Enfant du Rap
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Enfant du Rap
Edito Septembre 1999, mon arrivée à Montpellier pour entamer un second cycle de branl… d’étude. L’émulation de la croisée des chemins, le temps libre et les sessions débauchées dans des petites piaules de 15 m², salle de bain, chiotte, chambre, cuisine et salon inclus. Si «le luxe c’est l’espace», le manque d’espace ne ternit pas pour autant la richesse des nouvelles rencontres, et la promiscuité aide souvent au rapprochement. Dans ma tête (toujours) et dans mes actes (souvent), beuveries de potaches et déconnades puériles n’éclipsent pas le respect que l’on doit porter à son prochain. Tout ceci pour en arriver au fait que, parmi le peu d’affaires que l’on peut entasser dans ces clapiers de résidences universitaires, j’avais emmené les plus importantes de toutes, celles qui permettent à la fois d’assouvir une passion et accessoirement de se faire plein de potes : mes platines. Et puis, mon voisin, celui avec qui partage je une cloison, je le nommerai Ducon pour préserver son anonymat, trait de caractère qui lui collait plutôt bien. Des platines dans une résidence aux murs en papier mâchés, ça a de quoi générer des tensions si l’on œuvre dans l’excès. Je m’adonnais à la pratique avec beaucoup de déférence pour ne pas m’attirer les foudres mitoyennes. Et voila Ducon qui vient me dire que le bruit le dérange, qu’il souffre d’une lésion de l’oreille interne qui le fait cauchemarder au moindre son de basse. Du coup, je redouble de prudence pour ne pas le déranger, c’est aussi ça le fameux vivre ensemble. Jusqu’au jour où la nana de l’accueil vient me voir avec une pétition, comportant plusieurs signatures, m’accusant de mener une vie un peu trop sonore. Fort de ma certitude de ne pas abuser, je recherche les voisins susceptibles de se plaindre de cet improbable fait, moi le platineur empathique. Personne. Je m’en vais voir Ducon pour lui demander gentiment s’il ne se fout pas de ma gueule. Je pense que dès lors que l’on souffre de ce genre de problème (la misanthropie, pas les acouphènes, entendons nous bien) il faut éviter de vivre dans ce genre d’endroit, du moins ne pas empêcher les autres de vivre. Je n’étais pas dans une dynamique à lui imposer du bruit, mais il n’était pas prêt d’en créer une destinée à m’imposer le silence. Ce message s’adresse à tous les Ducon du monde : mettez-vous le mutisme bien profond où je pense, pendant que vous vous cloisonnez, on ouvre des fenêtres pour s’exprimer, et l’air y est bien meilleur. Une fois de plus, à bon entendeur… Bg 06 – News 11 – Le Pourquoi et le Comment 12 – Enfant du Rap 13 – Tu lis quoi ? C’est bien ? T’en es où ? 14 – LAST Games 15 – Abonnement 16 – Les instants damnés du fléau 18 – Photographie / En route pour le PPP MUSIQUE 20 – Dérivé 21 – Deep Hours 22 – Musique, Ça tourne ! 24 – Live Pic / Manu Chao & Radio Bemba GLISSE < Couv by Audience 33 http://www.audience33.com/ Merci à vous : Gilles et Sylvain, Romuald, Nath, Gaylord, Goloom, Olivier, Yann, Bubble Sam & Chakra, Lolita, les Pinguins, b., Marc, Nico, Yc, Manu, Lili & Bébé, Capucine, Lilou & Cassis, Pich, Custoludo, Laurent, Annie & Le Bougre, Rosine, Jean-Louis, Pascal, David, Maeva & Simon, Jacques, Jean-Marie, Solenn, Zarana, Roadblock et ses potes, Pauline, Kôtt & Tihany, tous ceux qu’on a croisé et qu’on croisera dans les Protest LAST Music Live, Stéphanie, Chartreuse, Vertical, la Ronce & Boubou, les MMH, super mémé, Laurent et toute la team Auguri, Manu Chao, Garbencito (mini RMI, mini SMIC mais tu paies le maximum) et tout le Radio «magic» Bemba, l’équipe du Quinto Sol et sa fille du vent, Damni, et les G.I. en plastique, les vrais sont mois sympas... 23 Edité par la société LAST ACTION SARL au capital de 7500 euros PIT Pompignane (Bat T2) - Rue de la vieille poste - 34055 Montpellier Cedex 1 26 – Audience 33 30 – Touche atout 32 – Jeu concours 34 – Ta déco sur ton snow 38 – Surf Trip à Tahiti ARTWORKS 42 – S’habiller n’est pas jouer 44 – The Cans Festival 46 – Trente six quinze 48 – Recette / Apéro G.I. Joe 50 – Toy du mois 30.000 exemplaires distribués gratuitement dans toute la France Points de distribution sur www.last-mag.com Copyright Septembre 2008 / Dépôt légal : ISSN 1766-5345 Directeur de la publication / Publicité : Nicolas Pinelli ([email protected]) / 06.87.03.64.26 Rédacteur en chef / Publicité : Bruno Giordano ([email protected]) / 06.82.94.78.67 Equipe Rédactionnelle : Bg, Np, Yacine_, Stéphane Krzywoglowy, Sylvain Souklaye, Diegbass, Gaylord Pedretti, Lucile Pescadere. Infographie / Graphisme / Dessins : Truk avec les précieuses collaborations de Seyr + Photos : Paul Kemler / Stéphanie Raux / Seyr / TrukMush. LAST Bar Alpe d’Huez : Jc (06.82.25.87.27) Envoyez vos news et articles à la rédaction : [email protected] Imprimé en France www.last-mag.com / 4 5 \ www.last-mag.com News Release / expo. A l’occasion de la sortie du CHAOS MONKEY par BUNKA, Artoyz, qui produit ce jouet, propose une expo représentative du travail de l’artiste. Du 11 septembre au 20 septembre 2008 > Artoyz Paris 45 rue de l’arbre sec / 75001 Paris. Du 25 septembre au 18 octobre 2008 > Artoyz Lyon 18 rue des capucins / 69001 Lyon http://www.bunkadesign.com/ Mini King Ken Ils arrivent pour compléter la famille Jarvis. Après 6 versions du King Ken 12’’, les grands classiques ressortent en mini (Gris, Orange et Blanc). 3 nouvelles versions seront également dispo, Violet, Vert, Bleu le tout en blind box. Le Gold est déjà sortie en exclusivité sur le salon SDCC pour annoncer cette série à venir. Parapluie y para pegar Tu as envie de te protéger de la pluie et des connards en tous genres ? Tu veux jamais te mouiller et tu toujours es prêt à sécher quelqu’un ? Regarde, on a l’outil de tes rêves. A suivre, le cabas/batte, coming soon dans nos gueules. PaulKemler.com Le nouveau site internet du jeune et talentueux photographe français Paul Kemler est en ligne. Images pleines de vie des villes et des gens. Images musicales à la violence figée. L’œil photographique observe scientifiquement le monde qui l’entoure et en fige ses ressentis… Sexe, violence, rap, flooze et nostalgie Il y a huit ans, à l’insu de tous, Busta Flex accouchait d’un des cinq ou dix meilleurs albums de l’histoire du rap français. « Sexe, violence, rap et flouze », heureux mariage entre les thèmes classiques du rap de rue et un rap ludique, était porté un enthousiasme juvénile irrésistible. A un tel point qu’on a d’ailleurs consacré toute une page à ce disque dans LAST Mag #15. Depuis, après quelques errances artistiques, Busta se confronte à son propre classique avec un «Sexe, Violence, Rap et Flouze II», dont le premier extrait tourne sur le net. Il s’appelle «Tu n’as pas pied». En tout cas, nous, on a hâte. Plus d’infos, bientôt : http://www.myspace.com/bustaflexofficial Lecteur de DVD T800 Idéal pour mater un bon vieux film du plus célèbre des gouverneurs bodybuildés. Prix inconnu, point de vente inconnu, pour toute information, tâchez de rentrer en contact avec Sarah C. « Le Cabaret des Muses » au musée de Montmartre Au commencement, il y avait Gradmir Smudja, peintre de formation ayant décidé de passer à la BD. Histoire d’opérer la transition en douceur, il s’est lancé dans une série librement inspirée de la vie de Toulouse Lautrec. Et tant qu’à faire, il a profité de l’occasion pour revisiter à la perfection l’œuvre de ses artistes préférés. Au final, ça donne « Le Cabaret des Muses » dont le troisième tome vient de sortir. La vie étant bien faite, la BD devient à son tour l’objet d’une exposition, dans le jardin du Musée de Montmartre. De cette initiative, on peut dire que le cadre est idyllique et que les reproductions de planches plantées dans l’herbe gagnent beaucoup à l’agrandissement. Bon, on peut quand même regretter que les couvertures peintes sur bois n’aient pas fait le voyage pour l’occasion, mais on est peutêtre difficiles. Tome 4 : « Le Cabaret des Muses, Darling pour toujours », Editée par Delcourt. Expo du 5 juin au 31 août 2008 au Musée de Montmartre, 12 rue Cortot, 75018 Paris www.last-mag.com / 6 News 15 ans de skeud ! Le 1er août, près de 800 personnes ont répondu présent à la Villa Rouge, pour fêter les 15ans du disquaire montpelliérain Pinguins Records. La jeune génération & les activistes de la première heure se sont côtoyés le temps d’une soirée, dans une ambiance excellente. Musicalement, tous les styles étaient représentés par la «crème» des artistes de la région ! Dans le patio, les «vieux de la veille» se sont donnés rendez-vous, désireux de retrouver l’ambiance des soirées de l’époque. Une atmosphère festive où se sont côtoyés une multitude de styles différents de la House au Breakbeat en passant par l’excellent selecta des Rînoçérôse ! L’occasion pour certains de se souvenir de tous les grands moments qui ont jalonné l’aventure des Pinguins; avec notamment Guy l’Amour et les toiles de Sabo qui ont rappelé le côté «revival» des Raves. Tandis que dans la petite salle, les dj sets de Nhar, Robin Ball & Danzker ont ravi les aficionados du son Minimal. Enfin, dans la salle Techno, la prestation de Lowkey (du label Goog) doté d’une technique irréprochable, en a bluffé plus d’un ! Piqûre de rappel : le coffret collector (vinyle & tee-shirt) reste disponible chez Pinguins Records & Catwalk www.pinguins-records.com Photo : Hazy Le message est passé... ...mais Didier, avec tout l’amour qu’on te porte, les frocs slim panthère restent un gage international de goût douteux. Enfin, tu peux tout te permettre, on t’en tient pas rigueur, et ça semble même marcher, y’a un gars louche qui te colle... Space Invader Alors que l’artiste Invader sort d’une nouvelle vague d’invasion à Los Angeles, une série de Tee-shirts vient d’atterrir sur space-invaders.com, et comme d’hab ils ne vont pas rester longtemps. Toujours aussi minimaliste et réussi. Edition limitée par Flexdex Skateboards Le programme LEAC (Limited Edition Artist Collection) consiste à faire relooker des planches (ici, la RTclear29 transparente) par des artistes (designers, graphistes…). Ce projet donne naissance à de véritables oeuvres d’art en séries limitées à 100 exemplaires, signées et numérotées. Seulement 10 exemplaires de chaque modèle sont disponibles en exclusivité européenne, alors dépêchez-vous car il n’y en aura pas pour tout le monde ! Les 2 premières planches de la «Limited Edition Artist Collection» sont customisées par Pinky Taylor, artiste fan de pop art et de japanimation, il a notamment collaboré avec de nombreuses marques de surf (Lost, Volcom…) et expose ses oeuvres dans les plus grandes villes du monde. Et Andrew N’Guyen, artiste basé à New York. Annoncé comme étant «the next big thing», il livre ici une planche absolument magnifique. Boards dispos dans les meilleurs surf/skate shops, à environ 320 euros. Infos, photos et catalogue de la gamme complète Flexdex disponibles sur demande à goskate@ boneless-one.com www.last-mag.com / 8 9 \ www.last-mag.com On a retrouvé Bob Il se baladait avec son petit bracelet VIP au Furia Sound Festival de Cergy le 29 juin... Bon, il était un peu tendu, suite à sa décision de se laisser pousser les cheveux et les seins, mais on l’a vite rassuré autour d’un verre de punch. Car il aime ça Bob, les punchs... Le Pourquoi et le Comment « Les jouets pour adultes » Carré pop rock de Diegbass Sigur Rós - Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust ( EMI 2008 ) Le premier semestre 2008 aura été très prolifique pour les Islandais de Sigur rós, après Hvarf/Heim et Heima, ils reviennent avec Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust. Les superlatifs finissent par manquer pour décrire les productions du groupe et si le titre de cet album ne restera pas forcément ancré dans les mémoires, l’effet produit par une écoute attentive des titres laissera des souvenirs impérissables aux âmes les plus sensibles. De par la richesse de son répertoire, Sigur rós est un groupe difficile à appréhender ; pour nous faciliter la tâche le groupe a entrepris une tournée mondiale dont les setlists, aux allures de best of, réjouissent les foules. Sur scène, les quatre membres (chant, guitares, basse, claviers, batterie) sont accompagnés de leurs bien aimées aux violons et violoncelle ainsi que d’une section cuivre à l’efficacité redoutable ! Dernier passage en France le 15 novembre au Zénith de Paris. Errors - It’s not something, but it is like whatever ( Rock Action 2008 ) Errors est une formation de musique électronique instrumentale originaire de Glasgow prise sous l’aile bienveillante du groupe Mogwaï (y a pire comme gage de qualité). Aucune comparaison n’est possible pour indiquer précisément à quoi correspond leur musique, à des années lumières de la vague «fluo», Errors ne va pas enflammer les dancefloors mais convertir les adeptes de post-rock à l’electro. Les amateurs de musique électronique, quant à eux, trouveront dans cet album une nouvelle façon d’aborder la musique électronique, certes avec des machines et des basses synthétiques mais, et c’est là la singularité du groupe, avec une utilisation inhabituelle de la guitare électrique (pour le genre). Errors serait presque un mélange progressif de new-wave et de math-rock mais il ne s’agit pas ici d’un retour de mode 25 ans après, c’est bel et bien nouveau et c’est suffisamment rare pour qu’on en parle. www.myspace.com/weareerrors. Death cab for cutie - Narrow stairs ( Atco 2008 ) Si aux Etats-Unis cette formation de Washington compte parmi les valeurs sures depuis plusieurs années, il aura fallu attendre le 6ème album pour que Death cab for cutie se fasse entendre ( presque ) comme il se doit en Europe. Il est vrai que depuis environ 5 ans, les groupes post-punk anglais monopolisent l’attention des médias et que les songwriters officiant dans la pop, au sens large du terme, se font discrets (The stills, Longwave, Doves etc...). Merci donc au manager de Death cab for cutie d’avoir eu la riche idée de s’attaquer au marché européen. Pas de grosse révolution en vue mais d’excellents titres comme «your new twin size bed» ou encore «the ice is getting thinner», teintés de shoegazing et de noisy-pop, prouvent qu’il y a encore des choses à faire de ce coté là (non le groupe Ride n’a pas déjà tout fait). «Narrow stairs» est un album complet, relativement homogène, qui s’adresse aux amateurs de pop classieuse, nostalgiques des 90’s. Carré Comics de Yacine_ Dans l’ombre de Panini Comics qui publie en France les géants américains DC et Marvel, les éditions Delcourt se font petit à petit une place chez les amateurs de comics grâce à des choix originaux et pertinents. On leur doit par exemple la parution des deux séries-phares du scénariste Robert Kirkman. A savoir «Invincible», à la fois sitcom familiale, saga oedipienne et soap opéra adolescent (si si, c’est possible) qui raconte la dure vie d’un fils de super-héros devant succéder à son père. Mais aussi «Walking Dead», ou le récit de la vie d’une communauté de survivants dans une Terre dévastée par les zombies. Deux histoires au long court, marquées par un attachement très fort à leurs personnages, mais aussi par un refus absolu du statut quo. Bref, le genre de lecture qu’on prend un peu de haut au début et qui rend accroc au bout de deux numéros. Malheureusement, Delcourt vise parfois à côté, notamment avec la parution de «Wanted», la BD qui a inspiré le récent film avec Morgan Freeman et Angelina Jolie. A partir d’un concept sympa (une confrérie de super-vilains dirige le monde en secret depuis 1986), le scénariste Mark Millar confond irrévérence et vulgarité potache et la traduction ne fait rien pour arranger ça. De tête, je crois que le mot «enculé» apparaît trois fois par page. Quand même fatigant, dès qu’on a plus de seize ans. “Walking Dead” (Kirkman/Moore-Adlard), 5 tomes chez Delcourt “Invincible” (Kirkman/Walker-Ottley), 3 tomes chez Delcourt “Wanted” (Millar/J.G. Jones), 1 tome chez Delcourt Il était une fois la post modernité à la carte et la nostalgie discount. Ces deux principes de bases constituant l’homonumérique, né le jour de la mort de l’imprimerie, à la première réception satellitaire d’Mtv, quand les distances ont recrée le dialogue. Quel élément est à la convergence de la miniaturisation de l’imaginaire, du design de la simplicité du passé, du pouvoir d’achat passif puis actif, de ce refuge contre le viager du quotidien, de cette part de toi qui n’existe qu’uniquement dans le révisionnisme solitaire ou en groupe ? Le Jouet. Ou plus précisément, le «Toy», son américanisation concrétise les croyances atlantistes de l’inconscient collectif. Rationaliser la problématique reviendrait à rendre responsable, voir adulte, ces trentenaires ayant la religion de l’enfance comme critère de mémoire sélective et de besoins addictifs, mais après quelques questions sur le sujet, les réponses sont unanimes : «mais non, j’aime bien c’est tout, c’est joli, c’est un objet de décoration, il n’y a pas de raison particulière, j’aime le graphisme et la pop culture» et de conclure par un aveu édifiant «Je ne suis pas un enfant», ce n’était pas le propos de ma question. Je ne partirai pas non plus dans de basses analyses sur la nature du réseau socio professionnel des consommateurs ni les moyens et le type familial des actionnaires, quand on ne sait pas enfant si on aura à manger sur la table et un toit sur la tête, les jouets sont malheureusement au www.last-mag.com / 10 11 \ www.last-mag.com second plan, oui les pauvres ont ce mépris de l’art qui les rends dispensable du fait culturel. La microsociété médiatique communique sur ce comportement de civilisation et cette pratique commerciale ethno-centrée, il serait malhonnête de la part de votre serviteur de faire de basses analyses sur la nature du réseau socioprofessionnel des journalistes, ni les moyens et le type familial des rédacteurs, cela serai malhonnête je vous l’ai déjà dit. À l’heure ou j’écris ces lignes ma compagne m’interpelle en m’indiquant que LAST Mag n’est peutêtre pas le lieu le plus adapté à cette discussion à sens unique, bien au contraire autant en discourir avec les principaux intéressés, confrères (c’est un peu solennel tout de même) et lecteurs (si vous ne regardez pas que les images). Alors toi qui es de gauche révolutionnaire, mais ne rechignes pas à quelques vacances postcoloniales au Maghreb l’été se faisant, altermondialiste acnéique attendant le premier dépouillement public pour te sentir de droite, l’écologiste de saison pratiquant jet-ski ou moto des neiges fonction du niveau de la fonte des glaces, ce sacro saint «Toy» intemporalise l’objet émotionnel comme un bien privatif, où chaque énergumène tatoué ou percé, parlant l’anglais commercial et quelques rudiments de la langue vernaculaire de banlieue à la mode est un artiste en série limitée issu du même moule à congénères, entre vernissages de façades et ravalements de façons. Le «Toy» a été, et est toujours un enjeu de domination sociale révélateur du taux d’imposition ou du PIB, qui permet de confondre ce que les choses font et ce que sont les choses, car la nostalgie est un droit de sang bleu et un luxe de parvenus, entre cour de recréation et l’arène de la mondialisation, l’art n’a pas de frontière comme la misère qu’elle réfléchît, alors avoir comme jardin secret le culte du culte pourrait démontrer que t’es qu’un produit dérivé… Gros bisous en direct de la post modernité… Souklaye Sylvain - France Culture Avoir la culture de ses moyens & les moyens de sa culture http://souklaye-sylvain.blogspot.com Toute discussion à sens unique dispose de son droit de réponse : [email protected] EnfantL’ENFANT du Rap SEUL Sandra, 26 ans, charme de la librairie « BD Spirit » (Paris 18eme) Tu lis quoi ? «Goodbye», le troisième tome d’un recueil d’histoires courtes écrites et dessinées par Yoshihiro Tatsumi. C’est un auteur issu du mouvement Guknu, un courant de BD adulte né au Japon dans les années 70. Ce recueil est en plein dans cette mouvance. Tatsumi décrit bien le Japon de sa génération, celle qui a grandi avec les conséquences d’Hiroshima et qui a donc une vision assez sombre de la vie. C’est bien ? Oui, au-delà de la grande qualité des histoires, très noires, Tatsumi apporte un vrai éclairage historique sur la société japonaise. Mais pour tout te dire, les fins sont quand même un peu flippantes ! T’en es où ? Au troisième recueil. Les trois volumes sont d’égale facture. Je viens de commencer une histoire assez glauque sur une prostituée. C’est trop tôt pour t’en dire plus… Tu lis quoi ? C’est bien ? T’en es où ? 3 questions qui ont l’air anodines mais qui nous permettent de brancher plein de gens bien... Mohamed, 23 ans, technicien plasturgiste pour catamarans Il était une fois en Amérique, à Jamaïca Queens (NYC) un gamin de 8 ans qui venait de perdre sa mère. Très pauvre et très malheureux, il a fait le vœu de faire chier la Terre entière, jusqu’à ce que tout le monde soit aussi triste que lui. Portrait d’un grand enfant à l’insatiable appétit de destruction : le rappeur 50 cent. «J’ai du respect pour Lil’Wayne. Il est plus malin que les autres rappeurs. La preuve, lui, il n’a pas réagi quand je l’ai traité de salope et de traînée dans la presse.» (XXL, mai 2008) Au moment où je rédige cette chronique, le dernier album de G-Unit, le crew de 50 cent, fait un bide retentissant. Pas une once de buzz, un silence même pas gêné, rien. Passé sous le rouleau compresseur Lil’Wayne, «Terminate On Sight» est déjà une relique de la old-school des temps modernes, à savoir 2003. Trop sérieux pour notre époque décadente, noyée dans les postures décalées, la dérision perpétuelle et les emballements régressifs (voir le succès de Lil’Wayne justement), 50 cent semble prôner des valeurs d’un autre temps. Le matérialisme à tout crin et l’instinct de conquête ne sont plus d’actualité. Vraiment, tout se perd. Mais ne croyez pas qu’il ne s’en rend pas compte. «Terminate On Sight» sonne de bout en bout comme un aveu de défaite. 50 cent a renoncé à lancer des tendances. D’ailleurs, il ne les comprend même plus et se replie sur ses acquis : du rap de chasse à court sur le moindre de ses ennemis. A ce sujet, il n’y a rien de moins actuel que l’intro hommage à NWA, «Straight Outta Southside», où il nous parle de ses années de deal, comme s’il n’avait jamais quitté son quartier ni jamais été riche. Comme s’il revenait au point de départ. «Passé un certain niveau de succès, les gens ont besoin de vous voir échouer. Ils doivent vous détruire pour pouvoir vous aimer à nouveau» (Vibe, 2006) Du temps de sa gloire, 50 cent nous l’avait déjà dit : il n’était pas un artiste. Il occupait juste un créneau dans les charts comme il avait chauffé un bout de trottoir au temps du deal de crack. Mais le drame, c’est qu’on l’a cru. Figé dans son image de brute machiavélique, 50 cent a trop bien réussi son plan média, jusqu’à ce qu’on n’écoute, pour ainsi dire, même plus ses disques. C’est dommage car il y a chez lui comme une violence rare que tous les millions ne peuvent pas calmer. Une douleur ? J’en sais rien, je ne le connais pas. Mais tout ce que je peux dire, c’est que parmi tous ces mc’s millionnaires qui nous parlent de choses horribles qu’ils ne vivent plus depuis des lustres, il est de loin le plus convaincant. Et sa capacité à toujours nier l’existence de cette chose appelée les «sentiments» en devient fascinante. Comme dans cette rime de 2002 : «I’m not a pretty nigga but my momma thinks I’m handsome» qu’il lâche alors que sa mère est morte depuis 15 ans dans un obscur mélange de crime passionnel et de deal de drogue. 50 cent aurait pu nous faire pleurer en pondant huit morceaux sur sa mère et deux sur sa rééducation douloureuse après la fusillade aux neufs balles. Mais allez savoir pourquoi, il préfère faire mal. C’est d’ailleurs quand il a le sourire du diable qu’il est le plus convaincant. Quand il personnifie l’héroïne et parle à sa place («Baltimore Love Thing»), se vante d’envoyer ses potes au casse-pipe («My Toy Soldier») ou pousse au suicide une groupie trop collante («Be Good To Me»), il est mille fois plus efficace que dans des ébauches de confession («When It Rains It Pours» et surtout «Smile I’m Leaving») où on finit toujours par se demander s’il ne se fout pas un peu de notre gueule. cent d’exprimer un peu de l’humanité qu’il n’arrive pas à dévoiler dans sa musique. Et justement, «Termination On Sight» dans tout ça ? En fait, au-delà de son éventuelle qualité, c’est surtout la conception du disque qui remet tout en perspective. Quand on sait que tous les projets de 50 cent sont enregistrés dans son manoir de 52 pièces, ancienne propriété de Mike Tyson, ça donne envie de s’imaginer là-bas, en pleine nuit, au milieu d’un couloir immense. Avec des caméras devant chaque porte, un service de sécurité qui monte la garde. Une nuée d’assistants qui vont et viennent dans les escaliers en faisant semblant d’être occupés. Et quelque part, au deuxième sous-sol, dans son home-studio de milliardaire, 50 cent. Qui gueule dans son micro des histoires de drogues et de liasses tachées de sang qui n’existent plus que dans sa tête. Qui menace on ne sait qui de sa voix éraillée. Puis qui termine bizarrement un morceau en faisant semblant d’appeler sa mère au téléphone («Lifetime achievement»), avec l’air d’un môme qui ramène une bonne note à la maison : «Maman, maman, c’est moi ! Dis, t’as vu comment je leur ai botté le cul ? Ahahah ! Attends, je te rappelle, okay ?». Un rire sardonique de malade mental certifié plus, 50 cent s’arrête net. Et remonte silencieusement à l’étage, pour préparer avec son staff les détails de sa prochaine provocation… Au final, la seule preuve de son humanité, c’est Tony Yayo. Alors que la plupart des membres de G-Unit ont été virés sans ménagements (même Lloyd Banks s’est fait traiter de flemmard alors que son père venait de mourir), Yayo continue à avoir le statut de chouchou, malgré ses conneries (voyager avec un passeport trafiqué, foutre une claque à un gamin de 14 ans, ne pas vendre d’albums). Comme si le fait de garder dans ses basques ce gratteur irrécupérable permettait à 50 «Vous voyez Fat Joe ? Je suis plus riche et je vends bien plus d’albums que lui, okay ? Il est déjà fini et plus aucune maison de disques ne voudra jamais de lui. Et pourtant, je continuerai jusqu’au bout à m’acharner sur lui. Pourquoi ? Parce que c’est ça, le hip hop. La compétition. » Yacine_ «Curtis», 50 Cent (Interscope/Polydor) «Termination on Sight», G-Unit (idem) www.last-mag.com / 12 Tu lis quoi ? «Gossiny, la liberté d’en rire». C’est une biographie du créateur d’Astérix. Ca raconte tout : sa naissance dans une famille bourgeoise en Argentine, sa galère à New York, ses relations houleuses avec Moebius, Cabu, etc … Mais surtout, tout ses succès en tant que scénariste (Luky Luke, le Petit Nicolas, Iznogoud et les autres …) C’est bien ? C’est assez complet mais le style de l’auteur m’a saoulé. Il fait beaucoup de grandes phrases pour pas grandchose, il formule pas mal d’interprétations tirées par les cheveux et survole complètement certaines parties intéressantes de la vie de Gossiny (comme son travail méconnu pour le cinéma ou les dessins animés). T’en es où ? A la fin. Ca raconte les circonstances de la mort de Gossiny, pendant un test d’effort dans un hôpital, des circonstances un peu troubles, je crois. LAST Games Nostalgiques de l’été bonjour. Oubliez les contraintes de la rentrée puisque nous vous proposons de poursuivre vos vacances depuis votre salon avec cette sélection de LAST Games au doux parfum d’été. Big Beach Sports Editeur : THQ // Support : Wii Au rang des « sports » (les guillemets ne sont pas de trop) phares qu’il est d’usage de pratiquer en saison estivale, nul besoin d’être statisticien pour évoquer la pétanque, le beach-volley, le frisbee… Alors pour commencer ces Last Games en beauté, nous vous avons sélectionné Big Beach Sports qui compile ces activités références et corse le tout avec du foot, du cricket et du football américain, en mode « les pieds dans le sable ». Rien de tel donc que ces 6 sports de plage pour rester à l’heure d’été d’autant que le système de contrôle intuitif des jeux Wii est censé apporter son mix de réalisme et de fun. Oui mais voilà, si sur le papier, ce jeu avait tout pour être le chouchou de cette chronique, il dénote par son gameplay, qui à vouloir être trop accessible, en devient un peu « mou du genou ». Aucun des sports ne nécessite l’utilisation du Nunchuk, ce qui rend le système de commandes trop évident, même si à chacun de ces sports correspond un gameplay particulier. Une fois de plus, il faut compter sur le mode multi-joueurs (jusqu’à 4 en compétition ou en coopération) pour relever le niveau. Jamais les jeux vidéos n’ont autant renforcé les liens amicaux ;) Alors, oui, le jeu gagne des points autour d’un bon rosé, et simuler le lancé de frisbee dans son salon a son effet. Les parties de cricket devraient vous amuser un temps. Les amateurs de cochonnet resteront par contre sur leur faim et ne trouveront pas meilleur alternative que de ressortir leurs boules (n’y voyez aucun sous entendu). Le bon point de ce titre reste son prix de vente à 30 €. Pour une version 2 de BBS, on suggère les raquettes de plage et une bataille de pistolet à l’eau. Sega Bass Fishing Editeur : Sega // Support: Wii Qui n’a jamais taquiné le goujon en plein été avec son tonton, son papa ou son papi ? Ne répondez pas tous en même temps ! Perso, pour moi les grandes vacances se rythmaient souvent par quelques parties de pêche. Ne m’en voulez pas mais j’ai été bercé par le film « Et au milieu coule une rivière », ceci explique sans doute cela mais de toute manière je le vis très bien. À moins que vous soyez de la famille d’Alain Bougrain Dubourg, je suis quand même sûr que vous avez déjà eu l’occasion de pêcher sous un soleil de plomb, à attendre que « ça morde ». Au pire, vous avez déjà dû dépenser quelques pièces dans les babasses (il n’est pas génial ce mot ?) des salles de jeux d’arcade, et donc ce titre ne vous est pas totalement inconnu. En effet, Sega Bass Fishing, avant d’apparaître sur nos consoles de salons, était un jeu d’arcade des plus connus. Le principe reste le même, à savoir qu’il faut choisir votre appât, lancer, attendre qu’un poisson morde à l’hameçon, ferrer et ramener votre prise sans qu’elle ne s’échappe ou que votre ligne ne casse. L’avantage avec le fait que ce titre soit sur Wii, c’est qu’au lieu de devoir appuyer sur triangle, carré ou rond il vous faudra agiter la Wiimote à gauche et à droite, plus ou moins comme si vous aviez une canne à pêche dans les mains et le nunchuk fait office de moulinet. Alors même si l’on regrette que le comeback de ce soft n’ait connu qu’un bref lifting, il faut avouer que le gameplay a son charme sur un tel jeu. Le fait de pouvoir choisir parmi un large choix de lieux (ruisseau, crique, canal, barrage, au milieu des roseaux, marécage, plan d’eau…) et le moment de pêche (matin, midi ou soir) apporte son pesant de piments non négligeables puisque les techniques en diffèrent. Au niveau des mauvais points à distribuer, on regrette l’absence d’un mode carrière, que les décors soient vieillots et les bugs courants, que l’accessoire vendu avec le jeu soit des plus inutiles et que les commentaires sont en anglais. Je vous laisse donc peser le pour et le contre, sachant qu’en parlant technique, je peux vous dire que ce jeu séduira plus les amateurs de buldo qui gardent dans leur panier ce qui fait la maille, que de ceux qui pratiquent le « catch and free ». Fort Boyard : le jeu Editeur : Mindscape // Support : Wii Rassurez-moi, si je vous dis Fort Boyard, vous êtes capables de me fredonner l’air du générique ? On est d’accord, ce jeu a bel et bien sa place dans cette chronique qui vous déniche des jeux au parfum de l’été. Voilà 19 ans que cette émission trust la grille des programmes estivaux et le père Fouras n’as pas pris une ride depuis. Si l’adaptation sur PC et DS était loin d’être une grande réussite, la version Wii est très nettement plus fun et divertissante. Ce jeu qui est à mi-chemin entre le jeu d’action et de réflexion, prend une autre dimension dans cette nouvelle version. Considérée comme l’une des émissions les plus originales du PAF, la version vidéo ludique de Fort Boyard ne casse cependant pas trois pattes à un canard mais mérite son quart d’heure de gloire. Y jouer à plusieurs s’avère être le meilleur remède. Pour gagner des boyards, il ne vous reste plus qu’à organiser un apéro un soir de pluie et à faire tourner la Wiimote (jusqu’à 6 joueurs) pour obtenir les clés tout en gardant un œil sur la clepsydre. Les épreuves les plus célèbres du Fort sont bien évidemment au programme et se comptent au nombre de vingt. Et comme « en vrai », il vous faudra déchiffrer les énigmes du barbu et défier les Maîtres du Temps pour accéder à la salle du trésor. Pour continuer dans les références télévisuelles, si vous vous êtes déjà surpris à zapper pour regarder Intervilles ou Koh Lanta, notez qu’il vous est désormais possible de participer à ces deux émissions sans avoir à croiser une vachette ou à défier un requin et ce, grâce à votre DS. Dans la série du programme Tv version grandes vacances, malgré le nombre incalculable auquel ont été diffusées les aventures de la 7ème compagnie ou la saga du gendarme de St Tropez, aucune adaptation vidéo ludique est à l’horizon. Vous avez dit bizarre ? >> We Love Golf ! Editeur : Capcom// Support : Wii Non je ne me suis pas mis à manger des rillettes Bordeau Chesnel ! Je sais bien que le mini-golf est très nettement plus populaire quand il s’agit de parler des activités estivales de Monsieur « Toutlemonde ». Que ce M. m’excuse, mais que voulez-vous, je suis plutôt greens que golfs miniatures à côté du camping. De toute façon, ici il est question de rester dans son salon et de mimer votre swing à l’aide de la Wiimote. Alors laissez-vous tenter par une partie de golf puisque We Love Golf s’adresse avant tout aux néophytes. Et oui, si vous n’avez jamais mis les pieds sur un parcours de golf, ce titre est une bonne manière de débuter, en s’amusant qui plus est. Et croyez-moi vous allez vite vous laisser prendre au jeu puisqu’une aide vous permettra de doser votre frappe, de l’orienter et même de faire des effets. Ajoutez à cela un gameplay accessible et réellement précis et vous risquez de vous prendre pour Monsieur Bois, if u know what i want to say ;) Une fois le geste maîtrisé, faites moi le plaisir de désactiver l’aide qui s’avère un peu trop bavarde tout de même. « On ne parle pas à quelqu’un qui prépare un swing » si j’en crois Mary. (NDLR : référence cinématographique quand tu nous tiens). Le modo solo est quelque peu tristounet, et comme souvent pour les jeux Wii, c’est à plusieurs que les parties ont de l’intérêt. Il n’en tient donc qu’à vous d’initier votre entourage pour les défier sur les nombreux parcours de 18 trous. Niveau graphisme, on serait en droit d’espérer mieux. Autant dire que pour avoir vraiment l’impression d’être sur le gazon, il va falloir enfiler votre plus beau polo et aller prendre l’air. Et si votre deuxième passion n’est pas le Keno mais bel et bien le mini-golf, vous ne serez pas laissé pour compte avec la sortie imminente de Carnival Games mini-golf. Pour continuer à vous adonner à vos activités estivales préférées, rien de tel que Table Tennis sur Xbox 360 & Wii pour une partie de ping pong. Pour un badminton, un beachvolley et même du tir à l’arc, faites l’acquisition du party-game Sports Island. Dans un registre similaire, la sortie de « Sports Party » édité par Ubisoft va vous permettre de pratiquer aussi bien le mini-golf, que le croquet, que le badminton, en passant par les fléchettes. Explorez les fonds marins avec Endless Ocean. Gavez-vous de barbe à papa rose ou bleu et revivez l’ambiance des manèges avec Carnival Fête Foraine. Si vous êtes plus attractions à sensations, dépoussiérez Thrillville : le parc en folie. Enfin, si vous faites preuve d’un peu de patience, vous pourrez faire du jet-ski, jouer au frisbee… en 2009 avec Wii Sports Resort. Gaylord Pedretti www.last-mag.com / 14 15 \ www.last-mag.com Je traine des casseroles depuis que l’on m’a forcé à manger ces brocolis, j’ai lutté avant de savoir, marcher, parler, mon intégrisme c’est forgé au grès des guerres avec le potager… Ma bouche porte les stigmates de cette cuillère argentée, une violation de mon intégrité territoriale, j’observe comme spectateur à la scène au ralentit, l’assaillant transportant l’huile de foi de morue, ce dopage domestique… Passons à table, la coupe est pleine, ligoté, j’ai la gorge serrée, la lame à l’œil, la fourchette dans la main droite, je crie aux meurtres, la voix me répète que sait pour mon bien, j’ingurgite et lui rend la monnaie de sa pièce. On peut vivre d’amour et d’eaux fraîches, quitte à ne pas avoir l’ivresse, quelques degrés ne seraient pas de refus… Et peut être aussi de la paix, un bon palliatif à l’espoir, ce calme constant, cette absence d’activité, le monde survivra t’il à la paix, Réfléchissons-y devant ou dans un verre d’alcool… La tension et la violence sont mères de création, Qu’importent les sacrifices, l’humanité leur voue un culte, Il est l’heure de l’happy hour, il fait soif et ma foi s’étiole, Et la jeunesse à ses rituels que la santé ne comprend pas… Une course de fond sans fin, ou chacun fait fit que l’autre est son égal, l’animosité n’est qu’une déformation professionnelle de la différence, Un autre s’il vous plait mon verre n’aime pas le vide… Le globe a accouché d’une chaîne, n’ayant personne pour la tenir, alors que se satisfaire de savoir si celui d’à coté est aussi fiable que soi, c’est à cet instant précis que naquit la guerre, ayant l’envergure de nos démons, l’odeur de nos enfants sur le bout des lèvres, Les instants damnés du fléau > 5 sens | 5 angles | 1 goût Avis aux avions à réaction, air et vents contraires trahissent ceux voulant franchir le mur du son, ils apprennent les aveux de la vie, la cervelle dans un doggy bag. Le goût de la défaite, le doute derrière la braguette, les coups en pleine tête, tout s’écrase depuis la source, en fin de course, au pied du mur. Entre le médecin légiste et le paysagiste le photographe dérobe t’il au temps suffisamment d’éternité pour que l’on se souvienne de lui ? À trop maquiller la scène du crime, travestir les preuves immatérielles, la société du voyeurisme oscille entre génocide et gags. Il y avait de l’espoir, de l’élégance et un peu de dignité dans cet affront, ultime coup d’éclat, de la discrétion de la révolte à la solitude du bromure. Les faits divers sont sur le bout de toutes les langues, les compléments d’enquêtes entre la cigarette et le café, la justice aux oubliettes sans un bruit. Un dernier pour la soute, enfin pour la route, écoute chérie… Notre besoin d’immortalité injecté à même les prières, les dogmes, les frontières, en un mot la jalousie, ne demande pas d’aide à l’amour, elle est son égérie. Coca Cola 1,5 litre 4 pots de glace 1 bouteille de vodka 1 paquet de toast 1 bloc de foie gras 24 huîtres 4 citrons …? Certains ont la mémoire dans la peau, d’autres dans la bouche. Jésus à consommer sur place ou à emporter, Faire acte de cannibalisme sur le corps du christ, Le dernier must des backrooms lounge de la capitale, On en parle entre les rubriques beauté pour mineurs et pédophiles, Et les testes nouvelles technologies pour militants et militaires, Juda doit se délecter de ses testicules frénétiquement, Car il ne touche pas de droits d’auteurs sur son modèle société, La piété est à la mode chez les kamikazes digérant mal la morale économique, Que faire ? Sortir de sa retraite anticipée ou rentabiliser sa résurrection ? Qui choisir comme directeur de compagne un évangéliste ou David Duchovny, Le fils à papa confond théologie et bukkake, buvez ceci est son sens, La laïcité n’a pas sa place dans la boulangerie à la française, L’exécutif téléguide le conseil du culte ou le culte du conseil. ---------------------------------------------------------------------------------Souklaye Sylvain - France Culture Avoir la culture de ses moyens & les moyens de sa culture http://souklaye-sylvain.blogspot.com Photos : Paul Kemler www.last-mag.com / 16 17 \ www.last-mag.com Photographie > En route pour le PPP… Ca vous dit une petite balade un peu particulière dans les rues de Paris ? Alors suivez-moi sur le Parcours Parisien de la Photographie (PPP). C’est le moment de découvrir le Paris des fonds de cour et les travaux des photographes les plus créatifs du moment. Pour ce numéro de votre magazine préféré, je m’étais mise en tête de parler de la seconde édition du Parcours parisien de la photographie (PPP). Qu’est-ce donc me direz-vous ? Eh bien, c’est simple et en même temps plutôt innovant puisqu’il s’agit de la mise en valeur de photographes contemporains et de leurs travaux dans les lieux où se joue l’avenir des chasseurs d’images : les galeries d’art. Pour se faire, je me suis lancée dans un tortueux jeu de piste dans les rues de la capitale. Mon premier choc : la Galerie Frédéric Moisan, rue Mazarine. Après un temps d’hésitation, j’ai franchi la porte d’un bel immeuble bourgeois. Et là au fond d’une jolie petite cour ombragée, j’ai trouvé la fameuse galerie. Un truc du genre loft minimaliste, verrière et murs blancs. Rien que ça, ça valait le coup. Malheureusement, dans tous ces endroits, il y a souvent un vendeur bien habillé qui vous pousse à vous cacher dans un coin reculé de la galerie. Une fois ma zone de retranchement trouvée, j’ai donc pris un certain plaisir à découvrir les photographies de Bernard Guillot qui, à coup de rayons de lumière, met en valeur des détails de l’église Saint-Sulpice, d’un petit hôtel du Caire ou d’une villa niçoise laissée à l’abandon. Deux numéros plus loin, à la Galerie Olivier Waltman, je me suis retrouvée face aux agrandissements géants de Jean-Pierre Attal. Durant l’hiver 2007/2008, le photographe s’est attaqué au quartier de La Défense. Prises à la tombée de la nuit, ces photos plein pot sur les grandes baies vitrées des tours sont comme des chroniques de la vie de bureau avec plein de petits travailleurs qui bossent dur pour assurer le développement de l’entreprise. Et là, je sais pas pourquoi, je me suis mise à penser à George Orwell et à 1984. www.last-mag.com / 18 Avant de quitter le quartier Saint-Germain, j’ai fait un détour par la Galerie Nivet-Carzon. Dans une ambiance rock, mais quand même pas trop destroy -les capsules de Bud étaient sagement alignées le long du mur- j’ai découvert les nuits sauvages de Sue Rynski (photo ci-dessus - gauche) au Bookie’s club de Detroit. En une minute, je me suis trouvée transportée dans les soirées licencieuses de la fin des années 70 où Patti Smith, Iggy Pop et les «Destroy all Monsters» électrisaient une foule avide de rock’n’roll cradingue. Il y avait aussi les «Sonic Rendez-vous». «Vous ne connaissez pas ? Mais c’est génial !», lance le galeriste en mettant en marche sa chaîne hi-fi qui se met à diffuser un rock à forte teneur en guitares saturées. ments, j’ai fini par trouver le village Saint-Paul, une sorte de grande cour intérieure où sont réunis de nombreux artisans et galeries. J’ai tenté une entrée discrète dans la Galerie Basia Embiricos. Sur les murs et les grilles du jardin public situé en face de la boutique étaient accrochées deux séries de clichés réalisées par Véronique Vial (photo ci-dessus - droite), photographe française installée depuis plusieurs années à Los Angeles. A Hollywood Splash qui met en scène des artistes de L.A. dans leur piscine, je préfère Women before 10 am. D’ailleurs, après avoir observé Reese Whiterspoon à 7h55, Robin Wright Penn mal réveillée avec un café à la main ou Laetitia Casta dans son bain, j’étais très enthousiaste et un peu blasée : les stars n’ont pas de cernes. C’est sur cette note, que j’ai délaissé la rive gauche pour le Marais. Après quelques erre- Décidée à ne pas me laisser complexer par ces femmes qui ne portent aucune séquelle 19 \ www.last-mag.com de leur nuit, j’ai quitté la galerie et poursuivi mon chemin dans les rues du IVe puis du IIIe arrondissement. Trimballée de surprises en surprises, j’ai découvert des lieux déments, des cours magnifiques, des immeubles dans lesquels je n’aurais jamais été invitée, des quartiers stupéfiants, une scène de concert en plein air. Je garde aussi quelques adresses : les Galeries Wanted planquée dans une improbable impasse du IIIe arrondissement et Yellow Corner pour ses photographies d’art à prix minis. Sur les rotules, j’ai décidé d’arrêter là mon jeu de piste. Et je suis rentrée chez moi en rampant mais la tête pleine d’images. Lucile Pescadère ||||| http://ppp.chezhiggins.com Event > Dérivé Un des événements marquants de l’été s’est déroulé dans le cadre idyllique du théâtre de la mer à Sète, le Dérivé, première édition. On a apprécié la belle part accordée au coté artistique par l’organisation. Avec des performances inédites de L’Atlas qui a travaillé sur des très grands formats joliment mis en scène, une installation estivale de Cyril Hatt, qu’on vous a présenté dans LAST Mag #22, un écran géant où Moya nous faisait rentrer dans le Dérivé virtuel qu’il a retranscrit en 3D sur Second Life en simultané. Et le plus remarquable, l’installation de Jonnystyle : ici, une véritable pièce d’appartement a été reconstituée et conçue de ses mains, 2 fenêtres permettant d’observer la vie du personnage qu’exploite cet artiste hors norme. Jonnystyle fait évoluer habituellement son personnage à travers la ville sous forme de graffiti, avec des attitudes adaptées au spot soigneusement choisi. Pour l’occasion, il a décidé de donner vie à son personnage en recréant son lieu de vie. L’occasion pour le public de l’observer à travers une vitre sans pouvoir lui parler. Tous les éléments étaient là pour transcender son univers, le caniche (un vrai), le marcel, le papier peint sunset, la bière, les tongues, les chaussettes sales, le vélo d’appart, le calendrier Max, et bien sur la moustache ! A ne pas oublier, le Dérivé c’est aussi et avant tout de la musique, avec une programmation un peu smooth (Syd Matters, Double U) mais de choix, avec une belle prestation à souligner de The Dø (ici en photo). Rendez-vous l’année prochaine pour la 2ème édition qui s’annonce encore plus dynamique ! Musique > Deep Hours Reportage : Np ||||| www.myspace.com/derivelive Lalternative, 3h du matin, de bouche à oreille, DeepNCo commence à remplir ce petit club à 2 pas du Louvre. Le concept reste simple, de la bonne musique, passant de la deep-house à la minimale, un noyau dur de trois djs/producteurs et surtout beaucoup d’amis qui viennent apporter leur pierre à l’édifice musical. DeepNCo, c’est le nom du collectif. Tomislav, Frantz Von Ryb, et Pi-RLow c’est les DJs. C’est tout ce j’ai pu tirer d’eux ce soir là… my bad ! Je retrouve leur carte de visite dans ma poche quelques jours plus tard et je file sur leur Myspace. Quelques mixs, les démos de leurs tracks, une page bien comme on aime (Tomislav est graphiste quand il n’est pas derrière ses platines), tout ça donne envie d’en savoir un peu plus. Quelle plus belle occasion que la Fête de la musique ? Installé au Quartz, un bar-scène fraîchement accueillant, avec un excellent soundsystem et une déco hype mais authentique. DeepNCo a décidé de lui faire sa fête… à la musique ! Cinq autres artistes sont présents. «C’est l’esprit DeepNCo» me précise Frantz. Le « and co » c’est pour souligner le côté collectif. «On faisait du son depuis longtemps et on avait simplement envie de faire découvrir nos univers». La place Faidherbe se remplit. La foule est attirée par le son dynamique et pointu. Tour à tour ils jouent leurs meilleures sélection et font monter la pression. L’émulation ne laisse personne indifférent et tout le monde y trouve son compte. Si Tomislav avoue «la minimale : j’ai du mal à en sortir» Frantz Von Ryb n’hésite pas à dire : «j’aime bien jouer et produire différents types de sons, ce qui a pu m’amener jusqu’à l’électro». Pi-R-Low, plus pragmatique et résident à Francfort me confesse que «là où je vis j’ai appris à jouer une musique plus cosy et funky». L’éclectisme n’est pas surprenant quand on connaît leurs influences : «Richie Hawtin, Larry Levan’s, et tout ce qui peut avoir un bon kick et un snare bien réglé» pour Tomislav, «Herbie Hancock, Moody Man et les Rolling Stones» pour Frantz et enfin «Jeff Mills, RadioHead et Olivier Hunterman» pour Pi-R-Low. «Toujours plus d’univers» pourrait être la devise du collectif. «On cherche toujours à rencontrer des nouveaux artistes, des sons inédits» me confie Frantz. Les sets et les lives s’enchaînent et chacun apporte sa touche, son atmosphère. Il n’est donc pas étonnant que DeepNCo commence à se faire connaître. Maintenant résidents à Paris au Yono dans le Marais, et à Lalternative ; ils sont aussi invités pour des événements comme la Happy People de la Scène Bastille (Paris), le Yatch Klub (Frankfort), ou encore la Terassa du Noga à Cannes. Dans les prochains mois leur label verra le jour, on vous tiens au courant, venez vous balader sur leur myspace ou leur site web : ||||| www.myspace.com/deepandco ||||| www.deepnco.net Seyr Pour (re)découvrir l’univers de Jonnystyle, une seule adresse : ||||| www.jonnystyle.be www.last-mag.com / 20 21 \ www.last-mag.com Interview > Quelle est l’évolution du métier du tourneur, partant du principe que l’industrie du disque est en recul ? Les gens vont voir plus de concerts ? L’idée générale, c’est de penser que le disque va mal et que la scène va hyper bien. Les ventes de billets en France, sont chaque année en augmentation. C’est le cas général. La réalité, c’est que le secteur de production de spectacles reste précaire, il y a beaucoup de petites boites qui ont du mal à survivre. Je ne suis pas certain que le fait d’acheter moins de disque invite les gens à aller plus en concert, ce n’est pas aussi simple. Musique, Ça tourne ! Le concert a une vraie force, c’est le seul aspect de la musique qui n’est pas remplaçable par Internet et sur lequel le virtuel ne pourra jamais s’imposer face au spectacle vivant. Quel est le point commun entre Matthieu Chédid, Keny Arkana, Vanessa Paradis, Elmer Food Beat et Robert Charlebois ? Ils, et bien d’autres, évoluent aux côtés de la société Auguri Productions (Ex-Olympic Tour), tourneur de métier, et cela n’a rien à voir avec une quelconque activité industrielle de fraisage, nous parlons ici de concerts avec Laurent, le co-fondateur de la boîte. Comment définir le métier de tourneur ? En gros, c’est tout ce qui touche aux concerts, à la scène, par rapport à un artiste… Ca va de la création du spectacle aux répétitions, jusqu’à la diffusion, c’est-à-dire trouver des dates, monter des équipes techniques qui accompagneront l’artiste. C’est un métier qui n’a rien à voir avec le métier du disque, qui existe depuis qu’il y a des galas… Il s’est beaucoup développé sur les 20 dernières années, avec la multiplication des concerts. Y a t-il une spécialisation, par exemple des boites de tourneur consacrées aux artistes indés, ou à certains types de festivals ? Il y plein de tourneurs, en France. Basiquement, c’est super éclaté. Il y a plein de petites structures, qui sont en train de se concentrer. Mais au départ, il y en a une multitude. Après, il n’y a pas de spécialisation de salles, la plupart des tourneurs essaient de bosser sur tous les types de lieu existants. Enfin, la présence d’un grand nombre de boites dans le secteur est typiquement française, partout en Europe, il y en a de moins en moins et il y a une concentration sur les grosses boites. En France, ça reste encore très artisanal. La naissance d’Olympic C’est parti d’une initiative de 2 personnes, Charles et moi. On se connaît depuis qu’on est étudiants, on avait alors monté une asso et notre premier festival à Pau en 1992 (ndlr : avec les Ramones à l’affiche, ça mérite d’être précisé). On a fait ça pendant 2 ans durant nos études. Ensuite, nous avons été objecteurs de conscience et on a monté Olympic Tour. Le premier artiste était Dominique A. Charles était objecteur au CRDC, la scène nationale de Nantes. Dans le cadre de son objection, il avait bossé sur Dominique A, en 1993-1994, et l’année suivante, on l’a développé avec d’autres groupes. La boite elle-même a été créée en 1997. On avait 4 ou 5 artistes dans le catalogue au départ, avec Diabolo Gum, Katerine et Matthieu Boogaerts. Petit à petit, de nouveaux artistes sont arrivés chez nous, on a suivi M à l’époque de son tout premier album, quand il tournait en solo. Yann Tiersen est également arrivé à cette période là, et la boite a grossi avec les artistes. Et puis, un beau jour, on a été attaqués par le comité olympique, et la société est devenue Auguri Productions. Le nouveau nom a été choisi en hommage à Dominique A, le premier artiste d’Olympic. Auguri est le nom d’un de ses albums. Combien d’artistes composent l’écurie ? Comment y rentrent-ils ? Une trentaine. Maintenant qu’on a pas mal grossi, c’est plus souvent les artistes ou les maisons de disque, ou les managers qui viennent vers nous. Mais il y a toujours des cas où nous allons directement vers l’artiste. Combien de personnes travaillent au sein d’Auguri, quels sont les différents postes ? Il y a 18 personnes qui travaillent de manière fixe. Le principal pôle, c’est le booking avec 6 personnes : 3 bookeurs et 3 assistants. Il y a une personne en plus qui s’occupe de tout ce qui est contrat, il y a un pole promo et un pole administratif. Quel est le rapport entretenu entre les tourneurs et les maisons de disque aujourd’hui ? De 95 à début 2000, il y a avait vachement d’aides des maisons de disque, ce qu’on appelle le tour support et qui permet de développer les artistes via la scène. C’était l’époque où les revenus des maisons de disque étaient bien supérieurs. Et depuis 3 à 4 ans, leurs revenus baissent et par conséquent, les relations sont plus compliquées ! Elles ne veulent plus investir de la même façon, en donnant des aides pour construire une tournée. Elles veulent être co-productrices des tournées, être intéressées sur les résultats des tournées. Après d’une manière générale, par rapport à l’aspect promo, il y a aussi de moins en moins de monde qui travaille en maison de disque. Donc il y a tout un boulot qui était fait à une époque sur le terrain, sur la presse régionale, etc… qu’elles ne peuvent plus faire. Le rapport est plus tendu, il est plus focalisé sur le business, l’intéressement et aucun nouveau modèle n’a été trouvé, c’est du cas par cas. Enfin, elles investissent moins sur le développement des artistes par la scène car elles ont moins de rentrée d’argent. >> www.last-mag.com / 22 Les gens ont cette envie de venir voir des lives. A côté de ça, sur le développement des artistes en concert, ce n’est pas forcément plus facile qu’avant. Toujours de par le fait qu’il y a moins d’argent alloué à la tournée, qu’il n’y a pas de tour support, c’est un plus gros investissement de développer un artiste. Et il y a de plus en plus de concerts, donc quand il y en a 3 par semaines du côté de chez toi, tu es obligé de faire un choix. Les prix sont plus importants car les coûts de plateau le sont également, ceci étant partiellement induit par le fait que les maisons de disque ne donnent plus d’aides. De manière générale, les grosses prods sur les gros artistes fonctionnent bien et les gens sont prêts à mettre 60, 80 ou 100 euros pour aller voir un gros truc qu’ils n’ont pas envie de rater. Après, sur les artistes en développement ou moyens, on reste très liés à l’actualité, il y a une vraie compétition car il y a une multitude de concerts et de manière relative, c’est vraiment le point le plus difficile. Ta perception de l’évolution d’un artiste ? Bien souvent, un pré-tour annonce la sortie d’un album, puis une tournée des clubs pour enfin, dans le meilleur des cas, attaquer une tournée de Zéniths et festivals… Il n’y a pas de schéma type, l’important est que l’artiste puisse faire évoluer son spectacle, qu’il puisse travailler sur le contenu, au niveau des arrangements des morceaux, de l’ordre dans lequel ils sont joués, les lumières… Un spectacle évolue toujours par étapes, mais il n’y a pas d’évolution type. Tu as des artistes qui se sentent bien et qui arrivent à construire un show super, d’autres qui vont péter les plombs dès que ça grossit, et là ça ne marche pas. Ce qui est compliqué c’est que ça peut aller très vite, et la scène est différente du studio : il ne suffit pas de s’entourer de gens qui tuent à tous les niveaux et reprendre des trucs si ça va pas, tous se joue sur le moment et la scène, c’est comme tout ça s’apprend. Et il est important d’apprendre la générosité que ça suppose vis-à-vis du public, c’est un rapport direct avec lui, qui nécessite un apprentissage progressif. Ce qui fait que de plus en plus, on a des artistes qui explosent très vite au niveau médiatique, disque, etc… et qui doivent fournir beaucoup plus de travail concernant la scène. Comment appréhender le potentiel d’un artiste à remplir et toucher tel salle et tel public ? Il ya plein d’indicateurs, mais quoi qu’il arrive, et j’y reviens, je pense qu’il faut y aller par paliers. Même s’il se passe quelque chose de fort avec un artiste, il ne faut pas le projeter de suite sur de trop grandes scènes. Il faut laisser le temps pour être 23 \ www.last-mag.com prêt à affronter ça. Même un artiste qui explose, tu le fais partir sur des scènes de 800 personnes pour l’amener 6 mois plus tard sur un Zénith, il n’aura pas le temps de vraiment s’adapter. Et puis après, c’est du ressenti, de pouvoir estimer ce que va, entre guillemets, «peser» un artiste dans les 6 mois, c’est une prise de risque, parfois ça marche et parfois tu te plantes. Et avant de lancer un super gros truc, genre Bercy, t’y réfléchis un peu, tu ne fais pas ça pour te faire plaisir ! (rires). Autre indicateur, sur les concerts tu vois la réaction des gens, ce que donne l’artiste et le retour du public. Et puis également la promo, les passages radio et les ventes de disques générés donnent une idée du rayonnement et du type de salle qu’on peut se permettre de faire. Enfin, une fois de plus, c’est au cas par cas. Il y a des artistes dont on entend jamais parler en media ou très peu, qui vendent peu de disques mais qui peuvent faire de grosses salles et d’autres incontournables dans les médias, qui cartonnent dans les charts mais qui ne sont pas forcément prêt à attirer un large public. Le bouche à oreille, le retour du public et le ressenti qui en découle sont primordiaux. Comment s’articule une de tes journées ? Je n’ai pas de semaine type, en général c’est 6 jours par semaine, tout le temps et puis ça dépend des périodes. Il y a la période des festivals sur laquelle on se déplace beaucoup, on fait en sorte qu’il y ait des gens de l’équipe présents sur les tournées, ce qui n’est pas toujours le cas dans le milieu. En gros les journées sont super pleines, notamment d’imprévus. Avantages et inconvénients de ton taff ? En inconvénient, le fait que ça soit super prenant, donc pas grand-chose d’autre à côté, et l’avantage c’est que c’est un boulot qu’on a choisi, que ça nous plait et qu’on fait que ça ! C’est quand même le rêve ! Tes derniers coups de cœur artistiques ? J’en ai plein, j’en ai tout le temps. Quand on décide de bosser avec des gens, c’est aussi pour ça. propos recueillis et photos par TruK ||||| www.auguriproductions.com Live Pic > Manu Chao & Radio Bemba par TruK Ca faisait quelques paires d’années que le trublion à la main noire n’avait pas écumé les salles de France et de Navarre. En 2008, Manu Chao et toute son équipe du Radio Bemba décident de rattraper le temps perdu et de mettre les pendules à l’heure en accomplissant une tournée triomphale de Zéniths et autres grandes scènes retentissantes ; distillant chaque soir plus de 3 heures de show survoltés devant des milliers de convertis établis ou en devenir. Le 11 juin 2008, ils blindaient et retournaient Bercy, giflant 18.000 personnes au passage, avant de remettre ça le lendemain, même endroit, même heure, même pomme. Véritable machine de guerre au service de la paix, on en retiendra les hectolitres de sueurs versés dans les salles bondées, et toujours cette énergie à revendre. Qu’on ne parle pas portefeuille face à tant de générosité... ||||| www.manuchao.net www.last-mag.com / 24 25 \ www.last-mag.com Au croisement > LAST Mag #23 sera marqué par la mise à l’honneur d’une team qu’on n’a cessé de croiser, et dont on entend régulièrement parler, en bien s’il vous plait. Audience 33, c’est le mix de nos amours, une féroce passion de la glisse mise au service de l’image et du son... Nous leur avons posé quelques questions, suite à leur victoire au concours photo organisé durant le Kumi Yama, l’événement de l’été aux 2 Alpes, qui s’est déroulé du 4 au 6 Juillet dernier. Pouvez-vous nous présenter le binôme qui a participé au concours photo Kumi Yama ? Il s’agit de Sylvain Meunier (SLY) et Gilles Bonugli (Gils, dit DJEELZ !), membres fondateurs d’A33, on est tous les deux à la fois photographes et graphistes, on voyait mal comment déterminer qui était l’un ou l’autre. On a la trentaine et on est originaires de Marseille. Vous êtes reconnus pour vos vidéos, quelle est l’activité au sens large d’Audience33 ? Tu mets le doigt sur un point crucial. En effet, les gens qui nous connaissent sont persuadés que nous ne savons faire que de la vidéo. Ce qu’ils savent moins, c’est que notre passion première c’est la photo, on a fait de la vidéo car c’est venu naturellement, par notre attirance pour le graphisme animé. A coté de çà, on fait un peu d’art plastique et de compositions digitales reproduites en grand format, on vient d’ailleurs d’exposer en compagnie de Maxime Ros et Lester Daniel, deux talentueux peintres du Sud Ouest. Nous avons l’intention de continuer dans ce sens, car le virtuel c’est bien, mais au bout d’un moment t’es content de tenir une œuvre dans tes mains. Que représentent la photo et le travail graphique chez vous ? C’est une manière de s’exprimer de montrer aux gens ta manière de penser, plus précisément quand tu arrives à faire passer un message important à travers une œuvre qui est jolie à regarder, tu n’es pas loin d’avoir réussi ta mission. Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à ce concours ? On a été missionnés pour dessiner l’affiche de l’événement. On a forcément eu connaissance du concours. On a réfléchi et on s’est demandé si on avait le droit de participer. Apparemment rien ne s’y opposait, donc on y est allés, on venait du Sud Ouest, alors ce fut long, mais au final on est contents ! Comment vous êtes vous préparés ? On avait quelques idées mais en définitive on a rien fait de ce qu’on avait prévu... (pas assez de temps). Si t’as vu 99 F, c’était un peu comme quand ils sont dans le bureau et qu’ils doivent trouver une idée en 5 min, la coke en moins. Quels ont été vos axes pour procéder à la prise de vue ? Mode paparazzi ou plutôt une entente avec les riders ? On avait prévu de shooter avec Dallas, on a fait son portrait le premier jour (page suivante), ensuite sur le park, on ne voulait pas se caler sur le kicker, car y avait trop de monde, alors on a repéré ce rail transparent, on le trouvait cool... On a chopé le Gab qui traînaillait dans le coin, et on lui a demandé s’il se sentait de passer nous faire quelques trickots. Il n’y a pas de statues japonaises aux 2 Alpes, un travail de recherche préalable a été fait. Quelles ont été les étapes graphiques pour arriver à ce résultat ? Ben, du Photoshop, du Illustrator, de la colo, enfin vive l’ordi quoi... Au fait, pour la statue elle était déjà là... Donc si on nous a fait gagner pour ca, ben désolé ! Vous avez gagné un voyage au Japon, quel va être votre programme sur place ? Déjà, on va sûrement partir en janvier. Ensuite, si on a l’hôtel, on squatte à Tokyo, on shoote tout ce qui nous plait, on fait les boutiques qui vont bien et on traque les bonnes expos, notre book en poche. Ensuite on monte sur Hokkaido, rider la farine pendant quelques jours à nos frais. Si on n’a pas l’hôtel à Tokyo... heu non je préfère pas penser à cette alternative. Enfin si jamais ça arrive, on envoie un missile skud a Gaylord (ndlr : le gentil organisateur) et on revend les billets... Non, je sais pas, on verra. >> www.last-mag.com / 26 27 \ www.last-mag.com Qu’avez vous pensé de l’événement Kumi Yama ? Nous avons été agréablement surpris, surtout par le niveau des riders, des jeunes qui arrivent en force. Pour te dire, le deuxième jour, on est montés pour rider avec Sly, ensuite on s’est posés au torii et on a maté le contest jusqu’à la fin, sérieux, ils ont assuré. Quelles sont les composantes de l’évent qui vous ont séduit ? Le fait qu’ils partent a plusieurs sur le kicker a permis, voire obligé les gars à se mettre la pression et surtout à rider vraiment ensemble. Genre, Aluan (Ricciardi) qui tient la main à son pote pendant la prise d’élan, c’était bien bon, vraiment graphique quand ils sortaient en l’air style miroir. (trickots inversés) Vos projets futurs ? En ce moment, on shoote pas mal de skimboard avec nos potes d’Unamas (marque underground de skim d’hossegor), on a des clips expérimentaux en préparation, sinon on est en train de boucler 2 sweetspots pour ACG. Cet automne on devrait partir un peu en Asie avec Nash (responsable musique chez A33) histoire de voir ce qui se trame par là-bas. A part ça, faire des expos s’il y a moyen de trouver des galeries, on a des trucs à vous montrer ! Dédicaces : Merci à Dallas et Gab Bessy en particulier, mais aussi à tous les riders sans qui tout ceci n’arriverait pas, les premiers maillons de la chaîne ce sont eux. Ils méritent plus que ce qu’ils ont, surtout les discrets qui déglinguent tout en silence et que personne ne semble voir. Merci à l’organisation (Like That & les 2 Alpes) de nous avoir accueillis. Big up à Oli, Linda, au nouveau venu Mato, et Erwin de kounterfit.com ||||| www.audience33.com propos recueillis par Np www.last-mag.com / 28 Interview > Touche atout Le mec qui éclate le bitume et sa board sur la couv réalisée par Audience 33 existe bel et bien dans la vraie vie. On a trouvé intéressant d’en savoir un peu plus sur lui... Tout d’abord, peux-tu te présenter ? Romuald Janau, originaire de Batz-sur-Mer, un bled pas très loin de Nantes. C’est le pays de la fleur de sel de Guérande. Exilé dans les Landes l’été et à la Plagne l’hiver depuis 11 ans. Ca fait quoi de voir sa gueule sur la couverture d’un mag aussi sympa que LAST Mag ? Ça fait plaisir, je ne connaissais pas, ça à l’air cool et en plus le travail sur la couv déchire ! Tu t’es fait retoucher par l’équipe d’A33, comment les as-tu rencontrés et que penses-tu de leur travail ? Session de skim à la gravière l’été dernier, ils traînaient avec Nico «Superchodass» un pote de skim qui les avait rencontrés un an plus tôt. Je pense qu’ils sont presque aussi bon que moi en informatique… Non plus sérieusement, j’avais entendu parlé d’eux lors du DVD «Substance», et j’avais bien kiffé le côté novateur qu’ils ont apporté dans le snow. Là, ils ont fait un clip de skim et ça innove aussi. Et surtout, ce sont des riders à la base, donc ils captent tout de suite le truc. Tu pratiques plusieurs sports de glisse, peux tu nous exposer selon chaque sport ce que tu aimes et ce que tu détestes ? ///Skate J’aime : Le spot est toujours là, il bouge pas, et puis rencontrer du monde, ca permet d’évoluer. Je déteste : Les sales mioches qui, à 12 ans, sont déjà trop forts ! ///Snow J’aime : La pow et les kickers en pow, les journées avec les potes inoubliables... Je déteste : Les files d’attentes aux lifts, les parks surpeuplés et/ou mal shapés. ///Skimboard J’aime : Pouvoir coller un roller ou de bons petits surfs sur un shorebreak sympa, alors qu’au même moment en surf c’est la Chine au pic et tu prends rien. Taper des sessions à juste 2 ou 3 le matin, offshore… Je déteste : Quand ca «scruff» (la vague gonfle par le dessous et ne creuse pas assez), le sable mou et le vent onshore car tu te prends la board dans la gueule à tout va. ///Surf J’aime : Plus de temps de glisse par run comparé au skim, les uhu. Je déteste : Les pics surpeuplés, les gens qui ne respectent pas la nature, la mauvaise vibration à l’eau (très fréquent dans les Landes). Ta devise ? Vivre l’instant présent et rider le plus possible. Certains se droguent, fument ou boivent, moi si j’ai pas ma dose quotidienne de ride je coule. Quels sont les sponsors qui te permettent d’avancer dans ta passion ? Quiksilver (Tomi), Quik eyewear (Camille), DC shoes (Afonso), Unamas, A33. On connaît la difficulté pour un rider de vivre du ride. Tu en vis bien ou tu as un job alimentaire à coté ? J’ai un job très alimentaire… Mais celui-ci me permet tout de même de rider souvent autant l’été que l’hiver. Dernier mot ? Vive la Bush… ! (la bière) Dédicaces à A33, Superchodass, ENcO, Bike, Squal (UNAMAS SKIM), Marie ma chérie, Doud, Tony des marais salins, Rice (San Diego), Malikoba Leon, la Plagne toute ma famille. Désolé à ceux que j’oublie… propos recueillis par Np GRAFlTI\STREETART\GRAPHISME\ILLUSTRATION\PHOTO Comment définirais-tu le skimboard pour les lecteurs qui ne connaissent pas la discipline ? Beaucoup de gens s’imaginent que le skim c’est juste la petite planche en bois que tu jettes sur le flat, mais il faut bien comprendre que passé cette étape, le skim devient vraiment du surf de shore break. Il faut un timing précis et un bon lancer de planche, après faut aller chercher la vague si elle est un peu loin. Les puristes apprécieront ! D’ailleurs, il y a un contest international les 29, 30 et 31 Aout avec la crème des riders mondiaux réunis sur les plages de Hossegor et Seignosse, avis à ceux qui veulent voir ce que c’est. ,EMAGAZINEDELACRÏATIONhHORSPISTEv 4OUSLESMOISCHEZLESMARCHANDSDEJOURNAUX 0ROCHAINNUMÏROLESEPTEMBRE WWWGRAFlTIARTMAGAZINECOM www.last-mag.com / 30 Jeu Concours > Gagne une board, des gants et des roues Pour participer, rendez-vous sur www.boneless-one.com www.last-mag.com / 32 33 \ www.last-mag.com Ta déco sur ton snow Techno > Depuis un an, Kaorigin propose de personnaliser du matériel de sport d’hiver en partenariat avec les plus grandes marques. Nous avons rencontré Jacques LACROIX et Jean-Marie MARTIN, les créateurs de ce nouveau concept, directement dans leur atelier, près de Grenoble. Pour vous présenter le procédé de personnalisation, nous avons suivi les étapes de la fabrication sur un snowboard Rossignol qui s’est vu apposer une décoration LAST Concept pour l’occasion. Quel est votre parcours ? Jacques LACROIX, à l’origine du projet : Je travaille depuis 20 ans dans le sport d’hiver. J’ai débuté chez Salomon, au démarrage de l’activité ski, en 1987, et j’y suis resté 11 ans. J’ai ainsi travaillé sur les 3 produits : ski, chaussure, fixation, en matériel détaillant et compétition. Je m’occupais, sur la fin de la mise au point du matériel compétition, au service recherche et développement. Ensuite j’ai travaillé 2 ans aux Etats-Unis dans le matériel de golf, toujours au sein du même groupe que Salomon, qui avait déjà été repris par Adidas. Et de 2000 à 2006 je me suis occupé de la recherche et développement du groupe Rossignol, sur les produits de gamme et course, et tous les produits sports d’hiver. L’aspect décor et design a toujours été pour moi un élément très important. En général, dans l’industrie du sport d’hiver, le design est toujours un sujet très pointu et délicat. Entre les commerciaux qui vendent en direct aux détaillants, qui disent «c’est moi qui sait ce qui faut vendre», entre le designer interne ou externe qui dit «voila la tendance actuelle, il faut que vous fassiez ça», le marketing qui donne aussi son avis, et moi le technique qui dit, «attention cette couleur on ne pourra jamais la faire», et ainsi de suite... C’est donc un sujet très intéressant, et le rêve de bien des fabricants, c’est de faire un produit blanc qu’ils décorent au dernier moment, et c’est ce qu’on a développé avec Kaorigin. << Jean-Marie MARTIN, son associé : Je suis originaire d’une station de ski, mais j’ai eu le malheur de travailler dans des endroits où l’on ne vendait que des produits très techniques et très compliqués, sympas mais techniques, que seul 1% de la population utilisait, connaissait et comprenait. Et j’ai maintenant le plaisir, enfin, de travailler dans un domaine où ce qu’on fait, je l’utilise aussi. Je suis passionné de ski et j’ai un parcours d’école de commerce, de finance dans des boites industrielles qui ‘avaient rien à voir avec le ski. >> Pouvez-vous nous exposer votre concept de personnalisation de snowboard et de ski ? Etes vous les seuls à proposer ce procédé ? JMM : Il y a 2 ou 3 marques qui se sont occupées de cette tendance, les gens ont de plus en plus besoin de s’identifier à leur matos. Nous sommes les seuls à ne pas être une marque, on a constaté que la plupart des marques, en qualité qu’industriels, ont du mal à produire en petite quantité. Quand on va voir une marque pour faire une série limitée, on nous annonce 500 exemplaires minimum. On est ainsi complémentaires car on en a fait notre spécialité. Notre particularité est de laisser tout ce qui est sur la semelle à nos marques partenaires (Blacksmith, Dynastar, Rossignol, Zag) et on rappelle même, le modèle, la marque sur une plaque qu’on grave sur le ski ou le snowboard. En résumé, on propose un produit identique à un produit de série, de manière très rapide et en petite quantité, sur une base issue de plusieurs marques reconnues. Grâce aux partenariats avec les grandes marques nous proposons aussi bien du matos freeride que freestyle à personnaliser. JL : Les grandes marques font des petites séries, comme les 7 péchés capitaux chez Rossignol Scratch. Comme ils vendent beaucoup de Scratch, ils déclinent les modèles en plusieurs décos, ce qui fait au final plusieurs centaines de skis par déco. Selon ce procédé, c’est encore réalisable par les grandes marques. Mais descendre sur des plus faibles quantités leur est difficile. JMM : La flexibilité qu’on a en plus, c’est le fait de tourner avec une petite équipe. On peut proposer de faire de la personnalisation pour le particulier, au cas par cas. JL : C’est l’aboutissement de la personnalisation. Ta propre déco sur ton ski ou ton snow, avec une garantie similaire à un produit du marché, selon un usage normal. Nous avons procédé à des tests chez les fabricants Rossignol et Dynastar, on a le tampon des grandes marques au niveau qualité, sinon ils ne nous auraient pas permis de customiser leurs produits, ou alors sans préciser le modèle et la marque. Ils nous ont laissé le droit d’indiquer la marque. C’était important pour nous au départ car c’est notre différentiation, on n’est pas une marque, on assemble 2 produits qu’on assure par la qualité du support. Après quand on dit qu’on ne fait pas de ski, c’est vrai mais on nous le demande quand même, inconsciemment on va être obligés de proposer des skis sans marques pour des événements particuliers par exemple, car c’est vrai que Rossignol n’est pas dans l’obligation de nous laisser apposer un logo ou un visuel qui ne correspond pas à son image. Par exemple une marque qui est proche des sports d’hiver et qui a envie d’apposer son propre visuel sur un snowboard, ne souhaitera pas forcément avoir une semelle Rossignol qui peut apporter une confusion et une mauvaise association de marques. Dans ce cas on nous demande des produits sans marque. >> www.last-mag.com / 34 35 \ www.last-mag.com Beaucoup de designers vous ont contacté pour faire leur propre modèle ? JMM : Sans parler des 6 designers professionnels qui travaillent avec nous et qui proposent déjà des décos sur notre site, il y a un contact sur 2 qui nous demande, via la fiche contact que l’on propose sur notre site, s’il peut faire sa propre déco, ou s’il peut proposer ses réalisations à vendre sur notre site. On en déduit qu’il y a beaucoup d’artistes qui s’intéressent au concept. Je viens justement d’avoir un gamin de 10 ans qui me proposait 3 décos contre une paire de ski offerte ! Il n’avait pas encore tout les rouages du business. (rires) Etes vous ouverts à élargir votre palette de designers ? JMM : Bien sur, mais nous avons beaucoup de demande de personnes qui n’ont pas le statuts de professionnels, et là nous n’avons pas le droit de les rémunérer. Par contre ce qu’on essaiera de faire c’est de procéder à un système de partage de déco, et selon le nombre de fois qu’une déco sera utilisée, on trouvera un moyen de récompenser le créateur. JL : C’est aussi un moyen de créer de la nouveauté, car nos designers ont chacun des styles différents, quand l’internaute va sur notre site, soit il trouve qu’il y a trop de choix, et il ne sait pas lequel prendre, soit il ne trouve pas ce qu’il voulait. On peut donc toujours imaginer qu’il n’y en a pas assez. On a aussi beaucoup de gens qui aimeraient faire une déco perso, et qui nous demandent comment s’y prendre. Certains on fait leur déco mais ne comprennent pas forcément les éléments techniques demandés : la définition, un document à l’échelle 1. La pure personnalisation est la plus grosse demande et la dimension art est le plus du produit. On lance aussi d’autres supports comme le casque à personnaliser, les casques de moto ou de protection pour tous les sports. On peut donc faire produire son casque avec le même design que son snowboard, pour une cohérence parfaite. Pouvez-vous nous parler du processus de fabrication ? JL : On utilise 2 technologies pour obtenir un dessus décoré. C’est typiquement le processus employé pour les skis et snows du commerce. La première technologie employée est sous-traitée chez un fabricant qui nous imprime le support assemblé ensuite sur des snows ou skis blancs. L’autre, consiste en une sublimation sur un plastique transparent : nous faisons imprimer un papier avec de l’encre sublimable (ci-contre). Ce papier est chaufée puis pressé directement dans notre atelier, et l’encre pénètre à l’intérieur de la matière. Selon les 2 technologies, on obtient un résultat similaire. On a un petit stock de designs qui sont proposés sur le site web, ce qui permet d’être réactifs dans la fabrication et la livraison, suite à une commande. Pour exemple, voici le produit blanc de marque que l’on achète tel quel (ci-dessous). On assemble donc ces 2 produits sur cette machine (ci-contre) selon notre technologie. C’est un four à sublimation : à l’intérieur ça chauffe et entre les 2 plateaux, la machine permet de faire le vide, on met notre ski et la déco entre les 2 plateaux, on fait le vide, on aspire, il y a une pression qui s’établit entre les 2 pour procéder au collage, et on rentre le tout dans le four à température flash, dès qu’on a atteint la température en quelques secondes, on ressort le produit. On obtient donc un seul produit assemblé, ensuite il y a un peu de finition, le tout pour 1h de manœuvre au total. Cette machine permet aussi de faire de la décoration sur des plaques de métal, de la décoration de meuble, sur des formes 3D comme les casques que nous proposons. On a aussi prévu de faire d’autre produit que le sport d’hiver, notamment la glisse d’eau, wakeboard, kite… c’est la même technologie, le cadre de VTT également. Propos recueillis par Np et Bg ||||| www.kaorigin.com www.last-mag.com / 36 37 \ www.last-mag.com Voyage Voyage > Tahiti & ses îles Y ALLER Pour cette nouvelle destination, nous vous prescrivons un petit exercice. Fermez les yeux et ouvrez-les 18 000 Km plus loin. Ça fait une trotte mais on vous propose de les ouvrir à Tahiti et de découvrir ainsi le «paradis polynésien» que ce très cher Bougainville évoquait dans ses récits. C’est sans doute l’effet «rentrée des classes» qui m’inspire cette référence, mais en vous laissant tenter par ce voyage, vous comprendrez ces dires. Et pour votre dose d’histoire, permettez-moi au passage de remercier Samuel Wallis*. *«on lui doit la découverte de Tahiti le 19 juin 1767» dixit Wikipedia. www.last-mag.com / 38 Comme souvent, la meilleure solution pour réserver vos billets d’avion, c’est de passer du temps derrière votre écran d’ordinateur pour dénicher les bonnes affaires exclusives à internet. Mais ne vous attendez pas non plus au miracle… l’accès à ce petit coin de paradis a bel et bien un prix. Comptez donc entre 1200€ et 2200€ selon les périodes et retenez que la compagnie aérienne qui pratique les tarifs les plus attractifs sur cette destination est Air Tahiti Nui. Au départ de Paris Ch. de Gaulle (CDG), il vous faudra patienter 19 heures dans l’avion avant d’atterrir à Papeete. Transit par Los Angeles oblige, il est nécessaire de posséder un passeport valide 6 mois après le retour et que ce dernier soit à lecture optique. Pour encaisser plus facilement le décalage horaire (+12 heures en été et +11 heures en hiver) et profiter de votre première journée sur les terres polynésiennes, je vous conseille de ne pas dormir sur la deuxième partie du voyage. Un conseil de vieille grand-mère qui a son importance. Rien qu’à votre arrivée à l’aéroport de Tahiti Faa’a, vous allez apprécier l’accueil chaleureux qui est réservé aux touristes. En effet, l’hospitalité légendaire se retrouve dès l’arrivée, par des chants accompagnés aux ukulélés et par le fait que l’on vous orne de colliers de fleurs et que l’on vous offre une tiaré (NDLR : à porter à droite si vous êtes en statut «single» sur facebook) ; la fleur emblème de Tahiti et ses îles au parfum si subtil. 39 \ www.last-mag.com QUAND Si vous pouvez avoir plusieurs choix dans la date (n’y voyez aucune contrepèterie) de départ, sachez qu’en Polynésie, le soleil brille toute l’année. Évitez donc juillet-août pour privilégier les périodes dites «creuses», sachant que la meilleure époque pour pratiquer le surf s’étant d’avril à octobre. Pour une lune de miel, il faut généralement choisir la fin de l’année... mais étant comptabilisé par l’INSEE parmi les plus de 10 millions de célibataires, je ne pourrais vous en dire plus. Clin d’œil ou private joke ? A suivre… Je ne saurais que trop vous conseiller de partir entre mars et mai, les billets sont plus accessibles, les plages quasi désertes et c’est la meilleure saison pour les amateurs de nouvelles saveurs puisque tous les fruits tropicaux sont à maturité. La plupart des poissons sont visibles toute l’année, mais pour croiser une baleine en mer, il faudra plutôt choisir de partir entre septembre et novembre. AU DODO Pour votre première nuit à Tahiti, vu que vous risquez d’arriver en fin de soirée et qu’il va falloir vous remettre du voyage, je vous conseille de choisir un hôtel. Pour la suite de votre séjour, optez pour la solution la plus économique mais aussi la plus authentique à Tahiti, les pensions de famille. Évitez vraiment les séjours dans les complexes hôteliers qui au-delà de coûter «bonbon», ne vous permettront pas de rencontrer le peuple tahitien et tout ce qui va avec. La deuxième chose à prévoir dans votre voyage (et donc dans votre budget), c’est de bouger d’îles en îles car Papeete reste une ville à part entière et vous n’avez pas fait tous ces Km pour respirer les gaz d’échappement des nombreux pick-up. Commencez par traverser sur Moorea via un bateau sachant qu’il y en pour une grosse demi-heure, mais que le dépaysement sera total. Ensuite, évitez l’afflux touristique de Bora-Bora et prenez la direction sauvage de Huahiné ou si vous en avez l’occasion, prenez le cap sur l’archipel des Tuamotu. La cerise sur le palmier étant l’atoll Fakarava. C’est avant votre retour en métropole, que je vous conseille de passer deux ou trois jours à Papeete. Et pour réserver votre logement à l’avance et préparer votre voyage, voici non pas une mais 4 adresses : www.tahiti-tourisme.fr www.tahiti-pensions.com www.letahititraveler.com www.tahitiguide.com A TABLE L’expression s’en mettre plein le coco prend tout son sens à Tahiti. Alors pour vous mettre en appétit, voici un avant-goût des plats à déguster : poisson cru “à la tahitienne” mariné dans du citron et du lait de coco, chevrettes (crevettes locales d’eau douce), cochons de lait, poulet coco, riz à l’ananas, fruits de l’arbre à pain, multitude de poissons à déguster aussi bien grillés, bouillis que crus… Si les fruits de la mer sont divins, les fruits de la terre ne sont pas en reste avec au menu : papayes, mangues, ananas, pastèques, pamplemousses, bananes… La meilleure manière d’y goûter, c’est de faire les marchés. Celui de Papeete fait figure d’incontournable. Pour vous désaltérer, rien de mieux qu’une coco glacée. Le «sushis addict» que je suis, vous prescrit deux très bonnes adresses. Alors notez bien : le sushis bar à côté de la place Tau Ata à Papeete, et à Puunavia, «le Comptoir d’Asie» ! Dans un autre genre, je vous conseille de faire une fois les roulottes de la place principale de Papeete, à savoir «Vaïete» ; le point de rencontre des locaux le soir pour manger des hamburgers, frites, steacks, mais surtout le shaomen qui est certainement le plat vedette de cette place. SORTIR A L’EAU A priori, on ne va pas à Tahiti pour sortir et pourtant si vous passez plusieurs jours sur Papeete, ne vous faites pas prier. Commencez la soirée par quelques Hinano au Rétro ou au Mana Rock Café en centre ville, après mise en jambe au Dao et Tiki Soft, poursuivez au Royal Kikiriri histoire de vous familiariser avec les danses tahitiennes et les Tahitiennes qui vont avec. Ensuite embarquez-vous dans le clubbing avec dans un premier temps le Morrison’s puis le Paradise club situé face au quai des ferries. Et le meilleur moyen de finir votre virée, ce sera sans doute de prendre la direction de PK18 aka la plage «carte postale» à Tahiti. Une info, et pas des moindres, qui vous donnera envie de patauger : l’eau des lagons se stabilise tout au long de l’année autour de 26°C. Si le surf est une véritable institution à Tahiti, les spots ne sont pas pour autant accessibles car la plupart du temps, ce sont des vagues de récifs qu’il faut surfer, avec des coraux très coupants... Autant dire qu’il vaut mieux avoir un bon niveau avant de se jeter à l’eau. N’hésitez pas, demandez l’avis aux locaux, qui au-delà d’êtres accueillants, ne sont généralement pas radins de bons conseils ; ce qui a tendance à se perdre dans le surf. Retenez aussi que les eaux turquoises du lagon se rident en kite, en wakeboard et même en pirogue aka le sport de prédilection des Tahitiens. Dans les autres activités où il s’agit de faire trempette, il faut absolument vous réserver dans votre séjour, un moment pour aller nager avec les raies et les requins, qui sont totalement inoffensifs. Je ne vous cache pas qu’au début, ça impressionne. Pour ce genre de baptême, je vous conseille d’aller rejoindre Tiki au Lagunarium de Moorea situé sur un petit motu (petite île). C’est une sorte de Marineland, sauf qu’au lieu que les animaux soient dans des aquariums, ils sont en liberté dans un parc ouvert vers l’océan, où les poissons, requins, raies, tortues vont et viennent... Le canyoning fait aussi figure d’activité à noter dans votre road-book et vous permettra de découvrir une face atypique de la Polynésie. De nombreux canyons sont accessibles à Tahiti, et des plus experts à Raïatea, recommandés par le local «Taravana» Gary Zebrowski. Il y a tout un tas d’autres excursions qui valent le détour, mais tout est question de budget. Si vous pouvez vous le permettre, payezvous une virée de 2 ou 3 jours en bateau. Le survol en hélico risque d’être du luxe, les cours de plongée font office d’incontournables et la visite d’une ferme perlière est à faire. Je vous recommande d’aller à la rencontre de la Polynésie loin des ambiances aseptisées, au Tiki Village à Moorea où vivent et se produisent artisans et artistes. La balade en vélo autour de l’île a son effet, tout comme une balade à cheval sur l’archipel des Marquises. Un dernier conseil pour la route : Ne vous surchargez pas inutilement. Par contre, dans votre valise, pensez à mettre des produits anti-moustiques, de quoi protéger votre peau du soleil, des chaussures en plastique ce qui n’est certes pas très esthétique mais pratique pour ne pas dire indispensable pour aller dans l’eau sur le récif, sans oublier serviettes et la panoplie palmes, masque et tuba. Même si vous aurez des souvenirs plein la tête, pensez à prendre un appareil photo et/ou camera. Par Gaylord Pedretti votre reporter sans frontières et toujours sans reproches. www.last-mag.com / 40 41 \ www.last-mag.com Design > S’habiller n’est pas jouer Artoyz jusqu’alors distributeur européen de designer toys, regorge de projets en cette année 2008 et se lance dans la production de toys avec Artoyz Original, mais aussi dans la sape avec ATZ. Le résultat est là avec des premières pièces bien finies que ce soit en toys ou en fringues. Yann-Claude Philippot, créateur d’Artoyz avec Michael Rouah, nous présente leur démarche mûrement réfléchie. ATZ Pourquoi se lancer dans la sape, le marché est saturé non ? Artoyz se lance dans le vêtement pour deux raisons, le tout étant motivé par l’envie et la passion ; la première raison est que l’univers que nous développons depuis 5 ans se prête à merveille à la mode, la seconde est la rencontre avec Steph Cop il y a 5 ans de çà maintenant et c’est cette rencontre qui nous a permis d’assouvir notre envie de vêtements de qualité fourmillant de détails léchés. Le marché est toujours prêt à accueillir de chouettes créations, on s’acharne à proposer de beaux produits et on souhaite que lorsque les gens achèteront les pièces ils sauront que l’on ne s’est pas moqué d’eux. Qu’apportez vous de frais ? ATZ innove énormément, tout d’abord par des coupes originales pensées en collaboration avec Steph, que ce soit pour l’homme comme pour la femme. L’originalité de la coupe se distingue plus aisément sur la femme mais le travail sur l’homme est pas mal aussi, plus dans la nuance et le détail. Mais on retrouve des principes communs dans les deux coupes à savoir une asymétrie, l’usage du coupé cousu, l’abondance de coutures, 4 petites broderies récurrentes sur tous les modèles, etc... Ensuite ATZ se distingue par l’utilisation de coton 100% biologique parce que certes nous venons du plastique mais ce n’est pas pour çà que nous sommes dénués de conscience (d’ailleurs nous faisons pression à notre niveau pour que les usines étudient la production à partir de plastique recyclé ce qui n’est pas maîtrisé pour le moment) et puis il faut bien l’admettre le coton bio est nettement plus doux et agréable que le coton classique. Au delà de cela on propose des designs frais et originaux, des techniques de sérigraphie multiples et enfin un packaging bio et réutilisable (bien utile pour les voyages) ! Quel est votre positionnement ? Le positionnement se veut moyen haut de gamme, mais on ne veut pas se moquer du consommateur. On a trop eu l’impression ces derniers temps que certaines marques se positionnaient à des prix abusifs sans aucune justification, la ligne ATZ est un produit un peu plus cher qu’un produit basique mais on vous garantit que le travail réalisé pour chaque pièce justifie totalement le prix de celle-ci. ARTOYZ ORIGINALS On va trouver ATZ dans le concept store du coin ou aux Galeries Lafayette ? On va plutôt s’orienter vers le concept store du coin mais tu ne nous laisses pas trop le choix dans la réponse eh eh, parce que l’on ne s’adressera pas qu’au concept stores, on s’adresse avant tout au public d’Artoyz et au public des boutiques qui travaillent avec nous depuis maintenant 5 ans. Comment avez-vous procédé au choix des artistes présents dans la première collection ATZ ? Le choix des artistes s’est fait sur la première collection dans l’idée de réunir la famille Artoyz autour d’ATZ même s’il a fallu composer car tout le monde n’était pas forcément disponible au moment de l’élaboration de la collection. Mais dans l’idée, nous avons travaillé avec des artistes que nous connaissons bien, que nous avons exposé, que nous soutenons depuis la création d’Artoyz et avec lesquels nous souhaitons faire encore des tas de choses ! Pour exemple nous avons organisé le Teddy Troops DIY Tour avec Flying Fortress, iLK a officié chez nous pendant un moment et reste toujours très proche, nous avons des projets de figurines avec la plupart d’entre eux, Nyno était voisin de la boutique Artoyz, etc. Tous nos choix sont guidés par affinité, par amitié et par goût. Nous résumerons aussi tout cela en une phrase : si si la famille. Que préparez vous pour l’hiver ? Pour l’hiver nous préparons une collection plus étoffée avec plus de modèles, avec des polos, plus de hoodies, une nouvelle coupe de tee pour la femme, un hoodie pour la femme également mais aussi des cheichs, des casquettes en collaboration avec New Era, des pulls et cardigans. Pour cette collection nous avons choisi de recentrer un peu le débat pour donner une consistance plus homogène à la collection et nous avons donc choisi de travailler avec seulement 4 artistes, à savoir Steph Cop, Easy Hey, Superdeux et Jon Burgerman, et je peux vous dire qu’ils ont fait un travail qui déboîte ! La petite nouveauté c’est qu’avec l’arrivée d’un D.A. au sein de la société nous avons également développé quelques modèles en interne. Vous aviez souvent collaboré avec des toy designers en lançant des versions exclusives. Vous lancez aujourd’hui vos propres productions de toys, quelle a été la démarche jusque là ? Le démarche a été complexe, disons que faute de moyens, nous avions un peu peur de nous lancer dans la production ; et il faut bien le dire, la démarche des collaborations, même si plus coûteuse, est un risque bien plus maîtrisé puisque l’on travaille sur des quantités plus faibles et que l’on s’associe généralement à des artistes et des producteurs qui ont un savoir faire reconnu en matière de production. Donc disons que jusque là, notre démarche était frileuse ; mais depuis janvier 2008, disons que nous nous sommes donné les moyens pour aller au bout de notre projet, nous rêvions tous de produire depuis le début et nous avons pu passer du rêve à la réalité. Il faut bien savoir que des projets sont, pour certains, depuis plus de 3 ans dans nos ordinateurs. Pourquoi ce nom, les Elements ? Quel est le concept ? Alors, il faut savoir que les Elements sont nés en fait d’un premier projet qui avait été lancé par Easy Hey de Delkographik et Gregos, ce projet avait été exposé chez Artoyz Paris, à l’ouverture de la boutique il y a 3 ans ; il s’agissait de la flamme inspirée par la mascotte qui accompagne le logo d’Artoyz. Ce projet était sublime, il avait regroupé une centaine d’artistes autour d’une forme, à l’époque imaginaire. Et le temps a passé, nous avons gardé ce projet dans un coin de notre esprit et au moment de le rendre réel nous avons voulu le rendre plus consistant et puis le rafraîchir un peu. A ce moment là, nous avons repris contact avec Easy Hey et Gregos et nous avons recommencé à travailler autour de la forme, nous avons rendu la forme plus mignonne, moins aiguisée et puis surtout nous avons travaillé à étoffer le projet, à inclure cette flamme dans un univers et c’est finalement assez naturellement qu’est apparu le thème des éléments (peut-être étions nous dans une période disco sous l’emprise d’Earth Wind and Fire). Donc, une fois le thème des éléments arrêté, nous avons travaillé tous ensemble à la déclinaison des trois autres formes et le projet était né ! >>> www.last-mag.com / 42 43 \ www.last-mag.com Un 5ème élément est il prévu ? Le cinquième élément, selon la mythologie, ce serait l’éther ; seulement vous savez à quoi çà ressemble l’éther vous ? Moi pas trop, par contre j’ai des vieux disques de Pauline Ether et le DVD d’Ethernal Sunshine. Vous avez dévoilé le Prologue Set avec les 4 premiers toys transparents, des séries suivront ? A quelle fréquence et selon quel concept ? Effectivement, une série va voir le jour en Octobre 2008 avec moult artistes, certains ayant été déjà dévoilés, je peux vous dire que l’on retrouvera Run, Flying Fortress, Koa, Nathan Jurevicius, Grems, Mist, et plein d’autres. Au total il y aura 20 designs avec quelques variations. Et en parallèle des séries nous prévoyons des sets de 4, le premier set a été confié à Easy Hey car il fallait bien faire honneur au géniteur du projet ! Pour ce qui est des fréquences nous prévoyons une sortie de série tous les 6 mois, pour les sets ce sera plus au coup de cœur. Peut-être aussi au coup de poing, c’est à vérifier. Il y aura pas mal de surprises en fin d’année avec les 5 ans d’Artoyz, en Décembre. Dernier mot ? Chi va piano va sano est un peu notre leitmotiv pour la production, nous avons pris le temps avant de se lancer dedans, mais maintenant qu’on est sur les rails on va s’acharner à vous proposer les meilleurs projets possibles. Merci de votre soutien et bonne rentrée à tous. Paix dans vos cœurs et dans vos foyers. Prenez soin de vos proches et faites de la place sur vos étagères ! Propos recueillis et photos par LeMush ||||| www.artoyz.com ||||| www.atzclothing.com Artworks > The Cans Festival A l’initiative du génial et incontournable Banksy, The Cans Festival est l’une des plus grandes démonstrations de force et d’intelligence qu’aie connu le street art. Les 4,5 et 6 Mai 2008, le Leake Tunnel (emprunté naguère par les taxis pour sortir de la gare Eurostar de Waterloo, London) s’est vu assaillir par le bonhomme accompagné d’une quarantaine de potes. Une quantité inégalée d’oeuvres sensibles et de messages cyniques au mètre carré en jaillissent, depuis lors agrémentés par ceux des visiteurs et artistes de passage. TruK (photos : Stéphanie Raux) . ||||| www.thecansfestival.com www.last-mag.com / 44 45 \ www.last-mag.com Artworks > Trente six quinze en soixante trois Pich, gérant du concept store Republink (Clermont-ferrand), à l’initiative de ce projet nous en dit plus sur cette session custom. «Le délire Minitel est venu lors d’une soirée chez un pote, Bear Juice. Sur une table, il y avait une dizaine de Minitel bien vierges. Là, avec mon pote, on s’est regardé et on a eu la même idée en même temps. Il nous manquait plus que des feutres et des peintres. Après quelques mails et coups de téléphone le rendez-vous était pris le samedi 12 Juillet 2008 au shop. Pulco, Mayo, OneKon7, Max en vrac, Tc du Panda crew et moi-même étaient de la partie pour le live custom 3615 REPUBLINK !» ||||| www.myspace.com/republink www.last-mag.com / 46 Recette > Apéro G.I. Joe < Ingrédients : - Bacon Aubergine Courgette Brie Miel Graines de sésame ------------------------- < 1. Préparer un petit feu. > 2. Couper les ingrédients en rondelles, ou faites le faire par Roadblock. > 3. Disposer le bacon sur la grille, puis l’aubergine, la courgette et enfin le brie, sans se brûler. > 4. Rajouter au dernier moment le miel et les graines de sésame. Déguster pour l’apéritif à la sortie du feu, un conseil de Zarana. ------------------------- Suggestions : Rajouter une rondelle de tomate fraîche, saupoudrer de romarin et accompagner d’un verre de vin rosé. ------------------------- Jouets G.I. Joe Héros Sans Frontières 1980-90 LeMush www.last-mag.com // 48 www.last-mag.com www.last-mag.com 49 \\ www.last-mag.com Toy du mois Issu d’une collaboration entre 2 géants de l’univers toys Amos et Bounty Hunter (le pionnier japonais), le King Kun est un savant mélange de King Ken et de Skull Kun, pièces indispensables à tout collectionneur ! Alors, si vous avez raté ces jouets à leur sortie, ne ratez pas celui là qui vous offre un pur concentré de toute beauté. 2 versions sont disponibles, Noir et Blanc par Hikaru Iwanaga, qui match avec le Skull Kun, et Gris par James Jarvis, pour rappeler la première version du King Ken présent sur cette photo par LeMush. ||||| www.amostoys.com & www.bounty-hunter.com 45 rue de l’Arbre sec 75001 Paris 01.47.03.09.90 Métro : Louvre 18 rue des Capucins 69001 Lyon 04.78.39.45.12 Métro : Croix-Paquet www.last-mag.com // 50 www.last-mag.com www.last-mag.com / 52