Enfant du Rap

Transcription

Enfant du Rap
Edito
Septembre 1999, mon arrivée à Montpellier pour entamer un second cycle de branl… d’étude. L’émulation de la croisée des
chemins, le temps libre et les sessions débauchées dans des petites
piaules de 15 m², salle de bain, chiotte, chambre, cuisine et salon inclus. Si «le luxe c’est l’espace», le manque d’espace ne ternit pas pour
autant la richesse des nouvelles rencontres, et la promiscuité aide
souvent au rapprochement. Dans ma tête (toujours) et dans mes actes
(souvent), beuveries de potaches et déconnades puériles n’éclipsent
pas le respect que l’on doit porter à son prochain. Tout ceci pour en
arriver au fait que, parmi le peu d’affaires que l’on peut entasser dans
ces clapiers de résidences universitaires, j’avais emmené les plus
importantes de toutes, celles qui permettent à la fois d’assouvir une
passion et accessoirement de se faire plein de potes : mes platines.
Et puis, mon voisin, celui avec qui partage je une
cloison, je le nommerai Ducon pour préserver son anonymat, trait de
caractère qui lui collait plutôt bien. Des platines dans une résidence
aux murs en papier mâchés, ça a de quoi générer des tensions si l’on
œuvre dans l’excès. Je m’adonnais à la pratique avec beaucoup de
déférence pour ne pas m’attirer les foudres mitoyennes.
Et voila Ducon qui vient me dire que le bruit le dérange,
qu’il souffre d’une lésion de l’oreille interne qui le fait cauchemarder au
moindre son de basse. Du coup, je redouble de prudence pour ne pas
le déranger, c’est aussi ça le fameux vivre ensemble. Jusqu’au jour
où la nana de l’accueil vient me voir avec une pétition, comportant
plusieurs signatures, m’accusant de mener une vie un peu trop sonore. Fort de ma certitude de ne pas abuser, je recherche les voisins
susceptibles de se plaindre de cet improbable fait, moi le platineur
empathique. Personne. Je m’en vais voir Ducon pour lui demander
gentiment s’il ne se fout pas de ma gueule. Je pense que dès lors
que l’on souffre de ce genre de problème (la misanthropie, pas les
acouphènes, entendons nous bien) il faut éviter de vivre dans ce genre
d’endroit, du moins ne pas empêcher les autres de vivre. Je n’étais pas
dans une dynamique à lui imposer du bruit, mais il n’était pas prêt d’en
créer une destinée à m’imposer le silence. Ce message s’adresse à
tous les Ducon du monde : mettez-vous le mutisme bien profond où je
pense, pendant que vous vous cloisonnez, on ouvre des fenêtres pour
s’exprimer, et l’air y est bien meilleur.
Une fois de plus, à bon entendeur…
Bg
06 – News
11 – Le Pourquoi et le Comment
12 – Enfant du Rap
13 – Tu lis quoi ? C’est bien ? T’en es où ?
14 – LAST Games
15 – Abonnement
16 – Les instants damnés du fléau
18 – Photographie / En route pour le PPP
MUSIQUE
20 – Dérivé
21 – Deep Hours
22 – Musique, Ça tourne !
24 – Live Pic / Manu Chao & Radio Bemba
GLISSE
< Couv by Audience 33
http://www.audience33.com/
Merci à vous : Gilles et Sylvain, Romuald, Nath, Gaylord, Goloom, Olivier, Yann, Bubble Sam & Chakra, Lolita, les
Pinguins, b., Marc, Nico, Yc, Manu, Lili & Bébé, Capucine, Lilou & Cassis, Pich, Custoludo, Laurent, Annie & Le Bougre,
Rosine, Jean-Louis, Pascal, David, Maeva & Simon, Jacques, Jean-Marie, Solenn, Zarana, Roadblock et ses potes, Pauline, Kôtt & Tihany, tous ceux qu’on a croisé et qu’on croisera dans les Protest LAST Music Live, Stéphanie, Chartreuse,
Vertical, la Ronce & Boubou, les MMH, super mémé, Laurent et toute la team Auguri, Manu Chao, Garbencito (mini RMI,
mini SMIC mais tu paies le maximum) et tout le Radio «magic» Bemba, l’équipe du Quinto Sol et sa fille du vent, Damni, et
les G.I. en plastique, les vrais sont mois sympas...
23
Edité par la société LAST ACTION SARL au capital de 7500 euros
PIT Pompignane (Bat T2) - Rue de la vieille poste - 34055 Montpellier Cedex 1
26 – Audience 33
30 – Touche atout
32 – Jeu concours
34 – Ta déco sur ton snow
38 – Surf Trip à Tahiti
ARTWORKS
42 – S’habiller n’est pas jouer
44 – The Cans Festival
46 – Trente six quinze
48 – Recette / Apéro G.I. Joe
50 – Toy du mois
30.000 exemplaires distribués gratuitement dans toute la France
Points de distribution sur www.last-mag.com
Copyright Septembre 2008 / Dépôt légal : ISSN 1766-5345
Directeur de la publication / Publicité :
Nicolas Pinelli ([email protected]) / 06.87.03.64.26
Rédacteur en chef / Publicité :
Bruno Giordano ([email protected]) / 06.82.94.78.67
Equipe Rédactionnelle :
Bg, Np, Yacine_, Stéphane Krzywoglowy, Sylvain Souklaye, Diegbass, Gaylord
Pedretti, Lucile Pescadere.
Infographie / Graphisme / Dessins : Truk avec les précieuses collaborations de
Seyr + Photos : Paul Kemler / Stéphanie Raux / Seyr / TrukMush.
LAST Bar Alpe d’Huez :
Jc (06.82.25.87.27)
Envoyez vos news et articles à la rédaction : [email protected]
Imprimé en France
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5 \ www.last-mag.com
News
Release / expo.
A l’occasion de la sortie du CHAOS MONKEY par BUNKA, Artoyz, qui produit ce jouet, propose une expo représentative du travail de l’artiste. Du 11 septembre au 20 septembre 2008 > Artoyz Paris 45 rue de l’arbre sec /
75001 Paris. Du 25 septembre au 18 octobre 2008 > Artoyz Lyon 18 rue des capucins / 69001 Lyon
http://www.bunkadesign.com/
Mini King Ken
Ils arrivent pour compléter la famille Jarvis. Après 6 versions du
King Ken 12’’, les grands classiques ressortent en mini (Gris,
Orange et Blanc). 3 nouvelles versions seront également dispo,
Violet, Vert, Bleu le tout en blind box. Le Gold est déjà sortie
en exclusivité sur le salon SDCC pour annoncer cette série à
venir.
Parapluie y para pegar
Tu as envie de te protéger de la pluie et des connards
en tous genres ? Tu veux jamais te mouiller et tu toujours es prêt à sécher quelqu’un ? Regarde, on a l’outil
de tes rêves. A suivre, le cabas/batte, coming soon
dans nos gueules.
PaulKemler.com
Le nouveau site internet du jeune et talentueux photographe
français Paul Kemler est en ligne. Images pleines de vie des
villes et des gens. Images musicales à la violence figée. L’œil
photographique observe scientifiquement le monde qui l’entoure
et en fige ses ressentis…
Sexe, violence, rap, flooze et nostalgie
Il y a huit ans, à l’insu de tous, Busta Flex
accouchait d’un des cinq ou dix meilleurs
albums de l’histoire du rap français. « Sexe,
violence, rap et flouze », heureux mariage
entre les thèmes classiques du rap de rue
et un rap ludique, était porté un enthousiasme juvénile irrésistible. A un tel point
qu’on a d’ailleurs consacré toute une page
à ce disque dans LAST Mag #15. Depuis,
après quelques errances artistiques, Busta
se confronte à son propre classique avec un
«Sexe, Violence, Rap et Flouze II», dont le
premier extrait tourne sur le net. Il s’appelle
«Tu n’as pas pied». En tout cas, nous, on a
hâte. Plus d’infos, bientôt :
http://www.myspace.com/bustaflexofficial
Lecteur de DVD T800
Idéal pour mater un bon vieux film du plus célèbre des
gouverneurs bodybuildés. Prix inconnu, point de vente
inconnu, pour toute information, tâchez de rentrer en
contact avec Sarah C.
« Le Cabaret des Muses » au musée de Montmartre
Au commencement, il y avait Gradmir Smudja, peintre de formation ayant décidé de passer à la BD. Histoire d’opérer la
transition en douceur, il s’est lancé dans une série librement
inspirée de la vie de Toulouse Lautrec. Et tant qu’à faire, il a
profité de l’occasion pour revisiter à la perfection l’œuvre de ses
artistes préférés. Au final, ça donne « Le Cabaret des Muses »
dont le troisième tome vient de sortir. La vie étant bien faite, la
BD devient à son tour l’objet d’une exposition, dans le jardin du
Musée de Montmartre. De cette initiative, on peut dire que le
cadre est idyllique et que les reproductions de planches plantées dans l’herbe gagnent beaucoup à l’agrandissement. Bon,
on peut quand même regretter que les couvertures peintes sur
bois n’aient pas fait le voyage pour l’occasion, mais on est peutêtre difficiles.
Tome 4 : « Le Cabaret des Muses, Darling pour toujours »,
Editée par Delcourt.
Expo du 5 juin au 31 août 2008 au Musée de Montmartre,
12 rue Cortot, 75018 Paris
www.last-mag.com / 6
News
15 ans de skeud !
Le 1er août, près de 800 personnes ont répondu présent à la Villa Rouge, pour fêter les 15ans du disquaire
montpelliérain Pinguins Records. La jeune génération & les activistes de la première heure se sont côtoyés le
temps d’une soirée, dans une ambiance excellente.
Musicalement, tous les styles étaient représentés par la «crème» des artistes de la région ! Dans le patio, les
«vieux de la veille» se sont donnés rendez-vous, désireux de retrouver l’ambiance des soirées de l’époque. Une
atmosphère festive où se sont côtoyés une multitude de styles différents de la House au Breakbeat en passant
par l’excellent selecta des Rînoçérôse ! L’occasion pour certains de se souvenir de tous les grands moments
qui ont jalonné l’aventure des Pinguins; avec notamment Guy l’Amour et les toiles de Sabo qui ont rappelé le
côté «revival» des Raves. Tandis que dans la petite salle, les dj sets de Nhar, Robin Ball & Danzker ont ravi les
aficionados du son Minimal. Enfin, dans la salle Techno, la prestation de Lowkey (du label Goog) doté d’une
technique irréprochable, en a bluffé plus d’un !
Piqûre de rappel : le coffret collector (vinyle & tee-shirt) reste disponible chez Pinguins Records & Catwalk
www.pinguins-records.com
Photo : Hazy
Le message est passé...
...mais Didier, avec tout l’amour qu’on te porte, les frocs slim
panthère restent un gage international de goût douteux. Enfin, tu peux tout te permettre, on t’en tient pas rigueur, et ça
semble même marcher, y’a un gars louche qui te colle...
Space Invader
Alors que l’artiste Invader sort d’une nouvelle vague d’invasion à Los Angeles, une série de Tee-shirts vient d’atterrir
sur space-invaders.com, et comme d’hab ils ne vont pas
rester longtemps. Toujours aussi minimaliste et réussi.
Edition limitée par Flexdex Skateboards
Le programme LEAC (Limited Edition Artist Collection)
consiste à faire relooker des planches (ici, la RTclear29
transparente) par des artistes (designers, graphistes…).
Ce projet donne naissance à de véritables oeuvres d’art en
séries limitées à 100 exemplaires, signées et numérotées.
Seulement 10 exemplaires de chaque modèle sont disponibles en exclusivité européenne, alors dépêchez-vous
car il n’y en aura pas pour tout le monde ! Les 2 premières planches de la «Limited Edition Artist Collection» sont
customisées par Pinky Taylor, artiste fan de pop art et de
japanimation, il a notamment collaboré avec de nombreuses
marques de surf (Lost, Volcom…) et expose ses oeuvres
dans les plus grandes villes du monde. Et Andrew N’Guyen,
artiste basé à New York. Annoncé comme étant «the next
big thing», il livre ici une planche absolument magnifique.
Boards dispos dans les meilleurs surf/skate shops, à environ 320 euros. Infos, photos et catalogue de la gamme
complète Flexdex disponibles sur demande à goskate@
boneless-one.com
www.last-mag.com / 8
9 \ www.last-mag.com
On a retrouvé Bob
Il se baladait avec son petit bracelet VIP
au Furia Sound Festival de Cergy le 29
juin... Bon, il était un peu tendu, suite
à sa décision de se laisser pousser les
cheveux et les seins, mais on l’a vite rassuré autour d’un verre de punch.
Car il aime ça Bob, les punchs...
Le Pourquoi
et le Comment
« Les jouets pour adultes »
Carré pop rock de Diegbass
Sigur Rós - Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust ( EMI 2008 )
Le premier semestre 2008 aura été très prolifique pour les Islandais de Sigur rós, après Hvarf/Heim et Heima, ils reviennent avec Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust. Les superlatifs finissent par manquer pour décrire les productions du
groupe et si le titre de cet album ne restera pas forcément ancré dans les mémoires, l’effet produit par une écoute attentive
des titres laissera des souvenirs impérissables aux âmes les plus sensibles. De par la richesse de son répertoire, Sigur
rós est un groupe difficile à appréhender ; pour nous faciliter la tâche le groupe a entrepris une tournée mondiale dont
les setlists, aux allures de best of, réjouissent les foules. Sur scène, les quatre membres (chant, guitares, basse, claviers,
batterie) sont accompagnés de leurs bien aimées aux violons et violoncelle ainsi que d’une section cuivre à l’efficacité
redoutable ! Dernier passage en France le 15 novembre au Zénith de Paris.
Errors - It’s not something, but it is like whatever ( Rock Action 2008 )
Errors est une formation de musique électronique instrumentale originaire de Glasgow prise sous l’aile bienveillante du
groupe Mogwaï (y a pire comme gage de qualité). Aucune comparaison n’est possible pour indiquer précisément à quoi
correspond leur musique, à des années lumières de la vague «fluo», Errors ne va pas enflammer les dancefloors mais
convertir les adeptes de post-rock à l’electro. Les amateurs de musique électronique, quant à eux, trouveront dans cet
album une nouvelle façon d’aborder la musique électronique, certes avec des machines et des basses synthétiques mais,
et c’est là la singularité du groupe, avec une utilisation inhabituelle de la guitare électrique (pour le genre). Errors serait
presque un mélange progressif de new-wave et de math-rock mais il ne s’agit pas ici d’un retour de mode 25 ans après,
c’est bel et bien nouveau et c’est suffisamment rare pour qu’on en parle. www.myspace.com/weareerrors.
Death cab for cutie - Narrow stairs ( Atco 2008 )
Si aux Etats-Unis cette formation de Washington compte parmi les valeurs sures depuis plusieurs années, il aura fallu attendre le 6ème album pour que Death cab for cutie se fasse entendre ( presque ) comme il se doit en Europe. Il est vrai que
depuis environ 5 ans, les groupes post-punk anglais monopolisent l’attention des médias et que les songwriters officiant
dans la pop, au sens large du terme, se font discrets (The stills, Longwave, Doves etc...). Merci donc au manager de Death
cab for cutie d’avoir eu la riche idée de s’attaquer au marché européen. Pas de grosse révolution en vue mais d’excellents
titres comme «your new twin size bed» ou encore «the ice is getting thinner», teintés de shoegazing et de noisy-pop,
prouvent qu’il y a encore des choses à faire de ce coté là (non le groupe Ride n’a pas déjà tout fait). «Narrow stairs» est un
album complet, relativement homogène, qui s’adresse aux amateurs de pop classieuse, nostalgiques des 90’s.
Carré
Comics de Yacine_
Dans l’ombre de Panini Comics qui publie en France les géants
américains DC et Marvel, les éditions Delcourt se font petit à
petit une place chez les amateurs de comics grâce à des choix
originaux et pertinents. On leur doit par exemple la parution des
deux séries-phares du scénariste Robert Kirkman. A savoir «Invincible», à la fois sitcom familiale, saga oedipienne et soap opéra
adolescent (si si, c’est possible) qui raconte la dure vie d’un fils
de super-héros devant succéder à son père. Mais aussi «Walking
Dead», ou le récit de la vie d’une communauté de survivants dans
une Terre dévastée par les zombies. Deux histoires au long court,
marquées par un attachement très fort à leurs personnages, mais
aussi par un refus absolu du statut quo. Bref, le genre de lecture
qu’on prend un peu de haut au début et qui rend accroc au bout
de deux numéros. Malheureusement, Delcourt vise parfois à côté,
notamment avec la parution de «Wanted», la BD qui a inspiré le
récent film avec Morgan Freeman et Angelina Jolie. A partir d’un
concept sympa (une confrérie de super-vilains dirige le monde en
secret depuis 1986), le scénariste Mark Millar confond irrévérence
et vulgarité potache et la traduction ne fait rien pour arranger ça.
De tête, je crois que le mot «enculé» apparaît trois fois par page.
Quand même fatigant, dès qu’on a plus de seize ans.
“Walking Dead” (Kirkman/Moore-Adlard), 5 tomes chez Delcourt
“Invincible” (Kirkman/Walker-Ottley), 3 tomes chez Delcourt
“Wanted” (Millar/J.G. Jones), 1 tome chez Delcourt
Il était une fois la post modernité à la carte et la nostalgie discount. Ces deux principes de bases constituant l’homonumérique, né le jour de la mort
de l’imprimerie, à la première réception satellitaire d’Mtv, quand les distances ont recrée le dialogue.
Quel élément est à la convergence de la miniaturisation de l’imaginaire, du design de la simplicité
du passé, du pouvoir d’achat passif puis actif, de
ce refuge contre le viager du quotidien, de cette
part de toi qui n’existe qu’uniquement dans le révisionnisme solitaire ou en groupe ?
Le Jouet.
Ou plus précisément, le «Toy», son américanisation concrétise les croyances atlantistes de l’inconscient collectif. Rationaliser la problématique
reviendrait à rendre responsable, voir adulte, ces
trentenaires ayant la religion de l’enfance comme
critère de mémoire sélective et de besoins addictifs, mais après quelques questions sur le sujet,
les réponses sont unanimes : «mais non, j’aime
bien c’est tout, c’est joli, c’est un objet de décoration, il n’y a pas de raison particulière, j’aime le
graphisme et la pop culture» et de conclure par
un aveu édifiant «Je ne suis pas un enfant», ce
n’était pas le propos de ma question.
Je ne partirai pas non plus dans de basses analyses sur la nature du réseau socio professionnel
des consommateurs ni les moyens et le type
familial des actionnaires, quand on ne sait pas
enfant si on aura à manger sur la table et un toit
sur la tête, les jouets sont malheureusement au
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second plan, oui les pauvres ont ce mépris de
l’art qui les rends dispensable du fait culturel.
La microsociété médiatique communique sur ce
comportement de civilisation et cette pratique
commerciale ethno-centrée, il serait malhonnête
de la part de votre serviteur de faire de basses
analyses sur la nature du réseau socioprofessionnel des journalistes, ni les moyens et le type
familial des rédacteurs, cela serai malhonnête je
vous l’ai déjà dit.
À l’heure ou j’écris ces lignes ma compagne m’interpelle en m’indiquant que LAST Mag n’est peutêtre pas le lieu le plus adapté à cette discussion à
sens unique, bien au contraire autant en discourir
avec les principaux intéressés, confrères (c’est
un peu solennel tout de même) et lecteurs (si
vous ne regardez pas que les images).
Alors toi qui es de gauche révolutionnaire, mais
ne rechignes pas à quelques vacances postcoloniales au Maghreb l’été se faisant, altermondialiste acnéique attendant le premier dépouillement
public pour te sentir de droite, l’écologiste de saison pratiquant jet-ski ou moto des neiges fonction
du niveau de la fonte des glaces, ce sacro saint
«Toy» intemporalise l’objet émotionnel comme
un bien privatif, où chaque énergumène tatoué ou
percé, parlant l’anglais commercial et quelques
rudiments de la langue vernaculaire de banlieue
à la mode est un artiste en série limitée issu du
même moule à congénères, entre vernissages de
façades et ravalements de façons.
Le «Toy» a été, et est toujours un enjeu de domination sociale révélateur du taux d’imposition
ou du PIB, qui permet de confondre ce que les
choses font et ce que sont les choses, car la
nostalgie est un droit de sang bleu et un luxe de
parvenus, entre cour de recréation et l’arène de
la mondialisation, l’art n’a pas de frontière comme
la misère qu’elle réfléchît, alors avoir comme jardin secret le culte du culte pourrait démontrer que
t’es qu’un produit dérivé…
Gros bisous en direct de la post modernité…
Souklaye Sylvain - France Culture
Avoir la culture de ses moyens & les moyens de sa culture
http://souklaye-sylvain.blogspot.com
Toute discussion à sens unique dispose de son droit de réponse :
[email protected]
EnfantL’ENFANT
du Rap
SEUL
Sandra, 26 ans, charme de la librairie « BD Spirit » (Paris 18eme)
Tu lis quoi ? «Goodbye», le troisième tome d’un recueil d’histoires courtes écrites et dessinées par Yoshihiro Tatsumi. C’est un auteur issu du mouvement
Guknu, un courant de BD adulte né au Japon dans les années 70. Ce recueil est en plein dans cette mouvance. Tatsumi décrit bien le Japon de sa génération,
celle qui a grandi avec les conséquences d’Hiroshima et qui a donc une vision assez sombre de la vie.
C’est bien ? Oui, au-delà de la grande qualité des histoires, très noires, Tatsumi apporte un vrai éclairage historique sur la société japonaise. Mais pour tout te
dire, les fins sont quand même un peu flippantes !
T’en es où ? Au troisième recueil. Les trois volumes sont d’égale facture. Je viens de commencer une histoire assez glauque sur une prostituée. C’est trop tôt
pour t’en dire plus…
Tu lis quoi ? C’est bien ? T’en es où ?
3 questions qui ont l’air anodines
mais qui nous permettent de brancher plein de gens bien...
Mohamed, 23 ans,
technicien plasturgiste pour catamarans
Il était une fois en Amérique, à Jamaïca Queens (NYC) un gamin de 8 ans qui venait de perdre sa mère. Très pauvre et très malheureux, il a fait le vœu
de faire chier la Terre entière, jusqu’à ce que tout le monde soit aussi triste que lui. Portrait d’un grand enfant à l’insatiable appétit de destruction :
le rappeur 50 cent.
«J’ai du respect pour Lil’Wayne. Il est plus malin que les autres rappeurs. La preuve, lui, il
n’a pas réagi quand je l’ai traité de salope et de
traînée dans la presse.» (XXL, mai 2008)
Au moment où je rédige cette chronique, le dernier
album de G-Unit, le crew de 50 cent, fait un bide
retentissant. Pas une once de buzz, un silence
même pas gêné, rien. Passé sous le rouleau compresseur Lil’Wayne, «Terminate On Sight» est déjà
une relique de la old-school des temps modernes,
à savoir 2003. Trop sérieux pour notre époque décadente, noyée dans les postures décalées, la dérision perpétuelle et les emballements régressifs
(voir le succès de Lil’Wayne justement), 50 cent
semble prôner des valeurs d’un autre temps. Le
matérialisme à tout crin et l’instinct de conquête ne
sont plus d’actualité. Vraiment, tout se perd. Mais
ne croyez pas qu’il ne s’en rend pas compte. «Terminate On Sight» sonne de bout en bout comme
un aveu de défaite. 50 cent a renoncé à lancer des
tendances. D’ailleurs, il ne les comprend même
plus et se replie sur ses acquis : du rap de chasse
à court sur le moindre de ses ennemis. A ce sujet,
il n’y a rien de moins actuel que l’intro hommage à
NWA, «Straight Outta Southside», où il nous parle
de ses années de deal, comme s’il n’avait jamais
quitté son quartier ni jamais été riche. Comme s’il
revenait au point de départ.
«Passé un certain niveau de succès, les gens
ont besoin de vous voir échouer. Ils doivent
vous détruire pour pouvoir vous aimer à nouveau» (Vibe, 2006)
Du temps de sa gloire, 50 cent nous l’avait déjà
dit : il n’était pas un artiste. Il occupait juste un
créneau dans les charts comme il avait chauffé
un bout de trottoir au temps du deal de crack.
Mais le drame, c’est qu’on l’a cru. Figé dans son
image de brute machiavélique, 50 cent a trop bien
réussi son plan média, jusqu’à ce qu’on n’écoute,
pour ainsi dire, même plus ses disques. C’est
dommage car il y a chez lui comme une violence
rare que tous les millions ne peuvent pas calmer.
Une douleur ? J’en sais rien, je ne le connais pas.
Mais tout ce que je peux dire, c’est que parmi tous
ces mc’s millionnaires qui nous parlent de choses
horribles qu’ils ne vivent plus depuis des lustres,
il est de loin le plus convaincant. Et sa capacité
à toujours nier l’existence de cette chose appelée
les «sentiments» en devient fascinante. Comme
dans cette rime de 2002 : «I’m not a pretty nigga
but my momma thinks I’m handsome» qu’il lâche
alors que sa mère est morte depuis 15 ans dans
un obscur mélange de crime passionnel et de deal
de drogue. 50 cent aurait pu nous faire pleurer en
pondant huit morceaux sur sa mère et deux sur
sa rééducation douloureuse après la fusillade aux
neufs balles. Mais allez savoir pourquoi, il préfère
faire mal. C’est d’ailleurs quand il a le sourire du
diable qu’il est le plus convaincant. Quand il personnifie l’héroïne et parle à sa place («Baltimore
Love Thing»), se vante d’envoyer ses potes au
casse-pipe («My Toy Soldier») ou pousse au
suicide une groupie trop collante («Be Good
To Me»), il est mille fois plus efficace que dans
des ébauches de confession («When It Rains It
Pours» et surtout «Smile I’m Leaving») où on finit
toujours par se demander s’il ne se fout pas un
peu de notre gueule.
cent d’exprimer un peu de l’humanité qu’il n’arrive
pas à dévoiler dans sa musique. Et justement,
«Termination On Sight» dans tout ça ? En fait,
au-delà de son éventuelle qualité, c’est surtout la
conception du disque qui remet tout en perspective. Quand on sait que tous les projets de 50 cent
sont enregistrés dans son manoir de 52 pièces,
ancienne propriété de Mike Tyson, ça donne envie de s’imaginer là-bas, en pleine nuit, au milieu
d’un couloir immense. Avec des caméras devant
chaque porte, un service de sécurité qui monte
la garde. Une nuée d’assistants qui vont et viennent dans les escaliers en faisant semblant d’être
occupés. Et quelque part, au deuxième sous-sol,
dans son home-studio de milliardaire, 50 cent. Qui
gueule dans son micro des histoires de drogues
et de liasses tachées de sang qui n’existent plus
que dans sa tête. Qui menace on ne sait qui de
sa voix éraillée. Puis qui termine bizarrement un
morceau en faisant semblant d’appeler sa mère
au téléphone («Lifetime achievement»), avec
l’air d’un môme qui ramène une bonne note à la
maison : «Maman, maman, c’est moi ! Dis, t’as vu
comment je leur ai botté le cul ? Ahahah ! Attends,
je te rappelle, okay ?». Un rire sardonique de malade mental certifié plus, 50 cent s’arrête net. Et
remonte silencieusement à l’étage, pour préparer
avec son staff les détails de sa prochaine provocation…
Au final, la seule preuve de son humanité, c’est
Tony Yayo. Alors que la plupart des membres de
G-Unit ont été virés sans ménagements (même
Lloyd Banks s’est fait traiter de flemmard alors
que son père venait de mourir), Yayo continue à
avoir le statut de chouchou, malgré ses conneries
(voyager avec un passeport trafiqué, foutre une
claque à un gamin de 14 ans, ne pas vendre
d’albums). Comme si le fait de garder dans ses
basques ce gratteur irrécupérable permettait à 50
«Vous voyez Fat Joe ? Je suis plus riche et
je vends bien plus d’albums que lui, okay ?
Il est déjà fini et plus aucune maison de disques ne voudra jamais de lui. Et pourtant, je
continuerai jusqu’au bout à m’acharner sur lui.
Pourquoi ? Parce que c’est ça, le hip hop. La
compétition. »
Yacine_
«Curtis», 50 Cent (Interscope/Polydor)
«Termination on Sight», G-Unit (idem)
www.last-mag.com / 12
Tu lis quoi ? «Gossiny, la liberté d’en
rire». C’est une biographie du créateur
d’Astérix. Ca raconte tout : sa naissance
dans une famille bourgeoise en Argentine, sa galère à New York, ses relations
houleuses avec Moebius, Cabu, etc …
Mais surtout, tout ses succès en tant que
scénariste (Luky Luke, le Petit Nicolas,
Iznogoud et les autres …)
C’est bien ? C’est assez complet mais le
style de l’auteur m’a saoulé. Il fait beaucoup de grandes phrases pour pas grandchose, il formule pas mal d’interprétations
tirées par les cheveux et survole complètement certaines parties intéressantes
de la vie de Gossiny (comme son travail
méconnu pour le cinéma ou les dessins
animés).
T’en es où ? A la fin. Ca raconte les circonstances de la mort de Gossiny, pendant un test d’effort dans un hôpital, des
circonstances un peu troubles, je crois.
LAST Games
Nostalgiques de l’été bonjour. Oubliez les contraintes de
la rentrée puisque nous vous proposons de poursuivre
vos vacances depuis votre salon avec cette sélection de
LAST Games au doux parfum d’été.
Big Beach Sports
Editeur : THQ // Support : Wii
Au rang des « sports » (les guillemets ne sont pas
de trop) phares qu’il est d’usage de pratiquer en
saison estivale, nul besoin d’être statisticien pour
évoquer la pétanque, le beach-volley, le frisbee…
Alors pour commencer ces Last Games en beauté, nous vous avons sélectionné Big Beach Sports
qui compile ces activités références et corse le
tout avec du foot, du cricket et du football américain, en mode « les pieds dans le sable ». Rien
de tel donc que ces 6 sports de plage pour rester
à l’heure d’été d’autant que le système de contrôle
intuitif des jeux Wii est censé apporter son mix de
réalisme et de fun. Oui mais voilà, si sur le papier, ce jeu avait tout pour être le chouchou de
cette chronique, il dénote par son gameplay, qui
à vouloir être trop accessible, en devient un peu «
mou du genou ». Aucun des sports ne nécessite
l’utilisation du Nunchuk, ce qui rend le système
de commandes trop évident, même si à chacun
de ces sports correspond un gameplay particulier. Une fois de plus, il faut compter sur le mode
multi-joueurs (jusqu’à 4 en compétition ou en coopération) pour relever le niveau. Jamais les jeux
vidéos n’ont autant renforcé les liens amicaux ;)
Alors, oui, le jeu gagne des points autour d’un bon
rosé, et simuler le lancé de frisbee dans son salon
a son effet. Les parties de cricket devraient vous
amuser un temps. Les amateurs de cochonnet
resteront par contre sur leur faim et ne trouveront
pas meilleur alternative que de ressortir leurs boules (n’y voyez aucun sous entendu). Le bon point
de ce titre reste son prix de vente à 30 €. Pour
une version 2 de BBS, on suggère les raquettes
de plage et une bataille de pistolet à l’eau.
Sega Bass Fishing
Editeur : Sega // Support: Wii
Qui n’a jamais taquiné le goujon en plein été avec
son tonton, son papa ou son papi ? Ne répondez
pas tous en même temps ! Perso, pour moi les
grandes vacances se rythmaient souvent par quelques parties de pêche. Ne m’en voulez pas mais
j’ai été bercé par le film « Et au milieu coule une
rivière », ceci explique sans doute cela mais de
toute manière je le vis très bien. À moins que vous
soyez de la famille d’Alain Bougrain Dubourg,
je suis quand même sûr que vous avez déjà eu
l’occasion de pêcher sous un soleil de plomb, à attendre que « ça morde ». Au pire, vous avez déjà
dû dépenser quelques pièces dans les babasses
(il n’est pas génial ce mot ?) des salles de jeux
d’arcade, et donc ce titre ne vous est pas totalement inconnu. En effet, Sega Bass Fishing, avant
d’apparaître sur nos consoles de salons, était un
jeu d’arcade des plus connus. Le principe reste
le même, à savoir qu’il faut choisir votre appât,
lancer, attendre qu’un poisson morde à l’hameçon, ferrer et ramener votre prise sans qu’elle ne
s’échappe ou que votre ligne ne casse. L’avantage avec le fait que ce titre soit sur Wii, c’est qu’au
lieu de devoir appuyer sur triangle, carré ou rond il
vous faudra agiter la Wiimote à gauche et à droite,
plus ou moins comme si vous aviez une canne à
pêche dans les mains et le nunchuk fait office de
moulinet. Alors même si l’on regrette que le comeback de ce soft n’ait connu qu’un bref lifting, il faut
avouer que le gameplay a son charme sur un tel
jeu. Le fait de pouvoir choisir parmi un large choix
de lieux (ruisseau, crique, canal, barrage, au milieu des roseaux, marécage, plan d’eau…) et le
moment de pêche (matin, midi ou soir) apporte
son pesant de piments non négligeables puisque
les techniques en diffèrent. Au niveau des mauvais points à distribuer, on regrette l’absence d’un
mode carrière, que les décors soient vieillots et les
bugs courants, que l’accessoire vendu avec le jeu
soit des plus inutiles et que les commentaires sont
en anglais. Je vous laisse donc peser le pour et le
contre, sachant qu’en parlant technique, je peux
vous dire que ce jeu séduira plus les amateurs de
buldo qui gardent dans leur panier ce qui fait la
maille, que de ceux qui pratiquent le « catch and
free ».
Fort Boyard : le jeu
Editeur : Mindscape // Support : Wii
Rassurez-moi, si je vous dis Fort Boyard, vous
êtes capables de me fredonner l’air du générique
? On est d’accord, ce jeu a bel et bien sa place
dans cette chronique qui vous déniche des jeux au
parfum de l’été. Voilà 19 ans que cette émission
trust la grille des programmes estivaux et le père
Fouras n’as pas pris une ride depuis. Si l’adaptation sur PC et DS était loin d’être une grande réussite, la version Wii est très nettement plus fun et divertissante. Ce jeu qui est à mi-chemin entre le jeu
d’action et de réflexion, prend une autre dimension
dans cette nouvelle version. Considérée comme
l’une des émissions les plus originales du PAF,
la version vidéo ludique de Fort Boyard ne casse
cependant pas trois pattes à un canard mais mérite son quart d’heure de gloire. Y jouer à plusieurs
s’avère être le meilleur remède. Pour gagner des
boyards, il ne vous reste plus qu’à organiser un
apéro un soir de pluie et à faire tourner la Wiimote
(jusqu’à 6 joueurs) pour obtenir les clés tout en
gardant un œil sur la clepsydre. Les épreuves les
plus célèbres du Fort sont bien évidemment au
programme et se comptent au nombre de vingt.
Et comme « en vrai », il vous faudra déchiffrer les
énigmes du barbu et défier les Maîtres du Temps
pour accéder à la salle du trésor. Pour continuer
dans les références télévisuelles, si vous vous
êtes déjà surpris à zapper pour regarder Intervilles
ou Koh Lanta, notez qu’il vous est désormais possible de participer à ces deux émissions sans avoir
à croiser une vachette ou à défier un requin et ce,
grâce à votre DS. Dans la série du programme
Tv version grandes vacances, malgré le nombre
incalculable auquel ont été diffusées les aventures
de la 7ème compagnie ou la saga du gendarme de
St Tropez, aucune adaptation vidéo ludique est à
l’horizon. Vous avez dit bizarre ?
>>
We Love Golf !
Editeur : Capcom// Support : Wii
Non je ne me suis pas mis à manger des rillettes Bordeau Chesnel !
Je sais bien que le mini-golf est très nettement plus populaire quand il
s’agit de parler des activités estivales de Monsieur « Toutlemonde ». Que
ce M. m’excuse, mais que voulez-vous, je suis plutôt greens que golfs
miniatures à côté du camping. De toute façon, ici il est question de rester
dans son salon et de mimer votre swing à l’aide de la Wiimote. Alors
laissez-vous tenter par une partie de golf puisque We Love Golf s’adresse
avant tout aux néophytes. Et oui, si vous n’avez jamais mis les pieds
sur un parcours de golf, ce titre est une bonne manière de débuter, en
s’amusant qui plus est. Et croyez-moi vous allez vite vous laisser prendre
au jeu puisqu’une aide vous permettra de doser votre frappe, de l’orienter
et même de faire des effets. Ajoutez à cela un gameplay accessible et
réellement précis et vous risquez de vous prendre pour Monsieur Bois,
if u know what i want to say ;) Une fois le geste maîtrisé, faites moi le
plaisir de désactiver l’aide qui s’avère un peu trop bavarde tout de même.
« On ne parle pas à quelqu’un qui prépare un swing » si j’en crois Mary.
(NDLR : référence cinématographique quand tu nous tiens). Le modo
solo est quelque peu tristounet, et comme souvent pour les jeux Wii, c’est
à plusieurs que les parties ont de l’intérêt. Il n’en tient donc qu’à vous
d’initier votre entourage pour les défier sur les nombreux parcours de 18
trous. Niveau graphisme, on serait en droit d’espérer mieux. Autant dire
que pour avoir vraiment l’impression d’être sur le gazon, il va falloir enfiler
votre plus beau polo et aller prendre l’air. Et si votre deuxième passion
n’est pas le Keno mais bel et bien le mini-golf, vous ne serez pas laissé
pour compte avec la sortie imminente de Carnival Games mini-golf.
Pour continuer à vous adonner à vos activités estivales préférées, rien de
tel que Table Tennis sur Xbox 360 & Wii pour une partie de ping pong.
Pour un badminton, un beachvolley et même du tir à l’arc, faites l’acquisition du party-game Sports Island. Dans un registre similaire, la sortie de
« Sports Party » édité par Ubisoft va vous permettre de pratiquer aussi
bien le mini-golf, que le croquet, que le badminton, en passant par les
fléchettes. Explorez les fonds marins avec Endless Ocean. Gavez-vous
de barbe à papa rose ou bleu et revivez l’ambiance des manèges avec
Carnival Fête Foraine. Si vous êtes plus attractions à sensations, dépoussiérez Thrillville : le parc en folie. Enfin, si vous faites preuve d’un peu de
patience, vous pourrez faire du jet-ski, jouer au frisbee… en 2009 avec
Wii Sports Resort.
Gaylord Pedretti
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Je traine des casseroles depuis que l’on m’a forcé à manger ces brocolis, j’ai lutté
avant de savoir, marcher, parler, mon intégrisme c’est forgé au grès des guerres avec
le potager…
Ma bouche porte les stigmates de cette cuillère argentée, une violation de mon intégrité
territoriale, j’observe comme spectateur à la scène au ralentit, l’assaillant transportant
l’huile de foi de morue, ce dopage domestique…
Passons à table, la coupe est pleine, ligoté, j’ai la gorge serrée, la lame à l’œil, la
fourchette dans la main droite, je crie aux meurtres, la voix me répète que sait pour mon
bien, j’ingurgite et lui rend la monnaie de sa pièce.
On peut vivre d’amour et d’eaux fraîches, quitte à ne pas avoir
l’ivresse, quelques degrés ne seraient pas de refus…
Et peut être aussi de la paix, un bon palliatif à l’espoir, ce calme
constant, cette absence d’activité, le monde survivra t’il à la paix,
Réfléchissons-y devant ou dans un verre d’alcool…
La tension et la violence sont mères de création,
Qu’importent les sacrifices, l’humanité leur voue un culte,
Il est l’heure de l’happy hour, il fait soif et ma foi s’étiole,
Et la jeunesse à ses rituels que la santé ne comprend pas…
Une course de fond sans fin, ou chacun fait fit que l’autre est
son égal, l’animosité n’est qu’une déformation professionnelle
de la différence,
Un autre s’il vous plait mon verre n’aime pas le vide…
Le globe a accouché d’une chaîne, n’ayant personne pour la
tenir, alors que se satisfaire de savoir si celui d’à coté est aussi
fiable que soi, c’est à cet instant précis que naquit la guerre,
ayant l’envergure de nos démons, l’odeur de nos enfants sur le
bout des lèvres,
Les instants damnés du fléau >
5 sens | 5 angles | 1 goût
Avis aux avions à réaction, air et vents contraires trahissent ceux voulant franchir le mur du son, ils apprennent les aveux de la vie, la cervelle dans un doggy bag.
Le goût de la défaite, le doute derrière la braguette, les coups en pleine tête, tout s’écrase depuis la source, en fin de course, au pied du mur.
Entre le médecin légiste et le paysagiste le photographe dérobe t’il au temps suffisamment d’éternité pour que l’on se souvienne de lui ?
À trop maquiller la scène du crime, travestir les preuves immatérielles, la société du voyeurisme oscille entre génocide et gags.
Il y avait de l’espoir, de l’élégance et un peu de dignité dans cet affront, ultime coup d’éclat, de la discrétion de la révolte à la solitude du bromure.
Les faits divers sont sur le bout de toutes les langues, les compléments d’enquêtes entre la cigarette et le café, la justice aux oubliettes sans un bruit.
Un dernier pour la soute, enfin pour la route, écoute chérie…
Notre besoin d’immortalité injecté à même les prières, les
dogmes, les frontières, en un mot la jalousie, ne demande pas
d’aide à l’amour, elle est son égérie.
Coca Cola 1,5 litre
4 pots de glace
1 bouteille de vodka
1 paquet de toast
1 bloc de foie gras
24 huîtres
4 citrons
…?
Certains ont la mémoire dans la peau,
d’autres dans la bouche.
Jésus à consommer sur place ou à emporter,
Faire acte de cannibalisme sur le corps du christ,
Le dernier must des backrooms lounge de la capitale,
On en parle entre les rubriques beauté pour mineurs et pédophiles,
Et les testes nouvelles technologies pour militants et militaires,
Juda doit se délecter de ses testicules frénétiquement,
Car il ne touche pas de droits d’auteurs sur son modèle société,
La piété est à la mode chez les kamikazes digérant mal la morale économique,
Que faire ? Sortir de sa retraite anticipée ou rentabiliser sa résurrection ?
Qui choisir comme directeur de compagne un évangéliste ou David Duchovny,
Le fils à papa confond théologie et bukkake, buvez ceci est son sens,
La laïcité n’a pas sa place dans la boulangerie à la française,
L’exécutif téléguide le conseil du culte ou le culte du conseil.
---------------------------------------------------------------------------------Souklaye Sylvain - France Culture
Avoir la culture de ses moyens & les moyens de sa culture
http://souklaye-sylvain.blogspot.com
Photos : Paul Kemler
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Photographie >
En route pour le PPP…
Ca vous dit une petite balade un peu particulière dans les rues de Paris ? Alors suivez-moi sur le Parcours Parisien de la Photographie
(PPP). C’est le moment de découvrir le Paris des fonds de cour et les travaux des photographes les plus créatifs du moment.
Pour ce numéro de votre magazine préféré, je
m’étais mise en tête de parler de la seconde
édition du Parcours parisien de la photographie (PPP). Qu’est-ce donc me direz-vous ?
Eh bien, c’est simple et en même temps plutôt
innovant puisqu’il s’agit de la mise en valeur
de photographes contemporains et de leurs
travaux dans les lieux où se joue l’avenir des
chasseurs d’images : les galeries d’art. Pour
se faire, je me suis lancée dans un tortueux
jeu de piste dans les rues de la capitale. Mon
premier choc : la Galerie Frédéric Moisan, rue
Mazarine.
Après un temps d’hésitation, j’ai franchi la porte d’un bel immeuble bourgeois. Et là au fond
d’une jolie petite cour ombragée, j’ai trouvé la
fameuse galerie. Un truc du genre loft minimaliste, verrière et murs blancs. Rien que ça, ça
valait le coup. Malheureusement, dans tous
ces endroits, il y a souvent un vendeur bien
habillé qui vous pousse à vous cacher dans
un coin reculé de la galerie. Une fois ma zone
de retranchement trouvée, j’ai donc pris un
certain plaisir à découvrir les photographies
de Bernard Guillot qui, à coup de rayons de
lumière, met en valeur des détails de l’église
Saint-Sulpice, d’un petit hôtel du Caire ou
d’une villa niçoise laissée à l’abandon.
Deux numéros plus loin, à la Galerie Olivier Waltman, je me suis retrouvée face aux
agrandissements géants de Jean-Pierre Attal.
Durant l’hiver 2007/2008, le photographe s’est
attaqué au quartier de La Défense. Prises à la
tombée de la nuit, ces photos plein pot sur les
grandes baies vitrées des tours sont comme
des chroniques de la vie de bureau avec plein
de petits travailleurs qui bossent dur pour assurer le développement de l’entreprise. Et là,
je sais pas pourquoi, je me suis mise à penser
à George Orwell et à 1984.
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Avant de quitter le quartier Saint-Germain,
j’ai fait un détour par la Galerie Nivet-Carzon.
Dans une ambiance rock, mais quand même
pas trop destroy -les capsules de Bud étaient
sagement alignées le long du mur- j’ai découvert les nuits sauvages de Sue Rynski
(photo ci-dessus - gauche) au Bookie’s club
de Detroit. En une minute, je me suis trouvée
transportée dans les soirées licencieuses de
la fin des années 70 où Patti Smith, Iggy Pop
et les «Destroy all Monsters» électrisaient une
foule avide de rock’n’roll cradingue. Il y avait
aussi les «Sonic Rendez-vous». «Vous ne
connaissez pas ? Mais c’est génial !», lance le
galeriste en mettant en marche sa chaîne hi-fi
qui se met à diffuser un rock à forte teneur en
guitares saturées.
ments, j’ai fini par trouver le village Saint-Paul,
une sorte de grande cour intérieure où sont
réunis de nombreux artisans et galeries. J’ai
tenté une entrée discrète dans la Galerie Basia
Embiricos. Sur les murs et les grilles du jardin
public situé en face de la boutique étaient accrochées deux séries de clichés réalisées par
Véronique Vial (photo ci-dessus - droite), photographe française installée depuis plusieurs
années à Los Angeles. A Hollywood Splash
qui met en scène des artistes de L.A. dans
leur piscine, je préfère Women before 10 am.
D’ailleurs, après avoir observé Reese Whiterspoon à 7h55, Robin Wright Penn mal réveillée
avec un café à la main ou Laetitia Casta dans
son bain, j’étais très enthousiaste et un peu
blasée : les stars n’ont pas de cernes.
C’est sur cette note, que j’ai délaissé la rive
gauche pour le Marais. Après quelques erre-
Décidée à ne pas me laisser complexer par
ces femmes qui ne portent aucune séquelle
19 \ www.last-mag.com
de leur nuit, j’ai quitté la galerie et poursuivi
mon chemin dans les rues du IVe puis du IIIe
arrondissement. Trimballée de surprises en
surprises, j’ai découvert des lieux déments,
des cours magnifiques, des immeubles dans
lesquels je n’aurais jamais été invitée, des
quartiers stupéfiants, une scène de concert
en plein air. Je garde aussi quelques adresses : les Galeries Wanted planquée dans une
improbable impasse du IIIe arrondissement et
Yellow Corner pour ses photographies d’art à
prix minis. Sur les rotules, j’ai décidé d’arrêter
là mon jeu de piste. Et je suis rentrée chez moi
en rampant mais la tête pleine d’images.
Lucile Pescadère
||||| http://ppp.chezhiggins.com
Event >
Dérivé
Un des événements marquants de l’été s’est déroulé dans le cadre idyllique du théâtre de la mer à Sète, le
Dérivé, première édition. On a apprécié la belle part accordée au coté artistique par l’organisation. Avec des
performances inédites de L’Atlas qui a travaillé sur des très grands formats joliment mis en scène, une installation
estivale de Cyril Hatt, qu’on vous a présenté dans LAST Mag #22, un écran géant où Moya nous faisait rentrer
dans le Dérivé virtuel qu’il a retranscrit en 3D sur Second Life en simultané. Et le plus remarquable, l’installation
de Jonnystyle : ici, une véritable pièce d’appartement a été reconstituée et conçue de ses mains, 2 fenêtres permettant d’observer la vie du personnage qu’exploite cet artiste hors norme. Jonnystyle fait évoluer habituellement
son personnage à travers la ville sous forme de graffiti, avec des attitudes adaptées au spot soigneusement
choisi. Pour l’occasion, il a décidé de donner vie à son personnage en recréant son lieu de vie. L’occasion pour
le public de l’observer à travers une vitre sans pouvoir lui parler. Tous les éléments étaient là pour transcender
son univers, le caniche (un vrai), le marcel, le papier peint sunset, la bière, les tongues, les chaussettes sales,
le vélo d’appart, le calendrier Max, et bien sur la moustache ! A ne pas oublier, le Dérivé c’est aussi et avant
tout de la musique, avec une programmation un peu smooth (Syd Matters, Double U) mais de choix, avec une
belle prestation à souligner de The Dø (ici en photo). Rendez-vous l’année prochaine pour la 2ème édition qui
s’annonce encore plus dynamique !
Musique >
Deep Hours
Reportage : Np
||||| www.myspace.com/derivelive
Lalternative, 3h du matin, de bouche à oreille, DeepNCo commence à remplir ce petit club à 2 pas du Louvre. Le concept reste simple, de la bonne musique, passant de la deep-house à la minimale,
un noyau dur de trois djs/producteurs et surtout beaucoup d’amis
qui viennent apporter leur pierre à l’édifice musical.
DeepNCo, c’est le nom du collectif. Tomislav, Frantz Von Ryb, et Pi-RLow c’est les DJs. C’est tout ce j’ai pu tirer d’eux ce soir là… my bad !
Je retrouve leur carte de visite dans ma poche quelques jours plus
tard et je file sur leur Myspace. Quelques mixs, les démos de leurs
tracks, une page bien comme on aime (Tomislav est graphiste quand il
n’est pas derrière ses platines), tout ça donne envie d’en savoir un peu
plus. Quelle plus belle occasion que la Fête de la musique ? Installé
au Quartz, un bar-scène fraîchement accueillant, avec un excellent
soundsystem et une déco hype mais authentique. DeepNCo a décidé
de lui faire sa fête… à la musique ! Cinq autres artistes sont présents.
«C’est l’esprit DeepNCo» me précise Frantz. Le « and co » c’est pour
souligner le côté collectif. «On faisait du son depuis longtemps et on
avait simplement envie de faire découvrir nos univers».
La place Faidherbe se remplit. La foule est attirée par le son dynamique
et pointu. Tour à tour ils jouent leurs meilleures sélection et font monter
la pression. L’émulation ne laisse personne indifférent et tout le monde
y trouve son compte. Si Tomislav avoue «la minimale : j’ai du mal à en
sortir» Frantz Von Ryb n’hésite pas à dire : «j’aime bien jouer et produire différents types de sons, ce qui a pu m’amener jusqu’à l’électro».
Pi-R-Low, plus pragmatique et résident à Francfort me confesse que
«là où je vis j’ai appris à jouer une musique plus cosy et funky». L’éclectisme n’est pas surprenant quand on connaît leurs influences : «Richie
Hawtin, Larry Levan’s, et tout ce qui peut avoir un bon kick et un snare
bien réglé» pour Tomislav, «Herbie Hancock, Moody Man et les Rolling
Stones» pour Frantz et enfin «Jeff Mills, RadioHead et Olivier Hunterman» pour Pi-R-Low. «Toujours plus d’univers» pourrait être la devise
du collectif. «On cherche toujours à rencontrer des nouveaux artistes,
des sons inédits» me confie Frantz. Les sets et les lives s’enchaînent
et chacun apporte sa touche, son atmosphère.
Il n’est donc pas étonnant que DeepNCo commence à se faire connaître. Maintenant résidents à Paris au Yono dans le Marais, et à Lalternative ; ils sont aussi invités pour des événements comme la Happy
People de la Scène Bastille (Paris), le Yatch Klub (Frankfort), ou encore
la Terassa du Noga à Cannes. Dans les prochains mois leur label verra
le jour, on vous tiens au courant, venez vous balader sur leur myspace
ou leur site web :
||||| www.myspace.com/deepandco
||||| www.deepnco.net
Seyr
Pour (re)découvrir l’univers de Jonnystyle, une seule adresse :
||||| www.jonnystyle.be
www.last-mag.com / 20
21 \ www.last-mag.com
Interview >
Quelle est l’évolution du métier du tourneur,
partant du principe que l’industrie du disque
est en recul ? Les gens vont voir plus de
concerts ? L’idée générale, c’est de penser que le
disque va mal et que la scène va hyper bien. Les
ventes de billets en France, sont chaque année
en augmentation. C’est le cas général. La réalité,
c’est que le secteur de production de spectacles
reste précaire, il y a beaucoup de petites boites qui
ont du mal à survivre. Je ne suis pas certain que
le fait d’acheter moins de disque invite les gens à
aller plus en concert, ce n’est pas aussi simple.
Musique,
Ça tourne !
Le concert a une vraie force, c’est le seul aspect de
la musique qui n’est pas
remplaçable par Internet
et sur lequel le virtuel ne
pourra jamais s’imposer
face au spectacle vivant.
Quel est le point commun entre Matthieu Chédid,
Keny Arkana, Vanessa Paradis, Elmer Food Beat
et Robert Charlebois ?
Ils, et bien d’autres, évoluent aux côtés de la société Auguri Productions (Ex-Olympic Tour), tourneur de métier, et cela n’a rien à voir avec une
quelconque activité industrielle de fraisage, nous parlons ici de concerts avec Laurent, le co-fondateur de la boîte.
Comment définir le métier de tourneur ? En
gros, c’est tout ce qui touche aux concerts, à la
scène, par rapport à un artiste… Ca va de la création du spectacle aux répétitions, jusqu’à la diffusion, c’est-à-dire trouver des dates, monter des
équipes techniques qui accompagneront l’artiste.
C’est un métier qui n’a rien à voir avec le métier
du disque, qui existe depuis qu’il y a des galas…
Il s’est beaucoup développé sur les 20 dernières
années, avec la multiplication des concerts.
Y a t-il une spécialisation, par exemple des boites de tourneur consacrées aux artistes indés,
ou à certains types de festivals ? Il y plein de
tourneurs, en France. Basiquement, c’est super
éclaté. Il y a plein de petites structures, qui sont
en train de se concentrer. Mais au départ, il y en
a une multitude. Après, il n’y a pas de spécialisation de salles, la plupart des tourneurs essaient de
bosser sur tous les types de lieu existants. Enfin,
la présence d’un grand nombre de boites dans
le secteur est typiquement française, partout en
Europe, il y en a de moins en moins et il y a une
concentration sur les grosses boites. En France,
ça reste encore très artisanal.
La naissance d’Olympic C’est parti d’une initiative de 2 personnes, Charles et moi. On se connaît
depuis qu’on est étudiants, on avait alors monté
une asso et notre premier festival à Pau en 1992
(ndlr : avec les Ramones à l’affiche, ça mérite
d’être précisé). On a fait ça pendant 2 ans durant
nos études. Ensuite, nous avons été objecteurs
de conscience et on a monté Olympic Tour. Le
premier artiste était Dominique A. Charles était
objecteur au CRDC, la scène nationale de Nantes.
Dans le cadre de son objection, il avait bossé sur
Dominique A, en 1993-1994, et l’année suivante,
on l’a développé avec d’autres groupes. La boite
elle-même a été créée en 1997. On avait 4 ou 5
artistes dans le catalogue au départ, avec Diabolo
Gum, Katerine et Matthieu Boogaerts. Petit à petit,
de nouveaux artistes sont arrivés chez nous, on
a suivi M à l’époque de son tout premier album,
quand il tournait en solo. Yann Tiersen est également arrivé à cette période là, et la boite a grossi
avec les artistes. Et puis, un beau jour, on a été
attaqués par le comité olympique, et la société est
devenue Auguri Productions. Le nouveau nom a
été choisi en hommage à Dominique A, le premier
artiste d’Olympic. Auguri est le nom d’un de ses
albums.
Combien d’artistes composent l’écurie ? Comment y rentrent-ils ? Une trentaine. Maintenant
qu’on a pas mal grossi, c’est plus souvent les artistes ou les maisons de disque, ou les managers
qui viennent vers nous. Mais il y a toujours des cas
où nous allons directement vers l’artiste.
Combien de personnes travaillent au sein
d’Auguri, quels sont les différents postes ? Il y
a 18 personnes qui travaillent de manière fixe. Le
principal pôle, c’est le booking avec 6 personnes :
3 bookeurs et 3 assistants. Il y a une personne en
plus qui s’occupe de tout ce qui est contrat, il y a
un pole promo et un pole administratif.
Quel est le rapport entretenu entre les tourneurs et les maisons de disque aujourd’hui ?
De 95 à début 2000, il y a avait vachement d’aides
des maisons de disque, ce qu’on appelle le tour
support et qui permet de développer les artistes
via la scène. C’était l’époque où les revenus des
maisons de disque étaient bien supérieurs. Et
depuis 3 à 4 ans, leurs revenus baissent et par
conséquent, les relations sont plus compliquées !
Elles ne veulent plus investir de la même façon,
en donnant des aides pour construire une tournée.
Elles veulent être co-productrices des tournées,
être intéressées sur les résultats des tournées.
Après d’une manière générale, par rapport à
l’aspect promo, il y a aussi de moins en moins de
monde qui travaille en maison de disque. Donc il
y a tout un boulot qui était fait à une époque sur
le terrain, sur la presse régionale, etc… qu’elles
ne peuvent plus faire. Le rapport est plus tendu,
il est plus focalisé sur le business, l’intéressement
et aucun nouveau modèle n’a été trouvé, c’est du
cas par cas. Enfin, elles investissent moins sur le
développement des artistes par la scène car elles
ont moins de rentrée d’argent.
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Les gens ont cette envie de venir voir des lives.
A côté de ça, sur le développement des artistes
en concert, ce n’est pas forcément plus facile
qu’avant. Toujours de par le fait qu’il y a moins
d’argent alloué à la tournée, qu’il n’y a pas de tour
support, c’est un plus gros investissement de développer un artiste. Et il y a de plus en plus de
concerts, donc quand il y en a 3 par semaines du
côté de chez toi, tu es obligé de faire un choix. Les
prix sont plus importants car les coûts de plateau
le sont également, ceci étant partiellement induit
par le fait que les maisons de disque ne donnent
plus d’aides. De manière générale, les grosses
prods sur les gros artistes fonctionnent bien et
les gens sont prêts à mettre 60, 80 ou 100 euros
pour aller voir un gros truc qu’ils n’ont pas envie
de rater. Après, sur les artistes en développement
ou moyens, on reste très liés à l’actualité, il y a
une vraie compétition car il y a une multitude de
concerts et de manière relative, c’est vraiment le
point le plus difficile.
Ta perception de l’évolution d’un artiste ?
Bien souvent, un pré-tour annonce la sortie
d’un album, puis une tournée des clubs pour
enfin, dans le meilleur des cas, attaquer une
tournée de Zéniths et festivals… Il n’y a pas de
schéma type, l’important est que l’artiste puisse
faire évoluer son spectacle, qu’il puisse travailler
sur le contenu, au niveau des arrangements des
morceaux, de l’ordre dans lequel ils sont joués,
les lumières… Un spectacle évolue toujours par
étapes, mais il n’y a pas d’évolution type. Tu as
des artistes qui se sentent bien et qui arrivent à
construire un show super, d’autres qui vont péter
les plombs dès que ça grossit, et là ça ne marche
pas. Ce qui est compliqué c’est que ça peut aller
très vite, et la scène est différente du studio : il ne
suffit pas de s’entourer de gens qui tuent à tous les
niveaux et reprendre des trucs si ça va pas, tous
se joue sur le moment et la scène, c’est comme
tout ça s’apprend. Et il est important d’apprendre
la générosité que ça suppose vis-à-vis du public,
c’est un rapport direct avec lui, qui nécessite un
apprentissage progressif. Ce qui fait que de plus
en plus, on a des artistes qui explosent très vite
au niveau médiatique, disque, etc… et qui doivent fournir beaucoup plus de travail concernant
la scène.
Comment appréhender le potentiel d’un artiste
à remplir et toucher tel salle et tel public ? Il
ya plein d’indicateurs, mais quoi qu’il arrive, et
j’y reviens, je pense qu’il faut y aller par paliers.
Même s’il se passe quelque chose de fort avec un
artiste, il ne faut pas le projeter de suite sur de trop
grandes scènes. Il faut laisser le temps pour être
23 \ www.last-mag.com
prêt à affronter ça. Même un artiste qui explose,
tu le fais partir sur des scènes de 800 personnes
pour l’amener 6 mois plus tard sur un Zénith, il
n’aura pas le temps de vraiment s’adapter. Et puis
après, c’est du ressenti, de pouvoir estimer ce que
va, entre guillemets, «peser» un artiste dans les 6
mois, c’est une prise de risque, parfois ça marche
et parfois tu te plantes. Et avant de lancer un super gros truc, genre Bercy, t’y réfléchis un peu, tu
ne fais pas ça pour te faire plaisir ! (rires). Autre
indicateur, sur les concerts tu vois la réaction des
gens, ce que donne l’artiste et le retour du public.
Et puis également la promo, les passages radio et
les ventes de disques générés donnent une idée
du rayonnement et du type de salle qu’on peut se
permettre de faire. Enfin, une fois de plus, c’est
au cas par cas. Il y a des artistes dont on entend
jamais parler en media ou très peu, qui vendent
peu de disques mais qui peuvent faire de grosses
salles et d’autres incontournables dans les médias, qui cartonnent dans les charts mais qui ne
sont pas forcément prêt à attirer un large public.
Le bouche à oreille, le retour du public et le ressenti qui en découle sont primordiaux.
Comment s’articule une de tes journées ? Je
n’ai pas de semaine type, en général c’est 6 jours
par semaine, tout le temps et puis ça dépend des
périodes. Il y a la période des festivals sur laquelle
on se déplace beaucoup, on fait en sorte qu’il y ait
des gens de l’équipe présents sur les tournées,
ce qui n’est pas toujours le cas dans le milieu. En
gros les journées sont super pleines, notamment
d’imprévus.
Avantages et inconvénients de ton taff ? En inconvénient, le fait que ça soit super prenant, donc
pas grand-chose d’autre à côté, et l’avantage c’est
que c’est un boulot qu’on a choisi, que ça nous
plait et qu’on fait que ça ! C’est quand même le
rêve !
Tes derniers coups de cœur artistiques ? J’en
ai plein, j’en ai tout le temps. Quand on décide de
bosser avec des gens, c’est aussi pour ça.
propos recueillis et photos par TruK
||||| www.auguriproductions.com
Live Pic > Manu Chao & Radio Bemba par TruK
Ca faisait quelques paires d’années que le trublion à la main noire n’avait pas écumé les salles de France et de Navarre.
En 2008, Manu Chao et toute son équipe du Radio Bemba décident de rattraper le temps perdu et de mettre les pendules à
l’heure en accomplissant une tournée triomphale de Zéniths et autres grandes scènes retentissantes ; distillant chaque soir
plus de 3 heures de show survoltés devant des milliers de convertis établis ou en devenir. Le 11 juin 2008, ils blindaient et
retournaient Bercy, giflant 18.000 personnes au passage, avant de remettre ça le lendemain, même endroit, même heure,
même pomme. Véritable machine de guerre au service de la paix, on en retiendra les hectolitres de sueurs versés dans les
salles bondées, et toujours cette énergie à revendre. Qu’on ne parle pas portefeuille face à tant de générosité...
||||| www.manuchao.net
www.last-mag.com / 24
25 \ www.last-mag.com
Au croisement >
LAST Mag #23 sera marqué par la mise à l’honneur d’une team qu’on n’a cessé de croiser, et
dont on entend régulièrement parler, en bien s’il vous plait. Audience 33, c’est le mix de nos
amours, une féroce passion de la glisse mise au service de l’image et du son... Nous leur avons
posé quelques questions, suite à leur victoire au concours photo organisé durant le Kumi Yama,
l’événement de l’été aux 2 Alpes, qui s’est déroulé du 4 au 6 Juillet dernier.
Pouvez-vous nous présenter le binôme qui a participé au concours
photo Kumi Yama ? Il s’agit de Sylvain Meunier (SLY) et Gilles Bonugli
(Gils, dit DJEELZ !), membres fondateurs d’A33, on est tous les deux à la fois
photographes et graphistes, on voyait mal comment déterminer qui était l’un
ou l’autre. On a la trentaine et on est originaires de Marseille.
Vous êtes reconnus pour
vos vidéos, quelle est l’activité au sens large d’Audience33 ? Tu mets le doigt sur
un point crucial. En effet, les
gens qui nous connaissent
sont persuadés que nous ne
savons faire que de la vidéo.
Ce qu’ils savent moins, c’est
que notre passion première
c’est la photo, on a fait de la
vidéo car c’est venu naturellement, par notre attirance pour
le graphisme animé. A coté
de çà, on fait un peu d’art
plastique et de compositions
digitales reproduites en grand
format, on vient d’ailleurs
d’exposer en compagnie de
Maxime Ros et Lester Daniel,
deux talentueux peintres du
Sud Ouest. Nous avons l’intention de continuer dans ce
sens, car le virtuel c’est bien,
mais au bout d’un moment
t’es content de tenir une œuvre dans tes mains.
Que représentent la photo
et le travail graphique chez
vous ?
C’est une
manière de
s’exprimer
de montrer
aux gens
ta manière
de penser,
plus précisément quand
tu arrives à
faire passer
un message
important à travers une œuvre qui
est jolie à regarder, tu n’es pas loin
d’avoir réussi ta mission.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à ce concours ? On a été missionnés pour dessiner l’affiche de l’événement. On a forcément eu connaissance du concours. On a réfléchi et on s’est demandé si on avait le droit de
participer. Apparemment rien ne s’y opposait, donc on y est allés, on venait
du Sud Ouest, alors ce fut long, mais au final on est contents !
Comment vous êtes vous
préparés ? On avait quelques idées mais en définitive
on a rien fait de ce qu’on avait
prévu... (pas assez de temps).
Si t’as vu 99 F, c’était un peu
comme quand ils sont dans le
bureau et qu’ils doivent trouver une idée en 5 min, la coke
en moins.
Quels ont été vos axes pour
procéder à la prise de vue
? Mode paparazzi ou plutôt
une entente avec les riders
? On avait prévu de shooter
avec Dallas, on a fait son
portrait le premier jour (page
suivante), ensuite sur le park,
on ne voulait pas se caler sur
le kicker, car y avait trop de
monde, alors on a repéré ce
rail transparent, on le trouvait
cool... On a chopé le Gab qui
traînaillait dans le coin, et on
lui a demandé s’il se sentait
de passer nous faire quelques trickots.
Il n’y a pas de statues japonaises aux 2 Alpes, un travail de recherche préalable
a été fait. Quelles ont été
les étapes graphiques pour
arriver à ce résultat ? Ben,
du Photoshop, du Illustrator,
de la colo, enfin vive l’ordi
quoi... Au fait, pour la statue
elle était déjà là... Donc si on
nous a fait gagner pour ca,
ben désolé !
Vous avez gagné un voyage
au Japon, quel va être votre
programme sur place ?
Déjà, on va sûrement partir
en janvier. Ensuite, si on a
l’hôtel, on squatte à Tokyo, on
shoote tout ce qui nous plait, on fait les boutiques qui vont bien et on traque
les bonnes expos, notre book en poche. Ensuite on monte sur Hokkaido, rider
la farine pendant quelques jours à nos frais. Si on n’a pas l’hôtel à Tokyo...
heu non je préfère pas penser à cette alternative. Enfin si jamais ça arrive, on
envoie un missile skud a Gaylord (ndlr : le gentil organisateur) et on revend
les billets... Non, je sais pas, on verra.
>>
www.last-mag.com / 26
27 \ www.last-mag.com
Qu’avez vous pensé de l’événement Kumi Yama ? Nous avons été
agréablement surpris, surtout par le niveau des riders, des jeunes qui
arrivent en force. Pour te dire, le deuxième jour, on est montés pour
rider avec Sly, ensuite on s’est posés au torii et on a maté le contest
jusqu’à la fin, sérieux, ils ont assuré.
Quelles sont les composantes de l’évent qui vous ont séduit ? Le
fait qu’ils partent a plusieurs sur le kicker a permis, voire obligé les gars
à se mettre la pression et surtout à rider vraiment ensemble. Genre,
Aluan (Ricciardi) qui tient la main à son pote pendant la prise d’élan,
c’était bien bon, vraiment graphique quand ils sortaient en l’air style
miroir. (trickots inversés)
Vos projets futurs ? En ce moment, on shoote pas mal de skimboard
avec nos potes d’Unamas (marque underground de skim d’hossegor),
on a des clips expérimentaux en préparation, sinon on est en train de
boucler 2 sweetspots pour ACG. Cet automne on devrait partir un peu
en Asie avec Nash (responsable musique chez A33) histoire de voir ce
qui se trame par là-bas. A part ça, faire des expos s’il y a moyen de
trouver des galeries, on a des trucs à vous montrer !
Dédicaces :
Merci à Dallas et Gab Bessy en particulier, mais aussi à
tous les riders sans qui tout ceci
n’arriverait pas, les premiers
maillons de la chaîne ce sont
eux. Ils méritent plus que ce
qu’ils ont, surtout les discrets qui
déglinguent tout en silence et
que personne ne semble voir.
Merci à l’organisation (Like That & les 2 Alpes) de nous avoir accueillis.
Big up à Oli, Linda, au nouveau venu Mato, et Erwin de kounterfit.com
||||| www.audience33.com
propos recueillis par Np
www.last-mag.com / 28
Interview >
Touche atout
Le mec qui éclate le bitume et sa board sur la couv réalisée par Audience 33 existe bel et
bien dans la vraie vie. On a trouvé intéressant d’en savoir un peu plus sur lui...
Tout d’abord, peux-tu te présenter ? Romuald
Janau, originaire de Batz-sur-Mer, un bled pas
très loin de Nantes. C’est le pays de la fleur de sel
de Guérande. Exilé dans les Landes l’été et à la
Plagne l’hiver depuis 11 ans.
Ca fait quoi de voir sa gueule sur la couverture
d’un mag aussi sympa que LAST Mag ? Ça fait
plaisir, je ne connaissais pas, ça à l’air cool et en
plus le travail sur la couv déchire !
Tu t’es fait retoucher par l’équipe d’A33, comment les as-tu rencontrés et que penses-tu de
leur travail ? Session de skim à la gravière l’été
dernier, ils traînaient avec Nico «Superchodass»
un pote de skim qui les avait rencontrés un an plus
tôt. Je pense qu’ils sont presque aussi bon que moi
en informatique… Non plus sérieusement, j’avais
entendu parlé d’eux lors du DVD «Substance», et
j’avais bien kiffé le côté novateur qu’ils ont apporté
dans le snow. Là, ils ont fait un clip de skim et ça
innove aussi. Et surtout, ce sont des riders à la
base, donc ils captent tout de suite le truc.
Tu pratiques plusieurs sports de glisse, peux
tu nous exposer selon chaque sport ce que tu
aimes et ce que tu détestes ?
///Skate
J’aime : Le spot est toujours là, il bouge pas, et
puis rencontrer du monde, ca permet d’évoluer.
Je déteste : Les sales mioches qui, à 12 ans, sont
déjà trop forts !
///Snow
J’aime : La pow et les kickers en pow, les journées
avec les potes inoubliables...
Je déteste : Les files d’attentes aux lifts, les parks
surpeuplés et/ou mal shapés.
///Skimboard
J’aime : Pouvoir coller un roller ou de bons petits
surfs sur un shorebreak sympa, alors qu’au même
moment en surf c’est la Chine au pic et tu prends
rien. Taper des sessions à juste 2 ou 3 le matin,
offshore…
Je déteste : Quand ca «scruff» (la vague gonfle
par le dessous et ne creuse pas assez), le sable
mou et le vent onshore car tu te prends la board
dans la gueule à tout va.
///Surf
J’aime : Plus de temps de glisse par run comparé
au skim, les uhu.
Je déteste : Les pics surpeuplés, les gens qui ne
respectent pas la nature, la mauvaise vibration à
l’eau (très fréquent dans les Landes).
Ta devise ?
Vivre l’instant présent et
rider le plus possible.
Certains se droguent,
fument ou boivent,
moi si j’ai pas ma dose
quotidienne de ride je
coule.
Quels sont les sponsors qui te permettent
d’avancer dans ta passion ? Quiksilver (Tomi),
Quik eyewear (Camille), DC shoes (Afonso), Unamas, A33.
On connaît la difficulté pour un rider de vivre
du ride. Tu en vis bien ou tu as un job alimentaire à coté ? J’ai un job très alimentaire… Mais
celui-ci me permet tout de même de rider souvent
autant l’été que l’hiver.
Dernier mot ? Vive la Bush… ! (la bière)
Dédicaces à A33, Superchodass, ENcO, Bike,
Squal (UNAMAS SKIM), Marie ma chérie, Doud,
Tony des marais salins, Rice (San Diego), Malikoba Leon, la Plagne toute ma famille. Désolé à
ceux que j’oublie…
propos recueillis par Np
GRAFlTI\STREETART\GRAPHISME\ILLUSTRATION\PHOTO
Comment définirais-tu le skimboard pour les
lecteurs qui ne connaissent pas la discipline ?
Beaucoup de gens s’imaginent que le skim c’est
juste la petite planche en bois que tu jettes sur le
flat, mais il faut bien comprendre que passé cette
étape, le skim devient vraiment du surf de shore
break. Il faut un timing précis et un bon lancer de
planche, après faut aller chercher la vague si elle
est un peu loin. Les puristes apprécieront !
D’ailleurs, il y a un contest international les 29, 30
et 31 Aout avec la crème des riders mondiaux réunis sur les plages de Hossegor et Seignosse, avis
à ceux qui veulent voir ce que c’est.
,EMAGAZINEDELACRÏATIONhHORSPISTEv
4OUSLESMOISCHEZLESMARCHANDSDEJOURNAUX
0ROCHAINNUMÏROLESEPTEMBRE
WWWGRAFlTIARTMAGAZINECOM
www.last-mag.com / 30
Jeu
Concours >
Gagne une board,
des gants et des roues
Pour participer, rendez-vous sur
www.boneless-one.com
www.last-mag.com / 32
33 \ www.last-mag.com
Ta déco
sur ton snow
Techno >
Depuis un an, Kaorigin propose de personnaliser du matériel de sport d’hiver en partenariat avec les plus grandes marques. Nous avons rencontré Jacques LACROIX et Jean-Marie MARTIN, les créateurs de ce nouveau concept, directement dans leur atelier, près de
Grenoble. Pour vous présenter le procédé de personnalisation, nous avons
suivi les étapes de la fabrication sur un snowboard Rossignol qui s’est vu
apposer une décoration LAST Concept pour l’occasion.
Quel est votre parcours ?
Jacques LACROIX, à l’origine du projet :
Je travaille depuis 20 ans dans le sport d’hiver.
J’ai débuté chez Salomon, au démarrage de
l’activité ski, en 1987, et j’y suis resté 11 ans.
J’ai ainsi travaillé sur les 3 produits : ski, chaussure, fixation, en matériel détaillant et compétition. Je m’occupais, sur la fin de la mise au point
du matériel compétition, au service recherche et
développement. Ensuite j’ai travaillé 2 ans aux
Etats-Unis dans le matériel de golf, toujours au
sein du même groupe que Salomon, qui avait
déjà été repris par Adidas. Et de 2000 à 2006
je me suis occupé de la recherche et développement du groupe Rossignol, sur les produits
de gamme et course, et tous les produits sports
d’hiver. L’aspect décor et design a toujours été
pour moi un élément très important. En général,
dans l’industrie du sport d’hiver, le design est
toujours un sujet très pointu et délicat. Entre
les commerciaux qui vendent en direct aux détaillants, qui disent «c’est moi qui sait ce qui faut
vendre», entre le designer interne ou externe qui
dit «voila la tendance actuelle, il faut que vous
fassiez ça», le marketing qui donne aussi son
avis, et moi le technique qui dit, «attention cette
couleur on ne pourra jamais la faire», et ainsi de
suite... C’est donc un sujet très intéressant, et
le rêve de bien des fabricants, c’est de faire un
produit blanc qu’ils décorent au dernier moment,
et c’est ce qu’on a développé avec Kaorigin.
<<
Jean-Marie MARTIN, son associé :
Je suis originaire d’une station de ski,
mais j’ai eu le malheur de travailler dans
des endroits où l’on ne vendait que des
produits très techniques et très compliqués, sympas mais techniques, que seul
1% de la population utilisait, connaissait
et comprenait. Et j’ai maintenant le plaisir,
enfin, de travailler dans un domaine où ce
qu’on fait, je l’utilise aussi. Je suis passionné de ski et j’ai un parcours d’école
de commerce, de finance dans des boites
industrielles qui ‘avaient rien à voir avec
le ski.
>>
Pouvez-vous nous exposer votre concept de personnalisation de snowboard et de ski ? Etes vous les seuls
à proposer ce procédé ?
JMM : Il y a 2 ou 3 marques qui se sont occupées de cette
tendance, les gens ont de plus en plus besoin de s’identifier à leur matos. Nous sommes les seuls à ne pas être
une marque, on a constaté que la plupart des marques,
en qualité qu’industriels, ont du mal à produire en petite
quantité. Quand on va voir une marque pour faire une série
limitée, on nous annonce 500 exemplaires minimum. On
est ainsi complémentaires car on en a fait notre spécialité. Notre particularité est de laisser tout ce qui est sur la
semelle à nos marques partenaires (Blacksmith, Dynastar,
Rossignol, Zag) et on rappelle même, le modèle, la marque
sur une plaque qu’on grave sur le ski ou le snowboard. En
résumé, on propose un produit identique à un produit de
série, de manière très rapide et en petite quantité, sur une
base issue de plusieurs marques reconnues. Grâce aux
partenariats avec les grandes marques nous proposons
aussi bien du matos freeride que freestyle à personnaliser.
JL : Les grandes marques font des petites séries, comme
les 7 péchés capitaux chez Rossignol Scratch. Comme ils
vendent beaucoup de Scratch, ils déclinent les modèles en
plusieurs décos, ce qui fait au final plusieurs centaines de
skis par déco. Selon ce procédé, c’est encore réalisable
par les grandes marques. Mais descendre sur des plus
faibles quantités leur est difficile.
JMM : La flexibilité qu’on a en plus, c’est le fait de tourner
avec une petite équipe. On peut proposer de faire de la
personnalisation pour le particulier, au cas par cas.
JL :
C’est l’aboutissement de la
personnalisation. Ta propre
déco sur ton ski ou ton snow,
avec une garantie similaire à
un produit du marché, selon
un usage normal.
Nous avons procédé à des tests chez les fabricants Rossignol et Dynastar, on a le tampon des grandes marques
au niveau qualité, sinon ils ne nous auraient pas permis
de customiser leurs produits, ou alors sans préciser le
modèle et la marque. Ils nous ont laissé le droit d’indiquer
la marque. C’était important pour nous au départ car c’est
notre différentiation, on n’est pas une marque, on assemble
2 produits qu’on assure par la qualité du support. Après
quand on dit qu’on ne fait pas de ski, c’est vrai mais on
nous le demande quand même, inconsciemment on va
être obligés de proposer des skis sans marques pour des
événements particuliers par exemple, car c’est vrai que
Rossignol n’est pas dans l’obligation de nous laisser apposer un logo ou un visuel qui ne correspond pas à son
image. Par exemple une marque qui est proche des sports
d’hiver et qui a envie d’apposer son propre visuel sur un
snowboard, ne souhaitera pas forcément avoir une semelle
Rossignol qui peut apporter une confusion et une mauvaise
association de marques. Dans ce cas on nous demande
des produits sans marque.
>>
www.last-mag.com / 34
35 \ www.last-mag.com
Beaucoup de designers vous ont contacté
pour faire leur propre modèle ?
JMM : Sans parler des 6 designers professionnels qui travaillent avec nous et qui proposent
déjà des décos sur notre site, il y a un contact
sur 2 qui nous demande, via la fiche contact
que l’on propose sur notre site, s’il peut faire
sa propre déco, ou s’il peut proposer ses réalisations à vendre sur notre site. On en déduit
qu’il y a beaucoup d’artistes qui s’intéressent
au concept. Je viens justement d’avoir un gamin de 10 ans qui me proposait 3 décos contre
une paire de ski offerte ! Il n’avait pas encore
tout les rouages du business. (rires)
Etes vous ouverts à élargir votre palette de
designers ?
JMM : Bien sur, mais nous avons beaucoup de
demande de personnes qui n’ont pas le statuts
de professionnels, et là nous n’avons pas le
droit de les rémunérer. Par contre ce qu’on
essaiera de faire c’est de procéder à un système de partage de déco, et selon le nombre
de fois qu’une déco sera utilisée, on trouvera
un moyen de récompenser le créateur.
JL : C’est aussi un moyen de créer de la nouveauté, car nos designers ont chacun des styles différents, quand l’internaute va sur notre
site, soit il trouve qu’il y a trop de choix, et il ne
sait pas lequel prendre, soit il ne trouve pas ce
qu’il voulait. On peut donc toujours imaginer
qu’il n’y en a pas assez. On a aussi beaucoup
de gens qui aimeraient faire une déco perso,
et qui nous demandent comment s’y prendre.
Certains on fait leur déco mais ne comprennent pas forcément les éléments techniques
demandés : la définition, un document à
l’échelle 1. La pure personnalisation est la plus
grosse demande et la dimension art est le plus
du produit. On lance aussi d’autres supports
comme le casque à personnaliser, les casques
de moto ou de protection pour tous les sports.
On peut donc faire produire son casque avec
le même design que son snowboard, pour une
cohérence parfaite.
Pouvez-vous nous parler du processus de fabrication ?
JL : On utilise 2 technologies pour obtenir un dessus décoré.
C’est typiquement le processus employé pour les skis et
snows du commerce. La première technologie employée est
sous-traitée chez un fabricant qui nous imprime le support
assemblé ensuite sur des snows ou skis blancs. L’autre,
consiste en une sublimation sur un plastique transparent :
nous faisons imprimer un papier avec de l’encre sublimable
(ci-contre). Ce papier est chaufée puis pressé directement
dans notre atelier, et l’encre pénètre à l’intérieur de la matière.
Selon les 2 technologies, on obtient un résultat similaire. On
a un petit stock de designs qui sont proposés sur le site web,
ce qui permet d’être réactifs dans la fabrication et la livraison,
suite à une commande. Pour exemple, voici le produit blanc
de marque que l’on achète tel quel (ci-dessous).
On assemble donc ces 2 produits sur cette machine
(ci-contre) selon notre technologie. C’est un four à
sublimation : à l’intérieur ça chauffe et entre les 2 plateaux, la machine permet de faire le vide, on met notre
ski et la déco entre les 2 plateaux, on fait le vide, on
aspire, il y a une pression qui s’établit entre les 2 pour
procéder au collage, et on rentre le tout dans le four à
température flash, dès qu’on a atteint la température
en quelques secondes, on ressort le produit. On obtient donc un seul produit assemblé, ensuite il y a un
peu de finition, le tout pour 1h de manœuvre au total.
Cette machine permet aussi de faire de la décoration
sur des plaques de métal, de la décoration de meuble, sur des formes 3D comme les casques que nous
proposons. On a aussi prévu de faire d’autre produit
que le sport d’hiver, notamment la glisse d’eau, wakeboard, kite… c’est la même technologie, le cadre de
VTT également.
Propos recueillis par Np et Bg
||||| www.kaorigin.com
www.last-mag.com / 36
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Voyage Voyage >
Tahiti & ses îles
Y ALLER
Pour cette nouvelle destination, nous vous prescrivons un petit exercice. Fermez les yeux et ouvrez-les 18 000 Km plus loin. Ça fait une
trotte mais on vous propose de les ouvrir à Tahiti et de découvrir ainsi le «paradis polynésien» que ce très cher Bougainville évoquait dans
ses récits. C’est sans doute l’effet «rentrée des classes» qui m’inspire cette référence, mais en vous laissant tenter par ce voyage, vous
comprendrez ces dires.
Et pour votre dose d’histoire, permettez-moi au passage de remercier Samuel Wallis*.
*«on lui doit la découverte de Tahiti le 19 juin 1767» dixit Wikipedia.
www.last-mag.com / 38
Comme souvent, la meilleure solution pour réserver vos billets d’avion, c’est de passer du
temps derrière votre écran d’ordinateur pour
dénicher les bonnes affaires exclusives à internet. Mais ne vous attendez pas non plus au
miracle… l’accès à ce petit coin de paradis a
bel et bien un prix.
Comptez donc entre 1200€ et 2200€ selon
les périodes et retenez que la compagnie aérienne qui pratique les tarifs les plus attractifs
sur cette destination est Air Tahiti Nui.
Au départ de Paris Ch. de Gaulle (CDG), il
vous faudra patienter 19 heures dans l’avion
avant d’atterrir à Papeete. Transit par Los
Angeles oblige, il est nécessaire de posséder
un passeport valide 6 mois après le retour et
que ce dernier soit à lecture optique. Pour
encaisser plus facilement le décalage horaire
(+12 heures en été et +11 heures en hiver)
et profiter de votre première journée sur les
terres polynésiennes, je vous conseille de ne
pas dormir sur la deuxième partie du voyage.
Un conseil de vieille grand-mère qui a son
importance.
Rien qu’à votre arrivée à l’aéroport de Tahiti
Faa’a, vous allez apprécier l’accueil chaleureux qui est réservé aux touristes. En effet,
l’hospitalité légendaire se retrouve dès l’arrivée, par des chants accompagnés aux ukulélés et par le fait que l’on vous orne de colliers de fleurs et que l’on vous offre une tiaré
(NDLR : à porter à droite si vous êtes en statut
«single» sur facebook) ; la fleur emblème de
Tahiti et ses îles au parfum si subtil.
39 \ www.last-mag.com
QUAND
Si vous pouvez avoir plusieurs choix dans
la date (n’y voyez aucune contrepèterie) de
départ, sachez qu’en Polynésie, le soleil brille
toute l’année. Évitez donc juillet-août pour privilégier les périodes dites «creuses», sachant
que la meilleure époque pour pratiquer le surf
s’étant d’avril à octobre.
Pour une lune de miel, il faut généralement
choisir la fin de l’année... mais étant comptabilisé par l’INSEE parmi les plus de 10 millions
de célibataires, je ne pourrais vous en dire
plus. Clin d’œil ou private joke ? A suivre…
Je ne saurais que trop vous conseiller de partir entre mars et mai, les billets sont plus accessibles, les plages quasi désertes et c’est la
meilleure saison pour les amateurs de nouvelles saveurs puisque tous les fruits tropicaux
sont à maturité. La plupart des poissons sont
visibles toute l’année, mais pour croiser une
baleine en mer, il faudra plutôt choisir de partir
entre septembre et novembre.
AU DODO
Pour votre première nuit à Tahiti, vu que vous
risquez d’arriver en fin de soirée et qu’il va falloir vous remettre du voyage, je vous conseille
de choisir un hôtel.
Pour la suite de votre séjour, optez pour la
solution la plus économique mais aussi la
plus authentique à Tahiti, les pensions de
famille. Évitez vraiment les séjours dans les
complexes hôteliers qui au-delà de coûter
«bonbon», ne vous permettront pas de rencontrer le peuple tahitien et tout ce qui va
avec. La deuxième chose à prévoir dans votre
voyage (et donc dans votre budget), c’est de
bouger d’îles en îles car Papeete reste une
ville à part entière et vous n’avez pas fait tous
ces Km pour respirer les gaz d’échappement
des nombreux pick-up. Commencez par traverser sur Moorea via un bateau sachant qu’il
y en pour une grosse demi-heure, mais que
le dépaysement sera total. Ensuite, évitez
l’afflux touristique de Bora-Bora et prenez la
direction sauvage de Huahiné ou si vous en
avez l’occasion, prenez le cap sur l’archipel
des Tuamotu. La cerise sur le palmier étant
l’atoll Fakarava. C’est avant votre retour en
métropole, que je vous conseille de passer
deux ou trois jours à Papeete.
Et pour réserver votre logement à l’avance et
préparer votre voyage, voici non pas une mais
4 adresses :
www.tahiti-tourisme.fr
www.tahiti-pensions.com
www.letahititraveler.com
www.tahitiguide.com
A TABLE
L’expression s’en mettre plein le coco prend
tout son sens à Tahiti. Alors pour vous mettre en appétit, voici un avant-goût des plats à
déguster : poisson cru “à la tahitienne” mariné
dans du citron et du lait de coco, chevrettes
(crevettes locales d’eau douce), cochons de
lait, poulet coco, riz à l’ananas, fruits de l’arbre
à pain, multitude de poissons à déguster aussi
bien grillés, bouillis que crus… Si les fruits de
la mer sont divins, les fruits de la terre ne sont
pas en reste avec au menu : papayes, mangues, ananas, pastèques, pamplemousses,
bananes… La meilleure manière d’y goûter,
c’est de faire les marchés. Celui de Papeete
fait figure d’incontournable. Pour vous désaltérer, rien de mieux qu’une coco glacée.
Le «sushis addict» que je suis, vous prescrit
deux très bonnes adresses. Alors notez bien :
le sushis bar à côté de la place Tau Ata à Papeete, et à Puunavia, «le Comptoir d’Asie» !
Dans un autre genre, je vous conseille de faire
une fois les roulottes de la place principale
de Papeete, à savoir «Vaïete» ; le point de
rencontre des locaux le soir pour manger des
hamburgers, frites, steacks, mais surtout le
shaomen qui est certainement le plat vedette
de cette place.
SORTIR
A L’EAU
A priori, on ne va pas à Tahiti pour sortir et
pourtant si vous passez plusieurs jours sur
Papeete, ne vous faites pas prier. Commencez la soirée par quelques Hinano au Rétro
ou au Mana Rock Café
en centre ville, après
mise en jambe au Dao et Tiki Soft, poursuivez
au Royal Kikiriri
histoire de vous familiariser
avec les danses tahitiennes et les Tahitiennes
qui vont avec. Ensuite embarquez-vous dans
le clubbing avec dans un premier temps le
Morrison’s puis le Paradise club situé face au
quai des ferries. Et le meilleur moyen de finir
votre virée, ce sera sans doute de prendre la
direction de PK18 aka la plage «carte postale»
à Tahiti.
Une info, et pas des moindres, qui vous donnera envie de patauger :
l’eau des lagons se stabilise tout au long de l’année autour de 26°C.
Si le surf est une véritable institution à Tahiti, les spots ne sont pas
pour autant accessibles car la plupart du temps, ce sont des vagues
de récifs qu’il faut surfer, avec des coraux très coupants...
Autant dire qu’il vaut mieux avoir un bon niveau avant de se jeter à
l’eau. N’hésitez pas, demandez l’avis aux locaux, qui au-delà d’êtres
accueillants, ne sont généralement pas radins de bons conseils ; ce
qui a tendance à se perdre dans le surf. Retenez aussi que les eaux
turquoises du lagon se rident en kite, en wakeboard et même en
pirogue aka le sport de prédilection des Tahitiens.
Dans les autres activités où il s’agit de faire trempette, il faut absolument vous réserver dans votre séjour, un moment pour aller nager
avec les raies et les requins, qui sont totalement inoffensifs. Je ne
vous cache pas qu’au début, ça impressionne. Pour ce genre de
baptême, je vous conseille d’aller rejoindre Tiki au Lagunarium de
Moorea situé sur un petit motu (petite île). C’est une sorte de Marineland, sauf qu’au lieu que les animaux soient dans des aquariums,
ils sont en liberté dans un parc ouvert vers l’océan, où les poissons,
requins, raies, tortues vont et viennent...
Le canyoning fait aussi figure d’activité à noter dans votre road-book
et vous permettra de découvrir une face atypique de la Polynésie.
De nombreux canyons sont accessibles à Tahiti, et des plus experts
à Raïatea, recommandés par le local «Taravana» Gary Zebrowski.
Il y a tout un tas d’autres excursions qui valent le détour, mais tout
est question de budget. Si vous pouvez vous le permettre, payezvous une virée de 2 ou 3 jours en bateau. Le survol en hélico risque
d’être du luxe, les cours de plongée font office d’incontournables et
la visite d’une ferme perlière est à faire. Je vous recommande d’aller
à la rencontre de la Polynésie loin des ambiances aseptisées, au
Tiki Village à Moorea où vivent et se produisent artisans et artistes.
La balade en vélo autour de l’île a son effet, tout comme une balade
à cheval sur l’archipel des Marquises.
Un dernier conseil pour la route :
Ne vous surchargez pas inutilement. Par contre, dans votre valise,
pensez à mettre des produits anti-moustiques, de quoi protéger votre peau du soleil, des chaussures en plastique ce qui n’est certes
pas très esthétique mais pratique pour ne pas dire indispensable
pour aller dans l’eau sur le récif, sans oublier serviettes et la panoplie palmes, masque et tuba. Même si vous aurez des souvenirs
plein la tête, pensez à prendre un appareil photo et/ou camera.
Par Gaylord Pedretti votre reporter sans frontières
et toujours sans reproches.
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Design >
S’habiller n’est pas jouer
Artoyz jusqu’alors distributeur européen de designer toys, regorge de projets en cette année 2008 et se lance dans la production de toys avec Artoyz
Original, mais aussi dans la sape avec ATZ. Le résultat est là avec des premières pièces bien finies que ce soit en toys ou en fringues. Yann-Claude
Philippot, créateur d’Artoyz avec Michael Rouah, nous présente leur démarche mûrement réfléchie.
ATZ
Pourquoi se lancer dans la sape, le marché est saturé non ? Artoyz se
lance dans le vêtement pour deux raisons, le tout étant motivé par l’envie et
la passion ; la première raison est que l’univers que nous développons depuis
5 ans se prête à merveille à la mode, la seconde est la rencontre avec Steph
Cop il y a 5 ans de çà maintenant et c’est cette rencontre qui nous a permis
d’assouvir notre envie de vêtements de qualité fourmillant de détails léchés.
Le marché est toujours prêt à accueillir de chouettes créations, on s’acharne
à proposer de beaux produits et on souhaite que lorsque les gens achèteront
les pièces ils sauront que l’on ne s’est pas moqué d’eux.
Qu’apportez vous de frais ? ATZ innove énormément, tout d’abord par des
coupes originales pensées en collaboration avec Steph, que ce soit pour
l’homme comme pour la femme. L’originalité de la coupe se distingue plus
aisément sur la femme mais le travail sur l’homme est pas mal aussi, plus
dans la nuance et le détail. Mais on retrouve des principes communs dans les
deux coupes à savoir une asymétrie, l’usage du coupé cousu, l’abondance de
coutures, 4 petites broderies récurrentes sur tous les modèles, etc... Ensuite
ATZ se distingue par l’utilisation de coton 100% biologique parce que certes
nous venons du plastique mais ce n’est pas pour çà que nous sommes dénués de conscience (d’ailleurs nous faisons pression à notre niveau pour que
les usines étudient la production à partir de plastique recyclé ce qui n’est pas
maîtrisé pour le moment) et puis il faut bien l’admettre le coton bio est nettement plus doux et agréable que le coton classique. Au delà de cela on propose
des designs frais et originaux, des techniques de sérigraphie multiples et enfin
un packaging bio et réutilisable (bien utile pour les voyages) !
Quel est votre positionnement ? Le positionnement se veut moyen haut
de gamme, mais on ne veut pas se moquer du consommateur. On a trop eu
l’impression ces derniers temps que certaines marques se positionnaient à
des prix abusifs sans aucune justification, la ligne ATZ est un produit un peu
plus cher qu’un produit basique mais on vous garantit que le travail réalisé
pour chaque pièce justifie totalement le prix de celle-ci.
ARTOYZ ORIGINALS
On va trouver ATZ dans le concept store du coin ou aux Galeries Lafayette ? On va plutôt s’orienter vers le concept store du coin mais tu ne nous
laisses pas trop le choix dans la réponse eh eh, parce que l’on ne s’adressera
pas qu’au concept stores, on s’adresse avant tout au public d’Artoyz et au
public des boutiques qui travaillent avec nous depuis maintenant 5 ans.
Comment avez-vous procédé au choix des artistes présents dans la
première collection ATZ ? Le choix des artistes s’est fait sur la première
collection dans l’idée de réunir la famille Artoyz autour d’ATZ même s’il a fallu
composer car tout le monde n’était pas forcément disponible au moment de
l’élaboration de la collection. Mais dans l’idée, nous avons travaillé avec des
artistes que nous connaissons bien, que nous avons exposé, que nous soutenons depuis la création d’Artoyz et avec lesquels nous souhaitons faire encore des tas de choses ! Pour exemple nous avons organisé le Teddy Troops
DIY Tour avec Flying Fortress, iLK a officié chez nous pendant un moment et
reste toujours très proche, nous avons des projets de figurines avec la plupart
d’entre eux, Nyno était voisin de la boutique Artoyz, etc. Tous nos choix sont
guidés par affinité, par amitié et par goût. Nous résumerons aussi tout cela en
une phrase : si si la famille.
Que préparez vous pour l’hiver ? Pour l’hiver nous préparons une collection
plus étoffée avec plus de modèles, avec des polos, plus de hoodies, une nouvelle coupe de tee pour la femme, un hoodie pour la femme également mais
aussi des cheichs, des casquettes en collaboration avec New Era, des pulls et
cardigans. Pour cette collection nous avons choisi de recentrer un peu le débat pour donner une consistance plus homogène à la collection et nous avons
donc choisi de travailler avec seulement 4 artistes, à savoir Steph Cop, Easy
Hey, Superdeux et Jon Burgerman, et je peux vous dire qu’ils ont fait un travail
qui déboîte ! La petite nouveauté c’est qu’avec l’arrivée d’un D.A. au sein
de la société nous avons également développé quelques modèles en interne.
Vous aviez souvent collaboré avec des toy designers en lançant des
versions exclusives. Vous lancez aujourd’hui vos propres productions
de toys, quelle a été la démarche jusque là ? Le démarche a été complexe,
disons que faute de moyens, nous avions un peu peur de nous lancer dans
la production ; et il faut bien le dire, la démarche des collaborations, même si
plus coûteuse, est un risque bien plus maîtrisé puisque l’on travaille sur des
quantités plus faibles et que l’on s’associe généralement à des artistes et des
producteurs qui ont un savoir faire reconnu en matière de production. Donc
disons que jusque là, notre démarche était frileuse ; mais depuis janvier 2008,
disons que nous nous sommes donné les moyens pour aller au bout de notre
projet, nous rêvions tous de produire depuis le début et nous avons pu passer
du rêve à la réalité. Il faut bien savoir que des projets sont, pour certains,
depuis plus de 3 ans dans nos ordinateurs.
Pourquoi ce nom, les Elements ? Quel est le concept ? Alors, il faut savoir
que les Elements sont nés en fait d’un premier projet qui avait été lancé par
Easy Hey de Delkographik et Gregos, ce projet avait été exposé chez Artoyz
Paris, à l’ouverture de la boutique il y a 3 ans ; il s’agissait de la flamme inspirée par la mascotte qui accompagne le logo d’Artoyz. Ce projet était sublime,
il avait regroupé une centaine d’artistes autour d’une forme, à l’époque imaginaire. Et le temps a passé, nous avons gardé ce projet dans un coin de notre
esprit et au moment de le rendre réel nous avons voulu le rendre plus consistant et puis le rafraîchir un peu. A ce moment là, nous avons repris contact
avec Easy Hey et Gregos et nous avons recommencé à travailler autour de
la forme, nous avons rendu la forme plus mignonne, moins aiguisée et puis
surtout nous avons travaillé à étoffer le projet, à inclure cette flamme dans
un univers et c’est finalement assez naturellement qu’est apparu le thème
des éléments (peut-être étions nous dans une période disco sous l’emprise
d’Earth Wind and Fire). Donc, une fois le thème des éléments arrêté, nous
avons travaillé tous ensemble à la déclinaison des trois autres formes et le
projet était né !
>>>
www.last-mag.com / 42
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Un 5ème élément est il prévu ? Le cinquième élément, selon la mythologie,
ce serait l’éther ; seulement vous savez à quoi çà ressemble l’éther vous ?
Moi pas trop, par contre j’ai des vieux disques de Pauline Ether et le DVD
d’Ethernal Sunshine.
Vous avez dévoilé le Prologue Set avec les 4 premiers toys transparents,
des séries suivront ? A quelle fréquence et selon quel concept ?
Effectivement, une série va voir le jour en Octobre 2008 avec moult artistes,
certains ayant été déjà dévoilés, je peux vous dire que l’on retrouvera Run,
Flying Fortress, Koa, Nathan Jurevicius, Grems, Mist, et plein d’autres. Au
total il y aura 20 designs avec quelques variations. Et en parallèle des séries
nous prévoyons des sets de 4, le premier set a été confié à Easy Hey car il
fallait bien faire honneur au géniteur du projet ! Pour ce qui est des fréquences
nous prévoyons une sortie de série tous les 6 mois, pour les sets ce sera plus
au coup de cœur. Peut-être aussi au coup de poing, c’est à vérifier. Il y aura
pas mal de surprises en fin d’année avec les 5 ans d’Artoyz, en Décembre.
Dernier mot ? Chi va piano va sano est un peu notre leitmotiv pour la production, nous avons pris le temps avant de se lancer dedans, mais maintenant
qu’on est sur les rails on va s’acharner à vous proposer les meilleurs projets possibles. Merci de votre soutien et bonne rentrée à tous. Paix dans vos
cœurs et dans vos foyers. Prenez soin de vos proches et faites de la place
sur vos étagères !
Propos recueillis et photos par LeMush
||||| www.artoyz.com
||||| www.atzclothing.com
Artworks >
The Cans Festival
A l’initiative du génial et incontournable Banksy, The Cans Festival est l’une des plus grandes démonstrations
de force et d’intelligence qu’aie connu le street art. Les 4,5 et 6 Mai 2008, le Leake Tunnel (emprunté naguère par
les taxis pour sortir de la gare Eurostar de Waterloo, London) s’est vu assaillir par le bonhomme accompagné d’une
quarantaine de potes. Une quantité inégalée d’oeuvres sensibles et de messages cyniques au mètre carré en jaillissent,
depuis lors agrémentés par ceux des visiteurs et artistes de passage. TruK (photos : Stéphanie Raux)
.
||||| www.thecansfestival.com
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45 \ www.last-mag.com
Artworks >
Trente
six
quinze
en soixante trois
Pich, gérant du concept store Republink
(Clermont-ferrand), à l’initiative de ce projet
nous en dit plus sur cette session custom.
«Le délire Minitel est venu lors d’une soirée chez
un pote, Bear Juice. Sur une table, il y avait une
dizaine de Minitel bien vierges. Là, avec mon pote,
on s’est regardé et on a eu la même idée en même
temps. Il nous manquait plus que des feutres et
des peintres.
Après quelques mails et coups de téléphone le
rendez-vous était pris le samedi 12 Juillet 2008 au
shop. Pulco, Mayo, OneKon7, Max en vrac, Tc du
Panda crew et moi-même étaient de la partie pour
le live custom 3615 REPUBLINK !»
||||| www.myspace.com/republink
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Recette >
Apéro G.I. Joe
< Ingrédients :
-
Bacon
Aubergine
Courgette
Brie
Miel
Graines de sésame
-------------------------
< 1.
Préparer un petit feu.
> 2.
Couper les ingrédients en
rondelles, ou faites le
faire par Roadblock.
> 3.
Disposer le bacon sur la
grille, puis l’aubergine,
la courgette et enfin le
brie, sans se brûler.
> 4.
Rajouter au dernier
moment le miel et les
graines de sésame.
Déguster pour l’apéritif
à la sortie du feu, un
conseil de Zarana.
-------------------------
Suggestions :
Rajouter une rondelle de
tomate fraîche,
saupoudrer de romarin et
accompagner d’un verre de
vin rosé.
-------------------------
Jouets G.I. Joe Héros
Sans Frontières 1980-90
LeMush
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Toy du mois
Issu d’une collaboration entre 2 géants de l’univers toys Amos et Bounty Hunter (le pionnier japonais), le King Kun est un savant mélange de King Ken et de Skull Kun, pièces indispensables à tout
collectionneur ! Alors, si vous avez raté ces jouets à leur sortie, ne ratez pas celui là qui vous offre
un pur concentré de toute beauté. 2 versions sont disponibles, Noir et Blanc par Hikaru Iwanaga, qui
match avec le Skull Kun, et Gris par James Jarvis, pour rappeler la première version du King Ken
présent sur cette photo par LeMush.
||||| www.amostoys.com & www.bounty-hunter.com
45 rue de l’Arbre sec 75001 Paris 01.47.03.09.90 Métro : Louvre
18 rue des Capucins 69001 Lyon 04.78.39.45.12 Métro : Croix-Paquet
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