Homélie du 8 avril 2012 (Dimanche de la Résurrection)
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Homélie du 8 avril 2012 (Dimanche de la Résurrection)
Dimanche 8 avril 2012 Dimanche de la Résurrection Baptême de Marjolène, Lison, Justin et David A « Il vit et il crut » u cœur de la foi chrétienne, il y a la Résurrection du Seigneur Jésus. Un événement extraordinaire auquel il arrive qu’on ne comprenne pas grand chose. Pourtant, comme l’affirme l’apôtre Paul dans sa lettre aux chrétiens de la ville de Colosses, « vous êtes ressuscités avec le Christ ». Sans doute sommes-nous comme les disciples, comme Pierre et « le disciple que Jésus aimait » au matin de Pâques qui se rendent au tombeau, alertés par Marie de Magdala (on l’appelle aussi Marie-Madeleine). Le corps de Jésus a disparu ! Que s’est-il passé ? À dire vrai, nul ne le sait de manière précise. Cependant, on aime toujours vérifier par soi-même ce que racontent les autres. Pierre et « l’autre disciple » se rendent donc au tombeau. Ils ne peuvent que constater la réalité. Cependant, des indices attirent l’attention de celui qui peut avoir un regard avisé : « Il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. » Pourquoi ce luxe de détails, en apparence anodins ? La description qui est faite ainsi laisse penser que si les linges ont été rangés, pliés avec soin, il n’y a donc pas eu vol. Mieux encore : cela ressemble au soin que l’on peut prendre pour ranger sa chambre le matin, après une bonne nuit de sommeil. Or, bien souvent, pour parler de la Résurrection, les évangiles utilisent des termes un peu vagues : il s’est « relevé » ou il s’est « réveillé ». Et c’est bien ce que suggère cette page de l’évangile selon saint Jean. Le plus extraordinaire, sans doute, c’est que l’évangile poursuit sa narration sur un ton neutre, presque badin. « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque là, en effet, les disci- ples n’avaient pas vu que, d’après l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Quelles leçons tirer de ce récit et de ses détails, pour nous tous, et surtout pour Marjolène, Lison, Justin et David qui vont recevoir le sacrement du baptême dans un instant ? En général, il n’y a pas besoin de « voir » de nos yeux pour croire. Et pourtant, nous avons aussi besoin de « voir ». En recevant le baptême, nous faisons mieux que « voir ». Nous pouvons aussi sentir. Ressentir l’eau qui coule sur notre front, ressentir l’onction, la marque d’huile qui nous est donnée en signe de l’amour de Dieu pour nous. Et mieux encore, cette huile est parfumée, nous pouvons donc en percevoir l’odeur… Néanmoins, deux gestes complémentaires nous « donnent » quelque chose à « voir » : ➢ la remise du cierge allumé, qui nous rappelle le don de la foi qui nous est donné, et aussi que nous devons être « lumière du Christ » comme baptisés, au milieu de tous les hommes ; ➢ la remise du vêtement blanc, qui rappelle, comme le dit l’apôtre Paul, que « nous avons revêtu le Christ » (cf. Ga 3, 27). « Il vit, et il crut », dit l’évangile selon saint Jean. Qu’a vu « l’autre disciple » ? Des linges bien rangés, signes que Jésus est ressuscité, qu’il s’est réveillé, qu’il s’est levé et mis debout. La fête de Pâques vient rappeler aux chrétiens, aux baptisés, que nous sommes des hommes debout, courageux, prêts à affronter la vie avec ses joies et ses périls. Si Jésus demeure à nos côtés pour nous soutenir et nous encourager, nous pouvons aussi compter les uns sur les autres pour nous soutenir et nous encourager. Chacune, chacun de nous est « celle, celui que Jésus aimait » et qu’il ne cesse d’aimer. Puissiez-vous vous en souvenir toute votre vie, Marjolène, Lison, Justin et David ! Puissions-nous nous en souvenir tous, et chacun pour notre part !