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LE COLISÉE
Le Colisée, appelé encore amphithéâtre Flavien, se dresse dans la vallée entre le Palatin, le Cælius et
l’Esquilin. Entrepris par Vespasien en 72 ap J.C., continué par ses fils Titus et Domitien, il remplace
l’amphithéâtre du Champ de Mars détruit dans le grand incendie de Rome en 64. De tout temps, et
aujourd’hui encore, il est le monument symbole de la ville.
Aussi longtemps que durera le Colisée,
durera aussi Rome ;
quand tombera le Colisée, Rome aussi
tombera ;
et lorsque Rome tombera, le monde
aussi tombera.
Byron, " Le pèlerinage de Childe Harold"
UNE CONSTRUCTION IMPOSANTE
Néron s’était fait construire une immense maison (la Domus Aurea) et un lac
artificiel occupait le centre de sa propriété. Après sa mort, ce lac est asséché, ce qui permet de mettre en place les fondations du Colisée sans avoir
recours à d’énormes travaux de terrassement.
Sur la plate-forme de béton* , ainsi réalisée, sont montés les piliers en travertin**. Ils forment jusqu’au 3ème étage un
énorme châssis très solide. Entre les piliers,
tous les murs en rayons sont construits en
tuf° et en briques, matériaux relativement
légers.
*Voir la fiche “Construction” dans le dossier “Monde
romain”
Le velum soutenu par 240 mâts.
Attique, percée de fenêtres rectangulaires
3e niveau :
colonnes corinthiennes
2e niveau :
colonnes ioniques
Galeries circulaires
1er niveau : 80 arcades séparées par des
colonnes toscanes à demi-engagées.
DES DIMENSIONS... COLOSSALES !
Le Colisée est le plus grand amphithéâtre du
monde romain. : 48,5m de haut, 188m sur 156 à
l’extérieur, 50.000 places au moins (dont 45.000
assises sur les gradins). L’arène occupe une ellipse
de 80m sur 54.
Son nom vient-il d’ailleurs de ces dimensions colossales, ou bien alors est-il dû à la présence du Colosse, statue dorée de Néron, de 32m de haut, qui
se trouvait juste à côté de l’amphithéâtre ?
UN FONCTIONNEMENT COMPLEXE
Un accès très calculé
La foule entre par les arcades du rez-de-chaussée, et, par un ingénieux système de galeries et d’escaliers, rejoint les vomitoria qui donnent accès à la
cavea. Les spectateurs s’installent soit sur les gradins, dont les premiers
rangs sont réservés (sénateurs, personnalités…), soit dans le promenoir,
tout au sommet.
Une machinerie ingénieuse
En bas, un simple plancher de bois porte la piste couverte de sable (arena
d’où l’arène). Un haut mur surmonté d’un filet protège les premiers rangs.
Dessous, les souterrains, les couloirs, les pièces, les réserves et les cages
abritent gladiateurs et fauves. 30 niches servent de monte-charge pour les
Une manœuvre délicate
colisée - 2
Un détachement de la marine romaine est là en permanence pour tendre audessus des gradins un immense velum, sorte d’auvent de toile, qui protège les
spectateurs les jours de grand soleil et devient spectacle en lui-même.
Une équipe de marins manœuvrent les cabestans -C- au rythme d’un tambour
pour hisser lentement l’anneau de corde central - A. Sur les cordages -D- attachés à cet anneau, on déroule des bandes de toile -B-, soigneusement fixées.
B
LES SPECTACLES DU COLISÉE
Combats de gladiateurs et chasses avec des animaux sauvages sont les principaux spectacles donnés dans le Colisée. En 80 ap J.C., durant les 100 jours de
l’inauguration de l’amphithéâtre par Domitien, 2000 gladiateurs et 9000 fauves
perdent la vie !
D
Les combats de gladiateurs (munera)
A
C
Quelques gladiateurs
Leur origine
Au départ, chez les Etrusques, ce n’étaient que des jeux religieux, donnés à l’occasion de funérailles. Introduits pour la première fois en 264 av J.C. chez les
Romains, ils vont connaître un succès sans cesse grandissant, et sous l’Empire, le
public exigera que les adversaires possèdent la science des armes.
L’équipement des gladiateurs
Ceux-ci sont donc opposés en paire, où chaque adversaire est armé différemment, l’avantage de l’un étant compensé par le handicap de l’autre ; le “couple”
le plus connu est le rétiaire, armé d’un long trident et d’un filet, opposé au mirmillon, armé d’une courte épée et protégé par une lourde armure. Mais il existe
une grande variété d’équipements et plusieurs paires armées différemment combattent simultanément : un beau spectacle !
Combat “démonstration” ou combat “à mort”
Tous les combats ne connaissent pas la même issue. Certains sont de simples
démonstrations d’escrime avec des armes non coupantes. D’autres, des
“intermèdes” où les adversaires ne sont armés que d’un bâton et d’un fouet.
Mais il existe aussi des duels féroces où le sort du vaincu dépend du bon vouloir
de celui qui offre les jeux. Si la grâce est refusée, c’est la mise à mort immédiate ; un esclave, déguisé en Charun, dieu des morts étrusque, tire le cadavre
hors de la piste. Le vainqueur s’en tire avec les honneurs, une bourse remplie
d’or ou d’argent et un grand prestige !
LE PRIX DE LA VIE
Les condamnés à mort sont considérés
comme des bêtes sauvages, comme le prouve
cette épigraphe d’un magistrat : elle rappelle
son offrande selon la liste suivante : “4
fauves, 16 ours, 4 condamnés et
autres animaux herbivores”...
Des animaux bizarres
De toutes les provinces de l’Empire on importe les animaux les plus exotiques
possibles et on les fait combattre. Ainsi lors de l’inauguration du Colisée, Martial
(auteur romain) célèbre l’élan sauvage et inattendu qui emporte un rhinocéros
apparemment placide et lui fait lancer en l’air un taureau.
Une mise en scène soignée
Les combats d’animaux, entre eux ou opposés à des hommes, faisaient l’objet
d’une mise en scène particulièrement étudiée. Des décors, préparés dans les
souterrains, sont hissés sur l’arène et les affrontements se déroulent de manière
à suggérer une histoire (les travaux d’Hercule sont souvent évoqués). La chasse
entière, comme d’ailleurs les combats de gladiateurs, est accompagnée du son de
la musique (trompes, flûtes...).
UNE JOURNÉE AU COLISÉE
A l’aube, après le banquet de la veille, les combattants se rendent à l’amphithéâtre. La
matinée est plutôt consacrée aux chasses. A midi, on marque une pause : les officiels
quittent l’arène, mais le public grignote des pois chiches ou des noix grillées. L’aprèsmidi, les gladiateurs défilent devant les officiels et le promoteur des jeux, puis ils se
combattent. Au coucher du soleil, musique et clameurs du public se taisent : les
jeux prennent fin.
Mosaïque romaine (IIème s) montrant un
combat de gladiateurs
Texte, conception, réalisation : René CUBAYNES, Michèle GOZARD, Mireille D’ANDREA, Hélène PASCUAL — Edition 2015