
L'OMBRE.
~7
<
~<
-t~
ou quelque
petit branHemenc
muecce aura die: C'e(t
decc~c~bn
éloquence
vncrëme qui parle. Tel rebutte
pour aygreur
du moins pour opiniaftrecc~coudpmeufe~ou
déciles contre
(on iugemêt,
tercSttance
pour
ou d'àucanc
ditcrccce qu'elle (c montre
qu'il
heurter
fa prene croid pas qu'elles
puiffent
cieufe cefte par autre reffort que celuy de l'ayou parce que (e ~engreur &de l'opiniaftrecé
tant au fecret du cœur~mal
ayguifé pour le cobât, il faut qu'il trame querelle
d'Allemànd,
l'inuention
~Snd'e~quiuer.
Etn'eftpas
trop
fur lès 6ns de non receuoir
la
&tte~d'acrocber
rcncocrc de quelques
ceruelles
qui peuc-eftrc
autre s'arreCdebçller.Vn
luy feroient peiner
à my chemin,
foubs coûleur
tantpar fbibleue
de ne vouloir pas importuner
de no<
perfonne
vi&orieux
&:courtois
eniem<
trerobe~cradit
ris (eulement,
ble.Vn autre,derechef,'bien
qu'il eftin~fivnc
&tnnie capable
de fbu~enirvnedupucc,
ne
croira pas que fa bien-feance
de
luy permette
à cet e(prit; d'autat
prefenter vn duel légitime
qu'il la loge en la bonne
opinion du vulgaire,
lequel méprife le fexe en ce poin<la,c6me
ie
di&is. Pourrions-nous
eftëdre ces vers d'Ho~
~ce, iufques au reproche
de ceâe espèce de
dcur & de craince,
d'vne i~deue
approbation
oureprobanonpopuiairc~
L'OMBRE.
jV~/ n'a f~~
redouté e
Z~~r~Ar honneur, ou le faux &
S'il n'a r~
/w~w~
L e ~S~~
e~
~?~.
Suffifance
veut eftre
eictaue
3
ne peut&:ne
&chetiue,qui
que ce qu'il piai~ny
agir que ~eion
qu'il plaiA, a'vne foule de fots &: de fbux, car
ainfi &uc-il bapciferie
commun
du monde:
catherreufe
plus checiue
cquicc
qui ne
jfaict raifon à autruy que feton tes propres in'
tercfts.
C'eft bien loin de mener
par le nez
vn vulgaire
que de raire vanice qu'il nous
mené
Suiuons.Cepar le nez nous mefines.
neanc<
tuy-{à difanctrence
fottifes,emportera
moins le rix,
par fa barbe, ou parl~rgueit
d'vne prefomptiue.capacicc,
que ia comp~
mcfurenc
félon fes<com<
gnie
& luy-mefciie
modîtez
& fa vogue
fans confiderer
que
elles luy naiucnc
bien fouuent
d'être
plus
ou
bouffon ou flatteur
que tes compagnons,
de quelque
ou autre vice:
vilaine fubminion~
ou de la bonne grace & faueur de celle pcr'fbnne~ qui n'a ccorderoit
pas vne place en fon
en fa familiarité,à
de plus habilesque
cœur.ny
l'en'
fera rrappé
luy.
Ceftuy-cy
qui n'a pas
le coup rué d'vne
tendement
d'apperceuoir
main feminine.
Et tel autre l'appercoic~q~
RE.
L'O~fB
hntir l'éluder
!'eïudeî'CQ)irn<')<*
<M
le ~!<<M
courte
difcours
en ~;<Iou
~our
ri~e,
bien
ou
encfcopeccenedecaquec
perpétue!,
le démord & diuercit
ailleurs, &: fe mec & vomir pedentefquement
force
belles
choses
ou par fotte ofqu'on ne luy demande
pas
tencacionl'inrnque&:
confond de baSelages
logiques
croyant
o6ufquer~bnantagoniAc
les
feuls
efclairs de fa fuHIfance,
de quelpar
que biais ou lu&rc qu'il l~eftaie.
Telles
d'autre parc,c6bien
il eitaite de
gens ~auenc,
faire pro~c de l'orcile des
~pe&aceufs:te~queb
te
trouuer
tres-raremenc
pour
de iucapables
d'vne dispute
ger de l'ordre &: de la conduicte
& conferance,
& de la force des conférant
tres-rarement
aud, dene s'csbiouir
capables
pas à Fetclac de cefte vaine fcience que ceuxcomme
s'il c~oic quefUon
cy crachent
de
comte
rendre
de leurs leçons;
ne pcuuenc
<!e(couurir quapd ces galanceries-la
fontfuit.
te ouvic~oire.
Ainfi pour emporter
le prix,
il iufEc a ces meffieurs
de fuir les coups
,peuuent moiflonner
autant
de gloire, qu'ib
veulent
de labeur.
Ces trois mots
efpargner
foient dits fur la
conferance,
pour la parc fpc<
ci~lc
des Dames:
car de Farc de
particulière
conferer
en général,
&: de tes perfeûions&:
Elfais en traitent
deffaux,les
iufques au &~c
ce l'excellence.
AdiouAons
tce difcours,
~o
L'OMBRE.
des Lettrez
le vulgaire
feuletnent
le fexe feminin,
a ce pas, contre
mefmcs viuans 6emorH,
mais que parmy ceux
en
nom aux Lettres
qui ont acquis quelque
voire par fois foubs des robes
non:re Secle,
âb.
l'en ay cogneu
ferieufes,
qui mefpritbienc
~ans fe daides femmes,
~luemëcles
Oeuures
à les lire pour f~auoirdequdie
gner amufer
&~&ns(e vouloir
cAo~e elles (bï~
première~
raire euxs'ils en pourraient
mène informer,
forte de
toute
meriradenc
m~ûnes
que
qui
en verité fort
Traia:
tes leuffent.
femmes
à rdcucr
félon le goud
commode
populaire
mecde leur fuiRiance
l'eciat
pour
puifque
commua
en eftime auprès
trevn homme
du
fur tout en la
cefte befte a plufieurs
ceftes,
cetuymcprifc
Cour; il fuffit que cêthomme
à luy,
qu'il iure eAre quant
cy &: cecuy-la,&:
de cefte pauà l'exemple
del monde
le
ure folle, qui croyoit fe rendre vnexemphinos
re de beauté,
pour s'en aller crianr par
yuës de Paris, les mains fur les cou:cx
en
belle. Mais iefbuhaicrcrois
feulecharité,
que ces genseù~cnradioude
cettuymène vn autre crai& de <o~ple(tca
~ini<
C'eft de nous faire voir que leur mcnnc
ce~c pour cefcc celle de ce fe<
fance turpaaatt
au pis aller, egalla~ celle
ou
bien
tout
par
xe
J.~ !~nr<
que non
bronche
dclc~
r
L'OMBRE.
r
de leurs ~oihns
ouy meïmes voifins ail def~bubs du haut eftage. Cela s'ap elle,que nous
ne leuilions pas aux ouurages de ceuxde leur
in«
troupe, qui oienc efcrire, descraduâions
Amess~fe
mcûenc d'exprimer
vn bon Aufoibles &:bafïcs~ s'ils
theur, des conceptions
de difcourir
desentreprennent
ouurages
eft vh ieger fard
quels k feul affaifonnement
de langage, fur des macères defrobces
glairé
d'Œufsbaccuë.
A propos
dequoy,ie
tombay
l'autre iour fur vne Epi(tre liminaire
de certain
du hombre
de ceux-là qui
perfbnnage~
font pia<îe de ne s'amuser iamais à lire vn Ef.
cric dé femme
mon Dieu que de diade~mes~
que de gloire
que d'Orient;
que defplencène lieues
deur,que de PaîeïHne~cherchez
mon Dieu quede pieds
par delà !elburdain/
de mouche
païïans pour autant de phenix
en l'opinion
de leur maigre
i & combien
font loin des bons ornemens~ccux-là.
qui les
recherchent.
dans l'enfleure
ou pompe
des
niots, notamment
en profe? Ceux àqui nat'ïre donne vn
ce dicvn bon)corps grefle
me de haut merice,
le groiffent
d'ambou~ftftC*
<<t~<J/~M<t
~3–
reure:&:ceuxdequi
t'imaginatio
conçoit
ync
macicre exile ou Seiche l'enflentde
paroles.
Q~eMe honte encore.,
que la France voyc
fi lou~
~vn ceil & ~ouble~d'vn
iugcmcnc
--N-;
N~
-2
L'OM B RE.
qu clic ayt don:
che, le mérite des hicnuains,
d'efcrire
excellemment
à vn
ne repucacion
Autheur,
qui comme le pere de cette Epiftre
n'eut iamais qualité recommandable
referué
anifté de quelque
celle de ce fard
fcience
le le veux tant moins nommer
{colaftique~
de ce qu'il eH: mort.
Finalement
pour redu bien à mon prochain:
tourner à fouhaitter
auui qu'aucuns
de cefle volée de
ie deSrerois
de ce che~auàns ou E~criuains~mefprifeurs
les
tif fexe mal mené, cenanenc d'employer
lainer à tout le
pour nous
Imprimeurs
s'ils ~aucnc
moins en double,
compofer vn
car ils nous leuent ce doubte,
Liure ou non
ie
cdiSa~s les leurs par le labeur d'aucruy
discn dctail & en gros
de peur que céc bonles Euais raillent de mefnefte homme~que
ne demevicc
en lafaifon de leur Autheur,
meuraftfans
Si ie daignois prencompagnie.
dre la peine de proteger les Dames,
i'aurois
mes féconds en Socraces,
bien coitrecouuré
Anthiltenes/
PIaron~
Plucarquc~
Sencque~
ou encores, SainR: Bafile
Sain<~ Hiero~me,
don&: tels esprits :t aufquels
ces doreurs
nent fi librement
le dementy
& le fouace,
fur tout difîcrçn.
quand ils font différence,
des
ce vmuerfelle
aux merices &~ facultez
deux fexes. Mais outre
auilsfbncanespunis
I/O
M B R Ë.
vJ
leur
tnr~nn~ff~
de montrer
montrer
leur bétti~e
béftife inconfideree,
con1 f~n~
damnàhs lé particulier
par le gênerai
(accorde qu'en général la fumfance
des femmes
fuft
de
leur
bejftife
aum par l'audace
de
le iugement
de fi grands perfbnnamcfprifer
fans parler des modernes,
ces que ceux-là,
&:
decret
éternel
de Dieu mejfme, qui ne taict
feule creation
des deux fexes
qu'vne
&:dc
les femmes en fonHifroire
fainp!us,honnorc
de de tous les dons
faueurs qu'il depart aux
ainf! que i'ayreprefenre
hommes~
plus amd'eux &:d elles
3ils foufL
ptement en l'Egalité
friront, ~il leur plain:
qu'on leur die J que
nous ne
de défpas s'ils fbnc capables
f~auons
faire les femmes par
lafbuueraineloydcleur
bon plaiitr~qui
les
à FinfufRfance,
condamne
ûu s'il y a de la
gloire pour eux en leurs e6orcs
de les effacer par le
nous comefpris mais
inférieure)
gnoifibns plufictirs
ïa~ais gloire de fi
femmes,
qui ne feroient
peu de chofe',
que de les
c&cereux-mefmes~
ie ne dis pase~acer
à R
bon marché
du mefpris~
que par riniurc
donc
~s font fi
leur foudre,
plaifamment
ouy bien
par merices.
ils auront
Dauantage~
que la
metrne fineHe qu'ils chefchenr
dédaigner
ce
fexe fans
il
l'ouyr &: fans lire (es Efcrits/
cherche à leur rendre
le chahge,
parce quH
<cs~ouys&:leule~
lcur$.
Ils pourront
&
Nn
rcccnif
~4
J~~
<
L'OMBRE.
l
<
mot de très-bonne
qu'aux
plus malde leur fumfance,
au furpîusvn
dangereux
maifbn
qu'il n'appartient
de viure contents
habiles
celle d'autruy
pardeuusrefpaule:
regardans
en: mère de présomption.
que l'ignorance
DE
DEFFENCE
POE5
IE.
GAGE
~t~c
~T~
ET
DES
DV
LAN<
PRETES.
des Z.o~
de Blaineau.
Ous feriez
ce difcours
LA
Marie
en I& face de
inuoquee
foubs le nom d'vnc Mu<
~e~levo!~re,Madame,n'auoicme~ceux qui font capables
me fon,entre
Poetes que i'ay
Certains
de vous cognoi~re.
entr'aucrcs
tes Dames
~comb<iccrc, prennent
&: puis qu'il
à garand du party qu'ils tiennent
eft ainfi, & qu'on fçait que vous auriez autant
de fuie<a: de demander pour combien de milon vous comte
liers de Dames
qu'Antigocomnus auoit de raifon de s~nfbrïper
pour
à
bien de vaiffeaux on le comcoic
i'appelle
& vo~rc
fecours
icy voftrc feule authorité
re<Ccft peu d'cHre honnorec
procedion.